Petit Petit, viens par-ici ♥ |Mouetteman

Une tornade déploie sa robe à falbalas dans la danse grand-guignolesque d'une sorcière en Transe... ♥

Poussière de fée, poussière morte, poussière partout.
Trois jours à se repaître de rien, à ronger les os de petites bestioles qui avaient fini leur vie misérable entre les mâchoires de Howl. Trois jours à se décrépir au soleil dans les rues bondées et suantes de cette ville touristique. On se croyait chanceux, croyant que le destin nous souriait enfin. On s'était retrouvés comme des gamins ébahis devant la splendeur de l'île suspendue. A notre arrivée, du moins. Les premières heures, pour être précise. Je ne sais pas trop pourquoi la première impression fut celle de notre salut en débarquant ici, ni pourquoi elle ne le fut pas. Je pensais qu'il y aurait du monde, donc des proies, donc de l'argent, donc à manger.
Mais en fait, c'était un peu plus compliqué que ça. Il y avait du monde, en effet, mais pas celui qu'on espérait. Cette île pullulait de croyants en tout genre, ou de petits bourges tellement similaires aux dragons célestes que rien que les regarder me donnait envie de... dégobiller. Et radins, en plus de ça. Rien pour eux quoi, et surtout rien pour nous, pauvres mendiants affamés dans la rue.
Car nous étions clairement affamés. Moi, surtout. Je ne mange peut-être pas grand chose, mais mon corps s'efforce de griller mes calories plus vite que je n'ingurgite les nutriments, tandis que mon compagnon à quatre pattes peut avaler un truc et tenir une semaine. Je rêverai d'être aussi solide que lui.
Mais pour l'heure, lui et moi en étions au même stade : écrasés par la chaleur et la poussière que  cette ville semblait absolument vouloir nous fournir. Genre, comme si elle pensait que c'était notre oxygène. Il faudrait lui faire rencontrer des arbres, un jour.
En outre, les ruelles marchandes n'étaient déjà pas bien larges, mais de surcroît les plus fréquentées se voyaient envahies par des stands mobiles qui vendaient à qui mieux mieux nourriture, boisson et bibelots religieux bons qu'à prendre la poussière - tien, encore notre vieille amie.

Et entre deux étalages, Howl et moi tentions vainement d'attirer l'attention par moult tentatives, toutes plus vaines les unes que les autres. Mais n'allez pas croire que j'étais sale, rachitique et laide. Non, je reste une femme, ne l'oublions pas s'il vous plaît – aussi "adorable" que je sois – et je prends toujours soin de moi, même sans un sous en poche! Bon, ce n'est peut-être pas le cas de mon bon ami, mais étant donné qu'il est forcé de me supporter, je prends la peine de le forcer à se laver. Je veux bien finir dans un caniveau et mendier, mais pas être laide et puante ne fait pas partie des mes attributions.
Donc, je disais, en cette magnifique après-midi - où évidemment aucun BIIIIP de nuage ne semblait vouloir faire son apparition pour nous apporter un peu de répit à cette chaleur étouffante – Howl et moi faisions notre possible pour récupérer quelques Berrys. Nous voulions tout deux déguerpir d'ici – car comprenons-nous bien, nous ne restons pas pour moisir dans les rues – mais malheureusement, notre barque – appelons-la ainsi, elle sera contente – avait pris l'eau peu après notre arrivée. Et à moins de fixer un bout de bois qui ne ferait pas long feu, nous n'avions pas les moyens de faire appel à un charpentier. Et croyez le ou non, mais j'avais beau eu postuler, moi et mon beau sourire, à toutes les tavernes/restaurants que je pus, personnes n'avait voulu de moi. Pas pour « quelques jours seulement » disaient-ils, et ceux qui s'étaient risqués à me proposer un contrat avec marqué en tout petit « durée de 3 ans » avaient eu affaire avec les crocs de Howl. S'engager, c'était pourrir.
Quand je vous dis que les gens ici sont radins, c'est peu dire ! Ils tueraient leur voisins pour de l'argent – je plaisante à peine, hein. Je vous assure, vous ne voudriez pas rester sur cette île. Ceux qui ne sont pas accro à l'argent sont des fanatiques religieux. Du coup, nous en étions réduits à... ça.
<< - Hoooowl.... J'ai faiiiiim ♥ me plaignis-je.
Le regard que l’interpellé me lança fut assez clair pour que je réitère ma plainte seulement 5 minutes plus tard.
- Faiiiim ♥ gémis-je à nouveau quand j'eus l'impression que j'avais attendu assez longtemps.
Howl me montra les crocs et répliqua :
- Mange ta main, ou éternue.
Il sous-entendait bien sûr par là que sous forme animale, je pouvais bien aller trouver de quoi brouter. Et loin de lui, si possible.
- Haaaa ♥ Si cruel... pourquoi restons nous près des stands à bouffe, ça me donne l'impression d'avoir un creux à la place de l'estomac ♥
Howl posa sa tête sur ses pattes avant. Parfois, c'était réellement agaçant qu'il doive économiser ses mots, ça me faisait souvent faire des monologues dont je me serais bien passée.
- Si tu acceptais de te transformer, on n'en serait pas là, grogna-t-il entre ses babines.
Et il avait parfaitement raison, mais depuis que mes transformations n'étaient plus si régulières, je répugnais à être ce faon inutile. A quoi mon entraînement pouvait-il bien servir, autrement qu'en nous rapportant de l'argent ?

Alors que je me mettais à fredonner gaiement – ben oui, parce que même en sachant bouder, j'ai dû mal à paraître désespérée, même affamée. Un couple avec d'horribles bambins passèrent devant moi et lâchèrent distraitement 5 B dans le chapeau posé à mes pieds.
- AH-AH ! ♥ narguais-je Howl. Ceux là sont pour moi. Si tu veux des berrys, fais un numéro, genre, tourne sur tes pattes arrières ♥
Le regard glacial qui me répondit m'encouragea à lui tirer la langue. Il en profita pour se relever mollement et s'éloigna en slalomant entre les passants, me laissant seule contre le mur, entre un stand de saucisse et un autre de bonbons. J'avais mal à la tête à force d'être confrontée au soleil, et même l'espère de parapluie rose que j'avais piqué à une gamine – pour mon plus grand amusement, même si la chose en question était d'une horrible couleur – ne parvenait pas à m'apporter assez d'ombre.
Et maintenant, j'avais soif.
Levant les yeux au ciel, j’aperçus une mouette, et curieusement, cela me sembla m'apporter une bonne fortune. Et j'avais raison. Quelques minutes plus tard, un vent léger – bon peut-être pas si léger – me jeta un journal au visage que je retirais rageusement. Mais, n'ayant pas grand chose de mieux à faire, je le dépliais et en parcouru rapidement les pages. En dernière page, une petite annonce de WANTED affichait un dessin qui retint aussitôt mon attention.
Jusqu'ici, nous n'avions pas trouvé une seule tête mise à prix sur cette BIIIIP d'île, mais il fallait croire que le destin nous souriait enfin.

Poussant un soupir satisfait, je remballais rapidement nos affaires et me levais. Je savais où trouver Howl.
Je retournais donc au port où se trouvait notre chère embarcation abandonnée et savamment rafistolée en attendant de meilleurs soins.
- TADAAAA ! ♥ Criais-je à l'attention de Howl en brandissant fièrement le journal.
Howl, allongé paresseusement dans notre bivouac redressa la tête et dressa ses oreilles avant de les laisser tout deux retomber.
- Alors quoi, tu changes de bord ?
Ne comprenant pas ce qu'il entendait par là, je tournais la page du journal vers moi et vis une sublime créature – humaine hein – qui faisait de la publicité pour une taverne dansante, vêtue ni plus ni moins d'un bikini rose bonbon.
Je grimaçais de dégoût avant d'afficher un supermégasouriredelamortquitue et en montrant cette fois-ci la bonne page. Je la tapotais plusieurs fois du doigt.  
- Ça te dit, on part à la chasse ? ♥
- Si tu veux te faire tuer, je t'en pris. Regardes sa prime.
- J'ai faiiiiim, Howl, on s'en moque de sa prime ! ♥
Au lieu de me répondre, il s'étira, puis sauta du bateau de fortune pour me rejoindre sur le port. Nous nous éloignâmes, moi me lançant dans des propositions tarabiscotées pour attraper notre gars, et lui m'écoutant.

Vu que, évidemment, avant de le capturer, il fallait déjà le trouver. Heureusement pour nous, nous avions le flair d'un chien infaillible !

Une chaleur caniculaire a résorbé les hypothétiques bouffées d'air que la nuit, dans la débâcle de sa retraire, avait omis d'emporter.♥

Yasmina Khadra

Pour une fois que nous étions tout deux parfaitement en harmonie sur notre but, nous étions incapable de trouver une solution à notre problème : Par où devions-nous commencer à le chercher ? Nous ne connaissions rien de cette île et c'était comme chercher une allumette dans une botte de foin.
Nous ne savions pas qui il avait fréquenté, ni où il avait vécu ni quels étaient ses hobbies. Ou ses phobies.

Mais le plus dur, pour l'heure, était que j'avais soif. Atrocement soif. Je dirais même plus, la gorge asséchée. Je décidais donc de dépenser intelligemment les 5 B gagnés pour aller boire un coup dans un pub. Howl n'avait curieusement pas la joie, mais il me suivait tout de même, trottant mollement à côté de moi - il fait tout mollement de toute façon.
Nos maigres affaires emballées dans un sac à dos sur mon épaule, nous nous engageâmes dans les rues marchandes et traversâmes deux petites places avant de parvenir à la plus grande, celle qui était curieusement la moins bondée, mais la plus envahie par les tables et les chaises d'une série de bars entassés les uns contre les autres. Il était même difficile de les différencier; mais qu'importe, je voulais juste me désaltérer.
Je choisis le bar le plus large, histoire d'éviter d'avoir à me frotter contre la peau huileuse d'un quelconque inconnu. Mais j'eus tout juste le temps de passer le pas de la porte qu'un éternuement me monta au nez ; je le bouchais aussitôt et gonflais les joues, limite en panique.
Le destin jouait décidément contre moi! Je voulais juste boire, non de non ! Pourquoi cette BIIIP de BIIIP de transformation devait survenir maintenant ?
Et alors que je tentais vainement de me retenir, je repérais la chose la plus stupéfiante qu'il m'eut été donner de voir : Un drôle de bonhomme sorti d'un carnaval se trimbalait en tenue extravagante-fluorescente - plus visible tu deviens invisible à l'oeil nu, j'suis sûre - avec une cape et un slip porté par-dessus le pantalon.  
J'en oubliais carrément d'éternuer et me rappelais à quel point c'était bon de rire. Tellement bon que j'en avais les larmes aux yeux et qu'un paquet des clients s'étaient interrompu dans leur petites affaires pour me dévisager béatement. Ouais, je fais souvent ce drôle d'effet quand je ris..
Je finis par me reprendre et m'approchais de l'homme au curieux masque après avoir attiré son attention avec mon rire. Howl attendit patiemment au pas de la porte, en brave toutou qu'il imitait.

Me plantant devant le supergarsàl'allurebizarre, je lui offris mon plus beau sourire et attrapais sa main pour la serrer dans la mienne. Il avait une grande paluche toute calqueuse qui engloutie ma petite main à la peau de bébé.
<< -Merci d'exister M'sieur le super héros, c'est grâce à des comiques comme vous que les gens comme moi ne nous lassons pas de vivre. ♥ Merci encore, Monsieur le super héros ♥
Je pensais poursuivre ma route et le laisser en plan, mais le journal qu'il tenait à la main attira aussitôt mon attention. Il s'était visiblement arrêté sur le gars primé, et écoutant mon instinct, je levais mon minois vers le gars baraqué et son masque de volatile.
Je haussais un sourcil et pointais ce qu'il tenait à la main du menton. Jouant de mon charmeadorablequifaitfondrelescoeurs, je lui fis un clin d'oeil et demandais :
- Ce type, là, il vous intéresse ? ♥ Vous ne sauriez rien de lui par hasard, genre, où il vit, ce qu'il mange, ses copains d'abord, toussa, toussa, m'voyez ? ♥
Subitement, Howl se retrouva à mes pieds, le c-BIIIP par terre et les babines retroussées sur un grognement muet. Je lui jetais un regard légèrement agacé avec une moue accompagnatrice et lui donnais un léger coup de pieds.
- Tu as une meilleure idée peut-être ? ♥ C'est bien ce que je pensais, alors laisse moi faire ♥ terminais-je en l'écartant à l'aide de mon talon pour me mettre entre lui et le gars superbizarre.

"Le ridicule n'existe pas : ceux qui osèrent le braver en face conquirent le monde."  ♥

Octave Mirbeau

En génèral, je ne suis pas le genre de fille à paniquer pour pas grand chose. Je m'inquiètes réellement si on me dit que nous sommes envahis par des Lapins à l'allure de toxico, mais sinon, je perds rarement mon calme. Il m'arrive de me bidonner longtemps - ça m'fait travailler les abdos - comme tout le monde à pu le constater dans les cinq minutes précédentes. Et je suis habituée à ce que les gens réagissent de toutes les manières qu'il soit, du pleur au rire, de la joie à la folie. Mais, vous voyez, pas ce genre de folie là. Je vous parle de la douce folie, celle qui renverse un cœur et qui vous déboussole. Celle où je me retrouve sur un pieds d'estrade, idolâtrée et chouchoutée.

Mais là... nous avions clairement dépassé le stade de l'humanité, et je me retrouvais en face d'un dingue habillé en super-héros adulé. Il n'était pas seulement dingue, il était complètement perché. Je ne savais pas de quelle planète il venait, ni de ce qu'il prenait pour finir dans cet état, mais on pouvait clairement affirmer que c'était efficace. Après, il fallait vraiment revoir l'utilité de la chose... Sérieusement, comment une personne saine d'esprit pouvait sciemment - parce qu'il n'est pas sous pression, soyons honnêtes avec nous-même - s'afficher en public en tortillant des fesses histoire de mettre en évidence les parties les plus incongrues de son anatomie ?

Car avouons-le, ses postures ne semblaient bonnes qu'à cela : exposer des muscles finement ciselés et minutieusement moulés, en particulier son paquetage de virilité.

Je l'avoue, au début j'avais été tentée d'en rire. Sacrément tentée. Le coin de mes lèvres me tiraillaient pour afficher une banane jusqu'au bout de mes longues oreilles, mais après la troisième posture hilarante, mon sourcil se souleva, mes yeux s'écarquillèrent et j'en restais bouche bée.

La place se retrouva rapidement le centre d'un mini feu d'artifice qui me fit sursauter et reculer précipitamment, accompagnée par mon fidèle ami à quatre pattes. Nous restions tout deux sans voix, incapable de détacher notre regard de cette animation clownesque.

- Il est fou. Moi je retiens son attention, et toi tu cours, dit Howl le plus sérieusement du monde.
─ Population d'Inari ! Mouettepose de présentation ! Je suis Mouetteman, le grand héros masqué venu apporter l'été sur le monde ! Mouetteman ! Mouettepose d'exposition de la musculature ! Regardez bien ce mouetteslip, pour que, plus tard, quand la légende du grand héros des mers se sera dispersée, vous puissiez dire à vos petits enfants que vous étiez là, quand Mouetteman est passé par votre île ! MOUETTEMAN !

Il était peut-être fou, mais tellement drôle que je ne pus me résoudre à tourner les talons. Je levais les yeux pour suivre le saut magistral qui avait fait terminer sa course sur le toit de la boulangerie, et je cessais de rire, plus impressionnée par ce qu'il venait de faire que ses pirouettes.
Lorsque le coéquipier - visiblement - du super-héros-piaf apparu à ses côtés, mon attention se focalisa aussitôt sur celui-ci, tentant de déchiffrer ses paroles pour le moins surprenantes. Je ne compris pas grand chose, au début, avec sa manie de rouler bizarrement les R. Mais au moins cela m'aida à garder un semblant de sérieux.

─ Mouettepfff.
─ En plus, RRRRegaRRRRde ! Tu as commencé ton spectacle avant que cette... Fille, de toute évidence, bien que la PRRRRésomption ne soit pas louRRRRde ou assumée, comme le veulent les RRRRègles de la PRRRReuve. Oui, donc, que cette pRRRRésumée fille ne finisse de paRRRRler !
─ Ah bon ? Mouetteho ! Ho ! Veuillez m'excuser, mademoiselle ! J'ai tendance à m'emporter un mouettepeu, des mouettefois, de mouettetemps en mouttemps. Mouetteman ! Mouettepose d'excuse #6 !

Mon regard fit la passerelle entre les deux énergumènes comme dans un match de tennis, et je me retrouvais rapidement perdue. Même lorsque le Super Justicier sembla enfin se souvenir de ma présence, je n'étais pas certaine d'avoir son attention. A mes pieds, Howl avait saisi mon pantalon et me tirait discrètement pour que je déguerpisse d'ici. Mais j'avais une toute autre idée en tête, et il me semblait primordial que je reste pour éclaircir cette situation.

J'étais prête à répondre au super héros lorsque celui-ci se mit à parler de nous à la troisième personne en ignorant totalement notre présence, et je me retrouvais bêtement à cligner des yeux en tentant vainement de comprendre l'échange des deux compagnons. Finalement, comme ils semblaient tout deux extrêmement concentrés dans leurs petites affaires, je les imitais, parlant à Howl suffisamment fort pour être entendue par tous.

- Nous devrions rester, même s'il semble perché, je pense qu'il peut nous être utile ♥
- Utile pour nous faire enfermer ? C'est sur. Utile pour nous faire tuer ? C'est certain aussi. Ne sois pas ridicule, idiote, c'est une très mauvaise idée que de s'allier à ce genre type, conclu Howl comme s'il était prêt à vomir.
- Je ne comprends pas pourquoi tu es si pessimiste, Howl ♥ Regarde les, ils sont deux, on ne sait rien d'eux, peut-être qu'ils ont des cartes dans leur manches qui nous seraient utile ♥ minaudais-je en lui faisant les yeux doux
- Ne sois pas si crédule ! On ne sait rien d'eux, justement, et ils ont l'air aussi capable que des bébés flamants-roses. En outre, ils pourraient très bien nous piquer notre prime.
- Voyooons ♥ Tu as sous-entendu toi même qu'ils étaient incapable. Ils ne nous piqueront rien du-tout. ♥ Qui sait, il serait peut-être très intéressant de les prendre avec nous. Tu as toi même dit que j'allais me faire tuer en m'attaquant à un gars de 12 millions Berrys. ♥ Nous ne serons pas peu de quatre. ♥ Discussion close, Howl ♥ terminai-je en me détournant de lui pour faire face aux bonhommes.

Je me retrouvait alors face à un enchaînement de poses quasiment identiques aux précédentes, et je commençais à sérieusement me demander dans quoi je m'embarquais. Ce type était fou. Mais tellement drôle, que je ne voulais pour rien au monde passer à côté de ça. Ses paroles entre-coupées de "mouettemots" devenaient rigolotes et me donnèrent envie de répondre de la même façon. Mais j'avais cependant beaucoup de mal à suivre. Heureusement, son acolyte au masque bizarre et aux R intempestifs me fit une rapide traduction qui me permit d'éclaircir la situation.

Je me retrouvais toutefois le cu-BIIIP entre deux chaises à ne pas savoir comment répondre. Je me dis qu'il était préférable que je saute les présentations - après tout, jamais le premier soir ! - en passant directement à l'essentiel. Je me demandais s'il était sérieux, quand il parlait de justicier... au moins, ils ne devaient pas être bien méchants pour le coup.

- Mon compagnon et moi sommes chasseurs de prîmes ♥ Nous avons échoués sur cette île dans l'idée de rouler sur l'or, mais au final, il n'y avait aucune tête mise à pris et notre bateau a pris l'eau ♥ Nous sommes donc comme qui dirait à court de solution pour fuir cette horrible île ♥ Mais nous sommes, tout comme vous, tombés sur cette...♥ très...♥ intéressante coupure du journal ♥ Comme vous vous en doutez, c'est notre échappatoire. ♥ Mais je ne pense pas être capable de l'attraper seule.♥ Aimeriez vous nous porter secours ? ♥ Après tout, vous êtes des justiciers...  

Je ne parlais bien sur pas d'un potentiel partage de la prime. Il en allait de soit, mais peut-être étaient-ils trop stupide pour apporter une quelconque attention à ce genre de... détails ♥

Je ne pouvais pas non plus leur donner des éléments de notre façon procédure habituelle pour attraper les méchants. Il me fallait cependant savoir s'ils pouvaient nous être utile.

- Auriez vous des informations à nous faire partager par rapport à ce type ? ♥ pourrions nous en discuter... ♥ ailleurs ? Nous pourrions nos forces et nos connaissances... ♥ Qu'en dites vous? ♥  demandais-je de ma voix la plus aimable.

Je pris le temps de me frayer un passage entre les deux acolytes, les prenant chacun sous le coude pour les entraîner à quitter la place pour éviter l'arrivée potentielle d'une garnison de marine pour débarrasser la vermine que nous étions. En outre, j'apaisais ainsi le gigotement inutile et visiblement instinctif du justicier masqué en emprisonnant son bras contre moi. S'il voulait danser, il devrait le faire avec un boulet pas prêt à lâcher prise.
Nous empruntâmes de nombreuses ruelles en évitant les rues marchandes pour nous diriger vers le port où nous serions plus amène à discuter. Je tentais tout du long de monopoliser et leur attention et la parole, mais c'était un combat sans merci pour les garder à l'écoute plus de deux minutes, et avant même que nous ne soyons en vu de la mer, j'avais déjà un atroce mal de crâne.
Je les lâchais enfin et allais me percher sur un poteau rond suffisamment large pour accueillir mon arrière train. Je pivotais ensuite vers les deux hommes et croisais affichais mon plus beau sourire accueillant. Par terre, Howl semblait monter la garde aussi surement qu'un Cerbère.

- Sachant que je n'ai pas écouté un traître mot de votre discussion en chemin, veuillez reprendre du début ! ♥ Et s'il vous plaît, soyez clairs, nets et précis, ça nous évitera de perdre du temps. ♥ Surtout toi, super Justicier, si tu pouvais te taire et cesser de bouger...♥