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Sixième Epoque: Ce Plaisir qui ne vient pas de la souffrance.

Rappel du premier message :

- Oups ! Oh pardon !

La pièce sent le vieux, les murs sont flous. Je n’ai pas mal, ni à la cuisse ni à la tête, ni nulle part en fait. La lumière de dehors est froide à travers les persiennes des fenêtres bien comme il faut. Blanche comme un jour d’hiver, blanche comme la mousse en haut de mon verre encore plein. La tache de lait sur ma chemise sombre, la peau de celle qui a renversé sa conso sur mon très cher serviteur.

Elle n’est pas à l’aise, je la mets.

- Rien de grave, ce ne sont pas vraiment mes frusques...

Son regard hésite, cherche à comprendre. Je ne devrais peut-être pas lui expliquer que je les ai empruntées à un mari. Ce serait sans doute une approche assez moyenne, quoique la sienne n’aie pas vraiment été des plus subtiles non plus. Et la voilà qui enchaîne.

- J’ai cru entendre que vous étiez colonel, je suis confuse !

Colonel ? Ha ! J’ai un petit ricanement fat en l’invitant à s’asseoir dans mes règles, sans me lever. Elle est bien élevée, croise les chevilles et non les genoux, lesquels demeurent serrés et légèrement de travers pour quand même qu’on ne regarde pas sous ses jupons, ça ne se fait pas. Qui porte encore des jupons à notre époque ? Ses yeux verts forêt me fixent comme si j’avais la réponse à une question qu’elle n’a pas encore posée. Quel âge elle a, trente ? Plus ?

- Tahar.

Mon nom la fait à peine redresser le regard derrière ses cils mal à l’aise. Elle est absente en étant là, cherche dans son verre triste comment on fait la parade habituellement chez le commun des mortels. Mais il n’y a pas de manuel, juste à se lancer. Elle balance d’une formule à l’autre, essaie, se reprend.

- Comment vous

Malpolie, on commence par le prénom.

- Comment puis-je me faire pardonner.

Un soupir, chuchoté plus que questionnant. Maintiens le contact visuel, personne ne t’aidera alentour. Moi ?

- J’ai bien quelques idées.

Je suis aimable, c’est parce que tu m’es sympathique. Tu n’as pas la lourdeur des baronnes locales qui savent ce qu’elles viennent chercher ici. Tu respires l’exotisme, et ce n’est pas que dans ton parfum aéré. Si tu n’avais pas ce petit froncement décidé de sourcils, on pourrait même dire que tu t’es trompée de monde en franchissant la porte de ce troquet pour gigolades. Tu n’es ni d’Esperanza ni de cette mer, hein ? Ni de ma vie.

Allons, lutine, il est temps de changer de penderie. Où sont les escaliers ?

- De ce côté-ci je crois...

Ils sont bien à gauche, mais soudain par tribord l’ombre des murs se gondole et bientôt ils ont perdu de leur gris pour revêtir un bleu transparent, chatoyant au soleil. La jolie rouquine dépressive fait place au coquin apeuré qui rame pour sa vie sur le banc d’en face. Il n’a pas osé me réveiller en me touchant l’épaule alors c’est de son pied qu’il me chatouille la botte. Je regarde de plus en plus dans mon passé ces derniers temps. Il paraît que ça aide pour savoir où aller, je me demande si c’est inconscient. En tout cas les siestes ne soulagent pas grand-chose, et la douleur physique revient à peine le sommeil me quitte.

- N-Nous arrivons monsi, Saigneur...


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 7 Nov 2014 - 8:39, édité 2 fois
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Chien galeux... Le mot fait écho dans les parois de mon passé, de mon moi.

Moi aussi je suis un chien galeux, Izya. Je l’ai été, le suis encore et le serai toujours.

Tu ne peux que l’oublier en ce moment, mais tu le sais, l’as su, t’en rappelleras quand viendra l’heure.

Et toi, ma fille, qu’est-ce que ça te rend ? Fille de chien galeux, galeuse toi-même ? Est-ce que la part apportée par ta mère compense, te lave de la souillure, de cette souillure-là au moins que les voies indélébiles de l’hérédité t’ont apportée, pour ne pas mentionner l’autre plus récente ?

Va savoir.

J’ai toujours préféré avoir le consentement des femmes, mais je sais bien que certaines seraient en droit de vouloir ma mort. Je suis juste assez craint pour avoir le temps d’accomplir ce que je dois accomplir avant que la vengeance ne me rattrape. Comme un mort en sursis avec une chance de, sinon faire amende honorable et oublier ses méfaits, du moins agir encore après avoir fait du mal et avant que du mal ne lui soit fait. Agir...

Quelque chose comme ça. Et puis l’une d’entre elles n’a pas attendu le mien, de consentement, est-ce que ça me fait une excuse ? Une sorte de mot du médecin-chef qui me porterait pâle et expliquerait la patience de la loi du talion à mon égard ? Pas tout de suite, Tahar, pas tout de suite, tu as des circonstances atténuantes ?

Foutaises. Et foutaises hors-de-propos, encore mieux, ça n’arrêtera pas ses larmes.

Je me jugerai plus tard, qu’au moins l’un de nous deux soit en état d’affronter le monde extérieur.

- Tu as imploré la mort et me voilà, ma fille.

Les menottes sautent doucement, en un tour de clef, clef-chandelier à peine assez rigide pour forcer une telle serrure. Ma fille. Je ne suis pas sûr de l’avoir appelée ainsi à haute voix depuis que Red a balancé sa petite information tranquillement, entre deux effondrements de plafond de la prison la mieux gardée du monde dont il était temps de s’échapper. Les mots ont une saveur particulière, je ne sais pas si c’est partageable.

- Mais c’est lui que j’emporterai dans la tombe, pas toi...

La ?

- Ou dans plusieurs, pour le détail...

Petit éclat carnassier sans doute déplacé, j’ai encore le goût du sang de cette garce dans les gencives.

Non, ne te transforme pas. C’est être toi-même qui te pèse, c’est être cet autre toi bestial qui n’est plus vraiment toi que tu veux ? Je l’entends, Izya, tu me le dis sans le vouloir. C’est tes poignets dans mes mains et tes yeux dans mes yeux. Mais dors pour l’heure, mange et dors et récupère de quoi tenir face à ce qui t’attend. Et après nous irons où tu voudras.

- Je ne sais pas à quoi elle sert mais, si la pierre est importante, tu iras la chercher et après il mourra.

Ne m’oblige pas à te repasser les fers, Izya. Ce serait laid.

- Et si elle n’est pas importante, il mourra sans plus attendre. Quand tu auras dormi.

Parole d’un type que tu n’as aucune raison de croire, mais cette fois je ne pars pas Izya. Cette fois je reste.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 7 Nov 2014 - 9:18, édité 1 fois
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Les yeux dans les yeux…

Malgré tout ce que j’ai vécu dans cette terre céleste, malgré toutes ces souffrances, je ressens une petite étincelle de joie. Oui, juste une. Celle d’avoir atteint un but.
Lui.
Il est là, avec moi. Lui que j’ai tant attendu.

Ne lâche pas ma main, Tahar, s’il te plait, reste avec moi.

Sa présence m’apaise et me réchauffe le cœur. Dormir, oui. Dormir ici, dans cet endroit où le froid est absent, où mes entraves sont enlevées. Je peux de nouveau être moi… Je le pourrais… J’aurai pu. Si ces images de l’ange blond n’avaient pas été présentes dans mon esprit, si ces souvenirs n’existaient pas, alors oui, je dormirais sans peine.

Mais là, je lutte. Je lutte sur le sol dur pour trouver le sommeil. Mais je ne veux pas bouger. Ici, je suis bien. Ici, je peux le voir venir s’il vient. Viendra-t-il ?
Il viendra. Il vient toujours…
Mais peut être qu’avec Tahar prêt de moi, il n’osera pas se montrer, finalement ?
Je ne sais pas, je doute. Et à défaut de savoir, je préfère rester là.

Peut être bien que si la mort l’emportait, mon sommeil serait plus simple ? Peut être pourrais-je être de nouveau moi ?
Peut être pourrais-je reprendre ma vie là où je l’ai laissée ?

Je ne sais pas.

Mais je dois chasser ces pensées qui me tourmentent. Je dois penser à autre chose…
Alina… Non. Même si je l’aime comme une sœur que je n’ai jamais eue, je ne peux l’avoir en tête maintenant. Car elle est liée à tout ceci, et elle n’est pas avec moi.
Red ? Il est vrai qu’il me manque, un peu. J’aurai bien aimé qu’il soit là, qu’il m’aide, encore. Mais je ne peux sans cesse compter sur lui.
Reyson ? Son humour pourri me manquerait presque. J’espère pour lui qu’il a fini par trouver la paix vis-à-vis d’Impel. Maintenant, je sais ce qu’il ressentait par rapport à son enfermement. Je ne peux pas dire avoir vécu la même chose, même s’il y a malgré tout des similitudes, mais au final, il en découle le même résultat : un traumatisme. Si fort que j’en tremble rien que d’y penser…


Et face à ce tremblement, Tahar bouge. Me laissant là un instant. Je le regarde s’éloigner et arracher la couette du lit. Puis il revient, me recouvrant de ce tissu chaud et moelleux.

Chaud. Oui, c’est ce qu’il me manquait. De la chaleur.

Et nous deux, à même le sol. Position identique à des années auparavant. A cette époque, je ne savais pas notre lien. Et à cette époque, déjà, quelque chose en lui m’attira.

Je me rappelle cet entrainement qu’il m’avait fait faire. Je me rappelle les écureuils et l’odeur de la terre. Je me rappelle son départ, et la promesse d’une nouvelle rencontre…
D’un nouvel entrainement.

Cours toujours qu’il m’avait dit. Mais maintenant, je ne cours plus. Maintenant, je vole…

Noir.
♦♦♦♦♦♦♦♦


Poc poc poc

Je me réveille, sursautant. Je regarde autour de moi, stressée.

Poc poc poc

Où suis-je ? Sur le lit ? Pourquoi ?

Poc poc poc

Je connais ces bruits de pas, trop bien. J’ai peur. Je n’ai pas besoin de Haki pour savoir ce qui arrive, je ne l’ai que trop entendu venir.

La porte de notre suite grince en s’ouvrant.

Avant que Tahar n’est le temps d’aller accueillir le visiteur, je lui attrape le bras.

Pitié, s’il te plait, reste avec moi. Je t’en supplie, reste. Ne me laisse pas. Reste, s’il te plait. Reste avec moi.

Des larmes coulent sur mon visage, larmes de peur, larmes d’effrois. Mon cœur bat à mille à l’heure.

Izyyyy yaa ?

Mon corps se fige, d’un coup. Je resserre mon étreinte sur le bras de Tahar. Mon cœur cesse de battre un instant, tout comme ma respiration.

Tu ne m’as tout de même pas oublié, hein ?

Kormor nous fait maintenant face, sourire malicieux sur les lèvres et griffures récentes sur la joue. Moi, je n’arrive plus à résonner. La peur m’entrave et prend le relais de ma raison.
Mon corps, libre, y répond, changeant ma peau en écailles plus dures que l’acier. Mes membres s’élargissent, m’offrant la possibilité de me rouler en une boule d’écailles protectrices.
Je ne veux pas le voir, je ne veux pas l’entendre, je ne veux pas lui parler.

Qu’il parte, qu’il parte loin et me laisse en paix.

Tahar Tahgel… Je vois que tu as retrouvé ta chère fille. Et dire que je m’étais attelé à ce que son père ne sache jamais rien en tuant moi-même sa mère. Et il a fallut que ce soit toi, son père. J’ai de la peine pour toi, tu sais. J’ai toujours aimé lire tes méfaits dans ce que vous appeler « journaux » lorsqu’il m’est arrivé d’allé vadrouiller en bas.
Mais quel gâchis de te voir là, à cause d’elle, alors que tu faisais de si belle chose ! Je suis un peu déçu. Peut être pourras-tu te rattraper ? Après tout, on peut bien partager, non ?


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Plaisir, plaisir.

L’instant de cristal revient, dissimulé par l’obscurité sans fond qui s’abat avec les tentures. Obscurité des êtres, obscurité de mon être et du sien contre moi. Deux ombres mettent leurs existences ratées en suspens pour voguer ensemble à travers espace et temps, accompagnés d’écureuils chapardeurs, de cris diablotins et d’injures de bon aloi. Des palmiers s’agitent sur un bord de plage mais déjà poc.

Poc.

Le sable s’empreint puis s’effrite sous le pas lourd d’un intrus,

Dzing.

La coupe d’éphémère déjà retombe au sol et se fracasse à nouveau et se brise en une myriade de morceaux encore plus nombreux que la précédente. Le noir se perce sous les reflets irisés qui s’en échappent dans tous les sens, une main m’agrippe à travers le voile, me retient à peine me suis-je tendu, tourné vers le dehors hostile. Une main griffue qui me larde les chairs d’une douleur sourde, froide, remontant le long de mon bras jusque la pierre durcie source du sang de mes veines.

Les pierres se fendent lorsque les ténèbres se font trop fraîches...

Il est là, dans l’encadrement de la porte, sa coupe blonde de chevalier en armure soulignée par l’éclairage aux torches du couloir. Il est là, massif et délicieusement abject, plus que je ne le serai jamais. À galeux, galeux et demi... Il est là, en avance sur mon programme mais tellement à portée.

- Kor...

Mor. Son nom ne vaut pas la peine que je le crache entièrement. Au rictus mauvais que je sens poindre sur ses lèvres après sa tirade trop longue pour lui, je réponds par un pire qu’il ne voit pas, puis enfin me lève, m’étire et me redresse. Izya est pétrifiée, littéralement pétrifiée sous sa carapace d’instincts.

Ne crains rien.

Ce démon-ci est faible. C’est un ardent faible, c’est un courageux faible, nul doute, mais c’est un faible malgré tout. Faible au regard de celui qu’il a défié, ne te méprends pas, ne te mésestime pas.

Vois-le que mon silence vexe. Vois-le qui ne sait que faire, qui s’agite sur lui-même, qui voudrait que je réponde à ses provocations. S’il était de l’autre sexe, tu l’entendrais aussi vitupérer, s’arracher les cheveux de dépit, et crier à qui voudrait bien l’écouter que c’est intolérable, que je devrais attester par le verbe de sa terrifiante présence et de sa si magnifique bassesse et de la si grande horreur qu’il m’inspire forcément.

Mais il est faible. Et de nous deux c’est moi qui le terrorise, et de nous deux c’est moi le plus bas.

Et de nous deux c’est moi la plus grande horreur.

Un pas, je n’ai qu’à faire un pas. Vois Izya, je sais que tu regardes. Un seul petit pas.

Et il attaque pour se défendre soudain, fer droit devant et renforcement à toute épreuve.

Ils ne comprennent jamais. Oh, oui, bien sûr qu’il me touche. Oh, oui, bien sûr que son arme me coupe.

Et bien sûr que j’ai mal. L’acier mord et déchire et répand la douleur jusqu’aux tréfonds de mes os.

Mais ils n’ont jamais compris. Que m’atteindre c’est hâter leur mort, que me toucher c’est lui ouvrir toutes les portes et tous les pores de leur être de chairs et de sang. Surtout de sang.

Oh, bien sûr aussi qu’il résiste. Il n’est pas d’homme de valeur qu’on pénètre facilement, et Kormor est un homme qui a sa valeur. Malgré tout. Tous les chiens galeux en ont une.

Bien sûr qu’il résiste, mais il ne peut résister à tout. Je suis trop fort, et lui trop faible. Un capillaire ici échappe à sa défense puis éclate, une veinule là et puis qu’est-ce donc que ce plus gros tuyau là-bas, tiens. Les flots de ma haine défoncent les digues de sa malfaisance une à une et, regarde, regarde-le, submergent sa vaine arrogance.

L’entends-tu encore persifler ? L’entends-tu, ce corps mort qui ne murmure déjà plus que pitié ?

Moi je n’entends plus. Je n’entends plus que ses malheurs dont je m’abreuve.


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Rouge.

Mon espoir est là, devant moi. Le rouge du sang que j’ai tant attendu. Ce sang conservé dans ce corps qui m’effraie tant. Le voilà qui se déverse sur le sol dans l'explosion rythmée des veines de cet ange qui sera bientôt mort.

Et je le vois. Je tremble encore de peur à sa vue car mes souvenirs sont là, présent, toujours. Quand je vois Kormor, je vois tout ce que j’ai subi, tout ce qu’il m’a fait subir… Ses yeux me rappellent ma souffrance et ma honte.
Ses yeux… Son regard change à mesure que son teint devient livide. Et ma peur se change petit à petit en plaisir. Un plaisir malsain.
Un plaisir né de sa souffrance…

Oui, plus je le vois souffrir et plus je me satisfais. Je peux lire sa peur dans ses yeux, je peux presque voir des regrets apparaître… J’espère que tu regrettes Kormor. Que tu regrettes ce que tu m’as fait.
Mais plus que regretter, je veux que tu souffres autant que tu m’as faite souffrir. Je veux que tu perdes tout espoir, que tu implores ma pitié, que tu m’implores de t’achever.

Souffre Kormor, souffre. Encore et encore.
Souffre.

Mais déjà je le vois commencer à tournée de l’œil. Et une étincelle d’apaisement apparaît dans son regard.

Non ! Pas maintenant !
Tu ne t’en sortiras pas ainsi !
Souffre plus ! Souffre encore !

Non !

Ma peur est partie emmenant avec elle mon armure d’écailles. Redevenue ange, je m’avance vers ce cadavre en devenir comme possédée par le démon qui me hante. Et ce démon, c’est lui.
Sa faute. Tout est de sa faute.
Qu’il souffre. Encore.

J’arrive à côté de la scène, à côté des deux hommes. Mon corps n’obéit plus qu’à une seule idée, un seul vice. « Le maintenir en vie, lui faire payer. Qu’il souffre. »

D’un geste brusque, je pousse Tahar sans vraiment me rendre compte que c'est lui, interrompant son meurtre. Et je regarde Kormor, je regarde ses yeux. Ils reviennent en place. Il ne va pas mourir, pas encore.
Mais il est faible. Très faible.
Les rôles viennent de s’inverser et la peur emplit son regard.
Cette fois, c’est moi qui porte le sourire sadique.

Et qui frappe.

Mon poing armé s’écrase sur sa face. Une fois, deux fois, trois fois. Il tousse, commence à se noyer dans son sang.
Mais il ne doit pas mourir. Pas maintenant.

Je veux me venger de lui, férocement. Je veux me venger d’elle aussi, Lyana Saty.
Et aussi, me venger de ce pays.

Je me relève et d’un coup de pied fait basculer Kormor sur le côté.

Aller, respire Kormor, ce n’est pas fini.

Mais ne t’en fais pas, tu finiras l’avoir ta fin. Mais ce ne sera pas que la tienne. Car il n’y a pas que toi qui dois payer.
Car il n’y a pas que moi que je dois venger. Il y a elle aussi, ma mère. Et tous ceux qui ont cru en moi. Tous ceux que vous avez enfermés parce qu'ils sont contre les usurpateurs. Contre Lyana.

Je les vengerai. Tous.

Et si pour se faire, je dois accomplir le destin que ma mère m’a tracé, je le ferai.
Si cela peut faire souffrir Lyana, je le ferai même avec joie.

Mais je n’y arriverais pas seule. Ils l’ont déjà prouvé par le passé.
Tahar…

Avant que je ne dorme, tu m’as demandé ce qu’on devait faire. Maintenant je sais.

Je le regarde, une détermination nouvelle brillant dans mes yeux.

Ces gens ne m’aiment pas. Parce que je suis l’unique héritière de leur ancien royaume qu’ils ont renversés, parce que je suis la seule qu’ils n’ont pas encore tuée, et parce qu’ils ont besoin de moi. Ils ont besoin de mon pouvoir pour récupérer cette fameuse pierre, symbole du pouvoir des rouges et l’une des quatre clés menant à un trésor qui pourrait changer leur monde.

Si Séléna t’a utilisé pour me créer, c’était pour que je sois suffisamment forte pour lutter contre ces gens, car elle ne l’était pas. Mais il faut croire que je ne le suis pas assez non plus…


Je marque une pause, regardant le sol, me remémorant ma vaine tentative de fuite et de meurtre… Toutes mes souffrances.
Kormor.

Je ne veux pas qu’il meure maintenant. Ce serait trop simple, trop… « gentil ». Je ne peux pas lui pardonner. Ni à Lyana.
Je veux montrer à ce peuple qu’on ne s’attaque pas à moi comme ça !
Pour ma mère, je compte bien reprendre ce qui est mien ! En commençant par cette pierre qu'ils veulent tous...
Mais j’ai besoin d’aide.
J’ai besoin de ton aide.
S’il te plait… Papa…
Aide moi à leur faire payer ce qu’ils m’ont fait.


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Dernière édition par Izya le Mar 14 Oct 2014 - 15:32, édité 1 fois
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Fille de galeux, galeuse elle-même ?

Sursaut quand elle me pousse, posture raide, comme un loup chassé à coup de pierres de la carcasse dont il se peignait les babines. Elle aussi se peint de rouge, de son rouge à lui qui n’y peut mie. Les hémorragies le laissent inerte, un sac de frappe plus mort que vif. Qu’est-ce que ça fait de toi, Izya ? Et qu’est-ce que ça fait de moi ? Le père de ta hargne, celui qui t’en a tant donné que tu n’arrives à t’arrêter que pour en demander plus, plus longtemps, plus rouge et plus extrême encore ? Non, ta mère, Séléna ne voulait pas de ma force pour toi, elle n’aurait pas pu voir ce que je n’avais pas encore. Elle voulait ma colère, ma haine des gens trop bien nés pour s’en rendre compte, comme celle dont je brûlais contre ces femmes dont je profitais. C’est ça qu’elle a vu. C’est ça qui t’habite et ça qui te la donnera, à toi et pas à moi, cette force dont as besoin pour renverser ce pays qui est le tien et les déments qui le gouvernent, et pour te renverser toi-même aussi et t’accepter telle qu’ils t’ont changée.

Telle que cet ignoble déchet t’a changée.

- Je te suis.

Papa ?

Papa est là. Un peu diminué mais là. La cuisse qui ne se tait jamais et le trou au flanc droit, cadeau de monseigneur Gisant Premier ici présent, me crispent un peu mais tu n’as rien besoin d’en connaître, ma fille.

Regard confiant, posture alerte. J’essuie ma gueule de fauve interrompu, dans une manche dont je me fais ensuite un bandage de fortune sur les basses côtes pendant qu’Izya se transforme et le charge sur son épaule sans la moindre précaution. Elle est impressionnante, toute en instincts sauvages. Quant à lui, c’est à peine s’il respire encore, je l’ausculte de mon empathie en grimpant à ses côtés. Plus grand-chose ne fonctionne en lui, son réseau veineux est un gruyère qui n’en a déjà plus pour longtemps et la vraie torture consiste surtout à ne pas l’achever dès à présent. Ce qui pourra arriver plus tard ne pourra être pire.

- Hum, Izya, ma fille, ma très chère fille, tu peux ralentir ?

... Ne pourra être pire si l’on excepte le fait de voler. J’ai désormais expérimenté trop de fois pour les compter l’exercice du vol à voile, à plumes ou à tout ce qui fait planer, mais je suis toujours aussi peu convaincu. Rien contre toi, Izya, vraiment rien et même je pense que tu te débrouilles bien mieux que je n’aurais pu le concevoir. C’est Red qui t’a guidée ? Sacré Rossignol, vrai que son nom était prédestiné. Et puis quand même, planer dans l’éther avec sa fille, n’était le poids mort qui me sert de selle agonisante, c’est quand même un sacré tableau mémoriel. Comme si on planait dans un outremonde à nouveau, jusqu’à la prochaine brisure en miettes de l’espace-temps. Irréel et pourtant bien plus réel que tout ce qui a pu être, aurait pu être, est ou sera. Mais bon, c’est toujours aussi désagréable de ne pas avoir les deux pieds sur un sol dur, ou sur un sol mou pour ce que j’en dis. La terre ferme ou une planche de bois sur de la mer prête à m’engloutir, autant que tu veux, mais le rien et juste le rien, c’est comme si mes entrailles accédaient à leur tour à l’inanité du tout de la vie et du monde réel à chaque fois, alors c’est très désagréable. Être malade dans sa tête, très bien, c’est le lot de tous les lucides. Être malade dans ses tripes, très peu pour moi et les moutons célestes seront bien gardés.

Cela dit, la vue est jolie.

Oh, la belle rouge. C’est là qu’on va ? Un volcan ? Ah, d’accord. Froid, prison de glace ; chaud, enfer en fusion. Ce royaume serait donc les ténèbres d’Impel Down répétées, encore et encore ? Je t’attends devant alors, hein ? Non, oui, j’ai un petit quelque chose contre l’entrée en vapeur, un peu. Il paraît que le sang réagit mal. Le mien en tout cas. Je coule et je découle et je ne me remets qu’à grand-peine. Et puis ce n’est pas comme si tu avais vraiment besoin de moi là-dedans, n’est-ce pas ? Ça, ce n’est pas ma part d’héritage et tu le sais bien, ça se lit dans ton être déjà prêt à l’affrontement avec le chaud, le très chaud. Et puis il faut garder l’accès pendant que les dégénérés arrivent... Tu ne les entends pas, leurs cris discordants de joie et d’excitation et d’allégresse, semblables à des milliers de mille soupirs de délivrances parce qu’enfin aujourd’hui leur destin change, dans un sens ou bien dans l’autre, peu importe, mais change enfin et pour de bon ?

Moi je les entends, il faudrait que je t’apprenne ça un jour. À écouter le monde avec tes pieds, comme disait Shri. C’est mieux qu’avec le cœur, on y voit mieux. On y voit tout. On y voit les soldats qui là-bas s’arment et s’approchent. On y voit la foule qui là-bas se masse et s’apprête à tout, à te soutenir si tu réussis comme à te pourrir si tu y passes. On y voit les désenchantés qui se morfondent et on y voit une tueuse qui craint car son homme n’est pas rentré vers elle et pour cause. Il est là avec nous et à terre, et d’ailleurs on voit aussi qu’il meurt et que sa vie le quitte, oh oui sa vie le quitte.

- Tu es forte, Izya. Assez forte.

Pour tout. Pour réussir, pour changer ce monde, pour te changer toi, pour te venger si tu le veux ou pour.

Être plus que la créature de ta mère.

Vivre.


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J’y vais.

Redevenue ange après ce vole en dragon, je m’engouffre dans le tunnel qui s’enfonce au cœur du volcan. Laissant derrière moi un Tahar affaibli que je ne soupçonne même pas, comment le pourrai-je ? Et un Kormor qui sera bientôt mort.
Car c’est seule que je dois traverser l’intérieur de ce mont de flamme. Alors j’y entre, bien déterminer à reprendre ce qui me revient.

Ah, si Lyana savait… Mais elle saurait bientôt. Elle saura juste avant de mourir que oui, ses pires craintes se sont réalisées.

Il ne fait pas noir sous cette terre volcanique. Non, des rivières de laves offrent suffisamment de luminosité pour donner l’impression de marcher sous un coucher de soleil rouge orangé. Une lumière en adéquation avec mon tempérament. Elle m’accueille chaleureusement dans le ventre de ce monstre de feu.
Ce chemin que j’empreinte, je l’ai déjà pris une fois auparavant. Lorsque Lyana m’avait presque convaincu de lui donner ce qu’elle voulait. A bien y repenser, je ne sais pas si c’était une erreur de faire demi tour cette fois là. Je n’aurai pas souffert autant, je n’aurai pas tant imploré la mort… Je serai juste… morte.

Alors je ne sais pas, aurait-ce été mieux ?

Qu’importe. Car je l’ai fait et aujourd’hui je suis de nouveau là. Et contrairement à la dernière fois, les portraits de mes ancêtres gravés sur les murs du tunnel me regardent d’un bon œil, rempli de fierté. Peut être n’est ce qu’une illusion ? Ou simplement, qu’au fond de moi, je suis fière, moi aussi ? Fière de cette décision que j’ai prise ?
Peut être…

Et peut être est-ce tout simplement lié au fait qu’il m’ait appelée « très chère fille » ?

Si Gérald, mon père adoptif, m’avait un jour appelée de la sorte, je l’aurai sans doute mal pris. Mais avec Tahar, c’est différent. Car nous en nous connaissons que peu. Et ce peu me rendrait déjà importante à ses yeux.

J’ai peut être perdue beaucoup de chose sur ces terres, mais si cela me permet d’obtenir ce que je voulais vraiment, alors peut être n’est ce pas si mal que ça ?

Mes pensées me mènent rapidement à un cul de sac. Septique, j’observe les alentours et remarque un escalier d’où s’échappe une lumière plus vive que celle qui m’entoure, s’enfonce dans les profondeurs du volcan. La chaleur qui s’en émane y est intense, n’importe quelle créature cuirait dans ces conditions. Mais pas moi. Pas les femmes de ma famille angélique. Car nous sommes faites pour survivre à cela.

Alors je m’y engouffre.

Et là, je vois.

Sous moi s’étend une immense salle presque aménagée. Dans un coin, il y a un bain d’eau sans doute bouillante. Au centre, un petit lac entoure une île recouverte d’un dôme de roche. Au fond, je peux apercevoir du métal scintillant à la lumière de la lave, n’attendant que de se faire forger.
Des gravures en tous genres recouvrent les murs. On y voit des anges, des flammes mais aussi des arbres, des oiseaux… Bref, de tout.

J’avance émerveillée dans cet endroit presque magique, tant que je pourrais en oublier la raison de ma venue. Mais je n’oublie pas. Et bien vite, je laisse l’émerveillement pour chercher cette pierre que je dois récupérer.

Ne voyant rien de semblable à un joyau rouge dans cette pièce, je me dirige vers le dôme central. Un unique pont permet de le rejoindre. Celui si mène à une petite crevasse dont le mur du fond est taillée dans la roche de tel sorte à faire une échelle. En levant les yeux, j’entraperçois l’intérieur du dôme. Intriguée, j’escalade rapidement pour me retrouver à l’intérieur.

Une nouvelle fois, je me retrouve dans une pièce sublime. La pénombre règne en ce lieu où la seule source de lumière vient du plafond bombé et constellé de petit trou, rappelant un ciel étoilé. Et dans ce ciel, la lune est au centre, trou plus gros que les autres illuminant d’un cône de lumière un petit autel où repose une pierre rouge sertie à une bague prolongée par une chaîne d’or.
La fameuse pierre de cors…

Finissant de grimper le reste de l’échelle pour me retrouver à même la pièce, je m’aperçois de la mollesse du sol. Un endroit rêvé pour une fille comme moi où dormir… Chaud et moelleux.
J’y resterai bien un peu histoire de tester cet endroit fait pour moi.

Mais Tahar m’attend. Kormor m’attend. Lyana m’attend.
Alina et ce peuple des anges m’attendent aussi. Même s’ils ne le savent pas encore.

Je ne dois pas les décevoir.

Alors je prends cette pierre que tous veulent et que seul moi ais et me la passe au doigt.
Me voilà devenue Voix du Feu. Et bientôt, je serai reine de Stymphale. Ces anges m’ont voulu, et bien ils m’auront, et c'est à leurs risques et périls.


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Dernière édition par Izya le Dim 19 Oct 2014 - 14:29, édité 1 fois
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- Frr
- Plaît-il ?
- Brgl...
- C’est pour un dernier mot ? Fais un effort, mon vieux, un peu de dignité.
- Lya...na ne... le per...mettra... pas
- L’âne au père mettra bas ? Mais, dis-moi, tu as conscience que ce que tu agonises ne fait aucun sens ?
- LYANA NE LE PERMETTRA PAS !

Et il retombe de toute la hauteur de ses coudes meurtris sur lesquels il s’était redressé. Nez dans la poussière, signes vitaux au plus bas, et ce n’est pas peu dire. L’ennui avec les fous, et je suis bien placé pour le savoir, c’est qu’ils sont plein de certitudes et que dès qu’on cherche à les désillusionner, ça ne marche que s’ils sont réceptifs, ce qu’ils ne sont que s’ils ne sont pas vraiment fous. Du coup, je perdrais mon temps et ma salive à essayer de le défaire de ses dernières illusions avant qu’il n’y passe, quand bien même j’en aurais la cruauté.

Assis sur ma pierre ponce géante, vestige d’une éruption qui doit dater d'un bail pour ce que tout le paysage m’en laisse connaître, je garde le silence. De toute façon il ne m’entendrait sans doute même pas si je lui répondais. Je le regarde mourant et mourir et je regarde la foule qui s’approche, désormais aux confins de mon champ de vision réellement visuel, et je regarde ma fille derrière qui dans ses tunnels devient femme. Les yeux qui s’approchent là-bas au loin devant sont méfiants, circonspects, inquiets, inquisiteurs. La masse grouillante des sujets de Stymphale jauge la situation, curieuse, enjouée de cette excitation sociale malsaine qu’on retrouve indifféremment : au couronnement d’un nouveau roi, à l’exécution spectaculaire d’un malfrat, au retour d’un ancien héros qu’on croyait disparu. Enfin les premiers me voient à leur tour.

Le murmure s’amplifie, je laisse exfiltrer un peu de mon Aura pour les tenir à distance, car la situation est tendue et je ne voudrais pas qu’elle dégénère avant le retour d’Izya depuis le royaume de ses morts. Morts. Si j’y réfléchis un peu, Kormor serait le malfrat exécuté de façon spectaculaire (quelques voix de femmes fendent la clameur globale, plutôt satisfaites de ce que j’en ressens), Izya serait la nouvelle reine (j’entends les cris intérieurs de la garce rousse qui s’en émeut déjà). Ça ferait de moi le héros héroïque de mon triptyque ?

- Ha !

Recul général de quelques pas en réaction à mon éclat joyeux, qui me ramène à la réalité de la situation présente. Le brouhaha reprend quand je me mets à me curer les ongles en lorgnant de temps en temps vers l’entrée du boyau dans lequel a plongé ma fille. Ah, non, ce n’est pas la qualité de ma manucure qui les impressionne. Bleu, blond, rouge, la couleur du drapeau m’apparaît avant les visages que le parterre de spectateurs vomit soudain. Le premier rang s’éclate avec humilité devant ses maîtres qui n’allaient pas louper si belle occasion de se montrer. Le punk, Eloras, la nerveuse. Où est le gros trop placide ? Bah.

Ils restent à distance, dans un silence que je laisse intact. La rouquine a un hoquet en voyant son cher et tendre, étendu à mes pieds. Avance, recule, hésite, recule, avance, hésite. Avance. Ma botte se pose sur la carcasse encore presque un peu vivante, elle s’arrête définitivement, incapable de vaincre la terreur qui la saisit.

Le bleuet et la maîtresse d’armes le sentent en même temps que moi, pressentent. Des vibrations chatouillent la surface de la terre et ses entrailles se contractent. Izya a trouvé ce qu’elle cherchait. Très bien. Le silence se répand à la populace anonyme, qui se fige quand le plus attentif d’entre elle a aperçu et signalé d’un cri les coulées brûlantes de lave qui se déversent depuis toute la circonférence du sommet et dans les douze directions. On s’horrifie, on se monte les sangs dans une proportion qui me titille les crocs. Le corps menu d’Alina Needle apparaît à son tour derrière les Voix, plein comme les autres d’une attention exorbitée. Elle retient son souffle, pauvrette, car elle sent, car elle sait. Les foules aussi connaissent l’empathie, elles ne savent juste pas la reconnaître et l’analyser. La femme dont les pas font rouler quelques graviers dans l’obscurité derrière moi, cette femme n’est plus leur prisonnière. Comment pourrait-elle l’être encore.

- PEUPLE DE STYMPHALE ?

Ma harangue file dans l’air dégagé de tout parasite, murmuré comme respiratoire, atteint jusqu’à la queue de ces milliers de mille âmes ramassées en une seule, s’enfonce et s’engonce loin sous ces crânes ouverts à tous les vents, jusques en leurs tréfonds primordiaux, primaux, primates. Jusqu’à trouver l’instinct qui commande l’obéissance. Mon ordre doucereux trouve écho dans leurs actes alors que d’un mouvement d’avant-bras, index pointés vers elle, je leur introduis ma fille, leur reine déjà un peu légitime à ce que j’ai pu extrapoler des paroles d’Izya plus tôt et déduire des airs culs-pincés des trois lascars tout guindés juste à quelques pas de moi. Si elle est leur reine, est-ce que ça fait de moi le roi-père ? Hum, plus tard. Elle resplendit. Le joyau à son doigt n’est qu’une partie de la lumière qu’elle irradie sur le fond noir et rouge qui la couronne.

- Peuple de Stymphale, révérence je te prie.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 7 Nov 2014 - 9:28, édité 2 fois
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Les voilà, tous, attendant ma venue.

Les voilà qui m’observent, surpris. Certains ont peur, d’autres me dévisagent et quelques uns sourient. Alina sourit. Et devant mon apparition soutenue par les mots de Tahar, elle est la première à poser le genou à terre, tête baissée.

Le trio de Voix la regarde d’un air mauvais, colérique. Ce qu’ils redoutaient le plus s’accompli.

Et les anges, derrière, se regarde entre eux. Ceux qui sourient finissent par suivre, certains peureux aussi. Les autres se renfrognent, voire s’énervent et tentent de relever leurs voisins agenouillés. Des voix s’élèvent, des cris fusent, la foule est perdue.
Je me dois de les guider.

ANGES DE STYMPHALE !

Ma main portant la pierre s’élève dans les airs afin que tous la voient. L’attention revient sur moi et le brouhaha disparait pour faire place au silence.

Je suis Izya, fille de Séléna Amnel, que cet homme – je m’approche du rampant Kormor et pose mon pied sur sa sale tronche - a froidement tuée.

Un coup de pied bien placé augmente la distance qui le sépare désespérément de sa chère et tendre qui grince des dents.

Ma mère, était l’une des votre ! Mieux, elle était destinée à vous gouverner ! Elle avec trois autres anges ! Et vous les avez tués ! Tous ! Jusqu’au dernier !
A une exception près…
En temps que dernière héritière d’une lignée disparue et détentrice de la pierre de cors du feu, moi, Izya Tahgel, fille de Tahar ici présent et de Séléna, deviens votre nouvelle et légitime Voix du Feu !


La foule se divise, entre acclamation et désapprobation. Mais pour l’heure, la réaction d’une ange en particulier me délecte. Oh, oui, Lyana, tu as tout compris. Tu ne peux plus rien maintenant.

Mais elle tente quand même ! Dans une colère froide elle sort des morceaux de bois de ses poches et les lancent directement vers moi en hurlant.

JE NE TE LAISSERAI JAM…

Eloras et Ruper ont juste eu le temps de percevoir mes actions que le mal était déjà fait. D’un Soru, je me suis retrouvée face à Lyana en forme hybride. D’un geste vif, j’ai planté mes griffes dans sa gorge. Empoignant ce qui pouvait être empoigné, j’ai tiré, j’ai arraché. Et derrière moi, les pointes de bois tombent au sol.

La lame d’Eloras, Nimbe, a bien tenté de m’arrêter, mais trop tard, trop lente, et pourtant si aiguisée. Au lieu de trouver mon bras elle a trouvé un cou. Un cou déjà ravagé par mon attaque qu’elle n’a eu aucun mal à finir de trancher.

Et alors qu’Eloras se rend compte de son acte, que la tête de la rouquine roule jusqu’à un Kormor qui assimile que son dernier espoir vient de mourir, moi, je suis redevenue ange au côté de mon père, la main rouge du sang de cette garce.

Et le peuple lui, tremble de peur. Même Alina frissonne. Pourtant, je te l’avais dit Alina, que j’étais capable de chose que tu ne pouvais pas imaginer. Je te l’avais dit, et maintenant tu le vois. Ton amitié m’est précieuse, j’espère que ça ne la gâchera pas.

Et si je dois régner sur ces gens, autant qu’il sache ce qu’il en est réellement.

Je suis une ange, mais aussi une humaine, et un dragon. J’ai vécue toute ma vie les pieds sur terre lorsque l’on m’a confié la mission de ma mère. Certains d’entre vous m’attendaient, d’autres me redoutaient. Maintenant je suis là, et je ne partirais pas ! Je suis votre Voix du Feu et je compte bien accomplir les tâches qui incombent à ce titre !
Je suis prête à pardonner vos regards mécontents, vos injures dans mon dos. Je suis même prête à vous pardonner, Eloras et Ruper, pour ce que vous m’avez fait !
Mais il y a des choses qui ne peuvent être pardonnées ! Il y a des choses qui doivent être punies !
Lyana devait mourir ! Pour toutes les souffrances qu’elle a occasionnées aux anges de Stymphale ! Oui. Alina et ses autres prisonniers m’ont tout raconté. Pour tout cela, elle devait payer ! Mais plus encore ! Elle devait payer pour ces mois de tortures qu’elle m’a fait subir ! Pour avoir tenté de me tué plus d’une fois ! Pour avoir rit et jubilé de ma souffrance !
ELLE DEVAIT PAYER !
Et payer de sa vie.


Je marque une pause, le temps de moi-même savourer le fait que oui, c’est fini, Lyana est définitivement morte. Je tourne mon regard vers sa tête pour le vérifier une fois de plus et remarque un pauvre Kormor libérer de toute envie de résister, de toute détermination à échapper à son destin.

Et il y en a un autre qui doit payer…

Je m’approche de Kormor et me saisi de sa touffe blonde.

Anges ! Vous le connaissez tous, n’est ce pas ?! Hein ! Le second d’Eloras Fercroix et mari maintenant veuf de Lyana Saty !
Vous savez, on m’a raconté des rumeurs sur cet ange, des rumeurs qui, d'après ma... fâcheuse expérience, se sont révéler plus que vrais…


Je le soulève par sa crinière à hauteur d’yeux de la foule.

De combien de jeunes anges as-tu abusées, hein, Kormor ?
Keuf… Sois… Mau..di.te.
COMBIEN ?!

Izya, tu ne…

Je jette un regard noir à Ruper qui s’arrête de parler et recule du pas qu’il avait avancé. Il n’a aucun droit à la parole, aucun droit tout court d’ailleurs, sinon, il peut être sur que ce sera le prochain. Car je n’ai pas encore décidé si je lui pardonnais de m’avoir enlevé Alina…

Et mon attention revient à Kormor.

Alors ?!
Je… Keuf keuf keuf keuf…

Je l’éloigne de moi alors qu’il vomit du sang. Il n’en a plus pour longtemps…

Je suppose que cela veut dire « trop pour que je m’en souvienne », hein ?

M’approchant de son oreille, je lui murmure.

Pour moi, et pour toutes celles que tu as osé souiller, tu vas souffrir le martyr.

Et en un instant, je change de forme pour celle de femme dragon recouverte de piques, dirige ma main libre vers ce qui fait la plus grande fierté de cet ange et l’arrache d’un coup sec. Kormor hurle et se tortille de douleur. Je le jette au sol et jette ses organes maintenant manquant dans un trou menant directement au lac de lave qui frémit sous nos pieds, brûlant ces morceaux de chairs qui ne blesseront plus jamais qui que ce soit.

Ma queue de dragon armée, je la plante dans les entrailles de ce blond qui continu d’ouvrir la bouche pour hurler mais dont plus un son ne sort. Ainsi enfoncée dans son ventre, j’écarte les crochets de l’extrémité de ma queue et fini de déchirer ce corps, qui cette fois, est bien mort.

Et avec lui meure toute ma peur. La peur que j’éprouve envers cet homme. J’en suis enfin libérée. Plus jamais il ne pourra m’effrayer. Plus jamais il ne commettra d’insanité.

Je reste un instant, là, les yeux rivés vers le ciel.

Il est mort, il ne reviendra plus.

Je me tourne vers Alina qui d’un regard partage ma joie. Et derrière elle, je vois Ruper, sournois, qui se rapproche.

Je te déconseille de faire quoi que ce soit Ruper si tu ne veux pas finir comme Lyana. Vous avez perdu, il est temps que vous le compreniez. Aussi, j’ai une dernière déclaration à faire, alors je te prie de bien vouloir rester tranquille encore un peu.

Une nouvelle fois, je me tourne vers la foule d’emplumés.

Je ne sais pas ce que vous espéreriez pour certains, ou que vous craigniez pour d’autres, face à ma venue en ces îles ! Mais je suis là, maintenant ! Et comme vous avez détruit les vestiges de votre passé, il ne peut être rétablit. Les choses vont donc changer.

Je ne sais pas si vous êtes tous au courant, mais il existe une prophétie. En ma qualité de Voix du Feu et en temps qu’unique Voix légitime, je m’autoproclame Reine de Stymphale ! Et sachez qu’à ce titre je compte bien réaliser cette foutue prophétie pour laquelle je suis venue !


Alors, mes deux chères petites voix illégitimes, filez moi vos pierres de cors immédiatement.



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Dernière édition par Izya le Mer 5 Nov 2014 - 13:28, édité 1 fois
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- Oups ! Oh pardon !
Le bon ami est terrorisé.
Et sauvé sa fille ?
À voir.
Bleu.
Orange, soleil couchant.
- Salut Izya.
- Mais... Horf.
Je vois Izya.
Pourquoi es-tu venu, Tahar Tahgel ?
Souffrance, souffrance.
Marché de dupes.
Chien galeux...
Plaisir, plaisir.
Fille de galeux, galeuse elle-même ?
- Frr

Les flashs de tous les moments précédant celui-ci depuis mon arrivée en vue de l’île de Rengoku me repassent devant les yeux, un peu plus vifs à chaque coup porté par Izya, un peu plus intimes à chaque goutte rouge qui m’éclabousse ou qui éclabousse le sol. En fond sonore, les bruits odieux des chairs et des vies sont à peine couverts pour mes sens aiguisés en la matière par les éructions répétées du volcan sage. Si les instincts primaires des plébéiens locaux leur enjoignent la reddition et le salut à la nouvelle reine, vive la reine, les miens sont ceux d’un démon et je les réprime à grand-peine, qui voudraient bien faire leur le sang qui coule à flot et puis celui des autres aussi, celui des vivants comme elle et lui et elle et lui et peut-être bien elle aussi, ah !

Je réprime à grand-peine parce que ma tête n’y est pas, et c’est bien l’une des rares fois où écouter mon cortex civilisé me paraît la meilleure option. Je réprime parce que ce ne serait pas une bonne idée, pour moi, pour toi, pour nous. Je les tuerais tous, je les tuerais toutes. Et aveuglé par ce carnage que mon cœur, le mauvais qui pulse au rythme du monde, me souffle pour imiter le tien, pour légitimer le tien dont je comprends la violence mais pas l’opportunité, et aveuglé je te tuerais peut-être aussi.

- Izya...

Tu ne l’entends pas ce soupir, ta majesté est trop occupée à recevoir les tributs que tu as exigés des deux survivants de l’ancien ordre. Je ne sais même pas si tu avises ce regard que te porte Eloras, alors que tu te focalises sur... Ruper, c’est ça ? Comme si seul son double-jeu permanent était dangereux. Et maintenant c’est le troisième larron, le gros type aux cheveux plus gras que les miens, qui fend la foule et te regarde. Ça tu le vois, oui, ce silence quand il te tend avec une courbette son anneau à lui. Quatre anneaux pour tous les gouverner, tu y es, Izya, c’est ça que tu voulais ? Et dans les ténèbres te lier ? Te lier à moi par le sang des autres ? C’est ça que je t’ai transmis ? Pas ma haine salutaire, la mienne était sourde quand tu as été conçue. Ma rage ouverte, celle que je t’ai donnée en exemple ces derniers mois, ces dernières années, c’est ça que Red t’a raconté sur moi ? C’est avec ça que tu t’es rééduquée ? C’est elle qui t’a ramenée ici ?

- Je suis là.

Tu m’as demandé si je suivais, c’est bien ça ? Je suis. Je te suis jusqu’au palais, c’est un long chemin parmi la masse qui te salue. Assez long pour te montrer, pour t’afficher à leurs regards attentifs et qui apprennent quel genre de gouvernement tu seras. Tu n’aurais pas eu ça en volant, c’est bien pensé. Un assez long chemin pour aussi se méfier de ces pieds qui te suivent, blonds ou bleus, le brun est reparti sitôt son dû déposé. Ce type est étrange, méfie-toi encore.

Je te suis et je te suis encore quand on descend les escaliers du palais, guidés par ce que doivent te souffler les quatre pierres réunies dans tes mains. Je sens sous la chaleur de tes paumes leur soif d’arriver à leur place, tu ne m’as pas tout raconté mais je sais que ce n’est pas arrivé depuis longtemps et je me méfie de ce qui va encore surgir, de ce que tu vas encore faire en conséquence. Oui, je me méfie de toi, Izya. De ce qu’il y a en toi. De ce que je t’ai transmis avec ou sans ta conscience, de ces parts de ma noirceur qui coulent dans ton sang et abreuvent ton esprit. Je me méfie de cette porte qui nous bloque soudain et de ce qu’elle révélera quand tu auras placé les quatre bagues sur ces quatre bas-reliefs moins bas que les autres, tu ne les vois pas ? Moi je les vois, je les ressens. Ils sont chargés d’une énergie latente, la même que celle dont tu t’es drapée dans cette grotte sous cette montagne de feu.

- Là, ici.

Et comme quand le volcan s’est réveillé plus tôt je sens et nous sentons avant tous, moi et eux deux dernière nous, et toi cette fois tu dois sentir aussi. La poussière vibre et la pierre gronde comme si c’était Stymphale toute entière qui s’ouvrait au monde, après avoir été enfermée sous une fausse elle-même défendue par des imposteurs.

Est-ce que tu te méfies de ce que t’offre cette porte, Izya ?

Est-ce que tu te méfies de ce qu’elle va faire de toi ?

Tu devrais.


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Et ce qui devait être fait est maintenant fait.

Les portes grincent en s’ouvrant, gardant les quatre pierres encastrées dans les bas reliefs. Devant nous s’étend une salle étrangement lumineuse pour sa profondeur dans la terre. Lumineuse et vide. Telle une grande grotte taillée à même la roche blanche qui la compose. Roche blanche gravée de frises progressant telle une histoire.

Une histoire qui commence avec un humain, et qui finit avec un ange.

J’entre la première dans cette salle vierge de toute vie. Presque vierge d’objet aussi. Presque.

Parce qu’au centre, il y a quelque chose. Au centre, sur un autel baigné de lumière il y a un truc tout spiralé qui ressemble vaguement à un fruit.
Ce ne serait quand même pas… ?

Je m’approche du centre, pour en être sûre. Et Pendant ce temps, les trois anges qui m’accompagnent s’intéressent grandement à la fresque qui se veut historique.

Mais moi, je me moque de l’histoire. Moi, c’est ce fruit qui m’intrigue. Car fruit, c’est. Fruit du démon même. C’est ce fruit qui est censé changer leur monde ? Mais comment ?!
Devant l’emplacement du fruit, je remarqué des gravures poussiéreuses. Passant ma main pour éclaircir ceci, je découvre un texte.

« Le jour où les anges se lasseront des règles de leur vie, alors il suffira qu’une personne ait le courage de changer les couleurs de leur monde… »

Changer les couleurs…

C’est ce que ce fruit ferait ?
Changer les couleurs…
Si j’ai bien tout compris, sur cette île, les anges sont rangés, classés et ce en fonction de la couleur de leur cheveux. Ils n’ont pas le choix.
Si une fille blonde souhaite soigner des gens, elle ne le peut pas. Elle est condamnée à défendre ce pays, défendre ces lois qu’elle désapprouve.

La prophétie de cette vieille bique d’Irysia, c’était quoi déjà ?

« Lorsque le peuple criera et que le divin saignera, alors je serai là pour apaiser toutes offenses causées et libérer ceux qui se sentent prisonniers. »

Ouais, voilà. Ça.
Alors ce serait ça le remède de ce pays ? Quelle ironie. Un sourire mauvais apparaît sur mes lèvres. On m’a envoyée bouffer un fruit du démon. Déjà que le premier, je ne le voulais pas, alors celui là…

Pfff.

Destin injuste.

J’attrape le fruit et me laisse glisser au sol, le dos contre l’autel. Devant moi, Tahar n’a pas bougé. Je lui montre le trésor de cette salle.

Un fruit du démon…

Laissant mes bras ballants sur mes genoux, je lève le menton et regarde le ciel.

Ils m’ont torturé pendant des mois pour un putain de fruit. Je leur ai tenue tête pour ce même putain de fruit que je ne peux de toute façon pas manger.
Le destin a un sacré sens de l’humour…


Et à côté, devant la fin de l’histoire de la fresque, les anges tombent au sol sous le choc des révélations. Cette réaction a le mérite de soulever suffisamment mon intérêt pour que je prête attention à ces dessins. L’histoire d’un homme qui regardait le ciel, un homme qui chercha la plus haute montagne à escalader et une fois au sommet, au dessus des nuages, il trouva un peuple de grands oiseaux blancs. Il resta près de ces oiseaux, appris a les aimer, surtout une. De leur amour naquit un ange, le premier.
Mi homme, mi oiseaux.
Mi homme…

Alina m’a parlé de la répulsion que les anges éprouvent contre les humains. Ils se sentent supérieur à eux, et de loin.
Alors forcément, apprendre qu’ils ont du sang humain dans les veines, ça doit pas forcement leur plaire.

En même temps, ça ne devrait pas vous étonnez à ce point. Mis à part les ailes, les anges sont semblables aux humains.

Ruper me regarde avec des yeux ronds.

Tu ne te rends même pas compte à quel point cette révélation est importante. Voire pire, bouleversante ! Le peuple de Stymphale ne doit rien savoir de cela… Nous devrions détruire cette endroit afin que nul ne sache jamais !
Je suis d’accord. Je vais.
NON ! Le peuple a le droit de savoir ! Toutes nos vies nous avons vécu cloisonnés sur Stymphale ! Mais le monde est vaste et avec ceci, nous n’aurions plus aucune raison de craindre les humains ! Nous pourrions partir, voir le.
Mais tu es folle Alina !
Moi je la trouve sensée, bien plus que vous. Et comme maintenant, c’est moi qui décide, et bien je décide que cet endroit reste.
On m’a faite venir pour que les choses changent sur Stymphale, alors elles vont changer.


Je regarde mes deux prédécesseurs de manière à ce qu’ils comprennent bien qu’ils n’ont plus vraiment leur mot à dire. Puis mon attention revient sur le fruit toujours dans mes mains. Ruper suit mon regard et devine aisément ce que je tiens, tendis qu’Eloras ne fait que le supposer. Mais avant qu’ils ne prononcent un mot, je les somme de sortir et d’aller s’assurer que le peuple est toujours bien rassemblé devant le palais.

Alina ! Reste, je dois te parler.

J’attends que les deux autres anges passent la porte pour continuer. Et lorsqu’enfin nous ne sommes plus que trois, j’enlace mon amie, contente d’avoir enfin retrouvée celle qui a partagé tant de souffrances avec moi, celle qui m’a défendue et n’a jamais cessée de croire en moi. Et après m’être assurée qu’elle était en parfaite santé, j’en viens au dernier point qu’il reste à gérer.

Alina, dis moi, ce pays, tu l’aimes pas vrai ?
Oui, bien sûr, c’est mon pays, ma maison.
Et que penses-tu de cette coutume que vous avez de catégoriser les gens par couleur ?
Euh… Je ne saurais te dire… C’est ainsi, ça l’a toujours été… On doit l’accepter, et c’est tout.
Trouves tu ça juste ?
Bah euh… oui... non… Je sais pas… Pourquoi tu me demandes ça ?

Je lui montre le fruit. Elle le regarde avec un air surpris par la nouveauté.

Ce fruit était sur l’autel. Tu sais, je t’ai expliqué, les fruits du démon. Et bien c’en est un.
Vraiment ?
Oui. Et si j’ai bien compris, celui-ci permettra à celui qui le mangera de changer les couleurs…
Changer les couleurs ?
Oui.
Mais… pourquoi ?
Hm… Je sais pas… Par exemple… J’attrape une mèche de ces cheveux, changer le rouge en bleu ?

Ses yeux s’écarquillent, elle vient de comprendre.

Ce serait possible ?! Mais alors !
Oui, les gens de ce pays auraient enfin le choix.
Et du coup, j’ai besoin de toi.

De moi ?
On ne peut posséder qu’un pouvoir de fruit du démon à la fois. Alors je ne peux le manger.
J’aimerai que ce soit toi qui le manges, Alina. Parce que tu aimes ce pays, tu aimes ces gens, et parce que j’ai confiance en toi.


Elle parait légèrement dépassée. Alors j’insiste, lui mettant le fruit sous le nez. Doucement, elle l’attrape de ces deux mains et avance sa bouche.

*Croc*

Beuha, c’est infecte. T’es sûre que ce n’est pas juste un fruit pourri ?
T’as qu’à essayer sur la fresque, non ?

Elle test, ça marche. D’un simple touché, la fresque passe du bleu, au vert, au rouge… Surexcitée, Alina change les couleurs de tout ce qui l’entoure, découvrant petit à petit l’étendu de ces pouvoirs.
Mais je me dois de l’arrêter bien vite car nous sommes attendues. Du coin de l’œil, j’observe Tahar qui parait pensif. Trop pensif.
Cela m’inquiète, un peu, sans vraiment trop m’inquiéter.

Je ne sais toujours pas comment réagir avec lui, je ne saurais pas quoi lui dire… Peut être que simplement… Etre moi-même ?
Qu’aurais-je fais si ça avait été Gérald ?
Je ne me serais pas posée de question. J’aurai simplement… agi.

Alors sans crier gare, je m’approche de lui et le serre dans mes bras.
Merci d’être là. Je n’aurai rien pu faire sans toi.

Craignant légèrement sa réaction, je préfère le lâcher sans même le regarder en face. Préférant me concentrer rapidement sur la fermeture de la porte et la récupération des pierres. Ce n’est qu’à ce moment que je lui lance un regard en coin.
Son air est resté pensif, toujours sérieux.
Un peu déçue, je me tourne vers Alina, puis vers les marches.
Un discours m’attend en haut. Autant rester concentrée encore un peu.

******

Peuple de Stymphale ! Je suis allée accomplir la prophétie pour laquelle je suis venue ! Dans cette salle si bien gardée, j’ai trouvé deux choses. Ces deux choses ont pour but de vous donner la possibilité de changer vos vies !
Peuple de Stymphale ! Vos destins sont régis par vos couleurs de cheveux. Mais en êtes-vous tous satisfait ? Non ! Cette salle renfermait un pouvoir ! Un pouvoir maintenant détenu par Alina Needle ! Le pouvoir de changer vos destins !

Alina, devant les yeux de tous, change sa chevelure rouge en une chevelure bleue, surprenant tous les anges de Stymphale.
Mais ce n’est pas tout ! Vous qui n’avez vécu que sur ces cinq îles, n’avez-vous jamais rêvé de partir découvrir le monde ? Vous vous y êtes toujours refusés, et pourquoi ?! Parce que votre mépris des humains que vous considérez comme dangereux et mauvais est trop grand ! Parce que vous les voyez comme différents de vous !
Dans cette salle souterraine, nous avons trouvé autre chose qu’un simple pouvoir. Nous y avons trouvé nos racines ! Les anges descendent des humains !
Alors, cesser de les mépriser ! Acceptez-les ! Libérez-vous de vos chaines et de vos fausses idées ! Car, en vérité, je vous le dis, nous ne sommes pas différent d’eux.


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- Et ta fiancée, Tanha Tonimon ?
- Elle est si laide, Saigneur, si vous saviez !
- Vu comme ça…

Je laisse le pécheur aux rets angéliques dans lesquels il se vautre. Les bruits derrière la porte que je referme sont éloquents. Il est le nouvel exotisme à la mode pour les dryades locales, et le speech d’Izya l’autre soir a rendu tout ça très autorisé, nimbé du plus snob des raffinements. À creuser, on y trouverait sans doute un rapport malsain à une coucherie par transfert avec le père originel, mais eh. Il n’est pas le seul humain dans le coin, mais moi je ne suis pas très accessible, si haut dans ma tour d’ivoire. Et puis j’ai assez eu d’une ange il y a vingt-deux ans. Vingt-trois maintenant ? Il paraît qu’en plus c’était la nouvelle année, là tout en bas chez les mortels sans ailes, un jour dernier. Je n’ai rien reçu pour cet anniversaire que j’ai manqué, d’ailleurs, je me demande si Red va bien. Tant pis pour lui.

Rien reçu à part ce joyeux numéro qu’est Izya, désormais bien occupée par son nouveau boulot. Qui l’eût cru ? Réorganiser le royaume qu’on vient de conquérir en piétinant sans vergogne ses principes des deux dernières décennies, ça exige bien de la disponibilité. Son application me rappelle mes meilleures années au service gracieux de sa sainte majesté le gouvernement mondial, quand je me laissais aller à penser que ce que je faisais je le faisais pour le bien du monde. Enfin, du coup je ne l’ai pas vue beaucoup depuis cette étreinte pas du tout fusionnelle dans la pièce au fruit démoniaque. Aux repas, et encore pas à tous, à quelques autres occasions où je folâtrais dans la salle du trône pendant qu’elle y grand-œuvrait avec sa nouvelle ministre de la liberté... Alina Needle, grande désordonnatrice des destinées individuelles, qui l’eût cru, ça aussi ? Hin.

Mais pas d’entrevue bien complice entre un père et sa fille, donc. Bien sûr, je sens bien aux regards qu’elle me lance quand je sors de la pièce où elle est qu’elle en aurait envie, ou qu’elle aurait envie qu’on parle plus qu’on ne le fait, mais à nouveau je ne peux pas. Le simple plaisir de la savoir en sécurité maintenant comble mes maigres élans paternalistes, paternels, et chaque perturbation de ce doux statu quo m’est un risque de plus de rompre encore ce lien, ce lien ténu qui s’est recréé. Si nous parlions je parlerais du sang versé au volcan, et elle aurait raison et j’aurais raison mais nous n’aurions pas raison sur le même plan. Et si je lui disais que je suis fier d’elle mais que je ne peux pas rester près d’elle parce qu’elle en deviendrait comme moi, parce qu’elle en est déjà devenue comme moi, elle retiendrait uniquement que je ne peux pas rester près d’elle.

- Salutations, Démon !

Démon, c’est devenu mon petit nom ici. Ils y mettent des sous-sens que je n’entrevois qu’à moitié mais il me semble que c’est un terme empreint d’un grand respect alors je laisse faire. À la pointe d’une des flèches du palais de Stymphale, il y a une plate-forme d’où l’on surplombe tout le royaume céleste et d’où l’on voit toutes ses extrémités. Il paraîtrait qu’elle est taillée dans la roche du sommet montagneux éjecté de Rengoku ; le genre d’informations peu utiles provenant de mes quelques discussions avec Izya. Parfois j’y suis seul, parfois j’y croise cette âme qui garde encore ce monde. Les mèches blondes de l’effrontée m’en rappellent d’autres, et son nom commence même avec des sons identiques. À la différence d’Ela, Eloras n’a cela dit perdu ni son titre ni son rôle à me fréquenter, car Izya lui a donc laissé la tâche de défendre ces lieux. Grand bien lui fasse, je crains fort qu’elle ne s’ennuie à mourir à préparer une offensive qui n’arrivera jamais. Qui oserait s’en prendre au royaume d’Izya Tahgel, le dragon rouge qui commande à l’éruption des volcans du monde ?

Je ne reste pas aujourd’hui, je ne suis pas d’humeur et la laisse examiner les terres sous elle en quête du bleuet disparu depuis la mise au rebut sans cérémonie des restes de la rouquine et de l’autre. Je ne suis pas d’humeur parce qu’il est temps. Temps d’un dernier salut à la gorgone, tant de libérer un monde de ma présence.  À mon retour dans les quartiers où nous logeons désormais, j’essaie d’éviter la porte de Tanha par un détour, mais les bruits de gaieté partagée m’atteignent quand même à travers les murs épais. Soit, si ce sont là les derniers souvenirs que je dois recevoir de Stymphale, ç’aurait pu être mieux mais ç’aurait pu être pire...

- Ah, c’est toi. Rentre.

Soit encore, c’est sans doute mieux finalement de ne pas réitérer après l’Usage Modéré.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 7 Nov 2014 - 9:38, édité 2 fois
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Je le suis en lançant un simple « Merci ».
Je l’attendais. J’aurai même pu attendre à l’intérieur, mais j’ai préféré rester dehors, près de la porte. Car même si j’aimerai entretenir des liens plus solides avec mon père, depuis ma dernière tentative de rapprochement, je le laisse à ses distances. Ou le laissait, au vu de ma présence ici.

Car il y a des choses que je veux voir avec lui. Oui, je n’ai pas oublié tout le pourquoi du comment. Je n’ai pas oublié comment il m’a laissée de côté sur l’Usage Modérée. Et il a beau être là, maintenant, avec moi, je le sens ailleurs. Nous pourrions parler, apprendre à se connaitre, envisager des choses pour l’avenir ! Des projets…
Je sais que pour le moment j’en ai un gros sur le feu, de projet… Mais… Je pourrais bientôt de nouveau voyager ! Sans doute ! Et peut être qu’il pourrait m’aider à terminer ça plus vite, non ? Ça pourrait lui plaire…
Peut être…

Je…

Je n’aurai peut être pas dû venir ici. Il a toujours cette expression d’intense réflexion sur le visage. Aucun signe de joie, de plaisir ou simplement de paix. Juste cet air pensif. Cet air pensif qui m’inquiète, que je redoute même.

Et nous avons beau être seuls dans la même pièce, nous restons là, tous deux, sans un mot, sans un geste.

Le malaise monte à mesure que dure ce silence. Je n’ose pas dire ma pensée, je n’ose pas lui demander. Mais y-a-t-il vraiment besoin de demander ? Non, peut être pas. Tout cela parait assez évident.

Je gigote malhabilement, tentant de faire passer mon stress. Car oui, cette situation m’angoisse un brin. Moi, Izya, Reine de Stymphale, n’arrive pas à faire face à mon père. Dans mon agitation, mes doigts finissent par atterrir sur la garde de Narnak qui ne me quitte pas. J’ai bien pensé à le lui rendre, à Tahar. Après tout, ce fut son sabre avant d’être le mien…

Même si déjà toute jeune j’avais tenté de le lui prendre…

C’était tellement plus simple quand j’étais jeune ! La peur des apparences n’était pas là, j’agissais, simplement. Je me remémore ces quelques jours où Tahar était venu voir mon père, mon autre père, celui qui m’a élevée…
Je me souviens de ces jeux d'entraînements.

Je me souviens d’une promesse lointaine et d’un simple…

Cours toujours…


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- H

ein ?

Je n’ai pas compris à quoi elle faisait référence, au début. C’est seulement quand j’ai vu son air, un air qui l’a ramenée treize, quatorze ans en arrière, que j’ai compris. La reine est partie, vive la reine, et à nouveau des images de ce qu’auraient pu devenir nos vies si nous avions su, elle comme moi, elle ou moi, à l’époque. Nul doute que tout aurait été bien différent. Je n’aurais peut-être pas revu Jenv, ou je ne l’aurais pas revue avec la même finalité, avec les mêmes finalités. Je ne serais pas devenu le Saigneur que j’ai été, le saigneur que je suis et le seigneur que je ne serai pas. Ou peut-être que si. Mais peut-être que non. Je serais peut-être parti vivre comme cet ermite, comme s’appelait-t-il déjà... Adam ? Comme lui, voilà, avec un chien et une ferme peut-être, pour bien faire, et une ville pas trop loin et une fille qui serait venue me voir de temps en temps. Ou alors j’aurais vraiment fait carrière dans la Marine et j’aurais fini amiral comme me l’avaient prédit Shiro en son temps puis Jenv ensuite. Ah. Tant de j’aurais dans tes yeux, ma fille. Tant de joyaux d’imaginaire.

Ta main sur Narnak.

Je l’aurais peut-être gardé, sans doute. Je ne l’aurais pas perdu face à Shri, sur Dead End, et tu n’aurais pas eu à le récupérer pour que nous nous retrouvions ni ne nous reconnaissions à Impel Down. Red n’aurait pas eu à me tuer, je n’aurais pas eu à le tuer et peut-être qu’à l’heure actuelle ce serait moi qui le traquerais, s’il avait quand même perdu ses galons. Ironie. Ou peut-être que nous serions tous deux la nouvelle garde de l’amirauté, lui, moi et Shiro, tous les trois sous la houlette d’un Sentomaru qui non, qui aurait démissionné, fini sa carrière, et aujourd’hui Shiro serait à sa place et Kenora serait la troisième larronne, voilà. Ou alors Jenv ne serait pas morte, et. Trop de j’aurais, arrête de me regarder comme ça, les images défilent trop vite dans ma tête. J’aimerais avoir une valise à remplir pendant que toi et moi on discuterait de pourquoi, de comment, mais c’est encore un j’aimerais de plus. Je n’ai besoin de rien pour voyager alors je m’adosse à ces si et je te contemple et tu es devenue une si belle femme, Izya, Coryn serait déçu de t’avoir brisé le cœur s’il te voyait.

Désolé, le sourire n’est pas de circonstance, je me remémorais ces moqueries dont je t’avais criblée. Vois-y de la tristesse, une vieille tristesse de vieux bougre déjà fatigué.

Je dois y aller, Izya. Encore.

Tu comprends sans comprendre.

Je ne peux pas rester.

Tu ne comprends pas en comprenant.

À la sortie de... d’Impel Down, j’ai... paniqué. Je pensais que tu ne voudrais pas d’un père qui... était devenu ce que je suis devenu depuis notre première rencontre. Je devais me racheter.

Tu veux comprendre ? Je comprends. Je me comprends, là pendant que je te parle.

En fait je ne voulais pas être un père pour toi alors que j’étais devenu ce que je suis devenu depuis notre première rencontre. Je devais me racheter, à mes propres yeux.

Tu comprends ?

Je ne me suis pas racheté, ni à mes yeux ni aux tiens, ce que j’ai fait à Jaya n’a pas suffi, et ce que j’avais fait avant n’était rien. Mais ta détresse m’a rappelé vers toi. Il fallait que je vienne, et que j’apaise ta souffrance et que je te fasse le plaisir d’être là quand tu en avais besoin. J’ai été là, j’ai accepté d’être père.

Tu comprends.

Mais j’ai vu que tu avais mon sang et que dans mon sang que tu avais coulait ce que je suis devenu, ce que tu deviendras si je continue d’être ton père à tes côtés. Je ne veux pas ça. Tu dois t’entourer de gens qui juguleront ce que tu es, ce que tu es parce que je l’ai été, mais pas t’entourer de moi qui n’y changerai rien parce que c’est ce que je suis.

- Alors je dois y aller.

Et dis-moi que j’ai dit tout ce que j’ai cru dire. Dis-moi que tu l’as compris.

Dis-le moi, Izya.


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Je sais.

Et c'est bien ce que je redoutais. Maintenant c'est dis, c'est clair et limpide. Il n'est pas bien ici, pas à son aise. Alors oui, peut être serait-ce mieux qu'il parte. Peut être serait-ce mieux que nous partions loin de cette terre de souffrance et de ces anges loufoques mais plus tant que ça.

Tu es sûr de ne pas pouvoir attendre encore un peu ? Juste une petite semaine... ou deux ?

J'ai besoin d'encore un peu de temps... Car cette terre est devenue ma patrie. Elle fait partie de mes origines, de mon passé, de mon présent mais aussi de mon futur. Et malgré toute la haine que je lui porte, malgré toutes les fois où je l'ai maudite, je ne peux m'empêcher de l'aimer, un peu.
C'est la terre de ma mère et de mes ancêtres à plumes, je dois en prendre soin. Pour eux, pour moi, et pour tous ces anges qui comptent sur moi.

Je peux pas laisser Stymphale en plan juste après mon push... Mais dans une ou deux semaines, je devrais avoir terminer de tout mettre en place ! A ce moment là, on pourra partir...

Oui, partir. Ensemble. Car si cette terre est ce qu'il me reste de ma mère, toi tu es mon père, et tu es encore là. Je ne te laisserai pas partir seul, non. Mais j'ai besoin d'un peu de temps...

Juste une semaine...
S'il te plait.


Une simple semaine pour finir ce que j'ai commencé.


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- Non, Izya...

Tu n’as pas compris.

- Il faut que JE parte.

Ou alors je n’ai pas dit tout ce que j’ai cru dire, comme je le redoutais.

- Maintenant.


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Pourquoi maintenant ? Tu es si mal que ça ici ?

En vrai, je n'attends pas vraiment de réponse, parce que je me doute vu nos liens qu'il ne m'en donnera pas. Et puis peu importe ! Si c'est vraiment important pour lui de partir... Maintenant...

Bon soit. Laisse moi juste le temps d'aller prévenir Alina et de prendre quelques affaires...

Il y a les choses qu'on entreprend, et celles auxquelles on tient vraiment... Au point de devenir sourd à ce que l'on craint plus que tout, et de comprendre tout sauf ce qui pourrait faire mal.


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- Non.

Chasse tes œillères, Izya. Toum.

- Tu l’as dit, ta place est ici.

Elles vont me faire perdre patience. Toudoum.

- La mienne est ailleurs.


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Ma place est où je veux qu'elle soit.

Ne me refais pas ce coup là...

Et moi, je veux être avec toi !

Pas encore une fois.

Alors je vais prévenir Alina.

J'ai grandi depuis Scarlet Town.

Prendre quelques affaires.

Je ne suis pas comateuse comme après Impel.

Et on part

Je ne te laisserai pas m'abandonner. Encore.

Ensemble.


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Toum.

- Je t’ai dit

Toudoum.

- Je t’ai dit...

Toum. Toudoum.

- Je t’ai dit non, Izya.

Reste dans cette pièce pendant que j’en sors. Restes-y que les bruits s’atténuent. Ceux de ton sang et du mien mélangés.

Restes-y. Restes

Toum, toudoum, toum, toudoum.

-y...

- Ta place est où je veux qu’elle soit !

Échos d’un autre père et d’un autre enfant.

Tu voulais côtoyer le démon, Izya ? Et maintenant que tu es plaquée au mur par les épaules, et maintenant que ses yeux se plongent dans les tiens tandis que ton haki ne sert qu’à peine à me maintenir à distance ? Tu es forte Izya, je te l’ai dit, plus forte que Kormor ne l’était, mais crois-tu pouvoir me résister à moi ? Crois-tu pouvoir résister à ce que je suis alors que tu n’as pu résister à ce que tu es ? Je ne veux pas être avec toi, Izya, ta place est loin de moi parce que c’est là qu’est la mienne ! Ah, tu avais vu les autres en pâtir à Impel Down, tu avais vu Coryn subir à Scarlet Town, mais alors tu ne regardais pas, mais alors tu ne sentais pas par toi-même. Est-ce que tu sens, maintenant ? Est-ce que tu comprends enfin, maintenant que ton cœur bat au rythme que je lui insuffle ? Est-ce que tu sens le souffle du chaos sur ton visage, le souffle de mon chaos dans ta tête ? Est-ce que tu m’entends enfin, Izya ?!

Izya ?

- Izya ?


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