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Plouf plouf ! Ce sera toi qui chopera le méchant au bout de trois ! Un, deux, trois !

Rappel du premier message :

C'était sa première mission en tant que membre du Cipher Pol. Le numéro cinq. Les polyvalents. Détail qu'il craignait, d'ailleurs ; il pouvait effectuer n'importe quelle mission, et sa première était symbolique, pour lui. Il voulait pas se retrouver à faire n'importe quoi.

Mais il s'en sortait bien, pour un début. Une traque. Un homme avait, par tout hasard, trouvé quelque chose qu'il n'aurait pas dû découvrir. À lui seul, ce quelque chose dont il est question ne lui servira à rien. Il s'agissait d'une carte. Rares étaient ceux qui savaient à quoi elle menait. Mais si le gouvernement avait envoyé un membre du Cipher Pol l'intercepter ce n'est certainement pas pour rien. L'homme recherché avait été sur cette île pour diverses raisons : recherché par la Marine, il avait bien plus de chances de rester dans l'ombre en ces terres. À Las Camp, la pègre dominait, et personne n'était au courant qu'il possédait cette carte. De plus, il y avait là-bas bon nombre de fous assez costauds et vicieux pour accepter d'accompagner le possesseur de la carte. C'était la seconde raison de sa venue. Se trouver un équipage.

En tout cas, c'étaient les déductions qu'avait faites Gabi. D'après son enquête, le pirate qu'il recherchait n'était pas originaire de cette île. Il n'y était pas spécialement connu non plus. Il n'avait donc aucune autre raison d'être venu ici. Aucune possibilité de plus n'était à écarter, mais les probabilités n'étaient pas non plus négligeables.

Fraîchement arrivé sur l'île, Gabi décida de faire un petit tour de reconnaissance. Habillé en civil comme à son habitude, il se promenait avec sa démarche habituelle, lui donnant des airs de caïd, puisqu'il était un ancien délinquant. Mains en poche, joint aux lèvres, il se doutait qu'il n'allait pas croiser par pur hasard l'homme qu'il cherchait ; les chances étaient minces. Il arpentait durant une bonne demi-heure les sales rues pleines de crachats, de bouteilles d'alcool brisées, parfois au beau milieu d'une flaque, où quelques bastons, courses poursuites, et deals, n'étaient que monnaie courante, devenant presque un décor banal. Non loin d'un port, son regard se posa sur une grande caisse en bois. Qu'est ce qu'elle foutait là ? Il n'en savait rien. Il s'en foutait ; tout ce qui comptait, c'était qu'il puisse poser son cul.

"Putaaaain. J'suis défoncé. Et j'ai la daaaalle..."

C'était la flemme qui le prenait. Il ne connaissait rien de cette île avant d'y aller mais il avait vite compris que ça allait être chaud pour retrouver son homme. Il allait avoir besoin de chance. Il observait l'horizon au large qui s'offrait à lui depuis qu'il s'était assis face à la mer. Il remarqua qu'un bateau de la Marine venait de s'amarrer. Plus encore, quelques hommes en étaient descendus. Par réflexe, il sortit le petit pochon qu'il avait dans la poche de sa veste et le glissa dans son caleçon, entre sa verge et ses bowls. Mais à son grand étonnement, les Marines lui passèrent sous le nez sans même lui porter le moindre intérêt, malgré les yeux rougis et les cernes qui lui marquaient le visage, preuve qu'il consommait à l'instant même des substances illicites. Quelques hommes se séparèrent du peloton principal et s'éparpillèrent pour placarder des nouveaux avis de recherche. Et surprise ! Sur l'image qui allait avec l'avis, c'était la trogne de celui que Gabi recherchait ! Furax, il se releva.

"Non mais attends ! C'est ma proie ! Pas touche !"

C'est alors qu'un membre de la Marine croisa sa route. C'était un bonhomme poiscaille. Un homme-poisson. Il crevait la dalle. Alors il eut l'eau à la bouche. Mais lorsqu'il se passèrent l'un à côté de l'autre, il sentit que ce n'était pas un soldat comme les autres. Il semblait avoir au moins son niveau. C'était son instinct qui lui dit. Il le regardait d'un air de dire : "c'est moi qui l'aurait". Il n'était pas décidé à le laisser lui piquer sa cible.

Dès que cette personne passa, Gabi se mit en marche dans le sens inverse, avant de faire demi-tour et de le suivre. Peut-être qu'ils étaient plus informés que lui, il devait donc les surveiller ! Il n'avait pas d'autre solution. C'était la merde. Maintenant que la Marine était là, l'autre n'allait pas se pointer dans la rue, c'était sûr ! Lui qui comptait faire semblant d'être un pirate du coin et se faire recruter par le type-à-la-carte pour ensuite le capturer... il allait avoir du mal ! Enfin... c'était ce qu'il croyait ! Jusqu'à ce que, sur une grande place, où venaient de passer quelques soldats pour mettre des affiches, il y eut une grande explosion. C'était une fusée de feu d'artifice qui avait été tirée contre la statue - déjà bien délabrée - d'une fontaine, au centre de la place. L'attention de tous était attirée. Surtout celle des Marines et de Gabi. C'était leur homme ; amusé par l'arrivée de la Marine il riait aux éclats, avant de leur hurler de l'arrêter s'ils le pouvaient. Il déploya alors ce qui ressemblait à un parapluie sans toile. Seulement, une fois ouvert, ses pâles se mirent à tournoyer, faisant office d'hélices avant de le sur-élever au-dessus du sol, lui permettant de s'enfuir par la voie des airs. Une armée d'au moins quarante malfrats sortit de nulle-part (surtout de la foule déjà présente) et obstrua les rues qui donnaient sur le lieux où se rendait l'homme-hélico.

"Comment peut-il avoir un tel entourage ? Les a-t-il juste enrôlés en quelques heures en leur promettant la Lune grâce à sa carte, ou connaissait-il du monde qui l'a rejoint ici ? Ou alors serait-ce mes informations qui sont erronées ? Quoi qu'il en soit, je me dois de l'arrêter !"

Il jeta des coups d’œil à droite à gauche. Pas moyen de forcer le passage. Cependant, il avait un avantage. Habillé en civil, l'attention des "videurs" était donc sur les Marines, et pas sur lui. Il pouvait donc couper ! Il balaya la zone du regard. Bingo ! Il se dirigea dans une petite ruelle, sur sa gauche. Toute étroite, elle était clôturée par deux bâtiments de tailles différentes. Celui de gauche possédait cinq étages tandis que l'autre seulement deux. Du côté du grand bâtiment, il vit une petite porte ; c'était l'arrière d'un bar. Autour, des déchets, dans des caisses. Gabi les empila et les grimpa tant bien que mal avant de sauter le long du mur, afin de s'accrocher au rebord d'une fenêtre. Les doigts crispés, l'adrénaline lui suffisait pour avoir assez de force le temps de ramener son buste en arrière, tendant donc les bras, afin de plaquer ses cuisses contre son buste après avoir replié les genoux. Là, il détendit les jambes comme des ressorts, se propulsant tant en hauteur qu'en arrière, se projetant à 45° par rapport au sol. Il fit un demi-tour une fois dans les airs, et put atterrir souplement sur le toit du petit bâtiment. Il voyait l'homme volant au loin. Il commença par le suivre par la voie des airs. Il était sûr de ne croiser aucun de ses alliés, ni même la Marine, ni même personne. Et puis c'était plus rapide. Rares étaient les bâtiments qui faisaient plus de deux étages ici, il n'avait donc aucune difficulté au niveau du parcours. Mais était-il seul à avoir pu se frayer un chemin afin de poursuivre le détenteur de la carte ?
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(J'tente le RP à la première personne. Avant d'arrêter le RP, j'faisais comme ça, aussi. Mais en reprenant, j'ai voulu tester autre chose, et j'aimais bien. Mais dernièrement, chaque fois que je rédige, je place des passages à la première personne, sans remarquer, et je suis obligé de tout relire pour corriger... j'vais donc voir ce que ça donne en mode FPS...)

Qu'il est mignon le petit gars en uniforme, avec sa petite épée. Il avait deux choix, un bon, et un mauvais. Gueuler "à l'aide" pour qu'on lui sauve la mise ou m'agresser. Forcément, il avait choisi la mauvaise option. Craig, qui me cherchait, ne mit pas longtemps avant de tomber sur moi, le pied sur la tête de l'idiot que je venais de rétamer. Il n'avait pas l'air content. Normal, aussi, j'lui avais cassé les burnes toute la journée. C'est ça, quand on est pas très futé ! Mais je dois avouer qu'il m'a pas mal emmerder lui aussi... Nos envies de se casser la gueule l'un l'autre sont certainement comparables. Moi parce que j'aimais pas sa tronche et qu'il l'ouvrait trop. Lui, pour les mêmes raisons, je suppose. Sans oublier le fait que d'une, je lui ai pété l'pif, enfin ce qu'il en reste, et de deux, j'l'ai pas mal pris pour une pomme.

Je le vis qui cherchait à droite à gauche. Inutile de chercher, si je n'avais pas trouvé l'autre clampin au parapluie volant, il ne risquait pas d'y parvenir en un coup d’œil. Il posa alors son regard sur moi.

- Tu sais que j'pourrais te faire coffrer pour avoir agressé deux marines gratuitement en moins d'une heure ? Tu les cherches les emmerdes hein. Où t'as planqué l'hélico ?

- Une brelle et un homme-poisson... tu appelles ça des Marines ? Ah ben, c'est plus c'que c'était... De toute manière, j'agis en toute légalité. De plus, si tu cherches l'autre bâtard...

Je tordis la bouche sur le côté droit, l'air dépité. Je jurai intérieurement. Normal, j'avais du mal à accepter "ça" et j'allais devoir le lui avouer... Je retirai mon pied du crâne du type à mes pieds en soupirant, avant de continuer.

- Il m'a filé entre les doigts. Je n'ai aucune idée d'où il se trouve. Et puis, à en juger les bruits environnants, on est pas près de le retrouver...

De quels bruits environnants parlais-je ? Eh bien, l'armée de truands deux fois plus nombreuses que l'armée de Marines, qui connaissait la zone par coeur, nous avait encerclés, et comptait bien nous mettre une raclée. Pour eux, j'étais comme les Marines, puisque j'agissais pour le gouvernement. Nous étions tous les deux la cible d'un ennemi commun. Logiquement, nous devrions nous allier. Attends. Mais la situation n'est-elle pas la même depuis le début ? Pourquoi s'être mis sur la gueule alors ? Ah et puis quelle question idiote. J'allais quand même pas faire équipe avec une telle personne... Merde, je fais quoi alors ? J'ai beau être bon au combat, y'a au moins trois centaines d'hommes autour de nous, dont les deux tiers qui veulent ma peau, et le reste qui ne sait pas trop si je suis un allié ou un ennemi, malgré que la logique les pousse à croire que je suis de leur côté.

"Le temps qu'on se débarrasse de toute cette pègre, l'autre connard aura trouver un trou de souris, ça sera plus possible de le capturer. Fait chier !"

Consterné, je jette un sale regard à l'homme-requin, en train de dégainer son marteau, qui comme moi semblait décidé à ne pas s'allier à moi. Mais tout comme moi, il devait également se rendre compte que nous n'avions plus le choix. C'était le comble.

- Le pompon sur la pomponnette. On est au moins d'accord là-dessus.

Je pense qu'il devrait comprendre.
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Une brelle et un homme-poisson... tu appelles ça des Marines ? Ah ben, c'est plus c'que c'était... De toute manière, j'agis en toute légalité. De plus, si tu cherches l'autre bâtard...

Bien sûr qu'il agit en toute légalité. Je le sais, mais j'ai du mal à me l'admettre. Alors que moi, j'ai des comptes à rendre pour le moindre écart de conduite, ils laisseront cet espèce de dealer interférer mille fois dans ma cuisine. Il marque une pause et semble dépité. J'ai peur de comprendre.

Il m'a filé entre les doigts. Je n'ai aucune idée d'où il se trouve. Et puis, à en juger les bruits environnants, on est pas près de le retrouver...

Alors le ratage est officiel... Bah, c'est ma consolation. Malgré tout ses efforts pour me pourrir la vie et voler mon suspect, il a échoué. Je me réjouis d'avance du genre de rapport qu'il va pouvoir faire à son boss. "J'étais un peu trop shooté alors j'ai passé mon temps à casser les noix de la marine locale pendant que tête d'hélico s'enfuyait patron, me fouettez pas trop fort s'il vous plaît" haha. J'étais dépité. Mais un peu soulagé. Fini de courir partout dans les rues crasseuses de ce trou à rat. Quoique...
Une foule hurlante déboule des deux côtés de la rue, qui se vide à grande vitesse pour l'occasion...
Bien sûr, ce sont les admirateurs de l'agent qui l'ont suivi jusqu'ici, et ils commencent maintenant à se déployer autour de nous. La même bande de sale type que tout à l'heure, en train de grogner et de nous insulter. Leur chef en sécurité, c'est pour eux l'heure de la récré. Ils veulent se passer les nerfs sur nous. Va falloir passer un peu l'orgueil sous le tapis et penser à la survie...

Le pompon sur la pomponnette. On est au moins d'accord là-dessus.

J'aime pas du tout ses regards. Surtout d'aussi près, ils sont vraiment gerbants. Je lui renvoie un regard noir. Pas vraiment envie de lui répondre. De toute façon, on s'est compris. Après tant de temps à se faire des coups bas, il va falloir coopérer. J'oscille entre l'amertume et la colère, mais autant que je les utilise comme carburant pour la bataille. Toute une journée de poisse, qui se termine sur une ironie finale. Il y a bien quelqu'un, là-haut, qui se fout de ma gueule, il n'y a plus aucun doute là-dessus maintenant.
Paniqués, les soldats me jettent des mots désespérés.

L-L-Lieutenant ? On fait quoi ?
On va se dégager une sortie... Choppez votre copain au passage...
Et pour le CP5 ?
... C'est un allié.

Le temps n'étant plus franchement au dialogue, les hostilités débutent aussitôt après. L'ennemi étant en surnombre écrasant, et les matelots étant complètement désorganisés, je crains le pire. Je balaye frénétiquement et hasardeusement mon marteau devant moi pour faire reculer les ennemis les plus prudents et désarmer ou frapper les plus téméraires. Les fusilleurs sont à l'arrière, mais semblent pas trouver de bon angle pour nous canarder sans risquer de toucher un de leur pote. Jusque là, ça va... Pendant ce temps, mes soldats luttent comme ils peuvent. L'un d'eux restant près du soldat neutralisé par cette enflure de junkie pour le protéger.
Personne ne m'a encore attaqué dans le dos. Je suppose que le CP5 couvre un autre front.

Peut-être qu'en se mettant à deux sur le même front et en utilisant les marines pour nous couvrir, on frappera assez fort et vite pour se créer un chemin de sortie. Qui ne tente rien n'a rien... Mais ce qui est sûr, c'est que ça va pousser la collaboration avec l'agent à son paroxysme. J'voudrais pas qu'il pense que je fais ça parce que j'ai pas le choix ou parce que j'ai confiance en ses capacités de pauvre agent qui tape comme une mouche. Je fais signe aux soldats de reculer de leur position pour venir me remplacer et me couvrir, pendant que je me tourne pour faire face aux mêmes ennemis que le... CP5. C'est quoi son nom déjà ?
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Craig ne daigna même pas répondre, si ce n'est en me lançant un regard des plus froids et obscurs qui soient. Je tentais de masquer tant bien que mal ce putain de sourire machiavélique qui m'étirait les lèvres jusqu'aux oreilles, mais je crains qu'il ne soit trop visible. De quoi provoquer encore un petit peu l'homme-bête.

Quelques esquives, quelques cabrioles, comme j'aime le faire, je m'efforce de faire le moins de gestes possibles, afin de ne dévoiler aucune technique à l'autre bestiole. J'ai de la chance, j'suis dans son dos, il me voit pas. Mais d'un côté, j'le protège, et j'hésite à en laisser passer un ou deux... Déjà quelques minutes qu'on se castagne. Je n'ai qu'une envie : partir. J'ai d'autres choses à foutre que de faire mumuse en compagnie d'un type que j'peux pas m'pifrer. En plus, j'ai envie de m'rouler un autre pet'. Et le dernier que j'ai fumé m'a donné faim...

"J'ai pas le choix, j'dois trouver un moyen d'filer en douce."

Soudain, une brèche. Je ne sais pas ce qui a provoqué ça, tout ce que je sais, c'est qu'un sprint me permettrait de sortir du peloton, et éventuellement, de me tirer sans que l'homme-requin ne me remarque. Je le regarde. Il fait des signes à ses hommes. Et le petit couloir qui s'était formé commence à s'élargir. Nickel. Ni une ni deux, je me tire en passant sur la droite, foutant un taquet au Lieutenant des Marines qui me tourne le dos au passage. En un instant, j'suis sorti du regroupement d'hommes qui combattent. Et en prime, j'ai dû sceller à jamais une haine inoubliable en Craig ; il allait me détester à jamais. Et l'idée de m'être fait un tel ennemi semblait m'amuser.

Pour l'heure, j'allais simplement me planquer sur l'île. Contrairement à la Marine, je n'avais pas de limite de temps pour appréhender l'homme-hélico. De plus, j'étais seul, je pouvais donc me permettre de rester ici plus longtemps, sans me soucier de la discrétion ou des ressources alimentaires.
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Finalement, après quelques minutes de lutte, on a pu former une brèche. Je m'efforce de ne pas regarder en direction du CP5 pour ne pas lui montrer que je porte attention à ses mouvements, mais je me prive pas de lui jeter des coups d'oeil furtifs, parce que je m'attends à n'importe quel coup bas de sa part. Les ennemis se sont désorganisés, la sortie de secours est devant moi. J'invite les matelots à s'engouffrer dedans, et... je viens de me prendre une baffe à l'arrière de la tête. Inutile de me demander à qui je la dois. Ce mec est irrécupérable. Je l'aurai un jour, je l'aurai.

Je charge à travers le couloir vide, suivi par mes hommes qui sont un peu plus lents que moi. En balaçant mon marteau partout autour de moi, j'élargis encore la sortie du combat. Et rapidement, on se retrouve en dehors de la masse. A courir, de nouveau en direction du port, mais vers le navire du commandant cette fois-ci. Les hommes de main doivent être agacés, ils sont encore derrière nous. Je m'occupe plus de leurs cris, ni de ceux des soldats. Une fois qu'on sera rentré au bercail, ils nous lâcheront. Le CP5 s'est, encore une fois, esquivé discrètement. Je connais pas son nom, mais sa gueule de demeuré restera gravée dans ma mémoire. Et si je le retrouve un jour, j'me ferai une joie de l'aplatir une bonne fois pour toutes.

Quelques minutes plus tard, nous voilà en vue du bateau duquel on a débarqué, nos poursuivants nous ont -enfin- lâchés, probablement pour rejoindre leur patron. Eux au moins, ils ont le sens des priorités. Pas comme moi, hum... Nous grimpons sur le pont du vaisseau. Je jette un rapide coup d'oeil à mon groupe, je les compte vite fait, ils sont tous là. Deux des soldats ont pris soin de transporter leur camarade blessé. Génial, ça ne fait donc aucune perte à déplorer. J'ai su préserver ma bande d'abrutis de toute la violence de cette journée. Même si au vu de toutes les fois que je les ai lâchés, ils auraient du avoir maintes fois l'occasion de se faire étriper par une brute lambda, je les ramène pourtant tous, sain et sauf. Enfin, au moins vivants en tout cas. Un ilot de chance dans mon océan de poisse. J'suis fier de moi !
A peine arrivé que je me fais aborder par mon sympathique supérieur.

Kamina ? Vous êtes déjà de retour ? Et vous avez un blessé ?
Il s'est fait tabasser, oui... par...
Par un agent du CP5 drogué, commandant !

Il m'ôte les mots de la bouche... Ou plutôt, j'aurais préféré pouvoir assaisonner les faits à ma façon...

Quoi, un agent du CP5 ? J'ai hâte d'entendre votre version des faits, lieutenant... Je vois en plus que vous vous êtes aussi battu.
Oh, ça se voit tant que ça ? J'ai juste un peu saigné du nez... Il y a eu quelques complications, on peut dire.
Au rapport, lieutenant.
Euh. Ca peut pas attendre que j'm'occupe de Martin ?
Ah, vous vous souvenez de son nom maintenant !
Je veux vous voir aussitôt après dans ma loge...

Et me voici à jouer les infirmières pour ce pauvre type mis KO par un "allié". Des pansements, des pommades, une petite attelle pour la route peut-être, et on en parlera plus. Ca me laisse largement le temps de réfléchir à une "version des faits" qui tient la route... Mais qu'elle passe ou pas, je suppose que j'serai dans tous les cas muté ailleurs après, pour mon plus grand plaisir. Bye bye Las Camp, j'espère que des pirates ou des révolutionnaires te brûleront, parce que j'te hais. L'homme-hélico, qu'il aille au diable, je veux plus jamais en entendre parler. Et le junkie CP5, quelque chose me dit que nos routes se recroiseront. Je sais pas, c'est toujours comme ça avec moi. Car les connards sont immortels et reviennent toujours plusieurs fois. Je suppose que c'est moi aussi grâce à cette règle que je suis toujours en vie.
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