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Bad Reputation



-Regarde le ciel, il est complètement bleu, il n'y a pas un seul nuage. Celui que j'avais l'habitude d'observer n'y ressemble en rien.

-Tu dois commencer à voir les choses différemment, aucun de nous n'avait envisagé pouvoir quitter cet endroit et pourtant c'est bien réel. Nous allons accoster bientôt.

-Je suis incapable de l'accepter, ça n'a aucun sens. Il t'a dit qu'il était un révolutionnaire?

-C'est ce que j'ai compris.

-Tu as vu comme moi le désastre qu'il a causé?

-Il nous a permis de quitter cet enfer. Tu aurais préféré mourir sur ce pont? Et quel genre de vie cela aurait été pour ta fille?

-C'est lui la cause de toutes ces morts. J'ai vu plus de personnes mourir cette journée-là que durant toutes ces années sur les chantiers. Tu disais que la révolution était Pour le peuple. Je n'ai rien vu qui ressemblait à un sauveur du peuple. Ces révolutionnaires ne font qu'empirer les choses chaque fois qu'ils tentent de les améliorer.

-Il ne savait pas où il était.

-Vous savez que j'entends très bien toute votre conversation?

-Tant mieux.

-Marie.

-Et puis, qu'est-ce que tu étais venu faire sur cette île? Nous sauver?

-C'est plus compliqué que ça, mais ça ne servirait probablement à rien d'essayer de t'expliquer.

-Moi ça m'intéresse. Qu'est-ce qui t'a fait croire que tu pouvais être recruté par la révolution sur ces chantiers? J'avoue ne jamais avoir entendu quelque chose pareil.

-On ne m'a jamais parlé de chantier. J'ai traîné sur Logue Town un bon bout de temps avant qu'on vienne me voir dans une taverne.

-Un membre de l'Alliance Révolutionnaire?

-Aucune idée, mais avec les infos qu'il m'a données, s'il en est un, c'est inquiétant.

-Justement, c'est plutôt insensé de t'envoyer là-bas. S'il savait que tu cherchais à entrer en contact avec nous, il t'aurait fait croire que c'était possible sur Tequila Wolf, en sachant que tu risquais de ne pas en sortir... Il voulait ta mort, ou du moins t'écarter de la circulation. S'il était membre de la Marine, ou même du gouvernement, c'était plus simple de te mener directement en prison. Ils n'ont pas l'habitude de prendre des moyens aussi étranges pour se débarrasser de nous.

-Nous?! Tu te considères encore comme l'un d'eux?! Vas-tu aussi tenter de reprendre contact avec ceux qui t'ont mené dans cet enfer?

-Peut-être.

-L'homme à qui j'ai parlé ne m'a pas dit qui il était, j'ai pris les informations qu'il m'a données et je n'ai pas cherché à en savoir plus sur lui.


-C'est pas très brillant, non?

-De toute façon il ne me connaissait pas. J'en suis revenu. Et j'ai quatre personnes avec moi.

-Ne me compte pas parmi vous. Ma fille non plus d'ailleurs. Quand nous arriverons sur cette île, nous partirons de notre côté, toutes les deux.

-Je comprends

Marie tourna alors son regard vers Hector, le navigateur semblait avoir vu quelque chose et il prononça ses seuls mots depuis plusieurs jours.

-J'aperçois l'île, nous accosterons au port de Cocoyashi.

C'était la seule discussion que l'équipage avait eu suite à l'évasion des chantiers. Blew avait un caractère incroyablement calme et détendu considérant ce qui était arrivé à ses anciennes connaissances et ce qu'il avait pu voir ce jour-là. Marie semblait, elle, incapable de pardonner les actions du révolutionnaire, mais également incapable de voir qu'il n'avait lui-même tué aucun civil. Ils avaient passé un voyage particulièrement pénible durant lequel Zora avait tenté de s'expliquer auprès de Marie. L'évasion de Tequila Wolf ne semblait pas être un soulagement pour elle et ils s'étaient contentés de regarder la mer sans en parler davantage.

L'horizon changeait pour la première fois depuis le départ de Tequila Wolf, ce n'était désormais plus la ligne épurée qu'on avait pu observer tout au long du voyage. La forme de l'île se concrétisait peu à peu derrière les vagues de l'océan et l'équipage allait bientôt pouvoir mettre le pied sur la terre ferme. Ce qui n'était pas une mauvaise chose, car personne n'avait pu manger depuis qu'ils étaient montés à bord. Ils s'étaient contentés de vider les réserves d'eau embarquées pour les travailleurs de chantiers.

Marie était partie réveiller sa fille qui dormait dans la seule chambre de l'embarcation alors que les autres s'équipaient de leurs effets personnels pour se préparer à accoster. Samuzora avait pleinement conscience de la situation dans laquelle il avait placé Marie et sa fille, les dangers que représentait la révolution étaient bien réels et s'attaquer au gouvernement était loin d'être une bonne idée aux yeux de la majorité. Blew avait précédemment évoqué la possibilité de retourner à ses racines de révolutionnaires, ce n'était probablement pas la meilleure chose à faire que de l'évoquer à nouveau. Même si Zora était impatient d'en avoir le cœur net, il ne dit pas un mot de plus et se contenta de remettre son sabre à sa taille avant de sauter sur le quai. Les deux hommes avaient pris soin de confier l'amarrage à Hector, ils n'avaient tous les deux aucune connaissance dans ce domaine ce qui faisait de lui le plus qualifié pour la tâche. C'était également un moyen efficace pour éviter qu'il se joigne à leur conversation.

-La première chose à faire serait de trouver quelque chose à manger. J'ai rien avalé depuis que tu m'as sorti de là et ça commence à devenir un problème majeur.

-Brillant. Et je crois que j'ai raison si je te dis que t'as rien pour payer?

Les deux hommes qui venaient de poser les pieds sur le quai se fixèrent un moment sans bouger avant que Samuzora se décide de sortir les berry's de ses poches pour les confier à Blew.

-Merci, je n'avais plus le concept d'argent en tête depuis longtemps.

Il mit les quelques billets qui venaient de lui être offerts dans la poche de sa chemise puis se dirigea vers l'Est de la ville, où semblaient être concentrés les différents commerces.

Marie était débarquée du bateau depuis quelques instants déjà et avait été témoin de l'échange entre eux, mais elle était visiblement trop dérangée pour demander la même faveur.

-Je vais t'accompagner à l'hôtel et payer ta chambre. Je te laisserai de quoi vivre quelques jours si cela peut me permettre d'effacer un peu ma mauvaise réputation.

-C'est loin d'être si facile, mais j'apprécie ton geste.

Lorsque Samuzora eut terminer le paiement de la chambre, il tenta de s'expliquer auprès de Marie du mieux qu'il put pour tenter d'effacer la mauvaise image qu'il avait à ses yeux, mais ses sentiments envers les révolutionnaires semblaient bien plus forts qu'il ne les avait imaginés. Le regard de la jeune mère était celui d'une femme brisée par la peur, celle de voir des gens souffrir pour une cause qui n'en valait pas la peine. Le jeune bretteur comprenait qu'il n'arriverait pas à obtenir de reconnaissance de sa part et il se contenta de faire ses adieux. Il quitta ensuite l'hôtel et reprit son chemin pour rejoindre Blew et lui annoncer la nouvelle.


Dernière édition par Samuzora Kogarashi le Mer 11 Juin 2014 - 22:11, édité 1 fois
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  • https://www.onepiece-requiem.net/t5603-samuzora-kogarashi
[...]
– Je comprends.

À voir l'expression de rage et de mépris affichée sur le visage de Marie, Blew ne tenait pas à éterniser la conversation et encore moins à l'enflammer. Acquiescer. Le meilleur moyen d'arrêter l'argumentation avant même qu'elle ne commence. Dire qu'on ne voit pas de problème. Mentir. Bien sûr que Blew comprennait les motivations de la jeune femme, mais ça lui brisait le coeur de la voir se détacher si facilement de lui. Il avait besoin de se dégourdir les jambes, de marcher pour penser. Blew regardait dans le vide, à quelques pieds à droite de Marie, impassible et le coeur gros. Le moment est mal choisi pour les émotions, il faudra attendre. Il faudra être seul. Il faut dire aussi que Blew s'attendait un peu à ce qu'elle décide de partir, mais une partie de lui continuait à croire qu'il y avait une chance qu'elle veuille bien rester. Blew avait trop de choses à dire à Marie pour se contenter de lui dire au revoir, alors il décida de ne rien dire. Il se tourna plutôt vers Zora, lui demanda habilement de l'argent et partit chercher de la nourriture tout en se changeant les idées. Le point de rencontre était fixé au quai où le bateau était amarré.

Blew partit découvrir l'île sur laquelle ils avaient débarqué, berrys en poche. L'île de Cocoyashi semblait grouiller d'habitants. Blew trouva rapidement une rue bordée de commerces de chaque côté. Un homme le bouscula accidentellement, visiblement en retard au travail puisque l'un des marchands le tapa derrière la tête lorsqu'il arriva. La collision fut douloureuse pour Blew dont l'épaule n'avait pas guéri durant ces quelques jours de navigation. La blessure causée par le crochet planté dans son épaule était recouverte d'un bandage et avait été traitée par Marie. Marie... Non, ce n'était pas sain de penser à elle. Une seconde blessure récente qui lui faisait encore mal. Blew se dirigea vers le commerce le plus coloré. Il prit quelques miches de pain, quelques mandarines bien juteuses et des conserves de poisson haché en flocons. Blew avait extrêmement faim et salivait juste à regarder les mandarines et à sentir les miches de pain fraîches. Il pesa d'abord le pour et le contre, sachant bien que ce qu'il avait acheté devait servir à nourrir trois hommes et qu'une fois à bout de ces provisions, ils n'auraient plus rien à manger. La faim gagna malgré tout le combat et Blew engloutit un petit pain chaud en quatre bouchées et échappa un hoquet. Il se délecta par la suite d'une savoureuse mandarine bien juteuse. Il essuya le jus qui avait coulé sur sa joue avec le revers de sa manche.

Une fois son besoin le plus primaire partiellement rassasié, Blew avait les idées plus claires. Il lui restait encore des berrys, mais il ne savait pas vraiment quoi acheter. Ses nouveaux amis ne lui avaient pas dit ce qu'ils voulaient. L'évadé quitta le commerce coloré et continua sa route en jettant un coup d'oeil dans chaque commerce. Il aperçut un sac de gruau qui lui fit immédiatement penser à Burden. Blew en aurait sûrement pris si son ami avait embarqué sur le navire pour s'évader avec lui. L'âme en peine, il se tourna vers sa droite et alla parler à un marchand pour lui acheter une belle petite meule de fromage qu'il avait aperçue du coin de l'oeil. Il le remercia et retourna les mains pleines vers le point de rencontre au quai.

En arrivant au quai, Blew afficha un air confus. Il se retourna, revint sur ses pas un instant et se retourna encore. Le navire qui les avait emmenés jusqu'à Cocoyashi n'était pas là où il était amarré quelques minutes plus tôt. Le jeune révolutionnaire scruta la côte à la recherche de l'embarcation. Peut-être que ce quai est interdit aux visiteurs et qu'il est exclusivement commercial. À ce moment, Samuzora vint poser sa main sur l'épaule de Blew. De son autre main, il pointa l'horizon. Blew regarda son jeune ami et suivit la trajectoire décrite par son doigt. En plissant les yeux, il arriva à distinguer un mât de bateau, celui de leur bateau. Il regarda à nouveau Samuzora d'un regard interrogateur.

– C'est notre bateau.
– Quoi? Non, non. On va trouver notre bateau, ce n'est pas lui.
– C'est lui et ce Hector nous a abandonné.
– Non... Ah, merde! Il fait chier! SALAUD!
– Calme-toi, les gens nous regardent.
– Merde! Oh, mais peut-être qu'il s'est fait voler le bateau et que c'est pas sa faute.
– Accepte-le! On est pris sur cette île. Tout ce qu'on a, tu le tiens dans tes mains.

Blew regarda le paquet de nourriture qu'il tenait depuis son arrivée. Il le posa par terre et s'assit au bord du quai, les pieds pendant au dessus de l'eau. Il pencha la tête vers l'avant et recouvrit sa nuque de ses deux mains. Hector nous a abandonnés... Qu'est-ce qu'on peut faire maintenant? Pas de navire... Peu de berrys... Blew releva soudainement la tête et la tourna vers Samuzora qui était aussi assis sur le quai.

– Et... Et Marie?
– Oublie-la. Fais comme si elle n'était pas ici. C'est pour le mieux.
– Bon... Si tu dis que c'est pour le mieux.

Malgré le peu de temps qu'il avait passé en sa compagnie, Blew avait confiance en Samuzora. De toute façon, comme Manny était mort et Burden l'était probalement aussi, que Marie l'avait rejeté et qu'Hector l'avait abandonné, Zora s'avérait être la seule personne sur qui Blew pouvait compter jusqu'à preuve du contraire. Il se mit à penser aux événements récent: la chance qu'il a eue lors de son évasion et la malchance d'avoir été abandonné sur cette île avec très peu de provisions. C'est l'équilibre de la vie. Tout ce qui monte redescend.

– Alors, qu'est-ce qu'on fait?

[...]
    Zora avait repris le chemin du port. Si Ketsueki avait acheté des provisions, il allait sûrement revenir les porter au quai. Le nombre d'embarcations semblait plus élevé, Quelques-unes avaient amarré depuis leur départ près d'un quart d'heure plus tôt. Il fallut plusieurs minutes à Zora pour lui permettre de repérer l'emplacement de celle qu'ils avaient volé à Tequila Wolf. Le navire n'était plus à son emplacement d'origine, mais bien plusieurs centaines de mètres plus loin sur la mer. Trop loin pour que Zora puisse espérer le rejoindre à la nage. Il parvint du moins à rejoindre un homme qui semblait perdu et qui portait un sac en lin. Zora posa une main sur son épaule puis lui désigna l'horizon à l'aide de son autre main. Leur moyen de transport venait de leur glisser entre les doigts.

    La réaction de Blew pris Zora par surprise. Celui qui semblait si calme lors du voyage en mer suite à la perte de ses amis de longue date était maintenant en train de perdre son sang froid pour une histoire de bateau. Non, c'était le départ de Marie. Il ne faisait que détourner sa colère sur une autre malchance, c'est ce que Samuzora s’efforçait de croire. Il avait été mené vers un des pires endroits des Blues par un informateur incompétent et sa seule piste pour rejoindre la révolution était cet homme, c'était trop décourageant de croire qu'il était un individu si instable. C'était une attitude assez naïve de sa part considérant que l'homme qui avait mené ce bateau ici n'avait aucune raison de rester plus longtemps avec deux révolutionnaires. Il avait raison de partir, mais Zora ne pouvait que constater la mauvaise réputation qu'avait l'organisation qu'il désirait rejoindre.

    Ces pensées furent rapidement balayées à la vue de la nourriture que Blew portait dans son sac. Leur appétit était un problème plus urgent et il était possible de le régler sur-le-champ. Les quelques jours passés sur le navire sans rien pouvoir manger avaient creusé l'appétit de Zora, mais il n'était pas quelqu'un de gourmand de nature. Il se contenta de quelques bouts de pains et d'un fruit orangé que Ketsueki avait apporté. Il s'efforça tout de même de manger le plus possible, car il savait que cette nourriture venait d'être achetée avec ses derniers berry's et n'avait pas l'intention de la laisser pourrir au soleil, encore moins d'en laisser l'intégralité à l'homme assis près de lui. La générosité n'était pas son point fort, mais il avait conscience que tous les deux n'avaient rien avalé depuis longtemps.

    Zora venait de dépenser ses derniers berry's pour quelques maigres provisions et un hôtel pour Marie et sa fille. Blew, lui, avait passé ses dernières années en tant qu'esclave et n'avait ni argent ni arme sur lui. Si ces deux-là voulaient intégrer la révolution, ils allaient devoir se trouver des commanditaires.

    -J'ai passé la majeure partie de ma vie à errer sans but précis et sans réelle motivation. À force de trainer dans toutes sortes d'endroits, j'ai réussi à recoller des rumeurs qui parlaient d'une Alliance Révolutionnaire. D'après ce que j'ai entendu sur le bateau tu en faisais partie. Je n'ai jamais été du genre à rejoindre les communautés et à vanter le travaille d'équipe, mais si tu connaissais des vrais révolutionnaires avant de te faire attacher à des chaînes, mon conseil serait d'essayer de les contacter.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t5684-samuzora-da
    • https://www.onepiece-requiem.net/t5603-samuzora-kogarashi