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Silence ça pousse

L'îlot flottant... On m'avait beaucoup parlé de cet endroit préservé de toute humanisation. Je m'étais toujours demandé pourquoi cette île n'avait pas subi le même sort que ses camarades, la raison m'avait apparu lorsque je l'avais exploré.

Tout avait commencé lors de cette journée durant laquelle mon brillant esprit de scientifique était à la recherche de nouvelles choses à découvrir. Je connaissais de nombreuses îles sur les Blues, cependant les ouvrages mentionnaient peu l'îlot flottant. De ce fait, il était évident pour moi que je devais aller là-bas afin d'en découvrir d'avantage. J'ignorais tout de la flore et la faune locale mise à part un détail qui avait retenu l'ensemble des ouvrages traitant de cet endroit : la rafflesia.

Spoiler:

Cette plante était extraordinaire dans le sens où elle n'avait ni racine, ni tige, juste la fleur. C'était bien une fleur, malgré que je la classais souvent parmi les champignons de par son mode de vie et de reproduction. Bref, une fois mes objectifs fixés, je m'en allais en direction de North Blue afin de rendre sur l'île en question. J'avais pris le soin de mettre une annonce concernant une expédition en ce lieu afin de ne pas visiter seul cet endroit hostile. J'espérais seulement que quelques personnes allaient venir. C'était pour cette raison que j'avais ajouté en bas de l'annonce une note concernant la possibilité de récolter de nombreuses plantes et éventuellement d'en connaître d'avantage. N'étant pas riche, je ne pouvais pas me permettre de financer des mercenaires afin de me protéger, je devais faire avec les moyens du bord. Mon avarice allait assez loin dans la mesure où j'avais plusieurs fois failli mourir à cause de locaux qui ne m'appréciaient pas trop disons les choses simplement. Enfin soit...

(...)

Quelques jours après... Je venais d'arriver sur cette île et j'attendais donc de la compagnie. Une personne avait répondu à mon annonce et m'avait dit qu'elle allait venir ce vendredi. J'espérais donc de la ponctualité vis-à-vis de cet individu. Je priais également dans la mesure où je me disais par moment que la personne était peut-être morte. Ce n'était pas dans mes habitudes de proférer ce genre de chose, mais parfois l'impatience me poussait à dire des choses que je ne disais pas en temps normal. On avait ce même genre de phénomène avec la fatigue ou la peur. Enfin soit, en attendant mon compagnon d'un jour, je me calais sur un rondin de bois présent sur le sable fin, puis j'avais sorti mon calepin en notant la chose suivante

« Îlot flottant... C'est en mettant les pieds sur cette île que j'ai compris l'origine de ce nom et cela n'avait rien avoir avec les légendes. Non ce n'était pas une île céleste, mais juste une sorte de paradis reposant sur d'immenses mangroves, à la manière de l'île de Shabondy. La flore est très impressionnante, la strate arborescente est très développée, ce qui me laisse perplexe sur la présence d'une strate herbacée et arbustive. Concernant cette végétation, au premier regard celle-ci semble typique des biotopes de jungles, cependant, je pense qu'il faut faire un examen plus précis afin de voir s'il n'y a pas de particularités ou non. Quant à la faune, je ne vois pas grand chose de la plage mise à part de nombreux insectes et des oiseaux multicolores. C'est en voyant cet endroit que je comprends mieux pourquoi l'homme n'a jamais osé mettre le pied ici.»

Bien que ma mémoire était exceptionnelle, j'aimais écrire des choses dans mon carnet, c'était en quelque sorte mon antidépresseur, un moyen de me détresser et également de prendre les informations sur le tas. En effet avec ma mémoire, je pouvais me souvenir de tout, mais il y avait toujours ce recul d'après-expédition que je tentais d'éviter dans mes écrits. En effet, je constatais avec le temps que j'écrivais souvent mieux sur le moment que quelques années après. Bref, les heures passaient encore et encore jusqu'au moment où je vis un bateau amarrer sur la côte. Je me dirigeais donc naturellement vers celui-ci et lorsque j'avais atteint mon but, j'avais vu une jolie demoiselle. Je me demandais bien ce qu'elle pouvait faire ici, alors je lui avais dit

Bonjour mademoiselle, je me présente, je m'appelle Richard Bradstone, je suis un scientifique spécialisé dans la botanique. (je reprenais ma respiration avant d'ajouter) Vous êtes là pour l'annonce que j'ai postée, je suppose ?

Lui avais-je dis tout simplement avant d'attendre sa réponse afin d'avancer dans cette jungle profonde.


Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 5 Juil 2014 - 22:58, édité 1 fois
    Pour pouvoir partir à la recherche de la relique de ma religion, je devais me préparer. Partir pour Grand Line, et même atteindre le Nouveau Monde n'allait pas être une partie de plaisir. Il était donc totalement imprudent de s'y rendre sans réel moyen de défense. Je devais donc commencer par amasser de nombreuses plantes pour pouvoir me soigner durant mon périple. Mais par quoi devais-je commencer ? Il y avait de tonnes de plantes qui pouvaient me servir, mais je n'avais pas le temps pour toutes les prendre et surtout ma sacoche n'était pas assez grande pour que je puisse toutes les prendre.

    Un beau jour lorsque j'allais acheter le journal, pour me renseigner sur l'état du monde. Pour être franche, je venais de quitter mon Boru Bodur natal et je ne connaissais pas grand chose du monde actuel. Donc, pour en revenir au journal, j'avais repéré une annonce assez atypique. Elle avait été postée par un certain Richard, botaniste ou quelque chose du genre. Il désirait se rendre sur l'îlot flottant afin d'étudier une plante : la rafflesia. Zorah m'avait beaucoup parlé de cette plante, de sa rareté, mais aussi de ses caractéristiques. Juste une fleur rouge, incapable de se nourrir seule, un parasite donc. Je ne voyais donc pas de réelles utilités à ma rendre sur cette île pour suivre un inconnu dans une expédition farfelue. Néanmoins, la fin de l'annonce était nettement plus intéressante. Richard mentionnait la présence d'une flore exceptionnelle avec notamment la présence de Millepertuis, des fleurs assez rares sur les Blues. C'étaient une fleur formidable, très performante pour la cicatrisation et très efficace pour diminuer les réactions inflammatoires. Il m'en fallait absolument. C'était décidé, j'allais rejoindre cet homme pour son expédition, et cela, même si je n'allais pas être payé. Au final, cela m'importait peu. L'argent était réellement une notion futile créer par l'avarice des hommes. Seule la foi valait quelques choses dans ce monde.

    [...]

    J'avais donc répondu à Richard en lui disant que j'arriverai Vendredi. Je me devais d'être ponctuelle, cela faisait partie des règles de politesse élémentaire. Mon bateau venait d'arriver sur l'îlot flottant. J'étais véritablement déçue, ce n'était aucunement une île flottante comme mon Boru Bodur. C'était juste une île qui flottait sur l'eau. Je ne savais pas réellement comment, mais cela ne m'intéressait pas. Je posais donc pied à terre. Comme à mon habitude, je devais adresser une prière pour remercier les cieux de m'avoir accordé un voyage sans danger.

    « Merci pour ce voyage sans encombre. Bénissez le capitaine et ses marins. »

    J'observai à présent l'île. Ce n'était qu'une vaste étendue de terre gorgée d'eau. Il y aurait donc de la boue. Je grimaçai, j'allais salir mes jolies bottes. L'île était également recouverte d'une jungle assez épaisse. Et qui disait jungle, disait également humidité. Je soupirai, pour moi humidité rimait avec cheveux frisé. J'avais pris tellement de temps pour les convois que j'hésitai à faire demi-tour et abandonner cette expédition avant même qu'elle ne soit commencée.

    Tandis que je réfléchissais, totalement perdue vers mes pensées, un homme s'approcha de moi.

    «  Bonjour mademoiselle, je me présente, je m'appelle Richard Bradstone, je suis un scientifique spécialisé dans la botanique. Vous êtes là pour l'annonce que j'ai postée, je suppose ? »

    C'était donc lui Richard. Un homme d'une quarantaine d'année maximum. Un costume élégant, pas vraiment adapté pour une expédition dans la jungle. Le seul détail intéressant chez lui était ses long cheveux blond. J'aimai beaucoup sa coiffure, il devait être un homme de style et quelqu'un d'intelligent.

    « Bonjour, je viens suite à votre annonce d'expédition pour trouver la rafflesia. Pour ma part je suis plutôt intéressé par du  Millepertuis. J'espère que l'on va bien s'entendre. »

    Je commençais à me diriger vers la forêt.

    « Et je m'appelle Mariza » ajoutai-je avec un grand sourire.

    L'expédition pouvait donc commencer. Je partais la première et lorsque j'arrivai devant l'entrée de la jungle je fis une pause assez brutale. L'humidité refroidissait mes ardeurs et finalement j'hésitai à y aller la première. Je me tournai vers Richard.

    « Euh... Est-ce que... Et puis non, c'est parti ! »

    Nous entrâmes donc dans la jungle. De la boue, de la boue, je n'aimais pas la boue. Il y en avait partout. Pour l'instant il y avait surtout d'immenses arbres que je ne connaissai pas, je décidai donc de questionner Richard.

    « Dis Richard, pourquoi on appelle cet endroit l'ilot flottant ? Et puis c'est quoi ces grand arbres ? »

    Je continuai d'avancer avec une pointe d'amertume. Je sentais déjà mes cheveux, prêt à friser. Et je n'étais pas au bout de mes surprises. Tandis que je marchais, je senti mon corps s'enfoncer profondément dans la boue. Mes jambes étaient totalement recouverte par de la boue. Mon réflexe naturel fut de crier ! Un bon cri aigu et strident.
      J'étais donc en face d'une jeune femme plutôt jolie qui cherchait du millepertuis. Je connaissais cette plante malgré que je n'en avais jamais croisé. Effectivement, celle-ci avait des propriétés intéressantes comme la cicatrisation. Mariza semblait donc être docteur ou tout du moins elle en connaissait les rudiments. C'était une bonne chose à savoir au cas où l'expédition tournerait au cauchemar. Enfin bref, on avait pris la poudre d'escampette et on se dirigeait vers la forêt. La jolie demoiselle était devant, mais elle avait hésité un moment avant d'entrer dans la forêt avant de franchir le pas. Je la suivais donc dans cette jungle humide. Ici tout était humide, un vrai cauchemar pour les gens frisés. Les secondes passaient, un blanc se faisait sentir avant que mon compagnon d'un jour ne me posât une question sur cette île. Elle semblait ignorer la magie de cette île et cela me faisait sourire. Malgré tout, j'allais lui donner la réponse, car j'aimais bien ce genre de personne qui aimait enrichir leur connaissance.

      Ma chère, cette île se nomme îlot flottant de par sa caractéristique floristique. Actuellement, nous ne marchons pas sur un vrai sol, mais une sorte de substrat. En fait, ses arbres font partie de ce que l'ont appelé la mangrove. Il s'agit d'une forêt dont la principale caractéristique est que les arbres ont les pieds dans l'eau, plus les arbres sont grands et plus la forêt est ancienne et accessoirement, cela veut aussi dire que nous sommes dans une zone où la mer est profonde. Car en effet, ce genre d'arbres ne poussent pas dans des lacs ou étangs, mais bien dans la mer. Cependant, c'est la première fois que j'en vois une en vrai, il faut dire que c'est très impressionnant...

      Avais-je dis à la demoiselle. Je lui souriais tout en prenant des notes dans mon calepin qui concernait cette forêt. J'observais autour de moi la faune et la flore, puis j'ajoutais à mon discours

      Si un jour, vous avez l'occasion de passer par Shabondy, vous pourrez penser à ce jour où là !

      Je n'étais jamais allé à Shabondy, mais j'avais vu tellement d'écrits sur cet archipel de mangrove que je connaissais le lieu comme ma poche. En effet, ce coin connu des pirates était impressionnant d'un point de vu géographique, car il s'agissait de la plus grande mangrove que ce monde connaissait. Un jour, j'aimerai bien y aller afin de voir ce que les ouvrages ne peuvent décrire. Enfin bref, on faisait notre petit bonhomme de chemin dans ce paysage marécageux. J'essayais de trouver de la faune, mais je ne pouvais voir que des oiseaux. J'écrivais dans mon calepin quand tout d'un coup, ma collègue me demandait de faire attention. Je n'avais pas eu le temps de l'écouter que mon nez se retrouvait dans ce sol boueux. Je venais de chuter dans une sorte de mini cuvette d'une trentaine de centimètres de hauteur. Je me relevais avec mal, tentais de m'essuyer puis je disais à ma compagne d'un jour

      Les risques du métier, nous pouvons reprendre.

      Je continuais donc mon chemin suivit par Mariza. J'avais pris le soin de ranger mon calepin afin d'éviter de tomber une nouvelle fois de façon stupide. Les minutes passaient quand je constatais des traces d'un mammifère dans le sol. Je regardais mon amie afin de lui dire de s'approcher tout en lui disant

      Ma chère, nous avons sans doute à faire à un phacochère, je pense que si nous suivons ses traces, nous pourrons arriver à un point d'eau ou un lieu de concentration de plantes.

      Je savais de nature que les animaux de ce genre aimaient se ressourcer dans des clairières. Ces dernières sont des lieux importants dans la mesure où une grande partie des plantes rares se situaient dans ses lieux. Soit je partais donc du principe que si je suivais cette piste, on allait trouver la rafflesia et le millepertuis.
        Je n'avais jamais vraiment été attentive et mon attention était assez volatile, mais Richard savait parler. Il avait une sorte de tact, un truc que les professeurs ont pour garder l'attention de ses élèves. Bref, il était assez captivant. Donc cet ilot n'était qu'un vaste plateforme arboricole. C'était fascinant, la nature, et même le monde en lui-même, étaient très vastes et riches en surprise. Je me souviendrais toute ma vie de cet endroit. Richard me parla ensuite d'une autre île, Sha... quelque chose du genre mais mon attention c'était d'ores et déjà envolé.

        Puis il y avait eu ma chute dans la boue où j'avais hurlé à la mort. Au final, c'était juste une simple mare de boue, rien de très dangereux mais c'était salissant. Richard tenta de me rassurer tant bien que mal en me parlant de risque du métier. Risque du métier, c'était des foutaises. Ce n'était pas mon métier à moi, j'aimais bien la boue mais pour des masques, pas ce genre-ci. Je me relevais difficilement et j'invitai Richard à passer devant moi. Mesure de précaution dirait-on. Nous continuâmes notre route. Désormais, j'étais beaucoup plus attentive aux éventuels obstacles qui se dresseraient sur ma route. Je n'avais plus vraiment peur de tomber dans un trou, surtout que j'avais un bouclier devant moi.

        Durant toute notre marche, j'étais facilement ébahie par ce magnifique paysage ; si bien que j'en avais presque oublié la boue omniprésente et l'aspect marécageux de l'endroit. Cet endroit était magique, voire surnaturel. C'était comme une enclave dans le temps. Un espace parfaitement préservé de la modernisation et de toute trace de vie humaine. En clair, c'était un paradis tropical perdu. Des fleurs de tous les âges et de toutes les couleurs enrichissaient grandement ce paysage. Je suivais à moitié Richard, toujours occupée à regarder le paysage lorsque brusquement, il s'arrêta. Je lui rentrait dedans, il se tourna vers moi et me regarda. Visiblement, il avait repéré des traces d'un quelconque animal. Un phacochère, une sorte de gros cochon en somme. Je m'approchais à mon tour des traces. Elles étaient effacées et il fallait un œil de lynx pour pouvoir les discerner. Finalement, Richard n'avait pas des lunettes pour rien. Il continua ensuite en nous proposant de suivre les pas de la bête. Après tout, les plantes ont besoin d'eau pour survivre. Les animaux aussi. Nous avions donc de fortes chances de trouver nos plantes respectives en suivant la trace de l'animal. Richard pris l'initiative et partit le premier. À ce rythme, nous trouverions les plantes assez rapidement.

        Cependant j'étais de plus en plus méfiante. Certes, nous suivions les traces de l'animal mais j'avais également l'impression d'être suivie. J'entendais des respirations légères, et même parfois des voix. Je n'étais pas folle, du moins pas encore. Et soudainement, l'information me revint en tête. Avant de partir pour l'expédition, je m'étais renseignée un peu sur l'île. Sur tout ce qui était faune, flore et habitants... Il y avait sur l'île plusieurs tribus primitives qui avaient la fâcheuse tendance de manger des hommes. Je frisonnais, je devais avertir mon camarade. Et je lui dis, toute tremblante :

        « Dis Richard, je crois qu'on est suivis. »

        Pendant ce temps, je regardais autour de nous. La jungle était de nouveau calme mais j'avais le pressentiment que les cannibales étaient toujours là. Intuition féminine si vous préférez. Nous restâmes un bon moment sans bouger et nous reprîmes notre route. Cette fois-ci, je passais devant. Et au bout de quelques pas, ma jambe droite fut prise dans un piège vieux comme le monde. Un simple bout de liane posé sur le sol et qui lorsque je posais mon pied dessus, s'enroula et me souleva dans les airs. J'étais suspendue, la tête en bas. C'était peut-être un piège destiné à l'animal que nous suivions. Et c'est à ce moment précis que les cannibales décidèrent de sortir de leur cachette.
          Je continuais de marcher avec ma partenaire d'un jour qui semblait de plus en plus inquiète. Je me demandais si cela avait un rapport avec cette impression paranoïaque d'être suivie. Je n'étais pas le seul à penser ainsi puisque Mariza m'avait informé qu'elle ne se sentait pas en sécurité dans cette forêt. On restait donc quelques secondes sans bouger afin de voir si on n'était pas suivi, mais malheureusement je ne pouvais pas confirmer ma théorie. Je décidais donc d'avancer, enfin non c'était plutôt la demoiselle qui avait pris les rênes. Elle marchait donc d'un pas régulier jusqu'au moment où son pied avait déclenché un piège. En y repensant, il s'agissait d'un système primitif de chasse qui malgré tout était intemporel. Avec celui-ci on pouvait aussi bien capturer des ennemis comme c'était le cas pour Mariza que des gibiers de tailles moyennes. J'avais donc vu ma collègue monter au 7éme ciel, enfin au niveau du feuillage de ce grand caducifolié. La jeune femme avait peur et c'était tout à fait légitime, quant à moi je me sentais légèrement bête. J'avais donc sortis de nombreux artifices de mon sac afin de les mettre dans mes poches avant que la cavalerie n'arrive. Des indigènes m'avaient encerclé et je ne savais que faire. Ils étaient cinq... Tous semblaient ne jamais avoir vu d'humain de la civilisation avant sauf un.

          Spoiler:

          Ce dernier avait l'air différent des autres. Je ne connaissais pas leur culture, mais d'après moi, il s'agissait sans doute d'un chaman ou d'un médecin, le genre de personne que l'on rencontrait peu dans ses contrées, mais qui s'avérait indispensable pour l'économie locale. En effet, ce genre d'homme évitait à une population de se nourrir de plantes toxiques, de soigner des maladies, etc. Bref, je les regardais arriver dans tous les sens lorsque l'un d'eux m'avait regardé en balançant

          Territoire sacré... Pas le droit...


          Spoiler:
          Ils s'avançaient tous de plus en plus prés de moi sauf le jeune qui était visiblement à l'écart. Je sortais donc de mes poches deux carrés qui j'éclatais l'un contre l'autre en prenant le soin de fermer mes yeux par la même occasion. Un flash venait d'apparaître qui déstabilisait l'espace de quelques instants mes adversaires. J'en profitais donc pour prendre une branche pour la lancer sur le premier adversaire à ma portée avant de prendre la poudre d'escampette. Quatre hommes s'étaient mis à ma poursuite, il s'agissait des plus sauvages d'entre eux. Je courrais donc comme un fou dans cette mangrove à la recherche d'un échappatoire. À ce moment précis je ne pensais pas du tout à Mariza, même si en y repensant je me doutais bien qu'elle était en sécurité avec l'érudit du groupe. Ma folle course poursuite dans la forêt continuait de plus belle, j'évitais la plupart du temps les branches même si quelques-unes me frappaient le visage, cela ne suffisait pas à m'arrêter. Comme dirait l'autre, « en situation de survie, nous sommes parés à faire des choses extraordinaires. ». En effet, j'ignorais à ce moment-là que j'avais une endurance digne d'un athlète. Je continuais mon petit bonhomme de chemin tout en retournant ma tête de temps à autre afin de voir si l'ennemie était toujours là. Celui-ci était furax et semblait vouloir en découdre avec moi. Deux d'entre eux étaient tellement violant qu'ils avaient jeté leur lance dans ma direction. Si la première ne m'avait pas atteint, je ne pouvais pas en dire autant de la seconde qui avait touché mon épaule gauche. Je ne ralentissais pas pour autant afin de pouvoir prendre l'ascendant sur mon adversaire. Je me rendis compte après de nombreuses minutes qu'ils étaient assez loin, sans doute cela était dû au fait que j'avais des chaussures et pas eux. Enfin soit, j'avais arraché une de mes manches afin de faire un bandage de fortune avant de sortir deux cocktails Molotov de mon sac que j'avais mis dans mes poches. Je connaissais les lieux plus ou moins et je me doutais bien que mon arme n'allait pas provoquer d'incendie, juste créer une diversion. En effet, la jungle était tellement humide ici qu'allumer un feu et encore plus un incendie semblait révéler de l'exploit. Les quatre hommes étaient arrivés juste au moment où j'avais en main un cocktail Molotov et un briquet. Cependant, mon sac était encore par terre. L'un d'eux m'avait regardé avant de dire

          Homme blanc toi mourir ! Nous manger toi !

          Hum... (avais-je dis avant d'ajouter) Désolé mais je ne suis pas comestible !

          J'allumais donc mon cocktail Molotov avant de le lancer au pied de l'indigène qui s'approchait de moi. Celui-ci avait eu peur si bien qu'il avait reculé en même temps que ses collègues. J'en avais donc profité pour m'échapper encore une fois. Si durant la première partie de ma course, j'étais parti en direction du nord, j'avais cette fois-ci choisi ma gauche qui devait visiblement être l'ouest. Je m'étais donc mis à courir pendant de nombreuses minutes avant de trouver un campement de fortune qui semblait une grotte. Je m'étais installé dedans quelques minutes histoire de récupérer. Cette échappée m'avait donné soif malgré tout. Je commençais à vider ma bouteille rapidement lorsque j'entendis un rugissement. Je me retournais délicatement avant de voir deux grosses billes apparaître dans les ténèbres. J'avais eu un sursaut de panique qui m'avait poussé à partir au plus vite de mon abri de fortune. J'ignorais tout de la créature qui n'avait visiblement pas eu l'envie de me suivre. Je m'étais donc dirigé pendant une centaine de mètres vers le sud-ouest afin de m'éloigner de la créature. J'avais pu trouver ce point cardinal grâce à la position du soleil et accessoirement grâce à la mousse présente sur les troncs. Enfin bref, je prenais une autre pause jusqu'au moment où j'entendais tout autour de moi des hommes se parler. Il s'agissait sans doute des autochtones que j'avais semé quelque temps auparavant. Ils n'arrêtaient pas de parler de ma personne comme d'un dîner, un morceau de viande lambda. C'était la première fois que j'avais à faire à des anthropophages de la pure espèce. Je m'étais donc mis à courir vers le sud-ouest afin de rejoindre Mariza le plus vite possible. Alors que je pensais les avoir semé, l'un d'eux m'avait vu, si bien qu'il avait averti ses autres amis. Les quatre individus, c'étaient donc mis de nouveau à ma poursuite et j'espérais encore une fois pouvoir leur échapper.
            J'étais devenue rouge comme une tomate. Déjà, car j'avais honte d'être tombé dans ce piège si facilement, mai aussi, car le sang commençait à me monter à la tête. J'étais donc suspendu tel un vulgaire bout de viande qui se balançait au gré du vent. Je regardais Richard d'un air implorant, quasiment les larmes aux yeux.

            « Euh Richard, tu m'aides ? »

            Alors que je pensais qu'il allait découper la corde, je vis avec surprise qu'il remplissait ses poches avec toutes sortes d'artifices, sans doute pour combattre les indigènes. Mais à quoi pensait-il ? Qu'espérait-il seul, face à cinq indigènes ? L'imbécile, c'était un intellectuel, pensait-il réellement pouvoir battre des guerriers, qui plus est sur leur propre territoire ? Richard fixait les ennemis jusqu'à ce que l'un d'eux ( le plus frêle des cinq, avec des tatouages et des cheveux longs ) énonça qui nous étions sur leur territoire sacré et que nous n'avions pas le droit d'être là. Ils avaient marqué un point, si c'était sacré, nous devions partir. Et brusquement sans prévenir, Richard balança un objet extrêmement éblouissant, une sorte de flash plutôt lumineux qui m'aveugla pendant plusieurs secondes. Lorsque j'ouvris les yeux, Richard avait disparu et j'étais seul avec l'espèce de chaman bizarre. Saleté de Richard, il m'avait abandonné à mon sort et j'allais mourir ici.

            « Je te hais Richard ! Je te hais ! » criais-je

            Le chaman me fixait de manière assez étrange. « Réfléchis Mariza, réfléchis. Comment vas-tu sortir de cet situation ? » Je pensais dans ma tête à diverses solutions. Je pourrais peut-être amadouer le chaman puis essayer de m'échapper. Sinon je pourrai peut-être faire céder la corde grâce à mon poids. « Mais non, ça ne fonctionnera pas, je suis bien trop légère. » Je devais donc me rabattre sur ma première idée, c'est-à-dire faire du charme.

            « Youhou monsieur le chaman, vous pouvez me détacher ? »

            Pas de réponse, c'était vexant. Se prendre un vent par un indigène, c'était aussi vexant que si c'était quelqu'un de civilisé. Enfin bref, il s'était même retourné et ne me regardait même plus.

            « Qu'est ce que vous allez faire de moi ? Vous allez quand même pas me manger ? »

            Encore un profond silence. Vexant, vraiment mais alors vraiment vexant.

            « Non... pas manger toi... Sacrifice pour terre ! Sacrifice ! »

            La bonne nouvelle était qu'ils n'allaient pas me manger. La mauvaise nouvelle était qu'ils allaient me sacrifier. Si c'était pour la bonne cause, pourquoi pas. Mais je tenais tout de même à la vie. Je devais m'échapper coute que coute. Mais avant de m'échapper, Certaines questions devaient être résolues. Comment avaient-ils fait pour nous répérer dans cette jungle énorme ? Cela relevait de la sorcellerie. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

            « Comment vous avez faits pour nous repérer ?
            - Cri. fille a crier. »

            Ok, c'était ma faute. Richard n'en saura rien sinon je ne pourrais pas le gronder pour m'avoir laisser seule avec ce fou. J'essayai de me relever et de m'agripper à la corde. C'était trop difficile pour moi, j'avais perdu tous mes repères tellement j'avais été tête en bas longtemps. Néanmoins, je réussis à toucher la liane. Elle était assez vieille et plutôt fragile. Je pourrai peut-être faire céder le nœud sur la branche. Je me balançai donc de gauche en droite, en donnant me de l'élan avec mes bras. Je commençai à prendre de la vitesse et j'entendais la liane s'effriter. Je commençai à regagner espoir lorsque le chaman stoppa net ma course.

            « Stop... pas bouger ! »

            C'était déprimant, j'y étais presque. J'étais à deux doigts de retrouver ma liberté. Et le chaman se moqua de moi. Il n'était pas si stupide que ça finalement. Il m'avait donné de l'espoir pour ensuite me le retirer.

            « Bientôt fini, camarades venir chercher toi puis sacrifice. »

            *Brouuuu* C'était un grommellement assez fort, assez effrayant. Même le chaman semblait effrayé par ce cri. Il s'était relevé et regardait partout autour de lui. Et sans crier garde, un phacochère assez grand surgit d'une broussaille et chargea sur le chaman qui fut projeté sur un arbre. Il devait sans doute vouloir défendre son territoire. Enfin, c'était ma chance. Je devais profiter de ce moment. Je reprenais mon petit balancier et la liane finit par céder. Je détachais le nœud de mes jambes et me relevais. J'étais encore déboussolé et je peinais à rester debout. Devant moi, le phacochère semblait avoir fini avec le chaman. Le chaman n'était pas mort mais juste assommé par la charge. Je devais retrouver Richard le plus rapidement possible. Et pendant ce temps, le phacochère changea de cible et se rua sur moi. Je fus projetée à mon tour sur le sol. Et comme on peut le dire, le hasard fait parfois bien les choses. Lors de ma chute, je tombais nez à nez devant des traces de pas de chaussures. Richard... Je me relevais et me retournais. Le phacochère s'apprêta à charger de nouveau. Je partis donc en courant tout en suivant les traces de pas. Les branchages des arbres m'arrivaient dans la figure. Je devais aussi éviter les racines les importantes flaques de boues. Et subitement, je vis Richard, poursuivie par quatre individus.

            « Ri... »

            Le phacochère m'avait rattrapé et me percuta. Je roulai sur le sol en tentant désespérément d'arrêter mes roulades et je finis par atterrir dans un trou. Le phacochère quant à lui continua sa route, vers Richard.
              Cette journée était visiblement consacrée à l'athlétisme et non à la recherche scientifique. En effet, j'enchaînais les courses-poursuites dans ce milieu qui semblait aussi poisseux que mes aisselles. Des cannibales fous de rage me collaient au train, sans doute en avait-il marre de mes tentatives de fuite, même si au fond de moi, je pensais plus à des estomacs qui étaient vides. Soit, ils me criaient dessus des choses incompréhensibles tout en me lançant leurs lances qu'ils avaient laissé au sol. Cette fois-ci j'étais plus vigilant si bien que j'avais réussi à esquiver les quatre armes de jet. Quoi qu'il en soit, ma course avait continué pendant plusieurs minutes jusqu'au moment où j'avais vu Mariza. Celle-ci n'avait pas eu pas le temps d'exprimer sa joie qu'un sanglier l'avait déjà percuté. La jolie demoiselle avait roulé sur quelques mètres avant de tomber dans un trou. Je ne savais pas vraiment quoi faire à ce moment. En outre, j'étais dans une impasse, en face de moi un phacochère fonçant sur moi et derrière moi quatre sauvages qui voulaient en découdre avec moi. J'avais donc sorti de ma poche un fumigène qui avait éclaté quelques secondes après. Mon réflexe suite à cela était de faire un bond sur la gauche, ce qui s'avérait avec le recul le meilleur choix que j'avais pu entreprendre. L'animal se dirigeait tête baissée dans l'écran de fumée tout comme les indigènes qui étaient certains de me voir dedans. Le contact entre les deux éléments avait provoqué une nuisance sonore des plus désagréables. Cela ressemblait à des onomatopées que l'on pouvait observer dans les bandes dessinées. Les quatre hommes étaient projetés plusieurs mètres plus loin ce qui les avait assommées. La bête à cornes quant à elle avait fait demi-tour pour rejoindre sans doute sa maison. J'étais donc seul et désarmé, je ne savais que faire. Je réfléchissais à un plan tout en m'approchant du trou où était coincée Mariza. Une fois devant je m'allongeais la tête vers elle afin de lui dire

              Désolé, ma chère, mais j'ai dû improviser, j'espère que vous ne m'en voulez pas de vous avoir laissé seule dans cette zone hostile.

              Lui avais-je dis avant de me remettre accroupi et de tendre mes bras vers la demoiselle. Par chance le trou n'était pas très profond si bien qu'elle pouvait attrapper mes membres facilement. Je tirais de toutes mes forces malgré cette douleur à l'épaule gauche. Je sentais à cet instant que l'essentiel de l'effort venait de moi ce qui ne me plaisait pas. Enfin soit, j'avais réussi à remonter ma collègue qui m'avait remercié d'un signe de tête. La douleur m'était insupportable si bien que je criais

              Fichtre, ça fait mal !

              Moins fort Richard, nous allons nous faire avoir encore une fois.

              Désolé... C'est juste que cette douleur à l'épaule est insupportable.

              Je pense avoir la solution à votre problème.

              Mariza avait enlevé le vêtement qui me servait de bandage avant d'appliquer une pommade des plus étrange sur la plaie. La jeune femme avait recouvert le tout avec un bandage de fortune, ce qui malgré tout me faisais sentir mieux. Je souhaitais également le bisou magique sur la blessure, mais apparemment, c'était un supplément. J'étais de nouveaux plus ou moins sur pied, je me demandais bien ce que l'on pourrait faire. D'un côté, je misais la sécurité en voulant rentrer, de l'autre, je n'avais toujours pas vu la rafflesia. Un dilemme était donc en train de se faire dans ma tête. Les secondes et les secondes passaient avant de dire à ma compagne d'un jour

              Ma chère, vous souhaitez rentrer ou bien continuer cette aventure ? D'un côté, j'ai envie de rentrer, de l'autre il y a toujours la rafflesia qui m'attend.
                Aïe... Je touchais mon dos endolori, c'était supportable mais tout de même douloureux. Il faisait noir, très noir. Où étais-je ? Où étais Richard ? Je ne pouvais pas bouger, enfin j'avais beaucoup de mal. Des larmes commençaient à couler, je paniquais totalement. Un bruit, j'entendai un bruit de pas qui se rapprochait de moi, une respiration haletante. Une tête apparut devant mes yeux, flou. Était-ce un ange ? Étais-je au paradis ? Je n'arrivai pas à distinguer les détails de son visage mais le faible reflet lumineux permettait de distinguer une paire de lunette. C'était Richard. Oui, c'était bien lui, je pouvais entendre sa voix. Il s'excusait pour m'avoir laisser toute seule. Excuse acceptée, j'aimais mieux être accompagnée que seule. Sa main s'approcha de moi et effleura mon bras. Il m'attrapa solidement et avec toute sa force, il me tira hors de mon trou. Il fit le plus gros de l'effort. A vrai dire, j'étais totalement tétanisée et il était impossible pour moi de faire une quelconques action. Lorsque je fut à l'air libre, je passai furtivement mon bras sur mes yeux pour essuyer mes larmes. Je devais être forte, l'un de nous le devait. Richard venait de hurler et il était même prêt à pleurer comme une fillette (comme moi quoi) tellement il avait mal à son épaule. Je lui demandai de faire moins de bruit, après tout, c'était à cause de mon cri que les indigènes avaient déboulé.

                Richard était blessé à l'épaule et avait manifestement besoin de soin. Il avait arraché ses vêtements pour faire un bandage de fortune. Mais il ne fallait pas être dupe, dans ces conditions et sans soin immédiat, sa plaie allait s'infecter et il pouvait peut-être mourir. La jungle recelait d'insecte en tout genre, on ne pouvait pas savoir s'ils avaient une maladie rare ou non. C'était de mon devoir de l'aider. Doucement, je détachais son semblant de bandage qui laissa place à une plaie assez profonde. Actuellement,je ne pouvais pas faire grand chose pour lui hormis désinfecter et remettre un vrai bandage. Il me fallait absolument du millepertuis pour pouvoir l'aider à cicatriser sa plaie et à mieux la désinfecter. Je fouillai dans ma sacoche et sortit un flacon d'une pommades faîtes maison servant généralement de premier secours pour mes soins. J'en appliquais généreusement sur sa plaie et je la recouvrai ensuite d'un vrai bandage.

                « J'ai désinfecté légèrement la plaie mais sa reste assez superficiel. J'ai également appliqué une pommade qui devrait réduire les douleurs mais ce n'est pas le top. Tu sais, c'est la première fois que je soigne quelqu'un dans une jungle. »

                Richard semblait réfléchir. Peut-être voulait-il quelque chose d'autre comme un bisou magique. Mais c'était essentiellement pour les enfants. Et puis je n'étais vraiment pas de bonne humeur pour faire ça. Richard énonça une remarque qui me surprit grandement. Il me proposa de renoncer et de rentrer. Rentre signifiait rebrousser chemin donc éventuellement tomber sur un groupe d'indigène ou le phacochère. C'était hors de question. Et puis je voulais mon millepertuis, j'en avais besoin et lui aussi. Il était tiraillé par ce dilemme cornélien. Comme tout bon botaniste, il voulait voir la fameuse rafflesia. Mais il n'était pas vraiment taillé pour l'aventure. Comme on disait souvent, jamais deux sans trois : une femme, un intellectuel et du muscle. Il me fallut vraiment peu de temps pour lui répondre.

                « Il est hors de question que l'on s'arrête là. J'ai vraiment besoin du millepertuis pour te soigner, sinon j'ai peur que tu ne survives pas jusqu'à ce qu'on atteigne une ville. Ta plaie risque de s'infecter et je ne pourrais rien faire pour t'aider. »

                C'était décidé, nous devions absolument repartir à la recherche de nos plantes respectives. Je lui pris la main et je le tirai à travers la jungle. Peut-être retrouverait-il un peu de sa motivation.
                  Mariza venait de m'avouer que si elle ne trouvait pas la fameuse plante, j'allais succomber de ma blessure. Je pleurais de l'intérieur en me disant que cela ne pouvait pas m'arriver à moi. Effectivement, j'étais dans la fleur de l'âge et mourir à ce moment précis aurait été problématique pour ma carrière. En effet, je souhaitais mourir au bon moment, c'est-à-dire lorsque mon ouvrage sera publié. Bref j'avais dit à ma compagne d'un jour

                  Je suppose que je n'ai pas le choix...

                  Elle me prenait par la main afin de me tirer dans cette jungle à la recherche d'une plante dont je ne connaissais pas la localisation. Je n'osais pas dire à la jolie jeune femme qu'elle me tirait me mauvais bras. Je criais intérieurement jusqu'au moment où je lui avais dit

                  C'est le mauvais bras ma chère, vous êtes en train de me faire mal.

                  La femme aux cheveux rose s'excusait tout en me lâchant la main. Visiblement, celle-ci avait pris la tête des opérations ce qui ne me gênait pas des masses. J'avançais donc derrière Mariza en prenant le soin de ne pas faire de bruit afin de ne pas me faire repérer comme l'autre fois. Je devis avouer que la douleur s'atténuait avec les minutes qui passaient, ou alors il s'était juste ma concentration qui se focalisait sur autre chose. En parlant de cela, j'avais vu un point de lumière au loin que je m'empressais de faire voir à ma collègue

                  Ma chère, je crois que nous avons une clairière juste devant.

                  On trouvera peut-être la plante pour vous soigner.

                  Et des sangliers mouhahaha !

                  Était-ce la blessure ou alors la jungle qui me rendait ainsi, quoi qu'il en soit je me mettais à faire des blagues ce qui n'était généralement pas très bon signe. Il s'agissait de la phase juste avant que le cerveau de Richard ne parte en vrille. Soit, après quelques minutes de marche, j'étais arrivé à la clairière avec mon amie d'un jour. La richesse floristique était si impressionnante que cela me tapait à l'œil. Je me retournais vers ma collègue avant de lui dire

                  Cherchons votre fleur jaune, si jamais vous voyez la rafflesia faite moi signe.

                  Je faisais signe à Mariza de fouiller la partie gauche de la clairière, quant à moi, je m'occupais de la droite. Je fouillais donc le lieu en touchant de temps à autre ma blessure qui me faisait plus ou moins mal. C'était un réflexe d'enfant que je ne pouvais m'empêcher de faire pour une raison obscure. Quoi qu'il en soit, je fouillais le lieu à la recherche de mon Graal, mais pour le moment, je ne trouvais rien de spécial. Il y avait bien cette grenouille arc-en-ciel qui me passait sous le nez pour se diriger vers le point d'eau ou cette magnifique fleur bleue, mais rien ne semblait correspondre à ce que l'on cherchait. Je désespérais si bien que je me posais par terre, contemplant l'eau et l'eau côté. Je me demandais bien si je n'avais pas fait erreur dans le lieu si bien que je me disais dans ma barbe

                  Dans quelle galère je me suis encore mis...

                  Les secondes passaient lorsque j'avais aperçu au loin une tache rouge sur un arbre. Je vérifier dans ma mémoire si cela pouvait être la rafflesia et visiblement, c'était bien ma plante. Je me levais donc tout en étant excité, puis je m'étais mis à faire un sprint vers arbre. Une fois devant, un sourire pouvait se lire sur mon visage, le même que les enfants ont quand ils ne savent pas mentir. Je rigolais, je jubilais, bref j'étais heureux, si bien que je me retournais vers Mariza afin de lui dire

                  J'ai enfin trouvé ce que je cherchais !
                    Richard était devenu de plus en plus silencieux. Peut-être avait-il peur de la mort ? J'avais un peu exagéré en disant qu'il allait mourir. On aurait très bien pu amputer son bras avant qu'il ne devienne gangrené. Enfin, il n'aurait sans doute pas apprécié. Je tirai donc Richard par le bras pour qu'il avance. Il était devenu livide, un mollusque qui refusait d'avancer. C'était pire qu'un gosse, je devais serrer mon étreinte pour qu'il accepte de me suivre. Et puis au bout d'un moment, il finit par m'avouer que tirai son bras endolori. Vous voyez le tableau, un adulte pas fichu de dire à une mioche qu'elle lui fait mal. J'étais tout de même confuse, car je n'avais pas fait exprès. Et c'est en rougissant que je lui présentai mes plus plates excuses.

                    Nous continuâmes de marcher dans la jungle toujours aussi hostile. Toujours le même décor : des arbres, des fleurs qui ne sont pas celles que l'on cherche, de la boue, des moustiques. Bref, le paysage tropical par excellence. J'étais toujours devant Richard, toujours aussi mou. Cela commençait à m'énerver un peu. Après tout c'était son expédition. En toute logique, il aurait du prendre les devants. Il arriva un moment, après avoir suivi une trajectoire un peu aléatoire, où Richard, comme habité par un esprit, déclara qu'on approchait d'une clairière. On voyait clairement qu'il était un botaniste expérimenté. Il avait réussi à apercevoir un trou de lumière, plusieurs mètres devant nous. J'étais de nouveau confiante jusqu'à ce qu'il commence à divaguer à propos de sangliers et de bestioles en tout genre. La fièvre commençait à lui monter à la tête, la forte chaleur et le taux d'humidité n'aidaient pas non plus. Je lui préparai un remède ensuite, pour l'instant, nous devions continuer à marcher droit devant.

                    Au terme d'une courte marche, nous arrivâmes à l'orée de la clairière. C'était magnifique, l'endroit avait été préservé et présentait une flore absolument remarquable. Des dizaines de fleurs de toutes les couleurs s'étaient tranquillement épanouies dans cet îlot lumineux. Richard partit de son côté pour chercher sa plante et m'invita d'aller de l'autre côté pour chercher ma fleur curative. En temps normal, je l'aurai fait, mais vu l'état psychologique de Richard, je devais le surveiller. Il était de plus en plus étrange. Il était redevenu un enfant. Il touchait à tout et sautillait dans tous les sens. C'était hallucinant, il ne fallait absolument pas le perdre des yeux au risque de le voir s'évaporer dans la nature. Après avoir gesticulé un peu partout dans la clairière, Richard finit par trouver sa plante. Elle était d'un rouge éclatant. C'était une fleur vraiment laide, je ne savais vraiment pas pourquoi Richard voulait la rechercher. Richard jubilait et commença à courir vers la plante. Il se retourna vers moi, avec un large sourire en me disant qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait. Perspicace, le Richard. Et tandis qu'il sortait son calepin pour noter toutes sortes de choses sur sa trouvaille, je m'attelai à la recherche de mon millepertuis.

                    C'était vraiment mon jour de chance, il était quasiment à côté. À vrai dire, c'était la rafflesia qui avait parasité un joli bouquet de millepertuis. J'étais donc face à un champ de millepertuis perforé. Je me baissai et cueillais quelques fleurs que je mis dans ma sacoche. Je tachai ensuite d'extraire un peu de graines pour pouvoir en replanter par la suite. Puis j'en arrachais de nouveau que je macérai pour pouvoir obtenir une mixture assez pâteuse. Je m'approchai de Richard, toujours occupé par sa trouvaille, et en appliquais un bon nombre sous son bandage.

                    « Voilà, tu sera guéri en un rien de temps ! »

                    J'avais tout ce qu'il me fallait, des fleurs de millepertuis, des graines. Richard aussi semblait satisfait. Il était sans doute temps de rentrer. Surtout que cette balade m'avait pour le moins épuisée. Je ne ressemblai plus à rien, j'étais totalement décoifée et recouverte de boue.

                    « Alors Richard, on rentre ? »
                      Alors que j'écrivais sur mon calepin, la jeune demoiselle m'avait appliqué une pate des plus étrange sur la blessure. La sensation que j'avais à cet instant était la même que lorsque ma mère me talquait les fesses, autant dire que j'étais aux anges. Mariza ajoutait ensuite que cela allait me guérir rapidement et effectivement je sentais déjà des effets. La fièvre commençait à tomber ainsi que ma folie. Quand la femme aux cheveux roses me demandait si je voulais rentrer, je lui avais dis la chose suivante

                      Tout à fait ma chère et merci encore pour avoir soigné ma blessure.

                      Je sortais ce qui ressemblait quelques berries, qui étaient dans ma poche afin de lui donner. Le docteur acceptait la récompense en ce demandant bien de quoi il pouvait s'agir. Je regardais l'horizon afin de trouver le chemin le plus rapide. Une fois la bonne décision choisie, je me retournais vers Mariza afin de lui dire

                      Ma chère, nous allons rebrousser chemin en allant toujours tout droit, comme ça une fois sur la plage on aura plus qu'à suivre le trait de côte pour rejoindre mon embarcation.

                      Lui avais-je dis tout simplement avant de faire le premier pas. La mystérieuse plante m'avait fait tellement de bien que je me sentais de nouveau moi même. Je marchais donc d'un pas sur vers le sud de l'île afin de rejoindre la plage, avec ma compagne d'un jour à mes côtés. Je discutais avec elle de la flore et de la faune tout en marchant, car je n'aimais pas les blancs dans la discution. Si la jeune femme me répondait, je voyais bien que par moment je l'embêtais avec mes monologues à rallonge si bien que je la regardais avant de lui dire

                      Excusez moi, je parle encore et encore, dites si je vous embête.

                      C'était un défaut récurrent chez moi et j'essayais de faire en sorte de ne pas le mettre sur le devant de la scéne trop souvent. Si parfois on me le repprochait, la plupart du temps les gens agissaient comme Mariza et ne m'avouaient rien. Soit les minutes défilaient encore et encore jusqu'au moment où je me retrouvais sur la plage. C'était un ouf de soulagement que je poussais. J'en avais marre de cette humidité constante et de ses autochtones, tout ce que je voulais c'était de rentrer chez moi. Je regardais donc ma collègue avec un sourire en lui disant

                      Le pire est passé, on peut maintenant rentrer chez nous tranquillement.

                      Je suivais donc le trait de côte en allant vers ma droite afin de retrouver mon bateau. Je ne savais pas à ce moment là si ma droite correspondait à l'est ou à l'ouest, tout ce que je voulais c'était m'enfuir de cette île le plus rapidement possible et ne plus y remettre les pieds. 
                        Il était donc temps de rentrer. Après l'avoir soigné, Richard semblait avoir repris ses esprits. Il avait retrouvé son assurance d'antan et me tendit quelques berries. Je les regardais avec étonnement et les mis dans ma poche. Ils pourraient servir pour plus tard. Je remerciai Richard et nous partîmes vers la cote, en direction de l'embarcation du botaniste. Il suffisait de rebrousser chemin tous en faisant attention aux éventuels obstacles. Le chemin du retour fut beaucoup plus tranquille et Richard en profita pour étaler sa science. Cela devait sans doute être intéressant mais j'avais la tête ailleurs. Je me contentai donc d’acquiescer gentiment. Visiblement, Richard semblait avoir compris et s'excusa d'être trop bavard. Le calme revint donc et nous arrivâmes finalement sur la plage. Le soleil était au plus haut, c'était très agréable.

                        La barque de Richard amarrée sur la plage. Je m'effondrai sur le sable en signe de soulagement. Richard semblait aussi heureux que moi. Richard poussa sa barque à l'eau. N'ayant pas d'embarcation, je demandai à Richard s'il pouvait me ramener sur l'île la plus proche.

                        « Tu peux me ramener ? »

                        Le botaniste acquiesça et je sautai sur sa barque. Je lui proposai de ramer à deux, étant donné sa blessure. On irai sans doute plus vite. Et plus vite on rentrai, plus vite je pourrai me laver. La mer était calme et les vagues douces. Le chant des oiseaux était agréable. Nous ramions tranquillement jusqu'à l'arrivée sur une île. Je ne la connaissais pas mais je décidai de descendre là. Nous nous approchâmes lentement du port et Richard fixa sa barque pour éviter la dérive.

                        « Donc pour ta blessure, je te conseille d'enlever le bandage ce soir et de la passer à l'eau froide. Tu devrais aller voir un médecin pour qu'il puisse examiner ça de plus près mais tu as fait le plus dur. Il ne restera plus que la cicatrisation et tu pourra de nouveau faire tes expéditions. Enfin pas sur que t'ai encore envie après cella là. »

                        Je fis une légère pause et je me levai.

                        « En tout cas c'était vraiment sympa ! À la prochaine. Je suis sure qu'on se reverra ! »

                        Je me rapprochai de lui et lui fit un bisou sur la joue. Puis je sautai sur le port. Je lui fit un dernier signe de la main tout en souriant et je me dirigeai vers la ville. Bien que chaotique, cette expédition avait été très riche en émotion.