Pulupulupulu pulupulupulu
T'as été longue poupée. T'avais perdu l'escargot ?
Je commençais à m'inquiéter...
Je… Je viens juste de me réveiller...
Mais…
Je ne comprends pas...
Vous m'aviez promis... !
*Snurf*
Vous m'aviez promis de rester prêt de moi. Pourquoi vous êtes pas là ?
*Snurf*
Hé ! Pleure pas hein ! J'suis pas loin non? Mais... rester c'était difficile. Tes nouveaux amis m'aiment pas trop...
Je sèche mes larmes tant bien que mal mais n'arrive pas à parler. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi des gens ne s'aiment pas entre eux. Et puis, en vrai, je ne comprends toujours pas le comportement d’Oswald… J’ai peur !...
*Snurf*
Mais c'est pas grave. Tu vas mieux ? Comment tu te sens ?
J'ai un peu mal. Je peux pas trop bouger, c'est pour ça que j'ai pas pu vous appeler avant... Et puis...
Et puis ?
J'ai un peu peur...
*Snurf*
Peur ? Peur de quoi ?
Je... Oswald vient de frapper un monsieur... Je ne comprends pas. Il est pourtant gentil Oswald d'habitude ! Pourquoi il l'a frappé ? Il n'avait rien fait de mal le monsieur !
Tu sais ce que ça veut dire pyschopathe poupée ? Non ? bah oublie... Mais méfie toi d'Oswald. Un type bicolore c'est louche. Et c'est surement pas ton ami...
QUOII ??? Ce serait pas mon ami ?!
Mais... mais !
Mais quoi ? Tu l'as vu non ? Il a même pas levé la main pour t'aider quand l'autre tache en bocal a décidé de te tabasser pour t'apprendre à vivre. Il faut se méfier des types en uniforme Poupée. Ils sont pas assez libres pour faire de bons amis.
Mais, mais.
C'est normal. Il avait pas le droit...
Je suis un poisson domestique... J'appartiens à mon maître...
C’est ce que je suis… Ce qu’on m’a appris. Je le suis ? Je ne sais pas trop… Le suis-je vraiment ? Peut être pas…
Ton maitre ? il est mort poupée. Il est mort et t'es libre. Et c'est pas grâce à tes amis qui l'auraient laissé te reprendre ! Maintenant t'appartient à personne d'autre qu'a toi !
Mais... *Snurf* Pourquoi tu dis des choses méchantes ? *Snurf* Pourquoi tu dis que mes amis ne sont pas mes amis ?
*Snurf*
Tu m'avais promis d'être là et tu m'as menti !
*Snurf*
Et maintenant... maintenant... tu dis que je dois pas faire confiance à mes amis !
*Snurf Snurf*
Qu'est ce que je dois faire moi ? Bouhouhouh
Tu dois arrêter de pleurer, et choisir ce qui est le mieux pour toi, sans obéir aux ordres des autres. Tu es ta maitresse maintenant.
Mais je ne sais pas ce qui est le mieux pour moi, moi ! Tout ce que je veux, c'est ne plus être toute seule.
Tout ce que je veux, c'est être avec vous. Mais vous n'êtes même pas là... Pourtant vous m'aviez promis...
*Snurf*
Et maintenant, je suis toute seule alors que avant j'avais plein d'amis... Bouhouhouhouhouhouhou...
Calme-toi Poupée. Tu n’es pas seule. Et si c’est vraiment ce que tu veux, alors tu seras bientôt avec moi.
*Snurf*
Braiment ?
*Snurf*
Oui. Vraiment. Mais arrête de pleurer. Bon, je peux pas venir te chercher moi-même pour les mêmes raisons qui m’ont forcé à ne pas rester près de toi. Par contre, Je peux t’envoyer mon requin tigre. Tu te souviens hein ?
Voui…
*Snurf*
Bon, du coup, si tu es vraiment sûr de ton choix, il peut passer te chercher dans une heure.
Donc, tu es sûre ?
Sûre ? Le suis-je ? Je ne sais pas trop. J’aime vraiment beaucoup Monsieur, mais il m’a menti… Mais il n’avait pas le choix de me mentir, on l’a forcé. Mes amis sur ce bateau l’ont forcé. A cause d’eux il m’a mentie.
Je…
Ce sont mes amis…
Voui…
Je sèche mes larmes. Je suis triste, mais je ne dois plus pleurer. Je vais enfin pouvoir retrouver Monsieur, pouvoir retrouver Matsuya. Et je vais enfin pouvoir fuir la violence de Oswald.
Bien, on se voit dans deux heures alors. Et arrête de pleurer Poupée.
Savoir suivre sa voie.
Et maintenant. Qu’est ce que je dois faire moi ?
Est-ce que je dois prévenir quelqu’un que je m’en vais ? Où pet être que non… Je sais pas ! On ne m’a rien dit à moi !
Qu’est ce que je dois faire ?! Qu’est ce qu’il faut faire !
Je… Je…
Mon escargot ! Je dois garder mon escargot toujours avec moi ! TOUJOURS ! Tiens, va sur mon épaule, et ne tombe pas hein sinon tu risques de te faire mal ! Je gratouille sa petite tête de ronchon.
Promis, on va chercher de la salade avant de partir.
Parce que moi aussi j’ai faim quand même. Mais… Est-ce que j’ai le droit d’aller manger ? Je sais pas…
Han ! Et si j’avais pas le droit de quitter le bateau… ? Comment je vais faire ?! Je dois le dire à quelqu’un ! Je dois le dire à… Lilou ! oui ! Lilou elle est gentille, elle comprendra ! Oui oui !
Mais… Lilou…
Si je pars, je pourrais peut être plus la voir ! Je… Non… Lilou… C’est trop nulle…
Mais Monsieur…
Je…
*Snurf*
Je sais qu’il ne faut pas pleurer, mais c’est dur quand même. Je ne veux pas choisir moi. Je ne sais pas. Je n’y arrive pas ! Je…
Kwak !
Bee !
Il est venu voir comment j’allais ? Peut être ! Il est gentil Bee, et puis, c’est lui qui m’a amené à ce bateau sur Drum. Peut être que lui il saura ce que je dois faire… Mais d’abord, je lui fais un gros câlin alors qu’il se met au bord de mon lit de malade. Parce que je suis triste, et que j’ai besoin de tendresse. Et du coup, quand je lui parle, je lui caresse ses jolis plumes toutes jaunes.
Dis, Bee… Tu crois que je devrais quitter le bateau pour rejoindre Monsieur ou pas ?
KWAK ! Kwakwakwakwakwak ! Kwak Kwak !
Il n’arrête pas de faire gesticuler et de bouger dans tous les sens, tellement que j’ai failli tomber par terre. Mais heureusement il me rattrape juste à temps en me mettant sur son dos. Cette acrobatie réveille un peu la douleur de mon dos. Mais ça va, je ne pleure pas. Presque pas.
*Snurf*
Mais je n’arrive pas à comprendre ce qu’il veut me dire. Peut être que Lilou saura ? Oui, elle saura surement ce qu’il veut dire.
Je suis désolé Bee, mais tu kwak trop vite… Je n’arrive pas à te comprendre, mais si tu nous amènes à Lilou elle pourra surement te traduire !
Kwak kwak !
Et le voilà qui cavale dans les couloirs à la recherche de sa maîtresse. On tourne, et tourne et tourne encore. Puis soudain, au bout d’un couloir donnant sur le pont, on l’aperçoit. Elle est là, dos à nous. Je m’apprête à l’appeler, quand soudain, je la vois qui frappe un pauvre monsieur, je crois que c’est le même que Oswald à frapper.
Et d’un coup, j’ai peur. Si peur, que pendant que Bee court vers sa maitresse, moi, je préfère sauter de son dos, atterrissant violement sur le plancher, et réveillant toutes les douleurs de ma blessures.
J’ai très très mal. Je ne peu plus bouger. Et j’ai très très peur aussi. Pourquoi Lilou a tapé le monsieur ? Pourquoi ? Elle est pourtant gentille Lilou ! C’est mon amie !
Je me recroqueville sur moi-même. Je ne sais vraiment plus quoi penser.
Mais là, maintenant, je n’arrive plus à retenir mes larmes de couler.
Comment ça, c'est pas vous ?!
Mhmblheuhmheuh !
QUOI ?!
Mmmmmmh !!!
Lieutenant, vous avez passer l'âge de faire exprès de vous bourrer la bouche avec des bonbons pour que votre supérieur ne puisse pas vous comprendre ! Vous avez trois secondes pour avaler ou arrêter de macher, sinon, je vous remonte les bourses au niveau du front.
GLOUPS.
Oliver se frotte la gorge en vitesse pour tenter de faciliter la distance. Malheureusement pour lui, les trois secondes données ne suffisent pas à tout évacuer, et il manque de peu de s'étouffer. Bleu, l'air constipé, l'homme tente de garder son assurance tandis que mon aura l'écrase volontairement.
Pourquoi le Léviathan n'est plus garé à la même place ?...
Mmuh.
Vous ne savez pas ?
J'avais quitté le pont deux minutes. Deux minutes durant lesquels lui et son copain Smile avaient réussi à bouger le navire de place en manquant tout de même de détruire la moitié de Navaronne avec le bateau de l'Amiral en Chef. Le temps de revenir sur les lieux du crime, d'arrêter les machines et de tabasser Smile, j'appréhende maintenant les explications du plus "responsable" des deux. Tout du moins, pour ce qu'il y a à appréhender. Dents serrées, nez froncé, j'ai du mal à me contenir.
Vous êtes un homme mort, alors.
Le coup part aussitôt, catapultant ce brave Oliver au sommet du mât principal, rejoindre son fier camarade Smile qui trône là-haut depuis dix bonnes minutes avec le visage tuméfié. Le cri de l'homme couvre les voix autour de moi, et quand je me retourne en m'essuyant les mains après ce dur labeur, c'est Daenerys que je vois, assise par terre en train de pleurer.
Qu'est-ce que tu fais là ?!
J'avale la distance et sors déjà un mouchoir que je lui tends. Je l'attrape par les épaules en évitant les blessures et la porte jusqu'à la chaise la plus proche pour l'installer sur un coussin sorti de dieu sait où. Ses sanglots m'empêchent de comprendre ce qu'elle dit, et je suis de toute façon plus obnubilée par autre chose :
Wallace a bien dit que tu devais te reposer !
Kwak !
Tu as besoin d'une traduction ?
Kwakwakwak ! Kwak ! Kwak !
Oh !
Daenerys se calme à peine. Elle a les yeux bouffis par les larmes, la bouche encore tremblante. Et elle semble même avoir peur de moi. Après ce qu'elle a vu, le contraire aurait été totalement étonnant.
Bee a dit "la réponse est dans ton coeur" et il demande aussi si tu as des graines... Je ne sais pas ce qu'est la question, mais ça me semble un bon début. Qu'est-ce qu'il se passe Daenerys ?
Daenerys est tellement sensible...
Je le sais depuis un moment pourtant, et c'est ici que je le remarque vraiment. Je veux dire... a tenter d'essuyer ses larmes et de la réapprivoiser après qu'elle ait été témoin de ce que je pouvais faire, ça me frappe comme un coup en plein visage. C'est à chaque fois un retour au point de départ lorsqu'elle est dans les parages et qu'elle se confronte à la nature humaine. A force, je pensais qu'elle apprendrait que l'Homme n'est qu'une bête, qui n'est régit que par ses instincts. Des instincts qu'on n'éduque pas. Ou mieux, qu'elle s'y ferait comme moi je m'y suis faite à force. Mais non. Daenerys s'y refuse. Elle s'étonne toujours du pire, sans réussir à le comprendre où à l'accepter. Et ses craintes se montrent, comme une robe qu'elle revêt et qui me pousse à vouloir toujours la protéger de tout.
Du pire. Comme de moi.
Je ne saurais pas dire pourquoi. Pourquoi elle, plus qu'un autre. Ce qu'elle a qui m'oblige à lui donner le meilleur et à préserver cette innocence pourtant fragile.
Je ne prendrais jamais autant soin d'Oliver, ou de Serena. Outre leur passé et cette innocence déjà brisée qu'ils portent comme une armure ou comme une épée. Je ne me plierai jamais en quatre pour panser les blessures d'Oswald. Je veux dire... Je suis toujours derrière eux à les pousser à se relever et être meilleurs, sans imaginer que je pourrais m'arrêter pour les porter. Mais Daenerys, elle a sa place sur mes épaules depuis toujours et je me sens prête à m'arrêter à chaque fois qu'elle me le demandera...
Elle ne le sait pas. Que je suis, avec elle, la meilleure partie de moi. Ça n'est peut-être pas suffisant, elle attend beaucoup des gens, et autant du monde. Elle ne se rend pas compte à quel point elle peut être exigeante avec ces humains qui vadrouillent autour d'elle en essayant de la faire sourire. Et à quel point son sourire est l'un des plus beaux cadeaux qu'elle puisse nous offrir après ce passage à vide. Depuis la mort de Salem et ce qui en a découlé, la prise de responsabilité d'Oswald, notre présence et futur départ de Navarone, elle est comme un baume qui soulage des plaies toujours vives. Elle calme les infections qui me rongent depuis le désert d'Alabasta...
Wallace répète souvent qu'il faut apprendre à guérir ses plaies sans rien. Que ça nous rend plus fort, que notre corps s'enseigne à lui-même à s'endurcir. Qu'il y a une part du travail que l'on doit forcément faire sans une aide extérieur. Je n'ai pas très envie d'admettre ça. Mais Wallace est médecin, et il connaît son travail, même si je crois parfois qu'il est trop fou pour être sérieux.
Quoiqu'il en soit, Daenerys se calme progressivement. Je la tiens dans mes bras et elle ne cherche plus à me fuir, ou à s'esquiver. Elle joue avec les plumes de Bee qui se laisse faire paisiblement. Ses sanglots se sont calmés quand son esprit a été distrait par autre chose, et qu'elle a mis la peur de côté. Je la sens bouger, et la relâche pour la laisser faire. Elle s'écarte, et plante ses pupilles turquoises dans les miennes d'ambres.
Je vais partir.
Sa déclaration me paralyse soudainement, alors que mes yeux s'arrondissent. Je ne comprends pas vraiment de quoi elle parle et ce qu'elle dit. J'en viens même à penser qu'elle n'est pas sérieuse, pas dans son état en tout cas. Que la foudre lui a grillé le cerveau et qu'on ne peut plus rien pour elle. Mais ses mirettes embuées de larmes me sondent tandis qu'elle renifle pour ravaler sa tristesse. Ses sourcils se froncent pour lui donner de l'aplomb, un semblant d'assurance qu'elle semble ne pas vouloir assumer en face de moi. Mais elle le fait. Pleine de courage, de témérité peut-être, et ajoute pour me forcer à admettre que j'ai compris ce que ça impliquait :
Avec Monsieur...
Je le sais depuis un moment pourtant, et c'est ici que je le remarque vraiment. Je veux dire... a tenter d'essuyer ses larmes et de la réapprivoiser après qu'elle ait été témoin de ce que je pouvais faire, ça me frappe comme un coup en plein visage. C'est à chaque fois un retour au point de départ lorsqu'elle est dans les parages et qu'elle se confronte à la nature humaine. A force, je pensais qu'elle apprendrait que l'Homme n'est qu'une bête, qui n'est régit que par ses instincts. Des instincts qu'on n'éduque pas. Ou mieux, qu'elle s'y ferait comme moi je m'y suis faite à force. Mais non. Daenerys s'y refuse. Elle s'étonne toujours du pire, sans réussir à le comprendre où à l'accepter. Et ses craintes se montrent, comme une robe qu'elle revêt et qui me pousse à vouloir toujours la protéger de tout.
Du pire. Comme de moi.
Je ne saurais pas dire pourquoi. Pourquoi elle, plus qu'un autre. Ce qu'elle a qui m'oblige à lui donner le meilleur et à préserver cette innocence pourtant fragile.
Je ne prendrais jamais autant soin d'Oliver, ou de Serena. Outre leur passé et cette innocence déjà brisée qu'ils portent comme une armure ou comme une épée. Je ne me plierai jamais en quatre pour panser les blessures d'Oswald. Je veux dire... Je suis toujours derrière eux à les pousser à se relever et être meilleurs, sans imaginer que je pourrais m'arrêter pour les porter. Mais Daenerys, elle a sa place sur mes épaules depuis toujours et je me sens prête à m'arrêter à chaque fois qu'elle me le demandera...
Elle ne le sait pas. Que je suis, avec elle, la meilleure partie de moi. Ça n'est peut-être pas suffisant, elle attend beaucoup des gens, et autant du monde. Elle ne se rend pas compte à quel point elle peut être exigeante avec ces humains qui vadrouillent autour d'elle en essayant de la faire sourire. Et à quel point son sourire est l'un des plus beaux cadeaux qu'elle puisse nous offrir après ce passage à vide. Depuis la mort de Salem et ce qui en a découlé, la prise de responsabilité d'Oswald, notre présence et futur départ de Navarone, elle est comme un baume qui soulage des plaies toujours vives. Elle calme les infections qui me rongent depuis le désert d'Alabasta...
Wallace répète souvent qu'il faut apprendre à guérir ses plaies sans rien. Que ça nous rend plus fort, que notre corps s'enseigne à lui-même à s'endurcir. Qu'il y a une part du travail que l'on doit forcément faire sans une aide extérieur. Je n'ai pas très envie d'admettre ça. Mais Wallace est médecin, et il connaît son travail, même si je crois parfois qu'il est trop fou pour être sérieux.
Quoiqu'il en soit, Daenerys se calme progressivement. Je la tiens dans mes bras et elle ne cherche plus à me fuir, ou à s'esquiver. Elle joue avec les plumes de Bee qui se laisse faire paisiblement. Ses sanglots se sont calmés quand son esprit a été distrait par autre chose, et qu'elle a mis la peur de côté. Je la sens bouger, et la relâche pour la laisser faire. Elle s'écarte, et plante ses pupilles turquoises dans les miennes d'ambres.
Je vais partir.
Sa déclaration me paralyse soudainement, alors que mes yeux s'arrondissent. Je ne comprends pas vraiment de quoi elle parle et ce qu'elle dit. J'en viens même à penser qu'elle n'est pas sérieuse, pas dans son état en tout cas. Que la foudre lui a grillé le cerveau et qu'on ne peut plus rien pour elle. Mais ses mirettes embuées de larmes me sondent tandis qu'elle renifle pour ravaler sa tristesse. Ses sourcils se froncent pour lui donner de l'aplomb, un semblant d'assurance qu'elle semble ne pas vouloir assumer en face de moi. Mais elle le fait. Pleine de courage, de témérité peut-être, et ajoute pour me forcer à admettre que j'ai compris ce que ça impliquait :
Avec Monsieur...
Ses larmes ont redoublé en scrutant mon visage.
Elle est ce genre de personne à pleurer lorsqu'elle fait du mal, surtout lorsqu'elle ne le fait pas volontairement. Et la consoler de cette peine immense, de cette crise de tristesse, a eut le mérite de m'occuper l'esprit une petite heure encore et à m'empêcher de songer à ce que ça impliquait... Mais elle l'a dit, et sa décision semble ferme, même si elle lui arrache le cœur. Elle fait pour le mieux, qu'elle me soutient à plusieurs reprises. Elle veut s'en aller pour ne plus nous faire du mal, pour rejoindre Monsieur qui a promis de la protéger. Elle ne sera pas seule, qu'elle rajoute pour finir de me convaincre entre deux sanglots. Jamais seule. Et on pourra s'appeler aussi, et discuter tout le temps au téléphone, toutes les deux, pendant des heures si je le désire...
Qu'est-ce que je peux dire ? Pas grand chose. Je m'abstiens de tout mot, d'ailleurs. Ça n'aiderait en rien, ça n'arrangerait rien entre nous.
Wallace a sans doute raison. Il faut apprendre à se défaire de ce qui nous soulage. Retirer le voile qui nous cache les yeux, pour affronter la Réalité. Même si cette dernière me fait grincer des dents et me donne envie de m'en détourner encore un peu. A dire vrai... Je préférerais encore fermer les yeux, et en se retirant, Daenerys me force à accepter encore une fois, à admettre que je ne pourrais pas toujours tout contrôler.
En la menant dehors, sur une barque miteuse, en passant les grandes portes de Navarone pour m'éloigner un temps au large, je constate amèrement que c'est la dernière fois que j'aurais à la protéger. Que cette boule d'innocence et de naïveté que je m'échinais à vouloir préserver du pire, se retrouve désormais dans les mains râpeuses d'un autre. Envy nous attend toutes deux au loin. Envy n'est plus vraiment son nom d'ailleurs, mais je ne peux m'empêcher de le voir ainsi. Il a été un Corsaire trop longtemps pour que ce titre se retire si vite. « Vite ». C'est encore subjectif, ceci dit. Puisque ça fait déjà plusieurs semaines qu'il a été destitué et qu'on le chasse comme une bête...
Cette bête, je lui fais face d'ailleurs, sans ciller. Le regard baissé, l'air morose. Je m'efforce de garder le sourire, même s'il sonne faux et qu'il ne berne personne ici. Envy n'a jamais fait dans le sentimental et il le remarque quand même. Alors que Daenerys passe de son côté sans pouvoir cacher son euphorie et son enthousiasme, l'homme me place une main sur l'épaule, comme pour m'assurer que tout ira bien. J'ai bien envie de lui rétorquer quelque chose, mais les mots restent coincer dans ma gorge. Je ne voudrais pas qu'elle garde cette image de moi. Celle d'une fille trop jeune et déjà amère, qui refuse que la vie ne se plie pas à ses exigences.
Elle a fait son choix. Elle l'a fait pour elle, pour celui qu'elle veut accompagner. Elle a choisi de ne pas me garder dans son entourage immédiat, malgré notre amitié. En m'assurant pourtant qu'elle restait sincère.
« Loin des yeux, loin du coeur », c'est de la connerie. Elle ne l'a pas dit comme ça, mais elle aurait pu. Elle a ses mots pour expliquer les choses. Et des mots, moi, je n'en ai plus de toute façon...
Prends en soin.
Envy hoche la tête comme pour me promettre, tandis que Daenerys s'accroche à lui comme à sa propre vie, un sourire scotché sur les lèvres qu'il en creuse ses joues en deux fossettes.
A la prochaine !
Ouais...
Elle est ce genre de personne à pleurer lorsqu'elle fait du mal, surtout lorsqu'elle ne le fait pas volontairement. Et la consoler de cette peine immense, de cette crise de tristesse, a eut le mérite de m'occuper l'esprit une petite heure encore et à m'empêcher de songer à ce que ça impliquait... Mais elle l'a dit, et sa décision semble ferme, même si elle lui arrache le cœur. Elle fait pour le mieux, qu'elle me soutient à plusieurs reprises. Elle veut s'en aller pour ne plus nous faire du mal, pour rejoindre Monsieur qui a promis de la protéger. Elle ne sera pas seule, qu'elle rajoute pour finir de me convaincre entre deux sanglots. Jamais seule. Et on pourra s'appeler aussi, et discuter tout le temps au téléphone, toutes les deux, pendant des heures si je le désire...
Qu'est-ce que je peux dire ? Pas grand chose. Je m'abstiens de tout mot, d'ailleurs. Ça n'aiderait en rien, ça n'arrangerait rien entre nous.
Wallace a sans doute raison. Il faut apprendre à se défaire de ce qui nous soulage. Retirer le voile qui nous cache les yeux, pour affronter la Réalité. Même si cette dernière me fait grincer des dents et me donne envie de m'en détourner encore un peu. A dire vrai... Je préférerais encore fermer les yeux, et en se retirant, Daenerys me force à accepter encore une fois, à admettre que je ne pourrais pas toujours tout contrôler.
En la menant dehors, sur une barque miteuse, en passant les grandes portes de Navarone pour m'éloigner un temps au large, je constate amèrement que c'est la dernière fois que j'aurais à la protéger. Que cette boule d'innocence et de naïveté que je m'échinais à vouloir préserver du pire, se retrouve désormais dans les mains râpeuses d'un autre. Envy nous attend toutes deux au loin. Envy n'est plus vraiment son nom d'ailleurs, mais je ne peux m'empêcher de le voir ainsi. Il a été un Corsaire trop longtemps pour que ce titre se retire si vite. « Vite ». C'est encore subjectif, ceci dit. Puisque ça fait déjà plusieurs semaines qu'il a été destitué et qu'on le chasse comme une bête...
Cette bête, je lui fais face d'ailleurs, sans ciller. Le regard baissé, l'air morose. Je m'efforce de garder le sourire, même s'il sonne faux et qu'il ne berne personne ici. Envy n'a jamais fait dans le sentimental et il le remarque quand même. Alors que Daenerys passe de son côté sans pouvoir cacher son euphorie et son enthousiasme, l'homme me place une main sur l'épaule, comme pour m'assurer que tout ira bien. J'ai bien envie de lui rétorquer quelque chose, mais les mots restent coincer dans ma gorge. Je ne voudrais pas qu'elle garde cette image de moi. Celle d'une fille trop jeune et déjà amère, qui refuse que la vie ne se plie pas à ses exigences.
Elle a fait son choix. Elle l'a fait pour elle, pour celui qu'elle veut accompagner. Elle a choisi de ne pas me garder dans son entourage immédiat, malgré notre amitié. En m'assurant pourtant qu'elle restait sincère.
« Loin des yeux, loin du coeur », c'est de la connerie. Elle ne l'a pas dit comme ça, mais elle aurait pu. Elle a ses mots pour expliquer les choses. Et des mots, moi, je n'en ai plus de toute façon...
Prends en soin.
Envy hoche la tête comme pour me promettre, tandis que Daenerys s'accroche à lui comme à sa propre vie, un sourire scotché sur les lèvres qu'il en creuse ses joues en deux fossettes.
A la prochaine !
Ouais...
La mer ballotte ma barque sans que je ne fasse rien pour l'en empêcher.
Les mains serrées autour des rames, au point d'en voir mes phalanges en blanchir, je n'arrive à rien. Ça fait des mois que je n'avance plus, des mois que tout ça ne rime à rien. Salem me donnait un objectif, de ses grandes paluches, il me traçait un avenir qui s'ouvrait à moi. Désormais, cette ligne est floue, flouée, et il ne me reste qu'un vague souvenir d'un sentiment d'assurance que je n'ai plus. Un souvenir, ce n'est rien dans cette mémoire entremêlée, dans une histoire courte et pourtant bien remplie.
Je peux me targuer d'avoir vécu des choses, et pas toujours des belles. Je peux me targuer d'avoir accompli des actions qui marqueront sans doute l'Histoire avec sa grande hache, comme les esprits de beaucoup de monde.
Mais tout ça ne remplit pas le creux à l'intérieur de ma poitrine. Un vide immense qui se fore depuis longtemps maintenant. Un gouffre qui a toujours existé. Un trou noir qui ronge, ronge, ronge encore la matière qui l'entoure et dévore goulûment tout ce qui lui arrive à porter de bouche. Un trou, que certain arrive à colmater par instant, par leur présence et leur sourire, par les souvenirs qu'ils créaient en ma compagnie pour empêcher le creux de se faire trop sentir.
Wallace m'a prévenu.
Le corps doit parfois se passer de ses baumes pour se reconstruire et se défendre de lui-même. Pour apprendre à combler les crevasses et les blessures, à réunir les chaires. Vient toujours un moment où il est nécessaire de s'abstenir d'agir, ou de lutter. Et simplement laisser faire le temps.
Il n'a jamais dit que c'était facile.
Je le sais, désormais.
Adieu, Dae.
Les mains serrées autour des rames, au point d'en voir mes phalanges en blanchir, je n'arrive à rien. Ça fait des mois que je n'avance plus, des mois que tout ça ne rime à rien. Salem me donnait un objectif, de ses grandes paluches, il me traçait un avenir qui s'ouvrait à moi. Désormais, cette ligne est floue, flouée, et il ne me reste qu'un vague souvenir d'un sentiment d'assurance que je n'ai plus. Un souvenir, ce n'est rien dans cette mémoire entremêlée, dans une histoire courte et pourtant bien remplie.
Je peux me targuer d'avoir vécu des choses, et pas toujours des belles. Je peux me targuer d'avoir accompli des actions qui marqueront sans doute l'Histoire avec sa grande hache, comme les esprits de beaucoup de monde.
Mais tout ça ne remplit pas le creux à l'intérieur de ma poitrine. Un vide immense qui se fore depuis longtemps maintenant. Un gouffre qui a toujours existé. Un trou noir qui ronge, ronge, ronge encore la matière qui l'entoure et dévore goulûment tout ce qui lui arrive à porter de bouche. Un trou, que certain arrive à colmater par instant, par leur présence et leur sourire, par les souvenirs qu'ils créaient en ma compagnie pour empêcher le creux de se faire trop sentir.
Wallace m'a prévenu.
Le corps doit parfois se passer de ses baumes pour se reconstruire et se défendre de lui-même. Pour apprendre à combler les crevasses et les blessures, à réunir les chaires. Vient toujours un moment où il est nécessaire de s'abstenir d'agir, ou de lutter. Et simplement laisser faire le temps.
Il n'a jamais dit que c'était facile.
Je le sais, désormais.
…
Adieu, Dae.
|
|
|