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Le retour de la momie 2


Il se trouva que Bacha, le capitaine du navire des sables que Solomon avait aidé à tuer Doby Mick le terrible requin des sables, habitait Erumalu. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un homme qui avait eu une obsession pendant ces vingt dernières années, il vivait seul et dans une hygiène domestique déplorable, mais il avait au moins un toit sur la tête. Lorsque la milice vint chercher les deux hommes, découvrant le cadavre de la bête et les restes fumants du rafiot de Bacha, ils insistèrent pour ramener la bestiole et en faire une annonce dans la brève locale : le concept d’espèce en voie de disparition n’était pas de rigueur lorsqu’on parlait d’un carnassier d’une telle envergure, visiblement. Ainsi, les deux moitiés de Doby furent hissées, ficelées et transportées au même tire que les deux comparses dans la ville d’Erumalu On les stocka au frais en attendant les journalistes puis on raccompagna les deux « héros » chez eux. Ainsi, au petit matin, après une soirée arrosée dédiée aux vicissitudes du désert et à ses merveilles, la photo fut prise – quinze mètres du mufle à la queue, c’était pas rien – et les amis se séparèrent. L’un pour aller cuver son rhum jusqu’à la fin de sa journée, l’autre pour une quête plus personnelle.

Solomon gagna ainsi les quartiers un peu plus prisés de la cité, à la recherche d’un quelconque indice sur une quelconque chose qui aurait pu le relier de manière quelconque à son passé. Il essayait de se débattre avec les quelques indices qu’il avait, à savoir qu’il était soi-disant un rebelle, qu’il savait plutôt bien se battre et … la corneille blanche. Celle-là par contre, il se demandait encore s’il l’avait rêvée ou pas. Il y avait bien le tatouage sur son poignet, mais le voyage à bord de la galère restait flou. Ainsi, il se mit à laisser traîner ses oreilles dans le grand Erumalu. Utilisant les quelques pièces volées, il s’offrit une séance dans la foule, tentant de soutirer quelques informations. Malheureusement, le succès n’était pas vraiment au rendez-vous. Il apprit qu’il avait en effet eu une base révolutionnaire dans le coin il y a quelques temps de cela mais que les marines du Leviathan l’avaient bouté hors du royaume à grand renfort de destruction.

Le Leviathan … cela ne lui était pas inconnu. Comme s’il avait déjà entendu ce nom. Il résonnait à ses oreilles d’une étrange manière. Il chercha de ce fait à en apprendre un peu plus sur cet équipage. Il ne fallut pas creuser plus loin que la brève du coin pour cela. Alheïri Salem Fenyang, ex-Capitaine du Leviathan avait péri en mer sous les coups d’un monstre marin. Oswald Jenkins en avait repris le commandement suite à cela et le navire était parti en direction de Jaya, afin de terminer de remonter Grand Line pour livrer le navire à Marie-Joa. Belle petite leçon de géographie au passage. Mais cela s’arrêtait là … peut-être qu’en allant sur ce navire, qu’en les rencontrant il s’en souviendrait. Il eut des sueurs froides à cette idée. Hm. S’il fut un de ces révolutionnaires et que ce nom lui disait quelque chose, c’était peut-être pour une mauvaise raison. Et Fenyang … brrr … Son corps semblait se souvenir d’une rancune à l’égard de ce nom. Une sourde colère. Ce type était réputé pour sa haine des révolutionnaires. Pas étonnant. Enfin, depuis tout à l’heure il se disait révolutionnaire, mais est-ce qu’on pouvait parler ainsi d’un ‘rebelle’ ? Bah, c’était une piste comme un autre …

« Hey. C’est toi qui pose des questions sur la Révolution ? »

En plein milieu du marché, deux types en habit doré et blanc. Le scarabée. La milice ? Forcément. Mais heu … il avait fait quoi encore ? Rah, il lui faudrait indubitablement des cours de politique dans l’avenir.

« Plaît-il ? »

Les deux gusses étaient plutôt banals. L’un était un roux aux dents renfoncées, portant sabre et mousquet. L’autre, certainement un peu plus gradé, arborait une tenue un peu plus décontractée mais deux sabres mis en évidence. Ça sentait les ennuis à plein nez. L’instinct de Solomon lui dictait de les neutraliser, mais il n’était pas un meurtrier. Enfin, si, mais il détestait la facilité avec laquelle cela venait. Ces gars faisaient peut-être juste leur travail … Oh, et puis merde quoi. Pourquoi ça le gênait ? Il sentait sa main s’agiter, son envie de les envoyer paître. Et de l’autre côté, cette réserve qu’il affectait. Il était encore trop agité pour comprendre ce que lui soufflait son corps. Il aurait dû comprendre ‘pas devant tout le monde’ mais c’était un message trop complexe, visiblement … Il se contint donc, perdu dans ses doutes métaphysiques. A tel point que l’un des soldats le secoua un peu pour le ramener parmi eux.

« Hein ? Ah … heu … et bien, je me renseigne sur le Léviathan, tout ça. »

Pas assez crétin pour parler de révolution au gouvernement local, plutôt bien ça.

« Vrai qu’ils ont bien épuré la racaille par ici. Mais n’aie crainte, citoyen : les rebelles ont été matés et il n’y a plus lieu de s’inquiéter. Et si tu cherches le glorieux Léviathan, tu ferais mieux de prendre directement un ticket pour Marie-Joa. »

Le rouquin souriait de toutes ses dents désordonnées. Plutôt crédule comme type. Le genre de gars qui suivait les ordres sans discuter. L’autre par contre, se taisait et gardait un regard suspicieux. Vrai qu’on pouvait chercher le Léviathan pour moult raison : infiltration, sabotage, diffamation. Heu … pourquoi c’était toujours ces idées-là qui venaient en premier ?

« Nous sommes ici pour veiller sur la situation locale, et éviter les débordements populaires. »

L’autre gusse venait de prendre la parole. Il jaugeait visiblement Solomon.

« Ainsi, vous comprendrez que je prenne votre identité, citoyen. Et que je la vérifie. Pourriez-vous me montrer vos papiers ? »

« Mes papiers ? »

« Ou un titre de transport … »

« Heu … »

« Clandestin ? »


Hum. Foutredieu. Lui il était pas con. Bon, autant jouer la carte de l’honnêteté.

« Et bien … voyez-vous j’ai un petit problème. Si je pose des questions, comme ça c’est pas vraiment pour rien. Voyez-vous, je suis … oh putain c’est quoi ça ?! »

Doigt tendu derrière eux, yeux écarquillés. La plus vieille feinte du monde. Les deux gusses se retournèrent, la main sur la poignée de leur arme, prêts à en découdre.  Ils ne virent que la foule qui s’étendait presque à perte de vue puis ils se retournèrent ne comprenant que trop tard la ruse de leur interlocuteur. Il n’était évidemment plus là et ricanait déjà de son coup en se fondant dans la masse.  La plupart des gens ici avaient l’habitude de se couvrir pour se protéger du sable et du vent, ainsi il s’empara contre quelques pièces d’un keffieh et cacha ses bandages pour ne pas être reconnu dès le premier coup d’œil. De toute manière, en y regardant de plus près, il y avait pas mal de types louches. Il se découvrait peu à peu une rancœur tenace contre les hommes de la milice et une propension pour les sales coups. Ouais, peut-être bien qu’il était un de ces révolutionnaires après tout. Mais les raisons de ce choix lui restaient encore inconnues. Il haussa les épaules et s’enfonça dans la foule. Le soir pointait le bout de son nez, il était temps de rentrer.
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La journée précédente n’avait pas servi à grand-chose si ce n’était de comprendre qu’il valait mieux ne pas poser des questions à tout va et à n’importe qui sinon on s’attirait les ires des autorités. Ce fut donc toujours drapé et camouflé au mieux qu’il alla poursuivre son enquête le lendemain. Cette fois, finies les questions franches et les allusions débilitantes. Il avait compris qu’il valait mieux être discret lorsqu’on parlait des ennemis de l’Etat. Malheureusement, ceux qu’il recherchait était visiblement trop peu nombreux à présent pour être trouvés aussi facilement. Pendant plus d’une semaine, il se balada dans la ville d’Erumalu sans oser aller trop loin dans le royaume. Il possédait ici un foyer temporaire, et cela lui assurer tout de même une certaine sécurité. D’autant plus qu’il n’avait pas la possibilité de traverser le désert par ses propres moyens. Si ses capacités étaient grandes, il les sous-estimait largement. Ainsi se limitait-il à des choix qui n’étaient pas forcément pertinents. Ou alors c’était le destin. Appelons ça comme vous le voulez.

Plusieurs fois, il failli approcher d’un but, mais cela se soldait bien souvent par des échecs et des types qui essayaient de lui vendre n’importe quoi. Plusieurs fois il eut affaire à des petits truands qui essayaient de lui vendre de l’herbe – était-ce si rare par ici ? À croire que révolution rimait systématiquement avec béret et cigare. Sans blague. La révolution avait visiblement pris un gros revers de la part des Rhinos et ils souffraient à présent d’une grave paranoïa. Les quelques marines qui restaient par là n’étant pourtant pas virulents, peut-être avaient-ils une mission spéciale ou un truc du genre ? Tiens, tabasser du Marine, ça pourrait être utile pour être copain avec la révolution ? Apparemment, les gars du coin étaient pas spécialement opposés à eux, plutôt envers les marines qui avaient détruit le port et avaient fait montre d’une ingérence assez étonnante. Ils avaient certes payés les pots cassés, mais les faits étaient bien réels. C’était facile de foutre le feu puis d’aller demander pardon. Enfin, pas littéralement, hein … juste qu’on lui avait parlé d’un incendie, alors …

Bref. Il ne savait pas vraiment où donner de la tête. Bacha l’aidait autant qu’il pouvait, mais c’était pas tellement aisé de nourrir un squatteur pendant plus d’une semaine. Surtout s’il mangeait comme un ogre et passait sa journée à, de son point de vue, se balader. Ce fut cependant après tout ce temps passé à chercher la révolution qu’il commença à avoir son premier embryon de piste. Au fond des tavernes, les gens n’étaient pas avares de renseignements contre quelques piécettes. On lui parla encore des Rhinos, certains maudissaient réellement le Gouvernement à ce sujet. La momie pensa y voir là des pistes révolutionnaires, mais il faisait en général choux blanc. De la parole à l’acte il n’y avait qu’un pas … et fallait croire qu’il était plutôt grand.

« Hey, toi … »

C’était au fond du trou le plus mal famé des trous les plus mal famés. Un type avec des muscles qui lui sortaient par tous les endroits possibles. Le genre de gars au crâne rasé et cabossé. Une boucle d’oreille en forme de crâne et des bracelets de force. Le gros bras plus futé que le gros bras de base, en somme. N’écoutant que son ignorance, Solomon alla s’asseoir à sa table. Une bougie, certainement faite de cérumen humain, brûlait et jetait une lueur diffuse sur la table où trônait des restes de repas. Le coin était à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Enfin, indiscrètes. Pendant cette petite semaine de vadrouille, la momie avait pu tester ce qu’il appelait intuitivement le haki de l’empathie ou mantra, ou encore Kenbunshoku Haki. Ou même fluide. Voire, pour les difficiles Couleur de l’observation. Il s’était aperçu que la distance n’était pas une grande limite pour lui et qu’il possédait une sorte d’ouïe ultime. Il entendait tout, percevait tout. C’était à la fois inquiétant et perturbant. Surtout qu’il lui fallait une concentration monstrueuse pour ne pas se laisser perturber par cela. C’était comme si cette chose était ancrée en lui, maîtrisée et ne demandant qu’à servir.

Bref, Solomon s’assit donc à la table du malabar. Le gars ne le lâchait pas du regard et chiquait doucement son tabac, inspectant le gars. Vrai qu’à côté de lui, Rafaelo paraissait fluet. Mais dans le monde actuel, ça ne signifiait rien. Regardez l’ancien Roi des pirates, Luffy. Bon, il était extensible, mais c’était pas une raison. Il dévisagea le gros bras assez longtemps pour que celui-ci se décide enfin à parler. Le gars saisit son assiette, cracha ton bout de tabac puis se racla la gorge.

« J’ai entendu dire que tu cherchais la révo … »

Sans blague ? Vu la tête que tira Solomon il dut se sentir un peu con. Il fronça les sourcils et poussa les couverts pour s’avancer un peu vers son interlocuteur.

« Ecoute, j’ai peut-être un truc pour toi … si tu me rends un service … »

Nous y voilà. Solomon fronça les sourcils, se gratta les bandages du menton. Bandages qui commençait à devenir assez crasseux à vrai dire. Il prenait des bains avec, se laisser sécher des heures, mais bon … c’était peut-être pas la meilleure idée. Après, s’il devait s’en remettre dessus, tout seul il ne pourrait pas donc bon.

« Un service ? Je t’écoute, gringo. »

Le colosse passa outre la pique de la momie, Sachant bien qu’il avait affaire à un type à la fois un peu paumé dans la vie et pas trop recommandable. Les manières de Solomon étaient quelque peu inconstantes. Il oscillait à la fois entre l’ingénu et entre le professionnel. Cela donnait un mélange détonant qui laissait bien des gens perplexes. Comme s’il essayait peu à peu de se fondre dans un moule sans y arriver complètement.

« Si tu m’aides, j’te filerai un contact. Si tu m’aides seulement. »

« Hm. Ça marche. »


Méfiance, doute. Non non, il était visiblement au-dessus de tout ça. D’une intelligence rare le monsieur. Ou alors complètement inconscient, ce qui était plus que probable.

« Voilà le topo. J’aurais besoin que tu t’empares d’un truc pour moi. J’ai, on va dire, pas envie de fâcher des gens que je connais alors je peux pas le faire moi-même. Mais j’ai un truc qui m’appartient qu’il faudrait que tu récupères pour moi. Je te donne la dernière adresse où il a été vu et un dessin. Tu te débrouilles, tu me le ramènes et j’te file le contact. »

« Hm. Ok. C’est qui tes potes que tu veux pas fâcher ? »

« Des gens que tu croiseras pas si tu sais rester discret. »

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- « Peuple d'Alabasta, pose-toi bien cette question : à l'heure critique où Impel Down a chuté, où le Gouvernement a fait le procès public de sa propre nécrose en la personne de l'odieux Père-Tempête, où les pirates n'ont jamais été aussi puissants... Que fait le Lévianthan, le vaisseau à la pointe de la technologie des chantiers navals ? Il se promène sur Grand Line et prend le temps de détruire des royaumes alliés. Ils appellent ça « aider les populations locales »... Ne serait-il pas plus en utile, si on lui donnait un eternal pose pour les eaux de Marie-Joie, ou en train de traquer les véritables menaces ? Dois-tu attendre, peuple d'Alabasta, que Red et son armada, surgissent devant tes quais, pour que le Gouvernement mette en place la toute puissance de ses réseaux d'information ? Où est le vrai du faux ????  

Vive la reine Vivi qui a toujours protégé Alabasta de la main mise gouvernementale ! A bas l'ingérence qui déguise des ambitions d'invasion !!! Peuple d'Alabasta, ressaisis-toi ! Ne te laisse pas berner, et vois la vérité. Vive la reine Vivi pour sa clairvoyance ! Puisse sa sagesse être transmise au futur roi ou reine, quelqu'un qui n'aura pas peur de réfléchir en dehors des conventions, qui saura continuer d’insuffler un vent nouveau ! Aie confiance, Alabasta, comme j'ai confiance en toi. Quand viendra le moment, tu sauras faire le bon choix. Défendre les bonnes valeurs, voir le vrai du faux, le bon du mauvais ! Vive la Reine Vivi !!! »


Solomon avançait en relisant les bouts de parchemin que le type louche au possible lui avait donné. Il avait au moins trouvé un truand qui acceptait de faire un truc vers lui, c’était un grand pas pour lui. Certainement pas pour l’humanité, mais pour lui au moins. Il marchait donc au milieu des gens du marché, irrité par le fait qu’il devrait se rendre à Nahohana pour mener à bien cette mission lorsqu’un mouvement de foule perturba. Il releva alors la tête et remarqua qu’une donzelle avait pris la parole d’une voix forte et que tous ou presque l’écoutaient ici. Il arqua un sourcil, reconnaissant l’accent de rébellion qu’il cherchait là depuis des lustres puis rangea ses parchemins dans la doublure de son kimono. Il ajuste son keffieh puis joua des épaules pour se rapprocher de la femme, histoire de l’intercepter et de lui parler. Ah, si elle était révolutionnaire … ce serait parfait ! Pas besoin de traverser le désert, hé.

Le temps qu’il la localise, elle avait déjà quitté la place et s’était éloignée dans une ruelle. Hé hé. La momie commença à marcher dans sa direction. Le fait qu’il ait pu la trouver aussi facilement ne relevait pas du miracle, mais bien de sa capacité à percevoir son environnement. Il allait s’engouffrer dans la ruelle lorsqu’il vit deux recrues de la marine faire de même. Etant sorti de la masse, il fit demi-tour de la manière la moins discrète possible et s’en retourna dans la masse en sifflotant. Bon, pas se faire gauler pour une fois, ça serait pas mal. D’ailleurs, c’était étonnant de voir des gars de la mouette par ici. Hm. Pas préoccupant, mais étonnant. La momie scruta son environnement, cherchant de ses yeux un moyen de les suivre sans se faire choper à 20 kilomètres. Il s’échappa de nouveau de la masse puis grimpa sur une façade et se hissa sur les toits en tellement peu de temps qu’il eut l’impression d’avoir fait ça toute sa vie.

Malheureusement, aussi haut, il ne pouvait rien voir grâce aux merveilles d’architecture de la ville d’Erumalu. Il avança de deux-trois toits puis s’arrêta pour étendre ses sens. Un sourire se dessina lorsqu’il localisa les deux types de la marine. Il se rapprocha d’eux, aussi discret qu’il pouvait l’être. Il fut juste assez discret pour comprendre que les gars avaient perdu la trace de la fille qu’il pourchassait lui aussi. La momie pesta doucement puis tenta à nouveau d’étendre son mantra pour percevoir ce qu’il se passait aux alentours. Il avait une marge de manœuvre d’une cinquantaine de mètres avec ça, ce qui était plus que suffisant. Allons bon, que pouvions-nous voir par là ? Marine numéro 1 … Marine numéro 2 … Petit papillon … Papillon ? Les animaux aussi avaient une …

« Halte, que faites-vous là ? »

« Le rouquin ? »

« Quoi ? Hein mais je te reconnais toi … »


Sans demander son reste, la momie déguerpit à toute vitesse, sous les cris du soldat. Si par moment son don pouvait se révéler bien utile, à d’autres il était complètement bidon. À croire que quand il se focalisait sur un truc précis, tout le reste tombait à la trappe. Solomon réussi à sauter dans une ruelle comme si son corps faisait ça tout seul, tandis que le rouquin essayait de se laisser tomber sans se blesser. Le fugitif réussit à ressortir sur la place du marché, tamponnant au passage deux passants. Il roula au milieu et réussit à perdre son keffieh dans l’agitation. Il releva la tête et aperçut le milicien qui lui courait après en lançant de grands cris. Un petit groupe d’autres gardes bifurqua alors vers lui. Ils levèrent leurs armes, lui intimèrent de s’arrêter puis usèrent de leur sifflet. Raaaaah. Ça arrivait dans tous les sens. N’écoutant que son instinct, la momie repartit dans la direction du rouquin. Un c’était mieux que dix, hein.

Ça galopait. Avec le visage du rouquin qui se déformait au fur et à mesure qu’il comprenait. Vous voyez ce ralenti où on voit un gars qui fonce en courant, la bave aux lèvres. L’autre en face qui fait un peu pareil. Puis qui réfléchit. Lentement, son expression se décompose, il freine. Il essaie de se retourner pour esquiver le type qui a l’air de le poursuivre. Il hurle. Il commence à repartir … mais trop tard. Et shrack. C’était qu’un simple bouchon,  mais avec Solomon c’était pas vraiment aussi simple que ça. Le pauvre gars  – enfin, pauvre, il était rouquin quand même  - alla s’encastrer dans une pile de caisses pour ne plus s’en relever avant quelques bonnes heures. Il fila droit, comme s’il était devenu un objet en inertie, mis à part le ‘crack’ violent qu’il fit en tapant dans la marchandise.

Au délit de fuite s’ajoutait l’agression. Génial. Les sifflets redoublèrent, mais la momie avait déjà filé. Il fit le tour par les rues annexes, prenant bien soin de ne pas se faire voir puis rejoint en toute discrétion la baraque de Bacha. Au moins il avait vraiment une raison tangible pour quitter Erumalu pour Alubarna maintenant. Pouh. Peste soit des coïncidences. Allons bon. Récapitulons : charnier, galère, naufrage, requin, milice. Bien. Quel serait le nouveau candidat à cette liste d’emmerdes à répétition ?

La suite ne fut pas très palpitante. Il voulut emprunter un max à Bacha et se fit une place dans le premier convoi qui partait en direction de la cité. Il laissa la garantie à son ami qui le rembourserait et bien au-delà en espérant trouver un peu plus que la relique que son ‘ami’ lui avait demandé de voler. Il ne lui confia pas son projet, mieux valait ne pas l’ennuyer avec des soucis pas très légaux. La suite à la capitale donc. Ça commençait à faire du trajet pour trouver un petit groupe de révolutionnaires …
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[hrp : juste un petit point rapide avant de lire ce pavé => j'essaie d'instaurer une différence entre Solomon au naturel et Solomon qui re-rentre dans la peau de Rafael, chose que j'essaye aussi de faire passer par le style et les actions du personnage, donc ne soyez pas trop dépaysés par les changements soudains au niveau des deux ! Rafael est plus cohérent, plus construit alors que Solomon se montre plus hmouristique, déplacé on va dire ^^]

Sifflement admiratif. Vrai que la cité avait de la gueule. Au moins ici il ne serait pas rattrapé par les évènements. Erumalu était loin, et c’était tant mieux. Durant son trajet il avait pris la peine d’étudier l’objet que le petit truand lui avait demandé de tirer. C’était un calice, apparemment bien vieux. Il portait une inscription difficile à décrypter sur le dessin, mais l’emblème de la famille royale y trônait. Bon, si c’était le prix à payer pour avoir son contact … Le dernier emplacement, par contre, c’était tout une affaire. Un peu de discussion pendant son trajet lui avait appris que c’était là l’adresse d’un vieux musée. L’idée était donc de rentrer dans un musée, de prendre une antiquité et de déguerpir à vitesse grand V. Parfait, quoi de mieux ? Un musée, ça devait pas attirer foule de monde, c’était le crime parfait, hé hé.

La momie s’avança et gravit les marches pour se trouver une auberge avec les derniers berries qu’il lui restait de Bacha. Finalement, si c’était un musée, grappiller de l’argent serait plutôt difficile. Bah, il trouverait bien des objets en or. Il trouva un petit bouiboui pas trop cossu et décida d’y établir son quartier général. Ainsi, dans la fin d’après-midi, il décida d’aller faire un tour non loin de l’édifice qu’il visait. Il se promena ainsi dans les rues chaudes et immaculées de la capitale, profitant du climat vivifiant et de la bonté apparente des habitants du royaume. Ici, les gens, bien que ce fût la capitale, semblaient prêts à aider n’importe qui s’il se montrait dans le besoin. Ils étaient fiers de leur royaume, fiers de leurs régents. Certainement que els évènements des Rhinos ne les avaient pas directement affecté ? Il n’en savait rien. On lui proposa bien des fois de lui indiquer son chemin ou s’il avait besoin de quelque chose. Fallait dire que la plupart des gens qui le croisaient le pensaient blessé. Il rajusta plusieurs fois son keffieh, mais ses mains le trahissaient. Bref. Tout rayonnait ici, à tel point que c’en était agaçant.

Le musée, lui, était une merveille d’antiquité à lui seul. De forme pyramidale, il était une œuvre d’art et d’histoire. Il était réputé pour accueillir tous les grands témoins de l’histoire de la famille Nefertari et une quantité impressionnante de monde ne cessait d’y passer. Solomon profita d’une visite pour repérer le calice qu’il était venu chercher. C’était une antiquité plutôt quelconque ayant appartenu à un grand souverain d’antan. .Il valait certes son pesant d’or, mais c’était plus son histoire qui le rendait intéressant. Il était dans la famille depuis cent générations et était un des rares témoins de l’époque où Alabasta connu son apogée. En clair, c’était de la merveille archéologique à l’état pur. Et les moyens mis en œuvre pour la protéger allaient avec. Intuitivement, Solomon en repéra une grande partie. Des merveilles de technologie qui faisaient un peu tâche dans un tel décor d’antiquité. Des den den caméra, des machins qui devaient servir de censeurs de mouvements. En clair, le top du top. Et c’était pareil dans tout le musée, ce calice n’en était même pas la pièce maîtresse !

La momie réinvestit donc son quartier général miteux et se mit en tête de dessiner un plan du musée d’après ses souvenirs et la disposition des systèmes de sécurité. Encore une fois, il se surprit. Il planifiait cela de la manière dont c’était inscrit dans ses veines. Il fut capable de restituer le plan en une seule fois, ainsi que les caméras et le reste. Il avait gardé une image très précise dans son crâne de la disposition des lieux, comme une photo qui perdurait. Il était de plus en plus persuadé qu’il était plutôt du côté sombre de la révolution. Du moins, qu’il l’avait été. Ses actes étaient fluides et calculés dès qu’il passait à l’ombre et se révélaient chaotiques dès lors qu’il empruntait une autre voie. Il n’aimait pas qu’on le regarde, préférait les hauteurs. Des comportements ancrés si profondément en lui qu’ils outrepassaient les limites de sa mémoire. Si son esprit avait occulté des choses, son corps les avait gardées au fond. Peut-être que cela reviendrait avec le temps. Toujours était-il qu’il planifiait ce vol avec une expérience issue du néant et qui comblait toutes ses précédentes lacunes. Si bien qu’à la fin de la nuit, il avait déjà tout mis en place. Restait les inconnues liées aux gardes et aux dispositions de nuit. Mais ça, il ne pourrait le savoir qu’en se rendant sur place … Il garda donc la journée pour se reposer, et consacra la nuit à ses exactions.

Tout était bien plus calme à l’heure du crime. Il faisait même frisquet pour une telle nuit, certainement l’influence du désert. Comme on pouvait s’y attendre, le musée était plutôt bien gardé. Rien qui ne justifiait une telle protection, tout de même. Des gardes patrouillaient un peu partout, restant toujours à portée de vue les uns des autres. Tch. Ça compliquerait la tâche. Avec une discrétion qui le surprit, Solomon réussit à passer sur le toit du musée afin de gagner le velux. Il l’avait repéré pendant sa visite diurne. Il plaça ses deux mains contre, prenant soin de répartir son poids pour ne pas le briser. Quoi que, vu l’épaisseur de la vitre, même en sautant à pieds joints dessus il aurait du mal. Bien que le velux ne donna que sur l’entrée, il lui permit d’estimer le nombre de garde a minima. Quelque chose chatouilla alors les abords de sa conscience. Un frisson glacé qui lui vrilla l’échine. D’instinct, il se recula et gagna un coin d’ombre. Il grimpa en haut de la pyramide-musée en quelques secondes et laissa son mantra s’écouler autour de lui. De nouveau ce frisson. Il sentit alors la présence des gardes situés à l’intérieur du musée, les localisa précisément. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Certainement parce que ce n’était pas encore naturel pour lui … ou il ne s’en souvenait plus assez du moins.

Là ! Il y avait quelque chose qui se déplaçait. Rapidement et presque dans sa direction. Accroupit au sommet de l’édifice, la momie au katana resta immobile, les yeux fermés. Merde. La ‘voix’ était partie. Trop tard. Avait-il été repéré ? Quelqu’un l’avait vu ? Il descendit rapidement de l’édifice, empruntant le chemin utilisé à l’aller. Il passa les gardes sans trop s’apercevoir comment et tenta de retrouver celui qui semblait l’avoir vu. Chou blanc. Il se décida donc à rentrer dans sa chambre afin de mettre en commun les informations de la journée et de la nuit. Avec tout ça, il avait au moins de quoi s’en sortir si ça foirait. Les choses étaient pas bien compliquées : entrer, prendre et se tirer avant d’avoir l’armée sur le dos. Il comptait sur deux atouts essentiels : sa force et sa rapidité. Le reste, c’était du superflu. Ah, et une histoire de timing aussi. Il lui faudrait aussi une corde et il serait paré. Restait la voix perçue au sommet du musée. Cela le laissait songeur et il ne savait pas vraiment comment appréhender la chose. Danger, pas danger ? Coïncidence ? C’était visiblement un type furtif ce qui ne pouvait réellement signifier qu’une seule chose. Y’avait un autre gusse sur le coup. Fallait espérer qu’il soit venu en repérage seulement car sinon le type pourrait devancer Solomon. Si le gusse était prêt, fallait agir avant lui. Bon, ben ce serait certainement le timing repérage/braquage le plus court de l’histoire. Ce serait donc pour … maintenant ! Ah non, l’aube arrivait. Bon, dodo, achats, dodo et go.
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Nouvelle nuit, nouveau crime. La corde autour du torse, Solomon s’était glissé comme une ombre au sommet de la pyramide. Dès qu’il se mettait en tête d’être discret, des ailes lui poussaient. Un élément dans lequel il se sentait curieusement bien. Il se retrouva donc au sommet de la pyramide, dès que le premier tour de garde fut mis en œuvre. Le velux restait le meilleur endroit pour passer. Il se souvenait avoir pu envoyer voler Hebieso, le contremaître qui l’avait aidé sur la galère, ou encore d’avoir tranché Doby Mick le requin des sables d’un seul geste. La meilleure voie d’entrée pour lui était le velux. Il n’avait pu trouver de porte secondaire et la porte principale était certainement sujette à une alarme. Du coup, il lui fallait trouver un moyen d’ouvrir le velux, condamné et dont les fixations étaient inaccessibles de l’extérieur.  La momie glissa donc ses doigts autour du métal et se releva doucement en s’appuyant sur ses pieds. Il comptait sur sa force, rien de plus. Il attendit que la lumière de la torche d’un des gardes se soit éloignée puis il banda ses muscles. Les attaches en métal grincèrent en se soulevant. Solomon commença à virer au rouge lorsque d’un coup, il perdit toute préhension sur le velux et bascula en arrière. Il roula plusieurs fois avant se s’arrêter en se tenant la tête de douleur. La momie retint un juron et se releva en se frottant le crâne.

« Bordel de … »

Il parla tout bas,  mais suffisamment fort à son goût pour se mettre les deux mains devant la bouche. Une légère fumée trônait autour de la carlingue défoncée du velux. Que s’était-il passé ? Comme si ses mains étaient devenues intangibles un court instant. Tch, il avait forcé comme un branque et avait glissé, voilà tout. Il se rapprocha du velux et en se mettant à plat ventre estima que c’était assez ouvert pour passer. Un garde, cependant, était en train de promener sa torche un peu partout dans la pièce. Quelque chose avait dû tomber, ou il avait fait trop de bruit. Au choix. Le carreau était toujours intact car il n’avait, au final, fait que soulever et arracher les … attaches. Voilà ce qui était tombé. Rah. Merde. Bon. Il se faufila sous le velux avec souplesse et se maintint là à la force de ses membres. Le garde passa alors en dessous,  se baissa et ramassa ce qui ressemblait à un écrou. Il fronça les sourcils puis leva les yeux et sa torche. La vision qu’il eut fut certainement la dernière de cette nuit. Une espèce de momie hilare qui lui tombait dessus en l’écrasant sous son poids, bien à l’abri des visio den den.

Solomon tira le corps à l’abri et revêtit sa tenue. Ce truc avait l’avantage de cacher un peu son apparence et son visage.  Bon, y’avait toujours les bandelettes mais au moins, de loin, il pourrait se balader en agitant une torche et en jouant bien le jeu. C’était une des parties de son plan aussi, et peut-être une des plus foireuses. Il parvint pourtant sans trop d’encombres au niveau de la salle désirée. Il bifurqua avec un sourire contenu vers le piédestal où était le calice tout en commençant à s’emparer de sa corde. De … Ouais bon. Ok, c’était prévisible. PLUS DE PUTAIN DE CALICE !! RAH. Un frisson glacé commença à courir le long de l’échine de Solomon, cherchant à atténuer une rage qui montait, sourde. À la place du Calice trônait un masque de Théâtre. C’était quoi cette connerie ? Putain, mais quelle blague à deux balles, sincèrement ! Un léger éclat de rire de dépit lui échappa …

« Hey Thierry, ça va ? THIERRY !! »

Une lumière blafarde venait de lui brûler les pupilles en se pointant vers lui. La momie se protégea les yeux. Dépitée, il n’avait plus considéré le problème des gardes … et voilà qu’il venait de se faire cramer. D’un geste plus sot qu’autre chose, il frappa le pauvre garde et l’envoya valdinguer dans l’exposition dédiée à Toutankarton VII, faire copain-copain avec une momie dans un sarcophage. Cela fit un bordel monstre, suffisamment pour toute la foule de garde ne cherche à se rameuter. D’un geste rageur, Solomon s’empara du masque de Théâtre. Toutes les sécurités avaient dû être neutralisées car aucun mécanisme ne se déclencha. Super : tout ça pour rien. Alors que tout le monde commençait à se ramener, il essaya de repérer le voleur dans le fatras environnant. Car oui, si le masque était là, un des gardes aurait déjà dû le remarquer. Donc ça venait à peine d’être fait. N’ayant pas le loisir de jouer au policier au voleur, il ferma les yeux, étendit son mantra – qu’il maîtrisait presque sur commande maintenant ! Il perçut les gardes et … autre chose plus bas. Ah ! Y’avait des souterrains ici ? Foutredieu, quelle évidence : c’était une pyramide, ça s’étendait sous terre aussi ! Il prit ses jambes à son cou et suivit la piste fraîche du voleur émérite.

Visiblement, il y avait un truc genre laboratoire de restauration sous le musée. Comme quoi, on montrait pas tout sur le dépliant de la visite qu’il avait eu. Il passa sous le champ de vision d’un visio den den en exécutant une roulade mesurée puis s’engouffra dans la porte … fermé. ET MERDE. Il s’empara de la poignée, tira de toutes ses forces et se retrouva par terre avec la poignée. Le raffut redirigea certains gardes vers lui. Pas top du tout … Merde, il était foutu ! Ils arrivaient, ils allaient le cerner ! À moins que …

~~~

« Et merde, il est pas là. »

« Regarde, la poignée de la salle de restauration : peut-être qu’il est passé par là, tu crois pas ? »


« Pas faux ouais, mais j’suis pas sûr qu’il ait réussi à rentrer : même un monstre marin pourrait pas forcer c’te salle.  Alors s’il a pété la poignée, pas d’autre moyen que le code … »

« Ouais, t’as raison. AH ! DERRIERE TOI ! C’EST SEMONSKHET LE ROI-MOMIE !! »

Pas vraiment, mais ça y ressemblait. Vêtu comme un prince de l’ancienne dynastie, Solomon abattit son ankh sur les gardes et les expédia dans le royaume des songes. Ils étaient passés devant lui sans le voir alors qu’il avait balancé la momie par terre et mis ses attributs. Bon, il avait eu le temps de crier, faudrait déguerpir rapidement. La momie presque véritable s’en alla en se tenant le pagne et grommelant contre les coups du sort, encore une fois. Grâce à son mantra, il esquiva une nouvelle troupe de gardes puis il arriva à l’entrée avec son Ankh dans une main et le masque du Théâtre dans l’autre, tout en tenant son bas pour qu’il ne tombe pas. Les pharaons étaient obèses, visiblement. D’un coup de pied rageur, il ouvrit la porte du musée à la volée, l’envoyant valdinguer un peu plus loin. Les pauvres gars qui patientaient derrière furent soufflés en même temps tandis que les autres purent avoir le privilège d’observer une momie furax sortir du musée en tenant son futal. Leur seul réflexe fut de tourner les talons, les superstitieux étaient légion par ici. Ainsi, profitant de son effet de surprise, Solomon s’enfuit en courant, à la poursuite de ce satané voleur.

Il avait, en quelque sorte, pris un chemin plus court que lui ce qui expliqua qu’il repéra sa ‘voix’ en quelques secondes à peine. Il se rua à sa poursuite, gagnants les toits sans même s’aider de ses mains. Hé hé. On ne pouvait pas échapper à quelqu’un comme lui ! Les sirènes de la ville se mirent à résonner. En même temps, c’était inévitable … Le voleur se retourna alors et vit la momie. La peur écarquilla ses yeux. Tout en sprintant, il regarda le calice qu’il tenait dans sa main, se retourna de nouveau et changea littéralement de couleur. Il se mit à hurler et … s’arrêta. Solomon, surpris par cet arrêt, freina de ses deux jambes, s’emmêlant les pinceaux entre le masque, son Ankh et son pagne. Putain d’Antiquité.

« RAAH ! »

Le voleur se recroquevilla d’autant plus, tombant à genoux aux pieds de la momie ressuscitée. Il alla même jusqu’à sangloter.

« Semonskhet , mon Roi ! Je … je suis désolé, je ne voulais pas vous voler votre tré-trésor ! Ne maudissez pas, je vous en prie, ne me transformez pas en quelque chose de … pas normal ! J’ai … j’ai cinq enfants et trois poissons rouges et … et … »

Il se releva et partit en courant comme une flèche, abandonnant là le calice. Solomon resta interdit. Qui était ce Semonskhet qui avait autant de pouvoir ? Il se baissa, ramassa le calice et haussa les épaules. Bah, pourquoi pas. Bon, ben restait la milice du coup. Ils commençaient à peine à sillonner les rues de la capitale et lui, à cause de sa course-poursuite, se retrouvait déjà fort avancé. C'en était presque trop facile, du moins de ce côté là : le braquage avait failli largement tourner au vinaigre ... Allez hop, on prenait la poudre d’escampette et on se volatilisait comme de la fumée. Ah ah. Comme s’il en était capable. Quoi qu’après tout, c’était une grande momie maintenant. Et ce fut sur cette bonne blague que Solomon regagna les quartiers un peu moins riches et se terra dans sa chambre. Il planqua les objets à des endroits stratégiques que lui-même aurait eu du mal à trouver un peu partout dans le quartier puis cacha le calice sous les lattes de sa chambre, histoire de garder près de lui l'objet de toutes ces convoitises. Le masque du Théâtre resta sous son oreiller quant à lui, quelque chose lui disait qu'il en entendrait parler sous peu ... Les affaires du souverain feraient, de leur côté, un bon pourboire pour Bacha, c’était parfait.
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Bah tiens, c’était dans la une ce matin là.

« LE RETOUR DE LA MOMIE ! »


Avec une belle photo de Solomon sur le pas de la porte défoncée du musée, La photo était plutôt sombre, ce qui empêchait de réellement voir qu’il n’était qu’un gusse avec des bandelettes. Du coup, on voyait à côté de la photo un dessin d’un des gardes – plutôt doué, fallait le reconnaître : encore un type qui avait fait 10 ans d’étude en école d’art pour choper un job à la con.

Le Dessin:

Le dessin était un poil exagéré quant on avait que la momie se tenait normalement le pagne et distribuait des pains en courant dans tous les sens. Bon, certes, vu les dégâts on pouvait lui prêter la force légendaire des momies. Mais soyons honnêtes, face à un Salem c’était du pipi de chat. Il y avait aussi un long article mettant en avant de façon plus ou moins claire qu’il s’agissait là d’un coup monté et qu’un odieux voleur avait détruit des biens historiques pour dérober le calice du roi-momie maudit Semonskhet – ce qui expliquait peut-être la réaction de toute le monde -  à des fins malhonnêtes. Il était aussi stipulé que des recherches seraient mises en œuvre par les autorités locales pour retrouver cet odieux criminel et qu’il répondrait de ses actes devant une cour de justice. Solomon reposa l’infâme torchon. Qu’ils se plaignent pas : au moins ça leur ferait de la pub. Bon bon bon. Maintenant qu’il avait chopé ce qu’il voulait, fallait se tirer en vitesse de la capitale. Le temps de rassembler ses affaires, il apprit que les transports étaient interrompus pour cause d’une tempête de sable. On lui apprit aussi que les tempêtes, c’était pas qu’à moitié ici et qu’il devrait certainement se résoudre à attendre que ça passe. On lui dit aussi que c’était tant mieux comme ça, ça faciliterait le travail de la milice vu que le calice n’avait certainement pas pu quitter la ville. Ah bah génial …

Cependant, la chance fit que personne ne remonta le filon jusqu’à Solomon. Il était quasiment inconnu dans cette ville et on misait plus sur quelqu’un de déguisé que sur quelqu’un qui abordait effectivement des bandelettes en permanence, bien qu’il évitât de trop se montrer. Cependant, le troisième jour, le masque de théâtre disparu. Il n’avait pas pris le temps de se renseigner dessus et se trouvât bien stupide en trouvant à sa place une lettre et un poignard noir avec un symbole en forme de tête de mort dessus. Quelque chose lui chatouillait le fond de la cervelle sans qu’il ne put savoir quoi. La missive, quant à elle, sommait à Solomon de restituer sous trois jours la relique où il en paierait le prix. La récompense qu’ils lui offraient contre la remise était certes substantielle, mais retrouver ses souvenirs l’était encore plus pour lui. Alors il conserverait sa piste pour la révolution, c’était décidé. Par instinct, il déchira et brûla cette lettre mais conserva le poignard. On avait réussi à le retrouver et à entrer dans sa chambre pour lui laisser un avertissement : c’était plus que suffisant pour devenir paranoïaque. Le soir même, il prit ses cliques et ses claques et changea de quartier. Il s’enfonça dans les bas quartiers,  Il n’avait pas vraiment la possibilité d’enquêter sur des types qui enquêtaient sur lui vu que la milice elle-même enquêtait déjà sur lui. C’était le genre de situation où on se retrouvait à poser des questions à la milice et qui finissait toujours par une course-poursuite et une affiche avec une prime. La base quoi.

La seconde nuit, il changea encore d’auberge, prenant soin de ne pas trop traîner en ville la journée et il fit de même la nuit suivante. Ce fut certainement à ce moment là qu’il commença à comprendre de mieux en mieux les mécanismes de son étrange don d’empathie. Tout comme il fut alors persuadé d’avoir brouillé les pistes. Chaque journée, il alla se renseigner sur les caravanes à départ de la cité. Malheureusement, rien ne changeait : la tempête grondait toujours dans le désert et il lui était encore impossible de partir. Parfait. Il attendit donc la troisième nuit avec son katana à la main, par pure principe de précaution. Personne ne vint. Soulagé, il commit alors l’erreur de rester dans la même auberge.
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Dormir quand on était en cavale n’était pas la marche à suivre. Tout commença par une étrange vision dans ses rêves. Un rêve complexe mêlant peur et vengeance. Une poursuite infernale dans un royaume de ténèbres où un assassin de blanc vêtu pourchassait un assassin de noir vêtu. Puis les deux couleurs se mélangeaient pour ne former qu’une fumée grisâtre. La fumée pris forme d’un autre assassin au regard mauvais, carmin. Celui-ci plongea sa main dans sa poitrine et en ressortit un cœur fumant, dégoulinant d’un fiel noir et fumant. Il l’écrasa entre ses doigts et lorsqu’il ouvrit la main, c’était la dague noire au symbole de mort qui y trônait. L’assassin gris éclata de rire et Solomon se réveilla, en sueur. Il sauta de son lit, fouilla dans ses effets et en tira la dague. Ce ne pouvait être une coïncidence, il était forcément lié à ça. Qui étaient ces types, bon sang ?! Il serra son poing, essayant de s’emparer de sa mémoire brumeuse. De rage, il lança la dague contre le mur. Elle s’y enfonça jusqu’à la garde. La momie s’assit sur le lit, se prenant la tête entre les mains. Des rêves, des impressions de déjà vu. Des réflexes insensés, des instincts de tueur. Tout cela commençait à devenir un peu trop pour lui. À tel point qu’il n’était plus en mesure de réfléchir logiquement.

Tandis qu’il essayait de se masser le crâne pour faire partir ces pensées chaotique, quelque chose attira son attention. Un tiraillement, une prémonition. Troquant son malheur contre sa colère, il s’empara de son arme et s’en alla retirer la dague du mur. Il emmaillota le calice dans la couverture de la première auberge, qu’il avait gardé puis se mit à côté de la fenêtre. Un murmure timide lui parvenait, annonciateur d’une peur sans nom. Quelque chose approchait. Souple, implacable. Il sentit son cœur s’emballer. Ces gestes … c’étaient les mêmes que les siens.

Il déglutit.

Etait-ce possible ? Plus terrifié qu’intéressé par la possibilité de rencontrer ce qui pouvait le ramener à sa vie d’avant, il recula jusqu’à la porte. Si cet homme était comme lui, si ils étaient tous pareils ? Il regarda sa main avec la dague. Quelque chose coinçait. Une haine sourde animait son corps, il essayait de lui dire quelque chose. De fuir ? De se battre ? La chose montait rapidement, elle n’était plus qu’à une trentaine de mètres. Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir.

« RAAAAH ! »

Perçant la vitre, la momie se jeta dans le vide, katana au clair. La forme sombre qui grimpait la façade leva alors un sourcil. Solomon le percuta dans son ascension, l’entraînant à terre. L’assassin, car c’en était évidemment un, dévia la lame et roula avec sa cible. Les deux hommes se retrouvèrent à bras le corps au milieu d’une ruelle. Ils roulèrent, chacun essayant de neutraliser l’autre puis Solomon réussit à basculer et à l’envoyer rouler plus loin. D’un saut de main, la perfide créature se remit d’aplomb tandis que la momie se relevait d’une acrobatie aussi complexe qu’innée. L’assassin pencha la tête sur le côté, ses yeux se rétrécirent sous son masque. Solomon ne lui laissa pas le temps de s’interroger et se rua dessus sans crier gare. Il tailla trois fois dans le vide, son adversaire esquivant à merveille ses coups. D’un coup de pied habile, il le désarma et envoya son katana rebondit dans la rue. Pas avare de ressources, la momie fit glisser la dague noire entre ses doigts et tenta d’épingler le tueur. Celui-ci mit ses bras en croix pour amortir le coup, arrêtant la lame à un centimètre de son œil. La force de Solomon commença à l’emporter lorsque l’assassin réussit à le dévier sur le côté, rompant le corps à corps. Il s’éloigna d’un bond. Il était essoufflé.

« Qui … es-tu ? »

Nulle émotion ne transparaissait sous les bandages de Solomon. Il fronça les sourcils. Son adversaire avait lui aussi reconnu la similitude entre leurs façon de se battre.

« On dirait que tu te bats comme nous mais … en moins subtil. Cipher Pol ? »

Le Cipher Pol. Les agents secrets du gouvernement. Ça non. Il n’en était pas. Que voulait-il dire par moins subtil ? Il le voyait à chaque fois venir avant qu’il ne frappe et il ne trouvait rien de subtil dans les gestes de l’assassin. C’était mou, bien qu’avec une volonté indéniablement meurtrière. Il ne savait pas comment il pouvait le savoir, mais il sut à cet instant qu’il pourrait avoir le dessus face à cet adversaire. L’assassin porta sa main à son avant-bras puis le leva brusquement vers Solomon. Celui-ci se pencha sur le côté pour éviter le tir de mousquet, dissimulé dans son bracelet. Profitant de cette diversion, l’assassin tourna les talons et tenta de s’enfuir. Il n’était pas fou, il avait lui aussi jaugé la différence entre les deux hommes. Si la momie avait pu la percevoir malgré son manque de souvenirs, lui avait dû le ressentir dès le départ. Solomon se jeta sur son katana et dans un dernier élan le lança vers son adversaire. L’arme fila droit, avec une précision impeccable. C’était moins facile que lancer une dague, mais la lame perfora l’assassin à l’épaule et l’épingla contre le mur. Celui-ci contint un cri de douleur puis, prenant la lame entre ses mains, la cassa nette pour se délivrer du bois du mur. Il retira ensuite la garde de l’arme. Une fraction de seconde trop tard : le genou de Solomon le cueillit en plein ventre et lui fit traverser l’obstacle à grand renfort de bruits.

On entendit un fracas épouvantable, puis un cri de douleur à moitié étouffé. La momie s’engouffra dans les décombres, arme brisée en main. Elle ruisselait encore du sang de sa proie. Il s’avança vers l’assassin qui était empalé sur un fragment de poutre. Son sang s’écoulait de lui à grand bouillon, il mourrait dans les minutes qui allaient arriver. Solomon se baissa. Dans un dernier effort, l’assassin leva sa main gantée et fit jaillir une lame secrète de sous son bras. Il essaya de la planter dans la gorge de sa cible mais celle-ci attrapa son poignet avant ça et l’écarta sans effort. Il était mourant, ses forces le quittaient.

« Qui es-tu ? »

Il n’avait pas grand espoir, mais un maelström bouillait dans son esprit, provoqué par ce simple individu. Il lui faisait froid dans le dos, il lui évoquait quelque chose de terrible sans savoir quoi. L’assassin partit d’un rire haché, un filet de sang s’écoulant de ses lèvres.

« Je suis … le feu. Je suis … la mort. Et mes frères me vengeront. Hail Umbra ! »

Puis son regard se vida et un voile translucide se glissa sur ses yeux. Il était mort. Le seul mot qu’il avait obtenu était ‘Umbra’. Il l’avait déjà entendu, cela faisait écho en lui. Mais où ? Quand ? C’était l’histoire de sa vie actuelle … Solomon fouilla les poches du mort, n’en tirant rien d’utile. Une bombe fumigène, des dagues. Il s’en moquait. Par contre, il lui retira son gantelet : cela pouvait être utile. De la même manière, il lui ôta son demi-masque. Il le garderait en trophée, en mémoire de cette soirée. Et cela pourrait lui être utile pour remonter la piste de cette ‘Umbra’ qui lui était familière. Il savait au moins que ce type avait des frères et qu’ils en voudraient à lui. Le bracelet, quant à lui, lui inspirait un sentiment particulier. Certainement que tout cela était lié à son passé. Rah, c’était rageant. Il touchait quelque chose du doigt, il le sentait ! Mais il ne pouvait faire mieux que collectionner les souvenirs en espérant que cela lui rappelle quelque chose un jour … Il se releva, commença à s’en aller car les gens se réveillaient tout autour du lieu de leur combat et allaient commencer à affluer. Puis il revint. Il se baissa. Guidé par un songe éthéré, il lui ferma les yeux de ses doigts.

« Resquiescat in pace. »
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Un peu plus tard. Un ombre noire s’approche du cadavre. Avant même que le peuple ne soit en alerte, avant même que la ville ne sache ce qu’il venait de se passer. Ainsi vont les choses. Les assassins vont toujours par deux. Le maître … et l’apprenti.

Spoiler:

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