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La mélodie des morts ... (2)


Molokost était venu à Fuschia il y a quelques jours. Juste après la grande révolution. Il y avait vu un campement de réfugiés. Un homme lui avait conté ce qu'il s'était passé. Encore et toujours ces révolutionnaires. Ils veulent faire le bien mais rendent les choses encore pire. Le résultat était évident. Il n'avait jamais vu les lieux ainsi. Fuschia avait toujours été un village calme et paisible, aux habitants accueillants et fêtards. Ce n'était plus le cas. La tension était lourde. Beaucoup de villageois partageaient toit et nourriture. Mais ça n'allait pas reste longtemps comme cela. Ça pouvait se confirmer par quelques disputes occasionnelles.

Mais ne parlons pas du Grey Terminal. Véritable champ de bataille. Les cadavres se comptaient facilement par centaines. On pouvait même voir des tas de cadavres pour rendre les chemins accessibles. Le sang jonchait le sol. Comme si c'était sa couleur d'origine. La puanteur nauséabonde était insupportable. L'odeur des morts. Leurs excréments et matières organiques pourries attiraient les insectes. Les mouches se faisaient un plaisir. C'étaient les seuls. Non, il y avait aussi ces créatures maudites, ces charognards cruels et malicieux, ces sales corbeaux qui venaient se régaler. Molok´ n'avait curieusement pas tenté des les chasser. Enfin c'était compréhensible. Ils étaient nombreux et ces bêtes étaient connus pour s'attaquer en groupe, crever les yeux étaient leur spécialité. Et puis à quoi aurait-il servi de les priver de nourriture finalement.

L'aventurier avait donc enjambé toutes ces personnes mortes. Paix à leurs âmes. Sans compter les nombreux détritus toujours présents. Il s'était mis à fouiller comme un clochard à la quête d'objets précieux. Il avait déjà pu récupérer quelque montres. Mais s'ils voulait des bijoux, c'était en plein royaume de Goa qu'il allait en trouver. Enfin ce qu'il restait du royaume. C'était ainsi qu'il était parvenu jusqu'à Goa. Cependant les marines étaient présents et faisaient le grand nettoyage. Mauvaise chose pour Molokost qui voyait son butin se réduire. Et puis l'accessibilité y était interdite pour quelques temps d'après les gardes à l'entrée.





Dernière édition par Molokost le Dim 23 Fév 2014 - 14:29, édité 3 fois

    Mais avide d'argent et de bijoux, le vagabond avait insisté et trouvé une excuse acceptable. Une scène bien joué avait suffit les deux gardes à l'autoriser à rentrer. Ici aussi on voyait des cadavres. Mais beaucoup moins. Les services de nettoyage étaient déjà en action. Les anciens jolis bâtiments étaient effondrés. Certains complètement rasés, d'autres tenaient encore miraculeusement debout par on ne sait quel miracle. Aucune habitation, aucun édifice avait été épargné. Molokost s'empressait de fouiller les corps. Il ne trouvait presque rien. Soudain, une main l'agrippa. Il eut la peur de sa vie et bondit en arrière. La personne qu'il avait fouillé était toujours en vie. Salement amoché par une grande balafre qui comprenait ses deux yeux, le survivant demandait de l'aide, des soins.

    Il était tombé sur la bonne personne. Le médecin s'empressa de sortir de son sac, son kit de chirurgien. Il essayait tant qu'il pouvait de désaffecter les nombreuses plaies. Pour se faire il déshabilla le blessé. Jusqu'à le mettre nu. C'était indispensable. Les marines employés de nettoyages qui voyaient la scène au mauvais moment réagirent mal. Après explication, ils laissèrent le médecin pratiquer. Après tout, les services de soins n'étaient pas encore la, ils ne devaient plus tarder non plus. La chaire était pourrie au niveau de sa jambe droite. La lame d'un couteau y était encore. À l'aide de deux pinces, il la saisit et la retira doucement. Il n'avait plus d'anesthésiant et avait demandé aux marines de le tenir. La jambe devait à tout prix être amputée avant que la pourriture se propage.

    Le blessé criait. Il refusait d'admettre ça et traitait Molokost d'incapable, de médecin foireux et toutes grossièretés qu'on pourrait aussi dire dans une telle situation. Mais il ne pouvait faire autrement. Molokost prenait sa scie de médecin. Il s'apprêtait à couper sa jambe mais il s'arrêta. La sueur coulait de son front. C'était la première fois qu'il faisait quelque chose d'aussi dure. Il respira une bonne bouffée d'air et s'effectua à la tâche. Les hurlements du patient étaient atroce. On pouvait ressentir sa douleur rien qu'à les entendre. L'opération se finit en vingt minutes. Les marines demandèrent au vagabond d'essayer de soigner ceux qui n'étaient pas encore morts. Il accepta et remplaça l'anesthésiant par des bouteilles de rhum qu'il avait trouvé. Bourré à bloc et endormi de force, ils ne sentaient plus la douleur.




    Dernière édition par Molokost le Dim 23 Fév 2014 - 14:30, édité 2 fois

      C'est bon, les services de soins étaient arrivés. Molokost retournait à sa première occupation : fouiller les cadavres. Ils ne trouvaient pas grand chose au début puis en avançant dans la ville, la collecte était plus satisfaisante. On trouvait des colliers d'argents et d'ors. Il était même tombé sur une bague en or pure, orné sans doute d'une pierre précieuse sur le dessus. Elle brillait. Une infime lueur de soleil passa sur la bague et refléta sur une maison dévasté et ravagé. C'était beau parmi tout ce gris moche et sombre. Mais le vagabond se pressa à la vue d'un coffret au bout du reflet. Il tenta de l'ouvrir mais n'y arriva pas. Et une troupe de cinq marines qui avaient vu ça n'acceptèrent pas qu'il se serve sur ces morts.

      Persuadé de trouver des bijoux et des pierre précieuses dans ce petit coffret, il décida de ne pas le donner aux marines et de s'enfuir avec. Les soldats lui collèrent au train pendant un long moment. La course poursuite comprenait slaloms à travers les ruines et escalades des bâtiments. Perché au premier étage visible depuis l'extérieur, il était coincé par ces sales marines qui ne pouvaient eux non plus l'atteindre. L'escalier était effondré et le seul moyen d'accéder au premier étage était de grimper comme l'avait fait notre fuyard. Cependant celui-ci enlevait les mains de ceux qui voulait monter. Il en profita pour les narguer et casser le coffret sur le sol du premier étage. Il n'y avait qu'une clé. Tout ça pour une clé ...

      Les marines se moquèrent du fuyard et décidèrent de le laisser ici. De toute façon ce qu'il avait trouvé n'était pas important. Molokost jeta la clé sur la tête d'un des soldats et ricana.

      - Rien à faire de cette clé, je sais même pas ce qu'elle est censé ouvrir. Tenez, ça ne m'appartient pas !

      Il se retira de la vue de ses marines pour fouiller un peu l'étage. Il s'y trouvait des lits, des armoires à glace et de magnifiques meubles de marbre taillés d'ornements. Mais Molokost s'extasia devant un instrument de musique. Un accordéon orné de dessins dorés. Il avait toujours voulut avoir cet instrument. Celui-ci était beaucoup plus petit que les autres accordéons. Il l'essaya pour la première fois comme un enfant. Le son qui en sortait était mélodieux et harmonique malgré que l'aventurier ne savait pas en jouer. Il apprit vite, il avait un véritable don pour ça. On entendit à travers tout le silence de Goa, une mélodie triste et touchante. Il nomma cette mélodie, la mélodie des morts.