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Un jour, mon fils.


[C'est inspiré fortement -et certaines phrases sont des petits pillages de ça : https://www.youtube.com/watch?v=d5d9RvgxDEo je vous conseille d'aller voir avant ou après la lecture. Je vous conseille perso avant, puis ensuite de lire. Enfin "lire", je vous conseillerai de le gueuler à voix haute plutôt, c'plus rigolo.]

Un jour, mon fils, je te parlerai du vieux pays de Fjordheim où le Peuple de Vi est né, héritier de Dieux plus anciens que le Temps et de noms arrachés aux fantômes de tribus depuis longtemps disparus, transi de froid et de férocité, où la nature cruelle l'a ciselé comme un guerrier redoutable et un ennemi redouté ! Je te parlerai des guerres qui déchira ce paradis d'hiver et qui fit débuter le Grand Voyage ! Comment Neij et Flokkon rencontrèrent les Géants d'Erbaf sur le dernier Sleipnirr, notre race de chevaux beaux et puissants et comment de là ils se lancèrent à l'assaut du monde, riant en brisant leurs ennemis, répandant du sang sur la neige qui leur donna le nom de Reigg, inventant le Premier Sandwich !

Un jour, mon fils je t'apprendrai à ne pas rougir les corps des autres, mais à les soigner. Et un jour, mon fils, tu choisiras.

Un jour, mon fils, je te raconterai comment nos Dieux façonnèrent l'univers et attendent sur leur trône de givre nos histoires. Je te raconterai pourquoi tu dois honorer le Nuit, la Jour, la Soleil, le Lune, la Mer et pourquoi les Citadins ont tort en attendant quelque chose des Cieux, car les Dieux ne sont pas dans les nuages, mais dans la terre et le vent et le feu et dans toutes choses qui poussent et grandissent et que l'Invisible et le Céleste sont des cadeaux non un refuge vers où tendent les yeux ! Je te raconterai que le Paradis et l'Enfer sont des illusions et que seul l'homme méritoire -même celui qui n'est pas Montagnard- arrachera sa place à la table des Braves par ses propres mains et saura essuyer ses propres larmes sans prières !

Un jour, mon fils tu sauras pourquoi j'aime autant les lardons. Et la bière aussi.

Un jour, mon fils, ta mère te chantera l'Hoddiniade au coin du feu et comment ceux qui étaient esclaves et Reigg devinrent les Montagnards et qui était Hoddin, Valhalla, Lokkidôr, les frères Pasher ! Elle te chantera le courage des soldats de l'Empire Koala qui nous affrontait , une ère de héros où les plus beaux jours mêlaient batailles et baisers, exploits et tragédies dans des rivières de sang auxquelles s'abreuvaient les corbeaux et les Dieux ! Que les mineurs jettèrent leurs pelles non plus dans la terre mais dans la gueule et que naissa ainsi notre lignée ! Six jours entiers nous combattîmes, six jours entiers nous vainquîmes ! Lorsque le Soleil se leva, il n'éclaira que les morts et nous, les mains pleins d'éclats d'Aube nous forgeâmes notre Destin dans la Nuit Eternelle ! Et Lochon devint notre Nom !

Un jour, mon fils je rirai en te disant qui étaient les L.I.O.N et pourquoi notre flamme n'avait d'autre rival que l'Aïeul Soleil ! Les mondes passeront, mais mon amour pour eux ne s'éteindra pas.

Un jour, mon fils je te scanderai mes exploits et tu me respecteras non pas pour ce que je suis, mais pour ce que j'ai fais ! Nul n'oubliera le royaume que j'ai fais chuter dans une baleine ! Nul n'oubliera que j'ai navigué dans les nuages et que j'ai connu l'Île où la Lyre ne s'endort jamais ! Tous se souviendront des vies que j'ai sauvé et des femmes que j'ai fait pleurer ! Des fois où j'ai senti avoir trop vécu et où j'ai imploré l'épée qui m'a manqué ! Que chacun ait mon nom sur les lèvres ; que j'ai exigé des Dieux dans mes rêves et que je fus entendu ; Que tout s'efface et qu'au final quand mon oreille aura cessé d'écouter le souffle du blizzard... quand ma barbe ne connaitra plus le goût de la bière... Quand les baisers de ta mère n'enflammeront plus mon coeur... Je mourrai heureux et que devant Hoddin, nul honte ne salira mon sourire. Et qu'enfin je rejoindrai les miens au Sentier des Etoiles.

Un jour, mon fils je te dirai que face à ta mère, pur brasier, avec tout l'amertume et l'amour du monde, je n'étais qu'une ombre. Et qu'ça m'dérangeait même pas d'abord.

Un jour, mon fils, tout cela sera ton héritage.


Un jour, mon fils, quand tu naitras... non... un jour, mon enfant, qui que tu sois, saches que tu es aimé.
Et que je t'attends,
de tout mon monde,
Toi le(la) plus vaillant(e) d'entre tous.


***


Et Robb Lochon releva la tête et essuya ses rêves.
Devant lui ces bambin-furoncles bavaient vers quelque chose et ses propres iris bruns s'orientèrent en une danse amusée vers le haut.
Des vagues de chaleur se propagèrent dans tout son corps face à la perspective de manger d'l'albatros.

Là-haut, loin là-haut, sur le Cheese Tray qui louvoyait sur les vagues, six paires d'yeux goûtaient déjà un oiseau et ne zyeutait pas une Montagne un peu spéciale s'approcher...
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