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Le Bon, la Brute, et les truands.



Shimotsuki... J'en ai vu des bleds dans ma chienne de vie, mais j'dois avouer que cette île tape très fort. Le pire c'est que East blue en est plein de ces petites îles paumées où quatre clampins se disputent les trois baraques en bois qu'ils appellent village... Pffffff.... marre de cette mer. Cette fois-ci j'ai eu droit d'être envoyé dans ce petit trou où tous s'imaginent bretteurs. Des dojos à foison, des morveux s'amusant à tous les coins de rue avec des bokkens, et malgré tout ça il flotte dans l'air cette horripilante odeur de naïveté et d'insouciance, Pouat !



C'est donc avec une certaine once d'ennuis et d'exaspération que je relis une nouvelle fois le rapport que l'on vient de me confier à mon arrivée, rapport qui est sensé me révéler les raisons de ma présence à ces lieux. Résumons... Trois pirates bretteurs ont débarqué ici hier, défiant le maître du Dojo. Après un combat aussi court que pitoyable celui-ci s'est fait mettre hors de combat sans soucis, laissant les pirates maîtres des lieux. Furieux, les voilà qui prennent en otage une douzaine de jeunes élèves, demandant en rançon des adversaires de valeur. Voilà qui est original comme demande ! Comme quoi je n'aurais pas affaire à des marins cupides, mais bel et bien à des guerriers en soif de défis et de provocation. Bien bien bien...

« Des bretteurs confirmés »... Voilà les termes exacts de nos preneurs d'otages. Autant vous dire que dans le coin, c'est pas parmi les grouillots des bases de la marine que vous allez en trouver. Alors forcement on fait appel à qui ? A bibi j'vous l'fais pas dire ! Et pourtant ch'uis pas plus bretteur que livreur de sushi... Bon, ch'uis pas vraiment tout seul non plus, j'avoue. Connaissant ma capacité à dénouer les prises d'otage avec subtilité, l'amirauté m'a adjoint un nouvel officier talentueux selon leurs propres dires. Travailler en duo ne m'a jamais vraiment plu, mais j'dois bien dire que pour le peu que jl'ai vu ce partenaire la devrait faire l'affaire. Durant les quelques minutes de briefing où j'ai pu le juger, j'ai décelé sous ses airs nonchalants une certaine vivacité d'esprit et de caractère me laissant penser qu'il est loin des incompétents dont je suis souvent affublé. De toute façon, pour ce que je compte lui parler huhuhu.



Pour en revenir à la situation épineuse à laquelle nous avons affaire, le plan est simple. Réfugiés dans la cour du dojo principal, nos trois bretteurs attendent patiemment la venu de leurs adversaires. Nous nous sommes mis d'accord avec le dénommé Alheïri que celui-ci ferait le tour pour délivrer les enfants pendant que je ferai diversion au grand jour. Une fois débarrassés des marmots, nous aurons tout le plaisir de faire mordre la poussière à ces pirates impudents. Voilà pour la théorie. Reste un détail... Il va falloir que je me fasse passer pour un bretteur...
C'est donc dans un grand kimono noir et or que je m'habille, mettant de côté mon uniforme habituel pour mon plus grand déplaisir. Le crâne fraîchement rasé pour l'occasion et un katana prêté à la ceinture, j'ai tout l'air d'un bretteur pure souche. Putain, j'me sens ridicule là dedans moi... et j'ai pas l'habitude d'avoir tant de tissu qui flotte partout... sans parler de l'encombrant sabre qui me fouette la cuisse... Galère.

Rehaussant une dernière fois le col de ma tenue, je me redresse fièrement avant de me diriger à grand pas vers le dojo. Un silence de mort m'accompagne tandis que je passe un à un devant les bâtiments désertés de l'établissement. La tension y est palpable... oppressante, sirupeuse comme de la poix... elle grandit clairement au fur et à mesure que je monte les marches du Dojo du maître. Les trois loustics qui se trouvent dedans doivent avoir un sacré niveau pour laisser cette impression malgré la distance. On ne va peut-être pas s'ennuyer après tout héhéhé.

D'un revers de main je dégage d'un mouvement brusque les battants de la porte en papier huilé, m'offrant le spectacle de nos adversaires. Deux d'entre eux sont occupés à surveiller la douzaine d'enfants rassemblés à genoux au centre d'un charmante cour ensoleillée. A leur attitude je sais clairement qu'ils ne sont ni surpris ni inquiétés par mon arrivée, des vrais guerriers calmes et sûrs d'eux. Le troisième reste nonchalamment assis sur les tuiles d'un toit proche, un superbe katana posé sur ses genoux. Pfuiii... si les deux premiers ont l'air de durs, celui-ci là laisse clairement l'impression qu'il a dépassé ce stade depuis longtemps. Un foutu regard de rapace, un sourire inquiétant au coin des lèvres, il semble déjà savourer ma mort future.



M'arrêtant sous le préau de l'école, je toise en silence mes adversaires, gagnant de précieuses secondes pour que mon acolyte se mette en position. Quelques pétales de cerisiers flottant dans les airs entre nous font monter un peu plus l'ambiance zen des lieux, contrastant avec la fureur des évènements qui vont se produire dans peu de temps. Sentant qu'on attendait un peu plus de ma part je lance un défi plein d'audace aux trois hommes. Sur-joué, mon discours aura plus de chance de capté leur attention.

« Messieurs. Mon nom est Jito-san. Je suis venu ici pour répondre au défi que vous avez lancé à mon île.
S'il vous plait, choisissez le premier d'entre vous qui tombera sous ma lame. »

Une fois ceci dit, je m'incline respectueusement, singeant au mieux cet étrange salut dont les autochtones m'ont gratifié à mon arrivée. Cette attitude ainsi que le ton employé laisse à deviner suffisamment de confiance en soi pour intriguer mes opposants, mais pas suffisamment pour qu'ils ne prennent ma menace vraiment au sérieux. Car s'il leurs venait l'idée intelligente de me tomber dessus à trois contre un je douterais fort de mes chances, surtout un sabre à la main. Mais pas la peine de se tracasser pour autant, jusqu'ici le plan se déroule bien. En effet, l'homme assis pousse un petit ricanement devant ma fanfaronnade, avant de lancer à un de ses acolytes un signe de tête éloquent. « Occupe-toi de lui » semble-t-il lui dire.

Le deuxième homme se détache donc des otages pour venir à ma rencontre, glissant sur le gravier du jardin zen tandis que la lame de son sabre scintille hors de son fourreau. Son visage est serein, il ne doute ni de ses chances de gagner, ni du plaisir qu'il va tirer de notre combat. L'affrontement est alors imminent... Je me dis alors qu'il est grand temps de se souvenir des cours de sabre qu'on m'avait obligé à suivre lors de mon incorporation dans la marine... Oui, c'est le moment ou jamais...
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Dernière édition par Toji Arashibourei le Mar 15 Mar 2011 - 13:31, édité 1 fois
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    C’était rare. Très rare que le quartier général ne vienne pas le faire chier, alors qu’il se la coulait douce dans un coin pépère, et entourée d’une multitude de femmes. Encore une fois, et deux jours après avoir tout juste réussit une mission qui ressemblait plus à de la routine, qu’autre chose ; mais qui demeurait fatiguant pour un mec qui n’aimait pas fournir le moindre effort, Alheïri avait été assigné à une mission qui semblait être de haute urgence. Au début, et quand bien même nouvellement officier suite à des efforts notables et hors du commun, Salem avait voulu se créer une petite échappatoire en prétextant la jambe droite gravement touchée depuis ses dernières péripéties. Une manœuvre qu’il n’avait jamais essayé, du fait de son sens de la responsabilité, quoique pour une fois qu’il avait la grande flemme, ça promettait en crédibilité. Au fur et à mesure que les informations coulaient par le biais d’un den den Mushi cependant, il ne put réprimer un petit sourire aux commissures des lèvres, les yeux complètement écarquillés de surprise. A l’ouïe du mot « Shimotsuki », naquit en lui, une certaine excitation grandissante. Quel bretteur illustre du moment n’avait jamais entendu parler de cette fameuse île ? De ce lot restreint, sortait pourtant l’officier à la flemmardise indétrônable…

    Personnellement, Salem ne l’avait jamais visité, et pour cause, sa récente mutation sur les eaux d’East Blue. Le faire relevait d’un grand honneur, ce qui le poussa prestement à accepter cette nouvelle mission sans trop plus réfléchir. De toute façon, il n’en était pas à une près. Outre son acception, sa position géographique s’avérait favorable à une embarcation prompte. Mine de rien, l’île de Shimotsuki était à quelques heures, et c’est la même journée qu’il put l’atteindre par le biais de son navire, un poil pourave. L’essentiel était fait. Patiente était donc de mise, alors qu’il avait accosté vers deux heures et des poussières. C’est néanmoins tôt le matin que Salem pu enfin fouler la terre promise, en ce jour qui allait s’avérer fatidique. Il ne savait pas encore de quoi il s’agissait, mais c’est avec une certaine hâte qu’il s’empressa d’établir le contact avec un tout autre équipage avec qui il devait faire l’union prévue. Pour tout dire, il demeurait un total ignorant. Jusqu’à ce qu’il puisse enfin savoir quel était le commanditaire de la mission, l’officier s’était attelé à visiter rapidement une partie de la bourgade. Le nécessaire pour un navigateur aguerri qui aimait avoir des repères de bases. Il s’était aussi offert un tout nouveau sabre, dont il allait se servir, l’ancien étant trop de mauvaise facture. Un fait qui allait pleinement profiter à Alheïri, lui qui était aussi sabreur.

    Et, si on avait dit un jour qu’il rencontrerait un homme poisson à la solde du gouvernement, l’héritier des Fenyang rirait automatiquement à la figure de son informateur. De par leurs différentes histoires, il les savait complètement discriminés. Ses rares sorties d’enfances à Mariejoa, accompagné d’un couple d’officiers qui n’étaient autres que ses parents, attestaient aussi de la réalité de cette situation. Ses yeux innocents s’en étaient établis, mais c’est chose qu’il oublia très vite du fait de son insouciance. En effet, le chef de filature était un homme de cette race là. D’ailleurs, sa carrure faisait vite d’impressionner, malgré le fait indéniable que Salem avait plus ou moins la même physionomie. Et, quelle ne fut pas sa surprise, quand il sut l’identité de l’homme. Entre nous, qui est-ce qui dans la marine, n’avait jamais entendu ne serait-ce qu’une fois, le nom « d’Arashibourei » ? Il était loin de faire penser à un poiscaille, encore moins qu’un mec de ce genre ferait un jour allégeance à la marine. Dire qu’il l’avait déjà perçu, sans jamais savoir son importance, ni qui il était réellement. Un homme bien craint de son contingent. Salem ne voulut pas tellement s’avancer, mais toujours est-il qu’il percevait et ce même de loin, la ferveur d’une justice tyrannique qui émanait de cet hominien. Il le savait aussi fougueux, et c’était en fait la moindre des choses d’après les dires qui le baignaient dans une quantité faramineuse de sang. Un forban avait-il déjà connu la prison avec lui ? C’en était à se questionner réellement.

    Nonobstant le caractère pourtant sanguinaire de Toji, chose qu’il ne pouvait lui reprocher, pas parce qu’il n’en avait pas les tripes, mais bien parce que chaque officier avait sa conception de la justice, Salem s’étonna de voir à quel point il faisait preuve d’énorme sagacité. Son plan était presque à point, et les rôles qu’il avait assignés à chacun, juste splendide. Une mission qui les mettaient tous deux en avant, puisqu’il avait réfuté l’idée que certains matelots puissent réagir directement dans les combats à venir. Le périmètre concerné était cependant enclavé par un amalgame de soldats des deux officiers. Si coopération était de mise, on sentait dès lors, cette confiance qui l’alimentait ce qui avait l’art de rassurer ses soldats, quoique subsister sous sa gouverne, ne devait pas être chose facile tous les jours. Une justice absolue associée à une justice paresseuse. L’excentricité de la mission ne pouvait pas mieux rêver, quand on savait que les bandits ne réclamaient que comme rançon, des bretteurs de leur pointure. L’officier trentenaire n’avait certainement pas fini de rencontrer des attitudes inaccoutumées, quand on pensait être grandement servi sur Grand Line…

    Le plan se passa rapidement, et la séparation aussi. Maintenant que les deux hommes savaient que faire, chacun avait prit son chemin. Si Toji s’était fagoté d’un riche vêtement pour passer inaperçu dans le coin, il n’en était pas de même pour Salem qui avait été obligé de déchirer ses nouveaux vêtements et de patauger dans la boue, histoire de faire « le fou » de l’histoire. Fou qui avait en sa possession, une belle colombe. Animal qui serait le signal même du début de la mission. Et que dire de son déguisement, si ce n’est qu’il avait fonctionné à merveille. D’une démarche assez boiteuse, l’on se raillait de lui partout où il passait, et malgré la situation palpable que vivait les villageois désormais au courant de ce qui se passait. Un petit moment de détente. C’était bien. Plus que bien même. Finalement et un peu plus rapidement que son supérieur, Salem avait réussit à se camoufler dans le feuillage dense d’un arbre. Sa position un brin inconfortable sur l’une des branches, lui donnait une vue sur l’ensemble de la cour prise en otage. Alheïri voyait aisément un homme de dos, qui était tranquillement posé sur une toiture. Un des forbans sans doute. S’en suivit l’avenue du vieil officier, qui n’hésita pas à provoquer les pirates comme convenu. Le plan se déroulait à merveille, puisqu’un autre s’approchait malicieusement vers lui. A ce moment là, et pour lui signaler sa position favorable à une intervention, le malabar lâcha la colombe qui s’envola dans les airs dans un bruissement d’ailes assez affolé. Encore un autre de distrait, et Salem pourrait enfin passer lui aussi à l’action…


    Ça pour un grand sabre c'est un foutu grand sabre... Tandis que mon adversaire s'approche de moi d'une démarche assurée, le soleil rasant resplendit sur la gigantesque lame d'un katana qui n'aurait rien à envier aux No-Dachi des grandes guerres. Il compte vraiment se battre avec ça ? Dans un endroit aussi étriqué ? Faut croire que mon adversaire à moins de jugeote que je ne l'aurais cr*...!
    Wouah ! Tandis que je me croyais encore tranquillement à distance, le bretteur vient de bondir en avant, zébrant l'air entre nous d'un vif coup montant en diagonal vers ma gorge ! Ma lame encore dans mon fourreau, je n'ai eu d'autre choix que de me projeter en arrière, laissant filer la pointe à moins d'un centimètre de ma gorge ! Après un roule-boulet dans le gravier de la cour je me redresse d'un bond, bien décidé à prendre mon adversaire un poil plus au sérieux. Il est rapide... Rapide et dangereux.

    Celui-ci n'en a cependant pas profité pour enchaîner, me laissant le temps de me mettre en grade, m'incitant même à dégainer d'un geste taquin de la main. Bien d'accord avec lui sur ce coup-là. Toujours dans mon rôle de sabreur émérite, je dégaine donc mon katana à mon tour, ridiculement rustique en comparaison du sien. Bon... Le bout pointu vers l'ennemi c'est bien ça hein ? J'ai qu'à me dire que c'est comme un poignard mais en plus grand... Je sens que c'est pas gagné ct'affaire... Tandis que je prends une garde que j'espère aussi convaincante qu'efficace, mon adversaire se place lui aussi en position, immobile à quelques pas de moi. Dans le silence des lieux, seuls bruissent les battements des ailes d'une colombe qui passe entre nous, signal involontaire des hostilités.




    Je bondis alors violemment, faisant voler les graviers sous mes pas. Un souffle plus tard les lames de nos katana se percutent à mi-distance ! Bon sang !... Entre la taille de sa lame et notre différence de maîtrise, ce fichu sabreur arrive à compenser ma force pourtant énorme ! Que dis-je compenser ? Il me repousse ouais ! En effet, d'un mouvement de poignet il parvient à me relever les deux mains, créant une superbe ouverture sur mon abdomen. Sa lame fuse en un éclair ! Je m'écrase alors aussitôt au sol, interposant in-extremis mon sabre sur sa trajectoire. Profitant de l'ouverture crée à son tour, j'enchaîne mon esquive en taillant l'air d'une rapide vrille de poignet, en vain. Parades ! Contre-attaques ! Feintes ! Nous enchaînons à mi-distance les attaques et les défenses à un rythme effréné ! Seuls ma forces et mes réflexes de survie exacerbés me maintiennent alors en vie tant la différence de maîtrise du sabre entre lui et moi semble grande. Il est encore loin d'avoir mon niveau, mais le choix des armes joue clairement en sa faveur. Je ne vais donc pas pouvoir me risquer à ce jeu trop longtemps, car déjà mon kimono se parsème d'entailles, rapidement suivies par quelques éraflures sur ma peau écailleuse.

    Rompant soudainement le combat je me rue alors en arrière dans un geste de défense, mettant le plus de distance entre lui et moi. Il faut que je gagne du temps à tout prix, mais sa putain d'allonge et sa volonté de m'annihiler me poursuive jusqu'au préau où je me suis réfugié. Confiant dans ma capacité à exploiter les points faibles de son arme, je me suis placé là où les piliers de bois gêneront sa longue lame. Mon cul ! Il passe à travers comme dans du beurre, m'obligeant à de nouvelles esquives et parades des plus risquées. J'ai beau riposter pour donner le change, cette saloperie de katana est trop loin des armes que j'emploie habituellement. J'ai toutes les difficultés du monde à trouver une garde efficace et à bouger librement avec ce bout de ferraille entre les palmures. En tout cas ça à bien l'air de faire marrer mon opposant et l'homme qu'il y a sur le toit. L'autre samouraï resté près des enfants semble par contre se désintéresser de moi, visiblement trop faible à son goût... Du coup elle reste la seule à zieuter de temps en temps les morveux.


    Vlan ! Profitant d'un trou dans ma garde, Le samouraï vient de me faire manger un sympathique coup de genou dans les dents, m'envoyant par la même occasion voler contre un cerisier en fleur que je percute avec force. Me savoir recouvert de mignons petits pétales rose ne fait que renforcer la rancune que j'accumule rageusement au fond de moi. L'instant d'après, l'arbre est coupé net en deux par mon opposant tandis que je bondis dans les airs. Atterrissant sur les tuiles d'un toit proche, je ballade discrètement ce bretteur pour nous donner du temps à mon collègue de faire son job. Mais où il est d'ailleurs ce con ?! Il fout quoi, il attend que j'me fasse buter ou quoi ?! Grmmmlememl Impossible de savoir où il est en plus. Pour être un pro du camouflage c'en est un bon. Malgré tous mes coups d'œil en biais je n'ai jamais vu la moindre de ses traces ! A croire qu'il s'est barré. Une ombre dans l'arbre là-bas ? Non j'ai du mal voir...


    Pas le temps pour ça de toute façon, voilà l'autre enragé qui bondit à ma hauteur, pulvérisant les tuiles d'un puissant coup de sabre lorsqu'il retombe sur moi. Aaargl ! Une chouette cicatrice de plus pour Tonton Toji ! Putain ça me saoule, j'aurais eu l'occasion de lui faire manger deux trois pains là, mais j'ai du me retenir pour garder ma couverture intacte. Laisse-le croire qu'il mène la danse Toji... rira bien qui rira le dernier. Du coup je me replis sous ses coups une fois de plus, balayant sculptures zen décorant les toits et tuiles rouges sous mes pas précipités. Tous ses débris dégringolent en cascade dans la patio, vite suivi de ma lourde masse. Aaaarg... et une cicatrice de plus bordel...

    Faut que j'trouve une solution là... Un sabre c'est quoi ? Un poignard en plus long j'avais dit... Du coup j'ai peut-être une idée à creuser. Imperceptiblement je me place alors près d'une superbe statue du sensei en pierre, attendant mon adversaire de pied ferme. D'un bon il me rejoint au sol avant d'esquiver d'un rapide pas en arrière le titanesque coup circulaire que je lui envoie en cadeau de réception. Emportée par son élan, la lame percute alors avec force le granit, éclatant à une vingtaine de centimètre de la garde ! Blingk ! Parfait, me voilà donc pourvu d'un poignard des plus pratique, sans pour autant abandonner l'image du bretteur. Feignant l'inquiétude, je m'apprête à montrer l'étendue de mon vrai talent en poinçonnant avec ardeur l'homme qui m'a malmené jusqu'ici. C'est l'heure de la revanche connard héhéhé.




    Mais au moment où je m'apprête à me jeter dessus, un splendide katana se plante devant moi en vibrant ! Remontant à l'origine de cette arrivée impromptue, mes yeux se posent sur le chef de la bande, toujours assis sur le toit. Le fourreau vide de son sabre dans les mains, il m'invite à prendre sa lame.

    « Je te prête mon sabre l'ami. Je m'en voudrais que Koruda-san massacre un homme désarmé. Ahaha.»

    Et meeeerde... Entre sa moquerie à deux sous et son foutu altruisme, mon plan vient de tomber à la flotte... Ils pourraient pas se contenter de profiter de ma faiblesse comme deux salopards de base ?! Non, il a fallu qu'ils jouent les sabreurs honorables... J'ai pas vraiment l'habitude des gars comme ça moi merde. De mauvais grès je ramasse donc sa lame, m'apprêtant à recevoir de nouveau les assauts implacables de ce Koruda-san.

    Putain Alheïri, mais qu'est-ce que tu fous ?


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      Il y avait quelques moments où Al’ se demandait véritablement s’ils n’auraient pas du inverser les rôles, franchement. Parce ouais, depuis qu’il avait commencé le combat, et quand bien même il simulait des efforts en la matière, le poiscaille était vraiment trop nul en sabres. Salem à chaque revers de ce combat à sens unique, serrait ses lèvres, et se demandait que faire. Le mec sur le toit n’avait pas bougé d’un pouce, et il en allait de même pour celui qui était proche des gosses terrorisés. Pour tout vous avouez, le plan foirait grandement. S’il voulait assurer la sécurité des otages, il lui fallait le champ complètement libre, chose qui ne l’était pas, du fait de la surveillance perpétrée par le troisième mec. De plus, le combat entre son supérieur hiérarchique et l’autre homme, continuait de se dérouler sur les toitures des différents dojos qui parsemaient la cour ; ce qui l’obligeait de façon complètement implicite à toujours se cacher dans le feuillage de l’arbre. S’il passait à l’acte maintenant, il savait la mission échouée, les efforts de l’officier vains, et la perdition de petites âmes innocences qui avaient encore à apprendre dans une vie qui pouvait leur promettre grand-chose. Son impuissance du moment commençait à le démanger. Il voulut rager. Il allait même le faire. Jusqu’à ce que ce que le sabreur accroupi sur les tuiles des toitures, vint à se débarrasser de sa seul arme. Là, un sourire perfide vint déformer le faciès de Salem qui se languissait déjà d’une approche un peu plus grotesque qu’à l’accoutumé. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes, mais il allait user de la seule issue que voyaient ses prunelles de Jade. Un bretteur sans sabre, était forcement un escargot sans coquille. Même avec sa force brute, il allait de soit qu’il ne pouvait plus faire grand-chose. Surtout que dans sa croyance, le supposé Jito n’était pas accompagné…

      C’est dans cet optique des choses que Salem se mit à jouer au singe, puisqu’il grimpa jusqu’à la dernière branche assez solide de l’arbre dans lequel il s’était auparavant camouflé. De sa vue, il s’enquerra rapidement du cours de la bataille déjà entamée, et reporta son attention sur l’homme replié sur la toiture des appartements du chef des lieux. A cette hauteur, son plan était parfait. Les failles qui en découleraient seraient juste à point, puisqu’il en avait besoin pour éjecter le forban en hauteur, loin du lieu où étaient les enfants. Ce qui allait s’en suivre, n’allait être que pur hasard, mais encore qu’il hésitait profondément à la finition. Qu’importe de toute manière. L’héritier des Fenyang, n’avait pour ainsi dire, pas vraiment le choix. La présence des deux autres personnes ne l’arrangeait pas du tout. Comment pouvait-il faire signe aux enfants de s’enfuir, alors qu’une autre personne les surveillait minutieusement ? Il ne pouvait pas non plus s’infiltrer comme un voleur, en auquel cas, sa présence aurait suscitée trop grande soupçons. Le mieux était de foncer dans le tas. Ce qu’il n’allait pas se gêner à faire. D’après les dires que le seul pirate avait daigné formuler pour l’instant, il était plus qu’évident qu’il représentait la tête pensive de ce groupuscule. Le chef à n’en point douter. Lentement donc, l’officier dégaina, et sa lame, et son bâton. Le soleil brillait fortement derrière, un peu comme s’il était à son zénith. Par ailleurs, ses rayons frappaient les parties de son corps avec une telle intensité, que cela avait l’art de sécher la boue enduite sur son corps, lui donnant encore une plus mauvaise odeur. En une fraction de seconde Alheïri se surprit entrain de froncer ses narines dans le but de ne pas respirer ces senteurs. Le plus important n’était pas pourtant là. Il lui fallait enfin passer l’œuvre, pour décharger Tojo de sa comédie obligatoire…

      Chose qui ne tarda point… Puisque, c’est silencieusement qu’il sauta dans le vide. Sa trajectoire bien calculée allait le faire tomber sur ce salopard de chef. Dirigeant qui ne portait pas sa fonction pour rien. Car, comme l’avait convenu intérieurement un Salem calculateur quand il le voulait, c’est son ombre un peu trop difforme pour un quelconque volatile -Bien que dans ce monde, on ne savait jamais à quoi on pourrait avoir affaire- qui alarma ce bon monsieur. D’un seul coup, il fit volt face vers l’officier qui abattait son sabre sur sa masse, et l’évita de justesse. Quand au trentenaire, c’est dans un grand bruit de tuiles légèrement brisés qu’il atterrit sans pour autant perdre ne serait ce qu’une seconde. Comme il l’avait prévu, la seule alternative pour ce bandit n’avait été que l’esquive. Esquive qui allait le perdre à la seconde prêt. Puisque sans demi-mesure, le brun avait continué d’attaquer avec un coup de bâton. L’agression était tellement brusque, tellement rapide qu’elle atteint son épaule droite. Un bruit sec confirma le déboitement de ladite partie. Situation un peu déroutante pour l’opprimé, qui jouissait auparavant d’une tranquillité de spectateur. Alors qu’il perdait l’équilibre suite à la succession d’aubaines de son assaillant, Alheïri se retourna sur lui-même, et lui assena un gros pied conséquent, ponctué par la forme de ses géta, ce qui l’envoya valser un peu plus loin, sur le gros tronc d’un arbre. Bingo ! Son plan grotesque avait quand même porté ses fruits. A croire que l’amalgame de la force et de l’intelligence, pouvait quelques fois donner de bons rendus…

      C’était sans compter alors la course effrénée de celui qui observait les gosses, vers son supérieur. L’inquiétude et l’amitié existait aussi chez les pirates ? Bref… Son éloignement était de bon augure, parce qu’il laissait les enfants sans surveillance notable. Sans se faire prier, Salem avait déjà foulé le sol de la cour fatidique, et criait aux mômes de courir jusqu’au prochain carrefour de l’aile ouest. L’escadron le plus proche se trouvait à cet endroit pour la récupération de ceux-ci. Après, y’a des moments où on pouvait se dire que la peur donnait des ailes aux gens. Car, c’est avec grande stupéfaction qu’il vit les élèves détaler sans demander leurs restes. Certains étaient tellement traumatisés qu’ils touchaient à peine le sol dans la course. Pour sa part, Salem soupira un bon coup, quoique soulagé de la direction que prenait les gosses et les accompagnait de la vue, jusqu’à entendre une voix derrière lui…

      • Salopard… Comment as-tu osé ? Qui es-tu bordel ?!!!

      Salem se retourna vers le groupe des deux hommes, rangea son bâton derrière son dos et se mit nonchalamment à se curer le nez comme pour se foutre un peu de leurs gueules. A vrai dire, plus il perdait de temps, et plus les enfants arrivaient à destination. Bientôt, l’on entendait même plus les bruits de pas bruyants qu’ils pouvaient perpétrer dans l’allée arrière…

      • Hein ? C’est de moi que tu parles ?

      Soudainement, le chef, qui était dans les bras de son subordonnée un peu inquiet, commença à rire de manière sonore et machiavélique, alors qu’il avait le regardé pointé vers le katana classique que Salem tenait. Il se marra pendant trente secondes à une minute plus où moins, avant de se calmer et de regarder son opposant d’un air intéressé et railleur…

      • Tu es un bretteur à ce que je vois… Ca tombe à pic ! Je vais céder la place à Schizuku-san et me languir de vos défaites. Des vermines comme vous ne méritez pas mon attention personnelle. Je veillerais à me faire d’autres otages après vos morts…

      Vide… Ouaip, il parlait dans le vide. Salem, lui, ne faisait qu’écouter les informations qu’on lui transmettait via son escargophone. L’instant d’après, il était entrain de rechercher Toji du regard, avant de parler à voix haute, ce qui narguait encore plus, ses précédents interlocuteurs…

      • Hey, l’vieux… Tu peux le buter, la voix est libre. Les enfants sont saints et saufs maintenant !

      La tendance se renversait complètement en quelques minutes seulement, et ce fut la goute d’eau qui fit déborder le vase. Ses mots avaient engendrés la colère de Schizuku-san. Celui là même qui bondit furieusement dans sa direction, arme rapidement dégainée…


      «  Hey, l’vieux… Tu peux le buter, la voix est libre. Les enfants sont saints et saufs maintenant ! »


      « C’est pas trop tôt ! J’ai cru que t’allais jamais arriver gamin... Qu’est-ce qui t’a retenu bordel ?! »

      Dire que l’arrivée de mon subordonné m’a remplis de soulagement serait pur euphémisme. Si voir sa trombine narguer nos adversaires est une chose que j’apprécie, me préciser qu’on a enfin carte blanche pour se lâcher me remplit carrément de joie. Enfin je n’ai plus ces sales moutards dans les pattes ! J’vous avouerais que j’commençais à perdre un poil patience à jouer les tocards sabre en main. Là je vais pouvoir donner toute l’étendue de mon talent pour faire des chouettes trous dans les gens. Pourtant, je vais encore jouer les incompétent pour un temps... Pas longtemps non, juste ce qu’il faut. Une bonne comédie se doit d’être jouée jusqu’à la chute pour qu’elle soit bonne. C’est donc katana en main que je me dirige donc à nouveau vers mon adversaire, celui-ci trouvant plutôt comique la déclaration de mon subordonné. Quelle inquiétude devrait-il avoir maintenant que l’effet de surprise est passé ? Visiblement aucun, la rire de son chef faisant office de preuve à son égard.

      Tandis que Alheïri s’élance de son côté dans la mêlée, nous nous tournons autour pendant un temps mon adversaire et moi, cherchant à trouver une brèche dans la garde de son opposant. Pfff la mienne doit lui sembler une vraie passoire... Il n’aurait pas tort vu la façon dont je brandis mon sabre. Du coup, c’est avec une pointe d’amusement sadique qu’il se jette sur moi, tranchant l’air d’un virulent revers en direction de ma gorge ! Mais au lieu de rencontrer une parade malheureuse comme j’ai pu lui en faire part jusqu’ici, c’est une superbe fente en avant dont je lui fais grâce, glissant sous sa lame avec une précision chirurgicale. Ne gardant le sabre en main que pour le décorum, il va devoir maintenant devoir faire face à mon vrai style de combat. Le crochet du gauche que récolte sa hanche l’instant d’après n’est que le prémisse d’une rouste que je compte bien lui infliger. Raaaah c’que c’est bon de sentir sa chair se plier sous mes phalanges ! Je ne saurais jamais m’en passer huhuhu.

      Ce que j’aime encore plus à la limite, c’est la tête du lascar que je viens de projeter au travers d’un des murs en papier ! Surprise, douleur, humiliation... Tant d’émotions qui se peignent si joliment sur son visage pourtant si narquois une minute plus tôt... Jouissif, c’est moi qui vous l’dis ! Surtout que ça n’va pas en s’améliorant quand je m’avance à grand pas dans sa direction. Le voilà donc sur la défensive, cherchant à placer à son tour un poteau entre nous. Une feinte de sabre de ma part et le voilà qui se cache derrière !
      Vlam ! Un puissant High-kick pulvérise sans difficulté ce que je n’aurais qu’entailler avec ce foutu katana. Mon pied percute donc avec ce qui lui reste de force la tempe du samurai, le faisant valdinguer au travers d’une autre cloison ! Mwouahahah c’que c’est marrant de le voir se battre pour rester debout, gesticulant comme un pantin tandis que ses jambes tentent tant bien que mal de conserver son équilibre. Vu sa gueule, il doit avoir vu plus d’une étoile vous pouvez m’croire.

      C’est fou alors ce que le mental peut déteindre sur les capacités d’un guerrier. Bien que n’étant pas un génie du sabre, l’homme avait ce qu’il fallait de talent pour me tenir tête... Pourtant, après deux coups inattendus dans les gencives, voilà son mental mis à mal et avec lui toutes ses chances de victoire. Qu’il ne compte pas sur moi pour ne pas en profiter, ce sera bientôt l’hallali ! Récoltant du bout du pied un gros morceau de statue brisée, je la projette par un coup de pied dans sa direction, ce qui lui aurait sans mal brisé le crâne s’il n’avait pas eu le réflexe d’y interposer sa lame. Repoussé en arrière il récoltera ainsi une série d’un demi-douzaine de manchettes et de coups de genoux, dont seulement une partie sera esquivé. Le rocher pour sa part finira sa course folle dans la toiture de tuile surplombant le combat de mon subordonné, inondant la scène d’une pluie de débris ocre. Mais bon ceci ne me concerne plus, je m’en lave les mains huhuhu.



      Acculé dans un angle du patio, mon adversaire est maintenant fait comme un rat. Tel le chat savourant son futur repas, je me rapproche de lui lentement, me délectant de ma vengeance que je sens si proche.

      « Mais qu’est-ce que tu attends pour réagir ?! Défends-toi bon sang ! Utilise l’ultime arcane de l’école du Surimi-o-K’Rabe ! »
      Hurle soudainement le meneur toujours à l’écart !

      Bien que se refusant d’interférer directement dans le combat (surtout sans sabre), celui-ci semble visiblement prendre très à cœur les mésaventures de son ami tant il a mis de rage dans ses instructions. Il semble tout simplement bouillonner d’impuissance huhuhu. En tout cas ses paroles ont fait l ‘effet d’une douche froide sur mon adversaire, qui a finalement réussi à reprendre ses esprits. Concentrant ses dernières forces, il se remet donc en garde, brandissant son katana haut au-dessus de sa tête. Tout indique qu’il va jouer son va-tout.

      « Utlime arcane de l’école du Surimi-o-K’Rabe : La flèche fendeuse de l’automn*... »
      « Parade offensive ! »

      Pas le temps pour tes conneries gamin ! Si tu crois que je vais gentiment attendre que tu renverses la situation avec ta technique, tu m’as pris pour plus niais que je ne l’suis ! Tandis que ses appuis changent pour lancer sa frappe, mon poing jaillit en un éclair, tirant au maximum de son allonge pour lui percuter de toutes ses forces la gueule ! Tout est une question de timing. Frapper pile au moment ou l’attaque débute, là où la position de son opposant est alors la moins stable. Pris au dépourvu, son attaque échoue ainsi lamentablement tandis que son crâne se fend en deux sous l’impact ! Le voilà donc projeté en arrière, filant comme une comète entre Alheïri et Schizuku avant de s’encastrer dans un mur. Inutile que j’aille vérifier son état huhuhu... c’était la goutte d’eau de trop.



      Profitant de ses quelques secondes de calme pour apprécier cette si délicate revanche, je me tourne finalement vers le chef de la bande, qui n’a bien sûr pas perdu une miette de la scène. Mon regard se porte sur lui, puis sur son sabre que je tiens toujours à la main, et enfin de nouveau sur lui. Un large sourire malsain illumine alors mon visage couturé de cicatrices tandis que je grogne d’inaudibles paroles. Bien que ne sachant toujours pas quelle sera ma réaction, le chef des sabreurs se doute bien que je ne lui réserve guère un sort plus enviable que celui de son ex-camarade. Il n’a pas tort.

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        C’est sous un grand sourire bien édenté, que Salem s’était propulsé lui aussi à son tour vers son adversaire, et ce de la même manière. Il avait bien senti cette joie qui animait son supérieur, retranscrit par les mots qu’il avait gaiment prononcés. A un tel point où il fut même obligé de serrer sa mâchoire, dans le but de ne pas émettre un rire, ce qui l’aurait tout bonnement déconcentré au profil du forban qui s’élançait vers lui. Le croisement des deux lames fut véhément. Très véhément. On voyait la poussière se dégager de la dalle de la cour, et former une espèce de sphère autour deux, preuve même de l’intensité du premier coup. L’adversaire du jeune officier n’avait pas vraiment cherché de point faible. S’en était presque pathétique. Alors qu’il n’y avait pas mort d’homme, du moins pas sur le moment précis, il s’était encré dans une colère noire, et semblait charger de manière imprécise et grossière. Quand bien même quelques peu maladroit, il n’en demeurait pas moins qu’il tenait grandement l’officier qui commençait à se rendre compte de sa force brute non indéniable. Ce type ne faisait partie du trio pour rien, mais sans doute restait-il le plus faible, et le plus jeune du groupe. Son ascendance prématurée dans l’art noble du sable allait le perdre. Il ne suffisait pas seulement d’avoir une force brouillonne, et une certaine technique dans l’art du maniement du sabre. Il y avait les expériences qui accompagnaient le tout. Salem était bien place pour le savoir, et mélancoliquement, il se revoyait à la place du jeune homme qui lui faisait face, lorsque lui aussi s’acharnait à apprendre les différentes techniques de bretteur, lorsqu’il était encore un sale gosse, avide d’en apprendre plus.

        D’un bond uniforme en arrière, les deux hommes avaient maintenant décroisés leurs armes, et se jaugeaient du regard. Pendant qu’Alheïri adoptait une certaine forme de nonchalance, l’autre gugusse se plaisait maintenant à le regarder d’un air railleur. Il reprit contenance en adoptant sa position d’antan et forma un sourire qui en disait long sur ses ambitions sanguinaires. L’officier pour sa part était arrêté de manière un peu dégagé, comme s’il s’en fichait. Il posa sa lame sur son épaule et tordit un peu sa bouche vers l’avant, grimace qui montrait ouvertement qu’il était un peu étonné du style dans lequel se cantonnait le jeune forban. Les deux hommes avaient plus ou moins la même force. Son coup d’épée avait été très bon, puisque généralement, son adversaire n’était jamais vraiment captivé par les combats de ce genre ; s’amusant même parfois à regarder autour de lui, s’il n’y avait pas femelle à draguer dans le recoin. Là, c’était bien autre chose. Depuis le début de leur combat, Salem n’avait pas détaché une seule seconde, son regard du petit qui lui faisait face. Sortant de ce lot répétitif de bandits lambda, il ne l’avait aucunement sous-estimé, et avait bien fait. Un moment d’hésitation dans ce combat, et il se retrouverait tout bonnement déchiqueté en milles morceaux. Il y avait seulement une seule différence quand on voulait évaluer deux bretteurs au combat. Tout les techniques de sabres étaient bonne, et il n’y avait jamais de mauvaises techniques ; L’expérience seule donnait ce monopole de savoir en tirer un bénéfice conséquent. Ce fossé entre Schizuku-san et lui, en était la preuve formelle, et incontestable. Il allait lui montrer ce qu’était un futur maitre dans une discipline de la noblesse féodale…

        Son ouïe s’enquit des bruissements répétitifs dans les encoignures du dojo. Le vieux poiscaille faisait pas vraiment dans la demi mesure on dirait. C’était bien. Plus vite, ils auraient finis, plus vite ils attaqueraient le chef de toute cette préméditation. Encore une fois donc, ce fut l’adversaire de Salem qui lança les hostilités le premier, l’air plus enragé que jamais, mais un tantinet prévenant. Car dans sa course, et pour une raison totalement inconnue chutaient précipitamment maints débris de tuiles et de grosses mottes d’argiles. S’il fit rapidement et tranquillement marche arrière, tel ne fut pas le cas de Salem qui utilisait sa technique des pattes de velours pour avancer, et éviter les projectiles dans le même temps. Ils n’allaient pas être simple spectateur, et nulle n’était son intention que de retenir le forban, avant l’intervention fougueuse de Toji. Alors qu’il sortait à peine de la poussière derrière lui, que l’attaquait déjà le petit. Sa surprise se retranscrivait sur ses yeux écarquillés. Une lame se dirigeait vers son flanc gauche. Son esquive de pur reflexe lui sauva la mise, puisque son ennemi réussit tout de même à lui faire une entaille, alors que cette partie de sa peau n’était pas protégé de son vêtement qu’il avait déchiré à certains endroits, pour passer inaperçu, au cas où traqueurs, il y avait. Le problème majeur avec Salem, c’est qu’il s’attardait trop sur une simple blessure, lui qui n’aimait déjà pas se battre. Car, l’enfant profita de cet élan d’étourdissement pour lui assener un bon coup de sabre sur toute l’étendue de son omoplate. La douleur fut vive, le sang gicla à flot, la dentition étroitement serré. Il souffrait là, maintenant, et un salto arrière salvateur lui permit d’être hors de porté d’un gamin qui se languissait de son exploit. Pour un temps…

        C’est sans mal qu’il freina son impulsion, à l’aide de ses géta, assez pratiques pour se battre sur ce genre de sol. Sans plus porter attention à la tâche rougeâtre et grandissante sur son vêtement, Salem regardait d’un œil fermé, le sourire machiavélique de Schizuku. Putain ! Pourquoi fallait-il que ça tourne comme ça ? L’avait-il trop rabaissé en se focalisant sur l’âge qu’il pouvait donner physiquement ? Sans doute que oui. Aussi reprit-il sa garde sur un forban qui ne finissait pas de charger. Les coups commençaient à pleuvoir fortement, et le bruit de ricochés de leur sabre, contrastait avec le tintamarre que provoquait l’autre groupe de combat. Tandis que Salem utilisait toujours une main pour combattre, l’autre avait toujours ses deux mains concentrées sur sa garde. Le petit point qui faisait la différence de force. Saleté ! Son nouveau katana ne lui permettait pas vraiment d’avoir le luxe de faire pareil. Il aurait du finalement garder son ancien tartempion. Ca aurait été plus rapide. Dès lors, il se jura de ne plus acheter un katana, juste à cause de l’esthétique. S’il s’en sortait bien évidemment de ce combat pittoresque… L’équivalence de force était plus ou moins la même, si ce n’est la blessure inopportune de Salem qui allait lui faire défaut. Changer la donne était presque nécessaire… C’est ainsi qu’il mit à profit les vieilles bonnes méthodes. Si son arme le désavantageait un peu, il n’allait pas s’attarder sur un combat essentiellement basé sur les lames. Aussi sacrifia t-il la sienne qui ne finissait d’ailleurs pas de l’étonner désagréablement. Dans un assaut de Schizuku, Salem lança son arme vers la sienne qu’il dégagea rapidement. En la dégageant, le pirate la brisa littéralement, mais laissa une ouverture courte durée, mais bien trop grande…

        Une erreur de sa part. Une erreur bien trop fatidique. Puisque c’est dans un bruit sec que le marine écrasa monstrueusement son gros poing sur le visage du jeune, lorsque son arme était encore brandit l’air. L’impact de son poing brisa son nez sans presque trop d’efforts. Sous le joug de la douleur, il lâcha son arme, et tomba violemment, nuque contre sol. Sa bouche entrouverte laissa échapper une gerbe de sang, mêlée à celle que produisait son nez douloureusement fracassé. Déboussolé, et lors de sa chute, Alheïri avait réussit à récupérer son arme qui chutait. Qu’elle était bonne sa garde. Il en sourit même. Dans un élan rapide, il prit grotesquement place sur le ventre de son adversaire, et planta ladite arme, dans l’un des plis de coudes de Schizuku. Son cri de douleur retentit peu après que la masse volumineuse qui était passé juste à proximité d’eux. Le timing était parfait. Les deux officiers venaient de finir leurs opposants dans le même temps. C’était pas donné à tout le monde ça…

        • Il a fallut que tu me ramènes une deuxième fois tes déchets… T’aurais aimé que je fasse de même ?

        L’héritier des Fenyang, toujours assis sur un mec qui avait, et perdu connaissance, et les yeux vitreux ; s’adressait calmement envers son supérieur. D’un soupir de lassitude, il prit le sabre de son précédant opposant, et se leva, dans le but de rejoindre le vieux, en faisant coulisser le bout de la lame sur la dalle. Une fois à ses côtés, il posa mollement l’arme sur son épaule, et reporta sa vue sur un chef qui s’était levé, un peu embarrassé par ce qui venait de se produire…

        • Bon… On fait quoi maintenant, l’vieux ? On le prend à deux, ou dois-je rester en retrait ?


        « Bon… On fait quoi maintenant, l’vieux ? On le prend à deux, ou dois-je rester en retrait ? »

        Tels de sombre nuages annonciateurs de tempête, le voile de la colère recouvre un instant mon visage tandis que mon subalterne s'adresse à moi avec une désinvolture que je ne tolère qu'au sein même de mon propre équipage. Sans pour autant quitter des yeux notre adversaire qui cherche du regard un échappatoire, je m'adresse à Alheïri d'un ton calme mais où la menace est loin d'être à exclure.

        « L'vieux ? Ça fait déjà deux fois que tu m'appelles comme ça gamin. A la troisième j'te ferai manger tes ratiches sans la moindre hésitation. J'ai été assez clair ?...
        En attendant j'ai bien envie de m'amuser encore un peu avec notre ami huhuhu. »


        Mon surnom de Père tempête n'a jamais été usurpé, mon caractère violent et lunatique s'abattant aussi bien sur mes ennemis que sur mes alliés. Heureusement pour Alheïri, la tempête s'en va aussi vite qu'elle est venue tandis que je me concentre sur les plaisirs que je vais avoir à me battre contre le chef des bretteurs. Comprenant que celui-ci ne coupera pas à l'affrontement, il vient de se ré-emboiter l'épaule d'un coup sec de la paume. Joli... Sur son visage s'affiche maintenant la détermination de l'homme prêt à se battre jusqu'à son dernier souffle. Huhuhu il lui faudra bien ça puisque sans son sabre toujours en ma possession, il risque d'avoir le plus grand mal à gagner. Joueur et taquin, je décide ainsi de me battre contre lui avec sa propre lame. Mauvais bretteur contre mauvais karatéka... On verra qui saura le mieux s'adapter à ces nouvelles conditions. Pour ce qui est de son état je ne m'en fais pas trop, les deux vilains coups que j'ai récoltés de mon côté devraient nous mettre à égalité. Le combat s'avère passionnant, j'en salive d'avance héhéhé.



        Je me rapproche donc de lui lentement, savourant ce sublime instant où les forces se jaugent en silence... le calme avant la tempête comme on dit... Puis tout à coup je romps le tableau en me jetant à l'assaut, tranchant de deux coups vifs l'air devant moi ! Esquivant précipitamment ma monstrueuse allonge, l'homme recule à l'abri tandis que je poursuis mon avancée. Une nouvelle attaque part, je vois mon bras qui se tend, la lame qui file à toute allure, puis soudainement... je vole. Le décor tourbillonne devant mes yeux durant une fraction de seconde, seconde de flottement vite arrêtée par l'impact de mon dos contre un mur du dojo. Cul par-dessus tête, je regarde l'image inversée du bretteur récupérer son arme en vol avant de se remettre en garde. Wouah ! Toutes mes excuses, ce lascar sait se débrouiller avec ses mains, pas de doute la-dessus ! Comment il a fait déjà ? Sa main est passée là... puis son genou a glissé comme ça... ok je vois. Mwouahahah, bon joueur, je me relève en riant, mettant dans un coin de ma mémoire cette superbe projection que je ressortirai à l'occasion. Par contre, maintenant qu'il a de nouveau son sabre, il va falloir passer la vitesse au-dessus. Je dégaine donc mon poignard que je fais voler dans les airs avant de le réceptionner et de me mettre en garde. Viens gamin, fais-moi plaisir...

        (…)

        Pfffiu...
        elle est pas passé loin celle-la ! Une fois de plus nos coups se sont frôlés, nous évitant à tout deux une fin prématurée. Ce sacré bretteur contre une à une chacune de mes bottes, tandis que je dévie ses attaques les plus mortelles par mes plus belles gardes de karaté. Nouvelle feinte de pied inefficace qui aboutit malgré tout à un coup de travers de mon poignard en direction de son estomac ! Parade, suivie rapidement d'une riposte, le bretteur ne me laisse pas le temps d'enchaîner sur le coup de coude que je lui réservais. Putain ! Je lui saisis alors à mon tour le poignet avant de le tordre à 180 degrés, l'obligeant par une superbe acrobatie à voltiger dans les airs, non sans m'avoir asséner un bon coup de pied dans une de mes cicatrices fraîches. A peine au contact du sol, il se relance à l'assaut avant de devoir se replier son l'effet d'une de mes contre-attaques virulentes !


        Moi qui voulais un beau combat qui dure, me voilà servi. Cinq bonnes minutes qu'on est là à essayer de prendre le dessus sur son adversaire. Cinq minutes d'efforts physiques et mentaux pour la suprématie et la victoire. Du coup, j'ai pu à l'occasion voir que la marine avait investi le reste du dojo, encerclant totalement le combat et attendant mes instructions. C'est là que se fera la différence... Tandis que je considère ce combat comme un loisir, mon adversaire se bat pour sa vie avec toute la rage qu'il peut sortir de son âme. Cette différence de motivation fera pencher la balance dans un combat où les deux forces sont égales. C'est donc ainsi, mue par la fureur de l'homme prêt à tout, que le bretteur parvient à me repousser d'un violent revers avant de me désarmer de mon poignard, puis de m'envoyer au sol par un superbe utilisation de son fourreau entre mes jambes. Me voilà donc affalé sur le dos, mon adversaire me surplombant de toute sa taille, son katana brandis bien haut au-dessus de sa tête. Il compte bien prendre ma tête, quitte à être abattu dans l'instant qui suit.
        Je suis à sa merci, il le sait... Mais alors pourquoi est-ce que je ne m'arrête pas de rire ? Bon dieu, mais pourquoi n'arrive-t-il pas à me faire taire cet horrible rire lugubre alors qu'il me domine totalement. Visiblement interloqué, le pirate stoppe son geste un instant. Je m'adresse alors à lui d'un ton amusé bien que teinté d'une certain sentiment de pitié.

        «Ahahaha... Désolé l'ami. Y a pas à dire tu t'es battu comme un chef, vraiment. Pour ça tu as tous mon respect.
        Par contre... Tu as été trop gentil. »


        Ne lui laissant pas le temps de vraiment comprendre mes paroles, je déclenche d'une pensée l'ensemble de mes cellules électro-génératrices, Des étincelles parcourent mes deux avant bras avant de se concentrer dans mes poings. Avant que le bretteur n'ai le temps de réagir, l'énergie emmagasinée forme un terrible arc électrique jusqu'à la garde de son sabre, où j'avais placé ma technique de « signature électrique » lorsqu'il me l'avait prêté un peu plus tôt. Il n'aurait jamais dû faire preuve de bonté à mon égard... c'est une erreur que j'exploite toujours sans la moindre once de culpabilité.

        « Décharge électrique ! »

        Son corps se fige entièrement tandis que tous ses muscles se spasment ! Pendant une seconde il est donc là devant moi, le visage crispé sous la douleur et les efforts qu'il déploie pour sortir de sa paralysie. Une seconde qui doit lui sembler une éternité... Il me verra donc impuissant me relever en un éclair, avant de lui planter dans le thorax un petit stylet sorti de mon kimono.
        L'instant d'après, il s'effondre à genou, suffoquant un cri de douleur qui n'arrive pas à hurler. Sur son visage s'exprime autant de douleur qu'il y a de joie sur le mien. Héhéhé c'est vache mais c'est comme ça ! Tâtonnant du bout des doigts le manche de la dague qu'il a en pleine poitrine, il semble s'étonné d'être encore en vie. N'y a-t-il pas le cœur à cet endroit-là ?...



        Laissant à ses regrets mon adversaire, je retourne calmement vers mes hommes, avant de m'affaler négligemment sur un fauteuil pliant que deux aide de camps déplient à temps derrière moi. Ma main se tend déjà à l'aveuglette vers un cocktail qu'ils s'empressent de me donner avec une paille. Ainsi confortablement installé, je semble prêt à contempler le spectacle de sa mort.

        « Pour répondre à la question que tu te poses surement, ton cœur se trouve juste en dessous. Par contre, j'éviterai malgré tout d'ôter la lame si j'étais toi. Tu te viderais de tout ton sang en quelques secondes huhuhu. Ceci-dit, je doute trouver dans les environs quelqu'un d'assez compétant pour te sauver... j'ai bien peur que tu ne sois qu'un cadavre en sursis. »

        « Mais comme tu t'es bien défendu, je vais t'offrir un luxe rare... Le Choix. C'est à toi de voir si tu préfères finir ta vie dans une ultime bataille contre mon subordonné ou mes hommes... Ou bien tu peux retrouver ton honneur en t'ouvrant le ventre ici-même. Mon camarade se fera alors un plaisir de t'y aider en te tranchant la tête. A toi de voir l'ami huhuhu. »

        Mon bloody Marie à la main, je m'apprête à profiter de spectacle quelle-que soit son issue.



        Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 27 Mar 2011 - 14:03, édité 1 fois
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          Si Salem était doté d’une indifférence et d’un air perpétuellement dégagé qui en troublerait plus d’un, il n’en demeurait pas moins qu’il n’était non plus suicidaire. Ni indiscipliné d’ailleurs. Il avait le cran. Il n’avait pas vraiment peur de la mort. Mais il n’avait pas non plus envie de perdre ses privilèges que lui conférait son grade de brillantissime officier de la marine. C’est ainsi qu’il se la boucla, en soupirant à l’ordre très clair de son supérieur hiérarchique. A quoi bon répondre ? S’il ne voulait pas se faire appeler comme ça, c’était son choix. Soit. D’ailleurs, on pouvait bien admettre que Salem était un peu en tord sur le coup. C’est vrai que prendre un coup de vieux, ça plaisait pas forcement. D’autant plus que lui-même n’aimait pas tellement se faire appeler de la sorte, alors qu’il atteignait presque le seuil de la quarantaine. Il était quasiment de la même promotion du poiscaille quoi. De quoi le faire déprimer, alors que ses pensées se redirigeaient comiquement vers une scène ; où de belles jeunes filles se moqueraient de son état croulant, ponctué par les cheveux blancs et un déambulateur devant lui. Mine de rien, il était lui aussi un sale vieux, poils au cul et désespéré de la vie. Plus on prenait d’âge, plus on accumulait de l’expérience. Certes. Mais si après on pouvait plus se satisfaire… Bordel ! C’était maintenant décidé ! Après cette foutue mission, il s’enfilerait deux trois péripatéticiennes pour se prouver sa virilité et sa fougue juvénile. Et pendant qu’il se perdait lamentablement dans des réflexions profondes sur les restants improbables de sa petite vie merdique comme à son habitude, le combat final commençait entre le forban et son supérieur. L’homme poisson disait vouloir s’amuser avec l’autre non ? Déjà qu’il était le plus grand des flemmards, en aucun cas Alheïri n’allait s’hasarder à lui ôter ce plaisir. Il l’arrangeait d’ailleurs. Le statut de simple spectateur lui plaisait assez comme ça.

          Le combat aurait pu être inévitable, si l’autre enfoiré n’était pas aussi friand de sang que le capitaine Arashibourei. A les voir, on aurait bien cru avoir affaire à deux bêtes féroces qui prônaient la sale loi de la nature, et donc celle du plus fort. Franchement, c’en était assez pathétique. Vivre avec comme crédo la violence, c’était comme ne pas savoir profiter des autres plaisirs que pouvaient offrir cette existence là. A croire que ces deux personnes n’avaient plus d’âmes. Enfin… Toujours était-il qu’il n’y pouvait rien, et qu’il fallait un vainqueur. Et ce vainqueur là, il espérait vraiment que ce ne soit pas le forban, en auquel cas il rentrerait forcement en action, ce qui n’allait pas véritablement lui plaire. Mais tel qu’il connaissait le vieux de par la renommée sanglante qu’il laissait chaque fois derrière lui et dont il ne déméritait pas, le cours du combat n’était qu’à sens unique. Aussi se posa t-il tranquillement sur le sol, de sorte à profiter du spectacle qui lui faisait face. Il n’avait que ça à faire de toute façon. Par la même occasion, il s’enrichissait visuellement. Car oui, il avait encore à apprendre des arts martiaux. Chaque botte ressortie, l’officier la calait dans un coin frais de sa cervelle. Les coups bas par contre, c’était pas trop son trip quoiqu’il les retenait quand même, lorsqu’on savait foncièrement que l’ère de la piraterie était sans pitié et complètement barbare. Une réalité bien poignante. Parades et ripostes véhémentes, il y avait. Un affrontement riche en actions diverses. L’avantage penchait cependant en faveur du forban qui réussissait à mettre le capitaine marine en grandes difficultés. Aussi incroyable que cela puisse être vrai. Cette nouvelle situation ne faisait nullement douter Salem, qui lui devinait bien que dans ce genre d’engagements, seul la finalité comptait. Il avait beau se démêler comme un diablotin, mais il n’avait plus vraiment d’échappatoires. Les matelots y mettaient leurs grains de sel, vu que tous arrivèrent sur le lieu.

          On pourrait peut être considérer le fait comme étant une grosse foutaise à l’égard du pirate, mais les perquisitions débutèrent déjà. En étroite coopération, les bataillons de Toji et Alheïri s’entraidaient pour récupérer les deux corps inertes des partenaires du chef. La manière dont on les ligotait fit péter de rire Salem qui croyait assister à la future exécution de bêtes captives, bonnes à bouffer. Pendant ce temps, la bataille faisait rage. Il n’eut pas encore de vainqueur, mais cela ne saurait tarder. Intérieurement, l’officier le savait parfaitement. Ses yeux voulurent revenir au présent combat, quand un de ses hommes s’approcha de lui en lui tendant respectueusement des primes. Qui plus est, n’étaient point vraiment alléchantes. Dans un ultime effort, il se mit debout, s’enquit des fiches, et les observa minutieusement. De petites frappes gênantes dans le recoin. Roshan, Schizuku et Korudan. Respectivement ils valaient 10 millions, 5 et 6 millions de Berrys. Un total pourave de 21 millions quoi ! Ce n’était pas vraiment intéressant quand Salem savait qu’on divisait malheureusement ces sommes quand il s’agissait des efforts fournis par les marines. Même pas de quoi lui acheter des tonneaux de rhum conséquent. Priorité aux vivres de la frégate. Priorité à ses hommes. C’en était presqu’à chier, mais c’en était ainsi. Des choses comme ça qui lui donnait envie de monter en grade. Pour plus de privilèges, plus d’indépendances. Les responsabilités, on pouvait bien les rejeter sur les subordonnés. Comme ce qui allait s’en suivre au vu de la victoire du capitaine tempête ; qui avait prit plaisir à proposer une offre assez vache, après s’être installé convenablement et ce de manière cérémoniale. Salem, tout juste debout aux côtés du vieux poisson, cessa de regarder les affiches, et se concentra sur un pirate qui agonisait, toutefois ravi de pouvoir amener avec lui, quelqu’un en enfer. D’un sourire sanglant, il peina pour se relever et braqua son arme contre l’héritier des Fenyang… Pathétique, vraiment…

          • Tu sembles vite oublier les codes d’honneurs des Samouraïs… Tu sembles aussi oublier que tu es en passe de mourir. Désolé, mais pour votre gouverne, que ce soit toi ou à Toji, j’aime pas vraiment les restants…

          Comment le mec était crédule et complètement susceptible, même au devant de la mort. Salem l’avait nargué, d’un sourire charmant. Cette phrase lui donna un dernier jus pour se projetter vers l’officier qui avait toujours en main les primes les concernant. Son sourire n’avait pas changé. Son regard doux non plus. Dans ce genre de cas, Alh’ n’avait pas tellement de scrupules à abattre les forbans, lui qui n’aimait pourtant pas la violence. Car, celui qui était capable de prendre en otage, voir tuer des enfants, n’était pas digne de vivre encore plus longtemps. La lame atteignait presque le cœur de Salem. Presque. Il ne manquait plus que quelques centimètres à Roshan pour lui transpercer le cœur. 10, 9, bientôt 3… Jusqu’à ce qu’un coup de feu retentisse. Un coup de feu qui en finissait avec l’agonie de ce pauvre bretteur. Bretteur qui tombait dans le vide, les yeux vitreux, voyant sa piètre vie de débauche défiler devant lui. Son sort était scellé… A jamais…

          • Je te l’avais dit pourtant non ? J’suis pas friand de restants…

          Car tout juste aux côtés de Salem, s’tenait un de ses hommes de mains. Le caporal Saarkouzyzy. De manière grossière, il mordait dans une cuisse de poulet, et son arme était braquée dans le vide. Un très bon timing. Il évitait toute violence à Salem qui reporta son attention sur les fiches des pillards. Au plus grand étonnement des autres marines qui commençait à chuchoter bruyamment. Les Lax Kaigun ? On commençait à peine qu’a ne parler d’eux, et leur ascendance n’avait pas fini de croitre…

          • J’suis claqué moi… L’bateau est-il prêt ?

          C’est en chorale que ses hommes lui répondirent par l’affirmative. Certains étaient déjà entrain de charger les corps, tandis que d’autres prenaient déjà la direction de la sortie. Salem pour sa part, tendit les fiches de primes à un subordonné du poiscaille, et s’avança un peu en levant le bras en guise de salutations…

          • T’es bien le mec que je pensais… Genre on croirait le célèbre Akainu. P’être même que t’es sa réincarnation, qui sait. Pour les récompenses, tu recevras la tienne en temps et en heures. J’ferais le rapport pour t’éviter l’ennui, mais rien ne t’empêches de le faire hein ! J’vais aussi parler au chef du village. Jusqu’ici t’as encore le temps de te prélasser. Et, autres choses…

          Salem qui l’avait salué de manière fluette, jeta le sabre qui ne lui appartenait pas, et se tourna vers Toji en ayant enfoncé son auriculaire gauche, dans une de ses narines, à la recherche de crottes de nez gênantes…

          • M’appelles plus jamais gamin, si tu ne veux pas que je te répète que t’es un vieillard. Entre nous, j’m’en fou de mourir sous tes mains… D’ailleurs, ça m’arrangerait bien que tu me tues… J’dépense trop dans les bordels et l’alcool pour avoir cette envie de vivre jusqu’à je ne sais combien d’années… Sauf bien si bien sur, t’auras b’soin d’un chieur de mon genre pour te divertir, et te rappeler que t’es pas increvable. La future amirauté à besoin de contrastes t’sais…

          Tandis que ses soldats s’offusquaient de voir un officier qui en avait dans le froc pour parler ainsi à leur chef, Alheïri et ses hommes disparaissaient lentement, comme pour lui donner le temps de s’énerver, et si possible corriger Alh’. Il n’était pas fuyard. C’était pas son genre… Sa destination se trouvait être l’habitation du chef. Juste avant embarquement, Toji savait bien où le retrouver si son air lunatique avait fait effet. Il ne discriminait jamais personne, mais il savait une chose : C’était sa nature. Les hommes poissons étaient tous des barbares ! Et ce cap’tain ne faisait pas exception !



        Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Dim 27 Mar 2011 - 11:56, édité 2 fois


          «...La future amirauté à besoin de contrastes t’sais… »

          Tandis que l'autre loustic me débite son laïus, mes yeux se détournent lentement du corps sans vie du malheureux bretteur, fauché dans son dernier geste de rébellion par la mitraille totalitaire. Une belle symbolique que voilà... Enfin du coup me voilà privé de spectacle... Non pas que jm'attendais à une superbe pièce mélodramatique, mais au moins à un p'tit truc palpitant ou du moins marrant... J'peux dire que pour l'occasion, je reste un peu sur ma faim, mon cocktail encore à peine entamé. Merde mais ça ne s'fait pas ça ! Y en a qui boude leurs plaisirs, ça m'fait mal au cœur rien que de l'voir.

          Non content de m'priver d'une chouette mise à mort, ce foutu Alheïri me lance à la volée une jolie tirade pleine de bon sens, mais aussi de risques. Comme je l'ai dit plus tôt, je suis pas vraiment du genre formel comme gradé, voir je m'en contre-fout carrément des protocoles hiérarchiques sous toutes leurs formes. Ceci dit je n'ai tendance à le tolérer à mon encontre qu'en de rares occasions... L'irrespect ne devrait s'appliquer qu'aux autres mais surtout pas à moi ! Maintenant que j'y repense, j'en ai envoyé un bon nombre à l'infirmerie pour moins que ça... beaucoup moins que ça oui.


          Malgré tout, j'ai beau dévisager avec froideur le visage de ce Alheïri, je n'ai toujours pas envie de lui coller ma main palmée en travers de la gueule... Étrange... étrange mais néanmoins compréhensible. Il n'est pas le premier à s'offusquer de mon manque de tact, loin de là, mais sa façon de réagir s'écarte ostensiblement de la réaction moyenne du gradé susceptible. Ainsi, plutôt que de réagir avec violence comme si je l'avais atteint dans sa virilité, il a tout simplement posé son point de vue avec une certaine dose de cynisme et de nonchalance, ce qui n'a pas manqué de donner un certain charme à son défi. Et c'est ça qui me plait chez ce blanc-bec, le savant mélange du « je ne te défie pas, mais ne t'avise pas de marcher sur mes pieds connard ». Une tactique que j'ai employé moi aussi lorsque je n'étais qu'un simple sous-off' sans pouvoir. Héhéhé il ira loin l'têtard.

          Du coup, j'aurais presque envie de lui foutre une accolade aussi sympathique que brutale s'il ne s'était pas déjà éclipsé de la scène. Le sourire malicieux qui se peint sur mon visage étonne ainsi plus d'un matelot qui s'attendait à une effusion de sang, mais je n'en ai rien à faire, ayant depuis longtemps abandonné l'idée de faire ce que les gens attendaient de moi. Cet humain me plait bien malgré tous ses défauts, alors j'vais lui laisser une chance de se mettre dans mes petits papiers. Un ultime test dont le résultat est généralement quitte ou double... Le fameux test du « je t'offre gentiment un pot dans un bar, accepte ou meurt ». Jetant à la volée mon cocktail à un de mes sous-fifres je m'élance donc à sa suite avec de grandes enjambées, bien déterminé à le pousser à s'amuser avec moi pour le restant de la soirée.


          « Hey gamin ! Te barre pas comme un voleur ! Allons boire un coup ensemble, c'est moi qui invite !
          J'ai vu à mon arrivée un chouette bar à geisha qui m'avait pas l'air dégueu', j'suis sûr qu'avec quelques pitchounes sur les genoux et quelques bouteilles de saké tièdes on y sera très bien ! Allons y pensez nos plaies et y porter un toast à la mémoire de tous les pirates suicidaires des mers. Mwouahahaha !


          C'est moi qui invite... Pas difficile si l'on considère que mon rusé Sergent Rolf est déjà en train de magouiller les rapports pour me faire revenir les trois primes d'aujourd'hui. Sympa ou pas, ce n'est pas parce que je n'casse pas la gueule de cet Alheïri que j'vais le laisser s'en tirer impunément. Il s'agit là d'une question de principe, voir d'une leçon donnée. Le temps qu'il soit au courant de « l'erreur administrative » et qu'il essaye d'y remédier, je serai déjà loin avec mes millions. Merci gamin huhuhu.

          • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
          • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei