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Prescription et crispation

Tu connais l'histoire du con qui dit non ? Idem. C'est bien pour ça que j'ai demandé en arrivant dans le patelin. Au premier venu, à peu de chose près. Oui parce que forcément, avant de me soucier du pourquoi du comment, d'y porter un quelconque intérêt... il a bien sûr fallu que l'interrogation me vienne d'abord à l'esprit, et ensuite me titille le bout de la langue.
Alors voilà ! Comme à mon habitude, aussitôt descendu d'un bâteau m'amenant sur la terre ferme, je me fais siffler dès que j'ai foulé leur sol, visiblement réservé aux passagers "normaux". La même rengaine chaque fois, quoi. Les gens ont vraiment une dent contre la transpiration et l'overdose de graisse, c'est affolant !
Ah non mince ! Peut-être bien que c'est à cause de mon monokini ? Oups alors.

Enfin bref. Plutôt que de m'empêtrer dans un énième scandale pour ma défense, je préfère laisser couler. Bon d'accord, dans les deux sens du terme, héhé ! Évidemment. Puis, une fois éloigné des manifestants d'usage, je m'engage dans la rue principale de ce charmant petit village. Un chemin assez large capable de stocker pas mal de gens sur sa largeur.
En tout cas, tant que moi j'ai la place pour passer, c'est l'essentiel. Les autres après, ils ont de toute façon tendance à s'écarter naturellement. Un peu comme si leur vie en dépendait. Allez savoir ? Peut-être qu'ils ont peur de finir dans mon gros estomac, mouarf !

Mais revenons à nos moutons. Il y a toujours un certain délai, le temps de prendre la température, se mettre dans l'ambiance, visiter et découvrir tout ce qui est propre à la région. Sauf que là, je n'ai pas eu le temps de me pencher dessus, car bien vite, autre chose me tape dans l'oeil.
Des affiches "Wanted" sont agrafées un peu partout sur les murs des maisons et des boutiques. Au bout de trois ou quatre, j'ai bien sûr commencé à faire tourner mes neurones. Mais tout ce que j'arrive à en déduire, c'est que ces autochtones doivent vraiment avoir un souci.

_ Jamais, ô grand jamais, j'aurais l'idée de spammer la même connerie tous les deux mètres dans un même coin !

Oups, j'ai pensé tout haut. Et pour ça, on me dévisage pendant un instant.

Alors, c'est quoi le délire du coin ? En temps normal, je peux comprendre que si une petite fille perdait son chat, elle nous gaverait certainement dans ce style-là. Cependant, ça n'a pas l'air d'être le cas, puisqu'on peut y distinguer clairement la sale tronche d'un être humain imprimée sur le papier.
Un porté disparu alors ? Mouais bof... avec une prime sur la tête, en même temps... si ça ne chlingue pas le vilain pirate à plein nez, c'est que je ne m'y connais vraiment pas sur le sujet.
Ou alors dernière option, les villageois sont trop cons ou feignants pour penser à virer les pubs ? Et résultat, ça aura fini par s'accumuler au fil des jours et des semaines, si ce n'est carrément pas des années ! Ou justement à l'inverse, les mecs cherchent peut-être à commémorer telle journée spéciale, et ce serait la faute de ce saligaud de sauvageon, à telle l'époque ?

Bizarre, bizarre. Je crois en fin de compte qu'il serait plus judicieux de demander à un vieux de la vieille d'ici, l'envers du décor à toute cette affaire. Tout simplement. Encore faut-il qu'on veuille bien répondre à un gros Sumo aussi grand et aussi énorme, cela va de soi.

_ Suis-je bête ! Pensé-je de nouveau tout haut. J'ai toujours de quoi les persuader de me dire la vérité, de toute manière... si besoin.

Un petit frisson au torse me chatouille, et ça me donne envie de poser gratos pour une petite danse de l'épaule. À l'improviste. Comme ça en prime, ça secoue tout ce qui pendouille où-vous-savez.
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- Grml. Bord'l.

Peut être mille pauvre berrys en poche, les cheveux dégoulinants d'eau salée, les vêtements imbibés et ayant pris un certain poids, une ombre au visage crispé et agacé avance le long d'un chemin devenant boue à chacun de ses pas. Les barques, décidément, c'est une catastrophe pour les marins de toutes les mers... N'ayant pas l'argent pour se payer une embarcation digne de ce nom, ou même une petite virée à bord d'un navire marchand, le bon vieux Kevan s'est retrouvé à naviguer par ses propres moyens... Mais situons notre petit périple. Cela fait un an qu'il s'est libéré de sa condition d'esclave, autant dire qu'il a récupéré, depuis. Toutefois, sa rage est toujours présente. Le fait est qu'on n'oublie pas tout ça comme ça. Quand on est enchaîné, si on gueule, on se fait fouetter, mais quand on est dehors, quand on gueule, il se passe rien. Au mieux, on peut mettre des gnons. Conclusion, maintenant qu'il est libre, il ne se prive pas pour dire ce qu'il pense, quelqu'en soit les conséquences.
Maintenant que vous savez un peu ce qu'il est à ce moment-là et quand ça se passe, je vous laisse admirer la marche pleine de jurons d'un homme barbu aux cheveux en bataille. Enfin, au moins, il a des cheveux, m'voyez.

Evidemment, ça ne passe pas inaperçu, un hurluberlu pareil. Mais il semble que les habitants de ce village soient plus préoccupés par leur passé que par leur présent. En effet, placardé à tous les poteaux, murs, toutes les portes, fenêtres, et en fait, à chaque endroit placardable si je puis dire, on peut apercevoir une affiche. Une affiche avec une tête. Une affiche avec une tête et un nombre. Un peu comme... Un esclave, en fait. Sauf qu'il y a des noms avec des chiffres pour les innocents, et pour les coupables.  
Kevan étant de ceux qui ne juge pas trop vite et qui laisse le bénéfice du doute, il part du principe que notre bonne vieille bouille que l'on voit là est une bouille de gentil. Même si en fait, il a quand même sa petite idée. Parce que bon, ils ont l'air plutôt rancuniers, ici, c'est le type typique d'histoire glauque. Vous savez ? Le mec qui arrive, qui viole la fille du chef du village, et qui laisse un mot, tout en se barrant ni vu ni connu. Le type de vieux dégueulasse qui se fait arracher les parties si on le revoit. Et généralement, c'est le genre d'histoire qui reste.

Toujours à faire la gueule, Kevan avance en observant. Mais finalement, il est plus observé qu'observant. D'ailleurs, ce n'est peut être pas tant pour sa gueule et ses vêtements mouillés, qu'il est observé. C'est peut être plus POUR SA LANCE DE PLUS DE DEUX P*TAINS DE METRES ?

Le soleil étant à son zénith et la période de l'année étant assez favorable au séchage de vêtement, sa tunique s'est un peu déshydraté. Et ses cheveux, eux, il les a attaché, parce que c'est chiant, d'abord, et que les cheveux trempés dans du sel et en bordel, ça fait pas propre... Mais au-delà de ça, ça fait pirate. Et Helmet n'est pas un pirate, il est loin d'être un pirate. Mais pourquoi se soucier de ce qu'il est, puisque personne ne le connait ? L'avantage d'avoir été réduit en esclavage pendant une longue période, n'est ce pas ?
Et étant incognito, les portes de toutes les auberges restent ouvertes. Rentrant dans l'une d'elle au hasard, il s'y pose une trentaine de minute, le temps de prendre sa seule douche depuis des semaines. Puis repart. Lorsqu'on lui demande de payer, il se retourne en lançant l'un de ces regards. Vous savez, ces regards noirs ? Mais il s'en rend vite compte. Vous savez, parce qu'il faut s'en rendre compte. Mais se rendre compte de quoi ? Vous savez, il s'en rend bien compte, et vous aussi vous devriez. Se rendre compte de quoi...? Je viens de vous dire que vous savez, alors vous allez trouver. ACCOUCHE !
Ok, ok... Il se rend compte que c'est le regard qu'un pirate lance à un marchand, or, ses intentions ne sont pas de détrousser des pauvres et honnêtes personnes.

- Voilà pour vous.

Et ce sont ses derniers berrys qui partent dans la poche de celui qui vient d'avoir la peur de sa vie. Maintenant, il est prêt à quitter cette île, parce qu'il n'y a rien. Mis à part le fantôme d'un méchant bandit ayant fait quelque chose de sûrement odieux.

- Remarque, je peux peut-être y faire quelque chose.

Bien sûr qu'il n'allait pas partir sans faire ce qu'il fait d'habitude. Je vous l'ai déjà dit. Si Kevan pose pied sur l'île, il fera tout ce qu'il faut pour que lorsqu'il s'en va, les gens s'y sentent mieux que lorsqu'il est arrivé. Ayant l'intention d'interroger des gens, il crache dans la paume de sa main et rassemble tous ses cheveux en arrière. Il arbore maintenant une gueule d'ange avec laquelle personne ne peut lui refuser quoi que ce soit. Quoique. Finalement... Un cri retentit. Puis deux. Puis trois. Puis une multitude de beuglement résonnent à l'unisson, parfaitement en phase. Le regard curieux, presque content qu'il puisse faire quelque chose de sa journée, il se dirige vers l'épicentre de ces hurlements.


Dernière édition par Kevan Helmet le Mer 21 Jan 2015 - 12:44, édité 2 fois
    Après ce bref entracte, je me remets en route en évitant, autant que possible, le regard effaré de mon public environnant. Je peux déjà les entendre bougonner entre eux, sans doute en train de juger ma risible prestation. Enfin, je m'en tape. Au mieux, je finirai dans le pire-off de DALS, ça m'est égal.
    J'arrive ensuite sous peu devant une enseigne de magasin quelconque. En tout cas, je n'ai pas pris la peine de mater leur spécialité, quoi. Mais une fois à l'intérieur, ça ressemble à la boutique de souvenirs classique. Donc, des bibelots par-ci, des bibelots par-là... mouais bof !

    _ Hey ! Lancé-je tout de même gaiement.

    Là, ça passe ou ça casse.

    Pour tout dire, je me fais de nouveau reluquer de la tête aux pieds. Évidemment, le vieux proprio est au bord de la crise cardiaque. Non pas parce que je parais énorme et dégoulinant, hein. Mais parce que j'ai quasiment toutes les extrémités du corps qui se mettent à râcler ses étagères et autre mobilier dans la salle.
    Avec du bol, le papi doit déjà s'imaginer que je suis un voleur. Et genre, ma technique de larcins est basée sur mes bourrelets affamés.

    _ Hola, l'ami ! Ne me crève pas dans les pattes tout de suite, s'il te plait ! En vérité, j'en ai rien à battre de ta camelote. J'ai juste une ou deux questions à te poser, haha.

    Et hop, voilà ! Comme ça, mes intentions sont fixées. Le vieux bougre sait direct ce qui l'attend. Du moins, j'espère avoir été assez convaincant, hein. Je sais que j'ai un brin été rude, mais c'est voulu.
    En temps normal, au catch, je pars du principe que plus une baffe claque, plus elle marque. Ici, c'est à peu près dans le même goût. Mais verbalement, cela va de soi. Bah quoi ? Ça m'arrive de me retenir de taper les gens à tout bout de champ, voyons !

    Sur ce, deuxième étape enclenchée ! Il est temps de passer à l'interrogatoire, dès que je me suis suffisamment approché du gaillard derrière son comptoir. Lolilol quand même au moment où quelques mises en pli de mon bidon s'épanouissent sur le pupitre qui nous sépare. Pour embellir ce moment d'intimité, tout un tas de bruits dégueulasses résonnent comme une marmite d'un sorcier, sur le feu, avec de l'ébullition mystérieuse et dérangeante.

    _ Je suis nouveau ici, je viens d'arriver. Et déjà une drôle de vos coutumes m'échappe. Pourquoi vous faites autant la promo d'un sale type dehors, dans la rue ? Il a vraiment pas été sage ou c'est les habitants qui en font juste tout un foin ?

    Mon interlocuteur déglutit direct, et pas sûr que ce soit la faute à mon gabarit extrême cette fois-ci. Puis il cherche ses mots avant de me faire son speech hésitant. D'ailleurs, c'est long... et incompréhensible.

    _ Ouais ? Ouais... ouais ! Ponctué-je ses foutus débuts de phrases d'extra-terrestre, impatient de savoir la moitié de la moitié de ce qu'il sait.

    Tatatam ? Eh bah non ! On est finalement interrompu par un autre client dans mon dos. Je ne l'avais pourtant pas aperçu en pénétrant dans la baraque tout à l'heure. Vient-il d'arriver ou était-il caché pour se choper un article ?

    Quoi qu'il en soit, quand je me retourne un peu trop vite, ce nouveau perturbateur hérite d'une belle averse visqueuse sur la tête. La flaque bien crade se répand jusqu'à ses chaussures, histoire de ne pas faire les choses à moitié. Alors par réflexe, je m'excuse aussitôt en le brossant ici et là, mais ça reste exagéré au final. Du coup, tout ce que j'arrive à réaliser sur mon sujet, c'est de le tremper toujours plus.
    Le mec prend peur, me baragouine diverses injures, et se recule pour tenter de se nettoyer lui-même. En rebroussant chemin à reculon vers la sortie, comme par hasard ? Probablement pour se sécher plus vite au soleil, on va dire.

    Le commerçant et moi assistons donc à un rapide strip-tease où l'autre finit par dévoiler malencontreusement son identité.

    _ Désolé encore, réponds-je d'abord connement, pas au courant du binz.

    Mais maintenant que l'étranger a ôté son chapeau, ses lunettes de soleil, son foulard, et même sa veste... il y a comme un air de déjà-vu. Ce ne serait pas...?

    Dans tous les cas, le vieillard, lui, s'est décroché la mâchoire jusque par-terre. Si ça continue comme ça, ses yeux ne devraient pas tarder à gicler de ses orbites.
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    - Mh ?

    Marchant rêveur dans les rues du village devenant de plus en plus agité à mesure que le temps passe et que les cris retentissent, Kevan est vite interrogé par la traînée de poussière qui plane au dessus des habitations quelques centaines de mètres plus loin. Etrangement, les hurlements viennent aussi de là-bas. La trainée de poussière se rapprochant, le regard du révolutionnaire change. Devenu méfiant, il empoigne sa lance fermement, sans pour autant la retirer de son dos. Avançant à contre sens de tous les autres civils, Helmet se déplace difficilement. Mais lorsque l'occasion se présente, il attrape par le bras un homme plutôt maigre. Vous savez, un homme qui n'aura pas envie de lui causer plus de problème que ça pour un affront tel que l'attrapage de bras. Parce qu'un homme baraqué, si il lui avait cherché des crosses, la situation serait bien vite devenu compliqué, alors que là, un gars squelettique, bah, ça c*
    Gros gnon dans sa tronche. Bon.

    - Mais putain ! Je voulais juste vous poser une question...!

    - Lâchez-moi de suite, il arrive !

    - Mais qui !?

    - La raclure qui est sur toutes les affiches !

    Il le lâche aussi tôt qu'il entend ce qu'il veut entendre. Laissant encore le bénéfice du doute au petit poisson qui se dirige tout droit dans des filets, Kevan décide de ne pas sortir sa lance, mais de la gardée bien en main. Bien sûr, il sait qu'il n'a pas du faire quelque chose de joli, mais peut être qu'il a changé, peut être qu'il vit ici depuis quelques temps sans que personne ne l'ait remarqué, d'ailleurs. Ne connaissant aucunement les intentions de l'homme qui se rapproche peu à peu de lui, Helmet décide de laisser son sort à leur rencontre.
    Vous savez, parce qu'une mauvaise action n'en efface pas une bonne, mais qu'une bonne n'en efface pas une mauvaise non plus. Du coup, ce qui compte, c'est le maintenant, parce que si on commence à tergiverser cent cinquante ans sur le sort d'un gars qui a fait la girouette entre bien et mal toute sa vie, on va en avoir pour quelques temps. Du coup, ce qu'il faut savoir, c'est si il es*

    - TOI ! ESPECE DE... RHAAAA PUTAIN !

    - Eh ?

    Sans savoir ce qu'il se passe ni quoi en penser, Kevan trébuche. Avant cela, un type avait trébuché en lui rentrant dedans. Puis des gens se mettent à piétiner le révolutionnaire qui s'était fait tout beau tout propre. Merde alors... Mais alors qu'il se préoccupe plus des personnes qui lui donnent des coups de pieds que des jurons du gars qui vient de se ramasser à ses côtés, il remarque que l'intervalle de temps entre les coups diminue, et que les cris se transforment en murmures... Jettant un oeil autour de lui, il remarque que les gens ont formé un cercle autour des deux... Ou non, des trois personnes à terre... En effet, quelqu'un d'autre avait trébuché sur Helmet... Une jeune fille.. Toute mi...

    - TOUT LE MONDE LA FERME MAINTENANT.

    Et là, il vient de prendre la dite petite fille toute mignonne toute belle toute innocente en otage. Mais pas un otage du genre je l'attrape avec un flingue en ayant un regard effrayé. Non. Il la prend en otage, couteau sous la gorge avec un regard sérieux, énervé. Le mec, il rigole pas, et il ne stresse pas tant que ça. On en conclue bien vite qu'il s'est habitué aux situations de crises. Mais même si on peut sans doute être admiratif en vers cela, il est tout de même en train de menacer de trancher la gorge d'une gosse aux yeux tout mignons qui n'a toujours pas passé la dizaine d'année. Il recule tout en gardant la lame bien collée à la carotide de l'enfante. La foule recule avec lui, mais pas Kevan. Si il le suit, cela risquerait de le... Mettre en rogne ? Et un gars comme ça en rogne, ça fait des conneries.

    Vous vous souvenez, quand Kevan se disait qu'il fallait lui laisser le bénéfice du doute ? Ben là... Ca allait être compliqué. Il empoigne sa lance, tout en jetant un regard des plus accusateurs et furieux à l'olibrius qui vient de faire son apparition. Se relevant à l'aide de sa sagaie, il est maintenant tiraillé. Trois choix s'offrent à lui. Le premier serait de se rapprocher très vite et de tenter de lui trancher la gorge de façon fulgurante, la lance lui offrant un avantage d'allonge... Mais ce serait risqué. Il ne sait pas ce que l'autre dugenou vaut. Si il tente quelque chose et est surpris, ça en coûtera la vie de la jeune fille, et ça, il ne le permettra pas.

    - LAISSEZ MOI TRANQUILLE ET CA SE PASSERA BIEN.

    La deuxième possibilité serait de tenter de lui faire entendre raison, mais ses motivations sont claires et précises et son esprit ne vacillera pas. Du moins pas dans le bon sens. Le troisième choix possible, quant à lui semble faisable.

    - Lâche-la ! LÂCHE MA F* dit un vieil homme en approchant du dégénéré.

    Le cœur de toutes les personnes présentes ne fait qu'un tour. Le temps ralentit, puis s'arrête. Mâchoire tombante, yeux sortant des orbites, jambes qui tremblent. C'est ce qui caractérise actuellement les personnes présentes. Toutes arborent la même expression de visage, toutes semblent effectuer les mêmes mouvements, être dans le même état. Toutes ces personnes semblent unies dans la douleur et dans le choc que fut cet acte de violence... Mais qu'en est il de Kevan...?
    Kevan est...

    - RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

    Traversant l'air, traversant la foule, dans un sifflement presque sourd, la lance de Helmet vient s'encastrer avec violence dans le torse de l’assassin, du meurtrier, de cet abruti. Dents serrés, yeux ayant doublés de volumes et veines ressortant sur la totalité de son corps, ce que Kevan ressent, c'est de la rage. Et si on pouvait avoir des doutes là dessus, maintenant, on en est sûr. Approchant de l'hurluberlu en effectuant des pas plus énervés les uns que les autres - ce qui fait un vacarme monstre - il s'apprête à retirer sa lance de son corps convulsant. Attrapant avec violence la hampe de sa sagaie, il la retire sans respect pour l'homme qui se vide de son sang à ses pieds. Éclaboussant ses vêtements jusqu'à sa poitrine au passage, il n'en a que faire. Actuellement, ce qu'il veut, c'est le tuer encore, et encore. Il semble que ce n'est pas le moment de le faire chier. Mais...
      _ Promis, j'vous rembourserai, hein !

      C'est tout ce que j'ai pu dire à l'autre client trempé avant qu'il ne se tire en vitesse de la boutique.

      _ Bon, reprends-je désormais face au commerçant. Apparemment, il ne m'a pas cru.

      Mais le vieux n'a pas l'air de savoir se libérer de sa stupéfaction. Il reste coincé du visage. Tout son corps est paralysé aussi, en fait.

      J'agite alors une main devant ses yeux, mais il ne réagit pas tout de suite. Dois-je déjà tenter la manière forte ? En effet, dans mon arsenal de bourrelets, j'ai bien une méthode d'urgentiste qui pourrait s'avérer utile. Néanmoins, je risque aussi et surtout de déblayer toutes les étagères des environs, dans le feu de l'action.

      _ C'est lui ! Baragouine enfin le vendeur, dès qu'il a cru prédire que mon balcon avait le pouvoir de le dépouiller totalement.
      _ Keuah ?
      _ C'est lui ! C'est...
      _ Le mec sur l'affiche dans les rues, tu veux dire ?

      Il acquiesce, certainement toujours étreint par l'image de l'autre type. Heureusement, après quelques respirations profondes, il reprend des couleurs.

      _ Et donc ? C'est qui, ce con ? Il a tué plein de gens, c'est ça ? Toute ta famille peut-être, va savoir ?

      Mouais bof. Pas la meilleure réplique de soutien, j'avoue. Mais à vrai dire, j'attends surtout qu'il se grouille de me déballer tout le topo. Ça m'embêterait par exemple qu'il me claque dans les pattes pour n'importe quelle raison.

      _ Non. Il y a dix ans de cela, il a réussi à subtiliser pas mal d'argent à pas mal de monde de cette ville. Plusieurs millions !
      _ Hmm hmm, intéressant...
      _ Puis après avoir réussi à fuir, personne ne l'a jamais retrouvé ensuite. Il a donc disparu durant toute cette décénie. Mais nous, pendant ce temps, on s'est tous retrouvés sur la paille, et personne pour nous dédommager.
      _ Rhalala, satanée Marine, va ! Tous des feignasses.
      _ Alors tu imagines... en le voyant tout à coup ici, sans comprendre pourquoi il est de retour après tout ce temps, ça m'a fait un énorme choc.
      _ Ok je vois. Comme un pieu dans le coeur, quoi.

      Oups again ! J'ai vraiment un don pour soulager la tristesse des pauvres dépressifs, hein ? Non ? Quoiqu'il en soit, je lève ensuite mes pouces vers mon interlocuteur. Et avec un grand sourire.

      _ Si vous voulez, je vous le ramène.

      Le grand-père ne sait pas trop comment ni quoi me répondre. Il doit mettre ça sur le compte de ma fougue et de ma jeunesse de racaille de la té-ci. Alors qu'à l'inverse, moi je crois surtout être le plus balaise de toute cette ville.

      Ainsi, j'ai comme une sacrée envie d'aller filer le train de l'autre fugitif. Mais bon... sans déc', vous avez vraiment cru que c'était pour jouer au bon samaritain ? Que nenni ! Le vioc avait surtout parlé de fric. Alors avec du bol, si le voleur est si doué que ça, il n'a pas tout dépensé ou a depuis doublé, triplé -voire décuplé- ses gains !

      Du coup, plus question de traîner entre quatre murs plus longtemps. Il me faut rattraper ce fameux voleur au plus vite. C'est une chance que le ménage a déjà été fait dans la rue. Comme le fuyard a sans doute bousculé pas mal de monde lors de son échappée, il ne me reste plus qu'à suivre le chemin toujours ouvert. Et si, malheureusement, les badauds ne sont pas foutus de me remarquer au moment où je déboule, pareil à un éléphant en rut, c'est ballot pour eux.
      Certes, je suis imposant, je fais trembler le sol, mais si tous ces faiblards sont trop lents à la détente pour émerger d'une ou deux vilaines poussades de pauvre crétin, je n'y peux rien. Au mieux, ils pourront comparer avec de la vraie expulsion virile, une fois le passage forcé par mes soins.

      _ Aaah ! Nooon !! Hurlé-je, aussitôt arrivé en bout de parcours, craignant le pire.

      Là, changement radical de situation. Un nouveau genre de foule s'est accaparé la place. Le style témoins occulaires de scène de crime, quoi ! Et forcément, du haut de ma taille vertigineuse, je décrypte très vite le grave souci : ma cible est à terre, inerte, sanguinolente.

      J'avais d'abord prévu de me baisser vers ce quichon, histoire qu'il me dise où il a planqué tout son argent... dans un dernier souffle, sait-on jamais. Mais en vain. Le mec ne bronche vraiment plus. En revanche, également à ses côtés, il y a un homme qui ne me dit rien qui vaille.
      Allez savoir pourquoi ! Sa dégaine, sa tronche, sa manière de se planter dans le décor ? Bref, tous ces petits trucs qui l'excluent direct de la liste des innocents. Bon d'accord ! armé et rageux, ça m'a bien aussi aidé dans mon raisonnement.

      _ Mais pourquoi t'as fait ça !? M'emporté-je colérique et essoufflé, sur ce mystérieux lanceur de javelot. C'était ma proie, merde ! J'aurais pu devenir riche, j'suis sûr ! Et peut-être même que j't'en aurais filé un bout. Un tout petit, hein...

      J'ai chuchoté pour la fin de ma phrase, bien entendu. Il ne manquerait plus que toute la ville veuille également récupérer leur part perdue de l'époque. Encore que, bien au contraire, certains autochtones semblent plutôt ravis de cette expédition vers l'autre monde. Un enfoiré de gredin va direct passer par la case cimetière, en clair ! D'autres, par contre, trouvent que je leur sue un peu trop dessus... laule.

      _ Qui va me rembourser maintenant ? Rétorqué-je un chouïa moins grognon, mais avec une pointe de sournoiserie dans la voix. Toi, peut-être ? Mais est-ce que t'en as seulement les moyens ?

      Bref, j'ai besoin de me défouler les nerfs, quoi qu'il en soit. Et ce trouble-fête me semble tout indiqué pour devenir ma nouvelle cible. À moins que...? Et si tout le monde en profitait aussi ? Après tout, nous sommes tous réunis dans euh... la douleur et la perte d'une personne. Et aussi et surtout, chacun ici est susceptible de posséder un porte-monnaie, n'est-ce pas ? Hin hin hin !

      Et ça, j'achète ! Ainsi, va pour une tournée générale de moites bouées rotatives dans la bouche de tous ses messieurs-dames ! Ma technique de la Toupie Booblade déchaînée ne tarde donc pas à fouetter en masse la foule qui m'entoure.
      Tant qu'à faire, le vrai fautif aussi ? Bah oui, y'a pas photo, hein !
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      Casse-lui sa gueule, pète lui ses dents. Arrache lui la tête à c'lui là ! Fais lui manger l'bitume, fait lui avaler sa langue !
      Qu'est ce qu'il y a ?! Qu'est ce que tu comprends pas ?! T'en veux encore c'est ça ? T'en veux ?! Je sais que t'en veux ?!
      Alors lui, frappe le, sert en comme punching-ball ! Casse lui sa gueule, pète lui la jambe, fusil le, perce le, fais le saigner, fais le couiner, défonce le bordel !
      Transforme toi, laisse toi aller ! Devient un animal, une bête féroce, devient d'la dynamite qu'on vient d'allumer, j'sais que t'as envie de péter, alors pète mon gars pète ! Explose ! Vas-y !
      Prends toi pour une bouteille de gnôle balancée dans une cheminée, enflamme toi, brûle les avec ta rage, laisse toi aller... Vas-y...
      Qui en veux ? Parce qu'il va se lâcher le bonhomme, j'vous jure il va se lâcher ! Du moins, j'fais tout pour.

      Voilà la voix intérieur qui torture le révolutionnaire actuellement. Habituellement calme et n'arborant un regard pareil que lorsqu'il rencontre un utilisateur de fruit du démon, là, Kevan ne peut se retenir d'exprimer sa rage à travers son regard, à travers son allure, à travers sa démarche. Et cet hurluberlu que voilà, il n'arrive pas au bon moment. Semblant dénué de cœur ou de sens moral, il réclame, il clame, il demande, et c'est qu'on dirait presque qu'il mendie. Mais au fond, c'est de la déception. Et sa déception est telle qu'il se noie dans la violence.

      Reprenant peu à peu ses esprits, Kevan a l'occasion de revenir complètement à lui lorsqu'il est projeté au sol par... Par quelque chose de mou, quelque chose de flasque... Et, au-delà de ça : quelque chose d'humide. Souillé par la sueur de ce souillon, Helmet réalise. Il voit. Il observe. Sa rage était trop grande pour qu'il s'en rende compte, mais il n'avait pas observé, il n'avait pas regardé, il n'avait même pas pris la peine de voir. Mais...

      Cette personne est...

      Cette personne est monstrueusement énorme.
      Un amas de gras, un amas de manque de sex-appeal. Un amas de... Mais merde alors, serait il dénué de toute forme de dignité ?
      Mais Kevan ne réagit pas... Pour sûr, il est impressionné par la carrure de l'olibrius, mais il n'est pas dégoûté. Il n'est pas dégoûté, mais ça le fait rire. Beaucoup. L'existence même d'une personne telle que celle-ci est une blague à ses yeux.

      - Si vous voulez vous battre, vous vous battrez contre moi. Mais frapper ces gens dans le même temps n'était pas utile. A moins que votre masse corporelle ne vous permet pas de ne cibler qu'une seule personne, hinhin.

      Sur ces mots, Kevan tente de le frapper avec la hampe de sa lance, mais celle-ci s'enfonce dans la graisse proéminente de l'hurluberlu. Il réalise alors que si le bonhomme veut se battre, il ne faut pas y aller de main morte avec lui. Il change alors de stratégie. Faisant un bond sur le côté, il tente d'attaquer directement à... Là où il lui semble que c'est l'endroit qu'une nuque doit être à l'aide du tranchant de sa sagaie.
      Balançant son arme horizontalement dans le prolongement de son bras, il ne s'agit là que d'un test. Il ne connait pas le niveau de son adversaire, et cette attaque va l'aider à être fixer.

      Touchera, touchera pas ? S'enfoncera, s'enfoncera pas ? Tranchera, tranchera pas ?
        Toujours aussi expéditive et efficace, je ne peux que me féliciter de ma célèbre technique. Tout le monde alentour n'a pu que succomber face à ma toute puissance.

        _ Mouhahaha ! Me vanté-je devant la tableau créé.

        Quoique... le gars à la lance ne perd pas de temps à lézarder dans le décor, contrairement aux autres faiblards. Peut-être justement parce que lui n'est pas du même bas niveau. Et après tout, quand on y pense, pour avoir le cran d'aller touiller sa longue cuillère pointue dans le corps d'un pauvre fuyard, en public, j'estime qu'il faut tout de même posséder une bourse pleine. Eh non, il n'est pas question d'argent pour cette fois !

        Sur ce, le bourreau pouffe de rire, à son tour. Au début, ça m'intrigue un chouïa. Je me dis qu'il doit se foutre de ma gueule. Pourtant, qu'est-ce qu'il y a de mal à se balader en slip, quand on ne peut pas porter autre chose pour diverses raisons... de taille et d'inondation ? Ou alors, c'est parce qu'il a apprécié de se faire chatouiller par une paire de mamelles. Allez savoir...
        Enfin qu'importe ! Comme un filet gélatineux finit de lui dégouliner le long de la joue, j'essaie de lui expliquer par un simple geste qu'il lui en reste encore un peu à nettoyer. Bien sûr, tout en lui rendant le sourire.

        _ Quoi ? Râlé-je néanmoins aussitôt, la grimace tirée.

        Le mec ose insinuer que si j'ai bourriné précédemment pour un prix de groupe, c'est parce que j'ai encore des progrès à faire. Quel culot ! Mais une porte ouverte pour y goûter à nouveau, on dirait bien aussi, héhé.

        _ Détrompe-toi, le corrigé-je en reprenant mon sérieux. À cause de tes conneries, je n'ai plus aucune chance de remporter le gros lot. Alors j'ai envisagé la possibilité de me servir dans les poches des autres... une fois que je t'aurai refait le portrait.

        Là, j'ai voulu faire craquer mes phalanges pour la frime, mais mon physique avantageux ne me le permet pas aussi bien qu'espéré. Résultat, mes mains glissantes provoquent surtout un bruit de ventouse, façon débouche-chiottes.

        De plus, mon interlocuteur profite de cet appel à la castagne pour me baffer le premier. En tout cas, chercher à. Heureusement que j'ai senti le sale coup venir, car pas sûr que si j'avais des cheveux, je les aurais gardé intacts. Ainsi, à la place, j'ai de justesse le réflexe de me laisser choir sur les fesses. Bouing, que ça fait sur le sol !

        _ Kamik'Ass !

        Et hop ! Tandis que mon agresseur termine de fouetter dans le vide avec sa longue perche tranchante juste au-dessus de mon crâne chauve, moi je n'ai plus qu'à le réceptionner en position assise.

        C'est très rapide car le décollage est ensuite imminent. Alors je dois me grouiller à le saisir dans la foulée, afin qu'il puisse profiter de son envol dans les airs, à mes côtés. Puis dès que nous arrivons au point culminant de cette technique, j'ai à peine la demi-seconde pour me tater de la meilleure stratégie à adopter. En gros, soit je m'écrase avec lui, ce qui aurait pour effet de l'encastrer profondément dans le sol. Soit je le projette d'abord violemment par terre, et je prie pour que ma force, combinée à la gravité, s'en charge pour un autre projet très excitant : celui de l'aplatir justement, une fois que mes deux cent cinquante kilos l'auront écrabouillé à pleine vitesse !

        Bref, c'est tellement trop tentant que je ne peux que me soumettre à ce second choix, en fin de compte. Conclusion...

        _ Qu'on en finisse ! Crié-je pour m'encourager dans mon exploit de bondisseur.

        Et boum ! Tout s'enchaîne très vite. Je balance donc ma victime vers la rue, et je la suis de près. Plus que quelques centimètres de suspense à gravir, et on ne pourra même plus habiller son cadavre pour cause de squelette réduit à néant. Ou alors, juste avec un sous-vêtement.
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        OH P**** DE M**** P***** IL VA S'ECRASEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER !

        Non. Ce n'est pas dans cette mentalité que Helmet est actuellement. Non. Il est serein. Tout à fait serein. Il a tout à fait conscience qu'il se rapproche dangereusement du sol et ce, nez en avant. Mais paniquer serait ouvrir la voie à une multitude de nuages embrouillant son esprit lucide. Et il ne peut se résoudre à ça. Alors quoi ? Alors quoi !?

        Parce qu'il est serein, mais pas nous, pas eux, pas vous, vous ne pouvez pas ! Regardez le, regardez le ! De dix, de cent mètres, regardez son corps se projeter vers le chemin de terre ! Mais ce n'est pas tout ! Ce n'est pas ce qui est censé être inquiétant. Parce qu'autant une chute, un être exceptionnel peut y survivre ! Mais ce qui suit, regardez ce qui suit, comprenez ce qui suit ! REGARDEZ LA-BAS, VOUS NE POUVEZ PAS LE LOUPER ! REGARDEZ LE ! Cet amas de graisse considérable, grandiose, impressionnant, intimidant, magistral, mais pas que ! Le bonhomme est aussi colossal, considérable, corpulent, énorme, formidable, gros, monumental !

        Et c'est ce que je viens de vous décrire qui suit le vengeur de la petite fille dans sa chute ! Il le suit ! Et lorsque l'impact du lancier au sol soulève une tempête de poussière et provoque une onde de choc autour de lui, tout de suite après, ce même corps imposant disparaît dans ce nuage poudreux. Inapte à assister à la scène de n'importe quel point d'observation excepté celui des deux protagonistes, je ne peux vous décrire qu'une seule chose. Un énorme vacarme retentit. Un vacarme suivi de craquèlement. Ceux du sol s'éventrant sous l'heurt de la masse multiplié par l'accélération du bonhomme ! Çà et là, la foule s'excite, des gens sont piétinés, des centenaires sont bousculés, mais lorsque le nuage retombe à terre, il n'y a plus l'ombre d'un pecnot à cent mètres à la ronde.

        Et devant vous ne reste que deux personnes. L'une est assise, l'autre est allongée. L'une est au-dessus, l'autre est en dessous. Mais pas totalement. Il avait eu le temps de se décaler. Sentant le coup venir, il avait essayé d'agir le plus rapidement possible. D'un roulement, il s'est décalé d'une largeur d'épaule. Mais ce ne fut pas assez. Le vilain rongé par l'avarice s'était écrasé sur la cheville du révolutionnaire. Et je vais vous dire une chose. Tout au long de sa vie, toute sorte de gens ont hurlé, crié sur Helmet. Que ce soit des marins, des pirates ou des dictateurs. La personne qu'il avait entendu le plus crié - mais je vous mentirais si je vous disais qu'il s'en souvient - était sa mère. Suivi par lui-même. Mais là. Là, maintenant, en ce moment précis. Son cri est tellement intense qu'il dépasse de loin tous ceux qu'il eut entendu auparavant. Glaçant le sang de tous les habitants de l'île entière, faisant frémir les écailles de tous les poissons des environs, son cri de douleur est d'une telle horreur, d'une telle tragédie que le visage haineux de n'importe qui se transformerait en visage compréhensif, empathique.

        Mais.

        Non.

        Quoi ?

        Hein ?

        Meeeeeeeeeerde.

        Qu'est ce que ? Hein ? Son... Quoi !? Ses yeux clos s'ouvrent d'un coup. Sa bouche se ferme peu à peu. Son visage dirigé vers le ciel se redresse jusqu'à ce qu'il croise le regard de son adversaire. Et là... Un sourire s'affiche sur son visage. Un grand sourire. Un sourire plus terrifiant encore que le cri préalablement hurlé. Cela dure un quart de seconde.
        Et il lui faut un autre quart de seconde pour empoigner sa lance et envoyer sa hampe dans le pif de son opposant. Touché.
        Suffisant pour qu'il roule de sorte à dégager la cheville de Helmet, le but est atteint. Ce que personne ne sait, et que personne ne sent, c'est que le révolutionnaire hurlait réellement de douleur. La cheville est disloquée. Se relevant difficilement à l'aide de sa sagaie, il arrive désormais sur ses pattes. Sans laisser le temps de rien à personne, il avance d'un bond. De sa bouche, un seul mot.

        - Zuho.

        Il s'approche avec célérité de son imposant ennemi, puis balance ses bras d'avant en arrière et de gauche à droite, pour à la fois donner de l'allonge à sa lance et tenter de faucher son ennemi. Pour tout vous dire, ce n'est qu'une tentative sans conviction pour jauger les réflexes et les capacités de l'ennemi.
        Parce qu'il l'a compris, ce combat va devoir être pris au sérieux. Très au sérieux.
          Patatra ! Atomisation de la zone réalisée avec succès. Le sol a tremblé, de vilaines fissures sont apparues, et les témoins sont dépassés par les événements. Et bien sûr, pour couronner le tout, je suis paré pour galoper sur mon tout nouveau cheval. Hudada !
          Bon d'accord, je dois attendre que le brouillard créé par la déflagration se dissipe, pour constater que ma cible a survécu en fin de compte. Seul un de ses pieds aura morflé, à vrai dire. Petit chanceux, va ! Lot de consolation tout de même, en hurlant à la mort et à défaut de fêler quelques carreaux et autres vitrines, il a forcément dû se péter un ou deux membres qui faisaient sa virilité, je parie.
          J'aurais aimé que ça puisse aussi réveillé un mort... mais en vain.

          Dans mon for intérieur, je grogne tout de même. J'espérais vraiment l'encastrer et l'aplatir beaucoup plus profond. Au moins dans les six pieds sous terre, quoi ! Ça aurait pu être pas mal. Là, maintenant, le gaillard s'en tire juste avec une jambe d'appui à ranger au placard. Quoique... Qu'il soit gaucher ou droitier, puis-je déjà en déduire que le combat touche bientôt à sa fin ? Pour n'avoir encore jamais rencontré d'adversaire sachant bien cogner à cloche-pied, je présume alors que le pauvre bougre peut déjà commencer à faire ses prières.

          Manque de bol, au moment où j'éclate de rire à cette idée, je me reçois très vite un coup de sa queue de billard dans ma poire. Et pouf ! À peine ai-je le temps de cracher une infime gerbe de sang des narines, que l'éclopé est déjà redressé sur ses quilles. Ma foi, il tient bien, on dirait. Ou alors c'est une manière de ne pas s'avouer vaincu trop vite.
          Qu'à cela ne tienne ! Il y a bien un temps où son heure sonnera... sous mes prochains coups, de préférence.

          _ Tu t'en sors bien, j'avou... ouille !

          Grrr ! En attendant que cette fameuse heure sonne, le mec est déjà pressé de me renvoyer la pareille. Résultat, aussitôt c'est mon tour de revenir debout, que je déguste de nouveau d'une seconde mandale.

          Ou plutôt, pour être exact, d'une béquille dans les rotules. Le saligaud me balaie carrément comme une vulgaire balle de golf sur le green ! Heureusement, je ne m'envole pas pour autant, hein. Mais je fléchis à la renverse, avant de m'étaler sur le dos complètement.
          Cependant, en plus de ruminer de cette bassesse, je ne me relève pas tout de suite cette fois-ci. À portée de main, une précédente accidentée de la route gise toujours au sol. J'en profite alors pour la palper rapidos, mais je ne trouve rien dans ses poches. Pas de fric, en tout cas !

          Sur ce, je décide donc de revenir dans la partie, au garde-à-vous ou pas loin, via une roulade arrière de clown de cirque. Ce satané professionnel du bâton va regretter de s'être inscrit à des cours de majorette ! Puis consacrant d'abord quelques secondes à me dépoussiérer le dos tant bien que mal, je me mets ensuite à dévisager l'autre racaille, regard mi-diabolique, mi-interrogateur.

          _ Finalement, je vais peut-être modifier quelque peu ta sentence. Tu as l'air d'en redemander encore, contrairement à tous ces ploucs qui préfèrent rester coucher. Alors pour savourer ce duel, pourquoi ne pas y aller un peu plus mollo ? Mieux faire durer... pour mieux prendre son pied, haha !

          Puf puf puf, Prendre son pied... blagounette, en cadeau bonus.

          _ Home Sweat Home ! Reprends-je plus sérieux et ferme, dès que la rigolade n'a plus lieu d'exister.

          En effet, si monsieur a une canne, moi je possède un long ruban giga trempé à la sueur autour de ma taille. Coussi-coussa, il arrive que je m'en serve pour exprimer tout mon talent de violent dresseur pokémon. Au fouet improvisé, en l'occurrence.

          De ce fait, si on part du principe que je suis trop lent, mais que mon cobaye n'est plus en mesure de gambader comme un lapinou, alors il y a probablement encore moyen de lui cavaler après tout de même, à coups de cravache vigoureuse. Comme ça, la distance que je ne parcours pas, c'est mon arme de Félindra humide qui se chargera du reste.
          Sur ce, shlak ! Shlak ! Shlak ! Une fois ma ceinture saisie en main, pareil à un lasso, je n'ai plus qu'à fouetter mon rival avec. Tôt ou tard, je suis persuadé qu'il sera bien trop usé de se la jouer gros balaise à tout bout de champ.

          Et quand cette aubaine en or me sourira, je ne manquerai pas de lui dire "viens voir dans mon gras si j'y suis !". Boarf... la version longue et française de ma technique du Hot Dog, bien entendu. Mais ça, chut encore !
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          Non content de devoir réaliser que le combat semble voué à s'éterniser au vu de la force brute de son adversaire, le lancier réalise alors qu'il ne peut pas gagner par de simple coup de lames, balayettes et autres enfantillages.
          Pour parvenir à ses fins, le meilleur moyen est la ruse. Mais pour ruser, il faut savoir observer. Profitant donc de la chute de son adversaire pour jeter un vif coup d’œil autour de lui, il ne trouve rien qui puisse l'aider réellement. Autour des deux combattants, la ville est déserte. Seul le sifflement du vent sableux est audible. Pas un chat renversant une poubelle, pas une vieille dame confondant un violeur avec un rat.

          Par terre, deux corps gisent, délaissés de tous. Enfin. L'un se doit de l'être, l'autre ne le mérite pas. Cette fillette ne le mérite pas. Et elle mérite encore moins ça. Oui oui. Le Lancier l'a vu la tripoter. Il l'a vu. Mais il ne dit rien. Il attend. Parce que cet air de déception dans le regard de son adversaire lui donne envie de le dire avec impact. Et pour se faire, il doit attendre. Alors il attend.

          Le silence accablant est bien vite brisé par le bruit des bourrelets s'entrechoquant tout en envoyant valdinguer tout autour de lui de petites gouttelettes à des gros torrents de sueur qui dégouline sur l'ensemble de son corps imposant.

          Enfin. Là, le silence est perturbé, mais c'est rattrapable. Parce qu'on s'y habitue vite, aux sons dégueulasses et à la vision infâme du bonhomme. Par contre, lorsqu'il sort une vanne comme celle-ci… Là… Non…

          Le révolutionnaire plisse les yeux, sa bouche devient droite comme une ligne. Son menton remonte jusqu'à former un pli. Un visage inexpressif. Quoiqu'on peut y décerner de la déception et de la pitié.

          Alors que Kevan est toujours dépité par ce que son opposant vient de lui balancer en pleine poire, il revient à ses esprits lorsqu'un ruban imbibé de la transpiration de toute une vie se dirige avec célérité vers lui. Il esquive le premier coup d'un bond en arrière. Mais le deuxième est… disons… plus compliqué à esquiver. Alors qu'il veut effectuer un pas sur le côté, cela lui est impossible. Sa cheville décroche. Elle part en vrille. Le ruban est de plus en plus proche. L'idée lumineuse qu'il a alors fait briller sa tête et ses yeux virent au jaune éblouissant. Il se sert de sa lance comme d'une canne pour se déplacer d'un pas. Mais… Ce n'est pas suffisant. Le ruban s'enroule autour de ses bras et de son torse à la fois.

          - Et merde…

          Impossible de se dégager.

          - Bon, après tout, tout est bon dans le cochon.
            Nous voilà quasiment au même niveau, vitesse de déplacement parlant. Moi je suis lourd, lui est éclopé. Ainsi, comme prévu, mes coups de ceinture visqueuse ne se privent pas de l'asperger, à défaut de le cogner de manière précise à chaque fois.
            C'est qu'il reste tout de même encore assez souple des autres articulations, le petit malin ! Mais bien sûr, sans sa longue tige de randonnée, ça ferait longtemps que tout son corps se serait mis à rougir.
            Oups ! Je crois pourtant qu'à un moment donné, dans un élan de générosité ou de prétention, mon arme extensible a également trouvé le moyen de gifler l'autre cadavre. Boarf ! Il ne m'en tiendra plus rigueur, de toute façon.

            _ Petit, petit, petit ! Fredonné-je sinon parfois.

            Pour me donner du coeur à l'ouvrage, ou en guise de moquerie envers l'handicapé de service.

            Jusqu'à ce que... gotcha ! Mon long ruban finit par s'enrouler autour de Kevan. C'est parfait. Il va pouvoir enfin changer de registre, afin de s'adonner à la danse d'un poisson qui se tortillerait hors de l'eau. Du moins, pendant à peine quelques secondes, car j'ai bien l'intention de ramener ma prise vers ma grosse bedaine. Et le plus vite sera le mieux.
            De plus, à cause de sa condition physique pas mal compliquée, profitons de son déséquilibre pour en rajouter une énième couche. En effet, le mec tient déjà difficilement debout, et à présent, il ne peut plus trop se débattre... alors si en prime, on vient ensuite l'agglutiner dans un amas de chair ultra dodue et chaleureuse !

            _ Mouhahaha ! Tu es à moi ! Paré pour le calinou ?

            J'ai bien ri. Comme un rapace qui tomberait sur un morceau de viande, au bout de plusieurs jours de privation. Tu vois le genre ? Le Saint Graal, quoi ! Euh... du pain béni !

            _ Hot Dog !

            Ayé ! C'est parti. La technique est lancée. J'attire donc d'un coup sec ma victime à moitié mais solidement momifiée, et une fois que les premiers membres de son anatomie me font comprendre que mes bourrelets du ventre ne peuvent que leur exprimer tout leur amour, le tout est embourbé et se fait avaler... croquer, je dirais même plus !

            Et forcément ? Crraaak ! Car oui, le but de l'attaque est bel et bien de broyer tout ce qui aurait le malheur de rester emprisonné un peu trop là-dedans. Avec un coup de maestro pareil, même Jean Claude Vandamme peut remballer son coup de la noisette qu'il casse vous-savez-où !
            Après quoi, puisque mon ôtage est au plus près, pourquoi ne pas se permettre aussi de lui fouiller ses poches ? Qui sait s'il ne planque pas des choses intéressantes, voire tout bonnement de l'argent. Il doit me rembourser coûte que coûte... ça, ça ne change pas !

            _ Alors, voyons voir... où est-ce que tu planques tous tes Berrys, mon pote ?

            J'essaie de me grouiller, parce que le bougre souffre mais ne tient vraiment pas en place. Et puis j'ai desserré logiquement mon long ruban. Heureusement que ma sueur l'emmaillote toujours un peu... en quelque sorte.

            Par contre, est-ce que j'ai le temps de trouver du magot qui rapporte ? Peut-être de la coke, des capotes, ou euh... bien d'autres choses, quoi !
            Dans la précipitation, en tout cas, je ne pense déjà plus à ses possibles ripostes... à part peut-être s'il veut me pincer les joues comme lorsqu'on veut gentiment punir un gosse. Gouzi gouzi !


            /hrp: vala, j'te donne carte blanche. ^^ tu peux déchirer ce que tu veux... enfin tout, sauf mon slip, lol. Razz
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            Des halètements. Il halète. Attention. A ne pas confondre. Guros Tas ne l'allaite pas. Kevan halète. Difficulté à respirer, angoisse montante, stress grimpant, mais pas que. Sentiment d'être écrasé, obstrué, contraint. Sentiment d'être oppressé, et ce sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Du moins, c'est ce que l'on voit de l'extérieur. Tentons de regarder à l'intérieur du Pirate. Oui. En son for intérieur. Oui. Regardons. Pourquoi vous arrêtez de lire ? Pourquoi vous allez aux toilettes ? Non, revenez ! Allez là, j'écris pour vous, pas pour des prunes ! Sauf si vous avez mangé un drôle de fruit du démon. Heh. Le fruit des fruits, ça donnerait qu… Ouah merde, je me perds.

            Revenons à l'intérieur de Gura. Rha, arrêtez de vous plaindre, hein ! C'est comme ça, on y peut rien. Ca pue la sueur, ça glisse comme sur une patinoire que l'on aurait en plus graissé de toutes parts. Putain que c'est infâme. Une caméra que l'on enfoncerait dans les entrailles de quelqu'un filerait la même gerbe. Le même dégoût. La même vision. C'est d'un…

            - OH MON DIEU C'EST HORRIBLE ! PUTAIN PERSONNE N'AURAIT PU IMAGINE CE QU'IL Y A LA DEDANS !

            Et il reste quelques quinze secondes à se débattre dedans, jusqu'à e qu'il se rende compte que… Sa lance est toujours dans sa main, tout ce qu'il a à faire, c'est d'effectuer quelques trous çà et là, histoire qu'il le lâche et qu'il n'ait plus envie de l'absorber. Jamais. JAMAIS.

            - C'est l'heure de passer à la caisse, et malheureusement pour toi, c'est pas au nombre, c'est au poids ! Durarararara !

            Et Kevan se met en quête de bouger son poignet de haut en bas, de droite à gauche, histoire que ça fasse effet. Des coups de bâtons, des coups de tranchants, ça tape un peu aléatoirement, mais l'idéal c'est qu'il soit libéré de son emprise. Et ça ne tarde pas. Guros Tas grogne fort, et la pression est de plus en plus suportable. Jusqu'à ce qu'il puisse se dégager et reculer. Il s'en est sorti de peux, l'air était rare là-bas, mais plus que ça, la pression des bourrelets lui a cassé une côte ou deux au passage.

            - Grml.
            T'es plutôt bon, toi. Mais j'ai l'impression que ce combat nous apportera plus de problèmes qu'autre chose. On finira tous les deux mal en point, toi tu ne te feras pas remboursé dans tous les cas et moi…


            - Kyaaaaaaaaaaaaaaaaah !

            Woh putain ! Une femme s'étant cachée.

            - SI JAMAIS VOUS PARLEZ DE CE QU'IL S'EST PASSE LORSQUE J'ETAIS A L'INTERIEUR DE LUI, CELA RISQUE DE MAL SE PASSER ENTRE NOUS ! JE VOUS PREVIENS !

            Un soupir plus tard…

            - Alors, quelle est l'utilité de se battre ? Qui plus est, il y a bien d'autres moyens de se remplir les poches. Des habitants d'un petit village ne les remplira qu'un court laps de temps, mais… Une base marine offrant des récompenses aux chasseurs de primes, ça, ça en possède.
            Pourquoi t'irait pas chercher les crosses à des gens de ta taille… Mh… Odieux personnage gras dont je ne connais pas le nom ?
              _ Han ! Oh oui... euh non, pas là ! Aaargh !

              Kevan n'est vraiment pas prêt à changer de bord, qu'on se le dise ! J'y ai pourtant cru l'espace d'une fraction de seconde, mais c'est sans doute parce que le coquinou m'a chatouillé je-ne-sais où... et à vrai dire, je ne veux peut-être pas le savoir non plus. Ahem !

              Quoi qu'il en soit, il se bat comme un beau diable. Et bientôt, j'ai d'ailleurs droit à sa satanée fourche satanique. Ou quelque chose du genre, on dira. Voilà qu'il me charcute quelques mises en pli dans la bataille, et j'en mettrai ma main à couper qu'il adore ça. Remarque ! Pas loin... car j'y perds deux ou trois bourrelets dans le feu de l'action. Ceci expliquant donc cela.
              Lot de consolation peut-être ? Ça fait parfois du bien de pisser autre chose que de la transpiration. Quoique, si c'est pour me voir me vider de tout mon sang, non merci ! Ça me fait déjà un sacré choc de pressentir que j'ai apparemment perdu tout ça de graisse !
              Bah si ! J'ai horreur des comptes pas ronds, alors je me vois mal annoncer plus tard à mes adversaires que je ne pèse plus que deux cent quarante sept kilos trois quart, par exemple !

              Bref, tandis que je m'apitoie sur mon sort à cause de ma blessure bien baveuse et écarlate, une donzelle ne tarde pas à me bouziller les tympans lorsqu'elle se met à gueuler. Au début, je ne sais pas ce qui lui prend. Je penche bien sûr très vite pour mes propres trous parsemant ma carcasse, mais il s'avère qu'on a d'yeux que pour l'autre énergumène : Kevan et sa tête de vainqueur ! Si si, le mec est paré pour un dîner de cons, là.
              Mon regard le parcourt alors bientôt de la tête aux pieds, et effectivement, il a quelque chose de... compromettant à exhiber, dirait-on. Meuh si ! Tu connais l'histoire de la gonzesse au T-shirt mouillé, ou celle qui chante à la sortie d'une piscine ? Sabrina, ouais exact ! Pour ce cas-ci, ma sueur qui lui dégouline dessus lui donne vraiment l'impression d'être passé à la douche ou au karsher... pour ne pas mentionner autre chose de plus visqueux.
              Je suis obligé de me marrer. Rire étouffé, hein. Ça m'aide aussi à oublier quelque peu mes douleurs, je suppose.

              D'autant plus que le saligaud ose menacer la foule avec de graves conséquences à la clé, mouarf ! Et me faire la morale juste après. Cherchez l'erreur !

              _ Et toi ? Ce fric, on dirait que t'en aurais vraiment besoin aussi. Pour acheter le silence de quelques commères, haha ! Va savoir...

              Dans tous les cas, je suis évidemment en désaccord avec ce mec... ce tueur, qui plus est ! Au moins, en ce qui me concerne, je prenais juste le fric et je taillais la route direct. En somme, la justice aurait toujours pu chercher à cavaler après le vrai voleur de ces gens.
              Qu'en pense la foule, au fait ? Kevan est-il un héros parce qu'il est le seul à avoir bougé sa rondelle, dès qu'il a supprimé l'autre balaise des larcins ? Contrairement à la Marine qui, elle, n'a visiblement pas bougé le petit doigt en temps voulu.

              Néanmoins, la notoriété apporte du bon aussi, en quelque sorte. Donc si ce Kevan veut que je crie mon nom sur tous les toits, ça doit pouvoir se négocier facilement, sans clause particulière.

              _ Tu veux savoir comment je m'appelle ? Me vanté-je avec de la prétention, malgré mes blessures me faisant grimacer le contraire. Moi, c'est Gura ! Et sache que voler un petit village, plus un petit village, un autre, et encore un autre... ça peut vite devenir un beau petit pactole, tu ne crois pas ?

              Voilà, c'est dit ! Vrai ou faux que j'en arrive prochainement à de pareilles extrémités ? C'est encore en pourparlers dans ma cervelle, j'avoue. Par contre, dans l'esprit des autres ploucs environnants, s'il y a moyen d'en faire déglutir une bonne moitié, je ne dis pas non.

              _ Mais j'y pense... rétorqué-je un brin moqueur et le sourire carnassier. Et sur ta tombe, tu veux qu'on inscrive quel nom, toi, haha ?

              Ma technique du Hot Dog n'apportera plus rien. Et mon Kamik'Ass est probablement trop prévisible, à présent. Je pourrais bien sûr encore l'asperger de transpiration, mais vu la couche qu'il a déjà emmagasiné... il y a fort à parier que sa condition physique soit dorénavant réduite à néant. En prime, si son squelette a méchamment morflé plus tôt, comment pourrait-il envisager de prendre la tangente ? Via aquaplaning, mouarf ?

              Résultat, j'en déduis qu'une classique attaque tournoyante devrait donc suffire à finir le ménage. Sur ce, si mon rival colle toujours autant dans ma mélasse, mes orteils ont tôt fait de prendre plaisir à sautiller gaiement jusqu'à leur cible.

              _ Toupie Booblade ! Invoqué-je avec passion, tandis que mes plaies repeignent les environs en rouge.

              Puis, mes vrilles furieuses et dévastatrices s'exécutent et s'enchaînent sur un rythme électrique, endiablé, d'aliénation. Tatatam !
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              Gura, hein ?
              Inconnu au bataillon. Par contre, y en a un qui s'en souviendra, de ce Gura. Après s'être fait fouetter, écrabouiller et au passage recouvrir de transpiration, il est évident qu'oublier cet hurluberlu sera une tâche plus difficile encore que de détruire Marie-Joie. Mais alors que Helmet pense avoir fait réfléchir le bonhomme avec sa proposition de trêve, voilà qu'il n'en est rien. N'en ayant que faire, il effectue la première technique qu'il ait montré aujourd'hui. Dans un déhanché frénétique, ses bouts de gras sanguinolents et ruisselants de transpiration se prennent à une danse incontrôlable dans le but de fouetter le partisan de la révolution avec véhémence. Mais elle est autrement moins puissante que la première fois. Plus lent, moins violent, l'adversaire de Kevan parvient avec difficulté à viser juste. Héhé, non j'déconne. Il ne vise pas, son but est de frapper tout ce qu'il y a autour, alors voilà, hein. Tout comme lui, Helmet est affaibli et ne peut se déplacer librement à cause de sa cheville en piteux état. Mais il n'empêche qu'il peut contrer les attaques, puisque les esquiver est peine perdue. Alors à chaque bourrelet qui s'aventure trop proche de lui, sa lance tente de trouver le chemin de celui-ci, histoire de l'arracher à son propriétaire.

              Mais c'est foutrement compliqué ! Ca bouge dans tous les sens ! Même si il essaie d'en trancher un, il doit s'occuper de celui qui arrive de l'autre côté ! Bon dieu ! Du coup, tout ce qu'il peut faire, c'est les repousser à l'aide du bois, parce que si la lame reste coincée ou si il est ralenti pour une quelconque raison, il sera contraint de se prendre la poignée d'amour suivante ! Et putain que ça fait mal !
              Sauf qu'à force d'attendre, il ne se passera rien, et il ne pourra jamais prendre l'avantage. Alors prendre une décision maintenant est capital. C'est alors qu'une bouée arrive sur sa gauche, mais une autre arrive de la gauche à quelques centièmes de secondes près. Il tourne sur lui-même. Du coup, la suivante est un peu plus haute que celle-ci. Et l'angle d'attaque différent.

              - Niman.

              Kevan se met instantanément en posture accroupie, en position de parade, la jambe gauche allongée devant lui, la droite pliée, sur laquelle il s'accroupi. En position très stable grâce à sa jambe dépliée, il est aussi au maximum protégé, puisque cette posture lui permet de contrer des attaques venant de presque n'importe où. Dans cette position, il esquivera la seconde bouée, mais sera obligé de contrer la première. Le combat rapproché n'est pas son fort, mais il n'y a pas grand chose à faire. Il ne va quand même pas lui demander aimablement d'arrêter le lynchage à coup d'gras, ça fait pas sérieux.

              Ca y est.

              Il arrive.

              Ce bourrelet imbibé de rouge clair.

              Ses yeux se plissent. Ses mains se serrent autour du bois de sa lance. Puis, sans changer de position, il tranche verticalement le bout de gras qui arrive, et celui d'après passe juste au dessus de lui. Mais, un bout d'Gura pouvant en cacher un autre, c'est le drame.

              Il est projeté en arrière, au loin, accumulant la terre dans son dos. Putain, il l'a pas vu venir celui-ci. Et ça fait mal. En pleine pomme. La partie droite de son visage est irritée, un peu brûlée, mais au-delà de ça, elle est couverte de sueur et de sang qui ne viennent pas de lui. Et c'est écœurant, lorsque l'on sait de qui cela vient.

              Serrant les dents d'agacement, il se relève doucement en appuyant sa main gauche contre le sol tout en gardant sa lance dans sa main droite. Genou contre terre, il est prêt à se relever si l'autre veut en découdre, mais, ce qu'il venait de perdre lui permet il réellement de continuer ? Dans le doute...

              - Mon nom est Kevan. Kevan Helmet. Et si tu veux continuer ce combat, alors tu dois te préparer à en crever.
                _ Merde ! Qu'est-ce qui m'arrive ?

                Après avoir valsé comme une princesse, c'est mon rival que j'ai fait valser. Hors du dance-floor, bien sûr.
                Rien de plus facile ! Les hommes sont tous les mêmes, n'est-ce pas ? Il suffit de leur montrer nos charmes afin qu'ils mordent à l'hameçon... et paf ! On leur tape dans l'oeil illico. Bon d'accord, au sens littéral du terme, en ce qui me concerne, hein.

                Malheureusement, ma joie est de courte durée, puisque ma vue se trouble tout à coup. Et pas qu'un peu, par-dessus le marché ! Ça part en live, crescendo.
                L'action a été rapide, et il faut bien avouer que lorsque j'exécute mon tango, l'objectif est quand même de baffer le plus fort et le plus vite possible. En somme, le monde qui me tourne autour parait vraiment se dissiper pendant mes vrilles.
                Résultat, je découvre seulement dans la seconde, et avec horreur, que ma cible a eu le temps de me trancher comme un morceau de viande. Le genre d'entaille impossible à réaliser si on est trop souple du poignet, quoi !

                Conclusion, Kevan est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Sauf qu'avec tout le sang que j'ai déversé dernièrement, auquel on ajoute désormais cette nouvelle et profonde crevasse dans l'abdomen, je l'ai un peu beaucoup dans l'os.

                _ Même pas mal ! Fais-je tout de même, pour rassurer mes fans.

                En fait, ils sont surtout dépassés par les événements, je crois. Toute cette violence a refermé le clapet de pas mal de monde. Et à côté de ça, mes tympans ont également droit à l'éternel refrain des femelles choristes, au bord de la crise cardiaque.
                Oups ! Ou alors, c'est tout ce sang qui a giclé sur leurs baraques. Ils doivent déjà s'imaginer que ce sera dur à gratter toute la saleté.

                C'est ensuite à ce moment que mon vilain agresseur sort sa tête des décombres, et revient de nouveau sur le champ de bataille. Soi-disant toujours plus badass que jamais, mais dans un état tout aussi déplorable que le mien.
                Je titube alors longuement pour tenter de tenir debout et bien droit, tout en me palpant les différentes plaies sanguinolentes ici et là... moi aussi, pour revenir dans la partie, cela va de soi !

                _ Ouais ! Tu l'as dit, mec ! Prépare-toi à en crever... parce que s'il faut me creuser une tombe... à moi... soit je rentrerai pas dedans, soit tu te pèteras la colonne vertébrale avant d'avoir fini.

                Fier de ma feinte de racaille, j'ai envie de rire. Mais à la place, je tousse de douleur. Je crachote même un peu de liquide couleur rubis. Pas sûr que ça brille pour en devenir riche, par contre.

                Puis, enfin de compte, splotch ! Piteusement. Non seulement je m'écroule parce que je n'ai plus assez d'énergie pour camper au garde-à-vous face à l'ennemi. Mais en prime, je me répands sur le cadavre du fameux arnaqueur tué plus tôt. Ce même gars qui avait su extorquer tout le fric des pauvres villageois naïfs, et revenu pour une raison inconnue.
                Va savoir... il a peut-être cru que les gens l'avaient oublié avec le temps, ou par prescription. Quoiqu'il en soit, ne comptez pas sur moi pour faire parler un mort ! À la rigueur, l'idée du bouche à bouche aurait du succès, cependant c'est non, niet, nada !

                _ Alors mon salaud ? Où t'as caché tous les Berrys !? Parle, allez !

                Bah quoi ? Je profite de fouiller le cobaye que j'ai sous la main. Normal, n'est-ce pas ? En revanche, pour ce qui est de la réplique, j'espère, sans doute à tort et à travers, que le défunt ne l'est pas tout à fait. En quelque sorte, je me dis que ça me donnera peut-être bonne conscience aux yeux des témoins.

                Et dans un second temps, peut-être que le vrai coupable de ce meurtre croira aussi que sa lance n'est pas plus mortelle qu'une fléchette à ventouse. Bref, j'essaie de gagner du rab, quoi. À moins que Kevan est le genre de type qui trucide aussi dans le dos ?
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                Kevan n'entend pas bien les mots prononcés par Gura. On partira du principe que c'est la faute à la distance entre les deux combattant, mais d'aucuns savent que ses tympans sifflent. Sifflent une mélodie étrange. Une mélodie chaotique, qui attaquera bientôt sa matière grise. On attend quelques secondes et le voilà qui se tient la tête de sa main gauche. Ouaip, ça résonne hein ? M'enfin. Tant pis, heh. Voilà qu'il tente de faire le dur. Il lui jette un de ces regards. Un de ces regards qu'on voit, dans les films.

                - You'talking to me ?! You'talking to me ?

                Non, il n'a pas réellement dit ça, mais ça semble approprié, non ? Vous voyez ce regard de psychopathe énervé ? Il baisse un peu la tête, fronce les sourcils juste comme il faut, et lève les yeux vers bout d'Gura. Putain qu'il fait peur, j'vous assure. Mais avant qu'il puisse s'élancer, l'imposant colosse de graisse qui se trouve devant lui s'écroule sur le foutu voleur de tout à l'heure. Si il n'est pas mort, maintenant il l'est. Y a pas trop place à respirer là-dessous, faut dire. Et Kevan le sait. D'où le regard maintenant transformé en regard plein d'empathie. Ouaip. D'empathie. Il vient de buter le type, mais il est quand même compatissant lorsqu'il se fait écrabouiller comme de la pâte à crêpe par son adversaire. C'est là qu'il devient difficile de faire un choix. Qu'est ce qu'il faut faire ? Le tuer ? Sans doute. C'est quand même une enflure de premier cri, et le tuer ne fera que rendre ce monde meilleur. Alors, qu'est ce que tu vas décider, Helmet ? Une bonne action ne suffit pas à racheter un passé de débauche et de perversité. Toutefois, dois-t-il lui laisser le bénéfice du doute ? Il ne sait pas. A-t-il réellement le droit de l'achever...?

                *Pfah, qu'est ce que je m'emmerde, évidemment qu'il doit crever, la liste d'innocents qu'il a pillé, volé, violé et humilié doit s'étendre tout autour du globe, il le mérite.*

                Kevan retourne sa lance, lame vers le bas, pour achever son adversaire. Il n'est maintenant qu'à un ou deux mètres de son opposant. Il est omnibulé par celui-ci. Il le fusille du regard. Un regard légèrement moins creepy que tout à l'heure pour l'autre type, mais un regard qui en ferait frémir plus d'un tout de même. Mais encore une fois. Il est omnibulé par son ennemi. Il ne... Eh.. et voilà. Putain. Et c'est parti. Roh, non ? Il va pas... Ah, si. Il a. Merde alors. Sa cheville est partie en vrille. Déséquilibré et dans l'impossibilité de rétablir sa jambe, il met tout son poids dans sa lance pour équilibrer, mais la lame se plante dans la terre, et la tempe de Helmet vient s'écraser contre la hampe de sa lance. Le choc est sec, violent. Là, c'est plus que sonné qu'il est.

                Mais il est toujours déterminé. Il relance son regard qui fait peur. Et il fait peur. J'vous assure. Il fait peur. Non, en fait c'est ridicule. Un léger strabisme rend la scène inappropriée et totalement improbable. Il essaie aussi d'avancer vers son adversaire, mais il peine à mettre un pied devant l'autre. Ses jambes partent en cacahuète à chaque pas.

                On croirait voir une sorte de danse aberrante que l'on ne peut sortir que lorsqu'on est sous acide. Et puis ce mouvement de bras, c'est quoi ? Il chasse les étoiles ? A moins que ce ne soit des animaux volants imaginaires ? Ouaip, c'est ce qu'il fait. Foutre dieu, il chasse la chauve souris radioactive qu'existe pas. Finalement, le dernier fouettage de Gura couplé à sa cheville en vrac et à ce qu'il vient d'arriver, ça donne un résultat pas fameux.

                Mais il arrive toujour... Eh merde... Non j'arrête. J'veux pas raconter cette histoire. Non j'veux pas. C'est trop honteux. C'est un minable, un abruti... Regardez le glisser sur cette flaque de sueur/sang... Regardez le ! Regardez le tourner de l'oeil maintenant... Et regardez sa tête s'écraser le nez en prem's entre les fesses flasques de Gura... Regardez le... Regardez le bien... Bon dieu...

                Merde, eh, ils se sont vraiment évanouis tous les deux dans cette position ?