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Assassinat au Navire-Restaurant "Le Baratie" [mission]

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Je ne me complais que dans la contemplation de ces sinistres arabesques. Il fut un temps où tuer m’arrachait l’âme, mais je me demande aujourd’hui s’il en reste ne serait-ce qu’une parcelle. Le sang, quel magnifique vue. Il s’écoule lentement, gouttes par gouttes de cette gorge immaculée. C’est un meurtre de sang-froid, longuement prémédité, mais je ne me sens aucunement coupable. Ceci est un exemple, et que les témoins prennent acte …

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Le Baratie, enfin. Une journée entière à moisir dans la cale de ce pitoyable rafiot. Rafaelo s’était embarqué sous les traits d’un simple marin, protégé par une large cape en toile. Vu l’avance qu’il avait versé au capitaine de ce pitoyable navire, aucune question dérangeante ne lui avait été posée. L’assassin comptait arriver sur le Navire restaurant et improviser à partir de là-bas, au pire, il se ferait passer pour un apprenti cuisinier, mais cette méthode ne lui plaisait pas tellement. Il préférait une mort rapide, violente et spectaculaire pour la traitresse. On ne traitait pas les idéaux de la Révolution ainsi ! Mais pour cela, il devait se fourrer dans un nid de guêpes et espérer s’en sortir indemne. Il se devait donc de préparer à merveille son évasion avant toute chose, car quoi qu’il arrive, échec ou succès, sa survie était primordiale. Il ne pouvait se permettre de se faire attraper par la Marine. De nombreuses idées, toutes plus farfelues les unes que les autres avaient germé dans l’esprit de l’assassin, mais aucune ne parût le satisfaire. Il lui faudrait, d’une part, approcher d’assez près cette femme pour pouvoir la tuer en toute impunité, mais aussi que cela soit assez flagrant pour que la Révolution s’en sorte grandie. Et pour cela, le Marine devrait aussi y passer. Oui … ça c’était déjà un bon début. Il serait dans une vraie fourmilière, envahie de Marines. Il lui faudrait donner un assez grand coup de pied dedans pour qu’elle rentre dans une ébullition démentielle. Ah, certes la mission était difficile, mais le jeu en valait la chandelle.

L’assassin enfonça ses gants blanc sur ses mains et cala sa canne d’ébène, surmontée d’une tête de dragon en argent, sous son bras. Il rajusta son pourpoint noir et vérifia que l’attache en argent de son écharpe était bien fixée. D’un geste, le jeune homme lissa ses cheveux en arrière et les noua en un catogan serré. Il s’observa dans le hublot et s’adressa un sourire malicieux, le déguisement était parfait. Il cacha ses lames secrètes sous les froufrous en dentelle de sa chemise, et glissa sa rapière sur le côté, comme une marque de noblesse. Il se redressa et pinça la bouche, obtenant une parfaite mimique guindée. L’image était saisissante, et quelque peu comique. Il était en effet difficile d’imaginer ce personnage là commettant de basses exactions nocturnes sous le couvert d’une noire capuche. Il fourra le reste de son attirail dans une large mallette en cuir puis sortit de celle-ci une large bourse en cuir tintant des quelques pièces présentes. Malgré son habileté à dépouiller les passants de leur moindre pécule, il avait du piocher dans ses réserves personnelles pour s’assurer ce trajet, et les quelques jours à venir. Il espérait néanmoins que le Baratie possède une chambre libre, et s’amuserait à jouer l’énervant nobliau avec bon cœur. Plus son personnage serait exubérant, plus il paraîtrait vrai. Il attrapa sa valise, moins lourde qu’elle ne le paraissait, et sortit d’un pas impatient de sa cabine. Il expira un bon coup puis se lança à l’assaut du Baratie. Nul retour en arrière n’était possible à présent.

L’assassin laissa tomber sa valise dans les bras du premier commis qui vint à sa rencontre. Il ne laissa aucun répit au jeune homme, malgré ses simagrées de protestation. Il s’avança vers l’entrée du navire restaurant, une large passerelle étant aménagée pour ses clients. Il ne s’arrêta que devant l’imposant coq, apparemment chargé d’enregistrer les entrées. Celui-ci arqua un sourcil de surprise en constatant que le gamin, qu’il avait certainement envoyé faire une course quelque part, revenait en portant tant bien que mal la valise de cet impudent personnage.


« Sir Reginald Ethian Von Orni’Lothen Uriel Torhn Ioten Othin Niedgard. Sept jours, payés d’avance, mon brave. » fit l’assassin, sans bafouiller et sur un ton supérieur.

Il posa une petite bourse sur la table d’un geste désinvolte puis fit signe au commis de le suivre, tandis que le coq se grattait l’occiput, tout en tentant de calligraphier ce nom à rallonge. Il hocha la tête puis regarda le ‘noble’ s’éloigner avec un air à mis chemin entre la stupeur et l’incompréhension. Il secoua la tête pour se remettre les idées en place puis revint à ses obligations en se levant brusquement et accompagna l’assassin à une chambre présente sur la navire pour qu’il puisse y séjourner. Il n’oublia cependant pas de s’emparer de la bourse, probablement compterait-il les pièces plus tard, mais sur l’heure, peu importait. Rafaelo se fit ainsi installer dans une cabine poussiéreuse, où l’odeur du moisi se disputait à celle de la mer, mais il ne pouvait pas en être autrement sur un navire tenu par d’anciens flibustiers. Il renifla bruyamment et posa un mouchoir sur sa bouche, entrant un peu plus dans ce rôle malicieux. Le commis posa son bagage puis s’en fut en courant, heureux de se débarrasser de la compagnie de cet étrange personnage. Une fois la porte fermée, l’assassin se laissa aller dans la couche miteuse de la cabine puis il croisa ses mains sous sa nuque en soupirant longuement. Il était temps de se mettre au travail …

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La vue du sang ne me réjouissait pas, avant, mais avec le temps on apprend à aimer son œuvre. Je ne pourrai me lasser de voir ces étranges sinusoïdes, parcourant le bois et se jetant avec avidité dans la mer. Ce précieux liquide alertant à des kilomètres à la ronde les squales qu’un massacre allait avoir lieu. Elle est morte, mais ce n’est que le début … j’entends déjà le fracas des armes et la chair se tailler sous la morsure du glaive.

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Le grand jour était arrivé. Rafaelo entendait déjà la clameur des Marines résonner à ses oreilles, ce jour promettait d’être grand. Sir R.E. Von Orni etc. était parti la veille, avec moult protestations contre le traitement abusif de la Marine envers les pauvres concitoyens comme lui qui ne venaient là que se sustenter après un long périple, bref, histoire de ne pas passer inaperçu. Le meilleur moyen de rester caché était encore de s’afficher à la vue de tout le monde, mais qu’importait que la Marine vide le bateau de ses résidents pour y installer une garde rapprochée à leur place, l’assassin avait largement eu le temps de planifier la suite des événements. Il avait donc quitté le navire sous sa couverture, mais il s’était aussitôt enfermé dans sa cabine pour ne plus en ressortir, du moins les marins le penseraient-ils. Il s’était faufilé dans le Baratie par une écoutille et n’attendait à présent que la venue du navire transportant la prisonnière de marque. Il avait remarqué que peu de personnes visitaient les cales de ce navire, ainsi avait-il décidé de s’y installer, à l’abri de tous regards. Même si l’endroit empestait le poisson et autres effluves inconfortables de la mer, il y était au moins tranquille et pouvait espérer s’offrir une petite sieste en attendant le navire qu’il convoitait. Il se protégea de sa demi-cape et s’installa dans un coin de la cale, derrière deux tonneaux, au cas où un curieux viendrait le déranger.

Le Soleil commençait à se perdre dans le crépuscule lorsque résonna l’appel du navire d’Emer aux dents d’argent. L’assassin adressa un regard à l’imposant navire, il ne restait plus qu’à se mettre en route. Il vérifia que ses ustensiles habituels étaient bien fixés à sa ceinture puis il se faufila hors du navire, s’aidant dans un premier temps des cordages. Il se hissa jusqu’au pont mais ne franchit pas le bastingage, préférant profiter du couvert de la nuit qui tombait grâce à son habit noir. Il se déplaça ainsi jusqu’au pont que le Marine serait obliger d’emprunter pour se rendre sur le navire, de ce fait, accéder au navire où Lady Nausicaa était retenue ne serait pas difficile. Ainsi, l’assassin, à l’abri de tout regard, se faufila sous l’imposant morceau de bois faisant office de passerelle, puis il s’accrocha aux différentes cordes, tout en prenant soin de ne rien laisser dépasser. Il se maintint ainsi, les bras enroulés dans du cordage, et ses genoux maintenant ses jambes sur un support horizontal en bois. Ainsi attaché, il supporta sans mal le choc que fit le navire de la Marine en s’amarrant au Baratie. Les pas des Marines vinrent ensuite. Quelques fines raies de lumière lui permettaient de voir les nombreuses bottes de ses ennemis préférés. Une haie d’honneur venait de se former le long de la passerelle, l’assassin sourit sournoisement. Se doutaient-ils un seul instant de sa présence ? Assurément pas, il y avait bien veillé, mais trêve de flagorneries, il n’avait que très peu de temps ! Il ôta les cordes de ses avant-bras puis se laissa mollement choir pour gagner la coque du navire de la Marine. Il s’y accrocha sans un seul bruit, puis il entreprit de trouver une voie où il pourrait aisément se faufiler. Et l’avantage, c’était que chez la Marine, la plupart des navires étaient armés de canons, et, qui plus est, celui-ci transportait une prisonnière de marque, il avait donc pris à cœur la volonté de défendre ce petit ‘trésor’. L’assassin en ricana intérieurement, c’était ce qui allait causer leur perte. Il s’introduit donc dans le navire par une écoutille destinée à permettre à un canon de tirer. Il l’ouvrit et la referma sans bruit, et constata avec soulagement qu’aucun homme n’était posté là. Il avait en effet constaté que la sécurité s’était fermement renforcée sur le Baratie ces derniers jours, en vue de l’arrivée de Lady Nausicaa. Il était donc logique de penser qu’elle en serait relâchée sur le navire. Voilà qui allait parfaitement le servir ! Rafaelo s’enfonça dans les méandres du navire et évita les quelques Marines épars en se camouflant dans l’ombre. Il n’était pas encore utile de tuer qui que ce soit, il devait avant tout s’occuper de son premier objectif …

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Ton heure va venir soldat, ne te crois pas si intouchable, car tu files droit dans ma toile. Rassure-toi, ce seront tes propres soubresauts qui assureront la solidité de ce piège. Va, agite toi, ordonne, pauvre petit homme. Tu ne sais pas ce que tu as réveillé par tes insondables appétits. Voyez ce à quoi vous osez vous confronter, pathétiques soldats, et mourrez.

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La voilà. Une fenêtre barrée de lourds barreaux, maintenant la traîtresse comme un oiseau dans sa cage. L’assassin se risqua un coup d’œil à travers la vitre. Une magnifique jeune femme se peignait doucement ses longs cheveux blonds, elle semblait chanter. Cette vue tira un sourire malsain à l’assassin. Tiens donc, il n’avait pas entendu dire qu’elle était aussi belle. Mais qu’importait, il s’agissait là d’une traitresse, et elle ne pouvait vivre plus longtemps pour son infamie. Il se faufila ainsi vers le pont, maintenant que la nuit était tombée. La donzelle était habillée d’une large robe de soirée, certainement que le Marine voudrait la faire sortir. Peut être voulait-il afficher sa capture aux yeux du monde et ne pas laisser dire qu’on pût maltraiter les agents du gouvernement dans la Marine. Peu importait, il faudrait seulement faire vide. Rafaelo tira deux dagues de sa ceinture, et les maintint entre ses doigts. Il se hissa en toute discrétion sur le gréement et se rapprocha d’un des deux Marine qui montait la garde devant la porte de Lady Nausicaa. Il lui enfonça sa dague secrète entre la sixième et la septième vertèbre, lui ôtant toute possibilité de lâcher un son, puis il le tira vers lui, attachant son pied aux cordages, laissant pendre le corps sans vie contre la coque. Le second garde se retourna alors, intrigué par ce léger bruit métallique, il ouvrit grand les yeux en voyant son camarade basculer par-dessus le bastingage et voulut ouvrir la bouche pour hurler. Seulement, deux dagues parfaitement profilées vinrent faire taire toute supplique en s’enfonçant dans sa gorge, tuant le cri avant même qu’il ne naisse, le transformant en un gargouillis écœurant. L’assassin s’avança vers sa victime, et lui réserva le même sort qu’à son compagnon, tout en prenant soin de récupérer ses dagues. Il contempla avec malice la clef qu’il avait dérobé à sa dernière victime puis il ouvrit la porte, tout en prenant soin de la verrouiller et de laisser la clef sur la porte en entrant. Lady Nausicaa leva vers lui de grands yeux bleus, presque innocents.

« Qui êtes-vous ? » s’étonna-t-elle, en posant sa brosse.

L’assassin s’avança vers elle et baissa sa capuche, révélant son visage. La jeune femme lâcha un hoquet de surprise.

« Césare ?! »


« Non, traitresse. Mais je comprends ton erreur. Je suis ‘Il Assassino’, le frère de Césare. » se présenta-t-il, s’exécutant d’une moqueuse courbette.
Lady Nausicaa se leva alors précipitamment et lissa machinalement sa robe. Ainsi, elle savait à qui elle avait à faire. Mais il était amusant de constater que Césare était souvent corrélé à Il Assassino, alors qu’il ne s’agissait pas du tout de lui. Il exposait son visage au monde entier, pourquoi aurait-il besoin d’une identité secrète ? Rafaelo, lui, aspirait encore à jouir d’une existence tranquille, alors il en avait vraiment besoin.

« Je vois, vous êtes jumeaux. Je comprends mieux à présent, mes informations ne collaient pas vraiment quant à vous, mais à présent que je sais qui est réellement Rafaelo Di Auditore. » le menaça-t-elle, pernicieuse.

« Dommage que cette information doive rester scellée derrière ces adorables lèvres. » répondit l’assassin, un sourire malicieux sur les lèvres.

La jeune femme ouvrit de grands yeux, puis elle baissa la tête. Evidemment, elle comprenait, il ne venait pas à elle pour ses beaux yeux, et encore moins pour la sauver. Cet homme n’avait pas pensé un seul instant qu’elle fut prisonnière, ou qu’on l’avait forcée. Elle avait trahi, et pour lui, le fer rouge n’était pas un argument valable pour sa défense. Nausicaa s’avança donc vers l’assassin et défit progressivement son corsage. Celui-ci ricana doucement puis rengaina ses deux dagues maculées de sang. Que pouvait-elle donc bien vouloir ? La jeune femme se tourna alors et révéla son dos couturé de nombreuses cicatrices violacées, et de croutes sanguinolentes. Cette vue attisa la haine de Rafaelo, dont le rire s’éteint.

« Torturée. Les rapports ne faisaient pas mention de cela. Que s’est-il passé ? Dis le moi. » ordonna-t-il.

Nausicaa frémit, puis elle remonta les manches de sa robe. Elle se retourna puis planta son regard azur dans celui de l’assassin.

« Je n’ai pas voulu coopérer, mais ils ne m’ont pas laissé le choix … » murmura-t-elle, alors que les larmes envahissaient ses grands yeux.

Elle se rapprocha de l’assassin et se colla contre lui, animée de légers sanglots. Il la dominait d’une bonne tête, elle dut ainsi relever la tête pour pouvoir continuer à le regarder.

« … mais je savais que quelqu’un viendrait m’aider, je savais que je pouvais compter sur … toi. » le charma-t-elle, tout en posant ses douces lèvres sur celles de Rafaelo.

Le chant d’une lame résonna alors, et une gerbe de sang macula le plancher. L’assassin recula d’un pas, la bouche légèrement entrouverte. Sa main droite tenait fermement le poignet de la jeune femme, armée d’une dague aussi effilée qu’une aiguille.

« Tu as encore bien des leçons à apprendre dans le domaine de l’assassinat, chère Nausicaa. » lâcha l’assassin.

Sa dague secrète était fichée dans le flanc de la traitresse, d’où un flot de sang s’échappait. La jeune femme s’effondra à terre et lâcha l’arme avec laquelle elle avait tenté de tuer l’assassin. Rafaelo écarta l’arme du pied, puis il se pencha vers elle, tout en remettant sa capuche.

« Emer t’as dupée, n’est-ce pas ? Mais tu n’en restes pas moins une traitresse, et je viens apporter la paix à ton âme. Sache seulement que cet homme ne restera pas impuni. Il va apprendre ce qu’il en coûte à ceux qui osent traiter les hommes comme des outils. Va, et sois en paix, Nausicaa. Resquiescat in Pace. » lui murmura l’assassin.

La jeune femme rendit la vie dans un râle. Rafaelo lui ferma les paupières, puis il quitta la pièce aussi vite qu’il y était rentré. Il verrouilla de nouveau la porte en sortant, puis fourra la clef dans sa sacoche. Il voyait le long de la passerelle un groupe de Marines s’avancer, torches en main. Ils venaient certainement rendre visite à la jeune prisonnière. L’assassin ne se fit donc pas prier, et il rejoint le pont inférieur en passant par-dessus le bastingage. Venait à présent la seconde phase de son plan : vider le Baratie de ses Marines. Il se faufila dans les cales. Ce navire était lourdement armé, et bien entendu, les réserves de poudres étaient imposantes. L’assassin avait déjà tout planifié avant de rendre visite à la charmante lady. Un tonneau de poudre percé devrait lui fournir le temps nécessaire. Il le fit négligemment rouler le long du pont inférieur, vers la figure de proue. Il entendait en haut des cris, puis vint rapidement le son de l’alerte, qui étaient donnée. Il contempla les trois Marines morts à ses pieds, en voilà qui n’y répondraient pas ! Une fois le tonneau vidé de sa poudre, il recula un canon vers le mince filet qui menait à la réserve de poudre puis il découvrit sa manche au dessus de la poudre. Il arma son mousquet de manche puis fit claquer l’amorce contre le silex afin de fournir une étincelle qui alluma la poudre. Il jeta un dernier coup d’œil à la réserve confinée de poudre puis il s’échappa et regagna la passerelle qui menait au Baratie par-dessous en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Il se faufila ainsi par une écoutille ouverte, celle qu’il avait laissé en sortant la première fois, puis attendit quelques secondes que son œuvre ne s’exécute.

Une gigantesque explosion répondit alors à son attente. L’assassin attendit d’entendre du mouvement sur le pont du Baratie puis il se risqua à nouveau dehors. Il se hissa sur le pont grâce au gréement puis observa le va et vient paniqué des Marines. Au loin, leur navire sombrait corps et biens, tandis que sur le pont, le lieutenant-colonel Emer aux dents d’argent contemplait son bâtiment rejoindre les poissons. Il hurla de rage puis ordonna à ses soldats de rallier ses différents navires. Il ne savait pas encore ce qui s’était passé, mais à ses yeux, cela ressemblait à un attentat terroriste. Ah … s’il savait. Rafaelo attendit quelques secondes que le pont ne se vide, puis il se risqua à se hisser sur le pont. Il regarda autour de lui, personne ne semblait remonter par là : les Marines avaient réquisitionné les chaloupes, et avaient tous déserté leur poste autour de leur chef. Seuls trois hommes restaient avec lui, arme en main. L’assassin secoua la tête de dépit, puis il tira deux dagues de sa ceinture et les envoya dans la nuque de deux premiers garde. Une troisième dague vint achever le dernier avant qu’Emer ne se retourne. L’assassin était déjà à ses pieds, et du tranchant de sa rapière, il lui sectionna les ligaments chargés de maintenir ses genoux en place. Le Marine s’effondra à genoux, et hurla de douleur. L’assassin se redressa alors derrière lui, et appliqua le tranchant de sa lame sur sa gorge dénudée.

« Pour tes pêchés, soit jugé Emer. Mais sache que la Révolution ne peut être écrasée. Nous vivrons éternellement, tant que des ordures comme vous opprimerons les faible et traiterons les hommes comme des outils. Puisse ton âme trouver le repos. Resquiescat in pace. »lâcha-t-il, comme une sentence, avant de lui trancher la gorge.

Le Marine s’effondra au sol, sans véritablement comprendre ce qui avait pu lui arriver. L’Assassin en profita pour sortir de sa sacoche un parchemin où il était écrit en lettres de sang « Ceci n’est qu’un avertissement, la Révolution gronde dans vos rues. » et il le posa sur le corps de feu Lieutenant Emer. Tout était en ordre, il ne restait maintenant plus qu’à fuir, et à quitter ce maudit rafiot, étape la plus délicate… L’assassin saisit les corps de deux des trois gardes, puis il les emporta avec lui dans l’ombre, afin de les dépouiller de leur vêtements. Il mis l’uniforme des Marines par-dessus ses propres affaires, et mis dans un baluchon le reste de son attirail qui ne pouvait passer inaperçu, comme son armure. De reste, il fit basculer les corps dans les escaliers, prenant garde à leur laisser assez de vêtements pour ne pas éveiller les soupçons. Ainsi déguisé, il se rua vers une des chaloupes, et tentant au mieux de masquer la tâche de sang présente sur son col, il aida les quelques soldats à faire descendre celle-ci. Nul ne trouve étrange son arrivée, et il se fondit dans la masse, profitant de la panique pour se tailler une place dans la Marine. Il prit ainsi place dans la chaloupe, et gagna sans mal, aidé par ses propres ennemis, un navire de la Marine, grâce auquel il pourrait sortir de ce guêpier.

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Rapport sur les événements du Baratie.

Un attentat terroriste orchestré par les Révolutionnaires a mis fin à la vie de Lady Nausicaa, emportant ses informations dans le fond des océans. Le terroriste en a profité pour neutraliser le Lieutenant Emer, et saboter le gouvernail de deux autres navires. Il a ensuite tout bonnement disparu, mais des indices laissent penser qu’il a pris le large parmi nous dans les cinq autres navires restants. Nous avons retrouvé une dague plantée sur la figure de proue, la dague de Lady Nausicaa, apparemment.

Nous pensons qu’il ne s’agit là que des exactions d’un seul homme, car nombre soldats affirment avoir vu une silhouette noire et encapuchonnée se faufiler hors des appartements de Lady Nausicaa. Un assassin aux ordres de la Révolution. Nous enquêtons pour l’heure sur un des clients du Baratie au nom étrange, un certain noble du nom de Reginald Ethian Von Orni’Lothen Uriel Torhn Ioten Othin Niedgard, mais ce nom ne semble que cacher une vaste moquerie de la part du meurtrier. R.E.V.O.L.U.T.I.O.N. Nous avons tenté d’obtenir son signalement, mais les membres du Baratie affirment ne pas pouvoir en donner d’exactes.

Les méthodes employées ressemblent fortement à celles utilisées il y a quelque mois à Tequila Wolf. Nous pensons être en présence d’un assassin de la Révolution entraîné à nous tuer, un homme que certains commencent à surnommer « Il Assassino », c’est ainsi que la plèbe l’appelle du moins. Il ne vise que les têtes du gouvernement et de la Marine, mais j’ignore comment il a pu prendre connaissance de ce convoi. J’espère apporter par l’avenir plus de détails sur cette fâcheuse affaire.

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Aquila non capit muscas ...
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