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Actes & Réflexions

« Alors ? »
« J’ai administré tout les soins nécessaires. Il est encore inconscient, mais je ne pourrais confirmer que tout ira bien que quand il se réveillera. »
« Hé, c’est sensé dire quoi ça ? Il va bien ou non ?! »
« Calme-toi Zegaï. Physiquement, sa vie n’est pas en danger mais… Pour un gamin comme Uriko qui a toujours vécu dans la gaieté, tout ces évènements ont dû travailler fortement son mental, il pourrait être traumatisé. Dans le pire des cas, rester inconscient pendant un long moment encore pour le préserver d’un choc mental. »
« Hein ?! Je comprends pas, il va se réveiller hein ?! »
« Ou…M… Mais oui ! Je ne  faisais qu’évoquer le pire cas possible ! Il a juste besoin de repos. Et… Nous tous aussi. Ne réfléchissez pas trop pour aujourd’hui, nous sommes tous fatigués, physiquement et mentalement. Juste dormez… »

La Team Rocket s’était réuni dans l’auberge où Honaka, James et Uriko avait passé la nuit auparavant. Honaka avait demandé à ses amis s’il pouvait emprunter le lieu, après tout les efforts fait pour protéger l’île même si ce n’était pas leur intention de base, ceux-ci avaient acquiescé rapidement.
La nuit était tombé, le lieu illuminé de simples bougies illustrait parfaitement l’état d’esprit ambiant ; Sombre, calme et triste. L’ambiance festive habituelle de la Team Rocket s’était envolée, en même temps que leur capitaine. La pilule ne passait pas. Tous arboraient une mine déconfite.

« J’arrive pas à y croire… Que cet emplumé soit partie, c’était à moi que revenait cette tâche ! »
« … Je pars cuisiner… Uriko aura besoin d’un bon plat chaud s’il se réveille… »
« Je… Je vais à son chevet ! »
« Phonse… Va dormir… »
« De même, je préfère éviter de trop y réfléchir. »

Chacun partait de leur côté, Zegaï était parti dehors en claquant la porte, animé de colère, sans doute le besoin de prendre l’air frais. Sam se calmait en s’occupant l’esprit à une autre activité, la cuisine, sans doute resterait-il un long moment derrière les fourneaux. Jean voulait rester auprès de son compagnon d’âge, la seule chose qu’il pouvait faire. Et bien sûr il y avait l’option de facilité, le sommeil, Alphonse et Akira souhaitait rapidement se vider l'esprit. C'était aussi ce qu’Iwan s’apprêtait à faire, mais avant, celui-ci fit une petite tape sur l’épaule de Sören. Il voyait bien qu’il se sentait responsable, pour autant celui-ci tentait de le réconforter, que cela ne servait à rien de se lamenter, qu’il devait penser aux autres maintenant, ce qu’ils allaient faire, en ce sens, c’était Sören qui avait toujours été le plus lucide, la roue qui faisait tourner l’ensemble de l’équipage. Il ne devait pas se morfondre trop. Mais pour aujourd’hui, le vieil homme laissera passer cela, tout comme il ne laissera transparaître sa sagesse que pour ce bref moment avant de reprendre ses habitudes de vieux sénile. Se laisser aller pour une fois, au moment de l’incident mais ne pas laisser cela subsister trop longtemps, voilà son message.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

« Hmm… »

Il faisait jour… La pièce était illuminée par le soleil qui passait au travers de la fenêtre. Une belle journée, calme… Et dire qu’il n y a pas si longtemps, c’était les coups de feux et de canons que tous entendaient.
Uriko venait de se réveiller, ouvrant péniblement les yeux, non habitué à la lumière. Son corps était engourdi, quoi de plus normal après tout, cela faisait deux jours qu’il était inconscient. L’enfant ressentait des courbatures et des douleurs qu’il ne pourrait pas situer un peu partout sur son corps. Lui d’habitude surexcité agissait au ralenti pour cette fois. A son chevet, une tête familière, blonde, un instrument à son dos, un sourire reconnaissable et des cernes marqués. C’était Sosow, et ce sourire, il était chaleureux…

« … Oui… C’est Sosow… C’est Sosow… »

Sa voix était faible, il n’était pas encore complètement réveillé, mais cela ne l’empêcha pas de se relever subitement dans un petit sursaut. Son corps allait mieux, aussi, la douleur n’était pas très forte lorsqu’il bougeait.

« Momo ? »

L’enfant baissa les yeux, rassuré, il voyait la petite boule de poil à ses pieds, en train de dormir paisiblement, celui-ci avait cependant eu droit à quelques bandages. L’enfant leva alors la tête pour faire face à son ami musicien. Sans doute que ce dernier avait remarqué une chose inhabituelle chez l’enfant… Aucun sourire, aucune émotion chez le garçon d’habitude si expressif. Ses yeux semblaient vides d’âme. Même lorsqu’il avait appelé le nom de ses deux amis, son expression n’allait pas de pair avec ses intentions. Uriko fixa de nouveau son compagnon en penchant légèrement la tête.

« … Jajam ? »
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Les mains jointes, il faisait face à ses responsabilités. Ce n'était pas la première fois, mais tout se passait comme si, à chaque fois que ça lui arrivait, il oubliait ; il croyait avoir compris, mais il recommençait. Il agissait en passionné, de justice, d'égo ou de colère, il croyait que seul le présent existait, que demain, c'était loin et que ça n'arriverait jamais. Et comme à chaque fois, il déchantait.

Combien de fois la vie devrait-elle encore le lui répéter, avec quels mots, quelles méthodes ? Elle lui avait fait enterrer de ses propres mains les habitants d'un village dont il avait indirectement provoqué la mort, en pensant trop au coup d'éclat et pas assez à sa mission première de protecteur ; elle lui avait fait tuer une enfant, comme pour se moquer de l'amour démesuré qu'il éprouvait pour les chats ; elle avait fait de lui le témoin et la cause de la mort de l'ami sans qui il serait sans doute encore coincé sur les Blues, à faire la manche sur les ports et à traquer des mois durant du menu fretin pour améliorer son quotidien. Le tout sans but, sans projet qui transcende la minute qui suit, dans l'hypocrisie d'une insouciance qu'il n'avait que très rarement pleinement assumée.

Et maintenant, Tête de Melon se réveillait, et il se sentait obligé de lui sourire. Il se savait flippant, avec sa fourrure de loup qu'il peinait encore à contrôler, mais qui se tenait tranquille pour l'heure. Morgan était à ses côtés. Morgan blessé, Morgan en compagnie duquel il s'était toujours senti tout-puissant. Mais c'était terminé, et il savait bien que les chats allaient, peu à peu, se détourner de lui. Sa propre odeur lui était devenue étrangère, il sentait le cuir, la bête, l'égorgeur de bonnes femmes. Et surtout, il se sentait con. Très con.

-Eh beh... c'est à dire que...

Très, très con.

-Va falloir êt' fort, bonhomme. Jajam, il est parti. Il est r'tourné au ciel.

Et puis lui aussi, il avait envie de partir, de quitter cette pièce étroite, cette atmosphère lourde qui le culpabilisait. Il avait le cœur qui cognait, il pensait à Brom, à la vie qu'il avait à rattraper, à tout ce qu'il avait à faire, maintenant qu'il avait pris sa décision. Mais d'un autre côté, il devait rester, assumer, encore une fois. Et dire à un môme que la vie est dure, il trouvait ça plus éprouvant que d'enterrer des innocents.
D'autant que ce môme là, il faisait mine de ne pas comprendre.

-Jajam ? Il va revenir, non ? Il a même pas dit au-revoir...
-Jajam est mort, mon grand. Y r'viendra pas.

En face, Sören eut l'impression de voir une corde se briser. Il cligna des yeux. De toutes façons, il n'y avait pas trente manières de le dire. Il ouvrit les bras, prêt à le consoler. Uriko s'y jeta, et il le serra contre lui. Là aussi, il se sentait con. Il n'était pas foncièrement méchant, mais résolument sauvage. Et puis, il avait grandi dans un milieu où l'on ne manifeste pas beaucoup son affection, faute de temps pour y penser ; où la mort est naturelle et s'accepte aussi rapidement que le bourgeon repousse sur le cep de vigne après l'hiver. Ce qu'il ressentait, c'était plus de la culpabilité que du chagrin. Et il ne pouvait s'empêcher de penser aux pirates qui menaçaient toujours l'île, là-bas, sur la péninsule gardée par l'Alternative.

-Faut qu'on pense au futur, maint'nant, grand.
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Après de longue minute l’enfant s’arrêta de pleurer… Ses yeux étaient rouges et il venait à peine de se réveiller. Il n y croyait pas, il ne le voulait pas. Et maintenant, il ne lui restait plus de larmes mais seulement un regard vide. Ce qu’ils allaient faire ensuite ? Sans Jajam comme capitaine, la Team Rocket allait-elle avancer comme ça sans lui ? Ils avaient fait tellement de chemin ensemble. Pourtant, à ses débuts, il était tout seul et ça ne le dérangeait pas. Mais maintenant qu’il avait goûté à la joie d’avoir des compagnons, il n’était pas sûr de pouvoir être capable de supporter la solitude.

D’ailleurs… De futur, même avec Jajam, est-ce qu’ils en avaient un ? Ils n’avaient pas de but si ce n’était la soif d’aventure. Mais là, maintenant, Uriko ne se sentait pas de reprendre de suite son voyage. Il a faillir mourir hein ? Pour de vrai de vrai… Alors qu’il pensait que sa dernière heure allait venir, quand il était encerclé par tout ces brigands, plusieurs choses lui étaient venues à l’esprit mais surtout… Sa famille. Ses parents… Et puis Noa. Il ne les avaient pas revus depuis longtemps… Et là, maintenant, quand il en a le plus besoin, ils n’étaient pas là. Serrant la couverture sur ses genoux, l’enfant, sans verser de larmes murmura simplement :

« Je… Veux rentrer… Je veux rentrer à la maison… Je veux voir Papa, Maman et Noa… »

A cause de sa bonne humeur de tout les jours, on pourrait penser que le garçon n’a aucune inquiétude mais de temps en temps, forcément, il lui arrivait de penser à son île natale, à ses amis d’enfance, sa famille, ceux qui ont pris soin de lui depuis toujours. Il était encore jeune après tout. Dans ce contexte, il s’agissait plus d’un caprice qu’autre chose. Un désir de réconfort. Mais il n y avait que le silence qui avait répondu à son souhait… C’était pas possible hein ? La seule chose qu’il pouvait faire c’était les suivre, il ne pouvait pas rester abandonné ici. Eventuellement, on lui proposerait sans doute de le laisser à la prochaine base marine où il lui serait possible de rentrer si un bateau venait à repartir ou que son frère en tant que Marine serait apte à le rejoindre.

"On va faire quoi maintenant ?"

L’enfant se leva de son lit, lentement, doucement, ça allait, il n’avait pas trop mal, son corps se rétablissait bien, Papiwan avait sûrement fait du bon travail. L’ancien bateau avait probablement subi le même sort que les anciens. Et du coup… Ils avaient encore la prime des Ombres pour investir sur un bateau… Mais avec l’avenir plus qu’incertain de la Team Rocket, est-ce que cela servirait réellement ?

« Je veux partir… On y va ? Rejoindre les autres. Trouver un bateau… »

Uriko attrapa Morgan qui était recroquevillé sur lui-même, se reposant sagement et le porta à ses bras. Il ne l’avait pas réveillé. Puis sans un mot, juste un regard, presque sans âme, il fixa Sosow. Il l’attendait, à lui d’ouvrir la marche, il le suivrait, probablement en silence. En ce jour, Uriko avait perdu la joie de vivre qui lui était si caractéristique. Plus d’émotion, plus la force de pleurer davantage. Il ne pouvait pas se remettre aussi vite et bien de cet évènement. Jajam… Uriko avait été la seule personne à qui il avait pu dire au revoir…
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