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La Débâcle - Executioner.

Rappel du premier message :

Juge, Juré et Bourreau

Côté Jungle, l'endroit est calme, rythmé en tout cas par les bruits de la nature et de l'activité humaine sur place. Les marines vont et viennent avec des caisses d'équipement, on passe de tente en tente en discutant stratégie avec les gradés quand d'autres confectionnent des gadgets dont ils ne peuvent assurer le fonctionnement le jour J.
Bref, rien de nouveau sur terre, si ce n'est dans la tente principale où un denden sonne et où on décroche distraitement, sans oser couper le débat en cours. Pourtant les hurlements restitués, les bris de glaces, les meubles cassés, vous renvoie à Jaya sans vous en dire plus, jusqu'à ce qu'une voix à peine murmurée vous confie comme elle le peut :

C-Commo-ore ! L-s p-ra-es se s-ulèvent ! C'e-t un m-ss-cre ! Comm-dor-... Qu'est-ce-tu fais toi ?! Viens-là, vermine !Splosh.

Conversation coupée.

Et couper une conversation avec un bruit comme "splosh", ça n'a rien d'engageant. Vous restez silencieux un temps, jusqu'à ce qu'un mousse vienne vous trouver et troubler le faux-calme de l'endroit :

Monsieur ? L'homme semble timide, hésitant. Il ouvre le drap complètement pour vous laisser entrevoir par-dessus les bois immenses : Il y a un incendie là-bas...

Et en effet, une épaisse fumée noire monte vers le ciel, et les suiveurs regardent les meneurs en attendant qu'une décision soit prise. Si les bruits de la ville ne vous parviennent pas, la communication plus l'incendie ont de quoi vous mettre sur vos gardes...

On n'attend que les ordres, Commodore.
    C'était un duel, pas de doute là dessus.

    Tout autours d'eux, la rage avait laissé la place à un intérêt d'une autre sorte. Les pirates avaient déjà bien avancé, et ceux qui entouraient les duellistes étaient ceux qui avaient fait le déplacement uniquement pour voir quel genre de gain ils pourraient en tirer. Parmi eux se trouvaient les profiteurs, les pleutres et autres avides de richesse. L'arrière garde de la piraterie, ceux qui suivent les sanguinaires pour remplir leurs poches. Pour eux, les duellistes ne vaudraient pas mieux qu'une distraction dans leur pillage. D'ailleurs, les paris commençaient déjà à s'organiser.

    Pour le moment, on aurait pu croire que Sebastian était plus soucieux d'augmenter sa cote que par la gamine devant lui. Comme tout les beaux combats, celui-ci devait apparemment débuter par une série de provocation. C'était visiblement le style de la jeune fille. Le marin s'était relevé, lentement, et avec la même désinvolture que son adversaire, s'alluma une cigare et la fixa des yeux. Il expira un long nuage de fumée, et considéra la direction pointée par le sabre. Il semblait vieux, insensible aux affres qui l'entouraient. Certains des spectateurs attendaient sa réponse, un rictus aux lèvres ou en retenant leur souffle, prêts à laisser échapper un rire de hyène...

    "Ok..."

    Les têtes se penchèrent à l'unisson sur le côté, geste accompagné d'un Gniiééééh général de l'assemblée. Pendant ce temps, le vieillard se détourna de la gamine et commença de s'avancer vers la foule. Amy, bien entendu, sorti de ses gonds et chargea la vieille loque sans demander son reste.

    Jethro Tull - TOTRn'R, TYTD

    En se relevant, Sebastian avait pris soin de bien vérifier l'état de son arsenal, qui se résumait simplement à son glaive. Le reste se trouvait plus haut, sur son point d'observation. Même son casque l'avait lâché, et il se promenait maintenant sur le champ de bataille en sentait la brise tiède souffler dans ses cheveux dégarnis. C'était assez inhabituel comme sensation, mais pas forcément désagréable.
    Et bien entendu, il s'était attendu à ce que la jeune fille prenne la mouche et le charge. Ce qu'il ne vit pas venir, en revanche, c'était l'arbre qui creusa une tranchée dans les rangs pirates, juste devant lui. Il manqua de se faire prendre dans son feuillage, mais eut juste le temps de se jeter ventre à terre, passant sous le projectile de la rousse. Il roula sur le dos et chercha à trouver la gamine dans la poussière qui avait été soulevée. Il la trouva, debout, entre les deux morceaux de l'arbre.

    "J'sais pas où t'as trouvé ton arbre, mais pense pas réussir à t'enfuir aussi facilement..."

    "Autant pour les principes, j'imagines..."

    "De quoi ?"

    "Rien. Arrives, gamine, viens prendre ta fessée."

    "Tu veux vraiment crever, Oji-San..."

    "Non, j'suis trop jeune pour ça."

    C'en était assez des bravados. Le vieux ne se laisserait visiblement pas berner par des insultes, alors autant y aller franchement. Avec l'avantage de la vitesse, Amy était certaine de prendre le dessus. Après tout, ça ne devait pas être si difficile de trancher la gorge à un papy. Si ? Sauf qu'il ne compte pas vendre sa peau au rabais, l'animal. Il connait ses désavantages et sait à quoi s'attendre. Et comme le dit le fameux dicton: un homme averti en vaut deux.

    Et qui voudrait se retrouver contre deux Mavims ?

    Plusieurs fois il s'était retrouvé face à des adversaires bien plus rapide que lui. De manière générale, c'était le cas d'à peu près tout le monde au fond. Au final, l'expérience lui avait enseigné une méthode pour vaincre ceux qui comptaient expressément sur leur vitesse pour se battre. C'était une stratégie comprenant de nombreux risque, mais qui ne l'avait encore jamais tué jusqu'à ce jour. Alors pourquoi ne l'appliquer une fois de plus ?
    Sebastian resta immobile en attendant que la gamine lance son attaque. Un grand coup de taille censé le trancher de part en part au niveau de la ceinture, à l'endroit précis où son armure le découvrait. À l'instant même où Amy arrêta sa charge pour transférer sa vitesse dans une rotation meurtrière, le lieutenant-colonel se lança sur elle. Il dégaina son glaive et frappa directement en direction de l'épaule tenant le sabre, abaissant son gantelet sur le chemin de ce dernier.
    La riposte était dangereuse, mais si elle réussissait, ce serait la victoire pour le vieillard. Bien entendu, la fillette pourrait poursuivre son attaque sans interruption, mais si celle de Sebastian la touchait, tout sa puissance partirait en fumée. Dans le cas où elle tenterait d'esquiver, elle se retrouverait en position défensive, et le marin pourrait alors en profiter.

    Mais bon, c'est bien connu: il y a toujours au moins trois solutions à un problème.
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    Tous les combats sont engagés et la défense marine est mise à mal par la vague de mercenaires en tout genre. Partout où les yeux se posent, il n'y a que sang et débauche de violence, tripes à l'air et yeux par terre. Ceux qui ne sont pas restés pour se battre ont réussi à regagner la plage, et Serenity charge progressivement les passagers, en attendant de pouvoir évacuer tout le monde... « Tout le monde » signifiant les derniers combattants sur le champ de bataille encore vivants...

    Dans tout ce brouhaha sanglant et pour le moins bruyant, il n'y a qu'une déclaration qui sort de l'ordinaire et qui attire la curiosité :

    … Tiens, il est où ton canon ?

    Fry, même avec son nez cassé et ses dents refaites, à le temps de rendre un sourire satisfait à Oswald. Un sourire qui dévoile un trou noir à cause des incisives qu'il vient d'avaler avec ton coup de poing. Un rire sort du fond de sa gorge et n'annonce rien de bon pour la suite... Son canon, hein ?

    SUUUUURPRIIIIIISE !

    Bender bondit comme un clown sort de sa boite sur Rei et l'enlace tendrement. Ses bras s'étendent et font plusieurs fois le tour de son corps pour l'empêcher de partir...

    Bip ! Bip ! Bip !

    Et la surprise ne s'annonce pas aussi bonne qu'espéré, puisque plusieurs sons stridents à la suite s'accélèrent avant le pire ! Ils vrillent les oreilles de la pauvre Rei piégée avec le canon humain, quand Fry se met à couvert... Les comportements des uns forcent à prendre des dispositions, mais des dispositions tardives...
    Trop tardives...

    Biiiiiiiiiiiip...


    HRP et Surprise-bis:
      Ainsi le combat avait commencé suite à tir sur le côté pour soutenir un allier. Le propre d'un binôme entre une personne au corps-à-corps et une à distance est d'avoir une stratégie simple : Il les frappe et les tiens à distance pendant que je les contourne et les arroses de plomb. Deux coups plus tard j'avais perdu de vue l'homme de fer ce qui nous à permis de nous concentrer sur le roux et d'ailleurs le commodore semble se faire un devoir de lui faire avaler ses dents au point que j'en ressens une certaine inutilité de le couvrir. Alors j'observe en restant aux aguets, où est ce maudit cyborg ? Il n'est pas en hauteur, pas au niveau du sol et je ne vois aucun trou... Il se cache et je vais le trouver. J'essaye de rester concentrer, mais tous les combats autour me prouvent que je ne peux pas l'être et c'est alors que je fais l'erreur qui sera peut-être la dernière de toute ma carrière...

      C'est vrai ça, il est où son canon ? Il est difficile de faire semblant de ne pas voir des alliers en difficultés dans un combat aussi intense et avec autant de personnes impliquées. C'est alors que j'ai fait l'erreur de trop, j'ai tiré un boulet explosif pour essayer d'éviter à un des nôtres exactement ce qui va m'arriver à cause de mon manque d'attention et je ne pourrais m'en vouloir qu'à moi-même. Surprise oui, alors qu'un homme de métal m'entrave du fin fond de sa cachette ce qui me force à lâcher mon arme sous la contrainte.

      "Dés que je me serais libérée, tu seras démembré proprement, face de métal."

      Je n'aurais pas pu être plus proche de la réalité et en être autant éloigner, celui des deux qui va polir l'autre par le feu purificateur n'est pas celui que j'espérai... Alors que les bruits s'accélèrent, j'ai rapidement compris que j'allais mentir à mes hommes, je leur ai dit que je reviendrai vivante et pourtant... L'explosion a bien lieu après qu'il a littéralement assailli mes oreilles par son horrible bruit. Le sol, pourtant il n'est pas froid, je n'entends rien mise à part un son strident infernal et sans fin, j'ai l'impression d'être dans un four... En fait il n'y a que mon bras droit qui à la décence de ne pas m'assaillir d'une douleur comme si des centaines de couteaux étaient planté sur tout mon corps... En réalité c'est pire, je ne le ressens plus. Je me rappel, au moment de l'explosion, j'ai mi instinctivement mes bras devant mon visage... Pas de chance, j'avais oubliée que mon bras droit est bien moins protégé que le gauche.

      Salem... Tous nos morts, est-ce qu'il est temps que je vous rejoigne ? Je n'ai pas le temps de refuser la réalité, d'être en colère contre tout cela, de négocier ou de déprimer... J'ai juste le temps d'arriver à la conclusion de tout cela, je suis une sous-officière de la marine qui vient de tomber au combat et c'est en acceptant ce fait, que je me laisse aller à un sommeil que je pense éternel... Mais cela sera une autre histoire alors que je tombe dans le coma, oubliant peu à peu la douleur et étreinte par le marchand de sable.
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      Déflagration. Tonnerre. Feu.

      Mes tympans s'assourdissent alors que le sol se fait la malle, sous mes pieds. C'est comme si une énorme massue s'écrasait contre mon corps et me faisant m'envoler. Balayé par la vague brûlante de l'explosion, je suis propulsé violemment contre le tronc d'un arbre. L'écorce gémit, se fissure et fend, se désintégrant sous le choc de mon corps en un millier de petites esquilles. Je sens les échardes pénétrer mon dos, centaines de dards s'attaquant à ma chair. L'énorme arbre tropical contre lequel je me suis écrasé tangue, puis s'écroule de tout son long, entraînant dans sa chute des dizaines de branches prisonnières de ses cimes. Lorsque le tronc s'affale complètement sur moi, j'ai l'impression d'être écrabouillé par un géant. Expérience mainte fois vécue, mais peu recommandable.

      J'ai le souffle coupé, les poumons en feu, l'esprit embrumé et les tympans hors service. J'écarte des pans de l'arbre en grognant sous l'effort, couvert d'écorchures et d'éraflures. Le végétal en ruines résiste, ne laisse pas sa masse être défiée par un humain, si bien que de l'option "dégagement des décombres" l'on passe à l'option…

      …Destruction. Nyéhéhé…

      Blade Mode 2.


      Mes bras s'acèrent, s'affinent, s'effilent et s'aiguisent. On croirait que mes coudes sont passés à la meule, que mes doigts ont fait un tour sous la polisseuse, il n'y a plus de temps à perdre, cette explosion n'envisageait rien de bon. Ma peau devenue acier se plie et se tord sous mes yeux, je sens le froid caractéristique de mon fruit s'immiscer le long de mes bras et en modeler la constitution et la forme. Des centaines de dents prennent forme, et se mettent à tourner rapidement, très rapidement. Au point d'émettre un bourdonnement qui inspire un mauvais présage à l’arbre. Mes bras devenus tronçonneuses s’attaquent à l’écorce qui, dans un craquement de soumission, s’oblitère sous la morsure du métal.

      Mes bras reviennent à la normale, je me lève en écartant les restes déchiquetés de l'arbre. L'air sent le feu et la mort, l'air sent une réalité que je ne peux me admettre. Le murmure du vent à mon oreille porte un message auquel je suis sourd. L'explosion a surgit près. Trop près. À un endroit où seul une seule personne pouvait se trouver.

      Je m'élance, enjambant corps, racines et arbres abattus, courant à en perdre haleine vers l'épicentre du choc. De la fumée noire s'échappe d'un profond trou en continue, des langues de flamme parsèment les contours du site dont le sol est couvert carbonisé. Un peu partout, des morceaux de métal fumants gisent dans le sol de la jungle. J'halète, couvert de sueur, une boule remonte mon œsophage alors que mes yeux s'écarquillent. La silhouette qui gît, fumante, au milieu du site de l'explosion…

      Non… non… non…

      Ses cheveux éparses sur son visage brûlé, son corps fracassé par le choc et dévoré par les flammes, elle est méconnaissable dans sa déchéance. Mon cœur se serre. J'ai tourné les yeux quelques secondes à peine… Juste le temps de nous débarrasser du rouquin, quelques secondes où je n'ai pas pu pleinement la protéger, les protéger tous. Je me suis laissé aller à la violence, un court instant, assez pour la perdre. AAAH NON! NON! La source de mon échec gît là, brûlée, détruite. REI! RÉPOND MERDE! Elle à son tour m'a suivit dans ma folie, elle rejoint petit à petit ceux qui se sont déjà sacrifié autour de moi. Pour un rêve de Justice que je ne saurais même pas leur apporter. WALLACE! LILOU! QUELQU'UN! WALLAAACE! WALLAAAACE! Les sons autour de moi sont étouffés, tout se brouille, les mouvements sont flous, la fumée me pique les yeux et la gorge. Je toussote en la tirant des flammes. C'est ma faute. Ma faute. QUELQU'UN AIDEZ MOI! UNE BLESSÉE! UNE BLESSÉE! Elle s'est engouffré au fond des ténèbres en compagnie du Monstre.
      Et sans le vouloir, il l'a tué.

      BANG!

      Tir, écho qui se répercute dans la jungle. Une balle siffle dans l'air, s'écrase contre mon haki. Je rive des yeux de bêtes courroucés vers le rouquin qui s'extirpe de son cratère, un pistolet à la main, ensanglanté et écorché de toute part. Mes yeux s'illuminent d'une lumière mauvaise alors que je dépose Rei au pied d'un arbre, le sang m'afflue au visage, je vois rouge, je sens le souffle rauque de la Bête qui réclame vengeance. J'ai juré de ne plus jamais être possédé par haine. J'ai juré de ne plus jamais commettre d'écart. Toutefois, celui qui réclame vengeance n'est ni Dark, ni Double Face, mais bien Oswald.

      Alors, on croyait pouvoir s'tirer, Commodore?

      Mes poings se crispent à en broyer une montagne. Mon cœur brûle de rage, dans mon esprit, ce n'est ni le Monstre, ni le psychopathe qui grogne contre le rouquin. Ce n'est que cette once d'humanité en moi qui, comme chaque homme sur cette terre, demande vengeance à sa façon.

      On va creuser ta tombe, ordure… et ce sera toi la pelle.
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      La lame s'approchait de son épaule. Elle était prise à contrepied et ne pouvait pas fuir. Elle serrait déjà les dents, en prévision de la douleur qui allait l'envahir. Le vieux schnock avait plus d'un tour dans son sac, il avait réussi à la prendre par surprise...

      C'était un de ces instant qui semble infini. Comme celui où on renverse un verre d'une table. On voit venir l'inévitable, mais on veut le rattraper quand même. Alors c'est le pied qui se tend et qui le brise, à la place du sol. Ou quelque chose du genre, en tout cas.

      Mais la douleur vint d'ailleurs, de l'autre côté. Oji-san avait disparu. Tout s'emmêlait. Puis, noir.

      Cee-Roo - Hit the Road, Jack Ft. 3rd Bass

      Elle était partie, tout comme une bonne portion du public, avec un débris, un tronc ou quelque chose, volant suite à l'explosion qui avait retenti un peu plus loin. Il ne l'avait pas touchée. Sebastian renifla bruyamment sous les regard hébétés qui étaient encore là pour le voir, puis se retourna. Amy pouvait revenir, il ne comptait pas rester là plus longtemps. Ses armes, il devait retrouver ses armes. Vite, si possible.

      Elles ne devaient pas avoir beaucoup bougé. Le Lieutenant-Colonel se pressa pour arriver jusqu'à son point d'observation. Par chance, aucun des pirates ne chercha à le poursuivre. L'avarice et la couardise de ces frères de la côte était, à cet instant, une des seules vertus que Sebastian serait prêt à leur reconnaitre. Il arriva rapidement à rejoindre son arsenal. Il n'avait pas bougé. En le récupérant, il s'était dit qu'il avait eut beaucoup de chance durant ces dix dernières minutes. Quelque chose clochait.

      Puis il la voit. Défigurée, mutilée, étendu au sol. Rei.

      Plus loin, l'ombre bicolorée du commodore est aux prises avec un rouquin. Personne d'autre aux alentours, juste eux. Les guerriers restés dans l'ombre de la mêlée. Que des cadavres étendus et, dans l’œil du cratère, Rei, centre de l'explosion.
      Le vieillard fait grincer ses mâchoires. Il oublie ce qui se passe derrière lui. Durant un instant, il n'y a plus d'Hypérion, plus de Rhino ou d'océan à affronter. Il n'y a plus qu'elle, celle que certains voient comme sa subordonnée. Mais même ça, il l'oublie en se jetant en bas, vers le sol. Il court, ignore le combat entre les deux hommes. S'agenouille pour la ramasser, l'inconsciente.
      Ses gestes sont automatiques. Il ne réfléchit pas, pour une fois. Il se tourne vers les combattants.

      "Jenkins ! Finissez en et revenez vite !"

      Rei sur une épaule, le canon PX-1.12 sous l'autre, légèrement baissé vers le sol. Un petit saut, le doigt qui se serre sur la gâchette et le recul fait le reste. L'officier s'élève dans les airs jusqu'à cet instant où la gravité l'oublie. Suspension dans les cieux avant la descente mortelle. Il regarde là où il va s'écraser. Il voit la rousse et, un peu plus loin, le monstre de médecin. Ses mâchoires se desserrent et laissent échapper un hurlement. Pas de peur, mais d'espoir. Si seulement quelqu'un pouvait les voir tomber...
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      Le poing du monstre caressa la joue de son adversaire sans pouvoir aller plus loin. Un souffle colossal retentit, cueillant les deux hommes en son sein ravageur. La tête du fakir s’enfonça d’elle-même dans les phalanges du Docteur et le feu les emporta dans une fatale étreinte. La suite ne fut qu’une succession d’arbres enfoncés et de cris de douleur. Le monstrueux médecin ricocha contre le sol jusqu’à ne plus laisser qu’un cratère fumant et calciné. Par-dessus lui, son adversaire. Gémissant de douleur, il bénissait l’effet de sa pilule qui alimentait encore son cœur et son âme. Repoussant délicatement le fakir, il lui chatouilla la jugulaire pour attester de sa survie. Le pouls était faible et il était brûlé sur de grandes parties de son corps, sauf celles qui apparaissaient ignifugées. Wallace avait pu voir la déflagration venir et avait été protégé par le pirate en devenir, malgré lui. L'explosion avait cueilli l'incendiaire en plein dos puis son corps avait été projeté sur Wallace qui n'avait donc subi qu'à moitié la violence du choc. Mais pour l’heure, le pourquoi de sa survie n’était pas sa préoccupation. Même s’il souffrait le martyr, sentait que ses membres étaient en train de grincer à chaque geste, il se releva cherchant du regard ses frères. Ses oreilles bourdonnaient, sa vision était trouble. Peut-être avait-il les tympans percés. Alors il hurla, les appelant. Il n’entendit pas sa propre voix.

      « *** !! » recommença-t-il.

      « ******** !!! » fit-il encore une fois, en vain.

      Il rampa, fit l’effort de hisser son adversaire entre ses bras. Sa jambe droite traînait misérablement derrière lui. Il gonfla ses poumons et grogna de douleur. La forêt était en feu et l’air se tordait à cause de la chaleur. L’enfer s’était fait une place sur Jaya. Des échardes de bois de la taille d’un bras s’étaient enfoncées dans le dos du monstre, faisant suinter son sang carmin hors de sa peau écailleuse. De mémoire, c’était bien la seconde fois qu’un homme arrivait à le faire saigner depuis son arrivée chez les Rhinos. En général, lorsqu’on passait la barrière de sa peau, c’était qu’il avait déjà était plus qu’affaibli. Et là, en cet instant, il souffrait comme jamais. Pas suffisamment pour faire sortir la bête de sa cage, mais assez pour qu’il comprenne qu’il n’irait pas beaucoup plus loin. Il avait une mission et il allait s’en acquitter. Les acouphènes s’estompèrent un peu et il parvint cahin-caha sur les lieux de son précédent combat. Il laissa glisser le fakir hors de ses bras, n’ayant plus assez de forces pour le tenir.

      « RHINOS STORMS ! » rugit le monstre.

      Il mit genou à terre, un filet de sang courant le long de son menton. Il cracha le sang. Hémorragie interne. Il fit un rapide état des lieux de ses propres blessures. Ça sentait mauvais. Tant pis. Il allait devoir le faire. Il fouilla dans sa poche, attrapa sa boîte de pilules cabossées. Il en tira une pilule noire, à la réglisse. Il respira lentement et la fourra dans sa bouche. Il croqua la pastille et le composé chimique se déversa sa gorge. En quelques secondes à peine, sa respiration s’accéléra et ses pupilles se dilatèrent. Ignorant la douleur acerbe qui lui foudroyait le corps, le monstre se releva. Il arracha les morceaux de bois incrustés dans sa peau sans frémir. D’un pas assuré, mais boitillant, il se dirigea vers la veste de Salem qui pendait misérablement à un arbre, noircie et abîmée par la force de la déflagration. Ce serait son étendard. Il la passa sur ses épaules et s’avança vers le champ de bataille, passant de la marche à la course puis à la charge. Il y avait des corps épars partout, des gens qu’il n’avait pu sauver ! Une colère monstrueuse, à son image, s’engouffra dans son cœur et il serra le poing.

      Se … calmer. Ne … pas … laisser … l’adrénaline … prendre … le … dessus.

      Puis, pareille à une étoile filante, une forme naquit dans les ténèbres du ciel. Au-delà de la fumée et des cadavres. Il reconnu le vieil homme serra entre ses bras la frêle carcasse de Rei. Le médecin écarquilla les yeux. Il … il pouvait agir. Ses jambes ne le supporteraient pas mais la pilule l’y aiderait ! Il se ramassa, grogna et de sa force prodigieuse il bondit dans les airs. Son bras musculeux entoura les épaules de Mavim et il l’enserra comme il l’aurait fait d’un poupon. Avec un sourire ensanglanté, le médecin s’écrasa violemment dans le sol, non loin de la rouquine. Le choc qui en résultat creusa une tranchée dans le sol. Les trois comparses glissèrent dans la terre jusqu’à ce qu’un tronc calciné ne les stoppe. Wallace gémit de douleur mais resta parmi eux grâce à l’effet de sa pilule. Une tâche carmine commençait cependant à s’étendre sur son ventre, ruisselant sur son pantalon et enfin gorgeant la terre noire. Il relâcha ses protégés et s’écarta du trou. Une écharde de la taille d’un enfant s’était faufilée entre les écailles de sa peau. Il arracha le bout sans frémir et posa sa main sur sa blessure.

      « J’ai … au moins pu vous sauver … » grommela-t-il, plantant ses griffes dans le tronc calciné pour pouvoir se relever.

      D’une main tremblante, il s’empara de nouveau de sa boîte de pilules et en attrapa plusieurs d’entre elles. Il goba l’œuf chocolaté, pareil à lézard qui s’étouffait puis distribua de la réglisse à Mavim.

      « Tiens, ami, c’est un sursis … maintenant je dois aller aider Lilou. » fit-il en désignant vaguement la direction dans laquelle devait se trouver la jeune femme.

      Il se redressa de toute son imposante stature et fit rouler sa tête sur ses épaules. De ses deux mains, il releva le col de la veste de Salem et inspira un grand coup. Il était le Docteur, il allait tous les sauver. Un feulement rauque s’échappa de sa gorge alors qu’il adressait un regard plein d’espoir à Mavim. Il sortir de la tranchée creusée par l’impact puis au bout de deux pas, il s’écroula à terre. Tête la première.
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      Pas mauvaise ta droite.
      Oh, j'adore les compliments!
      Ça tombe bien, c'était le dernier.

      Je crache un peu de sang, étourdi suite à un crochet bien placé contre ma joue. L'air grésille autour de mon poing noir qui se recouvre de haki. Je le fixe, il me renvoie ce regard au travers de ses lunettes aux verres fracassés. Consultation silencieuse, il fonce, je le suis dans son bal. Il est rapide et traître dans ses mouvements, il feinte, me fait baisser ma garde lorsque j'essaie de le happer de mon poing gonflé de haki. Je lui offre une brèche, il s'y engouffre pour m'écraser les côtes de son genou. Mon souffle est coupé, mais je profite tout de même de l'instant pour le saisir par le bras; il est prisonnier de ma poigne désormais.

      Ignorant de mon mieux la douleur qui irradie mon flanc, reprenant difficilement ma respiration, je préfère m'agripper de mon mieux à son avant-bras. Et quoi de mieux, dans ce cas, que de le lui lacérer violemment? Sur cette pensée, le froid de mon fruit s'immisce dans mes doigts qui se changent en véritables coutelas. Il grogne lorsque je taillade sa chair, il pense me remettre un cou de genou pour se libérer de mon emprise. Cette fois, cela dit, je le devance. Mon poing garni de haki le percute au visage, le défigurant et le déséquilibrant. Des dents volent dans une pluie de gouttelettes de sang, j'ai l'avantage.

      Peut-être que le message finira par passer à travers Grand Line. Ça m'éviterait d'avoir à le répéter à chaque foutu pirate que j'croise…

      Un coup de pied sur sa rotule gauche lui angule la jambe dans un drôle de sens, si bien qu'il ne peut que s'écrouler au sol en hurlant, toujours prisonnier de ma poigne d'acier. Ma botte lui enfonce la tête dans le sol, ses hurlements se transforment en gémissements, puis en de simples ahanements saccadés.

      …Mais je vais quand même prendre la peine de le répéter une dernière fois pour toi, mon gars.

      Ses cheveux roux sont couverts de boue, son visage ensanglanté et martelé le rend méconnaissable. Il n'est plus qu'une victime piétinée par la colère d'un autre. Il n'est plus qu'un humain dominé par le goût de vengeance d'un autre. Rei était jeune. Rei avait des amis et un avenir brillant devant elle. Rei ne méritait pas un tel châtiment.

      Personne ne s'en prend au Storms sans en subir les conséquences.

      Midnight Blast.

      Et de Fry il ne reste plus qu'un cratère fumant, où agonise un résidu de pirate, laissé pour compte par Double Face qui, les yeux brillants de haine, coure à travers l'enfer de flammes et de cadavres. Pour une fois, il a reçu un ordre et il compte bien le respecter ; revenir vite.
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      -Ah ! Les autres se sont enfuis... quel dommage...  

      Il dit ça l'air nonchalant, comme si je lui avais rien fait. Mais en vrai, je lui ai fait chialer son écume par toutes les ventouses de sa chitine visqueuse. Tant et si bien que les derniers survivants dont j'avais la charge, mes hommes, ils ont pu partir... je l'occupais trop. J'avais trouvé une bonne technique, avec mon fruit et les os de mouton en conducteurs. Je croyais. Sauf que maintenant que j'ai un genou à terre, que l'espoir et la rage ont fui mon regard et que la fatigue a enserré mes muscles, j'suis assez lucide pour pouvoir me dire qu'un mec qu'a vraisemblablement pas de carcasse... j'ai pas encore trouvé comment m'y prendre pour le clouer au sol.

      Mais putain, y'avait des vétérans de partout dans la jungle... juste derrière moi, partout. Comment ils ont pu m'oublier ? Ils ont du me passer juste à côté sans me voir... ou en ayant trop les boules pour jouer aux héros. Une grande famille qu'il disait, Jenkins. Ouais, une grande famille sauf que quand c'est la merde y'a plus personne et faut te démerder. Même lui, il en aurait fait qu'un coup de latte avec son pouvoir de maître boucher... et vu le silence qui règne autour, je parierai ma liberté (au point où j'en suis, je risque plus grand chose) qu'il s'est barré avec les autres. Je me plains pas. J'ai pas été accoutumée à concevoir la marine autrement. Juste que pour une fois... j'aurais peut-être imaginé que ça aurait pu tourner à peu près rond. Qu'on laisserait personne derrière. J'ai eu la faiblesse de le penser.

      -... mmh.

      J'suis toujours bâillonnée, blessée, ensanglantée, mon épée abandonnée au sol depuis belle lurette, un poing encore crispé autour des bandes de protection qui se barrent maintenant qu'j'ai plus la force de lever le bras, que mes armes gisent d'un peu partout autour de moi. J'essaierais bien de choper ma poivrière dans ma veste, de tirer encore ; mais pour ce que ça a d'efficace, je préfère pas m'échauffer le sang.

      Je le regarde quand même en face, parce que malgré le fait que je sois sur Jaya, en uniforme plus rouge que blanc et que le type en face de moi ait tout du bourreau de mes cauchemars de môme, j'ai pas peur. La peur, elle est morte en moi y'a des années de ça, et plusieurs fois depuis. Alors pour qu'elle puisse encore s'exprimer, faut que des forces mystérieuses arrivent d'abord à la ressusciter. Et ces forces là, c'est pas un homme poulpe, même gaulé comme un monstre et plus baraqué qu'un Wallace qui va les détenir. Faut pas déconner.

      -Excellent sujet d'expérience. Vivace. Blublub !

      Qu'il dit en me soulevant avec l'un des gros tentacules qui lui servent de guibolles. J'suis emportée, toujours muette, sans pouvoir râler après les renforts qui sont jamais venus. Mon principal regret, là, tout de suite, c'est con mais c'est ça.

      Si je m'en sors, qu'on compte sur moi pour rattraper ça.
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      Elle est chanceuse, pas de doute la dessus.

      Avant que je ne lui colle un boulet de douze entre les deux yeux, pour la jouer subtil, elle s'esquive et une déflagration puissante me cueille le flan. Si le haki me protège comme il le peut, ça ne m'empêche pas de me retrouver plaquer au sol sous de la boue, Bee au-dessus de moi qui tente comme il le peut de limiter la casse. Lui ne craint pas les flammes ou les brûlures, même si ça chauffe comme pas permis. Les mercenaires se planquent pour éviter de plus souffrir, les marines sont soufflés par la déflagration. Nos hommes encore debout se comptent désormais sur les doigts d'une main, et quand cette vague infernale retombe, c'est pour entendre les hurlements d'Oswald appeler après Rei.

      Rei est tombée.

      Le temps d'assimiler la nouvelle, de l'avaler et de faire avec, la colère me cogne aux tempes et mes mâchoires se serrent violemment. C'est de leur faute. A eux. Tous. Et si Leila boite pour s'enfuir en demandant aux autres de me ralentir, je sais, je sens, au fond de moi, comme une force implacable à laquelle je ne vais pas résister parce que je n'en ai aucune envie, que je vais la tuer. Froidement. Je vais lui faire la peau et il ne restera plus grand chose d'elle quand j'en aurais terminé. Me relevant d'un bon, je somme Bee de tirer dans sa direction sans faire de zèle. Il m'interroge un temps du regard mais les yeux furieux que je lui renvoie finissent de le convaincre. Il charge, décharge et recommence, tandis que j'avale la distance qui me sépare de la femme aux cheveux violets. Elle esquive comme elle le peut, malgré sa jambe endolorie, malgré ses doigts brisés, mais n'arrête pas le coup de pied que je lui envoie dans les côtes quand je la rattrape enfin.
      Et les droites pleuvent comme durant une tempête, elle m'en redonne mais finit bien vite par être submerger par la haine profonde que je lui voue. Je me retrouve plongée dans ma bulle, sans réussir à m'en extirper. Si le combat persiste encore quelques minutes, je me retrouve extirper de cette transe en entendant les hurlements en arrière de mes coéquipiers en difficultés. Leila est au sol et se traîne pour me fuir, mes vêtements et mes phalanges sont couvertes de sang. Et pas que du mien. Je jette un dernier coup d'oeil vers elle avant de l'assommer d'un coup de poing derrière le crâne, et ravale la distance que j'ai parcouru pour venir en aide aux miens.

      Wallace, en bien piteux état puisqu'il est venu en rampant jusqu'à moi, me retrouve en disant vouloir me prêter main forte. Le temps de le regarder de haut en bas, c'est vers le champ de bataille que je me tourne pour gueuler à plein poumon :

      ON DEGAGE D'ICI !

      Ce n'est pas négociable. Le terrain est envahi depuis trop longtemps, et on se noie sous la masse. Nous sommes, certes, tous de très bons combattants, des guerriers émérites. Mais avec Rei à terre, l'explosion grandiose de tantôt, tout ça, il faut se faire une raison. Si certains veulent poursuivre, je coupe court à cette envie en sommant fermement :

      MAINTENANT !

      Le temps de chopper Wallace par les épaules et de lui dire à lui, et seulement à lui :

      Johnson ! Va chercher Serena ! Je les retiens, mais dépêche toi !

      Et je le pousse pour qu'il fasse ce que je lui dis, retournant aux quelques hommes qui pensent pouvoir me foutre à terre. Les quelques marines encore debout se retranchent vers les côtes jusqu'au Serenity qui n'attend plus que nous maintenant. Sebastian porte le corps brûlé de Rei, que j'aperçois du coin de l'oeil. La silhouette massive de Wallace disparaît dans la broussaille pour aller trouver la rouquine.

      Je ne grappille que quelques minutes. Une poignée de seconde, à peine, pour permettre aux autres d'appliquer les derniers ordres. Mon haki des rois met à terre quelques hommes encore, et j'essaye de ne pas trop faire vaciller Oswald qui combat encore à mes côtés...

      Quelques secondes...

      Avant que je n'ordonne à Bee de couvrir notre départ, en lançant une bombe fumigène entre nous et le Chaos.


      Dernière édition par Lilou B. Jacob le Jeu 13 Nov 2014 - 11:36, édité 1 fois
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      Comme un projectile, j'émerge d'un bond de l'écran de fumée provoqué par Lilou. Des panaches de brouillard s'accrochent à mon corps. Je me réceptionne lourdement au sol, puis poursuis ma course en haletant, jetant des regards inquiets partout autour de moi. Des tentes calcinées, des corps, des caisses et des armes laissées pour compte de toute part. Pas une seule âme qui vive, simplement la mort et les flammes qui m'oppressent autant que la végétation dense et couverte de suie, si elle n'est pas déjà réduite en cendres.

      Par réflexe, je tire mon escargophone noir et blanc de ma poche, les deux têtes du mollusque se tournent vers moi et me fixent de leurs yeux vitreux.

      Pulupulu…
      Oswald?
      Ketsuno, est-ce que la zone est évacuée?
      Toutes les chaloupes ont quitté l'île avec le maximum de cargaison possible et…
      Toutes les chaloupes?
      Oui.
      Le Serenity, vite!
      M…Mais ta position?
      LE SERINITY KETSUNO! VITE! UN DES MEMBRES DE NOTRE FAMILLE EST EN DANGER! PEU IMPORTE MA POSITION! JE LE VEUX SUR LA PLAGE!
      À vos ordres!
      Clac!

      Je fourre l'escargophone bicéphale et bicolore dans ma poche, le souffle rauque, les poumons en feu et les yeux irrités par la fumée. Mes poings sont aussi crispés que mes traits, déformés par la colère. Il n'y a pas en moi le rage animale d'autrefois, il n'y a plus le feu qui me consumait. Je ne sens que quelque chose que jamais je n'ai réellement appréhendé. Un feu différent qui me révolte face à tout ce bordel. Une impuissance, différente que le désespoir qu'a pu me causer la mort de Salem. Non seulement ça, mais quelque chose de supplémentaire… un sentiment d'injustice, une animosité nouvelle à l'égard de ces pirates…

      Bruissements. Une main me saisit à la cheville? Des doigts couverts de sang serrent ma botte, poigne de moribond au sein de l'Enfer. Je baisse les yeux sur un forban au dos criblé de balles. Ses cheveux en bataille sont encrassés par les cendres, son visage tâché aussi par les cendres est empli de vieilles cicatrices. Il n'est qu'un agonisant de plus dans ce cimetière, il n'est qu'un parasite injustement vaincu, s'étant battu pour sa liberté comme n'importe quel homme, il éructe et crache du sang. Mais moi, je ne vois que ce liquide poisseux qui tache ses mains. Le fluide des miens.

      Et je comprends ce qu'est la vraie colère. Celle des Hommes. Celle de ceux qui ont grandi et vécu non pas comme des monstres, mais comme des être doués de sens et d'esprit. Il et là, l'après coup. Les répercussions d'enfin avoir pu faire la part entre Dark et Oswald. Oswald aussi est humain, et il l'es bien plus que je ne l'aurais cru.

      Et cette colère qu'il ressent, que je ressens, je la déverse comme un typhon sur le moribond qui s'agrippe inlassablement à ma botte.

      À cet homme qui n'a rien trouvé de mieux, pour abréger ses souffrances, que de se jeter vers l'ennemi.

      ***

      Ils sont à peine une dizaine à avoir survécu au massacre, des vétérans qui s'étaient résolus à tenir avec nous. Je leur envoie à tous un signe de tête concerné, traversant la plage directement vers Sebastian qui, quoique violemment amoché, tient toujours Rei dans ses bras. Dans l'eau, la bulle d'air du Serenity fait surface, laissant apparaître comme entrée la forêt poussant au sommet du sous-marin.

      Je me décompose un peu plus à la vue de Rei, retenant tant bien que mal la frustration et l'impuissance qui m'envahissent. Je revois déjà Drum se reproduire. Je revois les morts, le feu, le sang, les doigts qu'on pointe vers moi. "Le monstre de Luvneel". "Le monstre de Drum". "Le monstre de Jaya", ensuite? Ils vont me l'enlever définitivement, cette fois, cet équipage, si je n'arrive plus à contrôler quoi que ce soit…

      Je m'avance vers la bulle, tandis que les hommes y sont escortés par les pilotes de l'engin qui sont accompagnés par l'escouade médicale. Puis, soudain, le frisson me prend. Il s'immisce en moi comme une incertitude indéniable. C'est l'humanité en moi qui me souffle quelque chose que je n'aurais jamais cru sentir à nouveau;

      La peur.

      Seb'… Seb'! Serena, Wallace… ils sont où?
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      Souvenir … Ahem. Où était-il déjà ? Ah oui, ah oui : Jaya. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Ah ... heu … Serena ! Voilà, la rouquine. Et pourquoi il était en train de baver par terre alors ? Bonne question. Et certainement pas parce qu’il était le Docteur. Un Docteur, ça sauvait des gens. Ça ne mangeait pas de terre. Ou alors … beurk. Non, ça ne mangeait décidément pas de terre. Il sentait comme une chaleur dans son bas-ventre. Enfin, dans le bas de son ventre. Là où l’œuf en chocolat était encore en train d’irradier de ses bienfaits. Y’avait comme une odeur de Lilou qui trônait encore sur son épaule. Et puis il sentait bien que ça puait la fumée. Logiquement, la dragée lui permettait de récupérer plus vite mais il avait été assez imprudent pour la prendre alors qu’il était déjà en état de faiblesse. Du coup, la syncope de redémarrage du cerveau – terme très scientifique, oui oui – lui était tombé dessus comme papa dans mam… comme une réflexion très freudienne.

      « Regardez son manteau ! Les gars, la prime est à celui qui le capture ! Aye. »

      Oui, oui. Capturez-le et laissez-le dormir. Il sentit son monde se soulever puis pris d’un haut le cœur, il se retourna dans son sommeil. Ah, son édredon craqua tendrement au fur et à mesure qu’il le serrait dans ses gros bras musculeux. Il entendit un ouille, quelques gargouillis puis un gentil pirate lui gratta le dos. Aïe ! Mais ça faisait mal les coups d’épée !

      « Groumpf. »

      « Il a lâché Titi ! Hey, Manu, aide Titi, il lui a cassé quelque chose ! »

      Se frottant les yeux, le monstre se redressa. Il secoua la tête comme un enfant avant que sa vision ne lui révèle les 3 mécréants qui étaient venus fouiller les décombres en quête de prisonniers. Les hurluberlus se mirent en garde tandis que le colosse se relevait en baillant.

      « Excusez-moi messieurs, auriez-vous l’obligeance de me dire si vous avez vu une jeune femme rousse dans le coin. De cette taille environ. » commença-t-il, en mettant sa main à ce qui pouvait se rapprocher de la hauteur de Serena.

      Les pirates froncèrent leurs sourcils, légèrement perplexes face à la tournure des évènements. Une espèce d’homme poisson qui dormait, broyait le bras de Titi en lui faisant un câlin puis leur demandait de l’aide ? C’était … assez inhabituel pour leur faire perdre toute virulence.

      « Heu non, m’sieur … on chercher d’la prisaille nous, m’sieur. Et comme vous avez l’air d’être le chef du bateau, avec votre manteau … » commença Manu, sans prêter attention au brave Titi qui pleurait son bras brisé.

      « Ah, ça ? Non, non. Je le tenais en attendant que ça se passe. D’ailleurs, il faut que je le ramène à Oswald. Mais ce n’est pas le plus important. Je cherche une jeune femme rousse avec une grosse artillerie. » fit-il en essayant de mimer un équipement militaire à la hauteur de son torse.

      Enfin, artillerie, c’était Serena quoi : elle était un soldat après tout. Les pirates ouvrirent des yeux ronds, tentant de se rappeler s’ils avaient vu une rousse à forte poitrine. Parce que oui, c’était ce que Wallace venait de demander malgré lui.

      « Ah, peut-être qu’il parle de celle qui a fini avec le crustacé ? » lâcha le troisième compère, oubliant qu’il se tenait devant un marine.

      « Ce doit être ça. Vous pourriez me mener jusqu’à elle ? Je suis assez pressé et je n’ai pas envie de rentrer trop tard. » poursuivit le Docteur, se massant le crâne en regardant autour de lui.

      Les trois pirates se reculèrent, chuchotant des messes basses. Ils n’étaient pas d’accord sur trois points. Tout d’abord, à savoir si ce Marine était incroyablement stupide ou pas. Ensuite, si sa tête valait vraiment quelque chose vu le gruyère que ça avait l’air d’être et, enfin, s’il s’agissait d’une femme ou d’un homme. Sur ce dernier point, ils conclurent rapidement qu’ils préféraient ne pas savoir. Quant au reste …

      « Ahem … et si on t’amenait jusqu’à elle ? Tu pourrais nous suivre, et on te montrerait où elle est, hein ? » pouffa Manu, pendant que les deux autres approuvaient d’une œillade malicieuse.

      « Bah pourquoi pas. Allons messieurs, je vous suis ! » s’exclama le Docteur, frappant dans les mains.

      Et la joyeuse compagnie se mit en route, deux pirates derrière et un devant pour entourer le colosse qui les dépassait de trois têtes. Ils semblaient à la fois effrayés et fiers d’eux. Mais d’aussi bas, ils ne pouvaient voir la moue désapprobatrice du médecin qui constatait les corps épars çà et là. Il ne pouvait plus y faire grand-chose, mais ça le tracassait tout de même. Le principal c’était de sauver Serena, parce que Lilou lui avait demandé, et les autres prisonniers. Il devait y en avoir d’autre, que ce soit le timide Lulu ou l’infernal José. Il n’y avait pas d’âmes de moindre importance pour lui.

      « Et voilà, c’est là. » fit Manu, ricanant.

      « Tiens, tiens, tiens … mais ce serait le terrible Docteur que voilà ? » minauda une petite voix dans l’ombre, sous une capuche carmine.

      « Et capturé par trois mecs de dernière zone … t’es tombé bien bas, Docteur, mais savoir que les marines sont privés de leur doc’, ça me fait chaud au cœur. » poursuivit-elle, dégainant son arme à la vitesse de l’éclair, plaçant la lame sur la carotide du monstre.

      Celui-ci ne frémit pas. Enfin pas trop. Il soutint le regard incendiaire du pirate et soupira.

      « A vrai dire, je suis venu chercher Serena, vous pourriez avoir l’obligeance de me mener jusqu’à elle ? Je ne vous embêterais pas plus que ça, je vous le promets. » fit le médecin, joignant ses mains pour appuyer ses propos.

      « L’obligeance de te … mais … tu es parfaitement crétin ou quoi ? Je te conseille de ne pas résister, sinon … » menaça-t-elle avec un sourire mesquin.

      « Ben non. Si j’avais dû résister, je l’aurais déjà fait. C’est logique. Bon, vous n’avez pas répondu à ma question. » répondit Wallace, soupirant de fatigue.

      Amy baissa son arme, décontenancée par l’attitude un peu trop détendue du marine. Elle sentait le piège à plein nez mais … mais … non. Ce n’était que de la bêtise à l’état pur. Forcément. Qui viendrait se jeter dans la gueule de centaines de pirates sans arme ni soldats sans être un parfait crétin ?

      « Et bien … bon. Ben d’accord. Les deux-là fouillez le et balancez tout ce qu’il peut avoir de bizarre. Et puisque tu veux autant la voir, je vais t’y amener, hin hin … Elle a un peu de répit avant que Zoldberg ne s’en occupe … » fit la jeune femme s'approchant de Wallace pour lui coller un solide coup derrière la tête.

      Poc. Le médecin fronça un sourcil et haussant les épaules.

      « Vous vouliez ? Ah, m’assommer ? Si je fais semblant, ça compte ? » réagit soudainement le Docteur, ne semblant pas même ébranlé par le coup que venait de lui donner la donzelle.

      « Heu … oui, ça serait gentil. Mais n’ouvrez pas les yeux. » répondit-elle, avec un air ahuri qui n’aurait pu aller qu’à Fry.
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      -Coucou Serena.
      -Wallace ? Mais ... qu'est ce que tu fous là ?
      -Je suis venu te délivrer.
      -A poil et avec des menottes ?!
      -Ben oui.
      -...

      Le tronc auquel ils m'ont attachée me cisaille le dos. J'suis blessée, usée, foutrement en rage de m'être montrée aussi impuissante face à l'autre imitation de Davy Jones. Puis y'a autre chose, un truc nouveau dont j'ai moyen l'habitude ; dont je pensais avoir globalement pas mal triomphé depuis déjà pas mal d'années-lumière. Je crève de trouille. J'suis dans l'inconnu, j'aime pas le regard mauvais que me balance cette foutue pieuvre ; c'est même pas lubrique, c'est même pas de la violence, c'est autre chose ; quelque chose que j'identifie pas, entre la curiosité dévorante et la pulsion froide, le scientifique et la machine, le désir et la mécanique.

      Je crois même pas qu'ils vont me buter, ils auraient pas pris la peine de m'amener jusqu'ici ; comme Wallace, qu'ils attachent en lui passant les bras autour d'un tronc et en refermant les menottes sur ses poignets. Humiliant et douloureux, mais il garde un drôle de sourire un peu niais.

      -T'es con ?

      Je table plutôt sur un effet secondaire de ses putains de médoc' pour supersoldats. Même si développer des trucs pareils en jouant les humanistes, ça pue la connerie – parce que j'arrive pas à croire que Wallace soit malhonnête.

      -Bon, la fête est finie, on s'arrache.

      Pas d'explication, ils ont l'air de savoir ce qu'ils font. J'suis tentée, poussée par mes propres tripes qui chantent leur frousse, d'essayer de m'enfuir ; mais je me bride à grands coups de raison, parce que je sais que ça servirait qu'à me prendre quelques mandales de plus. Faut rester entière, la plus entière possible ; pas trop céder à l'instinct. Et se préparer au pire de ce qui doit se faire sur Jaya...
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      Je pose pied sur Serenity en soufflant un bon coup. Monty guette au loin mon arrivée, et dès qu'il distingue ma silhouette, fonce comme une fusée vers les commandes pour mettre le navire en route. Les moteurs vrombissent et recrachent l'eau violemment sur la plage, quand les tires s'ajustent pour faire d'autres victimes... Un geste de ma part confirme que nous devons impérativement mettre le large. A bout de souffle, je tombe au sol, en m'enfonçant dans les algues humides qui recouvrent le sol de Serenity. Cette fraîcheur soulage un instant mes muscles chauffés à blanc et meurtrie. Bee rentre à l'intérieur se mettre à l'abri pour ne pas être malade. Je note dans ma tête qu'il me faut le conseiller à Oswald, également... Même si l'homme à l'habitude désormais, et qu'on en est plus à quelques vertiges près. L'heure est au deuil, étrangement. Au deuil pourtant éreinté par l'adrénaline qui coule encore dans nos veines et nos sens aux aguets... La bulle se gonfle et s'enfonce, quand les premiers mots d'Oswald tranchent le silence de plomb et tue dans l'oeuf ce calme apparemment trop fragile...

      Je rouvre un œil inquiet, me redressant pour regarder le Commodore tourner comme un lion en cage. Tous le fixent avec l'air vidé, éreinté, sur les rotules. Nous sommes si peu nombreux encore debout, entier. Seb tient toujours dans ses bras le corps meurtrie de sa coéquipière, tandis que les rares infirmiers du navire s’attellent à la transporter à l'intérieur du navire. A s'occuper d'elle. Sauf que Wallace n'est pas là, et que son absence se fait ressentir. Et tandis que nous nous faisons engloutir par la mer pour nous échapper, sa disparition nous prend aux tripes comme la nausée. Personne ne trouve à lui répondre, parce que personne n'est au courant de rien...

      Sauf moi...

      J'ai... Que je commence, sans vraiment trouver mes mots. Je sais que je dois lui dire quelque chose, que je dois lui confier ce que j'ai fait. Que je dois affronter son air inquiet puis bientôt courroucé, en essayant de relativiser ou de rassurer tout ça. Sauf que là, je n'ai absolument pas les mots. J'ai l'impression d'avoir fait une énorme bourde en envoyant le doc' prendre soin de la harpie... Je ne sais pas... Mais j'ai commencé, et je me dois de poursuivre en essayant d'être sûre de moi : J'ai dit à Wallace d'aller chercher Serena... Ils... Ils doivent s'être planqué en attendant de trouver un moyen de nous contacter.

      Je lâche ça en essayant d'y croire. Pourtant, quand je regarde en arrière, pour ne voir que les bas-fonds de l'île et ce que cache l'océan, j'ai l'impression d'être sous la jupe d'une catin à guetter l'espoir. Je ne sais pas qui j'essaye de convaincre désormais, alors que nos rangs ont été décimé par cette attaque, que des hommes que l'on sait vivant manque à l'appel... Eux, ou moi ?

      Wallace est malin, et Serena a plus d'un tour dans son sac, que je poursuis en sentant pourtant le poids de l'inquiétude et de la culpabilité tomber sur mes épaules... Ils doivent être à l'abri, j'en suis sûre...

      Pas tant que ça. Mais je me tiens droite. Campée dans mes bottes, avec une voix qui ne tremble pas trop à cause du doute. De toute façon, revenir en arrière est impossible. Pas dans notre état. Pas avec Rei entre la vie et la mort. Et si Oswald en venait à le demander, je m'opposerais à lui fermement. Aucun ici n'est prêt à reprendre le combat, aucun ne l'était avant tout ça... Mes fables apaisent momentanément ces doutes, puisqu'il me fait confiance. Il ne devrait pas, mais il le fait.

      L'avenir lui dira bien assez tôt que je ne suis qu'une menteuse.
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      Assis là où il s'était assis, le regard dans le vague, Rei sur les genoux jusqu'au moment où on vint la lui enlever. L'effet de la pilule donnée par le monstrueux médecin avait été très étrange, et il savait qu'une fois passée, il le trouverait désagréable au plus haut point. Quelques minutes après l'ingestion, il s'était senti se détacher de tout. Perdu par le fil de ses pensées, son corps avait suivi machinalement ses instincts sans que son esprit ne puisse intervenir. Sans vraiment comprendre comment, il s'était retrouvé à bord du Serenity.

      L'agitation à bord ne l'avait pas touché en premier lieu. La panique du commodore, les états d'âme de la rousse, il les percevait, c'était tout. Il sentait qu'il aurait du se lever, leur montrer quelque chose, une voie, une issue, une riposte... Mais rien de ces sentiments qu'il éprouvait pourtant ne se transmettait à son corps. L'alchimie ne s'opérait plus. Il s'en rendit compte quand on vint lui enlever Rei. La suivre, la voir entre de bonnes mains, se rassurer... C'était la chose humaine à faire et, en regardant son artilleuse se faire emporter il aurait eut des choses à dire. S'assurer qu'elle serait bien traiter, d'une manière ou d'une autre. C'était ce que Mavim faisait dans ces cas.

      Mais non, rien.

      Alors il retomba dans les gestes machinaux. Un cigare au lèvres, éteint. Ouvrir la petite gourde. La main levée, immobile, juste sous sa bouche. Quelque chose en lui se faisait violence. Comme une bête en cage, son esprit frustré de ne plus contrôler son corps en le bloquant complétement dans cette position. Puis le fil se rompit, et un nouveau lui vint. Délicatement, tirant dessus, réfléchissant à chaque étape.

      Il reprenait son corps.

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      Le doigt du lieutenant-colonel se refermant sur le goulot de sa gourde, puis se relâchant avant de répéter ce même mouvement, provoquant l'appel d'air au son très caractéristique qui restait comme suspendu pour les oreilles des personnes qui l'entouraient. Doucement, sa tête revenait ce qu'elle était. Elle ordonnait son monde, plaçant les derniers événements dans le schéma général du monde. Les conclusion lui venaient les unes après les autres, la première étant qu'il était entouré de sentimentaux perdant de vue l'ensemble du plateau. La marine venait d'être mise à mal, et la déroute semblait si inévitable que même les officiers oubliaient les pièces de l'échiquier.

      Pop

      Leurs compagnons étaient morts.

      Pop

      Mais tant d'autres vivaient encore.

      "Simbad, je veux l'effectif des rescapés et votre position actuelle. Mettez tout le monde en état d'alerte. Tenez-vous prêt. J'arrive."

      Personne dans l'agitation n'avait entendu l'escargophone. Mais tous tenaient à l’œil le vieil officier quand il se dirigea vers le commodore et la rousse. Les deux semblaient être sur le point de rompre. Ils avaient vu le massacre mais en oubliaient la raison.

      "Arrêtez de vous faire des illusions. Si nous sommes chanceux, ils ont été fait prisonniers. Commodore, vos hommes attendent vos ordres. Définissez un plan d'action et nous le mettrons à exécution."

      Devant le regard vide de son supérieur, Sebastian senti la rage se mettre à bouillir. La drogue du médecin devait cependant encore faire son effet, sinon il n'aurait certainement pas eu recours aux mots pour exprimer son ressentiment.

      "Jenkins! Ne me pousser pas à vous coller une droite, vous savez que j'en suis capable. Peu importe qui est resté dans cette forêt, vous crachez sur leur nom si vous n'honorez pas leur sacrifice. Notre force de frappe n'a pas été éteinte, à moins que vous ne l'soyez. Ramasser ce qui vous reste de testicules et faite remonter celles de vos hommes. La mission n'est pas terminée."
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