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Lettres de sang

"Tout juste arrivé sur l'île d'Inari, Takashi croise des personnages atypiques: un individu encapuchonné, qui l'aide à sortir de la forêt, un gamin qui lui vole sa casquette, ainsi qu'un Prince avec qui il est devenu ami. En chemin vers le port, Takashi se retrouve fauché et l'estomac vide..."


Un énorme gargouillis se fit entendre dans un rayon de vingt mètres autour de l'arbre. Enfin, "se fit entendre", façon de parler, hein. Il n'y avait personne dans les environs.

"J'ai faaaaaiiiimmm !!"

Et Takashi avait faim. Cette phrase n'a beau avoir aucun intérêt puisque le personnage dont je parle viens de le crier, elle me permet de commencer à décrire la situation ainsi que de commencer les péripéties du personnage en question dans mes aventures. D'ailleurs ce que je viens de dire ne se révèle pas avoir un plus grand intérêt, mais si je continue comme ça, je vais en avoir pour des heures, alors je vais reprendre mon récit, et vous allez faire comme s'il ne s'était rien passé... comme si vous n'aviez rien lu... BREF.
 Cela faisait une journée qu'il n'avait rien avalé, et les quelques pommes qu'il avait trouvé n'étaient pas très efficaces pour lui remplir la panse. Et en plus de ça, il n'avait plus d'argent: Il avait tout depensé l'avant-veille pour s'acheter à manger. Et l'arbre sur lequel il dormait n'étais vraiment pas confortable. Cela le poussa à se lever plus rapidement que d'un lit confortable.  Il espérait qu'aujourd'hui il allait se passer quelque chose. Au moins pour qu'il évite de penser à sa panse, au mieux pour la remplir...
 Sautant de la branche sur laquelle il avait dormi, il atterit sur le sol, sans trop de dégats. Depuis qu'il avait quitté son île natale, il lui semblait qu'il avait amélioré sa constitution. Il comptait se diriger vers la ville toute proche pour essayer d'y décrocher un petit boulot via une annonce, au moins pour gagner un peu d'argent. La faim au ventre , il se mit en marche. La ville en question ne devait être qu'à une dizaine de minutes à pied. Où qu'il regardât, il ne pouvait sempêcher de remarquer le gigantesque ilôt flottant au dessus de l'île. Takashi craignait au début que cet énorme rocher ne retombe, mais la tendance de cleui-ci semblait tendre dans l'autre sens. Ce qui expliquait les énormes chaines qui le retenait. Enfin, ça n'expliquait pas pourquoi il volait. Bah, ça pourrait attendre. Au moins un repas avant de se mettre à y réfléchir. Il passa devant une boulangerie. Dans son état, il s'agissait de la pire torture qu'il puisse subir, tant sur les plans psychologique que physique.
 Même si ce n'était qu'une livraison basique, même si ce n'était qu'un boulot d'une journée pour servir des clients dans un bar... Il devait trouver quelque chose, et vite. Non pas que le temps le presse, il avait encore deux trois heures avant la mi-journée, mais sa faim l'assaillait sans cesse. Il remarqua alors un individu qui lui parut étrange. Il essaya de le suivre, mais il ne parvint pas à retrouver sa trace. Il entendit alors ce qui ressemblait à une dispute, provenant de la maison devant laquelle il venait de s'arrêter. Par la fenêtre ouverte jaillit un bouquin qui tomba pile poil sur le crâne de Takashi, qui avait détourné le regard durant un bref instant. Une jeune femme, environ vingt-cinq ans sortit alors en trombe:

"-Et mince ! Je ne vous ai pas blessé au moins ? Tu vois ce que tu m'as fait faire, Barkie ? Je viens de blesser grièvement un innocent !
-Mais j'suis pas ble...
-Dans ce cas, fais le monter pour lui faire boire un café, en guise d'excuses...
-Oké, tu l'auras voulu ! Gamin ? Mon mari veut vous proposer un café et des petits gât...
-Nourriture ?"

Takashi venait de choisir. Enfin, surtout son estomac. Sans réfléchir, il suivit la femme dès que celle-ci lui ouvrit la porte. Ils montèrent à l'étage par un petit escalier, plutôt bien entretenu. L'homme était en train de boire du thé, confortablement installé dans un fauteuil, tourné vers son visiteur, dos à la fenêtre. Tous les trois se trouvaient dans la salle principale de l'appartement, un petit salon. Une bibliothèque couvrait le mur à la gauche de Takashi, et sur la droite, on pouvait distinguer deux portes: une qui devait se diriger vers les chambres, et l'autre, vers la cuisine. Un trou avait été fait dans le mur pour créer un accès entre les deux pièces, pour faciliter le service. Le dénommé Barkie désigna un fauteuil où Takashi s'installa. Barkie semblait un peu plus vieux que sa femme, et semblait plus détendu. La jeune femme tendit alors une tasse de thé à Takashi, ainsi qu'un croissant, qu'il s'empressa de manger.

"-Je suis vraiment vraiment désolée pour ce qui est arrivée...
-Mais c'est rien je vous dis, j'ai même pas eu mal...
-C'est juste qu'entre le problème de Barkie et ma grossesse...
-Ah non, Vilcya ! Tu vas pas encore parler de nos problèmes à de parfaits inconnus.
-Qui sait ? Il pourrait t'aider. Si seulement tu ravalais ta fierté.
-Hein ?
-Depuis que sa machine à écrire a été volée la semaine dernière, mon mari se met dans tout ses états pour un rien. Là il s'est énervé pour le goût du thé...
-En même temps si tu savais le faire...
-Alors pourquoi tu le bois...
-Euh ben... Bon arrêtons ça, on va se disputer devant notre invité... improviste. Cela vous dirait-il monsieur ?
-Takashi.
-Monsieur Takashi, de bien vouloir nous rendre un service. Contre rémunération bien sûr.
*Avec de l'argent, je pourrais m'acheter à manger !*
-Euh, oui, pourquoi pas...
-Dans ce cas, Takashi, je vais vous expliquer la situation: Je suis étudiant en théologie. J'effectue actuellement des recherches pour ma thèse sur certains groupuscules de l'île, et il m'arrive d'écrire pour un journal local des articles qui, euh... gênent un peu tout le monde. Et disons que cela m'a valu quelques ennemis...
-Quelques ? Tu t'es mis toute l'île à dos... Surtout depuis cette article sur les sectes de l'île...
-Bref... Il y a un peu plus d'une semaine, notre humble demeure a été cambriolée par on ne sait qui. Ils ne sont pas venus pour l'argent, et n'ont volé que ma machine à écrire. Lorsque nous sommes rentrés du restaurant où nous étions allés dîner, nous n'avons rien trouvé qui aurait pu nous aider pour trouver le coupable.
-Vous n'avez demandé de l'aide aux autorités.
-Disons que Barkie s'est mis la Marine à dos, ainsi que l'administration d'Inari, ce qui fait que sa demande à été plus ou moins rejetée...
-En même temps, s'ils me laissaient un peu plus d'accès pour mes recherches, je ne les aurait pas embêtés à ce point... Quoiqu'il en soit, nous n'avons rien trouvé... mis à part ceci !"

Barkie tendait à Takashi un morceau de tissu rouge, avec une espèce de série de traits noirs sur une face.

"-Il doit appartenir au coupable, mais ma documentation limitée ne m'a pas plus éclairée que cela...
-Et vous n'êtes pas sortis enquêter ?
-Je me suis aussi mis les gangs de la ville à dos... Vu que tu ne sembles pas d'ici, je pense que cela te facilitera les recherches."

Takashi attrapa le morceau de tissu, l'observa un instant, avant de le ranger dans sa poche.

"Qui plus est, il y a ces lettres sur le bureau, qui nous été envoyées par un maître chanteur. La plupart sont des menaces de mort... Si ça peut vous aider..."

Tout juste devenu détective, Takashi se mit à feuilleter les lettres. Elles avaient été écrites avec des lettres tirées d'articles de journaux. Probablement d'articles de Barkie. Une constante néanmoins se dessinait: les lettres parlaient d’exécutions, voire d’assassinats le plus souvent. De rare fois, on voyait écrit meurtre. Après avoir salué ce couple singulier, Takashi sortit de leur maison, et commença à se balader. Il se devait de résoudre cette affaire. Pour manger ! Euh je veux dire pour l'honneur et la justice !


Dernière édition par Takashi N. Frozenstar le Mer 18 Fév 2015 - 10:42, édité 1 fois
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- Vous m'avez demandé, Grand Maître ?

Loth venait d'arriver dans le grand hall du monastère. Le Grand Maître Michael reposait dans un fauteuil bourré. Comme d'habitude, il dégageait une présence qui semblait tout ratatiner dans les alentours. Le vieil chauve de quatre-vingt-huit ans aux rides subtiles était vêtu de sa soutane habituelle orange-clair. À sa droite siégeait le Maître Azraël reconnaissable à sa barbe tressée et aux longues-jambes héritées de sa tribu natale. Tous deux avaient la mine tellement sinistre et préoccupée que Loth s'attendait à les entendre lui annoncer la fin prochaine du monde.
Ils l'invitèrent à s'asseoir et Michael prit la parole.

- Bienvenue mon fils. Nous avons une mission à te confier, dit-il d'une voix paisible qui tranchait avec son regard. Que sais-tu d'Inari ?

- C'est sur cette île que se trouve le Boru bodur, le lieu de culte le plus célèbre du monde.

- Exact. Il y a cinq mois, nous y avons envoyé le moine Donatel pour une série de missions. Pour faire court, disons qu'il devait faire toutes les démarches administratives pour permettre à l'Ordre des moines Servites de s'installer sur Boru Bodur.

- Nous n'y sommes pas encore ? J'aurais cru.

- Non, pas encore. Il était là-bas pour rencontrer M. Keisuke Bunda, un riche entrepreneur des bâtiments qui avait gracieusement offert de construire notre futur monastère sur Boru Bodur. Ils travaillaient ensemble et le projet avançait bien jusqu'au mois passé où M. Bunda a été assassiné.

- Assassiné ? Sur Boru Bodur ? Demanda Loth étonné. Par qui et pourquoi ?

- C'est ce qu'a essayé de découvrir le Frère Donatel après ça. L'enquête a été difficile, il a secoué la marine et les autorités de l'île. Il y a une semaine, il pensait qu'il était sur la piste d'une secte, sans toutefois savoir qui c'étaient et ce qu'ils voulaient.

- Attendez, qu'est-il arrivé au Frère Donatel ?! Demanda-t-il rapidement le souffle coupé.

- C'est la raison de ta présence. Il nous faisait un rapport journalier depuis l'assassinat de M. Bunda. Mais depuis une semaine, nous n'avons pas eu de ses nouvelles. Nous sommes très inquiets.

- Waoh. Et que puis-je y faire ? Leur demanda-t-il sincèrement en se disant qu'ils avaient tellement plus de marge de manœuvre que lui !

- Durant son enquête, le Frère Donatel a comme je l'ai dit, "secoué" les autorités de l'île. Il s'est mis à dos bon nombre de gens, donc je ne suis pas sûr qu'ils apprécieraient de voir débarquer une cohorte de moines Servites. En outre, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. Nous voudrions que tu y ailles et que tu essaies de découvrir ce qui se passe là-bas.
Tu as résolu l'affaire du Boucher des Highlands, je suis sûr que tu feras preuve de la même vivacité d'esprit sur Inari
, ajouta-il d'une voix douce.

- À vos ordres. Mais je ne peux pas juste y aller. Il me faut un point de départ, quelque chose...

- La veille de sa rupture de contact, il nous avait dits qu'il avait rendez-vous avec un certain "Nobody", répondit le Maître Azraël qui parla pour la première fois de sa voix enrouée.

- Nobody ? Ça veut dire "personne"... J'espère que c'est un nom de code et pas une blague de ce type.

- C'est le nom de code d'un marine pas tout à fait d'accord avec les décisions de sa hiérarchie. Ils devaient se rencontrer dans L'allée des Embrumes, dans le magasin de turbans " Halte ! Hat, Hâte !".
Le mot de passe était : "je cherche un ruban Touareg modèle Swift & John"
Tu ne vas te plaindre que ce n'est pas assez précis, maintenant,
sourit-il.

- En effet, Maître. Le truc, c'est que si ce type est le kidnappeur du Frère Donatel, je me jetterai droit dans la gueule du loup.

- J'ai confiance en toi pour trouver un moyen de parer à ça, répondit le Grand Maître. J'ai mis un voilier à ta disposition. Il lèvera l'ancre dès que tu seras prêt.

Loth s'inclina et se leva pour rejoindre sa chambre quand le Grand Maître le rappela. Apparemment, il avait oublié une notice importante et Loth mettrait sa main à couper qu'il savait ce qu'il allait lui dire.

- Aucune violence. Je ne t'autorise pas à utiliser la force, qu'importe la situation. Si tu ne peux pas trouver une entente par le dialogue, enfuis-toi ! Intima-t-il. Il y a toujours une solution alternative à la force. Réfléchis dans ce sens.

Seul l'immense déférence qu'il avait pour le vénérable Grand Maître des Servites l'empêcha de tourner de l'œil d'exaspération. La non-violence prêchée par Michael avait le même effet sur plus de cinquante pour-cent des membres de l'Ordre, aspirant autant que moines confirmés.
Bien que le Maître Azraël à ses côtés demeurât stoïque et sans expression, Loth savait que si ça ne tenait qu'à ses décisions, une escouade des meilleurs moines Servites serait déjà en train de mettre Inari sans dessus dessous.

Les moines Servites étaient un ordre de moines guerriers et rompus aux arts martiaux qui vivaient de la mendicité ou plus exactement de la donation de certains riches samaritains. Michaël en était le vingt-cinquième Grand Maître. À lui revenait le devoir d'aiguillonner et de protéger ses semblables durant son règne qui avait déjà duré un quart de siècle. Vingt-cinq ans de trop diront ceux qui sont lassés de ses prêches de peace & love.

Deux heures après l'entretien avec les Maîtres, il était assis dans une petite caravelle qui avait le vent en poupe. Elle avançait à un rythme soutenu. Loth se retourna pour voir l'île de Craie rétrécir petit à petit au fur et à mesure que s'éloignait le bateau.
Le temps était clair, quelques nuages épars, ici et là, dérivaient paresseusement dans le ciel bleuté. Loth se leva et s'étira. Il accueillit avec joie les embruns que lui envoya la figure de proue qui cinglait la mer avec une insolente rudesse. Il fut moins enchanté de recevoir les déjections des mouettes qui planaient au-dessus de l'étendue bleutée.
"J'aimerais tellement être un oiseau pour chier sur le monde..."
C'était la phrase préférée de son maître Samaël et Loth y repensa en s'essuyant. Aujourd'hui encore, il allait avoir recours à tout ce qu'il lui avait appris. Un des leur était surement en danger.

Le moine Donatel était une connaissance de Loth. C'était un homme grassouillet dont la taille de ceinture devait faire trois fois celle d'un homme moyen. Il souffrait d'une calvitie naissance malgré son jeune âge. Aussi, pour éviter d'être le sujet des moqueries de ses Frères, il portait toujours une calotte blanche ce qui ne fit qu'aggraver sa situation. Bientôt, il fut surnommé "Pape Donatel". Il travaillait dans les cuisines et aussi loin que s'en souvenait Loth jamais il ne l'avait vu être animé par un autre sentiment que la joie de vivre. Sa bonne humeur permanente était même contagieuse selon le Grand Maître Michael. Mais Loth savait aussi que Donatel était quelqu'un de très déterminé et cela ne l'avait pas surpris d'apprendre qu'il ait secoué les autorités de l'île pour avoir des réponses. Malheureusement, ce n'était pas le genre de personnes capable de se défendre convenablement et surtout pas le genre à voir venir les pièges.
"Une erreur que je ne ferai surement pas", se dit Loth avec conviction.

Il s'allongea en laissant le soin au petit équipage de l'emmener à bon port. Dans cinq heures, il sera à Inari. Autant se reposer avant de plonger dans le tumulte de l'île aux milliers de pèlerins.



Dernière édition par Loth Reich le Mer 18 Fév 2015 - 20:45, édité 1 fois
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Takashi était parti en ville pour chercher des informations sur les potentiels coupables. Le bout de tissu devait appartenir à un vêtement d’apparat. La Marine ne portait pas de tenue rouge, elle était donc à exclure. De toute façon, pourquoi commettre un tel crime ? Qui plus est, ce devait être un groupe organisé, sinon, leur attaque n'aurait pas été si organisée. Ils auraient simplement saccagé la maison avant de partir. Le simple fait que le cambriolage avait un but, une cible, faisait dire à Takashi que le groupe avait déjà tout planifié. De plus, la machine à écrire était le gagne-pain du jeune couple, et les en priver priver revenait à leur couper les vivres...
 Les seules possibilités semblaient être la pègre ou les groupes religieux de l'île. La mafia n'avait pas l'air du genre à s'habiller en rouge. De ce que Takahi avait lu, elle s'habillait en noir avec chapeau vissé façon désinvolte sur le crâne. Et puis, elle ne s'embêterait pas à faire des lettres avec des coupures de journaux. Les groupes religieux, alors ? De ce que Takashi savait des religions, elles pouvaient être violentes, cruelles, ou simplement n'être qu'une pensée, une volonté, sans autre orgueil que celui d'exister. Il faut dire que Takashi n'était pas croyant, tout comme la plupart des habitants de Sanderr. Il restait bien la mythologie "païenne", avec des dieux comme Wotan, Fenrin, ou même Rasvelg, mais personne n'y croyait plus depuis des siècles.

 Même la bibliothèque semblait muette à ce sujet. Il faut dire que chercher un coupable avec un morceau de tissu était une tâche ardue, sur laquelle Takashi passa la majorité de la journée. Les bouquins sur les cultes ne manquaient pas, et Takashi découvrait petit à petit le nombre d'ordres, de courants divergents, de prieurés, monastères, sanctuaires, temples, autels, statues dévouées à des dieux et à des religions aussi différents que le jour et la nuit. Il y en avait bien dont les codes demandaient de porter des tenues rouges, mais aucun avec le genre de motif qui se retrouvait sur le morceau de tissu. En observant le motif, Takashi eut l'impression qu'il s'agissait d'une parure, de quelque chose fait pour être vu et apprécié, du genre de chose que l'on portait pour aller en soirée.
 Épuisé par sa journée de lecture, Takashi retourna chez Barkie. Certes, il n'avait pas la solution, mais au moins espérait-il pouvoir négocier le gîte et le couvert contre une réduction de ses honoraires. Vilcya et son mari semblèrent content de voir Takashi. Il furent un peu déçus de la non-avancée des recherches, mais ils proposèrent à Takashi de rester. Ils préféraient rester chez eux depuis le cambriolage, et n'avaient pas dus voir beaucoup de monde depuis, ce qui devait expliquer pourquoi ils semblaient content.

"-Euh, excusez-moi, mais, où sont vos toilettes ?
-Derrière la porte, dans le couloir, deuxième porte à gauche..."

Takashi quitta la table. Enfin un vrai repas ! M'enfin, il faudrait trouver le coupable, sinon Takashi se sentirait coupable de les avoir volés, d'une certaine manière. Deuxième porte à droite c'est ça ? Takashi ouvrit la porte, et glissa sur une feuille, qui l'envoya se vautrer sur un placard, qui s'ouvrit lors du choc. Takashi avait glissé sur l'une des lettres de menace. Barkie avait dû les amener là pour les ranger...

 Un bruit sourd se fit entendre, et aussitôt le jeune couple se précipita dans la chambre.

"-Qu'est-ce qui se passe ? Ça va Takashi ?"

Plutôt que de parler, Takashi attrapa l'un des vêtements qui lui était tombés dessus lors du choc. Il sortit le morceau de tissu de sa poche, et le rapprocha de la robe. Ils coïncidaient parfaitement.


Dernière édition par Takashi N. Frozenstar le Mer 18 Fév 2015 - 10:44, édité 1 fois
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- Pas mal du tout !
C'était un euphémisme, Loth était émerveillé.

Après des heures de traversée, il avait finalement accosté sur Inari. L'île principale n'avait rien d'intéressant, juste quelques maisons de pêcheurs clairsemées ici et là. Loth ne s'y attarda pas davantage, il se dirigea vers l'une des chaînes d'amarrage qui retenait l'île de Boru bodur au-dessus d'Inari. Il y avait une foule cosmopolite : de vieux saints vénérables venus se recueillir sur l'île, de drôles de petites sorcières débarquant de leur campagne lointaine pour adorer les dieux à multiples faces, des hommes d'affaires honnêtes et véreux venus prier pour leur bonne fortune, des malades en phase terminale cherchant le miracle divin.

Après avoir rejeté une dizaine d'escrocs qui essayèrent de l'emmener vers l'île flottante de manières tout aussi louches et dangereuses que la propulsion par "coup d'pied au cul" ou l'escalade, il prit place dans la nacelle à vapeur qui l'emmena vers ce lieu saint de dizaines de religions à travers le monde.

Boru bodur était exactement comme Loth l'avait imaginé. Grande, hors norme, et surtout peuplée. Jamais de sa vie, il n'avait vu pareille foule. Chaque centimètre carré grouillait de gens, humains ou non. Il y en avait des milliers dans son champ de vision, épaules contre épaules. Une persistante odeur d'encens saturait l'air.
Le quartier que la nacelle desservait était celui des brocanteurs. Les habitations se résumaient à une ou deux étages de bétons, rien de comparable à l'alignement de temples et de monuments dont il pouvait voir les cimes au loin. Il n'était pas là pour le tourisme, il s'amusera une fois sa mission terminée. Pour l'instant, il avait une bonne idée de quoi faire, mais le "comment" restait encore à décider.
La ruelle qu'il décida d'emprunter au pif pour éviter la grande foule était occupée par des étables marchandes en tous genre. Et de partout, les commerçants le hélaient en vantant les mérites ou le pouvoir de guérison de telles ou telles babioles.
Loth décida d'aller à la pêche aux infos et s'approcha donc d'un des marchands.

- Que la paix de Hebieso soit avec vous cher pèlerins ! 15 000 Berry pour cette poupée. Elle a été consacrée par la grande prêtresse Vodoussi elle-même. Pouvoir de repousser les démons garantie !

- Vous vous exprimez bien. Ça marche les affaires ? Vous ne voulez pas me servir de guide plutôt ?

- Non, ça marche pas, répondit-il sur un ton blasé. C'est à croire que personne ne veut se protéger des mauvais sort de nos jours !

- C'est parce que vous vendez quelque chose auquel on ne peut que s'attendre ici. Regardez plutôt et prenez en de la graine, lui dit Loth en s'emparant de la poupée en porcelaine.

Il héla deux femmes d'âges mûres au physique grassouillet et commença son numéro de séduction. Il s'y connaissait en matière de compliment et de charme. Normal pour quelqu'un qui se destinait à devenir vendeur d'antiquité, il devait avoir ce "tchatche" pour convaincre, autrement, il mettrait la main sous la porte avant même de commencer.

- C'est combien ? demanda d'une voix pincée l'une des femmes après cinq minutes.

- Ma foi, pour des beautés comme vous... Ce que vous voudrez, je ne fais que l'œuvre de Mint.

- On vous donne 50 000 chacune, alors, minauda-t-elle.

- Je prierai pour que Mint exauce tous vos souhaits, dit Loth en s'inclinant pendant que les femmes gloussaient s'en allant, visiblement contentes. Voilà une affaire rondement bien menée. Donc la poupée valait 15 000, c'est ça ? Je vous en donne 20 000 parce que c'est bien votre affaire et moi, je garde les 80 000 restants.

- Mais vous n'avez pas le droit ! protesta le marchand.

- Bien sûr que si, j'ai vendu un de vos articles à un prix supérieur, j'encaisse la différence. En fait, vous me l'avez vendu et je l'ai revendu, c'est aussi simple que ça. Remerciez-moi plutôt de vous en donner 5 000 de plus. Mais assez blablater, parlons affaires.

- Affaire ? Que leur avez-vous dit ? Et c'est qui ce Mint ?

- Mint est un dieu de la fertilité des tribus Amazighs de North Blue. Et comment je sais qu'elles venaient de North Blue ? Au Chendjit qu'elles portaient. C'est un tissu qu'on ne trouve que dans cette région. Comment je sais ce qu'elles désiraient ?
Il suffisait d'observer. Elles n'ont pas été gâtées par la nature, dans la quarantaine, venues seules dans un endroit pareil, il était évident qu'elles étaient venues prier pour ne pas finir seules ce qui leur restait de vie. Et la poupée que je leur ai vendue est censée avoir un fort pouvoir de fertilité conféré par le dieu. Un peu de bagout supplémentaire et l'affaire était dans la poche.
Servez-vous de vos yeux avant de raconter des inepties. Ai-je l'air d'un adorateur de Hebieso le dieu Yoruba de la foudre moi ? Et d'ailleurs, les Yorubas sont noirs de peau, pour votre information.
Enfin, bref, c'est quoi votre nom ?


Le marchand prit un moment avant de répondre, il était hébété à la fois par le débit de ce monologue et la quantité d'informations que Loth avait réussi à saisir en quelques coups d'œil. Il se devait de tirer parti de cette rencontre providentielle pour apprendre comment vendre plus efficacement.

- Appelez-moi Harseis.

- Bien Harseis, vous allez me servir de guide jusqu'à la fin de ce je compte faire ici et je vous paierais des 80 000 restants en plus de quelque cours de marketing. Après ça, je vous garantis que vous pourrez vendre de la musique à un sourd.

- Vraiment ?

- Je n'ai qu'une parole, mais plusieurs langues, acheva-il en pensée.

- Ça marche. Harseis, troisième du nom, est à votre service. Où voulez-vous aller ? Je connais Boru Bodur comme ma poche.

- Dans l'allée des embrumes.


*
* *


Loin du quartier des brocantes, loin du centre-ville grouillant de monde, dans une bâtisse qui servait autrefois de siège à une obscure religion, des gens se réunissaient. Ils étaient tous drapés de long manteaux qui cachaient la majeure partie de leurs visages. La plus part d'entre eux formaient un cercle parfait. Le seul individu à l'extérieur du cercle récitait des versets chantants à un rythme effréné qui semblait le plonger dans une sorte de transe. Ceux qui formaient le cercle quant à eux s'adonnaient à une danse étrange, se levant, s'agenouillant, se prosternant.

Une silhouette se détacha du cercle puis avança vers son milieu. Un homme autre individu s'y trouvait et comme eux, il était complètement encagoulés et vêtu de noir. Ce qui le distinguait de l'assemblée, c'étaient ses membres. Ses mains étaient attachées dans le dos, idem pour ses pieds. L'individu devait surement être bâillonné puis qu'il émettait des couinements de terreur à répétition.

La silhouette sortit une dague de sa manche puis prononça ses mots.

- Votre venue en ces lieux n'était dictée que par l'étoile de la mort qui avait déjà assombri votre devenir. Les astres vous ont jugé incapable de les servir et ont décrété votre arrêt de mort. Leur sentence est irrévocable.

Elle darda la dague qui s'enfonça profondément dans la poitrine du malheureux qui ne put hurler sa douleur. Le sang giclé des veines éclaboussa l'audience qui se prosternait déjà, fière d'avoir octroyé à cet individu, sa sanglante destinée.


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La stupeur se lut instantanément dans les yeux du couple.

"-Mais comment... Qu'est-ce que... C'est toi ?
-Ah... Euh... Ben..., Bah  tant pis. De toute façon, je pense que je voulais que tu le saches.

Sans l'aide du jeune couple, qui était occupé à hésiter, Takashi se releva et s'épousseta, puis se tourna vers les deux jeunes gens.

"-Vous pouvez m'expliquer, parce que là, je comprends rien à ce qui passe..
-Arf... Bon allez !. Vylcia se donna de petites gifles sur les joues pour se lancer, puis elle commença: Avec ses recherches et ses articles, Barkie s'est fait un certain nombre d'ennemis. Et en plus de ça, il a récemment commencé à m'ignorer de plus en plus, et à passer la nuit sur sa machine à écrire. J'en avais marre. J'avais l'impression que je n'existais plus pour lui. Et puis toute ces lettres de menaces qu'on recevait...
-Vous voulez que ce n'est pas vous ?
-Non, c'est moi qui ait émis l'idée que les deux soient reliés, mais sans plus...
-Dans tout les cas, je craignais pour mon enfant. J'avais juste envie qu'il puisse vivre sans avoir à craindre la pègre ou une secte d'assassins quelconque. Lorsque nous sommes allés dîner, la semaine dernière, j'ai prétexté un problème de femme, expliquant que les toilettes du restaurant ne me convenaient pas. J'ai alors foncé vers la maison. Une fois à l'intérieur, j'ai essayé d'enfoncer la porte, pour créer une preuve et j'y ai perdu un morceau de ma robe. Au moins je pouvais faire passer cela pour une effraction. J'ai ramassé le tissu, puis je suis allée cacher la machine à écrire. Mais, elle était plutôt lourde, et j'ai dû laisser tomber le tissu à ce moment-là. Je me suis changée en vitesse, et j'ai téléphonée au restaurant pour prévenir mon mari du cambriolage. J'ai prétextée que la porte était déjà enfoncée quand je suis arrivée, et puis j'étais énervée... Bref Il a trouvé le tissu, et j'espérais qu'il ferait le lien avec ma robe. Mais rien. J'ai essayé par tout les moyens de le mettre sur la voie, mais... J'ai alors décidée de provoquer le destin. Alors qu'on se disputait j'ai volontairement lancée un livre sur un des passants. Et vous connaissez la suite...
-Mais... Pourquoi ?
-Je vouais simplement que tu t'intéresses à nouveau à moi. Depuis que je suis enceinte, j'ai l'impression que tu m'ignores... C'est peut-être les hormones qui m'ont fait faire tout ça, mais..."

Barkie serra alors sa femme dans ses bras. Takashi en profita pour sortir de la pièce.

"-Je ne t'en veux pas. Tu aurais juste dû m'en parler plus tôt. Tu n'avais pas besoin de faire tout ça.
-Je suis vraiment... Désolée.
-C'est bon, c'est bon..."


Un moment plus tard, Takashi vit le jeune couple revenir.

"-Alors, pour la machine à écrire ?
-Tu as vraiment le sens des priorités, gamin...
-J'irais la chercher ce soir. Cependant... Je m'en veux d'avoir impliqué un inconnu dans tout ça.
-Oh, vous savez, c'est pas grave, il m'est déjà arrivé pir...
-Si jamais je peux rembourser ma "dette" d'une quelc...
-Euh, comment dire, ce serait possible d'avoir le gîte et le couvert, s'il vous plaît. Je ne vous demanderai pas la récompense, puisqu'il n'y avait a priori pas de danger...
-Alors on fait comme ça !

Après le repas, des patates et un peu de viande, Vylcia s'absenta quelques minutes, avant de revenir, en transportant la machine à écrire.

"-Chérie, tu es sûre ? Avec ta grossesse..."
Regard noir.
"-Ok, c'est bon..."
Vylcia sourit en posant la machine sur le bureau de Barkie. Elle souffla, avant de s'asseoir à table. Barkie et Takashi se levèrent pour aller voir la machine.

"-Si j'y tiens tant, c'est parce que c'est un trésor de famille. On n'en fait plus des comme ça. C'est une Mardiatt T-50. Elle doit bien avoir soixante-dix ans, au moins... Je vais enfin pouvoir reprendre mes travaux."
-Woah...

Dormant dans la chambre d'amis, Takashi passa une nuit plutôt agréable. Dormir dans un lit était en tout point mieux que dans un arbre. Durant la nuit, il rêva de Cassie, sa petite amie, avec la même scénario que cette journée, et Cassie et Takashi dans le rôle de Barkie et Vylcia. Il se réveilla totalement reposé le lendemain. Il devait être dix heures, et, après s'être étiré et préparé, il alla prendre le petit déjeuner dans la pièce principale. Il attrapa ensuite toutes ses affaires, les rangea  dans son sac, puis se dirigea vers la sortie. Prétextant travailler, Barkie n'accompagna pas Takashi pour lui dire au revoir. Au contraire de son mari, Vylcia vint lui dire au revoir. Et elle s'excusa également de l'avoir entraîné là dedans. Alors qu'il passait le seuil de la porte, Takashi sentit qu'il se passait quelque chose de bizarre. Vylcia aussi semblait l'avoir remarqué. Quelque chose n'était pas normal. Quelque chose clochait. Touts les deux remontèrent en vitesse vers le bureau de Barkie. Mais il était trop tard. Au moment où ils arrivèrent dans la pièce, un coup de feu retentit. Avant qu'ils n'aient eu le temps de réagir, l'assassin avait fui.
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- L'all..llée des em..em..brumes ? bégaya Harseis qui devint soudainement d'un blanc de lin.

- Un problème avec cet endroit ?

- Non, non, il n'y a pas un problème, il y a un million de problèmes avec cet endroit ! affirma-t-il d'un ton conspirateur mais ferme et apeuré.

C'est un endroit très mal famé. On parle de magie noire, de rites sataniques, de sacrifices... ajouta-t-il, presque inaudible.

- Super ! s'écria Loth comme si rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Je cherche un magasin de turbans nommé "Halte ! Hat, Hâte !". Allons-y, vous voulez toujours que je vous apprenne à convaincre les clients non ?

Harseis fit contre mauvaise fortune bon cœur. Dans son cœur semblait se livrer une féroce bataille entre la trouille que lui inspirait l'allée des embrumes et son désir d'être aussi bon vendeur que Loth, synonymes de millions à coup sûr. Une fois sa décision que l'argent vaille la peine de prendre des risques prise, il s'arma d'un wakizashi avant de faire signe à Loth à le suivre.
L'allée des embrumes, il y arrivèrent un quart d'heure plus tard et Loth comprit pourquoi il inspirait la crainte à son guide. C'était une immense avenue commerçante, qui se situait sous les catacombes de la ville. Il en émanait une odeur de quelque chose en décomposition. Les boutiques, les étables qui s'alignaient là étaient miteuses, faiblement éclairées, exposant des articles aux multiples facettes. Poisons, cranes humains, momies de saints, soutanes ensanglantées d'un grand conquérant, pattes de lapins, animaux exotiques et sous-alimentés destinés au sacrifice...
Les gens qui se pressaient dans l'allée convenaient parfaitement au lieu. Loth crut même se trouver dans une foire aux miracles, tant tous ceux qu'ils voyaient semblaient trimbaler une infirmité. Bossus, paraplégiques, lépreux, aveugles, clochards atteints d'une toux sanguinolente; ils semblaient tous à l'article de la mort mais étaient d'autant plus inquiétants et menaçants.

Harseis se rapprocha de Loth, ses mains bien enfouies dans son manteau où sa dague était à portée de main. Loth quant à lui observait tout ceci avec une curiosité enfantine sans toute fois baisser sa garde. Il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, malgré les centaines de paires d'yeux qui les dévisageaient d'un air avide. Peut-être étaient-ils un peu trop propres pour cet endroit.
La boutique "Halte ! Hat, Hâte !", ils la trouvèrent au bout de l'allée, entre un vendeur de médicaments douteux et une vendeuse de cheveux de toutes les espèces intelligentes. L’échoppe était assez "correcte" du point de vue de Loth. Pas immense mais surchargée d'articles, principalement des couvre-chefs de toutes sortes, allant des Ouchankas aux chapeaux de pailles et aux bérets en passant par des Imam Sarik, des kippas ou encore des Kokochniks.
Loth trouva que ce commerce n'avait pas sa place dans un endroit aussi sordide que l'allée des embrumes mais devina qu'il devait y avoir anguille sous roche.

Le gérant, une minuscule créature barbue et noire d'un mètre-cinquante enveloppée dans un complet trop serré pour lui, serpenta entre les étagères et se dirigea vers eux de sa démarche de canard. Quand il leur adressa la parole, ce fut d'une voix trop grave pour un individu de sa carrure. Il avait aussi tendance à rouler des "r" et à accentuer les "e".

- Welcome à Halte ! Hat, Hâte ! Tous ce que vous désirreuw en matièrrreuw de hat, nous l'avons. Je suis Tyson, votrreuw vendeurrr

- Ce que je désire, répondit Loth en baissant la voix, c'est un ruban Touareg modèle Swift & John. Êtes-vous Mr Nobody ?

Tyson devint, durant l'espace d'une seconde, aussi blême et émacié que l'était Harseis quand il apprit où Loth désirait se rendre. Il reprit des couleurs tout aussi soudainement, sourit légèrement puis leur fit signe de le suivre d'un coup de tête. Ils s'aventurèrent dans la boutique, vers le fond où ils passèrent à quatre pattes par une porte dérobée sous une étagère. Une pièce exiguë et mal éclairée se trouvait là, assez grande pour permettre à 4 adultes de tenir debout épaule contre épaule. Une petite table dans un angle comptait pour seul mobilier et elle croulait sous des coupures de journaux, de livres, et des notes manuscrites.

- Qui êteuw vous ? demanda-t-il d'une voix pas du tout ravie.
D'ailleurs il les tenait en joue avec un révolver ce qui arracha un haut-le-coeur à Harseis.

- Je suis un moine Servite, je suis à la recherche de Donatel, répondit Loth parfaitement calme, sans cure de l'arme.  

- Donatel... Donatel. Tous les moines Serrrviteuw sont aussi insensés que lui ? Il s'est assis sur son propre glaive !

- Comment ça ?

- Je lui avais bien dit de rentreuw chez lui, de fuirreuw cette îleuw ! La morrt de Keisuke Bunda n'est qu'uneuw star dans une constellation !

- Ça veut dire quoi ce charabia ? intervint Harseis qui semblait avoir retrouvé l'usage de la parole.

- Une aiguilleuw dans une meuleuw de foin ! Il n'est pas le first, il ne sera pas le last ! À cette heure, ce pauvreuw Barkie a déjà dû passer de vie à trrépas. C'est une horrible machination, ils sont puissants, très puissants. S'attaquer à eux... de la folie... ferriez mieux de partir !

Loth le regarda fixement en redressant ses lunettes; il semblait au bord de l'hystérie, il marmonnait dans sa barbe, plus pour lui-même que pour eux. Loth n'arrivait pas à deviner si c'étaient là les symptômes d'une grande vie en solitaire ou d'une peur réelle.
Clac !

- Hé ! Pourquoi tu lui as donné un coup de pied ?! s'alarma-t-il après que le coup en ciseau de Loth eut envoyé Tyson contre la paroi en argile au bas de laquelle il s'affala comme un vieux chiffon.

- Pour qu'il reprenne ses esprits, répondit-il placidement. J'ai besoin de lui calme et posé. Et puis, ça ne va pas bien à un agent du Cipher Pol de paniquer comme ça.

- Oui, merci, ça m'a calmé, marmonna Tyson en se massant la tête. Vous avez devineuw ? J'ai passé trop de temps en infiltration. Si j'avais su que le number Six du CP c'était ça...

- De qui parliez-vous ? Qui a tué Keisuké Bunda ? Vers qui s'est dirigé Donatel ?

- Ils sont puissants, très puissants. Ils se font appeler Le Comité. Je sais seulement que c'est un groupe d'hommeuw d'affairreuw.

- De la mafia ? Ils ont tué Bunda ?

- Oui mais c'est plus compliqué que ça je pense. D'après mes renseignements, c'est un petit groupe de business man et business woman qui ont décidé de s'allier pour s'entraider. Ils exercent tous dans différents domaines et donc ne se font pas concurrrence. Ils ont mis sur pied un réseau complexe de malverrsation, de blanchiment d'arrgent et bien sûrr de meurtreuw.

- Comment les trouver ?

-  On ne les trouveuw pas, eux vous trouvent et jamais deux fois.

- Allez ! Donnez-moi quelque chose, une piste. Donatel est peut-être capturé là. Un homme de main ? Un bourreau ?

- Ils soustraiteuw leurs assassinats avec la Cabale. Mais se serrait de la folie que de vous diriger vers eux, ils sont pires que leurs employeurs  et...

Il s'arrêta tout à coup de parler, un den den mushi épinglé au mur (que n'avait pas remarqué Loth) se mit à étinceler des yeux puis parla d'une voix profonde : « Il y a un ver dans la pomme. »
Tyson agit rapidement, appuya sur la bascule qui ouvrait la trappe et sortit côté magasin. Il invita Loth et Harseis à le suivre et les mena vers une autre porte cachée qui donnait sur une ruelle, toujours dans l'allée des embrumes. Du côté d'où ils étaient arrivés, des bruits de pas précipités raisonnaient.

- C'est eux, partez avant qu'ils ne vous trouvent ! C'est moi qu'ils veulent. Allez-vous en !

- Je peux rester pour vous aider, je sais me défen...

- Non, je me débrouillerais. Vous aveuw d'autres prioriteuw. Je vous souhaiteuw de retrouver Donatel en vie. Allez ! Trouveuw Barkie, c'est un chercheur en théologie, c'est la prochaine cible du Comité. Il habite en ville basse, il écrit des articles dans le Weekly Faith.
Go go go !


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