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Oh la belle grotte



- Vous trouverez pas mieux sur toute l'île !
- On hésiterait presque à s'en séparer !
- Seulement on ne bouge pas d'ici, et ce serait pas humain d'empêcher une telle merveille de voguer.
- Et le prix !
- Pour une personne, c'est plus que parfait.
- Et le prix !
- Vous ne pouvez pas rêver mieux.
- A ce prix là, si j'étais vous, j'en prendrai cinq !
- Mais qu'est-ce que tu racontes, dûcon, pourquoi il achèterait cinq bateaux ? Pardonnez mon frère cher client. C'est triste mais il dirait n'importe quoi pour arriver à ses fins. On se démène pour mener un honnête buisness et les employés ont un tel comportement. Seulement c'est mon frère, je peux quand même pas le virer ? Ou est-ce que je peux ? Non ce serait pas humain, et l'humanité dans le commerce c'est l'essentiel. Ecoutez pour me faire pardonner, je vous le fait moins 20% !
- Hé, hé, le prix !


______________________________

Si un jour Canard décidait de remettre les pieds sur cette île, vous pouvez être sûr que deux abrutis se prendraient un sacré coup de pied au cul. Notre héros, las de voyager en compagnie d'insupportables soldats, eu la brillante idée d'acheter un navire. Seulement quand on est pas sédentaire, le salaire de lieutenant on ne le voit pas beaucoup. Il existe en réalité tout un réseau de criminels ayant entraînés des corbeaux à se retrouver par hasard sur le chemin des mouettes du Gouvernement. Si dans les QG on reçoit sa paye en temps et en heure, les Blues pourrait bénéficier d'un système postal plus élaboré que accrocher du pognon à la patte d'un oiseau. Selon les statistiques, 15% des agents de la marines ne savent même pas qu'ils sont censés recevoir un salaire. Quant aux criminels à corbeau, ils se font régulièrement capturés et l'argent retourne dans les caisse du Gouvernement. C'est, selon les dires, la seule raison pour laquelle l'organisme n'est pas en faillite. Et dans le monde de la piraterie, les parachutes dorés sont moins courants. Ainsi Un n'avait pas réussit à se procurer mieux qu'une barque à une place certainement créée avec comme cible les unijambistes aventuriers. La barque, avec sa forme triangulaire -selon le vendeur pour aérodynamisme, mais en réalité afin d'économiser du bois-, était incapable de contenir plus d'une personne. Et plus le profil "je viens de terminer le CE1" que "lieutenant en armure de combat".

S'il y avait une chose à reconnaître c'était la quantité de travail mise afin que le véhicule ressemble à un véritable navire. Au départ, un mini-mât accompagné de sa voile -nappe à carreaux- s'élevait un mètre au dessus du bateau. Canard fut obligé de l'enlever pour rentrer. Le siège sur lequel était censé s'asseoir l'utilisateur était décoré comme une cabine, avec petite fenêtres et portes peintes. Il y avait même une minuscule proue à l'avant, représentant une sirène ou une autre de ces conneries. Malheureusement la quantité de travail n'était pas la même au niveau de "ne pas couler". Et si tous ces détails étaient très jolies, quand ils sont à moitié plongés dans la flotte, ça n'a pas grand intérêt. Comme à son habitude notre protagoniste rouspétait. Bien sûr puisqu'il passe le plus clair de son temps à rouspéter, ce n'est plus une indiction très utile. Disons qu'il ROUSPÉTAIT. Canard essaya, naïvement, de retirer l'eau qui s'infiltrait déjà sur le pont -constituant le navire entier-. L'abandon fut rapide. Résigné, il décida de ne pas bouger en arborant un air ronchon. Là encore RONCHON serait plus approprié.

A une centaine de mètres au dessus, un corbeau percutait le pauvre symbole de la marine et lui volait son enveloppe.

______________________________

- On serait pas un peu cliché ?
- Ouais, mais bon, tu préfères ça ou simplement attendre ?
- Oh le poker c'est sûr, je tenais juste à le préciser.
- YAAAARH !
- C'est exactement de ça que je parle, on s'embourbe un peu trop dans notre stéréotype. Tu pourrais pas juste dire "à toi de jouer John" ?
- ... Désolé Jack...
- Non mais y a pas de problème, c'est juste que si on continu, on va vraiment passer pour des cons.
- Je relance de 1000 berrys et une dent en or.
- T'as une dent en or toi ? Est-ce que tu écoutes un mot de que je dis ?!
- Hé regardez les gars...


La bande de forbans attendait sur la plage. Les trois hommes étaient assis autour d'une petite table, jouant au poker en s’enfilant des bouteilles de rhum. D'après ce que je viens de voir de la partie, je dirais que John était en train de gagner, mais seulement grâce à l'as caché derrière sa botte. Sans ça, c'est sans doute Jack qui l'emporterait. Les pirates patientaient tranquillement sur l'Archipel Vert, ils étaient chargés de partir en reconnaissance. Bientôt le reste de l'équipage arriverait. Seulement ce n'était pas le navire allié qui attira l'attention du criminel. S'il lui ressemblait étrangement -mais miniaturisé- le bateau contenait un équipage différent. Qui décida de redoubler de puissance, ramant à toute vitesse avec ses bras. Finalement le véhicule sombra et notre protagoniste bondit jusqu'à la terre. Pendant plusieurs secondes les deux groupes se regardèrent. L'un arborant le drapeau de la Marine sur l'armure, l'autre posé à quelques mètres d'un étendard pirate fièrement planté dans le sol.

Dans un geste rapide John essaya d'attraper le couteau caché dans sa chaussette, pris en main l'as et le balança de toutes ses forces en direction du lieutenant. La carte avança, percuta un courant d'air et se colla dans la tronche de Jack.

- Je savais que tu trichais !
- On triche tous, on est des pirates !
- Urgh ! Encore un stéréotype à la con, tu m'énerves vraiment John, si ça continu
- SBLOUERGH


C'est après une rencontre avec le poing de Canard que le corps du forban décida de s'envoler par dessus le meuble pour finir encadré dans un arbre au delà de la minuscule plage. Sans perdre de temps notre héros attrapa la table de poker, ne laissant pas le temps au deux hommes restant de compter les points pour reprendre la partie plus tard, et la fracassa sur la tronche de Jack. Sans pour autant se laisser attaquer par John dans son dos qui reçu un coup de pied dans le bide, l'envoyant valser un peu plus loin. Les ennemis vaincus notre protagoniste pouvait maintenant passer à la phase interrogatoire. Chose qui s'avéra difficile, qu'ils soient des balances ou non, les types assommés ont tendance à se taire. Canard n'était pas particulièrement stupide, juste une tendance à faire un peu trop de zèle. Quand il tabasse une bande de pirates, il ne fait pas les choses à moitié. C'est lorsqu'il termina d'empiler son tas de forbans que le vieillard remarqua la présence des deux guignols. Sur l'Archipel Vert, la plage ne fait que quelques mètres, après commence la forêt. Et les arbres. Et sur les arbres des nains sinistres. Peut-être pas sur tous les arbres à vrai dire, mais ces étranges personnages ornaient en tout cas ceux devant le lieutenant.


    Pile et Face s'occupaient des informations. Un poste relativement simple lorsque l'on vit sur une île inhabitée. De temps en temps on croise des voyageurs -souvent des pirates- et on va le répéter au boss. Ou on s'en occupe soit même. Par contre si l'on croise un soldat de la marine -reconnaissable lorsqu'il porte le symbole peint sur le bide- lors de notre balade matinale, les ordres sont simples. On rentre immédiatement à la base prévenir le chef. On pourrait croire que le chef est déjà au courant puisqu'il a donné l'ordre de rentrer à la base. Dans ce cas le mot "prévention" nous échappe et il vaut mieux ne pas se poser de questions. Ainsi les deux hommes se retournèrent aussitôt et bondirent sur les arbres suivants. Le look de lutins ça fonctionne mieux quand on se déplace de façon appropriée. Sauter de troncs en troncs en est une. Canard, après des années dans le job est habitué à ce genre de situation. Les scènes pas vraiment compréhensibles habitées par des hurluberlus fringués n'importe comment. Il a remarqué que, une grande partie du temps, donner des coups de pied aux culs résout les problèmes. Même quand on ne sait pas quel sont les problèmes en question. De toute façon, de nos jours, qui n'est pas un pirate dans ce monde de déglingués ? Et même s'ils n'en sont pas, ça leur apprendra à se balader dans les bois habillés comme des dégénérés au lieu de travailler comme le font les honnêtes gens.

    Ainsi Un abandonna son amas de pirates pour poursuivre les nouveaux venus. Il courrait à travers la forêt, esquivant les arbres sur son chemin, essayant de ne pas ralentir sous le poids de l'armure, suivant la trace des deux criminels. Actions simples en soit, mais difficiles quand réunies. C'est compliqué de traverser un bois en regardant le sommet des arbres pour retrouver deux hurluberlus. Heureusement qu'ils n'ont jamais entendu parler du terme "camouflage" et s'habillent en bleu et rose sur l'Archipel Vert. Le vieux commença à se déplacer plus vite lorsqu'il développa une nouvelle technique. Simplement abattre les arbres sur son chemin d'un coup d'épaule. Au moins il pouvait maintenant avancer en ligne droite. Un peu plus loin les nains bondissaient, regardant de temps en temps en arrière pour suivre l'avancée du grand type. Hinhinhin Rigolait Pile tout en se balançant sur une branche, puis propulsé en avant tel un trapéziste un peu trop maquillé. Tout comme ses petites jambes, les rires ne s'arrêtaient pas, il appréciait la situation, prêt à semer le marine. Un regard en arrière. Oh. Face n'est plus là.

    Revenons légèrement en arrière pour découvrir que Tike ne fut pas confronté au rire mais à un tronc. L'énorme morceau de bois le percuta avec puissance, le faisant tomber dans son élan, avant de l'écraser au sol. Tike était enseveli et, alors qu'il cherchait un moyen de s'en sortir, l'arbre s'éloigna de lui même. Ou d'un coup de pied de Canard. Dans tous les cas le nain se trouvait désormais en face du soldat énervé. Héhéhé... Hm. Notre héros lui colla en pain l'envoyant valdinguer dans les buissons. Alors que le lieutenant s'apprêtait à recommencer un fusil disproportionné se retrouva dans les mains de l'adversaire. Un bondit, tournant le dos à la rafale de balles qui percutaient l'armure en acier avant de se cacher derrière un arbre. Puis, se souvenant qu'il portait en effet une armure en acier, notre protagoniste jaillit de son abris et fonça en direction de l'ennemi qui, surpris par l'attaque soudaine recouru à un coup bas. Dans les couilles plus précisément. Canard baissa le regard, les yeux rivés sur la jambe du lutin cognée contre la protection. Le combattant attrapa la tête de Face d'une main, le fit tourner plusieurs fois dans les airs avant de frapper le corps entier contre un arbre. C'est cet instant que choisit Mike pour tomber du ciel et frapper le crâne du vieillard armée d'un maillet géant.

    Lentement Canard se baissa, s'accroupit, posa ses deux mains sur son crâne et chuchota PUTAIN DE SALOPERIE D'ENFOIRE DE FILS DE avant de se prendre un second coup, lui aussi en direction des génitales. Z'ALLEZ ARRÊTER AVEC CA, OUI ?! articula-t-il en balançant son poing dans le visage du second criminel. Ce dernier fut projeté en arrière et, tout en se relevant, dit

    - Non mais y en a marre ! On a rien fait nous, on se... baladait juste par là !
    - Alors pourquoi vous avez fuit en me voyant ?
    - Fuit ?! Mais pas du tout, on heu, on avait simplement pas envie de parler.
    - Ah ouais ? Et, QUE-TOUS-LES-CRIMINELS-LÈVENT-LA-MAIN !
    Cria soudainement Canard à toute vitesse. Aussitôt le lutin leva le bras d'un geste rapide.
    - Merde !
    - HA !
    - C'est d'la triche !
    Termina Mike avant de se barrer en courant.

    Et notre héros se lança une nouvelle fois à sa poursuite, abandonnant le second toujours assommé. Ils traversèrent ainsi une bonne partie de la forêt, Pile d'arbre en arbre, Canard de coups d'épaule en coups d'épaule. Aucun ne ralentissait, tous deux motivés par des raisons semblables -l'un voulant éviter les bleus, l'autre les donner-. Finalement ils s'approchèrent de la montagne, de l'endroit où s'arrêtait forêt pour commencer caverne.

    Et pas n'importe quelle caverne. Il existe plusieurs types de grottes. Tout un tas entre dans la catégorie "les grottes dont on se fout pas mal en RP". Il y en a encore plein dans "les grottes auxquelles on peut s'intéresser si l'on incarne un géologue". Par contre quand on joue aux pirates c'est nettement plus difficile de trouver de quoi satisfaire -en terme de cailloux-. Seulement parfois on tombe sur la perle. La grotte parmi les grottes, celle à laquelle on réserve immédiatement un paragraphe. Pas pour parler de pierres, de stalactites et toutes ces conneries, non, quelque chose de bien plus tendancieux. Une grotte qui mérite qu'on la décrive c'est celle qui réussit à produire une ambiance. Et de notre caverne, il s'en échappait des masses de l'ambiance. Une impression sinistre, que quelque chose de pas du tout net se déroulait là-dedans. Certains argumenteront que toutes les grottes obscures produisent cet effet. Ils n'ont clairement jamais rencontré ce phénomène. Et on ne leur demande pas leur avis de toute façon. L'entrée dans la montagne donnait la chaire de poule, un sentiment de malaise vous alertant de ne pas approcher. Bien sûr les dizaines de squelettes entassés autour y était pour beaucoup, mais j'ai préparé tout ce paragraphe sur les grottes alors ne les mentionnons pas. En plus d'une atmosphère, la caverne s'accompagnait aussi d'un paradoxe. C'était le genre de grotte sinistre dans laquelle on imagine facilement un QG secret. Seulement si on se doute qu'il y a un QG secret, l'intérêt d'y construire une telle base n'existe plus. Et le QG secret n'a plus de raison d'être. Alors que devient le bâtiment de la Fratrie Mystérieuse s'il n'est absolument pas mystérieux ? Une bonne question.

    Pile quittait la forêt, il sautait de l'arbre et tombait désormais vers l'entrée dans la montagne. Canard, voyant le soudain changement de comportement, s'élança dans un admirable bon pour son âge. Il traversa les branches le séparant du nain, jaillit à son tour de la forêt et colla un high-kick dans le dos du minuscule personnage. Ce dernier, qui n'eut pas le temps de toucher le sol fut projeté vers la caverne. Où il s'explosa contre le museau de la bestiole. Bestiole qui s'avéra ne pas en être une du tout. D'un geste de la tête elle envoya valser Mike un peu plus loin avant de sortir sa tête de l'ombre. Le reste du corps suivit. L'énorme machine fixa notre héros pendant quelques seconde avant de faire fonctionner le lance-flamme qui lui servait de tube digestif. Le lieutenant évita de peu le torrent qui ne manqua pas de faire bouillir la roche avant de se jeter sur le robot. Qui répondu avec un puissant coup d'aile dans le bide propulsant le vieillard contre la montagne. Il enchaîna en projetant son feu directement sur la piètre cible qu'était devenu Un. Ce dernier réussit tant bien que mal à protéger son visage avant de se relever et partir en courant. Se retirer derrière un arbre fut son premier réflexe. Il devait établir une tactique. A quelques mètres se trouvait un véritable monstre, pire encore, une machine en forme de monstre. Pas de zone plus molle que les autres à taper quand l'ennemi est mécanique. En général il faut trouver les fils, seulement quand le machin vous balance des flammes, ça devient tout de suite plus compliqué. Le feu d'ailleurs, comme venait de s'en souvenir notre protagoniste, n'était pas arrêté par le bois. Alors que son tronc cramait, l'ancien Vice-Amiral abandonna la réflexion pour un peu d'action. Bondissant dans les aires, il réussit à surprendre l'adversaire pour finalement atterrir sur son crâne. Là le soldat commença à frapper le plus fort possible, enchaînant les coups de poing à s'en faire craquer l'armure. Jusqu'à ce que le dragon décide de frapper le dessus de sa tête contre le haut de la grotte. Canard fut fracassé entre les deux objets presque aussi résistant. La montagne et le robot.  

    Pendant un instant notre héros préféra ne plus bouger. Il était bien là, écrasé entre le solide, coincé dans une boîte de conserve. Quand l'armure lui passait dans la tête -littéralement dans ce cas, le métal commençait à se plier- Un se souvenait de la belle époque. Qu'autrefois il aurait pu tordre cette bestiole d'un tour de main tout en se préparant un whisky. Et sans en renverser. Seulement la belle époque est nommée ainsi parce que dépassée. Aujourd'hui le vieillard était bien incapable de coller des torgnoles à un robot géant, ou même de se servir un verre de whisky sans en mettre partout d'ailleurs. Et avait-il vraiment envie d'en coller de toute façon ? La piraterie était à son apogée, le Gouvernement n'avait jamais été aussi corrompu, la moitié de ses collègues étaient tout autant pourris que les pirates qu'ils combattaient. Seulement ce serait trop bête. Pas de mourir, non, ça on s'en fiche. Mais abandonner alors qu'une bande de bandits se trouvent à moins de dix mètres. Le monde a beau être dans un sale état, autant s'occuper de ces gars là maintenant qu'on est ici. Alors notre héros se concentra, réussit à se déplacer un peu pour coller ses mains sur la parois avant de pousser. Avec toute sa force. Lentement le crâne du dragon recula de quelques centimètres. Puis plus rapidement, jusqu'à ce que les bras du soldat furent complètement tendus. Il se projeta ensuite en avant, sans moquer de coller un coup de pied dans le museau du robot puis de partir une nouvelle fois en retrait.

    - HE SALE BESTIOLE VIENT ME CHERCHER SI VEUX TE PRENDRE UNE BOTTE AU CUL

    Canard supposait que la machine aurait plus de difficultés à se mouvoir dans la forêt. Ça avait l'air d'être le cas. Elle ne bougeait pas du tout. Le lieutenant jeta un rapide coup d’œil pour voir qu'elle ne bougeait en effet pas. Puis le dragon leva une jambe. Il exécuta une suite de mouvements qui réussirent à le porter jusqu'à l'entrée de la grotte. Complètement illuminé, il avait l'air encore plus grand. Un autre détail était visible, il ne se mouvait plus. Alors le torrent de flamme vola en direction du Marine, réduisant en miette chaque arbre sur le passage. Avant de s'arrêter quelques centimètres devant notre héros. Hin Se contenta-t-il de préciser face à ce phénomène. Le vieux continua ses expérimentations en attrapant un caillou pour le jeter sur le mécha. Ce dernier fronça les sourcils robotiques, sans beaucoup d'effet. Il tenta le jet de feu une seconde fois, sans succès. Haha Articula le combattant en ramassant une poignée de petits cailloux avant de les jeter un par un sur l'ennemi. Quand il termina la créature planta sa bouche dans le sol rocheux et en sorti une gigantesque pierre. Pierre qui se retrouva très rapidement dans la direction de Canard. L'homme en armure se jeta le plus loin possible, manquant de peu d'être fracassé à nouveau.

    *BOUM BOUM BOUM*


    On pourrait jurer que le dragon réussit à cet instant à développer des expressions. Un air d'interrogation sembla lui traverser le visage lorsque le bruit gronda, puis une expression de surprise quand le tronc arriva. Canard avait balancé l'arbre de toute ses forces. Le robot commença à ouvrir la bouche pour éjecter ses flammes quand le morceau de bois entra dans la mâchoire, bouchant toute sortie -pour un temps en tout cas-. Un jaillit de sa cachette et fonça aussitôt en direction des pattes. Il frappait de toutes ses forces sur la première pendant que la bestiole mécanique réduisait le tronc en miettes. A force de coups de poing, le métal fini par se tordre puis se briser. Non sans mal, la jambe était elle aussi occupé à frapper notre héros avant de se détacher. Le temps s'écoulait, le monstre arrivait au bout de son cigare géant, alors l'ancien Vice-amiral décida de changer de technique. Il concentra ses forces un moment, puis arracha -en tirant avec puissance- la seconde patte du machin. Les derniers dangers résidaient dans les ailes et le feu, du moment qu'on ne s'approche pas trop des dents d'aciers. Pour la énième fois le vieillard bondit et, se servant de la patte comme une batte, colla un marron dans la tronche du robot. En retombant au sol, il remarqua les bruits de pas venant de la caverne.

    Un sourire vicelard se dessina sur le visage du marine alors qu'il murmurait un Héhé.



      - Le voila qui arrive !
      - Hé il tient pas un truc dans ses mains ?
      - Mais non, c'est le dragon qui le poursuit, regarde on le voit derrière.
      - Hm... moi j'ai vraiment l'impression qu'il tient un machin.
      - Ah mais tu m'énerves avec ça ! Qu'est-ce que tu crois qu'il tient ?!
      - Mais si regardez, il l'a entre les mains !
      - Et bah super, il a un bidule dans les mains, maintenant on y va à fond, EN AVANT !
      - YAAAAAAAH !
      - Heu, yaaaah ?
      - GYYAAAAARGH


      Canard fonçait dans les couloirs de la base, tirant le plus possible sur ses muscles. Il sentait que ses bras ne pourraient résister beaucoup plus longtemps. Ses mains n'ont plus n'arriveraient pas à tenir la puissance de la mâchoire. Sans pouvoir ouvrir la bouche, le dragon était incapable d'envoyer la moindre étincelle. Il tentait de battre des ailes, mais le marine tirait avec force dans la direction opposée, l'emmenant avec lui au fond de la base. Un était épuisé. Il n'avait pas supposé que porter la machine sur une distance l'affaiblirait autant. C'est à cet instant que la dizaine de soldat approcha et notre héros poussa son cris. Avant de relâcher la pression sur la mâchoire évidemment. Le torrent de flamme, qui avait déjà commencé à faire fondre le robot de l'intérieur, s'élança sur les criminels en leur laissant le temps de hurler sauvagement. Le lieutenant déposait ses mains sur les genoux, soufflant difficilement. Il n'avait pas fait autant d'effort pour quoi que ce soit depuis au moins 20 ans. Et maintenant qu'il était entré, plus question de s'arrêter. Le QG secret était, sans grande surprise, banal. Parfois taillés dans la roche, parfois des murs en acier, rien de très surprenant. Des couloirs partaient dans toutes les directions. Rien qui aidait Canard à savoir ce qu'on y faisait dans cette base.

      Notre protagoniste avait de l'expérience dans ce genre de situation. Si l'on se retrouve dans un QG secret sans plan, la meilleure chose à faire et de sélectionner un chemin et avancer au hasard. Les chances sont qu'on retombera sur l'entrée à un moment ou à un autre. Il suffira alors de sélectionner une autre route jusqu'à épuisement. Ou jusqu'à trouver le leader du coin. Car il y en a toujours un, un leader. Pour des hommes cherchant à être libres, les pirates et autres criminels aiment étonnement être dirigés. C'est quelque chose qui a toujours échappé à notre héros. A quoi bon vivre dans l'illégalité si c'est pour être tout aussi commandé que chez la Marine. Le genre-de-cyborg avançait maintenant à l'aveuglette, ouvrant toutes les portes qu'il croisait. La plupart présentait des stocks remplis. Pas le temps de savoir de quoi. En tout cas du trafic se déroulait ici. C'était bien assez pour le vieillard. Finalement l'agent gouvernemental entra dans la cafétéria. Les regards des cinq hommes patientant sur les différents canapés, cafés en mains se tournèrent vers le soldat.

      - ...
      - ...
      - Heu... salut.
      - Yo, mec.
      - Tu vas bien ?
      - Un nouveau, hein, viens prendre un café !
      - On écoute le livre audio-den den mushi biographique de Shiro Fuuryuko.


      ___________________________

      - "... alors le vice-amiral Phillip se jeta sur l'ennemi, sauvant par ailleurs la vie du jeune Fuuryuko. Savait-il à l'époque qu'il permettait à ce simple soldat d'un jour devenir son supérieur ? Nous ..."
      - Ah les salauds, ils m'ont fusionné avec cette tanche de Jurgen ! Qui est l'empaffé qui a écrit cette
      - Les gars, il y a un intru qui...
      Commença le nouveau venu après avoir ouvert la porte. Son regard s'arrêta sur notre héros à qui on avait fait une place dans un canapé. Le regard tomba ensuite sur la mouette peinte. C'EST LUI !

      Andrew Raven n'était pas très âgé et il le savait bien. Il n'était pas non plus très mauvais. Pourtant il avait réussit à gagner la confiance des hommes, se hissant comme un meuble indispensable de l'organisation. Le jeune homme combattait avec honneur, évitait le meurtre inutile, même s'il est prêt à tout pour aider ses amis, sa famille. En voyant le soldat ennemi au milieu de ses camarade, il attrape son sabre et fonce vers notre héros. Ce dernier lève son verre et balance le café brûlant sur le torse nu du gamin. Avant de lui coller un coup de pied dans la tronche, l'envoyant valdinguer à l'autre bout de la pièce. Aussitôt les cinq criminels se jetèrent sur notre protagoniste, donnant presque autant de coups qu'il en recevait. "...Fuuryuko avait déjà commencé à gravir les échelons et comme nous le savons tous aujourd'hui il n'était pas prêt de s'arrêter..." Canard portait un homme au dessus de ses épaules, l'utilisant pour frapper les autres. "... et si ça ne fait aucun doute que son maître Keegan Fenyang y était pour..." Alors que le lieutenant collait des pains, il ne pu esquiver à temps le coup de couteau le frappant directement au visage. Il se retourna aussitôt et "... une mission pour laquelle les renforts n'étaient pas de trop, notre cher amiral aurait certainement péri sans l'aide de l'état-major actuel, des grands combattants... Un mordait la jambe du criminel qui essayait de s'en sortir en se mouvant le plus possible pendant que ses compagnons recevaient chacun leur tour des droites "... il y eu bien sûr Canard Un et".

      - AH ! A cet instant la jambe, soudainement libérée de la bouche du vieillard, percuta la combiné du Den Den Mushi, stoppant l'enregistrement. Autour de Canard le tas de soldats ne se relevait plus. Lui au milieu haletait, les bleus et coupures ressortant sur son visage ridé. En face Raven était à nouveau debout.
      - Écoutes, je ne cherche pas à t'affronter. Tu es tombé sur notre QG, tes chances de t'en sortir sont nulles. Part d'ici tout de suite et tout sera réglé, il y a eu trop de violence inutile pour une journée.
      - C'est toi qui va m'écouter petit con. T'as certainement perdu tes parents dans un terrible moment durant ton enfance, mais à vrai dire j'en ai rien à carrer, ta rébellion d'abrutis tu peux te la carrer ou je pense. Et si tu décides de continuer, c'est mon pied qui va venir s'y loger.


      D'un bond Andrew traversa la cafétéria, le bras métallique en avant. Canard arrêta le coup d'un geste rapide, en position de boxe et prêt à cogner. Il ne remarqua pas le katana lui frappant avec puissance le bide. Si l'armure protégeait, notre héros n'était plus habitué à une matinée pleine de coups. En finir rapidement, voila ce qu'il fallait. Alors que le gamin tentait de passer à travers l'acier en frappant de plus en plus fort, le marine lui cracha dans les yeux. Enchaînant sur un coup de pied au visage -grâce à une souplesse étonnante pour un type ne pouvant se déplacer sans fauteuil roulant ou armure de combat- un rapide marron dans les côtes, puis un coup de canapé improvisé. Le jeune homme se releva pour se prendre une autre beigne avant de réussir à éviter la seconde attaque au canapé. Il bondit contre le mur, se retourna en l'air et colla un gnou métallique dans la visage ridé du lieutenant. Le choc fut surprenant. Canard, projeté en arrière, traversa le mur pour se trouver à nouveau dans le couloir. Sans prendre le temps de récupérer, allongé sur le ventre, notre protagoniste envoya sa jambe se loger dans le bide du criminel qui venait de jaillir. Un court moment d'hésitation frappa soudainement le soldat. Puis il le contourna en collant une dernière châtaigne au gamin.

      - Va à l'école, couillon.


        En lançant des "ouille ouille ouille" pleins de virilités, Canard décida de s’asseoir quelques minutes. Avec un peu de chance il avait fait le tour et les ennemis n'arriveraient plus. Les gamins tarés ça doit être le dernier recours, quand les nains bizarres et les dragons robots ne marchent pas. C'est alors qu'il tentait de se masser les côtes à travers une couche de métal qu'une réflexion traversa son esprit. Parmi ces hurluberlus, lequel était le chef ? Lequel donnait les ordres ? Certainement pas les collecteurs d'infos envoyés pour repérer les alentours. Ni la machine de garde, encore que ça expliquerait la débilité générale du lieu. La gamin alors ? Ouais, ça devait être ça, le gamin. Après tout les soldats avaient l'air de l'écouter. Et puis l'âge ça ne fait pas tout, un certain charisme émanait du jeune homme. Bon ok pas quand il est K.O explosé contre un mur, mais habituellement, ce n'était certainement pas joe le clodo. Ce n'est pas donné à tout le monde de se balader torse nu. Il faut une résistance à toute épreuve. Ouais, ça ne fait aucun doute, c'était lui le chef.

        - Regardez boss, Raven est là ! Et merde. Heu chef, je crois bien qu'il est K.O
        - HEIN ?! NOOOOOOOON
        Cria le nouveau venu en courant devant notre protagoniste, toujours allongé. Les larmes coulaient à pleine vitesse sur le visage de Covak alors qu'il articulait difficilement. Dis moi qui t'as fais ça mon ami ?! Je le retrouverai, peu importe où il se cache et lui ferai payer ! Où qu'il soit, même s'il a disparu de l'autre côté des océans, s'il est caché, je le chercherai, rien ne pourra se
        - Hé boss ce serait pas ce type ?
        - Hein ?! Quoi ?! Heu, bon bah, tu recommences plus hein, c'est vraiment pas très sympa ce que tu as fais. Allez va, part d'ici et qu'on ne t'y reprennes plus.
        - Vous devriez pas lui régler son compte quand même ?
        - Roooooh, mais se battre c'est pas bien. On pourrait pas discuter plutôt ?
        - Faites le pour Raven...
        - Pffffff, bon ok...
        - Bon écoutez, c'est pas que j'en ai marre, mais ça commence à faire long. Alors si vous pouviez éviter de venir chacun votre tour et tous y aller un bon coup, ça m'arrangerai.


        Aussitôt la quinzaine de criminels foncèrent sur le marine qui se releva d'un bond. Il balança ses poings en avant, percuta deux cibles au hasard puis se pris une avalanche de beignes. L'armure résistait et notre héros aussi. Puis il attaquait à son tour, collant ses pieds dans les ventres, visages et autres appareils génitaux, jusqu'à ce que les adversaire décident de l'ensevelir. Canard profita de cet instant pour rassembler ses forces avant de projeter ses bras en l'air, propulsant les soldats de tous les côtés. La plupart s'assommèrent contre les différents murs. Les autres firent connaissance avec un second éboulement de gnons. Encore un face à face pour notre combattant préféré. Covak fixait Un, ne manquant aucun de ses mouvements. Canard commençait à se demander pourquoi puisqu'il ne bougeait plus. Covak était légèrement embarrassé et espérait que l'ennemi ferait quelque chose. L'ennemi ne savait pas quoi faire et continuait de se tenir là. Les yeux du criminel ne bougeaient pas. Préférant couper la situation gênante, l'ancien Vice-amiral attaqua, comme à son habitude en ligne droite en essayant de coller un bourre-pif. False-Boy esquiva avec une facilité déconcertante. Le plus étonnant fut qu'il esquiva avant que Canard n'envoie le coup. La suite fut répétitive. Le Marine essaye de frapper, Covak esquive en collant à chaque fois un coup de pied dans la tronche. le soldat s'affaiblit, il s'en prend vraiment plein la gueule aujourd'hui, il en a vraiment marre, recule un peu, fait semblant qu'il va s'écrouler, balance le filet.

        Si l'armure permet avant tout à notre protagoniste de se déplacer debout et coller des beignes, elle sert aussi parfois d'arme. Une arme pas très efficace, mais une tout de même. Par exemple, si on décide d'être fourbe, un filet peut jaillir du bras et s'enrouler sur l'adversaire. Adversaire qui s'attend à se prendre un pain. Alors oui, un pain ça fait drôlement plus mal qu'un filet, mais parfois il faut réfléchir un peu plus loin que ça. Une fois que le type est emmêlé, c'est plus simple de lui en coller, des pains. C'est exactement ce que fit notre protagoniste.  Il profita aussi de cet avantage pour se lancer dans la partie la moins amusante de démantèlement d'organisation : l'interrogatoire.

        - Alors petit malin, tu vas m'expliquer le plus rapidement possible ce que vous glandez ici et à quelle proportion.
        - Alllllllez arrêtons de nous battre, c'est chiiiiiant.
        - Tu veux savoir jusqu'où mon pied peut se caler dans ton arrière-train ?
        - ... Pas vraiment ?
        - Alors contente toi de répondre.
        - T'façon je suis même pas vraiment le chef... Enfin si, mais pas trop, quoi. Il vient de quitter le groupe et les autres sont à sa poursuite. Mais je vais
        Le criminel avait gagné assez de temps se libérer et il s'éloigna rapidement du marine. Ce dernier pointa son deuxième bras en direction de l'adversaire.
        - Prends toi ça !
        - Tu crois vraiment que ça va marcher une deuxième fois ?!
        Alors que Covak bondissait pour esquiver un potentiel filet, un jet de feu jaillit du doigt de Canard. Il frappa l'ennemi qui s’étala au sol.
        - Mes friiiiiingues...

        False-Boy se tenait face au soldat, cul-nul, se tenant l'entre-jambe, ses vêtements préférant brûler de leur côté. Une nouvelle fois il posa son regard sur Un. Puis, avec une classe inexistante, il se retourna pour fuir en courant. Le lieutenant commença à s'élancer avant de s'affaisser contre un mur. Courir n'était plus vraiment une option. Trouver un Den Den Mushi et contacter le QG par contre, ça devait pouvoir se faire. Rué de coups, le sang dégoulinant de tous les côtés, l'armure cabossée comme jamais notre héros avançait doucement. Et sans s'en rendre compte, il ricanait.