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Le Porkchop des Titans


Un jeune homme loin de chez lui, tout juste sorti de l’adolescence et prêt à faire face aux dangers du monde, ou pour le moment du moins à l’amarrage catastrophe sur les récifs meurtriers d’une ile quelconque. Olek avait quitté la Merde zone il y’a de cela maintenant deux semaines. Soit une quinzaine de jour passé sur ce maudit rafiot qui ne méritait même pas l’appellation de bateau ni même de simple barque. 20 petit m2 de poutres de bois reliées par les lianes qui se déchiraient un peu plus à chaque vague un peu trop houleuse.  C’était déjà un miracle qu’il est pu survivre à un trajet aussi long. Olek était bien conscient qu’il n’aurait jamais dû laisser la construction du radeau au fou du village, mais  à l’époque il était bien trop occupé à dire au revoir sous la couette pour s’en soucier… S’il mourrait sur ces récifs il ne pourrait que se maudire de sa propre stupidité !

Il s’agissait de la première ile qu’il croisait depuis son départ,  et il était hors de question pour le pirate en devenir de laisser échapper la possibilité de raider l’endroit. Plus par soucis de se remplir la panse que de faire honneur à sa nouvelle profession en vérité. Ce fut donc avec le t-shirt noué autour de la tête, le dos bien droit, le regard imperturbable faisant face au danger, une main posée sur le seul mat de son navire, qu’il percutait de plein fouet les rochers menaçants, protection naturel et promesse de douleur.
La puissance de l’impact fut telle qu’Olek fit un vol plané vers la douce verdure accueillante de la terre ferme alors que son radeau explosait en morceau derrière lui. Il atterrit tête la première, percutant un arbre qui se brisa sous l’impact. Son Paps disait souvent qu’il avait la tête plus dure qu’un chêne,  il semblerait que ce n’était pas qu’au sens figuré. Sonné par l’atterrissage le jeune pirate se relevait en zigzagant, et c’est le pas peu sûr qu’il empruntait  le seul et unique chemin à sa disposition, menant vers des bruits de fêtes et  de joies.  

Il déboucha une dizaine de minutes plus tard sur une grande plaine, investie de centaines d’hommes et femmes qui buvaient, mangeait et dansaient. L’on pouvait lire sur une grosse banderole au milieu de la place.

« Un dépend dance day »

Les festivités battaient leur plein, des jongleurs s’activaient au milieu des convives, des enfants couraient en tous sens  avec des feux d’artifices dans les mains, des cracheurs de feu éblouissaient leurs spectateurs et quelques magiciens itinérants donnaient la bonne fortune à des clients septiques. Olek afficha son plus beau sourire et se mêla à la fête.  Il commença par avaler plusieurs quartiers de sanglier parfaitement cuits et juteux, accompagné de tonneaux de bière. Les gens lui tapaient sur l’épaule, l’enlaçaient et le félicitaient de son déguisement comme de son appétit, sans vraiment comprendre il riait en réponse, la bouche pleine débordante de viandes et d’alcool.
Ce fut au milieu de cette ambiance qu’il aperçût le saint graal, l’apogée de toutes créations, le summum de la victuaille, une brochette de porc au caramel, la dernière, à une centaine de mètre de lui, l’attendant sur les grilles du barbecue comme une amante dans un lit de roses. La seule et l’unique, l’amour de sa vie, sa raison de vivre. Olek s’en rapprochait doucement, l’air innocent, observant et surveillant les alentours. La malédiction de la brochette pouvait frapper à n’importe quel moment.

«One does not simply take the last porkchop »

Un dicton connu de tous, une vérité fondamentale. Quelqu’un d’autre que lui devait être après ce morceau divin, quelqu’un de maléfique, de sournois qui devait également espionner son entourage et se préparer à fondre dessus. C’était une course contre la montre maintenant, son adversaire invisible était un pro, la première règle était « si tu ne parviens pas à discerner ton adversaire, oublie toute prudence ». Alors il se jeta dessus d’un plongeon majestueux.

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Au début, je me demande pourquoi de simples autochtones, apparemment inoffensifs au premier abord, ont ressenti l'envie soudaine de me prendre en chasse lorsqu'ils me grillent dans leur ligne de mire. C'est seulement ensuite que j'ai compris leur délire. Une fois que j'ai déboulé pas loin des festivités de cette contrée. Bien sûr, primo, j'ai dû courir pour tenter de leur échapper. Mais étant beaucoup plus lent que leur fougue, ils m'ont très vite encerclé.
Et à vrai dire, c'est dorénavant bien mieux ainsi, héhé ! Ma petite panique de faible femelle en détresse les a bien appâtés. Il ne me reste à présent plus qu'à leur faire un prix de groupe, et je suis persuadé qu'ils repartiront la queue entre les jambes, et pleurer dans les jupes de maman.

Du moins, j'y ai cru dur comme fer. Mais étrangement, en m'apercevant enfin de plus près, les cons se sont excusés. V'là ti pas qu'ils m'annoncent qu'ils sont désolé de m'avoir confondu avec une grosse bestiole égarée de leur enclos.

_ Pardon ? Insisté-je, stupéfait à souhait.

Ça me la coupe toujours autant, même après qu'ils me confirment que c'est un terrible malentendu.

La bande de paysans essaient ensuite de me cirer les pompes tant bien que mal, avec toutes sortes de compliments qui mordent pas trop à l'hameçon. Après tout, il ne faut pas se leurrer ! Je sais, je suis un gros tas de graisse ambulante, hein !
Non mais sérieux, vous en connaissez beaucoup, vous, du bétail qui se trémousse au beau milieu de nulle part, juste avec un sous-vêtement sur euh... l'asticot ?

Enfin bref. D'excuse en excuse, on a tous fini par se coller sur un même terrain d'entente. Puisque j'ai ouï dire qu'un barbecue géant se tramait dans les parages, je leur ai évidemment soumis l'idée qu'un petit creux à assouvir ne serait pas de refus. Surtout après avoir parcouru une dizaine d'enjambées, ça crêve. Ajouté à cela, un grand sourire du haut de mes deux mètres vingt, et hop ! On ne peut que s'agenouiller devant tant de prestance et de charisme. N'est-ce pas ?

_ Banco ! Fais-je pour conclure le deal. Topez-là alors !

Mouais bof. Je devine soudain à leurs grimaces d'hésitation, que ma main tendue, plus que moite, n'attire pas beaucoup d'amateurs. Tant pis !

On a donc ensuite marché jusqu'au lieu de la fiesta organisée. Un über banquet en extérieur, avec de l'animation et tout le toutim. Et justement, pour avoir travaillé longtemps dans un cirque, je connais la plupart des petits numéros faciles qui ne manquent jamais d'extasier les grands et les petits.
J'ai d'ailleurs su me mêler à tout ce ramdam sans trop de difficultés, qui plus est. Il m'a entre autre suffi de proposer aux gosses, mon énorme bedaine en guise de trampoline...

Jusqu'à ce que l'appel de la bouffe se fasse sentir. Je suis venu avant tout pour ça, ne l'oublions pas ! Et bon, les petits fours et autres encas minables ont eu tôt fait de me blaser, à force. Rien de tel alors que de passer au niveau supérieur : de la bonne vian-viande bien appétissante ! Un truc pour les vrais hommes, quoi.

_ Comme disait un vieux de la vieille, du siècle dernier... c'est la merguez ! Merguez party !

Mes narines reniflent donc bientôt l'odeur de la chair grillée, posée sur divers plateaux. Malheureusement, il y a déjà pas mal de foule qui se donne des coudes afin de se faufiler au premier rang, devant une table.

Cependant, bol de dernier minute, comme ces chicons sont tous affairés et cloîtrés dans un même espace, personne ne semble avoir remarqué une assiette isolée, là-bas. Elle expose pourtant de la bonne pitance qui vous calerait le ventre au moins pour une semaine environ. Si t'es un SDF, bien entendu, hein !
Bref, quoi qu'il en soit, pas question de laisser cette nourriture se dessécher, ni même refroidir. Je me dois donc de lui tenir compagnie dans les plus brefs délais. Comme ça, j'aurai fait ma bonne action.

Mais tout à coup...

_ Hého ! Râlé-je en fronçant les sourcils, à peine la main en train d'empoigner mon imminent repas. J'l'ai vu le premier ! C'est à moi ! Alors, bas les pattes, mon pote !

J'ai beuglé ça sans remords. Seulement, quand je crois faire face à du banal bonhomme de cette cambrousse, je découvre à contrario que mon voisin n'a pas sa tête où je l'espérais... habituellement, je veux dire.

La seule connerie qui me vient alors à l'esprit, en relevant les yeux : Ça existe des gens plus grands que moi ?
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Sur le cul, Olek restait sur le cul. Il ne voulait pas y croire, non, il refusait d’y croire tout simplement, qui était cet ignoble énergumène qui venait de lui dérober ce qu’il considérait comme un plaisir sacré ? La main toujours tendue vers l’assiette ou la brochette venait de disparaitre, le jeune pirate cligna des yeux plusieurs fois, la vérité semblait trop dur à avaler pour lui. Mais l’énorme masse de graisse à ses cotés ne pouvait être que réelle, jamais son subconscient n’aurait imaginé un spectacle aussi dégradant pour sa vue et avec autant de détails…

Grand, dans les deux mètres mais énorme, surement proche du poids d’Olek mais deux à trois fois plus large, avec comme seul attirail un slip sur les parties. Dévoilant aux yeux de tous des bourrelés qui s’entremêlaient et se superposaient, s’enlaçant entre eux dans une dance rendue visqueuse par la transpiration et rythmée par les  mouvements des membres les supportant. Sa peau était rougie par le soleil et sa grosse poitrine se soulevait en rythme régulier, ce qui faisait bouger ses mamelons dans une cadence presque hypnotique. Mais malgré ce physique peu amène cousin du cochon d’élevage, une certaine aura de force s’échappait de cet être proche du surnaturel, une puissance semblable à celle d’une montagne, qu’Olek refusait bien entendu d’admettre.

L’homme qui lui avait volé son morceau, si l’on pouvait lui donner cette appellation sans insulter la race humaine, avait l’air surpris de voir Olek et affichait un air benêt qui l’enlaidissait  encore plus. Chose naturel, le monde entier était soit surpris, choqué, ou apeuré en posant les yeux sur le bonhomme de trois mètres.  Mais ce qui énervait le golgoth était son innocence feinte, comme s’il ne se rendait pas compte de ce qu’il venait de faire. La provocation ultime entre deux Alphas que de voler la proie de l’autre. Une larme qu’il ne parvenait à retenir coulait maintenant sur sa joue, de frustration, de tristesse et de colère, maintenant que le gros l’avait touchée de ses pattes de cochon s’en était finis de cette belle brochette, toute attirance et désir qu’Olek avait pu avoir s’était évaporer comme neige au soleil. Remplacées par une détermination froide de faire payer à cette ignoble créature l’affront qu’il venait d’essuyer.



- Toi mon gros, je vais t’en faire bouffer !


Il attrapa de sa main gauche une liane de saucisses pas cuites qui traînait sur la table et la balança à la face du gros, accompagnée d’un saladier de  tomates de la droite. Olek tenta ensuite de l’agripper par la taille dans un grognement mais ses mains glissèrent sur sa peau flasque et humide et ne réussit qu’à s’effondrer tête la première sur son bidon. S’ensuivit alors un rouler boulet des plus comiques renversants tables, chaises et tentes, provoquant nombre de cris de protestation et ameutant toute une troupe de spectateurs….
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Boudidiou ! Il n'est pas content, le grand monsieur.

On se chamaille aussitôt un instant pour savoir qui héritera du morceau de viande délaissé, dans un bref bras de fer foireux. Mais finalement, j'ai l'impression de remporter ce match avec facilité. Si j'en crois la triste trogne que mon rival tire, il est véxé... ou déçu... ou dégoûté... ou en colère. En fait, un peu de tout.

_ Hmmm ouaip, ça sent bon ! Fais-je en sniffant le trophée parfumé.

L'espace d'une seconde d'inattention, sans doute trop envoûté par la bonne odeur de cuisson, je ferme les yeux. Du coup, l'autre en profite pour m'asperger avec divers ingrédients qu'il pioche à droite, à gauche. Grrr ! Quel enfoiré !

Pas de quoi pousser un cri pour autant, parce que les projectiles restent de la bouffe avant tout. Mais disons qu'il casse un peu ma transe quand même. Et ça, je n'apprécie pas des masses. Peut-être que c'est sa façon de me remercier, hein ? On a participé à un jeu de rapidité, et comme j'ai gagné, il me couvre de cadeaux... sauf que moi, j'appelle ça du gaspillage ! Balancer toute cette nourriture dans la face, non merci !
Enfin, qu'à cela ne tienne. Le mec ne met ensuite pas longtemps pour louper sa prochaine mission, qui consiste à me peloter le gras du bide. Mouarf ! Malheureusement, il succombe illico à ce piège naturel qu'est ma transpiration omniprésente.

Là, obligé d'éclater de rire pour la suite des événements. Le gars a tout cassé, en prime de se voir expulsé plus loin. Pour la peine, on ne tarde pas non plus à devenir la future attraction de foire. Du moins, c'est ce que j'en conclus quand un attroupement des curieux nous assaille à bonne distance, style formation d'un périmètre de sécurité... ou d'arène de combat. Allez savoir...

_ Hahaha, comme je te comprends, me moqué-je ensuite en mordillant quelques bouchées de barbaque chaude et consistante. Tu as le ventre vide, alors tu es trop faible pour tenir sur tes deux jambes, j'ai bon ?

À vrai dire, je ne sais pas s'il arrive à décrypter tout ce que je lui baragouine. La bouffe que j'ai ingurgité a tôt fait de remplir mes joues, et je préfère plutôt mastiquer sainement que de faire des efforts pour réussir à prononcer une phrase avec clarté.

_ Oh ! Reprends-je après avoir avalé une bonne moitié de mon casse-croûte. Il t'en reste encore un peu...

Je termine ma phrase en le désignant du doigt. Comme pour lui indiquer que plusieurs filets de ma sueur gluante, mêlés à la poussière du terrain, lui dégueulassent toujours le visage par endroit.

Après quoi, s'il veut se décrasser ou non, c'est son problème. Moi, pendant ce temps, je me dirige, sur une petite dizaine de pas, vers des spectateurs sur le qui-vive, parce qu'on ne sait jamais comment un énorme goret est capable de réagir. Surtout qu'on a osé me perturber pendant un petit encas juste avant.
L'un deux posséde une canette de bière encore pleine, et c'est précisément lui qui m'intéresse. Je ne lui expose ni ma requête, ni de politesse adéquate. Donc, son "s'il vous plaît" ou un "merci", ce sera seulement dans ses rêves, à la rigueur.

_ Mais ne t'inquiète pas... continué-je en pivotant de nouveau vers l'autre grand dadais musclé, sourire mesquin au coin de la lèvre. On va arranger ça.

Je lance ensuite la bouteille à la verticale, pratiquement au-dessus de ma tête. D'un mètre ou deux à peine, quoi. Pas besoin de plus. Cependant, avant qu'elle ne tombe ou ne se brise au sol, je veux à tout prix prévoir du grand spectacle pour mon public. Alors...

_ Toupie Booblade ! Exécuté-je pour le show.

Et tada ! Mon tourbillon de mamelles en délire s'active alors, et prend toujours un peu plus de vitesse au fil de mes vrilles folles.

Comme ça, au moment où la boisson alcoolisée arrive dans l'axe de mon numéro d'hélicoptère, cette dernière se fait méchamment mitrailler d'une salve de fouettages, avant de partir en un éclair vers le faciès du grand bonhomme, là-bas. Évidemment, si à tout hasard, le goulot devait se ranger entre ses dents, il mériterait de boire à ma santé ! Cela va de soi.
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On est là. Parmi la foule, y'a bougre de monde ! La fête est plutôt bien réussie, beau temps, de la bouffe en veux-tu en voilà, et surtout pleins de minettes. Les gens sont sympas. On est arrivé la veille sur cette île et on est déjà invité à faire la fête, pour l'Un dépend dance day comme y disent. Si je dis « on » c'est pas que je parle de moi et de quelqu'un d'autre, non, y'a que moi. C'est juste que je suis pas tout seul dans ma tête, enfin j'crois ! Y'a le vieux Rocky, le sage est respectueux. Puis depuis que l'autre là est morte et que j'suis partis de mon île y'a le nouveau Rocky, le jeune, le frais, plein d'énergie, de force et surtout plein de conneries. Du coup le vieux Rocky a dû faire de la place dans sa tête, et maintenant on est deux. Plus on est de fou plus on rit. Puis sa fait bien de dire « on », ça fait supérieur, j'aime !
Enfin bref, on est là, à nous faire griller une bonne brochette de porc au caramel, comme on l'aime ! Les gens rient, les morpions courent dans tous les sens en criant, on s’emmerde un peu. Et là, quelques mots sonnent, minettes, baigner, rivière. Tout de suite c'est plus intéressant. On regarde la jeune minette puis l’assiette avec la brochette avec un sourire sadique. Ce qu'on ne dit pas c'est que la bonne humeur nous envahit. La bouffe pourra bien attendre, le reste non. On laisse alors l’assiette posée, dans un coin, et on suit discrètement les jeunes minettes qui vont à la rivière . On se rince au peu l’œil, discret. Jusqu’à ce que l'une d'elles se foute carrément à poil. Là on tourne de l’œil, on a un pincement au cœur, moins d'deux le vieux Rocky y reste !
Et là, au loin y'a du grabuge. À l'endroit même où on était quelques minutes en arrière. Sa fait un boucan pas possible, curieux tout ça, il nous faut réfléchir. Rester là à mater les belles minettes ou retourner la bas voir ce qui se trame ? Pas facile, mais on est curieux. Ma curiosité nous perdra un jour...  On revient donc, et là les gens sont tous en cercle, doit y avoir un sacré numéro, au milieu y'a un gus qui dépasse presque de deux mètres. L'est monté sur échasse lui ? On se fait une place parmi les autres en les écartant plus au moins forts, puis y'a les morpions, qui veulent pas laisser leurs places. Ont leurs demandes gentiment de se pousser.

- Et le vieux casse toi c'est pas pour toi !

Il est aussi grand que nous, mon point part tout seul dans son ventre, discret, l'air innocent. Il s’effondre pas terre. Sa mère le capte et on lui montre du doigt un de ses camarades, pour lui faire comprendre que c'est lui qui a fait sa. Elle le chope par les oreilles, il pleure, bien fait. Sa fait du bien parfois d’être ignoble, ça nous fait sentir puissant. Ahah. La foule nous rend nostalgiques, à l'époque où j'étais payé pour déglinguer des mecs avec mes poings, la belle époque... Un bon combat sa nous ferait du bien ! On arrive donc à se faire un chemin dans la populace, arrivé devant, en plus d'avoir le gus géant, y'a un autre type, chelou.Il est grand lui aussi, mais moins que l'autre. Par contre il est plus grand en largeur, beaucoup même. Jamais vue un gros comme ça, plein de sueur, le genre bien dégueulasse qui fait pas attention à lui. Mais il a quand même une bonne bouille, on regarde de plus près, et on voie qu'il tient notre morceau de brochette de porc au caramel. Salaud ! On s'avance pour lui reprendre quand on voit d'un coup le grand gus de trois mètres qui s'en mêle. « Toi mon gros, je vais t'en faire bouffer ! » qui lui dit. Intéressant. L'odeur de la bonne vieille ratonnade nous hume le nez, une bonne salade de phalanges au menu. On est excité.
Le géant lui balance tout ce qui lui viens dans les mains, le gros lui bronche pas. Le géant essaie de lui attraper le gras du bide, sauf que l'autre et plein de sueur, il glisse, sa tête se retrouve dans le bide du gros avant de rouler par terre. On est plié de rire, on ce tien le ventre. C'est peut-être pas un combat en fait. Les gens continuent à s’amasser autour des deux rigolos, sa pousse et on est encore obligé d'utiliser la force. Son con les gens parfois... Là le gros machin tout gras chope une bouteille de bière a un type avant de l'envoyer en l'air, puis y s'mais à tourner comme une toupie, ses mamelles tournes alors dans tous les sens. Sa, c'est chelou ! On le regarde tourner et tourner de plus en plus vite, va finir par dégueuler l'type là ?!
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Olek se relevait au milieu de morceaux de tables et chaises défoncés, il était méconnaissable, entre les morceaux de bouffes, la poussière et la sueur du gros qui faisait office de colle, l’homme gigantesque avait une apparence de troll des montagnes, cousin du clown. Des morceaux de gâteaux se baladaient dans ses cheveux, des grains de riz accompagnaient une cuisse de poulet sur ses joues. Qu’il attrapa d’une main nonchalante et fourra dans sa bouche.

Mâchonnant peau, chair et os sans distinction à coup de mâchoire tonitruant, il fit rouler ses épaules dans leur axe. Il ne semblait pas le moins du monde incommodé par le spectacle ridicule qu’il devait afficher, au contraire, il apparaissait complètement indiffèrent, comme si ce genre de mésaventure était son quotidien. Olek fronça les sourcils et tendit l’oreille en écoutant le charabia incompréhensible de l’obèse, des postillons de toutes sortes d’aliments giclaient dans les airs pendant qu’il déblatérait sa tirade, ce qui lui donnait un air familier avec cet animal exotique appelé chameau. Un truc à trois bosses complètement dégueulasse et même cette immonde bestiole avait sans doute plus de style !

Le colosse ne chercha pas à comprendre, il devait parler de bouffe, ça ne pouvait être que ça. Oui, les préjuges sont assez coriaces, puis il ne s’agissait que de la stricte vérité pour le coup… Il ne releva donc pas la provocation et s’apprêta à riposter mais s’arrêta net, choqué. L’homme cochon tourbillonnait à une vitesse folle et Olek ne pouvait détourner les yeux de ce mouvement pourtant naturel, tourné, travestie à l’obscène. Il ne vit donc que trop tard arriver dans sa direction, tel un boulet de canon, une bouteille de bière à moitié vide.  Il se la prit en pleine poire dans un bruit sourd. Chose étrange, la bouteille n’explosa pas et lui glissa directement dans la main gauche. Son cerveau vide avait sans doute fait office d'amortisseur.

Eclatant d’un rire à faire trembler les murs il brandit sa boisson en l’honneur du Gras et la siffla d’une gorgée avant de l’exploser d’une torsion de poignet. Quelques gouttes de sang perlerent de sa main, complètement débile le mec, mais il continuait de rire bruyamment, c’était une démonstration de force, Olek était l’alpha !


- Passons aux choses sérieuses mon cochon !  

Ni une ni deux le pirate attrapait un vieux Papi qui traînait dans le coin et le balançait sur le gros. Des hoquets de surprise et d’exaspération se firent entendre dans le publique, il y eut même quelques sifflements désapprobateurs, on ne traitait pas le troisième âge de cette façon ! Olek se retourna vers la foule complètement indiffèrent de ce qu’il advenait de son boulet humain en plein vol et foudroya les spectateurs du regard, la masse humaine eut un mouvement unanime de recul. Les plaintes cessèrent dans la seconde, son sourire et sa bonne humeur revinrent comme par magie, il fit quelques mouvements de la main et parvint même à  recevoir quelques ovations hystériques d’une troupe de gamins. Sans doute avaient-ils trouvé leur nouveau héros…

Il gonfla les biceps et fit quelques pauses pour leur plus grand bonheur puis reporta son attention sur la scène derrière. Pour la deuxième fois en quelques minutes, Olek n’en croyait pas ses yeux.

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_ Phoque ! Couiné-je instinctivement et en sourdine, attristé par ma dernière performance.

La bouteille propulsée ne s'est pas rangée comme je l'espérais. À la place, on a eu droit à du ricochet foireux sur le front du grand gaillard.

Enfin au moins, il parait content. Non seulement il l'a ensuite bu, mais il ne se plaindra plus d'avoir faim dorénavant. Puisqu'il a pu avaler son bout de viande, pourquoi pleurnicher encore après une part que je lui aurais soi-disant piqué, hein ? Et même que si ça ne suffit toujours pas, sa sale tête ornée d'autre nourriture en miettes pourra toujours lui servir de réserves au fil du combat, par exemple.

En effet, le beau bougre espère bien mettre plusieurs points sur les i. Peut-être même sur toutes les voyelles, en fin de compte. Ça se voit, ça se sent, ces choses-là. Et ce n'est pas l'explosion de la binouze qui va me contredire, ou encore les divers frissons qui s'installent dans la foule, lorsque la grande perche nous sort son cinéma de big boss.
Même moi, je plisse les yeux à un moment donné. Je transpire également, mais mettons ça sur le train-train quotidien, par contre, hein. Je m'interroge sur la suite de notre différend, et je ne suis pas déçu. Façon de parler...

Le grand type est en train de se marrer comme un vilain diablotin. Puis la seconde d'après, voilà qu'il chope une innocente victime parmi les spectateurs. Non mais allô quoi ! S'emparer de la carcasse d'un vieux crouton, tout ça pour montrer qu'on ne joue pa dans la même cour ? Du moins, c'est ce que j'imagine. Surtout quand on compare ça avec ma risible canette d'alcool.
On aurait même pu penser que j'avais fait pire, n'est-ce pas ? Sans déconner, n'est-ce pas un crime impardonnable de chiper la bonne bibine d'un pochetron en pleine période festive ? Tandis qu'un vioc... bah... c'est déjà bien usagé, quoi ! Et ça finira tôt ou tard par clamser. Bref, on ne peut donc plus rien en tirer.
En tout cas, moi, sérieusement... je prends plus mon pied quand je me prends une méchante biture. Alors qu'à l'inverse, un papi qui braille ou qui craque de partout, c'est surtout bon à enfermer en maison de retraite !

_ T'as toujours pas compris alors, hein ? Me vanté-je dès que mon rival jette son stock d'os ambulants vers ma personne.

Sauf que cette fois-ci, je lui offre une autre surprise. Quand le vieil homme vient se répandre sur ma bedaine huilée, il ne rebondit pas. En revanche, sa tête s'enfonce entre mes bourrelets. D'une certaine façon, on peut dire que je l'ai sauvé ? Mouais bof.

Cependant, je le garde un moment, bien au chaud. Je ne m'intéresse déjà plus à son sort, même si mon intention n'est évidemment pas de l'éliminer. À la rigueur, dans le pire des cas, on pourra toujours envisager que le vieux était là au mauvais endroit, au mauvais moment. Voilà tout. En attendant, ça fait quand même réagir quelques voix timides dans l'assemblée alentour.

_ Tu vois ce grand-père ? Reprends-je, toujours aussi prétentieux. Lui au moins, il va survivre. Toi, par contre, viens un peu par ici... et promis ! Tu sauras ce qu'il en coûte de finir emmitouflé dans ma graisse. Hahaha !

Après quoi, j'ai accompagné mes dernières paroles en jouant rapidos du tam-tam sur le cucul de l'ancien. Puis je le libère de mes entrailles avant qu'il ne s'étouffe. Ou pire ! Qu'il termine carrément broyé.

Je laisse le papi s'étaler au sol, je le dépasse, et je me prépare à recevoir la vraie menace qui me fait face. À moins qu'elle ne se pointe en fin de compte via une autre direction ? Mais franchement, j'y crois moyen...
Sur ce, comme Olek l'a dit, pour l'instant, passons aux choses sérieuses. Ça tombe bien, j'ai justement du téton qui pointe en vente à lui recommander !


/hrp: bon vala. Donc que tu sois le fameux papi qui s'est fait balancé ou non, j'insinue au moins que le coup ne va peut-être pas, pour la peine, arrivé forcément par devant. ;)
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Olek a les yeux fixé sur le gros bonhomme, impossible de détacher les pupilles de la scène écœurante mais fascinante dans son dégoût. Tant de questions venaient faire surchauffer le cerveau du pirate en manque de giga bytes. Il ne pouvait y croire. Comment le corps humain pouvait-il atteindre un tel dégrée de flexibilité et de maitrise dans l’obésité même ? Etait-ce un art martial ? Qu’est ce qui se passait bordel ?  Elle est ou la tête du vieux ?

Il resta interdit pendant de longues secondes et ce fut seulement une huée de sifflets et de houlà qui le ramena a la réalité. Le groupe des spectateurs venait de se scinder en deux. D’un côté se trouvaient les conformistes, les snobes et les bon citoyens et de l’autre la jeunesse, la révolution, la joie de vivre. L’action du cochon avait fait oublier tous des précédents exploits d’Olek à tel point que plus personne ne faisait attention à lui. La populace acclamait et insultait à la fois cet ogre d’humain, devenu le nouveau centre d’intérêt. On venait de lui piquer la vedette et d’une façon tellement original et impressionnante qu’Olek ne pouvait être énervé. Il grignota quelques grains de riz clandestins sur ses joues, une petite odeur de sel trop aigre et trop semblable  à la sueur vint pimenter son casse-croute.


- C’est que t’as bon gout, tu sais ?  

Il ne perdrait pas la face, il déglutit rapidement et réafficha son plus beau sourire, manquant de s’étouffer en voyant ce débile faire du tambour sur les fesses de l’ancêtre. Ce fut l’humiliation de trop pour le groupe des pas marrants, une volée de tomates et d’oignons vinrent attaquer la cuirasse de graisse du mec en slip mais ne firent que rebondirent timidement comme intimidés par tant de bourrelets. La scène tournait au n’importe quoi et Olek profita de cette agitation pour jouer une petite plaisanterie et ainsi faire sa part dans ce chaos.

- Pas tout de suite mon cochon ! Prends-toi d’abord ça !

Apres avoir utilisé un vieux, il fallait bien s’attaquer à de la chair un peu plus tendre. Sans remords ni aucune honte il attrapa de ses bras puissants la ribambelle de gamins qui l’acclamaient quelques secondes auparavant. D’une main experte mais d’une précision laissant à désirer, il se mit à les balancer un à un à une vitesse hallucinante sur le gros. Le lancer ne tuerait pas les gosses, la cible était bien trop molle et grassouillette pour faire mal à qui que ce soit ! Malheureusement quelques-uns dévièrent de leur trajectoire, faute à une trop grande gesticulation dans les airs provoquant un mauvais aérodynamisme. Olek n’était pas responsable, évidemment.

Les cris stridents de ces épouvantables femmelettes volantes détournèrent l’attention des spectateurs qui revient se poser sur le géant, les lobes ulcéraient, les femmes s’arrachaient les cheveux, les hommes, eux, la barbe. C’était impensable, immorale, indigne ! Ouais enfin, fallait pas trop en faire un plat. Olek haussa les épaules en signe d’excuses mais la faute à pas de chance, ils le prirent pour une provocation et là, ce fut le drame. Les plus costauds des hommes se jetèrent sur le géant, une autre moitié s’attaqua au gros cochon, comme s’il était de mèche, dommage pour lui. Les choses prenaient une allure un peu trop apocalyptique pour le coup.

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Chouette ! Des légumes pour accompagner la viande de tout à l'heure. J'ai donc gobé un bout de tomate ici et là, pendant leur envol. En revanche, pour les oignons et autre truc piquant, on repassera, hein ! Remarque, si on oublie le fait que j'ai failli chialer un coup, ça me donne au moins une haleine de chacal. Et puisque Monsieur Grande Perche semble apprécier ma sauce déjà pas mal odorante, il ne pourra qu'être comblé face à ce nouveau type de parfum dans ma bouche.

Puis, vient le moment où il serait vraiment temps que la baffe virile se mette à sonner. Malheureusement, mon adversaire n'a pas l'air d'en avoir fini avec ses talents de lanceur d'êtres humains. Et si précédemment, on avait déjà eu droit à du vieil handicapé en fin de vie, là le mec ne s'emmerde carrément plus ! Il n'hésite pas à piocher des gamins parmi son public, afin de me les envoyer de nouveau dans le gras.
Évidemment, je ne bronche pas plus, car ce n'est pas des mioches qui vont changer la donne dans notre combat. D'ailleurs, peut-on appeler ça un combat ? Résultat, les gosses font "bouing bouing" sur mon bidon. Par contre, je ne suis pas le maître du ricochet parfait, alors je me fous de savoir où leur dernier point de chute aura lieu. Je peux juste vous dire par terre... mais dans quel état ?

_ Ah bah bravo, merci ! Râlé-je tout de même, lorsque les parents, les convives viennent s'agglutiner au plus près de mes poignées d'amour.

Je cherche alors à me débattre. Tendrement au début, parce que mon objectif est bien de baffer le vrai méchant de la fête. Et non pas tous ces clampins lambdas habitant sur l'île. Seulement, les gens sont bien décidés à pourrir mon espace vital, coûte que coûte !

Vas-y qu'ils me palpent, me pincent, me chatouillent, me tirent les bourrelets. En temps normal, je prendrais mon pied avec tous ces fans, y'a pas photo. Mais désolé les gars, faites-vous une raison ! Je ne suis pas le prophète, boudidiou !
De plus, comme ils piaillent tous en prime comme des oies en chaleur, ça a tôt fait de me gonfler sérieusement. Mes tympans sont les premiers à subir le supplice. Puis l'intérieur de mon crâne. Ça vibre et ça résonne comme une cloche d'église.

_ Ça suffit les conneries ! M'écrié-je de nouveau vers l'instigateur de toute cette cohue, très remonté par son étrange stratégie.

Je lève ensuite aussitôt les bras en l'air, en prenant soin de récolter au préalable quelques réserves d'huile sous mes aisselles. Ainsi, il n'y a plus qu'à faire jaillir tout ça, façon geyser. Vers le ciel. Et du même coup, provoquer une jolie petite averse.

_ Home Sweat Home ! M'extasié-je, tel un professeur annonçant la fin de son cours.

La flotte gluante, qui me caractérise depuis que je ne suis plus qu'un énorme sac, se répand partout, partout, partout. Sur mes plus proches fidèles, bien sûr. Mais aussi plusieurs mètres autour. Peut-être même également sur les glandus qui agrippent l'autre zigoto. Et lui avec, pour le fun ?
Ouaip ! Allez ! Prix de groupe ! Si tu achètes deux litres de sueur ou plus, reçois un autre litre, gratuit, mouhahaha !

Dans tous les cas, l'arène deviendra vite un problème pour tout le monde. Excepté moi, le Bibendum lui-même, cela va de soi. La foule va alors sentir que leurs mouvements sont ralentis, obstrués, collants. Bref, ce sera quoi qu'il arrive dégueulasse d'être embourbé dans la mélasse, en quelque sorte.
Et concernant la débrouille de l'autre Olek, dans tout ça ? Je n'en sais trop rien, mais je ne compte pas lui laisser le plaisir de savourer trop longtemps, de toute manière.

Un bon petit Kamik'Ass me permet de m'éjecter dans les hauteurs, ce qui balaye instantanément tous les paparazzis me tenant la grappe ou autre partie pas loin des reins. Bref, c'est comme l'explosion d'une mine, si ce n'est que je ne pète pas. Ils sont tous propulsés en arrière. Pourquoi pas jusque sur mon rival, histoire aussi de lui refiler un chouïa d'énième fil à retordre.
Néanmoins, dans un second temps, il faut bien que j'atterrisse quelque part en catastrophe, héhé ! Et ça tombe bien, j'ai justement la soudaine lubie d'aller cratériser au plus près de la montagne de muscles. Comme ça, je balaie encore plus de gens innocents mais chiants, et je déchire le sol avec mon large petch. De quoi signer cette terre avec mes empreintes fessières.

Spoiler:

Patatra, même que ça a tonné ! Cette fois-ci, il n'y a plus de doute permis. Bibi est en colère ! Alors, attention Olek... car qui dit slibard féroce, dit paraplégie atroce, mouhahaha !
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Olek du haut de ses trois mètres se tenait le dos un peu cambré, les poings sur les flancs et la tête rejetée en arrière avec sa crinière blonde ondulant au rythme de son rire puissant et plein de de joie. Les pathétiques humains tentaient de le mettre à terre, la petite dizaine qu’ils étaient lui grimpaient sur le corps et tentaient de le contrôler. Efforts si risibles que le pirate ne pouvait que s’esclaffer devant tant de pathétisme.

Leur petit manège dura quelques minutes, juste le temps pour Olek de s’en lasser et se termina avec l’apparition d’une pluie d’un liquide visqueux et bien dégueulasse. Sans l’ombre d’un doute il devait s’agir d’un coup du gros lard. Certains vomirent, d’autres s’étouffèrent, tous se retrouvèrent incapable de continuer leur assaut contre le golgoth, rampant sur le sol pour s’éloigner de ce torrent de sueur qui risquait de les engloutir.


- Merci mon con ! Ce n’est pas qu’ils étaient méchants mais chiants ça c’est sûr !

Ce fut la débandade, l’anarchie des asticots, la fête venait de prendre fin de manière précoce et ignoble, les gens prenaient leurs jambes à leur cou et déguerpissaient sans demander leur reste. Olek tenta de discerner la silhouette énorme de son adversaire, chose qui devrait être des plus aisées étant donné la place que prenait le balourd, mais après plusieurs coups d’œil sur le champ de bataille il ne le trouvait toujours pas. A vrai dire, la plaine s’était éclaircie à tel point que seul restait quelques vestiges de la fête imbibés de transpiration collante mais plus une âme qui vive.  

Olek haussa les épaules et tenta de faire partir cette saloperie de semence qui puait le mort et l’empêchait de bouger correctement, en vain. Rien à faire il ne faisait que s’en foutre un peu plus partout, vraiment crade comme technique qu’il avait là. Il râlait et injuriait copieusement l’obèse tout haut lorsqu’il entendit un léger sifflement dans l’air, de plus en plus aigu et assourdissant. Qu’est-ce que c’était que ce bordel, voilà le genre de pensée qui traversa l’esprit du pirate lorsque le monde vacilla autour de lui. Ce fut l’hécatombe, explosion grotesque, atterrissage catastrophe.

La masse de graisse ambulante venait de s’effondrer à un cheveu de ses doigts de pieds,  à quelques centièmes de millimètre près le golgoth ne serait plus de ce monde. Il fut cependant écrasé par la pression de l’explosion,  son corps entier se retrouva défoncé contre le sol au fond d’un cratère en forme de fesses, lieu touristique dont la typologie serait devenu célèbre d'ici quelques années. Ajouté à la sueur qui l’empêchait de se mouvoir correctement, c’était un sacré combo qu’il avait sous les bourrelets le gros.    

Olek parvint à se redresser écartant roches et gravas tout autour de lui mais toujours impossible de se dépêtrer des petits et moyens morceaux. Il était méconnaissable, terre, feuilles, cailloux et nourriture collés ensemble lui fournissait une armure des plus comiques, véritable golem tout droit sorti d’un conte pour enfants si ce n’était ces yeux qui brulaient d’une joie meurtrière.


- Tu as bien raison, si on commençait les choses sérieuses.


Ouais, il était en mauvais état, ce coup bas l’avait mis mal, Olek devait avoir quelques côtes cassées et il sentait son épaule gauche rouler bizarrement dans ses jointures. Ça aurait pu être pire, le pirate était un optimiste, il lui restait suffisamment de force pour foutre une bonne branlée au gros rigolo. Son sourire familier et carnassier aux lèvres il se saisit de deux poutres, une dans chaque main, qui trainaient dans le coin, derniers souvenir d’un chapiteau de cirque. Il les fracassa dans un puissant combo vertical à l’endroit où se tenait son adversaire en train de se tourner les pouces, ou moignons, pour l’apparence qu’ils avaient.

Sans savoir s’il l’avait touché, il enchainait avec une petite spécialité maison, simple mais efficace. Gauche, droite, crocher uppercut. Effectué à une vitesse honorable, c’était surtout les kilos de muscles derrière l’attaque qui étaient  à craindre. Couche de graisse ou pas, y’aurait des bleues, sans parler des morceaux de rochers accrochés  à ses mains et phalanges, qui créaient une sorte de gantelet armé à l’allure dévastatrice.  

À quelques dizaines de mètres de l’affrontement, à l’orée des bois et dissimulé dans les broussailles, un éclaireur des forces de l’ordre en place sur l’ile observait la scène.  Son collègue était parti cherché de l’aide, tous deux déguisés en civils,  ils avaient été chargés de la sécurité lors de la fête. Ce qui était arrivé avait dépassé de loin leurs capacités d’expertise, ils avaient sonné la retraite dès les premières secondes de trouble. Aucune paie au monde ne justifiait pour ses deux zigotos de risquer leur vie dans ce trou du cul du monde. Il attendit donc impatiemment le retour de son collègue et des renforts, priant pour leur arrivée prochaine et le corps tremblant de peur devant le combat qui prenait place sur la plaine.


Dernière édition par Olek le Mer 18 Fév 2015 - 10:24, édité 1 fois
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_ Oh pardon, je t'ai fait de l'ombre peut-être, me moqué-je après le désastre de mon cru.

De mon cul aussi, remarque. Ahem !

Quoi qu'il en soit, l'esprit de fête n'existe plus. Du moins, pour les gens normaux. De pauvres habitants qui souhaitaient pourtant juste passer la journée à s'amuser, se divertir, rigoler, picoler, bouffer comme des porcinets. Voilà à présent qu'ils n'ont plus qu'à se faire la malle en urgence. C'est soit ça, soit ils serviront de dommages collatéraux au fur et à mesure que notre bagarre s'éternise.
Il y a bien un dernier plouc, là-bas, qui hésite encore à pianoter sur son accordéon. Le musicien compose deux ou trois notes merdiques, s'arrête, reprend... et finalement, il se tire pour de bon. Comme les autres, il suit le mouvement, quoi.

Même le décor est en-dessus dessous. L'espace enfant, les tables, les chaises, et même le côté resto en a pris un coup. Faute au barbecue toujours allumé, je suppose ? Il a fini par carboniser quelques bonnes marchandises déposées tout autour. Lot de consolation, à la rigueur, l'odeur de viande grillée réussit encore parfois à écraser les émanations nauséabondes d'un certain Sumo dégueulasse. J'avoue moi-même préférer sniffer ce doux et chaud parfum, à mes heures perdues. Enfin, à peine une seconde ou deux, pour être exact ! Parce que pas plus tard que tout de suite, c'est l'autre basket-balleur baraqué qui s'apprête à riposter.

Le saligaud en a à revendre, et ça peut se comprendre. De un, car avec un entretien pareil du corps, le mec a forcément de l'énergie et de la force à exprimer. Et de deux, on n'est jamais trop content de se manger une sacrée râclée. Du coup, aussitôt sorti des décombres, Olek n'a pas que ça à foutre de s'apitoyer sur son sort.

_ Oh tu sais... je t'avais prévenu... pas la peine d'en faire une affaire personnelle... et pis tu as ce que tu mérites, na !...

Bref, c'est dur de converser dans ces conditions, même si je ne cherche pas à calmer la tempête pour autant. Je taquine, voilà tout. Au contraire, Olek est enfin sorti de ses gonds. Sérieusement. Ça donne du vrai fight de mâle. Ainsi, mon grand rival me distribue ses coups les plus appuyés et cruels. Une salve de beignes digne des plus grands du monde de la boxe.

Heureusement, je peux compter sur mes bourrelets amortisseurs. Encore que, ne nous emballons pas, hein ! Ils me sont surtout utiles pour ne pas mourir des violents pains de l'ennemi, ou pour ne pas pisser des gerbes de sang trop vite. Parce que, mis à part ça, j'ai tout de même l'impression de recevoir des ondes de choc surpuissantes dans le corps. Ma graisse fait des vagues, ma peau se déforme momentanément, si bien que... putain, ce que ça fait mal, oualalaradime !

_ Si si, ça te va bien, la terre par-ci, par-là... le complimenté-je pour de rire. Je t'assure... t'es beau comme un... euh...

Désolé, impossible d'atteindre le point final, cette fois-ci. L'uppercut qu'il vient de m'infliger à l'improviste m'a refermé sèchement mon clapet. Clak ! Mâchoires, l'une dans l'autre. En fait, j'ai de la moule de conserver toutes mes dents à leur place, sans déconner ! Enfin, je crois qu'elles sont toutes là. Pour l'instant, je n'ose pas trop y mettre les doigts.

Après quoi, j'ai décollé de nouveau dans les airs, alors que j'avais rien commandé. J'exécute alors quelques tonneaux malencontreux, puis je finis ma prestation sur mes deux jambes, bien droit, pareil à un gymnaste au bout de son numéro. Ou presque. Je ne vous cache pas que quelques baffes ont été nécessaires, afin de redevenir plus ou moins frais comme un gardon.

_ Merci, fais-je en me forçant à sourire, alors que ça craque. Je n'ai pas pour habitude de lever le nez pour mater les gens. Au moins maintenant, je suppose que mon torticolis est de l'histoire ancienne.

En revanche, grâce à ma transpiration, on peut dire que je suis dans mon élément. À contrario, pour l'autre géant, il est en quelque sorte désavantagé. Pas aidé pour se mouvoir à la perfection, je vais justement pouvoir en profiter pour la suite de mon programme. La nature est bien faite, n'est-ce pas ?

J'extirpe alors mon long ruban qui m'entoure la taille, lui aussi trempé, et je me venge illico sur l'anatomie boueuse de Olek. Aussi carnassier qu'un fouet prévu pour la torture, après cette sentence, le mec ne va pas simplement ressortir tout décrassé, parole ! Coup pour coup -à un ou deux bleus près, en tout cas-, prépare-toi à souffrir méchamment, mon pote !
Qui plus est, puisque je peux déambuler comme une patineuse agile, je n'hésite donc pas à utiliser tout l'espace humide à ma disposition. Ça me permet de pouvoir frapper via de nombreux angles, tandis que je voyage en empruntant des trajets courbés. Pour faire piétiner et déboussoler ma proie, il n'y a rien de mieux. Ou rien de pire... ça dépend de quel côté on se place.

Puis, au tout dernier moment, lorsqu'il s'y attend le moins, je surfe à son chevet en un éclair. Ça semble improbable pour un énorme boudin dégoulinant, je sais, mais pourtant c'est la vérité ! J'ai pratiquement jailli devant lui, façon "tu me vois, tu ne me vois plus !".

_ Hot Dog ! Lancé-je alors aussitôt, en guise d'ultime coup fatal.

Mes grosses paluches attrapent sa tête. Il ne me reste ensuite plus qu'à la caser dans la mise en pli de ma monstrueuse et vorace bedaine. Puis, crak ! Je prie pour la lui écrabouiller en bonne et dûe forme, comme je lui avais d'ailleurs promis tout à l'heure.

Et quand la manoeuvre arrive à son terme, mon bidon rassasié stoppe sa séance de mâchouille, puis recrache tout bonnement ce qui reste : un Olek tout propre mais décoiffé, visqueux et humide à foison.
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Apres la débandade des morues c’était l’heure du carpaccio de jambon. Olek maltraitait son adversaire, le fracassait dans tous les sens et prenait une joie des plus saine à accomplir cette douce besogne. Un peu d’exercice sur un ventre plein n’était pas recommandé, mais la petite poussée d’adrénaline que l’on ressentait valait bien tous les ulcères. Olek riait donc comme un damné, aussi heureux qu’un nouveau née tétant pour la première fois les seins voluptueux de sa mère.  Parce qu’il fallait l’avouer, le mec en face savait encaisser les coups. Jamais auparavant le jeune homme n’avait pu se lâcher autant sans risquer de tuer son adversaire, non pas que ça le dérangeait vraiment, mais ce gars-là était d’un autre niveau, une force de la nature, un golgoth, comme lui.

Il n’y avait rien de plus jouissif que de se laisser aller, de donner sa pleine puissance et de voir son ennemi encaisser comme un demi-dieu, puis fallait le dire, il avait une sacrée protection le saligaud aussi. Mais sa tronche de porcine, elle, était sans défense.  Olek éclata donc de rire quand il osa déblatérer un début de conneries avant de se retrouver projeter dans les airs, la mâchoire presque en miette. Quand le gros se releva quelques mètres plus loin, il sembla y avoir un tournant dans l’affrontement, un nouveau cap venait d’être passé et son rival préparait une contre-attaque d’envergure.


- Donne tout ce que tu as mon salaud, je suis prêt !

Olek s’amusait, la douleur était son amie, sa compagne au même titre que la mort et souffrance. Il n’était ni sadique ni masochiste, il s’agissait simplement de cette sensation, cette addiction à l’émotion que l’on ressent uniquement pendant un combat. Voilà ce qu’il recherchait et pourquoi il avait commencé à parcourir les mers. Pour ce genre de choses, pour pousser ses limites et découvrir ses faiblesses. Il était trop grand pour le monde, pas l’inverse et il comptait bien le prouver.

Lui qui voulait voir et vivre l’exceptionnel, il fut plus que servi. L’obese se mit à slider de tous les côtés, insaisissable boule de graisse, danseur Etoile de la taille de Neptune. Une sorte de torchon transformé en fouet de fortune, il se mit à lacérer Olek de part en part.  Véritable ballet de dance obscène et de tourbillon disgracieux, le tout en était pas moins mortellement efficace. Le golgoth ne put que remercier les diverses couches de protections amassées grâce à la sueur qui le collait comme une seconde peau, sans elle, il serait déjà saigné à blanc et prêt pour le barbecue.

Il ne put que subir l’assaut, se protégeant tant bien que mal les parties vitales et intimes, attendant que le gros lard commette une erreur. Mais voilà que le machin d’au moins deux cents kilos disparaissait subitement, se volatilisait, comme par magie, pour se retrouver juste en face de lui.


- Hein ?

Fut tout ce qu’Olek réussit à sortir de sa bouche avant de voir tout noir et de se retrouver la bouche et les yeux recouverts dans une matière molle et visqueuse à l’odeur devenue familière mais toujours aussi exécrable. Ou est-ce qu’on venait de lui fourrer la tronche ? Il commença à s’étouffer avec toute cette puanteur et ce liquide qui coulait dans la gorge, la tête lui tournait et le manque d’oxygène se faisait sentir de plus en plus. Sans parler de la pression qui lui écrasait petit à petit les os du visage. Il tentait bien de se défaire de cette étreinte mortellement romantique mais ainsi positionner, le facies dans le bidon de l’autre, impossible de prendre appui sur quoi que ce soit.

Ah si.

Là.

...

Olek lui saisit les roubignoles à pleines mains pour le forcer à relâcher son étreinte de graisse. Il n’y avait pas de règles dans un combat, surtout quand on se retrouvait dans une situation aussi peu envieuse qu’Olek. Il ne fallait pas lui en vouloir, geste de survie, instinct animal. Il n’y avait rien contre le gros, il n’avait pas méritait autant de haine, le pirate le savait mais il n’avait pu faire autrement. Il allait surement crier comme un cochon qu’on égorge mais au moins, lui, il serait libre.

Le jeune homme se promit de mettre cette expérience honteuse et indigne dans les recoins les plus reculés de son esprit, oublier la fâcheuse posture dans laquelle il s’était trouvé et l’attaque inhumaine à laquelle il avait dû avoir recours. Cela semblait être la chose la plus saine à faire pour tout mâle digne de ce nom voulant garder un semblant de virilité.

Le mauvais cauchemar se termina aussi rapidement qu’il avait commencé et Olek pouvait de nouveau respirer l’air libre à plein poumons. Il n’osa pas croiser le regard du gros, surement accusateur et choqué, il n’en avait pas la force, pas après l’acte immonde auquel il venait de s’adonner.


- Désolé mec,  je voulais pas, j’ai pas fait exprès…

Piètres excuses.

Qui furent balayées comme neige au soleil avec l’apparition soudaine d’une escouade de la marine. Ils sortirent des sous-bois de tous les côtés, armés de mousquets et de sabres, l’air peu commode et l’allure déterminé. Ils encerclèrent le duo en quelques secondes, et entre les rangs ennemis une silhouette se distingua, elle s’approcha des lutteurs tendant un doigt accusateur sur les deux criminels.


-Rendez-vous !

Oh putain. Elle avait une voie grave, presque masculine et une intonation à vous faire exploser les tympans. Pas commode la gonze. Olek se retournait vers l’obèse à ses côtés et le regardait pour la première fois depuis leur dernier échange physique. Ses yeux étaient emplis de cette lueur cachottière et complice de celui qui vient de découvrir un secret.

- C’est ta femme, hein ?



Gura c'est pour toiiiii:
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Spoiler:

_ Aaaouuuuh !!!

Mouaip ! C'est à peu près ce que j'ai beuglé quand l'autre saligaud m'a broyé les bijoux de famille. Ma voix est partie crescendo dans les aigus, et me voilà, l'espace d'un instant, en train d'imiter une petite fille. Le truc qui ne m'est jamais arrivé dans toute ma carrière de catcheur, en somme.

Mais je suppose qu'il y a un début à tout. Un prêté pour un rendu, en quelque sorte. L'adversaire a fini avec la tête écrabouillée, alors dans un sens, normal ensuite de vouloir me rendre la pareille ? Avec le système D, on va dire.
Par contre, moi j'ai l'air fin, maintenant ! Je ne peux plus m'empêcher de grimacer en me tenant l'entrejambe, tandis que mon bourreau ose ensuite m'affirmer qu'il est tout ce qu'il ya de plus désolé. Si ça tombe, c'est surtout sa manière de vanter qu'il est le vainqueur de notre combat.

_ J'te crois pas ! Râlé-je ensuite, furax malgré la douleur insupportable qui m'étreint vous-savez-où.

Putain ! Quand je pense qu'on en est là, juste pour un bout de viande. Tout ça pour quoi au final ? Me les tenir en souffrant le martyr. En plus, avec les tonnes de gras qui m'enrobent à gogo autour du slip, imaginez la poisse que c'est pour réussir à y faufiler mes mains !
Bon d'accord, ça ne change pas de d'habitude. Mais disons que pour ce cas-ci, la tâche est doublement casse-c... mouais bof... enfin, vous voyez ?

Néanmoins, à part souhaiter les pires horreurs en silence à mon adversaire, je ne vois plus trop ce que je peux faire d'autre. Je suis figé. J'ai du bol qu'il n'en profite pas pour m'atomiser avec un deuxième service de poings dans mes gencives. Du moins, moi c'est ce que je ferais, en temps normal.
Non, au contraire, lui, préfère me parler d'une insolite et nouvelle présence soi-disant apparue non loin de notre position. Au début, j'ai tout de suite pensé à une de ses mesquines entourloupes... style, je pivote, et il me pelote encore je ne sais quelle partie de mon corps à mon insu...

Sauf que lorsque je m'abaisse à l'écouter pour de vrai, et que je me retourne enfin, j'ai de quoi tomber des nues de nouveau !

_ Qu'est-ce que...? Fais-je en sursautant. Ma femme ? Oh mon dieu, j'ai vu une grosse bête !

Nous sommes tous les deux face à un être aussi mastodonte que moi ! Peut-être un peu plus, à vrai dire. Mais grossomodo, c'est moi avec des cheveux et un soutif, quoi !

Encore que, la concernant, son physique en désordre me semble tellement inconcevable que j'hésite à opter pour un extra-terrestre ou un monstre marin. Dans tous les cas, elle est le genre de meuf qui doit passer ses journées derrière un bureau, en train de bouffer la blinde de fraises tagada. Et puis, avec sa voix la moins sexy de la planète, je plains d'avance tous les sous-fifres sous son commandement. Les pauvres soldats doivent faire des cauchemars chaque nuit, je parie !

De retour dans la réalité, il faut surtout se faire une raison : c'est la Marine avant tout, quoi qu'il arrive ! Si si, même dans ce trou paumé des Blues. La preuve, elle nous demande bientôt de lâcher l'affaire.

À moins que ?

_ Comment ça, un rendez-vous, ma cochonne ? Jamais de la vie, je sortirai avec un truc aussi immonde, ça va pas la tête !

Boarf, une toute petite blagounette pour détendre l'atmosphère, hein ? Si ce n'est que la nana ne rigole pas du tout. Et les sbires qui l'accompagnent n'ont de cesse de braquer leurs armes à feu ou blanches, comme pour exprimer qu'un mot ou un pas de travers, et on passe direct par la case cercueil.

_ C'est toi qui les a alertés, j'suis sûr ! Chuchoté-je ensuite à mon collègue d'infortune.

Là encore, après ce qu'il m'a fait subir, je cherche surtout à lui rejeter la faute dessus. Pourtant, on sait tous les deux très bien qu'avec ma super voix de stentor d'il y a peu, cette maudite escouade de la Marine a dû prendre mes piaillements de crécelle pour une sonnette d'alarme. Et ainsi, let's go pour de l'arrestation de trouble-fête !
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Situation critique. Les deux pirates se trouvaient dans une impasse mais aucun d’eux ne semblait vraiment s’en inquiéter. Comme si cette soudaine apparition de la Marine n’était qu’un léger désagrément troublant leurs festivités. Ils s’amusaient comme des petits fous,  pourquoi fallait-il toujours que des troubles fêtes viennent foutre le bordel ? Aucun rapport avec la propre pagaille qu’ils venaient de semer, bien entendu… Un je m’en foutisme qui fut souligné par la mauvaise plaisanterie du gros tas.  Olek ne releva pas, il était tout aussi capable de sortir une connerie du même style.

- Je devrais peut-être vous laisser entre amoureux…


Renchérit-il de sa voie la plus fluette et moqueuse possible, blaguant qu’à moitié. Le visage de la truie de la Marine vira au pourpre, mais un pourpre bien dégueulasse, presque violet, comme si elle s’étouffait. Olek en vain à se demander quels étaient les critères pour rentrer dans la Marine, parce que pour recruter ce genre de cachalot, l’Etat-major en place devait vraiment être désespéré. Pas étonnant que le métier de pirate soit autant en vogue !

L’obèse à ses côtés était super mal en point et semblait dans l’incapacité immédiate à réagir si ce n’était par des petites phrases  à la con, il sautillait d’un pied sur l’autre, le visage surement aussi rouge que les parties intimes. Olek ne put s’empêcher de le titiller encore un coup, tout remord disparu de sa précédente trahison à l’éthique masculine.


- Oye, je crois qu’elles sont remontées jusque sur ton front mon pote.

Il lui disait ca tout en lui signalant les deux bourrelets aux dessus des yeux qu’il avait en guise de sourcils, un grand sourire narquois aux lèvres. Ce fut la provocation de trop pour la grosse vache au milieu de la plaine, offusquée de se voir ignorer de la sorte. Elle, la fille d’un commandant reconnue sur toutes les blues, elle méritait mieux, déjà qu’elle se retrouvait en service dans ce trou à rats depuis des mois sans comprendre pourquoi, il avait fallu qu’on vienne la déranger en pleine orgie de fondue au chocolat. Elle ne pouvait tolérer un tel affront, Chyztoubig ne se déplaçait jamais pour rien, ces deux criminels de secondes zones allaient morfler. Dommage parce que le petit grassouillet était plutôt mignon. Tout compte fait elle le garderait en vie, pour son plaisir personnel. Eliminer le grand costaud débile suffirait à calmer sa colère, puis elle avait déjà faim, vite qu’elle retourne à son bain de chocolat, puis il y avait ce tout nouvel encas…

De la bave coula de sur son menton, Chyztoubig aimait beaucoup trop le chocolat, les yeux fermaient elle s’absenta quelques secondes, elle s’imaginait déjà léchant les voluptueuses formes de ce beau male, recouvert de ce délicieux liquide noir si savoureux… Lorsqu’elle revint à la réalité c’était déjà trop tard, elle fut propulsée contre ses subordonnées par un objet volant non identifié,  la boule fit un strike tonitruant, dégommant, écrasant et broyant une bonne dizaine de quilles en uniforme. Il ne devait pas y avoir beaucoup de morts aussi ridicules et pathétiques dans toutes les archives de la Marine…








------------------Quelques secondes auparavant, du côté d’Olek et Gura-------------------------------



- Pssss

Olek attira l’attention de Gura vers lui et lui fit un clin d’œil plein d’assurance et de sympathie, il leva également le pouce bien droit et le poing fermé comme pour lui dire que tout allait bien se passer. Ce qui en général ne signifiait qu’une chose, une nouvelle idée à la con venait de germer dans son esprit, qu’Olek prenait probablement pour ingénieuse et génialissime. Le gros semblait savoir que quelque chose de pas bon pour lui allait se passer, il devait se douter que quelque chose ne tournait pas rond dans la caboche du golgoth, mais il ne put qu’être spectateur du stratagème puis outil par la même occasion, à son plus grand regret, ou plaisir.

Le géant, sans autre forme de procès, attrapa les tétons de Gura et une bonne partie de ses seins, un dans chaque main, d’une poigne de fer. Il ne perdit pas une seconde et utilisa chaque fibre musculaire de son corps pour commencer à faire tourner le cochon trop gras autour de lui. La poitrine du gars était méga extensible, ils prirent rapidement de la vitesse, la force d’inertie était inimaginable étant donné le poids en mouvement. A tel point que tout devint flou autour d’Olek, le monde devint une spirale de couleurs, la seule chose qu’il discernait encore était son cobaye humain au bout des bras, le corps et le visage déformée par la vitesse, comme si tous deux traversait une autre dimension, un univers parallèle dont ils étaient le centre.

Il éclata de rire devant tant de ridicule, s’ils survivaient tout deux à ce traitement, Olek aurait beaucoup de choses à se faire pardonner. Il était à bout de force, ses muscles proches de la déchirure, ses os eux, de la rupture, mais il n'en avait cure. La douleur était-elle qu’il avait l’impression qu’on lui arrachait les bras, et c’était surement ce qui était en train d’arriver, petit à petit. Il ne tint bon qu’en imaginant le martyr que devait subir son allié de fortune, son arme humaine, son fidèle boulet.

Ils percutèrent des obstacles, beaucoup d’obstacles, ils entendirent des cris de détresses et de douleurs mais tellement étouffés qu’ils semblaient venir d’un autre monde. Ils n’étaient qu’un, un seul et même être, une toupie de chair de graisse et de muscles, un ouragan humain, tempête de bourrelets. Puis ils heurtèrent quelque chose qui brisa net leur combo, une montagne, un mur, une baleine, un truc tellement gros que leur mouvement de rotation fut stoppé net, les envoyant bouler dans le sens inverse pour s’effondrer l’un sur l’autre.

Olek dégueula tout ce qu’il avait bouffé, geyser d’aliments à moitié liquéfiés qui lui retomba sur la tronche. Il avait un mal de crane à faire pâlir un albinos, et quelque chose l’écrasait, seul sa tête pourtant en charpie dépassait. Un truc si lourd était sur lui qu’il avait l’impression que le monde entier reposait sur son corps. Et là, il reconnut le slip au-dessus de lui et cette odeur de sueur familière.


-Me.. Mec… Tu m’é… M’écrases…

Un rugissement impitoyable se fit entendre de part la plaine, les quelques arbres encore debout tremblèrent et le sol gronda. La monstruosité humaine,  Chystoubig, était en colère, ses biscuits, son casse-croûte dans sa poche avait été broyé par l’attaque ou pendant sa chute. Ses hommes étaient des bons à rien, qu’ils soient morts n’était que justice, mais personne ne touchait à ses petits Lu, absolument personne et sa vengeance serait terrible. C’était une affaire personnel maintenant, plus question de suivre la loi ou des camps tels que Marine ou de pirates, elle vengerait son goûter ou mourrait en essayant.
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Déjà que pincer violemment ma virilité est un crime grave ! Mais alors là, Olek place vraiment la barre très haut ! Je n'ai même pas eu le temps de dire "camion", que le coquinou me faisait déjà "pouet pouet" ! Et bien sûr, quand tu vois le colosse à qui tu as affaire, tu te doutes bien que son geste ne sera en rien anodin. Donc, pour le discret toucher tout mignon, faudra repasser !

_ Hého ! Lui dis-je évidemment, malgré mon invalidité du moment. Pas touche !

J'ai cru que ça allait suffire. On est entre hommes, quoi. Et puis parce que le mec est un vrai combattant, qu'il a sans doute de l'honneur et tout le toutim. Mais non, pour lui, ranafout' ! Il a direct récidivé en remettant les mains dans le cambouis, comme dirait l'autre.

Et tada ! Voilà qu'on ne met pas longtemps à signer pour une sacrée danse. Style ouragan, grandeur nature. Le mec ayant déjà assisté à ma technique de la Toupie Booblade, j'imagine que son esprit torturé lui a prescrit de s'aventurer sur cette voie de l'extrême. Et ce, qu'importe les conséquences futures.
Quant à moi, j'ai beuglé comme un zoulou pendant les premières vrilles. Ou Tarzan, à la rigueur. Mais parce que je ne m'y attendais pas du tout, on est bien d'accord, hein ? De plus, en temps normal, je ne vous cache pas que je me serais défendu au quart de tour. Mais à cause du méchant et précédent coup dans les précieuses, j'ai été pas mal calmé.

Après quoi, son attaque improvisée déraille plus ou moins. En tout cas, c'est ce que j'en déduis lorsqu'on se met à tourner plus vite que ma propre technique de base. Qui plus est, même si Olek est balaise et grand pour me porter pendant un moment, mon corps rebondit pas mal dans le sol, le temps qu'on se débrouille d'abord pour maîtriser le vol plané à la perfection. Et tout ça, dans la précipitation, alors vous imaginez le bordel !
Dans tous les cas, je morfle sacrément. Mais par chance, les soldats de la Marine aussi... pour mon plus grand bonheur. Comme on tourbillonne comme des dingues, je ne capte pas tout de suite qu'on est en train d'enchaîner les strikes. Du bowling mortel, pour la plupart, quoi. C'est seulement lorsque j'entends ces chiffes molles se mettre à pleurer. Du coup, ça me réjouit et je me dis que ça fera tout ça en moins qui ne me trouera pas la peau.

À la fin -car oui, il ne faut pas trop abuser des bonnes choses-, la giga tornade humaine, que mon acolyte et moi formons, prend fin. Enfin ! Pas de la plus géniale des manières, par contre. Il a fallu que je m'encastre dans l'autre grosse baleine haut gradée.

_ Scrogneugneuh ! Grogné-je dans mes moustaches, tandis que ma graisse s'emmêle dans celle de la reine des truies.

En fait, j'ai voulu dire merci à la bufflonne... en quelque sorte. Certes, on a fini par se vautrer salement dans le décor -faute à ses airbags monstrueux-, mais elle nous a permis de stopper la machine incontrôlable.

Maintenant que je me retrouve à califourchon sur ce qui reste de l'anatomie déglinguée du golgoth, une seule envie me titille le bout de la langue : celle de lui réciter ses quatre vérités, et peut-être aussi lui souhaiter un bon voyage dans l'autre monde.

_ Hey ! Comme quoi, t'es pas si con... lui soufflé-je finalement, en jouant du tamtam sur ses joues.

Bon d'accord, il a vomi, c'est dégueulasse. Et en prime, je l'écrase dans la foulée, c'est ballot. Néanmoins, je dois bien reconnaître que sans son idée de débile profond, on se serait sûrement fait plomber, trancher ou menotter depuis le temps. Donc, il faut bien avouer que même entre adversaires, l'entraide n'est pas si mal.

_ Si tu racontes à qui que ce soit que j'ai cherché à me maquer avec une meuf de la Marine, ça va barder pour ton matricule ! Plaisanté-je en me redressant difficilement sur mes deux jambes.

Je ne sais pas qui est le plus blessé de nous deux, mais toujours est-il qu'il y a encore un gros sac de trop qui traine dans ce paysage désormais lugubre. Donc, puisque je suis le premier debout, je suppose que Olek a bien mérité sa minute de repos. Au pire, il n'aura qu'à compter les morts chez l'ennemi en uniforme, tandis que je vais devoir m'engager dans une nouvelle bataille : vache contre vache, dira-t-on !

_ Chyztoubig, c'est ça, hein ? Rétorqué-je ensuite, une fois devant la grosse dame. C'est ce que tes hommes ont baragouiné tantôt, avant de finir avec le bocal défoncé, héhé, n'est-ce pas ? Pour ma part, j'aurais plutôt pensé à "Cheese Burger"... mais je suppose que les goûts et les couleurs de chacun, hein...

Et hop ! Provocation gratuite envoyée. Ça ne lui fait bien sûr pas plaisir. D'autant plus qu'avec la tête de cochon qu'elle tire déjà depuis le précédent coup d'éclat, ça l'embellit encore moins. Mais peut-être que ça n'a rien à voir. Peut-être qu'il n'y a que la bouffe qui l'intéresse. Malheureusement ici, tout a été saccagé plus tôt, lors de la fête du village.

Puis, sans plus tarder, il est temps de se jeter de nouveau sur le ring. Sur ce, un petit décollage sur le fessier plus tard, j'atterris en douceur pile poil devant la donzelle. En revanche, à cause de nos deux ventres très avancés, on se donne des claques assez risibles dès qu'il s'agit de se foutre sur la poire.
Je tente même une brève Toupie Booblade surprise dans sa face, mais même ça, elle l'encaisse plutôt bien.

_ Tiens, prends ça ! Ça ! Et encore ça ! Grogné-je alors que tous nos coups s'annulent l'un dans l'autre.

Dans nos bourrelets respectifs, pour être exact.

Résultat, on se retrouve bientôt à s'immobiliser, main dans la main, face à face. Ce sera grossomodo à celui qui fera plier l'autre. Et avec ma chair déjà bien amochée, je n'ose pas imaginer la suite. Sérieux ! Me faire battre à plat de couture par la femelle de l'hippopotame, ce serait vraiment l'humiliation totale ! Grrr, à ce rythme-là, c'est également Olek qui va se faire des films !
Parfois sinon, j'essaie de lui glisser une boutade foireuse du genre "ta mère est tellement que...". Manque de bol, le thon du gouvernement a largement eu le temps de collectionner les piètres jurons du genre dans sa plus tendre enfance, je parie. Mouarf !

Puis, en bout de course, je crois que ma force m'abandonne lentement, comme je m'y attendais un peu beaucoup. Ainsi, après un ferme calinou non désiré, la big boss des forces de l'ordre réussit à me repousser d'un puissant coup de bidon. Je titube alors à reculons avant de regagner mon équilibre, mais il est déjà trop tard. Chyztoubig est dans les airs, quand je lève le nez vers son énorme silhouette qui me surplombe.
En revanche, de là à admettre qu'elle est aussi souple qu'un maigrelet ninja, ça reste encore à confirmer. Moi, j'ai juste vu ses deux lourdes bottines me défoncer le visage. Et je suis tombé au sol, sonné mais conscient.
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Olek avait déjà un pied dans la tombe et l’autre dans le popotin du gros. Ou plus sérieusement, la partie inférieure de son corps était complètement paralysée, privée de sang pendant trop longtemps par la masse qui l’écrasait encore quelques secondes auparavant.  Lorsque Gura s’était relevé de son lit humain, Olek avait eu l’impression qu’on lui avait broyé l’intégralité du corps, toutes les sensations, démangeaisons et douleurs revenaient proportionnellement avec la circulation de son sang, interrompue pendant beaucoup trop longtemps.  Il eut envie de crier de rage mais son impuissance était telle que seul un petit couinement sorti de sa bouche, suivi par quelques gargouillis pas très appétissants. Puis ce fut le tour des fourmillements, cette sensation ignoble et insoutenable, qui vous empêchait de bouger même le moindre cil sans provoquer une décharge de douleur.

Il ne bougea pas, restant allongé, les bras et jambes écartés et les yeux grands ouverts fixant le ciel. Il ne réagit même pas quand l’autre gros porc le gifla amicalement sur les joues.  Pas question de perdre le combat contre soi-même, il luttait intérieurement, il s’agissait d’un combat acharné entre un être à bout de force et  une physiologie à la résistance révolue. Quelques secondes passèrent et une mouche vint de poser sur son nez, ce fut la mouche sur le nez de trop. Il perdit les pédales, incapable de rester immobile et d’attendre plus longtemps, il se fracassa les narines et l’insecte par la même occasion. La patience, ce n’était pas son truc. La douleur revint comme une garce vers l’argent, les fourmillements frappèrent comme la pointe de milliers de couteaux. Il déglutit, ravalant son vomi, une larme coula sur ses joues.

Par un effort de volonté il parvint à se redresser et remercia les dieux de lui avoir donné la force de le faire, parce que pour rien au monde il n’aurait voulu louper ce qui se déroulait sur la plaine dévastée. La douleur avait disparue, plus rien n’importait que la scène inoubliable qui se jouait devant lui. Obnubilé, abasourdie, baba, traumatisé, il ne pouvait détourner les yeux de l’affrontement. Une de ses mains trouva instinctivement un gigot d’agneaux encore entier qui traînait dans le coin, assaisonné de caillasses mais largement comestible, l’autre se saisit d’un tonneau de bière à moitié vide, et la séance commença.

Olek avait rarement vu quelque chose d’aussi moche et d’aussi disgracieux, à tel point que ça en devenait presque beau et unique si ça n’avait pas été aussi effrayant. Un combat entre mastodontes, gourmets de l’apocalypse, les attaques fusaient de tous les cotés, de tous les recoins, les coups de bidons, les giclettes de sueurs, les matraquages de bourrelets et soumissions de surpoids. Le spectateur expérimenté qu’il était ne savait même plus où donner de la tête. Il s’agissait d’un style de combat tellement aléatoire, désorganisé et imprévisible qu’essayer de comprendre le comment du pourquoi relevait de l’impossible ou du génie. Olek, reconnu pour son intelligence, abandonna rapidement et se dédia corps et âme au spectacle, manquant de s’étouffer et avalant de travers lorsqu’une action de son confrère était déjouée à la dernière seconde. Il était bon public.

Il crut même pendant un temps que le cochon allait gagner, excité et emballé par le suspens, il se surprit à siffler comme un débile profond et à l’encourager de vive voix, frappant dans les mains et aboyant toutes sortes de phrases motivantes du genre.


- Je t’ai laissé la moitié de mon gigot !
- Si tu gagnes c’est soirée crêpes !
- Pizza !
- Hamburger ?


Puis plus rien.

Un silence de plomb venait d’engloutir l’arène, Olek retenait son souffle, la bouche encore pleine de victuailles et les bras en suspension dans les airs. N’en croyant pas ses yeux il refusait de bouger, toujours assis en tailleur, le regard fixé sur un point au sol, à l’endroit où la tête de Gura venait d’être cloutée par les bottes de Chyztoubig.

- Coupain ?

Olek avait commencé à apprécier ce gros balourd, pourquoi fallait-il que le monde soit aussi cruel, aussi injuste ? Il eut un léger pincement au cœur, persuadé que son récent collègue et rival venait de périr lamentablement. Il ne pouvait laisser les choses se terminer ainsi, eux deux avaient vécu tellement de choses ces dernières heures, un lien imaginaire mais indestructible s’était formé, ils étaient devenu  frère d’armes, cavaliers, partenaires ! Ou pas. Frère de conneries, à la rigueur. Quoi qu’il en fût, l’attention de Chyztoubig, la déesse des confiseries, se focalisa de nouveau sur lui, un sourire gourmand aux lèvres, mesquin, coquin, fourbe, promesse muette de souffrance. Pas moyen d’échapper à son regard accusateur et sa graisse vengeresse, il était l'heure de reprendre le flambeau, au moins en l’honneur du cochon mort !

Olek se redressait dans un grognement de douleur, il n’eut même pas le temps de dire une connerie à  son encontre que la grosse était déjà sur lui, derrière lui plus précisément, son souffle roque et puissant réchauffa la nuque du Pirate, il en eut un haut le cœur et des frissons de dégoût. Elle le saisit à bras le corps et lui défonça les tympans en criant un :


- GEEEEEEERMAN SUPPLEEEEEEEX

Chyztoubig special jte defonce la nuque:

Il vit le ciel, le soleil, des nuages aussi et quelques mouettes planant dans un courant d’air frais, il se sentit apaiser, comme dans les bras de maman. Puis ce fut la chute, le monde était à l’envers, le début de la fin, la fin du début et la début fin du, il n’arrivait plus à réfléchir correctement semblait-il.

Olek n’eut qu’un quart de seconde pour entrapercevoir la tête de Gura se déloger du sol quelques mètres plus loin, leurs regards se croisèrent, clin d’œil fugace, avant que lui-même ne se retrouve la tronche enfouie dix pieds sous terre. Il faisait tout noir en bas, au moins voyait-il quelques zolies étoiles grâce à la force du choc.

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Olek m'avait encouragé, mais ça n'a pas suffit. Pourtant, il va falloir se ressaisir le plus vite possible, car il n'est pas question que le grand Gura enregistre une défaite dans son palmarès de baston. Certainement pas contre cette espèce de bonne femme, en tout cas !
Je suis toujours incrusté dans la terre lorsque mon coéquipier se fait mettre également au tapis. Et tout ce que j'ai envie de dire à ce moment-là, c'est :

_ Wouah, la prise de ouf !

Bref, ça reste juste du catch, quoi. Mais promis ! Le sort du grand gaillard me turlupine aussi, cela va de soi. C'est pourquoi je ne peux pas rester indifférent lorsque la tête du mec se fait brusquement enterrée en deux temps, trois mouvements. Pif-pouf ! Emballé, c'est pesé !

_ Ça t'apprendra à prendre un petit encas, mon pote... au beau milieu d'une bagarre, héhé !

Je le charrie, mais pas sûr que ça lui parvienne jusqu'aux oreilles, à cause du boucan engendré dans la collision. Enfin, dans le fond, on sait tous les deux que j'ai raison. On est déjà assez mal en point comme ça, et quand bien même on doit parfois reprendre son souffle et sa vitalité, il ne faut pas oublier de rester aussi et toujours sur ses gardes.
Ça ou alors, au final, ça se confirmerait ? Chyztoubig peut vraiment être rapide et brillante, dès qu'il s'agit d'alpaguer du vilain pirate et autre fouteur de dawa !

_ Mais merci pour les encouragements, reprends-je plus sérieusement, une fois remis debout et opérationnel de nouveau.

Je me frotte ensuite les mains, me réajuste le slip et quelques autres bourrelets autour, puis le round suivant peut dorénavant s'ouvrir.

_ Chyztoubig ! M'écrié-je en la pointant du doigt, tandis qu'elle termine de contempler les dégâts causés sur l'autre grand balaise. Comment as-tu osé ? C'était son goûter, t'avais pas le droit de le priver !

Je m'étonne moi-même d'avoir eu cette idée de mise en scène, rien que pour l'emmerder un peu plus. Et aussi pour lui prouver que je suis loin d'avoir été vaincu. Donc, qu'on ne me mette pas sur la touche trop facilement, boudidiou !

Après quoi, je lui fonce dessus grâce à ma super vitesse de pingouin. Évidemment, au moment où elle tourne la tête vers moi, je suis toujours en train de m'approcher d'elle. J'ai à peine parcouru la moitié du chemin. Peut-être se dit-elle alors que je n'ai aucune chance d'y arriver avec une méthode basique de ce type ? Mais qu'importe ! Car en ce qui me concerne, dans l'ombre, j'ai justement prévu autre chose.
Donc, sous mes bras, je commande illico des bonnes doses de transpiration. Et aussitôt, la seconde suivante, mon célèbre Home Sweat Home se charge de lui gicler dans la face... et principalement, les yeux !

Hmmm, et glou et glou ! L'énorme nana de la Marine est vite décontenancée par cette crême gluante qui lui embourbe la tronche. Maintenant, elle n'a d'autre choix que de chercher à s'en défaire, et ce, dans les plus brefs délais. Pendant ce temps, moi, ça m'arrange. J'avais juste besoin d'une sorte de diversion pour passer à la suite de ma vengeance.
Devinez quoi ? Eh ouaip ! C'est encore Olek qui en a eu l'idée... mais il ne le sait pas encore. De ce fait, dans le feu de l'action, je me grouille de dégainer ma fameuse longue ceinture afin d'extirper Monsieur l'endormi au fond de son terrier, dans un premier temps.

_ La grosse a osé t'interdire de prendre un dessert, hein ? Me moqué-je avec humour, dès que mon fouet trempé agrippe la cheville du golgoth. Eh bien que dirais-tu si, moi, je t'en propose un sur un plateau, haha ?

Puis, ni une ni deux, décollage de la fusée Olek dans les airs. Le temps qu'il s'en va rejoindre la terre ferme plus loin, je pivote rapidos vers mon imposante proie.

Et rebelote ! Je réitère mon coup du fouet-lasso, cette fois-ci autour de la gorge de la meuf. Comme on n'est de toute façon pas trop loin l'un de l'autre, j'ai vite fait de l'attirer vers moi. Violemment. Paf, collés et agglutinés ! Lors de cet élan de fougue, on se refile un coup de boule gratos ! Puis, avant qu'elle ne réalise le piège, je me grouille ensuite de m'attacher à sa taille. À vrai dire, nos mensurations ne permettent pas de s'emprisonner correctement, mais ça suffira amplement pour la retenir, ne serait-ce que quelques précieuses secondes. Au moins.

_ Allez, mec ! Tenté-je de prononcer à mon collègue en retrait, malgré que mes grosses lèvres pulpeuses soient mélangées à la peau de ma prisonnière extrêmement joufflue. Je sais que ça ne comblera pas la bouffe que je t'ai chipé au début de notre relation, dans cette fête. Mais je suis sûr que tu sauras quoi faire contre cette gigantesque paupiette de veau très appétissante ! N'est-ce pas ?

Bon d'accord ! Pas tip-top d'avoir dû prendre cette décision au tout dernier instant, mais je suis persuadé que Olek saura se connecter fissa sur la même longueur d'ondes que la mienne. Enfin, je prie du fond de mon coeur, en tout cas. Sinon, je suis condamné à de la prison à perpétuité, dès que mes muscles auront lâché.
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Olek était dans les vapes, complètement sonné et la tête ainsi positionné vers le bas ne l’aidait aucunement. Le sang s’agglutinait dans son cerveau et il avait l’impression d’exploser de l’intérieur, ses yeux devaient être injectés de sang et ses tympans prêts à péter. Il entendait bien des bruits de lutte à la surface, étouffés ainsi que quelques paroles incompréhensibles d’une voie familière, un certain soulagement l’envahissait de savoir Gura en vie.  

Mais ce n’était qu’un maigre réconfort étant donné la situation dans laquelle il se trouvait, la tête en bas le cul en l’air, ses pieds battaient dans tous les sens pour essayer de se déloger du sol, sans succès, le pirate était bel et bien coincé. Encore quelques minutes dans cette position et si ce n’était le manque d’air qui le tuait, se serait la trop grande quantité de sang coagulée dans le crane qui l’achèverait.

Heureusement son sauveur réagit dans les temps, Olek se sentit tirer par une des chevilles, on était en train de le pécher, de le remonter à la surface comme une virgule sardine. Celle-là de sardine ! Il s’écroula sur le cul, toussa et cracha à s’en défoncer les poumons, expulsant caillots de sang, vers de terre et gravas de toutes sortes. Il mit quelques secondes à se calmer et à reprendre ses esprits, juste à temps pour voir les deux hippopotames jouxter dans une accolade des plus graisseuses avant de se faire un bisou du front. Puis voilà que l’autre prince des cochons se jeter dans les jambes de sa donzelle, comme une demande en mariage. Olek avait du mal à comprendre ce qui se passait et encore plus à discerner les mots qui sortaient de la grosse bouche de Gura.


- Mec, si tu veux déclarer ta flamme, fait le de manière plus romantique, et articule au moins quoi !

Le golgoth ne rigolait qu’à moitié, cherchant déjà un moyen de venir en aide à son nouvel allié alors que la duchesse de la graisse martelait la tronche de Gura et essayait de se déloger de son étreinte aux chevilles, le temps était compté. Inutile de perdre une seconde de plus, et le fait qu’il s’agisse d’une femme en face n’effleura même pas l’esprit d’Olek, son code d’honneur lui interdisant de tuer le sexe opposé et enfants ne rentrait pas en compte. Leur adversaire était un monstre, ou du moins, c’était facile et propice de s’en convaincre.

L’illumination divine était là, moment de gloire et de génie. Olek savait quoi faire, son instinct avait parlé, aucune chance d’ignorer la conduite à tenir.

À quelques distances de l’affrontement, à moitié enfoui sous des corps inertes et décombres méconnaissables, se trouvait une tige en métal de plusieurs mètres de longueur sur lequel pendait mollement feu le drapeau de « L’un Dépend Dance Day ». Autrefois claquant fièrement au vent, maintenant taché de sang, jus de tomates et graisse de viandes. Olek s’en saisit des deux mains, justicier du chaos, lancier des barbecues et  sprinta dans la direction des escargots géants enchevêtraient l’un dans l’autre. Il  manqua de trébucher, deux ou trois fois sur le chemin mais se redressait impunément à la dernière seconde. Le genre de suspens qui provoquait des « oh » et des « ah » dans le public, sauf que là y’en avait pas.

Chyztoubig eut donc tout le loisir du monde à voir arriver le mastodonte de trois mètres sur elle dans une charge folle et pathétique mais tout de même dangereuse, inquiétante. Gura aussi semblait s’inquiéter de ce qui allait suivre, il fallait souvent se méfier avec Olek. Le drapeau toujours accrochée à l’extrémité arrière, il claquait maintenant au vent du à la vitesse. Le pirate brandissait sa lance de fortune bien haute et rugissait comme un démon, le ridicule ne tuait pas disait-on, et bien si, celui-là serait mortel.

Au dernier moment, à quelques mètres de l’accouplement de bourrelets, Olek se jeta dans les airs dans un saut qui n’avait de majestueux que la hauteur. Il sembla planer pendant une éternité avant que les lois de la physique ne reprennent leurs droits, à cet instant l’homme oiseau, ou moineau, rabattit d’un mouvement sec la tige en métal sous lui, transperçant de part en part le corps immobilisé de Chyztoubig pour se planter dans le sol dans un bruit sourd.

Un léger gargouillis s’échappa de la bouche de la truie fraîchement empalée, un filet de sang coula le long de ses lèvres boursouflées, de légers tremblements post mortem, puis plus rien. Olek s’effondra sur le sol aux côtés de son complice qui avait fit par lâcher prise, épuisés ils reprenaient leur souffle. Il s’en était fallu de quelques millimètres pour que le gros ne finisse pas également la tête empalée, tout est bien qui finit bien même s’Il avait un peu les yeux hagards le collègue.

Ils observèrent la brochette humaine, œuvre d’art démoniaque et morbide. La scène dans son ensemble offrait une peinture des plus macabres, une plaine dévastée et jonchée de cadavres, avec en son centre l’abominable cerise sur le gâteau. Le drapeau terni de liquides en tout genre, claquait de nouveau fièrement au vent, surplombant un corps ignoble, tenant verticalement grâce à la barre de fer encrée dans le sol qui le traversait de la tête aux pieds.


- Moi c’est Olek. Enchanté.
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On est au moins quitte sur un point : chacun aura balancé son rival à l'autre bout du ring, lors de cette petite fiesta. Et pendant que je continue de me démener contre mon énorme compagne d'un jour, Olek, lui, est à présent en train de cogiter. Sans doute en train de se dire "j'y vais, j'y vais pas", qui sait ?
Parfois, quand ma vue est à peu près bien réglée sur son arrière-train, j'ai l'impression qu'il se baisse ou qu'il farfouille après quelque chose. L'appât du gain, peut-être ? C'est vrai qu'après tout ce que nous avons décimé, il doit y avoir plein de porte-monnaie qui gisent par terre, dans les décombres.

Et puis, en fait, non ! Je ne discerne pas tout de suite ce qu'il dégote au sol, mais ce qui est sûr, c'est que ça a l'air assez grand. Enfin, long plutôt. Dans tous les cas, je suis obligé de lui faire confiance. Je me dis qu'en étant dans la même galère depuis un moment, en plus de l'avoir sorti du trou, il ne peut que me rendre service une toute dernière fois.
Sur ce, dans les secondes qui suivent, le mec décolle dans les airs avec son fameux objet : un drapeau. Quoique, l'épaisse tige de métal serait plus juste. À ce moment-là, j'imagine que si ça frétille dans mon slip -de peur, cela va de soi, hein !-, alors Chyztoubig a également dû ressentir que la mort venait frapper à la porte. Ou quelque chose du genre, quoi.

_ Ouch ! Hurlé-je lorsque je vois un missile foudroyer mon couple. Maman !

J'ai pile poil eu le temps de me retirer au tout dernier instant. C'était vraiment à la limite de la limite ! Merci à ma transpiration, je suppose. Ça a du bon de se faire dessus. Ainsi, avec une mare aux canards sous mes orteils, on dirait bien que j'ai pu surfer le strict nécessaire pour ma survie.

En revanche, on ne peut pas en dire autant de l'autre grognace de la Marine. Grossomodo, après que Olek ait pu rassembler ses derniers moyens dans cette barbarie expéditive, sa fourche mortelle a littéralement cloué sa victime sur place. Quasiment au garde-à-vous. Laule ! L'arme a pénétré par sa bouche, parcouru ses entrailles, puis est ressortie par un autre orifice dont on taira le nom. Über crade, ouaip !

_ Pique et pique et kilogramme... fredonné-je en appuyant sur le nez de l'iminent cadavre, pareil à une sonnette. Bourre et bourre l'hippopotame...

Comme pour m'assurer qu'elle en a officiellement pris plein son grade, bien entendu.

Quand cet épisode morbide s'achève, je pense enfin à me retourner vers mon sauveur. Celui-ci se présente mais je ne le calcule même pas. J'ai surtout envie de lui expliquer que si les rôles étaient inversés, j'aurais bien sûr fait pareil... si ce n'est mieux, haha !
Bah oui ! Un Sumo tel que moi a besoin de faire bonne figure, en toutes circonstances.

_ Pouah ! Ajouté-je en reniflant l'autre baleine, histoire qu'on ne porte pas son attention sur ma personne. Qu'est-ce qui pue comme ça ?

Je me recompose mieux que ça ensuite, pour paraître plus présentable, puis je fais vaguement défiler tous ces morts devant mes yeux une dernière fois. Y'a pas photo ! C'est pas joli-joli.

_ Et moi, c'est Gura, lui avoué-je enfin, tapant la pose à ses côtés, mains sur les hanches, jambes bien écartées. Quelle performance, hein ? Remarque, si tu veux tous les enterrer pour cacher les preuves, moi j'ai déjà creusé le cratère tout à l'heure. La moitié du boulot, quoi. J'te laisse reboucher tout ça pendant que je ferai le guet.

Je rigole, pour changer. Après tout, on était venu là pour faire la fête, au début. Et voilà ce qu'on a laissé finalement. Un champ de ruines, des dizaines de défunts, et...

_ Une barre chocolatée ? Récité-je à haute voix, de nouveau en train de palper dans les poches de la grosse dame. Ça vaut pas un gigot, mec, désolé... mais tu l'as bien mérité.

C'est d'ailleurs après ce dernier petit échange qu'on a conclu une sorte de pacte. Puisque je lui avais volé sa part dès notre rencontre, il serait donc normal de lui laisser la prochaine. À condition de se retrouver plus tard, par-delà les mers et tous ces trucs de marins... que dis-je, de pirates ! Et à condition qu'il me batte dans un autre combat moins semé d'embûches !

Bref, sur ce, on finit tout bonnement par quitter l'endroit. D'abord via le même sentier. Puis comme les gouttes de sueur, le grand Olek estime en avoir assez vu valdinguer pour la journée, on se sépare tôt ou tard, chacun dans une direction opposée. Et donc, sur ce... à la revoyure, comme dirait l'autre !
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