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Une offre que l'on ne peut pas refuser [Solo]

Après avoir reçus une information d'un mystérieux courtier de l'ombre, Volgin fait route vers le Cimetière d'épaves de South Blue pour y rencontrer un chef de la mafia locale auquel il doit vendre son stock d'armes obtenu à Zaun.


La mer du Sud, une destination exotique qui m'était inconnue. La morosité de North Blue cédant la place à un soleil resplendissant et une eau cristalline tandis que des oiseaux étranges venaient se percher sur les mâts du navire. Je n'avais pas encore posé pied à terre mais déjà je sentais qu'il s'agissait d'un paradis pour y couler des jours paisibles du moins pour un type ayant passé sa vie dans la froideur grisâtre du nord. Cependant ce n'était pas pour prendre du bon temps que j'étais ici mais bien pour le travail, j'allais enfin me débarrasser de ce stock d'armes et gagner de quoi me refaire. Avec de l'argent je pourrais cesser de survivre pour me remettre à vivre, finie la bouffe de récupération et les couches pleines de vermines, ça me donnait presque envie de chanter mais on était pas dans une de ces conneries de conte pour gosses. Pourtant je n'étais pas encore tiré d'affaires surtout que je ne connaissais rien du milieu de South Blue. Comment savoir si ce Don Carmona était digne de confiance ?

Je réfléchissais et rêvais à moitié depuis le pont du navire tandis que nous faisions cap sur le légendaire cimetière d'épaves de la région. Une zone de non droit que la marine avait désertée et où se déroulaient un paquet de transactions louches. Autour de moi l'équipage s'affairait alors que les silhouettes des premières épaves se profilaient. Ce bâtiment allait me manquer, il s'était révélé efficace et discret mais je savais bien qu'après avoir récupéré mon fric j'allais devoir m'en séparer vu le désir de l'équipage de rentrer à Zaun.


Le cimetière était un endroit sinistre comme on pouvait s'y attendre mais après mon escale à Zaun cela me semblait presque festif. Les carcasses créaient une forêt de formes effrayantes et dangereuses pour tous les navires qui tentaient de se frayer un chemin au sein du labyrinthe morbide. De temps à autre je pouvais distinguer des types en train de roder parmi les épaves, des charognards fouillant les décombres mais difficile de dire combien il pouvait y en avoir et s'ils représentaient une menace.
Don Carmona m'attendait près des restes d'un imposant galion originaire de North Blue, les galion étaient de véritables monstres de bois et d'acier mais le cimetière semblait si immense que je commençais à douter de sa volonté de me rencontrer. Au fond je n'avais toujours aucune certitude quand à la bienveillance du courtier mais j'avais tout de même du mal à imaginer les Tempiestas me poursuivrent jusqu'ici et je n'étais pas un assez gros gibier pour la marine depuis que mon business était tombé.

Un des rôdeurs du cimetière se détacha des ombres au fur et à mesure que nous progressions jusqu'à finalement nous faire signe depuis une plate forme de bois flottés. Je n'aimais pas l'endroit mais je sentais que nous étions perdu et ce type semblait nous attendre, un messager de Don Carmona ? Ou bien un traquenard de la vermine des lieux ? L'idée me fit sourire et me poussa à accoster, qu'il soit messager ou pas j'allais pouvoir trouver une source de renseignement.

Le type était emmitouflé dans une cape mais je pouvais distinguer des chaussures de villes plutôt élégantes ainsi que par moments des morceaux d'un costard. Le mafieux typique désireux de se fondre dans la masse mais au final il se révélait peu discret. Au moins j'avais trouvé la piste jusqu'à mon interlocuteur.

-Tu bosses pour Carmona ? Lâchais je en craquant ma nuque pour l'intimider.

Le mafieux me regarda de haut en bas en essayant vaguement de cacher sa méfiance et peut être une légère frousse, il faut dire que je le dépassais d'une bonne tête.

-Je suis ici pour vous guider à mon patron mr Reedlock, il est impatient de faire affaire avec vous.

D'un geste de sa main, une dizaine de types sortirent de l'ombre pour nous rejoindre.

-Nous allons vous aider à décharger les armes pendant que je vous conduis au Don.

Je n'aimais pas trop la tournure des choses mais je n'avais pas vraiment le choix d'autant plus que froisser mon acheteur en remettant en cause son honnêteté aurait pu être préjudiciable à l'affaire. D'un grognement j’acquiesçais et me mit suivre l'intermédiaire. Il me mena à travers le dédale de bois jusqu'à une frégate éventrée où pullulait une bonne vingtaine de mafieux affairés à surveiller les alentours
    Inutile d'être un génie pour comprendre que se retrouver dans une épave encerclé par tout un groupe de mafieux au beau milieu d'une zone de non droit ça sentait pas bon, quelque chose clochait c'était évident. Cependant j'avais la rage de réussir mon coup surtout après l’échec d'Inari et s'il y avait bien une chose que j'avais appris en recelant des armes c'était qu'il ne fallait pas avoir peur de prendre des risques en se mettant dans de mauvais coup, souvent l'argent repose là où se trouve le danger.
    L'intérieur de l'épave sentait le sel et le bois en décomposition, en clair ça puait et comble de bonheur c'était sombre au possible. J'eus du mal à distinguer où m’amenait mon guide et ce ne fut qu'une fois à destination que je compris. L'ancienne cabine du capitaine avait été temporairement réaménagé avec des lampes à huile pour dissiper les ténèbres, au milieu de la pièce un homme lui aussi en costard arborant une mèche de cheveux tombante sur son front dégustait un plat de viande gastronomique. La scène paraissait surréaliste, tranquillement attablé à une table décrépie l'homme mangeait dans de la vaisselle étincelantes avec des couverts luxueux et une bonne bouteille de vin à portée. Son regard se leva lentement vers moi, un regard froid et pas impressionné le moins du monde par ma carrure, il fit un signe à son homme de nous laisser en tête à tête avant de s'essuyer les lèvres pour s'adresser à moi.

    -Reedlock Volgin, j'ai eu l'occasion de me renseigner sur vous avant de me lancer dans cette affaire. Un ancien truand de North Blue qui avait plutôt bien réussi dans le trafic d'arme avant d'être arrêté, votre évasion à fait grand bruit et vous voila désormais au milieu d'un cimetière d'épaves à refourguer une cargaison d'armes.

    Je fis quelque pas pour m'adosser au mur face à mon interlocuteur.

    -J'ai toujours été d'un naturel têtu, c'est ce qui m'a empêché de crever lorsque je n'étais qu'un gosse des bas fonds.

    -Je vois, un chien des rues qui tente de se faire une place au soleil comme c'est rafraîchissant.

    -Je connais mal les mœurs du sud mais il me semble que cracher sur son partenaire est plus une connerie qu'autre chose.

    -Partenaire ? Nous n'en sommes pas encore là, à vrai dire selon votre réponse cela pourrait être l'inverse.

    -Vous n'êtes pas Carmona n'est ce pas ?

    Son expression afficha une moue de dédain avant de se lever pour s'approcher de la seule fenêtre encore intacte de la pièce.

    -Je préférerais n'avoir rien à voir avec ce porc mais malheureusement il est de mon sang et qui plus est il est ce qui se rapproche le plus d'un rival. Je me nomme Don Caramana et à l'instar de mon cousin j'officie dans le milieu de l'ombre mais mon groupe est en concurrence avec le sien alors qu'elle ne fût pas ma surprise lorsque j'appris qu'il allait mettre la main sur un stock d'armes en provenance de zone.

    -Et en homme plein de ressources vous vous êtes demandé pourquoi vous ne profiteriez vous pas également de ces armes.

    -Vous êtes plus perspicace que vous ne le paraissez Reedlock. En effet je suis venu ici pour vous faire une offre que comme vous devez vous en douter vous ne pouvez refuser, en échange des armes je suis prêt à vous laisser la vie.

    Sa menace me fit sourire, il était visiblement un homme attachant beaucoup d'importance aux apparences et aux codes, plutôt risible pour un criminel mais une bonne opportunité pour moi.

    -Je pourrais également me jeter sur vous et dans la seconde qui suit décoller votre du reste du corps mais je suppose que vos hommes se tiennent prêt à intervenir, je me demande qui d'eux ou moi serait le plus rapide.

    Je pris soin de décroiser les bras tout en continuant de m'appuyer au mur mais cela suffit à provoquer un léger mouvement de recul chez Caramana qu'il tenta de faire passer pour naturel.

    -Cependant nous serions tous les deux perdants dans cette histoire et j'ai une meilleure idée. Mon seul but est de récupérer l'argent que Carmona a amené avec lui, quant à vous vous désirez les armes mais surtout nuire à votre rival, je vous propose les deux. Laissez moi procéder à l'échange et intervenez en plein milieu pour l’interrompre, je m'échapperais avec l'argent et Carmona aura tout perdu dans l'affaire.

    -Il aura gagné les caisses d'armes.

    -Pas si celles ci ont déjà été vidées par vos hommes.

    Un sourire passa sur le visage de Caramana et je compris que je l'avais férré.
      Caramana me raccompagna jusqu'à mon navire tout en m'indiquant où se trouvait le lieu que je cherchais, je le soupçonnais également de vouloir s'assurer que toutes les armes avaient bien été récupérées par ses hommes. Ces derniers commencèrent alors à recharger les caisses vides à bord du navire tandis que l'équipage de Zaun observait impassible mais il était simple de deviner leur hébétement face à l'étrangeté de la situation.
      Après avoir remonté à bord du 2 mâts je fis un petit discours de motivation aux Zauniens à base de torgnoles dans la face pour qu'ils acceptent cette dernière mission, je sentais bien que j'avais atteint la limite avec eux et qu'à l'avenir ils ne m'autoriseraient plus aucune faveur même si je leur demandais à la force de mes poings.

      Au final le galion du lieu de rencontre n'était guère plus loin mais il croupissait dans l'ombre de toute une flotte de cuirassés de la marine. Les restes d'une bataille navale ou des modèles obsolètes abandonnés par l'état major, difficile à dire ce cimetière recelait de mille et une histoires.
      Le galion était quasiment immergé dans l'eau tiède de la Blue, son pont flottait à quelques mètres au dessus du niveau de la mer et à son bord se distinguait tout un groupe de silhouettes. Je fis donner les ordres pour accoster l'épave et alors que nous nous approchions je pus observer plus attentivement mon comité d’accueil. Des mafieux, encore !
      Plusieurs dizaines de gros bras armés de flingues et de fusils mais aussi d'armes blanches et au milieu d'eux trônait un mastodonte dont la carrure rivalisait avec la mienne.

      Je donnais ordre aux Zauniens de débarquer les caisses, ces dernières étaient vides mais au moins les natifs de Zaun ne risquaient pas de faire échouer l'opération avec une réaction de surprise déplacée. Pendant qu'ils opéraient j'allais à la rencontre de Carmona.

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      Un monstre chauve arborant des bras musculeux, sur l'un des deux tintait une menotte reliée à une mallette. Nul doute qu'il s'agissait de l'argent et s'en emparer allait être plus complexe que prévu. Encore fallait il que Caramana ne me fasse pas faux bond, il avait les armes et peut être ne voulait il pas prendre de risques supplémentaires même pour enfoncer son rival. Je jetais quelques coups d’œil aux alentours pour savoir où me tirer quand cela tournerait mal car ça tournerait mal que Caramana intervienne ou pas.
      Carmona me tendit son gros bras musclé pour me serrer la main en étirant un sourire tout en gardant son cigare dans un coin de sa gueule.

      -Volgin je commençais à croire que tu ne viendrais plus mon ami.

      -C'est un véritable labyrinthe cet endroit, j'me suis paumé plusieurs fois.

      Il éclata d'un rire rauque avant de reprendre.

      -Bien bien mais nous avons perdu assez de temps alors procédons à l'échange.

      Il saisit la mallette et l'ouvrit pour dévoiler un tapis de billet qui me laissa rêveur.

      -Je peux compter ?

      -Dès que j'aurais vu les armes vous aurez l'argent. LUIGI va ouvrir les caisses.

      Un des types se dirigea vers une des caisse avec un pied de biche qu'il planta dans le bois. La situation était à son point critique et pas de signe de Caramana, j'étais acculé et j'allais devoir improviser pour m'en sortir. La meilleure idée qui me traversa l'esprit était de prendre Carmona en otage, il semblait costaud mais un coup bien placé avec l'effet de surprise et je pouvais espérer l'assommer.
      Soudain un coup de feu brisa le silence des lieux, il fut rapidement suivi d'une pléthore d'autres venant des cuirassés de la marine.
      Les hommes de Carmona commencèrent à répliquer et tout s'estompa dans un joyeux bordel. Carmona se mît immédiatement à couvert derrière un mât et je le suivis aussitôt.

      -Bordel c'est quoi cette histoire.

      -Comment j'le saurais ? Je suis nouveau ici c'est plutôt à vous de me le dire.

      -Je connais qu'un enfoiré pour faire ça. Volgin c'est ici que nos chemins se séparent. Sa phrase fut suivie d'un violent coup de mallette dans ma face qui me projeta à terre sonné. L’échange est annulé dans ces conditions, si je ne peux pas avoir les armes je ne vais pas me séparer du fric.

      Sur cette déclaration il commença à se tirer vers l'arrière du galion. Je repris contenance aussi vite que possible, un filet de sang s'écoulait depuis ma tempe. Autour de moi les deux gangs se mitraillaient sans prêter attention à quoique ce soit d'autre, j'en profitais pour me lancer à la poursuite du tas de muscles.
      Je courrais d'abris en abris avec des balles sifflant à mes oreilles, Caramana ne semblait pas soucieux de me garder en vie, peut être voulait il également récupérer l'argent en plus des armes. Carmona avait sauté dans une petite embarcation à vapeur camouflée derrière le galion et il s'affairait à la faire démarrer lorsque je m'élançais à sa suite pour retomber d'un violent punch dans le moteur du petit navire.

      Sous l'impact, la mécanique poussa un cri strident de rouages coincés et Carmona me fusilla du regard, j'avais énervé le taureau il ne me restait qu'à le dompter. Se servant de la mallette comme d'un fouet il me porta un nouveau coup en direction de la tête que j'arrêtais d'une main.

      -Ce fric est à moi mon gros alors évites de l’abîmer.

      Tenant la mallette je tirais d'un coup sec pour ramener Carmona vers moi en le déséquilibrant, je saisis son bras menotté au passage. De l'autre il tenta de me cogner dans le torse mais ses coups étaient faibles du moins comparaison de ce que j'avais connu à Zaun. De mes deux mains puissantes je pris la poignée menottée et me mit à tirer. Carmona se mit à hurler à la mort tandis que dans un craquement sinistre les os commençaient à céder. Après les os vint la chair jusqu'à ce que la main vole dans un chuintement répugnant et libère la mallette. Carmona s'était évanoui et reposait à mes pieds, le visage couvert de sang je jetais un œil au moteur mais rien à faire je l'avais démoli. Des hommes de Carmona surgirent en hauteur attirés par les cris de leur boss, depuis le pont du galion ils restèrent médusés par la scène sous leurs yeux puis saisirent leurs armes pour me canarder.
      Sans hésitation je plongeais à l'eau tout en tenant la mallette, je n'étais pas spécialement bon en apnée mais ma force me permit de m'éloigner rapidement pour resurgir à l'abris d'une épave. Je ressortis de l'eau et entreprit de m'éloigner du règlement de compte en sautant de plate formes en plate formes de bois pourris.

      Lorsque les coups de feu s'estompèrent je me mis à l'abris pour compter mon pognon. Carmona avait eu la bonne idée de prendre une mallette à l'épreuve de l'eau, preuve qu'il n'en était pas à sa première transaction. Enfin depuis mon évasion un plan se terminait bien pour moi, certes j'étais paumé au milieu d'un cimetière de navires peuplé de criminels en tout genre mais j'avais mon fric et j'étais libre.