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Alerte Rouge ! (Martigne au Bagne - Deuxième Partie)

"On a perdu le contact avec les équipes d'intervention !"
"C'était quoi ce tremblement ?!"
"Mouvements révolutionnaires dans les bagnes ! Ils visent les prisonniers !"
"Bordel, c'est cette sale peste... prévenez tous les hommes en état de préparer les armes, que tout service soit en alerte et prêt à contre-attaquer, ramenez Chapdeplomb dans la minute,  on est en état d'urgence ! Ce soir, on bouffe du révo !"

Il ne faut que peu de choses pour déclencher une chaîne d'évènement dramatiques.
A partir de serait-ce qu'un minuscule caillou dans une flaque, on peut en observer les remous lentement traverser la surface, et les voir prendre en intensité. En l'espace de quelques insignifiants instant, la pierre avait donné naissance à une vague instoppable qui se répercutait sur la nature, continuant de gagner en puissance en engloutissant tout ce qui avait le malheur de se trouver sur son chemin.
Tequila Wolf, un bagne qui était en activité depuis des siècles, avait été mis dans un état de pure frénésie en l'espace d'une simple demi-heure. Il avait suffit de quelques tours d'étincelles, et toute la machine s'était mise à fonctionner. Aux quatre coins de l'île, les forces de l'ordre prenaient leurs pistolets, épées et toute arme de fortune qu'ils pouvaient organiser. Les différents postes de gardes se préparaient à la guerre, tous coordonnés par les diverses instructions du Quartier Général. Leur ennemi ? Des anarchistes. Des criminels. Des insultes à la Raison et à la Logique. La mission de l'ennemi ? Des prisonniers, répris de justice par l'acte ou le sang, qui attendaient qu'on leur donne ne serait-ce qu'un couteau pour se remettre à verser le sang. La mission de la marine ? Empêcher ce scénario catastrophe et annihiler toute trace de la révolution. L'organisation de Tequila était de ce côté irréprochable, et la coordination entre les piliers majeurs avait permis une réponse quasi-immédiate. Maintenant, il s'agissait simplement d'organiser la contre-attaque, et d'en finir avant le lever du soleil.

Tout se déroulait accordément au plan.
Quelque part en bordure de l'île, les quartiers administratifs, servant également de demeure personnelle à la gestionnaire des bagnes, une certaine Polyantha Chapdeplomb, étaient de même en état d'alerte. Chaque pièce était éclairée, et les rafales de neige qui attaquaient les murs de briques étaient couvert par les bruits de pas furieux des marines qui couraient à travers les couloirs, leurs armes prêts à tirer sur le premier intrus venu. Les quelques domestiques ne pouvaient qu'observer le capharnaüm avec un air penaud sur le visage, alors qu'un groupe de militaires fonçait avec fureur vers une salle du deuxième étage.


"Mademoiselle Chapdeplomb !" hurla un des marines, un borgne aux cheveux blancs, alors qu'il ouvrit avec fracas la porte du bureau de l'intéressée.
"J'ai vu, j'arrive !" répondit immédiatement la jeune femme de l'autre côté de l'immense pièce. Une blondine à l'uniforme bleu foncé frappé du sceau du gouvernement mondial, petite taille, joli minois et yeux rêveurs. Le soldat ne pouvait noter que le gros chignon qui cachait sa nuque, complimentant sa coiffure finement ajustée.
Attendez elle avait un chignon, elle ?


"Où en est la situation ?" demanda-t-elle d'une voix calme mais pleinement maîtrisée. Le soldat qui l'avait invoquée toussota un peu avant de répondre d'un ton plein de désarroi.
"On sait pas grand chose. A priori, un des nôtres a demandé des renforts au vu d'une attaque de révolutionnaires sur un des camps. Puis..."
"Puis on a perdu le contact avec eux."
"Voilà. Le dernier rapport qu'on a eu c'est qu'a priori, Mamie est sur la ligne de front"
"L'occasion de s'en débarasser une bonne fois pour toutes." conclut-elle d'une voix peinant à cacher une fureur illimitée. Le soldat pouvait compatir : depuis qu'elle avait été mutée ici, la petite gamine avait été le fléau de son existence. Néanmoins...
Comment expliquer ? L'administratice lui paraissait un peu étrange. Etait-ce l'insomnie ajouté à la situation qui lui donnait cette aura si... singulière ? Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais toute la soirée avait été le théâtre d'évènements on ne peut plus étranges.


"J'imagine qu'ils m'ont demandé au QG ?" s'enquit la jeune femme.
"O-oh, oui." le borgne se remit à tousser. "Outre les autorisations administratives, on compte sur vous pour symboliser l'union de la Loi face au désordre, ce genre de choses. Vous serez notre pilier, cette nuit."
"Je vois." elle prit une pause. "J'aurais besoin de m'entretenir quelques minutes avec le directeur des communications. Si les révolutionnaires passent à l'attaque... ils vont tenter de sabotager nos différents relais. Autant vérifier que tout est en ordre pour le moment, et ainsi décider de la suite en fonction de nos forces libres."
"Je... à vos ordres."

Cet élan de simple lucidité surprit l'escorte de la demoiselle. Ce genre de conscience stratégique était l'apanage des militaires, mais en aucun cas de celle des fonctionnaires. Au vu du niveau d'alerte, ils s'attendaient en toute honnêteté à ce qu'elle soit en état d'hystérie, prêt à bouillir Mamie dans une marmite d'huile. Mais elle se tenait droite, un regard empli de détermination, le regard d'une personne qui était prêt. La confusion laissa place à un intense respect, alors que le groupe finit par arriver au rez de chaussée.
Ce qui servait de bureaux d'administrations et de réception était soumis à la même folie que le reste, marines courant de tous les côtés en donnant des instructions vagues et prises de panique. Les gardiens de Chapdeplomb eux-même avaient la gachette facile, et tenaient avant tout à assurer la sécurité de l'envoyée du Gouvernement. Elle morte, la cause souffrirait.
Ils finirent par se retrouver devant une porte en bois sur laquelle on avait taillé COMMUNICATIONS - BUREAU DU DIRECTEUR. Le point névralgique des transmissions entre les postes de gardes à travers l'île. Deux gardes s'y tenaient, saluant respectueusement la compagnie devant eux.


"Au fait..." La jeune femme commença-t-elle en mettant un doigt sur sa bouche. "Vous avez fini par trouver votre intrus, alors ?"
"Ha, lui..." Le borgne poussa un soupir. Il était pourtant sûr d'avoir vu quelque chose bouger devant lui il n'y a même pas une heure de cela. "Rien de rien, madame. Je dois vous adresser mes excuses, je vous ai déran..."

Il sentit une main douce et chaude se poser sur son épaule. Ses joues prirent une teinte écarlate en voyant le visage de Chapdeplomb s'illuminer d'un large sourire, rempli d'intentions pures.

"Vous n'avez aucune honte à avoir de veiller à ma sécurité." dit-elle d'une voix angélique, peu avant que son visage s'imprègne d'une trace de peine. "Au contraire, je me sens coupable de vous avoir jeté dehors comme un malpropre..."
"N-Non, ne vous inquiétez pas pour ça, je... erm... oui..." Le doux regard de la belle, couplée au lourd regard des autres jaloux, rendait la situation difficile. La main sur son épaule devint plus ferme.
"Nous sommes face à une situation critique. Si nous voulons mettre fin à la Révolution de Tequila, nous devons rester unis ! Laissons de côté ces enfantillages, et travaillons ensemble pour que Justice fasse son oeuvre !"
"Oui, madame !" Le groupe entier répondit en unison en effectuant un garde à vous. Le soldat aux cheveux blancs fit de son mieux pour ramener sa tête à température ambiante alors que sa supérieure hiérarchique entrait seule dans la pièce. Cette femme était paradoxalement parfaite.

Elle se retrouva dans un bureau sobre et modestement allumé, envahi par quelques paperasses laissés pour compte ici et là, Den Den Mushis trônant sur les différentes étagères. En face d'elle, un homme âgé la fixait. D'un geste de la tête, ils se reconnurent tous deux et prirent soin de ne se faire entendre par une oreille intempestive. La garde-chiourne fit un geste de la main, et le chignon fut défait pour former une bien trop longue queue de cheval qui lui allait jusqu'au bassin. Le elle devint alors il.

"Vos ordres, chef ?" demanda la voix de Rufus Belmont à Richard Bradstone.
Quelque fois, pour briser une machine, il suffit d'un grain de sable bien placé.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t12719-rufus-belmont

Mes ordres… Honnêtement je ne savais pas quoi lui répondre. Il me fixait, attendant des ordres tandis que je cogitais afin de trouver quelque chose à dire. Je ne voulais pas paraître suspect, car des gens écoutaient peut-être à la porte, alors je lançai à mon camarade

Madame… Je crains qu’il n’y ait eu une attaque dans le secteur des bagnes. Des soldats nous ont informés que les révolutionnaires ont envahi les lieux et qu’apparemment une certaine Martine serait présente. Je vous conseille de vaquer à vos occupations pendant que je tente de régler le problème et si jamais je n’y arrive pas, je vous recontacterais.

Je jouais mon rôle pour ne pas éveiller les soupçons, chose que Rufus venait de comprendre. Il regarda un instant les vidéos et écouta quelques témoignages de soldats qui semblaient désorientés avant de me dire

Soldat, veuillez me faire un rapport tous les quarts d’heure s’est entendu ?

Oui madame !


Rufus ouvrit la porte derrière laquelle un soldat avait l’oreille collée. Décidément la curiosité est un vilain défaut et celui-ci n’allait pas tarder à le savoir

Soldat ?

Oui madame ?
ajouta le garde de l'entrée

Vous faisiez quoi à l’instant ?

C’est-à-dire que…

Je réglerais votre cas plus tard, pour le moment tachez de garder en sécurité l’agent dans la salle et si jamais vous voyez un révolutionnaire, n’hésitez pas à l’appréhender.

Oui madame !


La porte se referma aussi tôt et Rufus s’en alla régler ses affaires. Je me remis immédiatement à mon poste où j’enchaînais donc les échanges avec les soldats. J’informais les soldats des problèmes rencontrés, leur indiquait la direction à suivre en faisant des erreurs afin de leur faire perdre leur temps, ce qui semblait les énerver au plus haut point. Alors que la plupart des plaintes de marines ne me semblaient guère intéressantes, une sortie du lot.

Pulup pulup pulup…

Monsieur ! Monsieur !

Oui soldat ?
lui lançais-je

Nous avons un problème dans notre zone… Un homme armé d’une lance est arrivé et à neutralisé deux de nos hommes, pour chance il ne m’a pas vu.

Vous pourriez me le décrire davantage.

Bien sûr… Je dirais qu’il faisait un bon mètre quatre-vingt environ, les cheveux longs bruns avec une certaine pilosité, sans doute un révolutionnaire vu comment il s’en est pris à nos hommes.

Je prends note… Et comment vont nos hommes ?

Ils sont blessés mais je pense qu’ils peuvent s’en sortir.

Amenez-les en lieu sûr et prévenez-moi dès que ce sera fait, il va falloir faire quelque chose pour…

Pulup Pulup Pulup…

QG ? On a un problème !


Je coupai la communication avec le soldat qui venait de me parler tandis que je prenais la nouvelle conversation. L’homme au bout de la ligne semblait désespéré, un peu comme les trois quarts des gens avec qui j’avais pu parler depuis tout à l’heure.

Répétez soldat ! lançais-je à mon interlocuteur

Nous avons un problème ! Les prisonniers deviennent instables et commencent à se rebeller.

Prenez contact avec d’autres soldats et appréhendez les prisonniers récalcitrants !

Très bien.

Et n’oubliez pas, si jamais vous rencontrez un homme aux cheveux longs armé d’une lance, évitez de le combattre tout seul et attendez d’être en groupe.

Ok.

Gotcha…


Les échanges continuaient... Je tenais compte des informations qu’un soldat me racontait et redonnait le minimum syndical aux autres tout en redonnant bien sûr certaines de celles-ci à Wade et son équipe. Je me sentais comme une taupe dans un sol miné, prêt à mourir à chaque instant même si ici c’était plus la peur d’être découvert. Fort heureusement, je pouvais compter sur le garde qui ne me dérangeait que pour faire son rapport à Chapdeplomb. Je lui donnais ce que les soldats me révélaient en ajoutant certaines fausses informations pour être sûr que je fasse ma part de la chose. Je profitais d’ailleurs des instants où il était absent pour parler à Wade tranquillement, même si lui semblait dans le feu de l’action.  Les minutes passèrent sans que des choses d’importantes n’arrivent lorsqu’un soldat m’appela avec son denden

Pulup pulup pulup…

Gotcha… Oui soldat ?
adressais-je au soldat

Peut-être que vous pouvez nous aider. me répondit l'homme au bout du fil

Je vous écoute.

Vous allez trouver ça étrange, mais des peintures sont présentes un peu partout dans le bagne.

Quel genre de peinture ?

Euh… C’est pas vraiment des peintures… C’est...

Des mains noires monsieur !
ajouta un homme qui venait de se saisir du denden de son camarade

Des mains noires ? Faites attention, on m’a informé qu’il s’agissait d’un signe pour les révolutionnaires afin de se reconnaître.

Très bien… Attendez ! On a un  problème… BAAAAAAANG


La communication avec le soldat se coupa net. L’escargophone était toujours allumé et je pouvais entendre des bruits de pas se rapprocher de l’appareil. J’ignorais ce qui se passait et je voulais informer les autres soldats de ce problème lorsque j’entendis

Prenez peur chiens du gouvernement, la révolution de Tequila est en marche ! Nos hommes sont plus motivés que vos soldats de pacotilles, vous allez le POULPIIIIIII… Mais faites donc taire ce poulpe !

Hum… Si vous touchez ne serait-ce qu’à un seul cheveu de ce poulpe, je vous retrouverais et vous passerez tous un sale quart d’heure tous autant que vous êtes !
dis-je à l'homme qui menaçait mon ami

… Chef c’est vous ?

Sans doute, vous m’avez compris ?

Oui chef !

Gotcha…


La communication s’éteignit d’un seul coup et je me remis à travailler, c’est-à-dire dans le cas présent à jouer mon rôle de marin responsable des communications. Pour moi, il s’agissait d’un travail pénible surtout en temps de guerre. J’étais du genre à préférer la tranquillité que la surcharge de travail, hérédité de flegme oblige. Un soldat m’informa de la situation actuelle. Il s’agissait du même soldat qui avait sauvé ses deux compagnons tout à l’heure. Il m’indiqua que la situation devenait critique et que je devais envoyer les renforts. Je lui promis que ce serait fait, mais malheureusement je ne pouvais tenir cette promesse. D’une c’était trahir ma faction, de deux, je ne le pouvais pas car il y avait sous-effectif. Le pauvre soldat allait devoir donc faire ses armes et je priais afin qu’il ne perde pas la vie. J’avais beau être du camp opposé, mais une vie humaine était une vie humaine. Pour moi, moins il y avait de dommages collatéraux et mieux s’était. Je trouvais cela logique le fait d’éviter les morts inutiles dans la mesure où notre organisation devait aider le peuple et non le décimer. Un autre soldat m’interrompra dans mon échange avec le jeune soldat. Il avait l’air paniqué, il ne savait plus quoi faire, sa voix tremblotait… Il espérait sans doute de ma part un peu de réconfort, mais j’avais beau être au centre de tout, je n’étais pas non plus un messie. Je pris une profonde inspiration avant de lui dire

Respirez un grand coup et cachez-vous à l’abri de tous.

Mais… Mais je ne veux pas déserter.
ajouta le soldat

Qui a parlé de déserter, je parle de sauver votre vie bon sang ! Si vous ne m’écoutez pas vous allez mourir pour rien.

Mais je risque de me faire radier si je fais ça.

Nous sommes que deux, personne d’autre peut nous entendre… Au pire je peux vous couvrir pour cette action et en prendre la responsabilité.

Hum… Gotcha…


La communication venait de se couper et je profitais de l’instant pour respirer un grand coup avant de prendre le denden révolutionnaire. Je regardais les différents écrans avant de dire à l’escargophone

Pulup pulup pulup…

Les gardes ont compris votre manège et savent où vous êtes, je ne pourrais pas les retenir plus longtemps !

Un intrus ! Un foutu révolutionnaire dans la salle des communications…


Je me demandais d’où venait cette voix et je me rendis compte que j’avais oublié d’éteindre un des denden qui me souriait de façon narquoise. Je pris donc l’escargot en raccrochant celui de mon contact révolutionnaire avant de dire

Excusez-moi, mais je ne suis pas un simple révolutionnaire, je suis Richard Bradstone quand même !

Le rescapé de Logue Town ? Le terroriste est dans la place ! Gotcha…


L’escargot ferma les yeux ce qui pour moi était un mauvais présage. À la louche, je me disais que l’on allait venir me chercher dans approximativement une minute. Je jouais tout de même mon rôle en tenant ma chaise fermement en attendant le moment fatidique. Alors que je m’apprêtais à répondre au denden, une personne toqua à la porte avant de la fracasser d’un coup de pied. Je retournai ma chaise pivotante et je me rendis compte qu’il s’agissait du garde qui était également accompagné d’un autre homme. Ce dernier me fixa un instant avant de me dire

Apparemment un intrus aurait réussi à s’infiltrer dans nos rangs, vous n’auriez pas eu d’informations à ce sujet ?

Des informations ? Désolé mon cher, mais le seul intrus ici c’est vous… Qui plus est, personne ne vous a autorisé à rentrer dans cette salle…

Arrêtez votre manège Bradstone le terroriste, vous êtes en état d’arrestation !


Les deux hommes s’enfoncèrent dans la salle afin de m’encercler pour éviter toute évasion de ma part. J’analysais la salle à la recherche d’une échappatoire, mais il me semblait que la seule solution pour s’enfuir allait nécessiter la violence.

    Les secondes s’écoulèrent tandis que je ne trouvais toujours pas d’idée… Les deux soldats pointaient leurs armes sur moi en attendant vraisemblablement un ordre de leur supérieur hiérarchique. Ils se contentaient de me fixer et de me lancer des piques tandis que je ne pouvais pas agir. Si la plupart du temps cela ne m’atteignait pas, la dernière phrase du garde me fit réfléchir

    Le terroriste, une dernière pensée avant de mourir ?

    Une pensée… Bien évidemment que je pensais à tout un tas de gens, mais la première personne qui me vint à l’esprit était Mister P et je me demandais d’ailleurs ce qu’il pouvait bien faire.

    **
    *

    Dégage ton cul d’ici merdeux ! lança Paquebot au soldat

    Hein ? répondit le soldat

    Je t’ai dit de te pousser !

    Le révolutionnaire au physique imposant colla de son empreinte le visage du pauvre marin qui tenta de l’arrêter avec son fusil tremblotant. Celui que l’on nommait Paquebot au sein de la révolution venait de mettre à terre un pauvre mousse avec un simple uppercut, technique en apparence simple mais qui demande tout de même de la maîtrise. Le révolutionnaire avait parfait son art en corrigeant les malotrus qui osaient dégrader la nature et la biodiversité. Ce souci de préserver la nature n’avait pas toujours été présent chez lui puisque avant il jetait même ses papiers au sol par simple flemme. Mais depuis la mort de sa femme poisson à cause de la pollution de la mer, ce dernier se mit en tête de nettoyer le monde comme il le fallait et de faire comprendre à ceux qui polluaient ce monde que ce n’était pas bien de faire ça. La diplomatie n’étant pas le fort de Paquebot, il se mit donc à régler ses conflits par la force. Le zoo de Logue Town se souviendra toujours de la claque que Paquebot a mise à un enfant sous les yeux abasourdis de ses parents. Il fallait dire que l’enfant avait délibérément jeté un papier devant le visage de Paquebot et cela revenait donc à déclarer la guerre à l’écoterroriste.

    Paquebot prit la poudre d’escampette et se dirigea vers le baraquement où une partie des prisonniers étaient présents. L’homme avait pris le soin de se séparer du reste de son groupe car il n’aimait pas les missions à plusieurs. Il fallait dire que depuis le Baratie le révolutionnaire s’était plutôt fait discret, privilégiant les missions solos. Mais aujourd’hui c’était en groupe qu’il était revenu sur ce pont qu’il avait foulé quelques mois auparavant pour le compte de la révolution. Sa mission était de chercher un prisonnier un peu particulier et légèrement agaçant, mais Paquebot prit suffisamment sur lui pour ne pas le frapper à mort. Cette mission qu’il avait menée avec succès lui avait permis de bien connaître le terrain, de rencontrer Chapdeplomb, mais également de faire connaissance de Mamie qui s’avérait être la chef des opérations. Cette gamine qu’il trouvait spéciale et parfois agaçante était malgré tout un bon élément pour la révolution.

    Le révolutionnaire au grand cœur suivit donc les directives de Mamie, ce qui revenait à tout faire péter tout en libérant les prisonniers. Paquebot n’étant pas fan des explosifs, il se contenta de coller des marrons aux marins qu’il rencontrait. La plupart n’eurent même pas le temps de dégainer leurs armes que le révolutionnaire leur avait déjà collé une mandale ou deux. Cependant il n’eut pas de chance lorsqu’un marin, plus habile que ses collègues tira dans l’épaule de Paquebot. Ce dernier se vengea d’un coup de pied puissant dans l’entrejambe puis d’un crochet en plein dans la mâchoire, ce qui fit voler quelques dents dans le décor au grand plaisir de Paquebot et des quelques révolutionnaires qui passèrent par là. Le groupe en profita suivre celui qu’il avait désigné comme chef.

    Le révolutionnaire pouvait compter sur le soutien de Jean-Pierre ou JP, un révolutionnaire de la première heure qui avait fait ses armes sur le terrain en compagnie de Mandrake. Il était  dans la force de l’âge, plutôt grand et imposant avec sa barbe massive et son fusil qu’il avait sans doute volé à un marin décédé.

    Avec lui se trouvait également Michel ou également surnommé Miche Miche. Lui était petit, fin et athlétique, le genre d’individu parfait pour une mission d’infiltration ou pour se cacher dans les petits recoins. Il se trimballait avec ses couteaux de lancer et sa flasque de Whisky qu’il n’hésita pas à faire tourner. Paquebot en prit d’ailleurs une grosse gorgée en se disant que cela lui redonnerait des forces. Au final, il se mit à tousser puisque le whisky était en fait de l’eau-de-vie qui avait sans doute dû fermenter pendant un long moment.

    La troisième personne était Carlos. Il s’agissait d’un révolutionnaire sympathique et très calme, même trop calme pour Paquebot. Il se demandait d’ailleurs le pourquoi de sa présence et pensait même qu’il devait être de l’autre camp. Mais quand Miche Miche et JP lui indiquèrent qu’il était un bon ami à lui, Paquebot n’eut d’autres choix que de les croire.

    Le quatuor avançait dans le tas en ne prenant pas le soin de couvrir leur arrière puisqu’ils fonçaient tête baissée au casse-pipe. Si leur technique marcha pendant quelques minutes, ils se trouvèrent pris au dépourvu lorsqu’une escouade de marins les encerclèrent. Il devait être une bonne dizaine, presque vingt tandis que Paquebot et ses amis étaient quatre. Un homme se dégagea du lot de marin, il devait s’agir visiblement du chef de groupe ou d’un haut gradé.  Paquebot fixa le cercle puis il lança au chef

    Putain laisses moi passer…

    Ne bougez plus ou on tire !
    cria le chef du groupe

    Jean-Pierre dégaina son arme et commença à tuer cinq marins avant de recevoir une pluie de balles dans le corps. Carlos qui était un sentimental dans l’âme, tomba directement sur le corps inerte de son ami alors que Paquebot se contenta de dire que Jean-Pierre était totalement con selon ses termes, ce qui ne plus pas à Miche Miche et Carlos qui le dévisagèrent. Si enterrement il devait y avoir lieur, ce n’était certainement pas maintenant. Il était hors de question pour Paquebot de mourir aujourd’hui, pour lui il se devait de tout faire péter sur Tequila afin de faire parler de lui et de marquer son territoire. Il tenta à sa façon de calmer les choses, mais cela ne marcha pas

    Vous êtes complètement con, mais puisque vous insistez.

    Paquebot se mit à marcher vers le chef du groupe de marin tandis qu’il avait les canons braqués sur lui. L’homme aux commandes de l’escouade, un certain Théodore, était issu d’une riche famille, mais vu qu’il n’en faisait qu’à sa tête et qu’il ne respectait pas ses supérieurs, on l’envoya logiquement sur cette île qui était connu pour être un endroit où l’on casait les éléments perturbateurs. L’agent du gouvernement lâcha un sourire taquin à Paquebot avant de lui lancer

    Vous êtes donc inconscient ? Vous voulez vraiment mourir ici ?

    Fermes ta gueule un peu !
    lança un Paquebot énervé

    Très bien, je vois que nous n’avons pas d’autre choix…

    Et alors que le chef du groupe s’apprêta à lever la main pour ordonner de tirer, ses soldats tombèrent un à un comme des mouches. Des révolutionnaires venaient de faire leur apparition avec à leur tête une créature étrange qui ressemble à un poulpe. Ses derniers tombèrent également au fur et à mesure si bien que Poulpy dû se débrouiller tout seul et marcher au milieu des cadavres qui tombaient au fur et à mesure. Theodore qui assistait impuissant à la scéne et qui tenta malgré tout de tuer les révolutionnaires, oublia son adversaire qu’il s’appréta à tuer. Paquebot lui toucha l’épaule tout en lui lançant

    Et du con ?

    Hum ?
    s'exclama Theodore

    Theodore n’eut pas le temps de se retourner entièrement qu’il reçut en pleine poire un marron de Paquebot en plein dans le nez, ce qui eut le don de l’assommer directement tout en lui faisant saigner le nez. Le révolutionnaire frappa le corps de quelques coups pour être sûr qu’il soit inconscient, puis il se mit à fixer Poulpy qui resta posé à ses pieds avant de lui dire

    Tu serais pas la bestiole de Vidmal ?

    Poulpy !

    Bon on a pas que ça à foutre et trouvons le baraquement.


    Paquebot mit sur son épaule Poulpy qui semblait aux anges, suivie par Michel et Carlos qui trainaient tant bien que mal leur ami décédé. Le groupe se dirigea donc vers le baraquement où ils espèrent trouver des alliés pour la bataille.


      Bon on le tue ou quoi ? lança l’un des deux soldats à son collègue

      Si je reconnaissais le garde qui tenait l’entrée depuis quelque temps maintenant, je n’avais jamais vu son collègue qui s’était invité aux hostilités. Il était plutôt jeune, gringalet et peu sûr de lui, mais il y avait en lui cette fougue de la jeunesse que tout marin avait eu un jour ou l’autre. Il s’agissait sans doute d’un nouveau qui voulait bien faire les choses et qui rêvait de me tuer pour empocher une partie de la prime et la gloire. Je pouvais le comprendre dans le sens où j’aurais fait la même à sa place, cependant je ne voulais pas mourir aujourd’hui et je n’allais pas lui faire ce plaisir. Il se mit donc à jouer avec son arme en pensant me faire peur, mais honnêtement plus rien ne m’effrayait depuis la mort de mon ami d’un jour sur Logue Town… Le pauvre dont je ne connaissais même pas le nom si c’est pour dire. Le jeunot pointait donc son arme sur moi comme un enfant pouvait pointer de son index une chose qu’il avait vue, à la seule différence qu’un index ne fait pas mal et qu’un revolver si.  Le garde qui en avait visiblement marre de son collègue lui demanda d’arrêter

      Arrêtes veux-tu ? Si Chapdeplomb le veut vivant on l’aura dans la mouise !

      Elle met trois plombes à arriver aussi ?

      Hum ouer c’est bizarre ça…


      Le garde se rapprocha de moi, puis il se mit à m’attraper par le col avant de me menacer, puis de me demander

      T’as fais quoi de Chapdeplomb le terroriste ? REPONDS !

      Moi ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler mon cher ami.
      Lançais-je

      Le marin n’était visiblement pas d’humeur puisqu’il me lâcha le col avant de me coller un coup de poing qui m’envoya directement au sol. Je pouvais sentir les stries du parquet sur mon visage, un bois de chêne à première vue, non verni depuis maintenant un certain temps. Je savais bien que les marins étaient du genre indiscipliné, mais de là à laisser se dégrader un bois aussi noble que cela, je trouvais ça horrible. Je me relevai donc avant du sol avant de dire à mon hôte et agresseur

      Je veux voir le responsable ! Je ne puis accepter un aussi mauvais traitement de ce sol, c’est tout bonnement inadmissible !

      T’en fais pas pour ça le terroriste, tu vas bientôt la voir Chapdeplomb et ensuite t’iras crever au fond d’un cachot.

      Ma foi si c’est comme ça…


      Alors que je discutais bien gentiment avec le garde qui avait tenu l’entrée auparavant, je vis le jeune marin jouer avec son arme. Si ça ne me dérangeait pas plus que ça au début, c’est la balle perdu qui passa à côté de mon oreille qui me fis peur.  Le plus âgé des deux rigola avant de me dire

      Alors le terroriste a peur d’une petite balle perdue ? Attends de voir ce que l’on va te faire subir !



      Il était vrai que j’avais eu peur, mais il s’agissait davantage d’un réflexe humain que d’une vraie crainte. Cette peur me calma et les marins en profitèrent pour montrer leur supériorité, chose qui me déplaisait au plus haut point. Ce manège dura un petit moment jusqu’à l’intervention d’un troisième garde dans l’échiquier qui murmura à ses collègues des propos inaudibles à mes oreilles. Les trois fonctionnaires se regardèrent, puis leur chef qui était également celui qui tenait la discussion depuis le début s’approcha de moi en me lançant

      Apparemment Chapdeplomb est d’accord pour que l’on vous tue.

      Hum…


      Je ne savais pas quoi dire. Était-ce l’appât du gain qui avait fait que Rufus avait accepté de me lancer aux autorités comme une vieille chaussette ou alors il s’était peut-être fait attraper. La solution que je n’envisageais pas et qui était tout à fait possible était que Rufus jouait tout simplement son rôle, car oui il était déguisé en chef du bagne et ne devait pas se faire repérer. Quoi qu’il en soit, les gardes pointèrent leurs armes sur moi quand un bruit sourd se fit entendre. Le réflexe des plus âgés fût de partir voir ce qu’il se tramait, tandis que je me retrouvais seul avec le jeunot qui ne savait pas vraiment comment réagir.

      Une chance s’offrait peut-être à moi…

      **
      *

      Des planches de bois volent dans tous les sens, les balles fusent aussi bien coté les révolutionnaires que de celui des marins de garde dans la demeure de Chapdeplomb. Ça s’agite, ça hurle dans tous les sens et ça fait littéralement pleurer dans les chaumières… Vous vous demandez à qui la faute ? Tout cela est dû à Paquebot le révolutionnaire. Ce dernier a trouvé bon d’exploser le portail en bois plutôt que de frapper à la porte comme le lui avaient conseillé Carlos et Poulpy.  Le groupe qu’il dirigeait avec l’aide de Carlos entra dans la cour de la demeure où un comité d’accueil se faisait sentir. L’écologiste surpris de l’accueil lança à Carlos

      T’es sûr que c’est bien ici ?

      Je t’avais dit qu’il…
      prononça Carlos

      Qu’il fallait tourner à gauche à la dernière intersection voulait dire le joyeux luron de la révolution. Il savait qu’il ne devait pas contredire ou même vexer Paquebot sous peine de prendre une mandale. Cela faisait que quelques minutes qu’ils se connaissaient, mais déjà Carlos avait cerné le personnage. Il inspira donc un grand coup avant de dire

      Je pense plus qu’on est dans une sorte de QG ou chez un responsable du bagne.

      La gamine doit sûrement être ici !
      ajouta Paquebot

      Qui ça ?

      Laisses tomber.

      HEY VOUS ARRETEZ VOUS !
      cria un marin aux révolutionnaires en furie

      Tu peux toujours rêver ! lui répondit Paquebot

      Le groupe de fous furieux s’élança dans la cour sous les tirs des marines qui loupèrent la plupart de leurs coups, même si on pouvait apercevoir de temps à autre des hommes tomber au sol. Paquebot se chargea d’assommer les marins dans la cour tandis que Carlos et un de ses collègues se chargèrent des snipers sur les murs. Peu à peu la neige devenait carmin et ça ne semblait pas déranger les révolutionnaire et encore moins Paquebot qui éclata la porte d’entrée de la demeure comme un malpropre. Une fois entré dans la bâtisse, l’écologiste frappa le premier garde venu qui vit sa course finir dans le décor avant de se prendre un coup par un soldat qui l’avait pris en traître.  Le marin n’attendit pas qu’il se reléve pour lui donner des coups dans les côtes. La colére envahissait Paquebot, mais il n’avait pas le temps de foutre une de ses légendaires mandales à son adversaire. Une fois que le soldat eut estimé que le révolutionnaire en avait assez pris, il pointa le bout de son arme sur l’épaule de celui-ci avant de faire feu. Le révolutionnaire exprima sa douleur

      Putain de foutre dieu !

      Un dernier mot ?
      demanda le soldat en avantage de force

      Oui mon cher j’en ai un dernier… Veuillez laisser mon ami tranquille ! répondis-je d’un ton ferme et autoritaire, mais qui restait tout de même calme

      Hein ?

      Le soldat n’eut pas le temps de se retourner que le manche de mon épée lui frappa la tête de plein fouet. Il tomba en même temps que son arme qui lâcha une balle dans le mur que je trouvais ma foi très joli. J’aimais bien le style art déco de la demeure, on pouvait voir que la demoiselle avait bon goût si c’était elle l’aménageuse de la demeure.

      Mais comment j’avais pu survivre alors que j’étais en difficulté. Une réponse simple à une question qui l’était tout autant… La différence d’âge. En effet j’étais face à un jeunot qui ne savait pas encore se battre si bien que j’avais pu le mettre sur la touche assez facilement.

      Quoi qu’il en soit, je relevais donc P qui semblait légèrement mal en point et je vis étonnement un Poulpy qui se cachait derrière lui. La créature se mit à escalader mon corps avant de rejoindre mon épaule alors que l’écologiste me lança

      Ouer Vidmale, j’ai retrouvé ta bestiole sur Tequila.

      Merci mon cher, mais mon nom c’est Richard.

      Ouer ouer on causera plus tard… Dis-moi tu n’aurais pas de quoi arrêter le saignement, c’est que ça fait sacrément mal.

      Hum…


      Je pris le haut du soldat et le découpai dans la longueur afin de faire un bandage de fortune pour P. Je lui mit sur sa blessure et serra assez fort pour arrêter le saignement. Une fois la base appliquée, je lui dis en souriant

      Du coup pas de baffes avant un moment P.

      Ouer ouer bien sûr !
      ajouta Paquebot d’un air sarcastique

      Alors que je vérifiais si Poulpy allait bien, des pas se fit entendre. Il s’agissait de gardes qui avaient entendu les coups de feu et qui s’agglutinèrent vers notre direction. P prit le fusil du soldat tout juste assommé de la main gauche tandis que son bras droit restait aussi flasque qu’une flaque d’eau. Il s’agissait d’un véritable jeu de tir où l’écologiste tirait sur les marins qui arrivaient alors que je n’osais même pas regarder dans leur direction. Fort heureusement pour ma conscience et moi, P était du genre à donner des corrections et non à tuer les gens si bien qu’il se contentait de viser les bras ou les gens des soldats. Ils étaient six, criant à la douleur et au désespoir en pensant que quelqu’un allait venir les sauver mais leur requête était vaine. En effet les seuls soldats présents se contentèrent de lutter pour leur propre survie face à des révolutionnaires toujours plus sanguinaires.  Je précisais à P qu’il était temps de mettre les voiles et il accepta sans rechigner.  J’aurais bien voulu sauver Rufus, mais je me disais qu’il était plus dangereux d’aller l’aider que de le laisser gérer seul son identité secrète. Je me disais surtout que peut-être qu’il n’avait toujours pas été découvert depuis tout ce temps. Quoi qu’il en soit nous sortions juste de la demeure quand je vis un homme à la moustache se prendre une balle dans les côtes. Celui que P nomma Carlos tomba au sol, ce qui visiblement l’énerva au plus haut point. L’écologiste s’empara du fusil volé à un soldat et se mit à tirer sur tous les marins qui bougeaient.  Une fois la plupart des marins réduit à néant, P se mit à avancer vers Carlos et c’est tout naturellement que je l’accompagnais. Une fois à la portée du blessé, il nous avoua qu’il valait mieux le laisser ici. Je ne pouvais accepter une telle requête… Ça me rappelait Logue Town… J’avais beau agir en égoïste, mes propos dégageaient un certain humanisme

      C’est hors de question Carlos ! On va vous ramener de gré ou de force à l’abri et on vous soignera.

      C’est-à-dire que mon état…
      m’avoua Carlos

      Tut tut tut, ton état… J’ai connu pire et honnêtement si on se dépêche on pourra vous aider ! P  vous en dites quoi ?

      On laisse jamais un camarade au front !
      répondit Paquebot

      P se chargea de tenir Carlos par les bras tandis que je tenais les jambes. Alors que les deux survivants aux assauts nous protégèrent des éventuelles ripostes, nous avancions dans l’île à la recherche d’un échappatoire ou d’une infirmerie.