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Le corps est un temple dont il connaît les moindres recoins, et il a élevé la médecine à un rang quasiment sacré : sa déontologie extrêmement étroite ne déplorerait ni faille, ni liberté, et son intransigeance maniaque envers ses collègues de tout bord lui ont valu tantôt l'entier respect de sa confrérie, tantôt le dédain de ceux qui se prétendaient médecins mais n'étaient que bouchers. On le dit meilleur médecin du monde et On n'a pas tort : le docteur Avicenne est un génie, et comme tout génie, il vit en ermite enfermé dans sa passion, qu'il n'accepte de partager qu'avec ceux qu'il juge digne : les honnêtes, dévoués et désinteressés jeunes toubibs, bien qu'il trouve toujours quelque chose à apprendre (parfois concernant leur propre domaine) aux spécialistes les plus expérimentés.

Il connaît donc le corps et ses maux comme sa poche. Si les médecins généralistes sont régulièrement décriés pour leur manque de savoirs pointus, lui prouve qu'il ne se contente pas d'effleurer la surface de sa science, mais qu'il en visite les plus ténébreuses abysses chaque jour. Il pourrait vous offrir un triple pontage coronarien assorti d'une petite extraction d'appendicite, et vous accueillir au réveil avec une ordonnance pour une batterie de plantes médicinales parce qu'il aura détecté en vous opérant les symptômes naissant d'un cancer, et ainsi vous l'épargner dans la foulée.

Car il serait criminel de confiner un tel talent, Avicenne est toujours en voyage, et ne revient à Drum que pour affaires exceptionnelles, comme l'accueil d'un nouveau membre dans son cercle... ou récemment, réparer les pots cassés par la bataille de Drum. Sa réputation le précède où qu'il aille mais puisqu'il ne peut -malheureusement- pas s'occuper individuellement de chaque clampin souffrant d'un petit rhume, il ne reçoit dans ses cabinets que les cas les plus graves, mystérieux et urgents.

On estime son ratio de réussite à plus de 98% de patients soignés de tout et plus encore. Ses quelques ratés datent de ses débuts difficiles et traumatisants de toubib de quartier pouilleux dans les bas-fonds du Grey Terminal, à propos desquels il aime s'étendre pour encourager les jeunots à ne jamais douter de leurs ambitions. Mine de rien, faire accoucher une jeune adolescente dans un bourbier boueux et métallique avec un poignard comme seul ustensile disponible, c'est formateur... Il est fort possible que ce sont ce genre de conditions extrêmes qui ont aiguisé ses dons à ce point.

Sa propension à expliquer chacun de ses exploits envers ceux qui le traite comme un héros par un très (trop ?) classique "je n'ai fais que mon boulot" souligne à quel point, malgré lui, il EST un héros.