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L'esclave et le libre

L'avantage d'un début in media res, c'est de plonger directement le lecteur au cœur de l'action sans se préoccuper à décrire un contexte initiale

    — Quinte Flush Royale.


Les interjections de surprise fulminaient dans la salle comme des feux d'artifice explosant tour à tour dans le ciel. Mais si pour certain la chance avait trouvé son étoile au-dessus d'un petit jeune à l'air trop heureux, pour Tiky – joueur professionnel depuis sa majorité – il s'agissait surtout d'une manipulation de carte parfaitement illégale.

    — Pour la dernière fois, je vous jure que ce gamin triche, se plaignit-il à l'arbitre vêtu d'un costard impeccable.

Ce dernier répondit d'un mouvement de tête de gauche à droite alors qu'il gardait une expression faciale totalement neutre. Désespéré, le joueur balança ses cartes sur la table avant de se lever brusquement faisant tomber la chaise au passage.

    — Nel Fairwing, vainqueur du tournoi quotidien, annonça l'organisateur à vive voix.


La sentence était tombée et un brouhaha s'installa, des sifflements, des encouragements, tous admiraient ce blondinet qui avait réussi à balayer tous les concurrents habituels d'un revers de la main. Il avait pris soin d'alterner défaite et victoire, perdant parfois sa mise afin de voler sous le radar et que personne ne se rende compte de son véritable visage. A savoir que malgré ses manches courtes, des cartes de quatre jeux différents pouvaient atterrir entre ses mains à tout moment. Quand on a passé douze ans de sa vie sur une île paisible, une fois le parc visité des centaines de fois et la forêt connue sur le bout des doigts, on trouve d'autres occupations. Nel avait trouvé dans les jeux de carte une magnifique opportunité d'allier l'utile à l'agréable, développant ainsi la dextérité de ses doigts.

    — Merci, merci, merci, fit-il en saluant à trois reprises le public.

D'un mouvement ample des bras, il amassa tous les jetons accumulés sur la table et les récupéra dans un baluchon. Peut-être avait-il trouvé là un moyen de financer ses voyages. Tout content, Nel se dirigea au guichet déposant le baluchon sur le comptoir.

    — Je voudrais le tout en berries s'iouplait.


La réceptionniste déposa les jetons un à un dans un cadre afin de les compter puis convertit la somme en liquide avant de déposer le résultat sur le comptoir à son tour. Elle y ajouta un masque blanc avec quelques ramures noires gravées dessus. La bouche était représentée par un arc de cercle pointant vers le bas alors que les deux yeux l'étaient par des arcs pointant vers le haut.

    — Voici monsieur, avec un présent pour votre première victoire de tournoi. Bonne journée.
    — Merci, répliqua Nel qui essaya immédiatement le masque.


A peine son pied foulait les pavés gris qui recouvraient le sol hors du casino que la sensation d'une main sur son épaule le stoppa. Nel fut surpris par l'accoutrement porté par cet homme au teint encore plus pâle que lui. Un haut de forme couvrait sa tête alors que le reste de son corps revêtait un costume de blanc et de rouge mêlés. Le plus intriguant pour Nel restait ce foulard enroulé autour du cou qui ressemblait à une dentelle de noble.


    — Mes excuses si je vous ai surpris, monsieur. Je tenais seulement à vous remettre ceci au cas où vous  voudriez dépenser vos gains d'une manière disons avantageuse. Je vous souhaite une agréable journée sur l'île aux esclaves.


Il termina son subtil discours par une révérence exécutée à la perfection tout en découvrant sa coiffe. La lettre qu'il transmit contenait un plan indiquant un lieu. Nel toujours en quête d'aventure prit bien évidemment la décision d'y aller au plus vite.
La vue que procurait la ville n'avait rien de très agréable, la surface était recouverte en grande partie de champs. Des champs à perte de vue. Aussi il ne fit pas d'autres arrêts touristiques avant d'atteindre son objectif. Le trajet parut très court. Nel avait l'habitude tenace de marcher avec beaucoup de vigueur. Le signe sur la carte amenait à ce qui ressemblait à un immense manoir. De l'extérieur, la bâtisse paraissait très luxueuse : bois précieux, ornements sculptés et une croix en or surplombait la gigantesque porte. Deux gardes à l'entrée repérèrent immédiatement le papier que tenait Nel entre ses mains et lui ouvrirent la demeure. Il y pénétra, portant toujours son masque, pour y découvrir une atmosphère très insolite.


Dernière édition par Nel Fairwing le Dim 29 Nov 2015 - 15:06, édité 1 fois
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De la musique raffinée, des serveurs chics, des masques, des bijoux, des belles robes et des esclaves. Tout dans le manoir était réuni pour séduire les riches, qu'ils soient acheteurs, vendeurs ou de simples curieux. A gauche : une fosse circulaire où seuls résonnaient les beuglements des combattants. A droite : une salle de vente où s'échangeaient les esclaves. Au centre: une piste de danse. Au fond, un large rideau d'où s'échappait des gémissements et autres éructations. Autour, des ateliers divers et variés concernant l'éducation, l'utilisation, le matage des esclaves. Partout: des serveurs aux plateaux rempli de verres aux contenus multicolores. Ce manoir où se déroulait cette fête privée avait décidément tout pour plaire, pour le peu qu'on ai de l'argent à dépenser...

Miya était bien entendu sur les lieux avec son maitre. Ce dernier était occupé derrière un rideau en charmante compagnie. Pour une fois, la jeune esclave ne faisait pas partie de cette compagnie. Non, cette fois-ci, elle participait à une toute autre activité tout aussi douloureuse...

" Cette fois, tu vas y passer ! "

Miya recula une énième fois pour éviter le puissant coup de poing de la brute épaisse qui lui faisait face. Face à ce monstre, la petite esclave n'avait à première vue aucune chance. Ce dernier pouvait la briser d'une seule main. Heureusement, la force brute ne faisait pas tout dans un combat. La vitesse, la ruse étaient autant d'armes qui pouvaient renverser l'issue du duel. Armes dont la jeune fille usait avec justesse depuis les premiers combats. Son maitre n'avait aucun doute sur sa réussite et c'est pourquoi il s'était rapidement tourné vers le fameux rideau dès la fin du premier duel. Ces derniers s'étaient succédé, tournant à l'avantage de Miya. Malheureusement, la finale s'annonçait compliquée et les forces de la jeune esclave commençaient à lui manquer...

La jeune esclave roula sur le côté pour esquiver la grosse main qui voulait l'attraper. Profitant de son avantage, elle s'élança dans le dos de son adversaire. Grimpant sur ce dernier, elle se hissa sur ses épaules et frappa de toutes ses forces au niveau de la nuque. La brute beugla et vacilla un instant, avant de tenter d'écraser l'insecte qui était sur son dos en gesticulant. Déséquilibrée, Miya tomba en arrière et accusa le choc sur le sol poussiéreux. La brute ne perdit pas un instant et se retourna pour écraser la jeune fille avec son pied. S'en suivi une petite danse assez ridicule entre la brute martelant le sol de ses pieds et la jeune esclave roulant sur le sol en suivant le rythme. La poussière et quelques débris de bois s’envolèrent, créant un petit nuage. Profitant d'une accalmie, elle tenta quelque-chose:

"Attention ! Derrière toi ! "

La Brute se retourna brusquement, laissant à la jeune fille le temps de se mettre hors de portée, le poing gauche fermé dans son dos. Une seconde plus tard, la masse de muscle réalisa qu'il s'était fait berner, une fois encore. Heureusement pour la jeune esclave, ce que la vie avait donné en force à son adversaire, elle lui avait retiré en intelligence.

" Raaaaaaa !!! Je vais t'écrabouiller !!!  "

La masse fonça à toute vitesse vers Miya. Cette dernière recula stratégiquement et lança le contenu de sa main gauche sur le visage de la Brute avant de s'écarter. Aveuglé, il continua sa course et s'écrasa contre le mur en bois de l'arène, dans un grand boum. Miya renouvela sa stratégie et assena un nouveau coup sur la nuque du monstre, qui vacilla et s’effondra. Miya glissa du corps de ce dernier et s'adossa aux planches de l'arène, épuisée. Elle n'aimait pas se battre, mais elle avait été formée pour et les ordres de son maitre étaient indiscutables. Elle devait obéir aveuglément. Telle était et serait à jamais son existence...

La jeune esclave s'extirpa de la fosse et alla se changer derrière un paravent pour revêtir son élégante robe noire et les bijoux assortis. Elle tenta également d'arranger sa coiffure et rejoignit la fête une fois redevenue présentable. Sans masque, car les esclaves n’étaient pas autorisés à en porter. Miya ne remarqua pas qu'un filet de sang coulait le long de sa joue. Un morceau de bois avait pénétré sa peau lors du martelage de pied de la brute...


      — Pardon. Excusez-moi. Pardon.


    Se faufilant à travers la masse, une silhouette bien habillée se dirigeait vers le petit garçon masqué. Après avoir slalomé dans la foule, il finit par apercevoir les mèches blondes qu'il recherchait.


      — Monsieur Fairwing, bienvenue. Heureux que vous ayez pu vous libérer. Vous tombez bien...
      — Pas spécialement non, enfin je me débrouille toujours pour me rattraper sur les mains, répliqua Nel
      — ... j'ai justement quelque chose à vous montrer, fit-il en ignorant totalement sa remarque puis en le priant de le suivre au plus vite. Très bon choix de masque d'ailleurs.


    D'abord enivré par la douce musique qui emplissait le manoir, comme un son d'arrière plan, Nel se demanda ensuite comment et pourquoi cette personne connaissait son nom. Il ne manqua pas de lui faire remarquer pendant leur traversée.

      — Voyons, un vainqueur de tournoi n'a aucune chance de rester anonyme sur l'île aux esclaves. C'est ici, regardez je vous prie, la grande finale.

    Une arène plutôt rustique s'étendait en face des yeux ; elle contrastait étrangement avec le reste de la demeure luxueuse. Le bois décrépit du ring était tâché de multiples éclaboussures de sang, certaines encore fraîches jouissaient d'un rouge vif alors que d'autres plus anciennes tiraient déjà vers un bordeaux foncé difficile à repérer.

    Le combat se déroulait entre deux adversaires aux physiques fondamentalement opposés, l'un alliant l'agilité et la dextérité, là où l'autre comptait assurer sa victoire par une force démentielle dénuée de toute finesse.

      — Les paris sont ouverts, si vous le voulez. La côte est de dix contre un sur la jeune femme.

    Nel observa l'affrontement quelques secondes supplémentaires puis déposa sa bourse entière dans la main de son accompagnateur.


      — Tout sur elle, déclara Nel sans quitter les yeux de l'arène.


    Les pupilles de l'inconnu aux airs de bookmaker s'écarquillèrent en grand. En temps normal il aurait probablement tenté de convaincre et de dissuader la personne de son choix, mais en tant qu'esclave et en dépit de sa haute fonction dans le manoir il n'avait nul droit de contester la décision d'un « maître ».

    Bien entendu, quand le mastodonte s'écroula, huées et insultes furent crachées à la tête de ce perdant qui fut rapidement évacué pour éviter toute complication à la fête. Nel empocha sa mise qui venait de se multiplier par dix, sous le regard toujours abasourdi de son bookmaker. Celui-ci prit d'ailleurs la peine de s'excuser avant de se diriger vers un nouveau client « Ah, Monsieur Fischer, bienvenue. Heureux que vous ayez pu vous libérer. Vous tombez admirablement bien, j'ai justement quelque chose à vous montrer... ».

    De son côté Nel partit à la rencontre de la triomphante combattante. La plupart des personnes semblaient accompagnées que ce soit par une présence masculine ou féminine, elle non. Elle attendait silencieusement dans une superbe tenue qu'elle avait troqué contre les bandages et quelques bouts de tissus utilisés sur le ring. Elle ne portait pas de masques, comme beaucoup d'autres, aussi Nel avait enlevé le sien en s'approchant. Il sortit un mouchoir en dentelle de sa veste ainsi qu'une bourse en cuir bien remplie et lui tendit avec sourire.

      — Tiens. C'est la moitié de ce que j'ai gagné grâce à toi, annonça-t-il avec un grand sourire. Et ça c'est pour ta joue, tu saignes, tu as remarqué? Je m'appelle Nel Fairwing au fait. Je suis tout seul moi aussi, dit-il après un court intervalle, ça te dirait de m'accompagner ? J'ai cru voir des gens danser là-bas, conclut-il sans aucune timidité.



    Dernière édition par Nel Fairwing le Dim 29 Nov 2015 - 15:15, édité 1 fois
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    Perdue dans ses pensées, Miya releva la tête lorsqu'elle aperçut un jeune homme blond venir à sa rencontre en se délestant de son masque. Baissant instinctivement le regard pour ne pas croiser le sien, la jeune esclave demeura immobile, prête à satisfaire d'une quelconque façon ce nouveau venu. En ces lieux, les individus portant un masque avaient tous les droits sur ceux qui n'en portaient pas, sauf celui de les blesser ou les tuer. Les violenter était bien entendu autorisé. Après tout, à quelques mètres se trouvait un atelier sur le matage des esclaves où se mêlait théorie et pratique.

    Se préparant à l'arrivée imminente du jeune homme aux cheveux d'or et aux prunelles émeraudes, Miya s'inclina.

    " Qui a-t-il pour votre service ? "

    Demeurant quelques instants dans cette position, la jeune esclave fit apparaitre sous ses yeux un mouchoir en dentelle et une bourse de cuir. Offrant un bref regard d’incompréhension, elle releva la tête pour apercevoir le visage souriant du jeune homme lui tendant ces deux objets. Ce dernier affirma vouloir lui offrir le contenu de la bourse, fruit de ses gains obtenus en misant sur elle dans l'arène et l'informa qu'un filet de sang coulait depuis l'une de ses tempes.

    Baissant le regard, Miya lui répondit:

    " Enchantée Maitre Fairwing. Merci de votre sollicitude, mais je n'ai pas le droit de recevoir un quelconque présent d'un invité. " Dit-elle en arrachant le morceau de bois coincé dans sa tempe, responsable du saignement.

    Tirant un morceau de bandage de l'une de ses manches, la jeune fille l'appliqua brièvement sur sa tempe, essuyant au passage le filet de sang.

    " Pardonnez-moi de ne pas être présentable. Je vous accompagnerais si tel est votre souhait. "

    Miya se laissa guider vers la piste danse, essayant de faire bonne figure et de plaire au jeune Maitre. En bonne esclave, elle se devait de satisfaire tous ses désirs. Arrivée au centre de la piste, la jeune fille effectua une révérence et laissa le jeune Blond guider la danse. Miya avait particulièrement appréciée les cours de danse lors de sa formation et s'en était sorti sans le moindre coup de bâton à l'issue de la majorité d'entre-eux, contrairement à bon nombre de ses semblables. Aussi, se laissa-t-elle guider avec fluidité par le jeune Maitre, suivant ses pas avec précision et souplesse.

    Néanmoins, la jeune fille fut brièvement déséquilibrée et manqua tout à coup de s'effondrer, se rattrapant in extremis. Le combat dans l'arène avait laissé des traces, même si l'esclave n'en montrait rien. La douleur parcourant son dos et ses jambes devait être dissimulée, sans quoi de nouvelles douleurs viendraient s'ajouter de la main de son Maitre. Miya se devait d'être irréprochable.

    " Pardonnez-moi Maitre Fairwing, cela ne se reproduira plus. " Dit-elle en réprimant avec difficulté une grimace de douleur.

    Malheureusement, quelques secondes plus tard, la jeune fille fut une nouvelle fois déséquilibrée et dut se mordre la lèvre pour contenir un gémissement de douleur. Interrompant la danse son toutefois lâcher le jeune Maitre, Miya tenta de se redresser.

    " Pa...pardonnez-moi Maitre Fairwing... " Dit-elle dans un souffle.

    Le regard planté vers le sol, Miya commença à trembler, tant à cause de la douleur que la honte qu'elle ressentait. Les regards des autres Maitres dansant étaient en train de se poser sur elle. Son Maitre lui ferait payer cher l'affront qu'elle était en train de lui faire. Ici, la qualité d'un Maitre se mesurait à celle de son esclave.

        — Et là, on m'a apporté le menu.
        — Normal, c'est tous les resto' ça.
        — Non mais attends, ça vient. D'habitude t'sais, on t'apporte la carte des vins tout ça, tu choisis et éventuellement tu lèves poliment la main si tu veux qu'on te resserve.
        — Tout à fait ouai.
        — Et là bah bim, j'avais juste à tendre la main vers mon verre pour qu'un type en costard se ramène automatiquement pour le remplir
        — Haha, dingue, un monde à part.
        — Le pire c'est que je m'apprêtais à dire merci. Bah non, là-bas ça se dit pas. Pour remercier le gars quand il a rempli ton verre, faut taper sur la table avec deux doigts, comme ça. Un truc de noble apparemment.
        — Et comment tu fais si tu veux qu'on te ramène de la sauce ?
        — Aucune idée, pas de frites au menu, c'était un trois étoiles en même temps.
        — Parce que tu prends de la sauce que si c'est des frites ?
        — Bien sûr. C'est pour ça que j'ai ce corps de rêve, tu devrais essayer, ça fait pas de mal de bien manger.
        — Et ta sœur elle fait le trottoir à Water Seven pour apprendre à nager ? Tu crois que si j'essaye ici ça marchera ?
        — Sûrement, on a des masques je te rappelle.
        — Pas faux. Oh regarde comment elle vient de se ramasser.
        — Je croyais que c'était puni de se louper comme ça ?
        — J'aimerais bien qu'elle me punisse.
        — Ça s'envenime on dirait bien.
        — Avec une petite cravache en cuir.
        — On va l'aider ?
        — Hé oh, on est sous couverture je te rappelle. Tiens, reprends du homard.

      ----------------

      Nel semblait ailleurs, trop occupé à tenter de se rappeler la signification du mot « sollicitude ». Il l'avait lu quelque part. Du coup il n'avait rien à rétorquer à sa charmante compagne de danse. Ah, si. Il ne put s'empêcher de lâcher un rire amical quand Miya s'excusa de sa pauvre esthétique. Nel lui voulait seulement danser parce qu'il y avait des bruits étonnants qui émanaient ci-et-là de la salle et ils ne lui inspiraient aucune confiance. En plus, ça lui donnait une excuse pour discuter avec cette redoutable duelliste. La seule personne qui lui semblait intéressante dans cette salle.

      Parce que la plupart des personnes présentes détournaient le regard et tirait une tronche de déterrée. Vraiment pas drôle. Elle aussi apparemment semblait attacher beaucoup d'importance aux formes. C'était pas son truc à Nel, les formes. Mais bon. Se faire appeler « Maître Fairwing », faut avouer que ça en jette.

      La danse se déroulait plutôt bien. Le blondinet avait l'habitude de faire des danses de salon. Une fête se déroulait annuellement sur son île qui se terminait toujours en bal. Et curieusement, il avait toujours apprécié ces festivités musicales et il était apprécié par les femmes plus âgées pour sa spontanéité, sa jouvence. C'est à ce moment là qu'il avait appris la signification du mot « Cougar ». C'est encore une autre histoire.

      L'atmosphère chaleureuse suffoqua. Une ombre malicieuse venait de s'emparer de la piste de danse, dirigeant des regards odieux en direction de Miya. Les tremblements qu'elle tentait de réprimer révélaient peu à peu leur existence. Tous les esclaves faisaient de leur mieux pour n'y prêter absolument aucune attention, dans l'espoir qu'elle subisse la colère et la rage des patriciens. Un seul ici avait le pouvoir d'asséner sa sentence, et pourtant d'autres commençaient à s'approcher d'un pas décidé.

        — Oh, désolé, désolé ! Fit Nel en se penchant plusieurs fois. J'avais pas vu que tu avais autant souffert de ton combat. Aller je me fais pardonné avec un jus de fruit. Enfin moi je prends ça, toi c'est comme tu veux.


      Galant comme pas deux, il tenait dans ses bras la jeune femme qui n'avait pas eu le temps de donner son accord. Il est comme ça Nel, dans l'instant, dans l'action. Les conséquences il les regarde après, s'il a le temps. Et si il y pense. D'ailleurs, si certains rires discrets surgissaient face à l'attitude du blondinet, une bonne partie des personnes présentes avaient une incompréhension manifeste dessinée sur leur visage. Les maîtres qui s'excusent, on en parle dans les contes et légendes. Un peu comme les elfes, mais on croit plus aux elfes.

      Le barman s'empressa de servir un jus de pomme à Nel. C'est à ce moment qu'il se rendit compte que la dame était toujours dans ses bras, alors il la déposa doucement sur la chaise haute d'à côté.

        — Pouah, s’exclama-t-il en laissant tomber lourdement sa tête sur le comptoir. Ça donne soif la danse. Tu bois rien toi ?
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