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Une soirée presque parfaite

Invitation a écrit:Approchez, mesdames, messieurs ! Les nuits de notre douce Goa, grâce au charmant comte Madlove et à son bon goût en matière d'art, mais aussi de fréquentations, seront comme chaque mois animé d'un bal costumé thématique auquel nous convions tout le gratin de notre grande cité.

Monsieur Madlove vous ouvre son créatif sanctuaire de 21h à 4h ce Vendredi prochain. Munissez vous de votre carton d'invitation et d'un beau costume, et apportez votre touche de vous à ce grand événement à la fois culturel et mondain !

Le thème de ce mois-ci sera : Les Enfers.

PS : Le manoir du comte dispose d'un fantastique panorama sur l'ensemble du Grey Terminal. Des incendies nocturnes y seront démarrés par nos turbulents domestiques pour réjouir votre amour des jolies lumières étincelantes ! Eh oui, lorsque nous décidons d'un thème, nous ne le respectons pas qu'à moitié !

Spoiler:



Qui dois-je annoncer, monsieur ?
Balthazar Brixius.
Excusez-moi... Êtes-vous réellement invité ?
Laisse moi passer, minable !
Votre titre, monsieur ?
Le Baron. Balthazar. Brixius.
Vous n'êtes sur aucun registre. Sécurité !


Baron ? Tu viens de prétendre être Baron ? Hinhin. Tu viens d'éjecter ce qui te restait de crédibilité, Balty.
Le teint blafard, les yeux vaseux au fond desquels flottent un étrange mélange d'acidité et d'amertume, les dents constellées de caries reflétant bien la mesquinerie qui précède désormais ta raison dans chacune de tes décisions. Sous la crasse et le sang séché, les restes pouilleux de ce qui fut autrefois les apparats propres aux membres des plus hautes castes de notre humble monde. Transformés en chiffons par le temps, les cavales, mais surtout par tes sanguinolentes missions.

Même les arrêtes de ton visage squelettique semblent avoir été grossièrement sculptées par un créateur dégoûté de sa propre oeuvre...

Non, Balty, n'insiste pas. Tu n'as plus rien d'un noble.

Tu as été incapable de duper le piètre portier planqué derrière son déguisement de diablotin ! Le voici maintenant rejoint d'un duo de primates enragés, grommelant des jurons, masquant leurs regards creux sous d'élégants et colorés masques de guerre tribaux qui ne sied pas du tout à leur vulgarité... Ils t'encerclent, t'attrapent. Un à chaque bras, te voici pris au dépourvu et tu ne peux plus que te débattre comme une roturière effarouchée.

Bon sang, répugnants macaques ! Vous ai-je permis de me toucher ? Lâchez moi !
Nous allons vous raccompagner à la sortie, monsieur...
Tu m'ignores ? Sais-tu QUI tu ignores ? Non, tu ne sais pas. Tu n'as aucune idée de sur qui tu viens de poser ces deux grosses pattes velues. Retire moi ça !
Rien à signaler. Un clodo de plus. Sûrement pinté jusqu'au sang... Bordel. T'as vu sa dégaine ?
Souillé ! Me voilà souillé ! Vous me le payerez cher. Seigneur. Vous me le payerez tellement cher. Seigneur, priez pour eux. Priez pour qu'ils ouvrent les yeux et implorent ma miséricorde.
Ta gueule.
Je nettoierai mon honneur dans le sang de vos dégoûtantes familles. Le BARON BRIXIUS ! Retenez le nom de celui qui éventrera vos femelles et pendra vos immondes progénitures avec leurs boyaux ! HinhinhiARG !


Hihihi. Tu l'avais presque demandé, ce taquet-ci, Balty. Un direct rageur propulsé dans ta dentition déjà bien trouée. Ton menton vole en éclat au rythme d'un excitant filament de sang fuyant tes gencives traumatisées et retraçant la trajectoire de ta pathétique chute, face la première, dans le caniveau. D'un triste gris bleuté par l'averse, le long du trottoir vire au rouge.

Remarquable interprétation de la peinture à l'eau, Balty. Vois-toi comme un artiste. Un artiste du navrant.


Putain, Tom. T'y es pas allé de main morte.
Me dis pas que t'en avais pas envie toi aussi ?
Si si, j'allais le faire. Pour l'aider à décuver...
Tsss. Décidément, c'est la soirée des tarés.
Le quartier est plutôt tranquille d'habitude...


Demi-tour. Marche. Les deux gorilles s'éloignent nonchalamment du pauvre incompris qui se ressource dans le caniveau tout en comptant mentalement combien de ses dents ont résisté à l'assaut des phalanges du videur... Hmm... Balty, pauvre chou ! Si j'avais encore des bras, sois certain que je les utiliserais pour te serrer fort contre mon coeur... Le rituel des mamans qui exorcisent les démons de leurs petits.
...
Hinhinhin. Je plaisantais, Balty. Tu t'en doutais, je suppose. Du moins, si tu as encore au moins deux neurones attachés dans ta lourde caboche court-circuitée... je suppose que tu t'en doutes. En réalité, j'ai honte. Affreusement honte... Toujours plus honte d'avoir mis au monde une telle lavette. 


Gllleubeugleu... Glak !

Serait-ce une objection ? Bah. Tu parles un étrange patois gargouillant, la langue des rats qu'on expulse négligemment des regroupements de souris blanches. Je ne saisis pas un mot de ce que tu me baves. Tu comptes peut-être les étoiles colorées qui doivent sautiller devant tes grandes pupilles écarquillées... Ou peut-être "Glak !" signifie "Aïe" ?
Ah ! Voici tes lèvres cabossées qui émergent du torrent boueux arpentant le caniveau. Nous allons mieux nous comprendre. Alors, elle était bonne ?


Les... Tfuer... Je dfois rentrer... Tfous les tfuer...

Je préférais encore tes glougloutements. Ça ne te dirait pas de retourner embrasser le trottoir, des fois ? Car le déluge de bêtise qui ruisselle de ta bouche concurrence même la fureur de l'orage qui pleure au-dessus de nous.

Pourquoi tiens-tu tant que ça à participer à cette soirée, crétin ?

Pfas participer... Me vfenger.

La vengeance. Quelle basse inspiration ! C'est donc la rancune qui t'a amené aux portes du prestigieux bal du sieur Madlove. Te voici debout, tes frêles guibolles, tremblantes, grignotées par la haine conjointe au froid. Debout, la tignasse imbibée, une éponge sombre dont l'ombre plonge tes yeux fous dans une obscurité inquiétante. Le menton dégoulinant de ton propre sang.

Ton air de psychopathe me fait très peur.

De gré ou de force, ils m'inviteront à leur sauterie...

Non, je plaisantais. Tu ne serais pas capable d'effrayer un cafard, même si ta vie en dépendait. Tu scrutes la silhouette du palais, se dessinant derrière un épais manteau de brume. Comment rentrer envers et contre tout ? Les poings crispés, la détermination aiguise ton regard. Quelque soit l'origine de ton désir de vengeance, tu n'as aucun doute : tu le satisferas ce soir. Rien ne t'en empêchera. Et surtout pas quelques petits domestiques ahuris.

La vengeance. Pff. T'accrocher à tes ennemis ainsi... c'est lamentable. C'est un gâchis. Quelqu'un t'a fait du mal, parmi ces beaux nobliaux dansant dans le luxe et l'insouciance ? Tu pourrais l'emporter avec toi dans la tourmente. Le faire chanter. Faire subir deux-trois atrocités à sa famille. Abattre son business. Qu'en sais-je ? Quoiqu'il t'ait fait, tuer n'apaisera pas ton âme et ne rachètera pas la sienne.

Tu ne connais RIEN à l'art de la vengeance.
Est-ce que ta vendetta concerne le comte Madlove ?


Indirectement.

Huhuhu. Tu as au moins le mérite de m'intriguer. Ménage le suspense. L'escapade haineuse d'un vagabond sans honneur n'intéressera personne si l'on en connaît tout de suite la fin. Un vagabond...
Oui, un clochard hargneux dominé par les émotions les plus négatives que l'esprit humain peut couver. C'est tout ce que tu es. Tout ce que tu seras, cette nuit !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11506-fiche-du-baron
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11172-le-baron-balthazar-b-brixius-et-sa-maman