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Il faut sauver le Costa Bravo !



Monsieur Bradstone ? demanda un révolutionnaire

C'est moi-même. lui répondis-je

Tenez, une lettre de la hiérarchie adressée directement à vous. indiqua-t-il en me tendant la lettre

Merci bien mon brave. lui lançai-je

Je pris la lettre qui me semblait banale que j'ouvris délicatement. Je dépliai le papier sur lequel on pouvait lire

« Bonjour à vous Monsieur Bradstone,

Désolé de ne pas pouvoir vous honorer de ma présence aujourd'hui, les raisons étant ce qu'elles sont, il n'est pas dans votre intérêt d'en savoir davantage.

Si je vous écris, c'est pour vous adresser une requête de Freeman en personne. Comme vous le savez sans doute, l'un de nos plus précieux éléments à savoir Costa Bravo, est maintenu enfermé dans le quartier général de la marine. Nous souhaitions donc que vous alliez sur place afin de découvrir l'emplacement de sa cellule et éventuellement de le libérer.

Au cas où vous vous demanderiez pourquoi vous et pas un autre, disons que nous avons eu vent de vos capacités et que celles-ci s'avéreraient indispensables à l'accomplissement de cette mission.

Vous mission donc, si vous l'acceptez, est de vous introduire dans le QG de la marine, de découvrir l'emplacement de la cellule de Costa Bravo et de tout faire pour le libérer. Pour des raisons pratiques et pour éviter de perdre une grande partie de nos hommes, nous vous envoyons seul dans un premier temps, mais ne vous inquiétez pas, un allié de choix sera là pour vous épauler durant votre quête.

Concernant la logistique, nous vous avons prêté une embarcation discrète pour que vous puissiez arriver et repartir discrètement.

Vous n'êtes pas obligé d'accepter cette mission, mais vos efforts seront récompensés.

Cordialement,


R. »


Je ne savais pas trop comment réagir à cette mission. Il s'agissait d'une mission de la plus haute importance, mais d'un autre côté, je ne me sentais pas taillé pour la tâche que l'on demandait. Autant je me débrouillais bien dans tout ce qui concerne la discrétion et le pistage, de l'autre, je me disais que je n'étais pas un combattant né. Comment je pouvais m'en sortir dans le cas où les choses tourneraient mal.

Si j'avais pu survivre à l'assaut de la marine sur l'île aux esclaves, c'est uniquement parce que mon fruit m'avait pu permettre de semer mes poursuivants. En y repensant, je me demande bien ce qu'est devenu Ivan de Cimetiero... On m'affirma quelques jours après que personne dans la révolution n'avait eu la moindre nouvelle de lui. Je me demandais bien ce qu'il était devenu, en espérant qu'il n'était pas mort, car après tout, c'était un homme fort sympathique.

Je ne pouvais donc refuser cette proposition par pure question de morale. Comment la marine avait été au courant de nos actions alors que personne n'avait lâché le morceau ? Il s'agissait là encore d'une question sans réponse.

Dans l'immédiat ce qui m'importait était le présent dans lequel Freeman en personne m'avait assigné une quête. Je ne pouvais donc refuser cette proposition par pure question de morale. Je savais que la vie d'un homme était en jeu, je ne pouvais donc pas me permettre de passer à côté sans quoi je l'aurais toute ma vie sur la conscience. J'étais donc contraint d'accepter en me disant qu'il s'agissait peut-être de l'une de mes dernières missions de révolutionnaire. Je me disais que j'avais vécu de belles aventures, même si pour moi ce n'était juste que le début dans cette corporation.

Je pliai donc la lettre afin de la remettre à sa place avant de prendre la poudre d'escampette direction le QG d''East Blue qui était à quelques jours de ma destination actuelle.

**
*

Un coup à gauche, un coup à droite, cette alternance me donnait le mal de mer. Je ne pensais pas que ce navire me donnerait autant la nausée. Je savais bien que la houle était forte dans les blues, mais j'avais pris l'habitude. Pourtant, ce n'était sans compter sur ce bateau de pêche qui avait l'air de ne pas tenir la route. Je me demandais bien comment j'avais pu faire pour atteindre ma destination.

Je m'étais arrêté à un bon kilomètre de l'île en me disant que je ne pouvais pas avancer davantage, faute de quoi ma couverture serait caduque. Je me mis donc à marcher sur l'eau afin de me diriger tranquillement vers le QG. J'avais découvert avec le temps les capacités de ce fruit ma foi, fort puissant. Pour moi, il s'agissait du meilleur fruit possible. Parfaitement taillé pour l'observation et la discrétion, me permettant de fuir les situations désagréables, je me disais que celui-ci serait mon meilleur allié ce soir.

J'avançais donc dans l'obscurité, malgré les lueurs du QG de la marine, qui indiquait que tout le monde ne dormait pas encore. Il devait être plus de 23 heures... D'habitude, je me focalise sur le soleil pour connaître l'heure, mais malheureusement il était comme qui dirait absent. Je marchais donc sur l'eau comme un certain prophète l'avais fait longtemps avant moi, quand tout d'un coup un des bruits se faisait sentir au niveau de l'eau. Je pris donc mon bâton pour taper l'eau, mais sans succès. J'enchainai une nouvelle fois, mais la même réponse. J'entrepris donc mon périple quand un énorme poisson sauta en face de moi. La peur au ventre, je me mis à courir le plus vite possible en direction de la paroi rocheuse du QG. Après un bon sprint, je me mis donc à escalader le mur qui me semblait plutôt élevé. Le poisson tenta de m'attraper une fois et abandonna vite l'idée ne voyant que cela ne marcherait pas. Je mis donc de bonnes minutes pour atteindre le haut du mur, essentiellement parce que je voulais prendre mon temps pour ne pas me faire prendre.

Une fois en haut, je levai ma tête afin de regarder si personne n'était là. Voyant que personne n'était sur cette partie de la muraille, je grimpai donc pour me retrouver sur un vrai sol, enfin un toit. Je regardais autour de moi et constatai qu'il n'y avait que quelques marines sur le toit, principalement à côté des canons disséminés de part et d'autre de la muraille. Ils avaient les yeux rivés sur la côte, ce qui me permit de m'asseoir quelques instants. Je contemplais malgré les faibles lumières la bourgade au centre de l'île, composée essentiellement de baraquements et de diverses zones de tir et d'entrainement. Ce qui m'interpella, était sans doute ce bâtiment en dur qui se dégageait des autres. Un bâtiment comme celui-ci ne devait sans doute pas être une caserne. Pour moi, il s'agissait davantage des locaux des hauts-gradés de l'île ou alors d'une prison. Je me relevai donc avec un pseudo-plan des lieux en tête, réfléchissant à la solution à adopter. Allais-je descendre par le mur et risquer de me faire avoir ou alors de descendre dans la muraille pour rejoindre le centre d'île. Si le dernier plan avait l'avantage de m'assurer une sécurité, j'allais surement me faire avoir plus facilement que dans le premier plan. Je réfléchissais donc à la solution à adopter à ce problème...


Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 22 Nov 2014 - 18:50, édité 2 fois
    Tu as au moins de la chance dans tout ça : Il fait nuit, et le noir couvre justement ta présence. En plus de ça, tu es assez malin pour te rendre dans un coin il semble n'y avoir personne. Étrange pour un QG de la marine surtout en période confuse comme celle-ci, mais ceci dit, ce n'est pas ce qui t'inquiète forcément. Après tout, tu es surtout un simple géographe qu'on a envoyé en mission à cause de ses capacités spéciales, on ne t'a jamais demandé d'être un espion surentraîné et encore moins surinformé de ce qu'il se passe à l'intérieur d'un QG de la marine. Après tout... Pourquoi pas.

    Passons ces détails-là ! Tu es pour l'instant chanceux, et sur un coup de bluff, il y a tellement de choses qui fonctionnent !

    Alors quoi ? Le mur, ou la muraille ?

    On pourrait attendre des heures à retourner la question dans tous les sens, il y a à l'évidence un moment où il faut faire un choix. Un coup de bluff, ça peut marcher ! Peut-être même que la chance est avec toi... Dans tous les cas, ce n'est pas en restant planté où tu es et paralysé par les doutes que tu avanceras ! Il paraît qu'un homme qui avance bêtement va toujours plus loin d'un érudit assis.

    De toute façon, le choix, tu risques de ne plus l'avoir très longtemps. Si l'accès par le mur t'offre un passage risqué mais rapide vers l'intérieur du QG, l'autre à l'avantage d'être sûr comme tu as dit, bien qu'un peu plus long. Sauf que voilà : Le mur est plus risqué. Car il y a un tour de garde posé dessus. Pour surveiller l'horizon bien entendu. Et si pour l'instant, le soldat qui gère n'est pas encore là, il ne devrait pas tarder, car déjà ses pas lourds rythment le silence pesant...
    Tu es peut-être toujours discret, mais s'il jette un coup d'oeil en contrebas, s'il a cette idée, il pourrait te voir, tu sais ?

    Et la trotteuse tourne toujours !

    Surprise !:


      Je venais de prendre ma décision... Dans ce cas de figure, j'envisageais la solution la plus rapide, car je partais du principe que je n'avais rien à perdre. Je montai donc sur le rebord avant de marcher sur le mur afin de le descendre. J'avais toujours du mal à me faire à l'idée de ces changements de gravités provoqués par ce fruit. Une minute, j'étais sur la terre ferme, la seconde d'après les maisons apparaissent dans le ciel. C'était d'autant plus frustrant que je n'arrivais toujours pas à maîtriser le mal des hauteurs. C'est donc pour cela que je mis cinq bonnes minutes pour descendre le mur là où une personne sans peur n'aurait mis qu'une minute.

      J'étais donc maintenant au sol en train de regarder autour de moi pour savoir quoi faire. Ma logique m'indiqua de trouver un lieu pour me cacher ou tout du moins, au moins trouver de quoi passer inaperçue dans le milieu. Trois bâtiments se présentèrent à moi. Le premier ressemblait à une infirmerie. Il s'agissait d'un bâtiment de taille sommaire, mais où l'on pouvait sans doute trouver tout le matériel nécessaire. Le second bâtiment que je pouvais apercevoir ressemblait à une maison tout ce qu'il y avait de plus basique. Le dernier bâtiment que je distinguais était imposant en largeur. Il devait sans doute s'agir d'un dortoir ou d'une toute autre bâtisse tout aussi importante. Mon choix se porta finalement sur le premier bâtiment, celui qui devait sans doute être une infirmerie. Je pris donc la poudre d'escampette vers mon objectif.

      **
      *

      Pendant ce temps-là sur la muraille, un garde de nuit venait de prendre son tour de garde. Celui-ci avait fait son petit tour d'horizon et ne voyant qu'il n'y avait rien, son regard se porta sur son quartier général qu'il aimait tant. Par chance pour lui ou par malheur pour Richard, l'homme du gouvernement vit une ombre se diriger dans la ville. Il se nettoya donc les yeux et vérifia une seconde fois si ce qu'il avait vu était vrai ou non. Le marin vit une ombre se faufiler dans la bourgade qui composait ce quartier général. Il prit donc l'initiative de quitter son poste afin de prévenir le responsable le plus proche.

      **
      *

      J'étais donc devant la porte de ce bâtiment que j'avais sélectionné et il n'y avait pas de lumière. J'entrai donc dedans et fort est de constater qu'il ne s'agissait pas d'une infirmerie, mais d'un dortoir à taille réduite. J'étais bien tenté de faire demi-tour, mais mon cerveau me rappela qu'il y avait peut-être de quoi se camoufler dans cette demeure. J'étais dans un couloir avec un escalier en face de moi et quatre portes de part et d'autre de mon champ de vision. Je pris donc la première sur ma gauche et constatai qu'elle était fermée tout comme la seconde. J'avais plus de chance avec ma droite où la première que je saisissais s'ouvrit directement. J'avais en face de moi un dortoir avec huit marins en train de dormir, penderie à côté de chacun de leur lit. Je marchai sur la pointe des pieds en direction de la penderie la plus proche où je pris un pantalon, un débardeur et une casquette. Alors que je quittais la pièce, je crus voir l'espace d'un instant un des hommes qui dormait me regarder. Cela me déstabilisa et me força à quitter encore plus vite cette pièce. Une fois dans le couloir, je pris le soin de me changer de manière discrète afin que personne ne m'entende. Une fois mes vêtements jetés sous l'escalier, je pris la poudre d'escampette pour pouvoir enfin m'atteler à ma mission.


        Je me promenais donc dans le quartier général à la recherche d'informations concernant Costa Bravo. Ma mission était donc de trouver les cellules tout en évitant de me faire coincer par un soldat lambda. Cela incluait donc de trouver la localisation des cellules et leurs clefs. Je partais du principe qu'il y avait toujours un garde dans la prison, mais qu'il devait exister plusieurs jeux de clefs. Cette clef dans mon esprit correspondait surtout à la fin d'une phase et au début d'un calvaire, à savoir sortir un fugitif de l'un des endroits les plus surveillés au monde. Je me demandais bien ce qu'il avait pu faire ce Costa Bravo pour avoir un encadrement aussi fort, car après tout il semblait être comme la plupart des révolutionnaires – je me remuais les méninges tandis que je marchais en essayant de trouver la raison de sa capture, quand la lettre de R sortit de ma poche. Alors que je la remettais dans ma poche, mon esprit fit tilt – Costa Bravo était quelqu'un de vraiment important dans la révolution. Quelle importance je l'ignorais, mais en tout cas, il ne devait pas s'agir d'un agent lambda comme moi. Pour preuve, on avait préféré envoyer en mission suicide un érudit comme moi plutôt qu'un espion chevronné. J'avais certes le fruit taillé pour ce genre de mission, mais je ne m'y connaissais pas du tout en espionnage et encore moi en libération de prisonniers.

        Quoi qu'il en soit mon esprit divaguait en même temps que je me promenais dans cette rue déserte, jusqu'au moment où je vis un homme fumer sa cigarette par la fenêtre du bâtiment. Celui-ci me regarda, tira une latte avant de me dire tout en m'invitant à me rapprocher

        Fuuuuhh Je ne vous ai jamais vu ici.

        C'est normal, j'ai été transféré ici récemment depuis North Blue.
        lui dis-je

        Je restais tout de même à un bon mètre de lui afin de pouvoir fuir au cas où les choses tourneraient mal. Ce marin était hirsute comme s'il venait de se réveiller. L'homme était brun, forte pilosité et fort embonpoint. Il tira sur sa cigarette une nouvelle fois, comme s'il était nerveux avant de me dire

        C'est rare de voir des gens dehors la nuit, la garde n'est pas effectuée dans la ville...

        Comme vous je n'arrive pas à dormir, vous savez le pays me manque et du coup je me promène pour me changer les idées.
        lui répondis-je

        Hum... Bonne promenade. se contenta-t-il de me dire

        Le marin finissait sa cigarette en me regardant partir. Je ne fis pas attention à l'homme, mais en y repensant quelques minutes après, sa coupe de cheveux me laissait penser qu'il venait de se réveiller et qu'il s'agissait sans doute de la relève de nuit. Décidément, j'avais mal choisi mon partenaire de discussion. Enfin bon, ce n'était pas le moment de penser à tous ces détails, seul Costa Bravo m'importait et je me rendais compte que je perdais de plus en plus de temps. Qui sait, il n'était peut-être qu'une question de minutes avant de voir l'alarme se déclencher. Je priais pour que ça n'arrive pas, même si malheureusement ça serait inévitable.

        Je me retrouvais donc de nouveau en train d'errer dans des rues que je ne connaissais pas, mais dont je me faisais une carte mentale au fur et à mesure que j'avançais. Il y avait certains avantages à avoir une bonne mémoire, l'orientation en faisait partie. J'étais dans cette bourgade qui me rendait mal à l'aise, non pas qu'elle poussait au dégoût, mais tout simplement parce que j'étais rentré dans celle-ci de façon illégale. Après tout, je n'avais guère le choix vu que je devais libérer un de mes collègues et ça m'étonnerait que le gouvernement ne m'aurait laissé rentrer avec un mot signé de Freeman en personne. Ce dernier était bien gentil de me proposer une mission de ce genre, mais je trouvais que pour le coup, il aurait au moins pu me la livrer personnellement. Pestant à l'intérieur de mon être, j'ignorai totalement la prison qui venait de passer sur ma droite en me focalisant sur ce que je devais faire. Ce raisonnement dura quelques minutes, jusqu'au moment où mon esprit rendit compte que ses discussions n'avaient aucun sens.

        Je reprenais donc le cours de ma mission pour apercevoir un bâtiment légèrement différent des autres. La raison m'indiqua de faire demi-tour, mais la curiosité m'invita à entrer dans le bâtiment. J'écoutai donc la seconde en me disant que je n'avais rien à perdre. Ce que je ne comprenais pas, c'était l'absence de garde dans des bâtiments qui était pourtant déverrouillé. J'entrai donc dans ce bâtiment qui donnait sur un hall plutôt sommaire, avec un escalier amenant à l'étage où des bureaux se trouvaient. Ce qui m'étonnait, c'était l'absence d'accueil dans le hall, mais après tout, c'était à peu-prêt normal puisque l'on n'était pas dans un hôtel, mais une bâtisse du gouvernement. Je pris donc l'escalier en me disant que c'était à l'étage que je trouverais sans doute le plus de renseignements. Je me retrouvai donc devant un couloir avec des portes de part et d'autre. Par chance, le nom sur certaines portes indiquait qu'il s'agissait sans doute d'hommes et femmes importants de l'île. J'essayais donc d'ouvrir la plupart des portes. Je pris le soin de me souvenir de tous les noms présents sur la porte, surtout celui de la seule femme du groupe apparemment, une certaine Debossah Bi. La seule porte qui s'ouvrit était celle d'un homme s'appelant Arsène Finépingle. J'entrai donc dans le bureau de Finépingle – Celui-ci semblait tellement bien rangé que j'avais l'impression qu'un maniaque avait pris possession des lieux. Je fouillais donc dans les différents tiroirs, constatant qu'il y avait principalement de la paperasse et du matériel de bureau. Je prenais le soin de feuilleter les documents, mais rien ne me renseignait sur ma mission. Je reposais des documents tout en lisant ceux que je n'avais pas vus, lorsque je tombai sur une carte de la ville. Il y avait enfin quelque chose d'intéressant dans ce bureau. Je pliai donc la feuille en ayant pris le soin auparavant de la lire, puis je refermai le bureau avant de sortir de ce dernier. Une fois dans le couloir, j'entendis des bruits de pas venant de l'escalier. J'étais dans une situation embarrassante et je ne savais pas quoi faire...


        Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 22 Nov 2014 - 18:49, édité 1 fois
          Tu n'as pas beaucoup de temps pour trouver une cachette, car déjà les pas et les voix se rapprochent de toi ! Vite, retour en arrière, rentre donc dans ce bureau, et planque toi quelque part, tu n'as pas beaucoup le choix de toute façon ! Tu t'exécutes sans broncher, referme la porte le plus discrètement possible et cherche une possible cachette à l'intérieur en entendant le pas se rapprocher de ta porte. Dans la précipitation, tu perçois deux allures différentes, deux démarches distinctes, et un frottement ventouseux un poil étrange... Et à ton grand désarroi, les protagonistes se plantent pile devant le bureau où tu te trouves. Tu te stoppes, arrête de bouger comme de respirer, et tends l'oreille à ces éclats de voix tellement proche qu'on pourrait te hurler directement dans le tympan...

          …-es dires de mon homme sont, euh, presque formels, mon Amirale. Mais compte tenu de la situation, on devrait peut-être faire de l'excès de zèle...
          Couché Poulpi...
          Blups.
          Amirale ?
          Oui, oui, j'entends. Que faisons nous encore là à discuter ? Trouvez moi ce type et foutez le moi dans le bâtiment D, à côté de la cellule de Bravo pour qu'il aille lui tenir compagnie... Et établissez-moi un rapport statistique de qui ça pourrait être pour qu'on prenne les bonnes mesures à temps. Je vais vous confier le rapport de Cimitiero à propos de ses anciens compagnons, doit bien y en avoir là-dedans qui correspondent au profil de l'infiltré mal habile. Pas vrai mon Poulpi ?
          Bluhblebleups.
          Bien. Dois-je réveiller tout le QG ?
          Il s'agit d'un homme ou d'une bande de ninja mal fringués ?
          Apparemment, juste un seul homme, Amirale.
          Alors remettez en activité la garde qui vient juste de passer la main, ils peuvent rester debout une heure ou deux pour retourner le QG avant de rejoindre leur quartier.
          Bien, Amirale.


          Les deux se séparent. Si l'un rejoint les escaliers d'un pas pressé, l'autre reste planté un temps à flatter le crâne de Poulpi. Et quand elle s'en va, tu entends ses talons aiguilles rythmés le silence sur le carrelage du couloir. Elle rentre finalement dans son bureau, et tu peux enfin reprendre ton souffle.

            C'était moins une... Murmurais-je

            Alors comme ça Bravo était enfermé dans le bâtiment D. Je pris donc la carte que je venais de subtiliser en cherchant le fameux bâtiment en question. Après quelques instants de recherche, je vis que ce bâtiment était un peu plus au nord de ma position actuelle. Je pliai la carte afin de la remettre dans ma poche, avant d'ouvrir la fenêtre du bureau en me disant qu'il valait mieux s'enfuir et trainer par les toits que de tenter le diable en prenant le chemin que je venais d'emprunter, surtout que des gardes devaient maintenant être là. Je sortis donc par cette issue, puis je me mis à marcher sur le toit. Par chance, la garde ne regardait pas en l'air, se disant sans doute qu'un homme comme moi ne pût pas arriver par voie aérienne. Une fois sur le toit, je fis un tour sur moi-même pour scruter les alentours avant de m'allonger afin d'éviter de me faire repérer. Ayant choisi un chemin venant du sud pour venir, la logique voulait que sur ma droite se trouve le nord. Je réfléchissais bien au chemin que je devais emprunter pour ne pas faire d'erreur. Après une bonne minute de réflexion, je me levai afin de commencer à courir sur les toits, direction le bâtiment D. J'étais en train de courir comme jamais auparavant, enchaînant les sauts entre maisons et faire des tractions quand la différence de hauteur était trop élevée. Pendant que je faisais mon sport, je remerciais intérieurement l'architecte-urbaniste de ce quartier général qui avait pris le soin de coller les bâtiments les uns aux autres ou quasiment.

            **
            *

            Tandis que Richard faisait son petit bonhomme de chemin, la garde sur la muraille était légèrement renforcée. L'un des gardes, un homme d'âge mur qui ne semblait pas dans son élément scruta l'intérieur du quartier général, car l'un de ses collègues lui avait fait part de sa découverte. Il faisait nuit, mais malgré son âge avancé ce marin avait une vision d'aigle – D'ailleurs, il ne fallut que quelques secondes pour repérer une ombre parcourir les toits. Ne sachant quoi faire, il tira un coup en l'air avant d'aller prévenir le responsable le plus proche.

            **
            *

            Alors que j'étais juste à proximité du bâtiment D, j'entendis un coup qui m'arrêta dans mon élan. J'eus juste le temps de m'accrocher à la gouttière pour ne pas tomber la tête la première sur le bitume. Je remontai sur le toit en voyant nombre d'hommes courir dans tous les sens. Visiblement, tout le monde avait entendu le fameux coup de feu venant de la muraille. Je m'allongeais sur le rebord du bâtiment sur lequel je me situais avec une vue sur la fameuse prison si j'avais bien calculé mon coup. J'attendis que la rue se vide de ces marines excités, puis je me mis à courir sur le mur afin de me diriger vers la porte du bâtiment D par laquelle j'entrai. J'avais une vue sur un bureau qui faisait office d'accueil, puis en face de moi une porte en barreau qui faisait la séparation entre les criminels et la marine. Je m'apprêtais à avancer quand le garde de la prison me fit

            Vous n'avez pas le droit d'être ici !

            Je me suis perdu...
            lui répondis-je

            Veuillez partir d'ici immédiatement ou sinon j'appelle les renforts ! ajouta-t-il en me menaçant

            Laissez-moi récupérer mon ami Costa Bravo s'il vous plait. lui dis-je

            Intrus ! cria le garde dans le bâtiment

            Le garde prit son denden afin de contacter les renforts

            Pulup... Pulup... Pulup... Allo ?

            Un révolutio...
            tenta de dire le garde

            Mon premier réflexe fut de le frapper avec mon bâton avant de lui balancer une sticky bomb qui le cloua au sol. Je lui donnai un autre coup pour l'assommer avant de prendre le trousseau de clefs qu'il avait posé sur le bureau. Je me dirigeai vers l'imposante porte où j'essayais l'une des nombreuses clefs du trousseau. Alors que je réussis à ouvrir la porte, l'escargophone se manifesta

            Pulup... Pulup... Problème au bâtiment D, veuillez-vous regrouper là-bas. Pulup...

            J'avais ouvert la première porte et je vérifiais donc chacune des cellules et seuls deux étaient remplis. L'une par un homme aux multiples marques de violences et une autre par un homme plus propre sur lui qui semblait beaucoup serein. Mon choix se tourna naturellement vers lui et tandis que j'essayais les clefs, je lui demandai

            Bonjour mon ami, vous êtes bien Costa Bravo ?

            C'est le chef qui vous envoie ? demanda le prisonnier

            Je ne sais pas de qui vient la mission, mais c'est apparemment une requête du guide en personne. lui avouai-je

            Ah ah ! me lança-t-il

            Un clic se fit entendre et la porte s'ouvrit comme par enchantement. J'invitai donc mon collègue à prendre la poudre d'escampette, chose qu'il accepta volontiers. Je lançai le trousseau de clefs à l'autre prisonnier en lui faisant un signe. Celui-ci me remercia d'un hochement de tête puis il disparut de mon champ de vision. Bravo s'empara de l'arme du soldat qui venait tout juste de reprendre connaissance. L'atout de la révolution lui donna un coup afin de le rendormir, puis m'invita à sortir du bâtiment. Une fois dehors, nous étions dans la rue où une horde de marines nous attendait pour le pot d'accueil...
            hrp:
            Spoiler:


            Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 22 Nov 2014 - 18:47, édité 2 fois
              Une horde de marine, oui. Et heureusement, vu la facilité avec laquelle tu es tombé sur Costa Bravo et consort. Un manque de réactivité de la part de la marine alors que tu es chez eux qui frôle le grotesque. Alors oui, une horde. Mais ce n'est pas la horde qui vous colle tous deux à terre et qui vous bave dessus. Non, c'est un poulpe de la taille d'un veau, qui vous attrape dans ses tentacules en vous bondissant dessus et qui vous retient fermement. Et tout ce qu'il y a à dire, c'est :

              Bleuheblehehele...

              Car déjà, la horde se fend en deux pour laisser passer une grande bonne femme en robe, mais surtout furibonde. Elle va jusqu'à vous, vous colle une claque bien méritée, et flatte le crâne de son compagnon à huit tentacules :

              C'est bien mon Poulpi ! Tu es un gentil poulpe toi dis dooonc !

              Avant de se relever, un petit sourire aux lèvres, vers ses subalternes et de lancer à l'assemblée :

              Bon, avant de nous occuper d'eux, on a des comptes à régler entre nous... Costa Bravo, vous auriez mieux fait de lui servir sur un plateau d'argent ! Et puis, pourquoi pas offrir les clefs de la base à tous les révolutionnaires et les pirates qui passent dans le coin aussi ! Ça, c'est une très bonne idée, vous ne pensez pas ?!

              Le ton est perché et naturel, mais il transpire le sarcasme. Et un mousse au milieu de la foule lève la main pour dire que non, ça ne semble pas être une si bonne idée... Sauf que l'Amirale lui envoie son gant dans la figure avant qu'il ne cause et reprend en hurlant cette fois :

              C'était ironique espèce de débile profond ! Comment un gringalet comme ce type à lunettes a pu s'introduire dans la base, trouver l'endroit, les bonnes clefs et la bonne cellule en à peine de temps qu'il n'en faut pour le dire ?

              Je vais vous le dire, moi ! Parce que vous êtes une bande de grosses buses incapables ! C'est inadmissible d'être aussi niais, vous vous rendez compte j'espère ! Depuis quand on range les clefs de la prison à côté de la prison, vous me le dites ? Depuis quand il n'y a qu'un seul garde pour s'occuper de tout un bâtiment ? Depuis quand on colle le prisonnier le plus important du coin dans l'endroit à l'évidence le plus accessible ? Non mais vous vous moquez de qui ?! Un babouin constipé ferait mieux votre travail !


              Et une fois tout ça dit, elle se tourne vers toi, Richard, ignorant parfaitement Costa Bravo qui pousse un long soupir désapprobateur. Les idées saugrenues l'étonneront toujours, jusqu'à la toute fin, apparemment...

              Et vous, vous pensiez vous en tirer aussi facilement ? Vous pensiez vous en sortir en claquant des doigts ? Pathétique petit idiot !

              Une autre claque !

              Vous allez me coller Costa dans la cellule haute sécurité prévue pour lui ! Il ira à Logue Town pour se faire raccourcir les épaules dès demain matin ! Et lui... Elle marque une pause, le temps de t'admirer pris entre les tentacules de son animal de compagnie, avant de lâcher d'une voix forte avec un sourire large : Vous me le pendez ! Je veux pouvoir admirer le spectacle de ma fenêtre !

                Me pendre... Je trouvais ça tout de même culotté. Il était vrai que j'avais infiltré un lieu hautement sécurisé, mais ma foi, je n'avais donc pas le droit à un procès avant de mourir ? Je sifflai un coup pour me faire entendre, mais voyant que ça ne marchait pas, je me contentai de crier

                Hé sublime créature ! N'ai-je donc pas le droit à un procès en bonne et due forme ?

                Hum... Laissez-moi réfléchir... NON ! ajouta la chef du groupe

                Et on ose appeler ça la justice, cela ne m'étonne guère qu'il y ait autant de contestataires au régime... lançais-je dans le vent

                La femme ne prit même pas le temps de m'écouter et s'en alla avec son animal qui prit le soin de nous lâcher de plusieurs mètres de haut. Costa et moi n'avions même pas eu le temps de nous relever que plusieurs marins nous avaient déjà attaché les bras et les pieds. Un groupe se chargea d'amener Bravo vers le nord, tandis que l'on me traînait vers le sud en direction des bureaux des officiers. Je ne savais pas trop comment réagir... Je pensais qu'il s'agissait d'une simple blague, qu'il n'était pas envisageable de me tuer sur-le-champ, car après tout, je restais un citoyen du monde et comme tout citoyen qui se respecte, j'avais le droit de faire valoir mes droits. D'ailleurs, je ne manquai pas de le faire remarquer à ces charmants individus qui me traînaient

                Je voulais savoir, votre chef est toujours comme ça ?

                Euh... s'exclama un garde

                Ce n'est pas grave... Juste, comme tout homme qui se respecte, j'aimerais faire valoir mes droits et avoir un procès devant un juge compétent, car après tout même Gold Roger en a eu un ! lui répondis-je

                On a reçu des ordres précis. me répondit un des gardes

                J'ai bien entendu, j'ai des lunettes mais je ne suis pas sourd... lui répondis-je

                Un des marins me frappa le visage avec sa chaussure alors que les autres me traînaient. Il espérait me faire taire, mais la seule réaction qu'il eut de ma part était un sourire niais et des rires de ces camarades. Cela le mit d'autant plus en colère qu'il enchaîna les coups jusqu'à ce que l'un des autres marins ne l'arrête en lui disant que je devais être vivant avant de me faire pendre. Je remerciais au fond de moi ce marin, car les coups commençaient à se faire sentir. Je ressentais une douleur si vive dans les côtes qui me donnait du mal à respirer. Les marins se demandèrent même si j'allais bien, mais rien ne les empêchait de continuer leur mission. On me tira donc sur une centaine de mètres avant de me jeter contre un mur où un homme armé se posa face à moi. Il dégaina son arme en me disant

                Si tu fais le malin tu risques de mourir.

                Ce n'est pas comme si j'allais mourir de tout de façon. Ajoutais-je

                ...

                Je baissai la tête pour éviter de me prendre une balle perdue. Dans une telle situation, je ne pouvais pas jouer au plus malin, je risquerais de perdre ma tête avant l'heure. Je stressais comme jamais auparavant, mais malgré tout, je me disais que gagner du temps serait peut-être ce qui me sauverait.

                Pendant que les soldats se ruèrent pour créer un échafaud de fortune devant la fenêtre de la demoiselle, je repensais à toute cette vie que j'avais menée en tant que révolutionnaire. Je me rappelais encore de cette journée d'hiver où j'avais rencontré Levy Quinn, cette femme qui m'avait fait devenir révolutionnaire, celle qui m'avait littéralement fait basculer dans un autre monde. Je me rappelais également de ma première mission en tant que révolutionnaire sur Hinu Town, ce n'était pas quelques chose d'exceptionnel et d'ardue, mais le fait de voir des gens heureux suffisait à me faire croire que j'agissais pour la bonne cause. Saint-Uréa confirma cela, même si mes actions étaient légèrement illégales. Cela ne m'importait peu dans la mesure où je partais du principe que je reversais au peuple ce qui leur était dû. Avant cela, il y avait le Baratie... C'était ma première mission de groupe avec deux révolutionnaires ayant leur caractère propre. Si Samuzora était discret, P était un sacré phénomène. J'aurais bien aimé le revoir une fois pour faire une autre mission avec lui – Il avait le don de m'entraîner dans des situations cocasses, ce qui n'était pas pour me déplaire bien au contraire. Suite à cela, il y avait eu l'île aux esclaves, un projet ambitieux qui a très vite avorté suite au départ précipité de son créateur. Et enfin, il y avait cette mission... Avec le recul, je me demandais bien si en ayant su tout ça, je l'aurais tout de même pris. Il était clair que mon choix n'aurait pas été différent, car j'avais pour principe de toujours servir les nobles causes. Après tout, il fallait bien des gens comme moi pour faire le sale boulot... Je me perdais dans mes pensées sans faire attention à l'agitation autour de moi. Je pensais encore aux autres personnes que j'avais pu rencontrer ces dernières années, de cette Mariza en passant par ce jeune Jazper ou encore Elie et Craig, il y en avait pour tous les genres. Cependant, c'est sans doute ce scientifique, Herlock qui marqua le plus mon esprit. Il était trop différent des autres scientifiques que j'avais pu connaître, pour moi, il était bien plus qu'un érudit. Je ne sais pas, je m'imaginais les choses les plus folles à son égard.

                Je pensais à tout un tas de choses quand mon surveillant m'attrapa afin de m'amener sur l'échafaud que les soldats venaient de mettre en place. Je constatais avec un grand regret et un certain plaisir que ces hommes avaient mis le tapis rouge pour moi. Je me disais que bien que la mort s'approchait, on m'accordait tout de même de l'importance dans les derniers moments de ma vie. Les gardes m'accompagnèrent sur l'échafaud, m'attachèrent le cou avec un joli nœud marin qui malgré tout me serrait. Je voulais demander un nœud moins serré, mais mon subconscient me conseilla de ne pas le faire. J'étais donc attaché à une corde, une trappe en dessous de moi qui semblais s'activer par un levier que tenait un garde en contrebas. En face de moi se présentait à l'une des fenêtres la femme de tout à l'heure ainsi que son poulpe. Ils me regardèrent en rigolant, ce qui avait le don de m'énerver, mais tout ce que je pouvais faire était de baisser la tête. Un des gardes se mit à côté de moi sur l'échafaud et commença à prononcer des paroles que je n'écoutais même pas

                Richard Bradstone, membre de la révolution, vous avez infiltré une zone gouvernementale protégée et interdite au public. De plus, vous avez tenté de libérer un prisonnier de la plus haute importance de sa prison, la sentence est donc la mort par pendaison... ajouta le garde qui prononça son discours

                Le garde tenant le levier s'apprêta à passer à l'acte quand ma conscience me poussa à crier l'ultime bêtise

                JE SAIS OU EST ADAM FREEMAN !
                  Ah oui, vraiment ? Railla l'Amirale Bii du haut de sa fenêtre en regardant un spectacle qu'elle avait déjà vu plus de cent fois. Caressant toujours le sommet du crâne de son compagnon, elle demanda de but en blanc : Et vous êtes qui, au juste ?

                  Elle disparut momentanément pour revenir avec un dossier épais comme un pouce, qu'elle feuilleta rapidement sur le rebord de sa fenêtre en poursuivant :

                  Votre brave ami, Ivan, qui dîne désormais à notre table et prêche à notre église nous a confié bien des choses, vous savez ? Laissez-moi deviner... Richard Brastone, je présume ? Une pause, le temps d'obtenir une réponse dans tes yeux, qui lui arrache un petit sourire satisfait. Autant dire, personne.

                  Elle balance par-dessus son épaule le dit-dossier avant de replonger son regard de braise dans tes yeux. D'un signe de main, elle demande à ce que les soldats autour coupent la corde qui te relit toujours à la mort. Tu y échappes de peu, même s'il est probable que tu tombes plutôt de Charybde en Scylla.

                  Et vous voulez vous faire plus important que vous ne l'êtes en réalité ? Alors allons y. Vous allez rejoindre Costa. Mes hommes se chargeront de vous faire parler. Si vous savez où se trouve Freeman, je veux que vous le crachiez avec vos dents.

                  Elle se redresse, rentre son animal tandis qu'on s'active autour de toi pour t'amener en prison, exécuter les ordres à la lettre. On ne rigole plus avec l'Amirale Bii, ici.

                  Et demain, vous partirez avec votre très cher ami vous faire couper la tête à Logue Town, puisque vous le désirez tant !

                  Sa silhouette svelte disparaît à sa fenêtre tandis qu'elle tire ses épais rideaux. Et toi, il ne te reste plus qu'à rejoindre le trou où tu passeras tes dernières heures à souffrir le martyr.

                    Ce n'était pas une rigolote cette amirale, mais elle était assez sympathique pour ne pas me tuer ce soir. Je poussai un ouf de soulagement. Si sur le moment, j'étais content, il ne fallait pas oublier que j'allais mourir demain. Je me disais que la provocation pouvait parfois payer, même si j'allais pour le coup passer une sale soirée. Mes gardes du corps me traînèrent donc jusqu'à la prison de haute sécurité qui se situait de l'autre côté de l'île. Une fois dans les locaux, trois de mes quatre gardes partirent prendre congé tandis que le dernier me tira jusqu'à la salle d'interrogatoire où j'allais visiblement passer un sale quart d'heure. Une foi scotché sur ma chaise, le dernier garde pris congé et un autre homme entra. Il se distinguait des autres de par sa tenue. Pour moi, il devait s'agir au minimum d'un officier ou d'un tout autre homme assez gradé pour m'interroger. Celui-ci se posa de l'autre côté de la table, posa un stylo, un dossier et le bâton que l'on m'avait saisi à côté de lui. L'homme me fixa quelques instants avant de dire

                    Hum... Richard Bradstone, c'est bien ça ?

                    Oui. Lui répondis-je simplement

                    Vous êtes au courant que vous m'avez réveillé en plein milieu de la nuit ? J'espère que vous en valez le coup. Ajouta le marin

                    Il scruta quelques instants le dossier, me fixa, scruta de nouveau les feuilles avant de me dire

                    On m'a dit que vous saviez où est Freeman ? Où est-il ? demanda mon interlocuteur

                    Hum... C'est-à-dire que... dis-je en hésitant

                    Je vais répéter la question : où est votre chef ? cria l'agent du gouvernement

                    Je ne sais pas. Répondis-je simplement

                    L'homme se leva avant de saisir le bâton que l'on m'avait pris. Il s'amusa quelques instants avec avant de me faire une feinte de frappe. Je fermai les yeux par pur réflexe, ce qui avait l'air de le faire rire. L'homme jeta l'arme de fortune avant de se poser à côté de moi pour me lancer

                    Apparemment vous connaissez Freeman, j'aimerais donc savoir où il est !

                    J'ignore sa localisation... ajoutai-je

                    L'agent du gouvernement me frappa d'un coup puissant en prétextant qu'il s'agissait d'un moyen pour me faire parler.

                    J'ai du mal à vous croire, mais d'un autre côté même Ivan de Cimetiero qui était bien placé dans votre groupe ne l'avait jamais rencontré, je doute donc qu'un bleu de votre genre ne sache où le trouver.

                    Ivan ? M'exclamai-je

                    L'agent du gouvernement lâcha un sourire comme pour répondre par l'affirmative à ma question. J'avais du mal à imaginer Ivan faire ça, mais pourtant les marins n'avaient pas l'air de plaisanter. Cela expliquerait donc sa disparition soudaine de l'île aux esclaves et l'arrivée des marins quelques jours après sur l'île. Je venais de faire une découverte capitale qui aurait pu servir à la révolution, mais qui malheureusement allait tomber aux oubliettes avec moi. L'entretien continua durant un quart d'heure où les propos acerbes de l'agent, les menaces, les coups, mes vérités et mes mensonges s'entrechoquaient. Il ma lâcha ensuite en me souhaitant bonne nuit tout en rigolant. Deux gardes m'attrapèrent et m'emmenèrent dans la cellule où l'on me jeta. Je me retrouvais donc face à un Costa Bravo lui aussi en mauvaise posture. Je le regardai en lui lançant

                    Désolé, j'aurais voulu faire plus...