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Transfert de prisonnier

(suite du RP suivant: http://onepiece-requiem.forums-actifs.net/t930-l-ile-aux-enfants )

Un Yuji tout excité était maintenu à terre par 2 Marines bien musclés et un docteur nonchalant qui essayait de lui bander l'épaule. L'Excavateur grattait le sol avec ses doigts, efforts futiles pour atteindre l'homme-sac qu'on emmenait déjà vers une destination inconnue.
-Ça devient une manie ! Lachez- moi ! Je vais l'défoncer !
-Vous l'avez déjà défoncé commandant ! Répondit un des deux Marines qu'il avait sur le dos
-Je vais le défoncer une deuxième fois !!! Lachez-moi !
-Restez tranquille commandant faut que je bande votre épaule, demanda le médecin au dessus de lui.
-Je suis infirmier, j'en ai rien à..AÏEU ÇA VA PAS NON ?
-J'ai dit de pas bouger répondit le toubib en finissant de recoudre la plaie
-RAAAAH ils l'emmènent ! LACHEZ-MOI ! Juste une minute, je demande une minute !
- Wawawa ! Aboya sa taupe en se mettant bras croisés devant son visage
-Règlement ? Ah oui, règlement. Toujours suivre le règlement...
-Wa !
-Commandant, le QG pour vous ! Dit un soldat en lui tendant un Den Den Mushi aux couleurs de la Marine
-Le Keke…le Kuku…le QG ?
-Oui commandant, tenez ! Le Marine posa rapidement le gastéropode près de Yuji, toujours à terre

Les yeux écartillé, il observa la créature qui lui renvoya un regard remplit d'ennui. Ce n'est qu'à ce moment que son esprit enregistra que tout le monde l'appel "Commandant". Personne n'appel Yuji "Commandant". On dit Yuji, Infirmier, Infirmier Yuji à la rigueur mais rien de plus. Commandant...c'était son grade c'est vrai mais il ne voulait rien dire. En théorie il pourrait commander une trentaine d'hommes, en pratique il n'en était rien. En pratique, en tant qu'apprenti-médecin, même un sergent-chirurgien lui donne des ordres. C'est normal, il a plus d'expérience. En pratique, un cadet de la Marine hésiterait à obéir à un de SES ordres. C'est normal, il n'est qu'infirmier, pas un vrai soldat. En pratique, Yuji était tout en bas de l'échelle de commandement. POURQUOI tout le monde l'appel "Commandant" maintenant ?

Il continua à fixer l'escargot
Plus important, POURQUOI le QG de North Blue veut me parler?
Le médecin finit de placer son bandage et les deux Marines relachèrent leur étreinte et se levèrent. Yuji, perturbé, oublia pour un temps la face-de-gargouille. Il se demanda si on allait le saquer pour avoir laissé un guguss habillé en sac-à-patate mettre le feu à l'école. Sûrement. Il se mit debout, prit le Den Den Mushi d'une main tremblante et approcha le combiné de son visage:
-Alloooo ?Machinalement, Yuji se mit en garde-à-vous. Commandant-Infirmier Livingstone au rapport ! Heu...oui monsieur. Ah ? Je ne...Non monsieur. Ah ? Non. Oh. Oui oui, je comprend. Vous...une quoi ?
Quelque chose lui tappota l'épaule, il fit un mouvement de main agacé signifiant "je suis occupé"
D'accord. Oui. Non. Moi ? Oui monsieur.
A nouveau on chercha à attirer son attention. Il tendit le bras en arrière, paume verticale. C'est pas le moment !
Quand est-ce que...ah ? Heu...oui monsieur. Bien. Nous ferons au mieux monsieur.
Yuji raccrocha

On vient de lui annoncer qu'il a capturé un membre du dangereux équipage des Gun & Gun's, des pirates de la pire espèce. On veut le féliciter en personne. Avec celui-ci la bande de criminelle était presque entièrement sous les verrous. Il n'en revenait pas. Et en prime il y avait peut être de la promotion d'en l'air. A ses pieds, Boota le regardait avec un air inquiet mais il lui fit un grand sourire pour rassurer son animal de compagnie. Il releva ensuite les yeux.

L'Excavateur croisa le regard d'un Marine qui écartait les curieux alors qu'on essayait d'éteindre l'incendie de l'école. Au début il ne comprenait pas quel était le drôle d'éclat dans son regard. De l'admiration. Un Marine...l'admirait. Personne n'avait jamais admirer Yuji. Bon, c'était en fait relativement facile d'impressionner un Marine d'Inari, la plupart n'avaient jamais encore de vrai criminel alors un pirate vous pensez bien ! En plus c'est le plus petit d'entre eux qui l'a mis hors d'état de nuire, un infirmer dont on avait du mal à se rappeler le nom. Mais quand même. On l'AD-MI-RAIT.

Commandant Livingstone..comme ça sonnait bien !Décidément cette journée est un tournant de sa vie, il commençait seulement à le comprendre.

Une nouvelle fois, on lui tappota l'épaule. Une veine se mit à palpiter sur le front de Yuji.
QUOI ????
Il se retourna. Comme dernière information, on lui avait demandé d'escorter personnellement le prisonnier, en compagnie d'une "spécialiste". Il se retrouva devant une lame polie comme un miroir, qui cessa de lui marteler l'omoplate. C'était une grande lame. Une méga-grande lame. Yuji la suivit des yeux pour arriver à un manche. Un long manche. Sur le manche, un bras. Un bras relié à un corps de femme. Il remonta vers son visage pâle où deux yeux verts brillaient comme des diamants (et Yuji s'y connait en cailloux !). Enfin, son regard embrassa toute la scène. Une jeune fille tout de noir vêtue se tenait devant lui, une faux géante entre les mains. UNE FAUX ! GEANTE !

Le Marine ne l'avait pas entendu venir. Même sa taupe, sensible aux vibrations, le n'avait pas prévenu. Et vu l'air estomaqué des autres personnes présentes la surprise était général. L'Excavateur tomba sur les fesses, fixant la nouvelle venue avec des yeux grands comme des soucoupes.

Argl...
      Rachel se tenait dans la cour de la base de la marine qu'abritait Inari, une petite ile sur North Blue, sans rien faire de particulier, rêvant juste à la prochaine fois où elle pourrait naviguer et quitter ce maudit plancher des vaches qui tanguait sous ses pieds, lorsqu'un civil accourut dans sa direction, hors d'haleine et terrifié. Malheureusement pour Rachel, ce n'était pas à cause de son apparence qu'il semblait horrifié. Il vînt directement sur elle vu qu'elle était la plus proche de ses collègues de l'entrée. Il se jeta presque à ses pieds tant il était éreinté. Si Rachel gardait cet air impassible devant un être si perturbé, il ne lui dirait rien de plus, surtout vu son aspect en général peu avenant. Le Lieutenant Blacrow soupira et s'agenouilla devant ce petit être si faible. Elle devait protéger les faibles, tel était son rôle en tant qu'officier de la marine. Elle lassa tomber sa faux à son côté et adoucit visiblement son visage, changeant radicalement son expression. L'être qui lui faisait face avait maintenant une jeune fille de 19ans au sourire enjôleur. Son teint pâle et son apparence jeunesse couplé à son gabarit donnait l'impression que l'on avait à faire à une lycéenne.


    -Eh bien. Calme-toi, voyons, je suis là. Qu'est-ce qu'il se passe? Quel est le problème?


    -Un... Une bande de... cinq bandits... cagoulés, armés jusqu'aux dents...affreux...moches et mal vêtus... Ils ont pris d'assaut l'école et...et menacent de la faire sauter. Ils...ils ont des otages... des enfants. Je vous en prie, je suis professeur, aidez-nos enfants!

      Rachel se releva toujours avec le sourire mais à partir du moment où elle ramassa sa faux, son visage se fit dur et sérieux. Ses yeux brillèrent d'un lueur indéfinissables. Étais-ce de l'amusement, de l'excitation, de la peur ou de la colère? Elle se retourna vers le centre de la base d'Inari et beugla à l'intention de tous ceux qui pouvaient l'entendre.


    -Je veux 10 hommes avec moi! Nous partons combattre des preneurs d'otages à l'école! Des vies sont en dangers et plusieurs enfants sont compris dans les otages. Je veux également un médecin! Rapidement! Allez, allez! On bouge dans une minutes! Prévoyez des menottes et des escargophones! Que quelqu'un prévienne le chef de la base et qu'une autre personne s'occupe de ce civil! On est parti! Allez, GO!

      Très vite, l'équipe fut sur pied et le Lieutenant Blacrow mena ses troupes au pas de course vers l'école. Elle ne s'était pas vraiment occupé de savoir qui l'accompagnait,elle avait juste remarqué qu'un Sergent s'était joint au groupe mais le reste était essentiellement composé de seconde ou troisièmes classe. Il ne fallut que quelques petites minutes à la faucheuse pour arriver en vue de l'école. Malheureusement, cette dernière était déjà en flammes. Son sang ne fit qu'un tour. Elle brandit sa faux et sprinta vers les flammes, suivie de près par le Sergent qui lui collait au train. Il était trop tard pour l'école, mais peut-être pouvait elle sauver des enfants, des professeurs ou au moins mettre encore le grappin sur les pyromanes. Mais elle se força à se calmer. Le civil qui l'avait alerté avait bien spécifié qu'il s'agissait d'une prise d'otage, donc, les hommes devaient attendre quelque chose de la part des autorités, en l'occurrence, de la marine. Or, il n'en était rien puisque l'école brûlait. Et pourtant, le même civil avait dit qu'il voulaient la faire sauter ladite école. Il ne fallait pas exclure le fait qu'il fut sous le choc et ait, sois mal compris, soit mal entendu les desseins des bandits. Mais il se pouvait aussi que quelque chose aie mal tourné, et dans ce cas, on pouvait s'attendre à tout. Notre faucheuse au teint de porcelaine força encore l'allure au risque de perdre le Sergent. Tout pouvait peut-être encore se jouer à quelques secondes.

      Soudain, non loin du chemin par lequel les deux marines arrivaient en trombe, une explosion retentit, provoquant l'arrêt brutal de leur course. La déflagration souffla dans les airs un point brillant qui s'écrasa aux pieds du Sergent. Un rongeur avec un casque, un bouclier et une épée venait de se planter dans le sol, oreilles tranchantes argentées vers le bas, l'immobilisant totalement.


    -Il pleut des armures pleines de lapins...? Je m'attendais pas à voir une chose pareille sur Inari...

    -On verra ça plus tard. Laisse-le là, quelqu'un s'en occupera peut-être. La priorité est l'école, enfin les élèves et professeurs.

      Mais tout se révéla déjà fini. Les enfants avaient été évacués, les lieux déminés, le criminel mis hors d'état de nuire. D'ailleurs, il était seul. Le civil avait un tout petit peu exagéré les faits. Rapidement, Rachel fit examiner un enfant blessé à la gorge par le médecin qui les accompagnait tandis qu'elle s'occupait du criminel avec le Sergent qui s'occupa de lui passer les menottes et de le relever avant de l'emmener. Rachel supervisait le tout, demandant aux marines qui l'avaient accompagné de laisser brûler l'école entièrement. Ils ne pouvaient rien faire pour elle, elle était trop endommagée. Il suffirait de la rebâtir à neuf. Elle leur confia juste le soin de maîtriser les flammes pour ne pas que le feu se répande à l'ile. Puis elle alla voir le prisonnier. C'est elle qui prit le nom du criminel qui souriait d'un air de fou. Mais le Lieutenant répliqua par le sourire effrayant dont elle avait le secret, sa faux bien en avant. Puis, satisfaite, notre poupée de porcelaine contacta le QG de North Blue via un escargophone qu'un troisième classe lui apporta. Elle avait déjà demandé le déroulement des opérations au Commandant Livingstone qui se faisait actuellement charcuter l'épaule par le médecin, aussi connaissait-elle la situation qu'elle relata à son interlocuteur, dans les grades lignes. Elle avait appris par le Sergent que leur homme était un membre des Gun's, un équipage de pirate qui sévissait actuellement mais qui commençait à se réduire au vu des arrestations que faisait coup sur coup la marine dans leur équipage. Ainsi, elle se vit confier la mission de seconder le Commandant Livingstone lors du transfert du prisonnier vers la prison du QG de North Blue. Ensuite, son interlocuteur demanda à parler à l'officier Livingstone. Rachel passa alors le combiné et son gastéropode à un seconde classe qui transmit l'appel tandis qu'elle même donnait un coup de main au Sergent. Elle lui demanda d'ailleurs de l'accompagner à bord du navire qu'ils prendraient pour livrer le dénommé Suiji à la justice de North Blue.
      Elle laissa ensuite le voyou à la charge du Sergent comme le bandit ne faisait rien pour riposter. Elle alla ensuite rencontrer le Commandant qui devait maintenant avoir pris connaissance de la mission que le QG lui avait confié à lui comme au Lieutenant.

      Elle l'avisa, immobilisé par deux marines et le médecin qui tentait vainement de le soigner malgré ses protestations, ses jérémiades et ses gueulantes qu'il poussait à l'encontre du pyromane. Rachel s'approchait lentement en souriant. Il avait l'air d'un gamin capricieux. Rachel n'était peut-être pas bien grande, ais le fameux Yuji était carrément minuscule. Et malgré son apparence de gringalet, il avait mit KO un membre de l'équipage des Gun's à lui seul. Rachel savait par expérience qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, elles sont souvent trompeuse dans ce monde où ils vivaient. Elle même semblait d'une fragilité déconcertante sans sa faux, quand elle le voulait bien. Son commandant se calma enfin lorsqu'on lui tendit l'escargophone du QG. Il envoya balader les trois marins sur son dos et se mit au garde à vous comme il parlait à leur supérieur à l'autre bout du fil. Finalement, il n'était pas encore au courant de leur mission.

      Le Lieutenant Blacrow avançait sans se presser dans la direction du Commandant, se délectant des expressions horrifiées que lui jetaient les civils venus s'attrouper autour de l'école embrasée que les marins maintenaient à l'écart. Un feu de foie avait toujours le pouvoir d'attirer des moucherons sans importance. Arrivée dans le dos de son supérieur, Rachel s'immobilisa, tel un corbeau guettant le bon moment pour se régaler de ce que les lions ont laissés sur une charogne.
      Le surplombant de quelques petits centimètres, Rachel attendait qu'il veuille bien se retourner, patiemment, qu'il termine sa conversation. Elle n'avait pas remarqué que sa faux titillait l'épaule de son supérieur. Lorsque celui-ci se retourna, agacé et irrité, il s'immobilisa devant la lame de sa faux qu'elle tenait nonchalamment près de son visage, remontant de son regard le long du manche pour finalement fixer de ses yeux surpris le visage ambré de la « spécialiste » dont on lui avait parlé.

      Devant le physique de la Lieutenant, le Commandant tomba à la renverse sur son séant, émettant juste un petit son guttural qui s'extirpa de sa gorge, échappant à toute volonté. Rachel retint un sourire. C'était comme une petite victoire sur elle même que d'impressionner ainsi un officier de la marine. Certes elle avait fait une entrée en scène assez frappante aux yeux du pauvre Livingstone, mais il s'agissait tout de même d'un puissant membre de la marine. Pour cette raison, elle se força à garder un air détaché. Il aurait été très mal vu de sourire ou de montrer du contentement à une telle situation. Avec ce ton doux qu'elle savait si bien prendre pour leurrer les gens, elle se pencha pour proposer sa main à Yuji et l'aider à se relever avant de se mettre au garde à vous. Elle avait beau être plus grade que lui, elle lui devait le respect attribué à un supérieur.


    -C'est un honneur de vous rencontrer Commandant Livingstone. Je suis le Lieutenant Blacrow et j'ai été assigné pour vous accompagner lors du transfert du prisonnier Saru O. Suiji vers le QG de la marine établi à North Blue. Et serais donc votre escorte durant le temps de la traversée voire plus ou jusqu'à ce que vous me congédiez. Ce sera à votre contenance. Je me porterais à votre disposition. Sur ce, j'ai fait affréter un navire au port d'Inari qui devrait nous conduire en toute sécurité au QG de North Blue. Nous devrions être prêt à appareiller dans les trois prochaines heures. Notre escorte pour la traversée devrait être d'une centaine d'hommes, la plupart ayant été affecté à la manœuvre du bâtiment.


    [...]

      Après quelques formalités, le prisonnier fut embarqué dans une sorte de cage dans la cale basse, les hommes à leurs postes sur le navire, les marchandises et vivres entassés dans la cale. Rachel avait pris ses fonction de Bosco à bord. C'était elle qui avait à charge les membres d'équipage et recevait ses ordres directement du Commandant Yuji qui avait lui aussi pris ses aises à bord pour la traversée à venir. Les matelots et mousses larguèrent les amarres et le navire fut prêt à faire voile vers le QG de la marine de North Blue.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
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    Au fond de la cale du navire, Yuji est assis à un bureau et chipote à des amanites rouges et blanches. La pièce est sombre, seulement éclairée par des champignons fluorescents disposés sur le bureau. Ça lui rappel...non, pas vraiment la maison. Ça le détend, c'est tout. Cet endroit serait même parfait si les parois étaient en terre et pas en bois et que le sol arrêtait de bouger. Son mal de mer chronique commençait de nouveau à le tourmenter. L'Excavateur a l'impression que quelqu'un lui a injecté du plomb en fusion dans l'estomac. Ou que ledit estomac essayait pour on ne sait quelle raison de s'auto-digérer. Il se demanda si ça ressemble à ça une "cuite"... Ce qui expliquerait pourquoi les marins, quelque soit leur affiliation, sont presque toujours portés sur le bibine: ça leur rappel la mer. Le mal de mer.

    Aaaaah, je veux de la terre. Ou même du sable. Quelque chose qu'on peut creuser sans se noyer...

    Boota lui (elle ?) n'avait pas l'air d'être incommodé. La taupe était couchée sous la chaise de Yuji et s'amusait à faire des rouler-bouler en suivant les roulis du navire, ponctuant ses galipettes par des "waaaah" amusés. Elle voudrait se moquer de Yuji qu'elle aurait pas pu faire autrement. Les mouvements du bateau et les rires de sa taupe ne l'aident pas à se concentrer. Il essaye de faire une bouture très délicate pour créer une nouvelle de Champi' qui (il l'espère) permettra de faire repousser les membres. Ça fait des mois qu'il travail dessus et le seul résultat qu'il a eu jusqu'à présent c'est de provoquer une émissions de spores chez les spécimens qu'il étudiait. Et ça ne serait pas drôle si lesdites spores ne lui avaient pas atterrit sur les corps, colorant sa peau d'un magnifique bleu cyan. Une semaine, UNE SEMAINE qu'il avait gardé cette coloration pour le plus grand plaisir de ses compagnons en manque de plaisanteries.

    Repensant à ce dernier (et cuisant) échec, l'Excavateur reposa l'amanite. Il ne manquerait plus qu'il provoque un nouvel accident genre...reteindre ses cheveux en rose. Ça ne ferait pas du tout sérieux pour le "héros d'Inari" et sa toute nouvelle "autorité". Autorité ? Quelle autorité au fait ? En y repensant, rien n'a vraiment changé à ce niveau. Il n'a pas le commandement du navire et d'ailleurs il en est bien content vu que quand on lui parle de la "poupe" il doit toujours réfléchir pour savoir si c'est à droite ou à gauche. A moins que ce soit devant ? Il n'arrive pas à s'en souvenir. Franchement, alors qu'on a expressément créer le mot "arrière" il fallait FORCEMENT qu'un guguss voulant faire son malin invente un synonyme. Juste pour l'embêter.

    Humf...et qu'est-ce que je dois penser du Lieutenant-à-la-Faux ? Elle a déjà tout prit en main. Elle doit avoir beaucoup plus d'autorité que moi: tout ce que j'ai eu à faire c'est d'amener mes caisses de Champi' jusqu'à la cale (et encore on m'a aidé). Mwais, quelque chose me dit que son arme y est pas pour rien. Nom d'une stalactite, QUELLE personne NORMALE se baladerait avec une faux de deux mètres ? Hein ? Personne, justement !

    Il mit ses bras derrière sa tête et pencha sa chaise en arrière. Une "spécialiste" avait dit le QG. Ce qui le faisait frissonner c'est de savoir en quoi elle est "spécialiste". Sans doute en rapport avec la dernière directive qu'il a eu à propos du prisonnier qui est enchainé à l'étage d'en dessous. Il frissonna. Cette fille lui rappel un peu la face-de-goule à bien y penser. En plus agréable. Quoique. Sa faux lui occupe totalement l'esprit. Il en a vraiment une trouille bleue de cette satanée lame. Mais rendez-vous compte. UNE FAUX GEANTE ! Et elle lui avait tapoter l'épaule avec avant de se présenter. Bon dieu il avait faillit avoir une crise cardiaque !
    Soudain le navire se prit une plus grosse vague. Yuji perdit l'équilibre et tomba lourdement en arrière, à moitié sonné par le choc.
    Gaaah...P'tain de gravité...

    -Growawah !
    -Mais non j'ai pas fait exprès de te tomber sur la queue...
    -Grumf...Waaah ?
    -Nan j'ai pas l'air préocuppé. Je viens juste de percuter le sol, s'tout...
    -Wa...

    Sa taupe a bien entendu raison: il EST préocuppé. En fait Yuji à 3 stades de décisions. Tout d'abord le courage: "je vais aller un peu causer avec le Lieutenant". Ensuite la peur: "mon âme, je parie qu'elle est capable d'arracher mon âme !!!". Et finalement la résignation: "t'es un Marine ou tu l'es pas ?". Là, il en est à l'étape 2,9....
    *Ding*
    Etape 3. Toujours couché, l'Excavateur soupira:
    T'es un Marine ou tu l'es pas ?
    Il se releva douloureusement: son épaule ne serait pas encore guérie avec quelques jours et la heurter contre le sol n'entre pas vraiment dans le processus curatif. Boota le regarda partir avant se rouler en boule. Le Patron va régler des problèmes d'humains. D'ici là (et vu qu'il n'y a pas de nourriture à porté)...dodo.

    Yuji ouvrit la porte de la cale et monta l'escalier. Il prit soin de mettre ses lunettes de forages pour ne pas être éblouit par la lumière. Arrivé sur le pont il reconnu immédiatment le lieutenant. Elle se tenait debout devant le bastingage et regardait la mer. Si il n'y avait pas la faux le spectacle aurait pu être touchant. Là, il a quelque chose de glauque. Le Commandant s'approcha:

    Hum...lieutenant. Heu...dites moi....vous êtes spécialisée en quoi exactement ? Par curiosité. Moi je suis infirmier mais je suppose que vous le...

    Yuji eu une vision déformée de la suite des évènements. Une grande ombre noire tourna son attention vers lui. Un visage d'un blanc macabre planta deux yeux verts dans les siens. Et surtout, surtout, l'ombre pointa une gigantesque lame vers lui. Une faux qui ne demandait qu'à couper son âme en deux...
    AAAAAAAAAH EFFRAYANT EFFRAYANT !
        Cela faisait trois jours que le navire naviguait dans les eaux de North Blue en direction du QG général de la marine sur cette mer, et rien ne pouvait plus détendre Rachel que de sentir le roulis du bateau sous ses pieds, le vent marin dans ses cheveux coiffés en anglaises. Ils voletaient autour de son visage à un point tel qu'elle devait constamment passer ses doigts dedans pour tenter de les dompter. Mais l'attraction du vent mettait tous ses efforts à rude épreuve. N'importe qui aurait été énervé voire excédé de cette affaire, mais cela représentait tout ce que le Lieutenant Blacrow aimait. Les embruns, l'odeur du sel, les éclaboussures de l'écume provenant des vagues qui se brisaient sur la coque... Rachel aurait pu rester des heures contre le bastingage à admirer les vagues et l'horizon. Surtout en temps d'orage et de mer agitée. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. Et puis elle se devait de diriger l'équipage, c'était son rôle. Mais elle n'était pas navigatrice, elle devait juste gérer chaque homme (et femme) à son poste sur le navire.

        Elle avait fait tout ce qu'elle pouvait pour le moment. Le cap était bon selon le navigateur à la barre, la mer était calme avec cependant quelques vagues plus importantes, les voiles prenaient le vent arrière. Aussi s'était elle posée sur le Gaillard avant, accoudée au bastingage, sa faux sur le côté, le regard dans le(s) vague(s).
        Alors que notre poupée de porcelaine appréciait le soleil sur sa peau hâlée, elle sentit une présence à ses côtés qui l'interpella. Elle reconnut la voix mais ne se pressa pas pour se retourner. Non pas qu'elle ne voulait pas lui parler, mais il lui fallait un petit temps d'adaptation pour passer du mode rêveur au mode discussion. Par réflexe, le Lieutenant-Porcelaine agrippa sa faux en se retournant vers celui qu'elle avait identifié comme le Commandant qui se présentait comme infirmier. Elle plongea son regard dans le sien et, comme lors de leur première rencontre, le jeune Livingstone -jeune... elle ne pouvait pas donner un âge approximatif à cette personne au risque de se méprendre au plus haut point- se figea. Elle ne put dire si il redoutait ses yeux flamboyants, sa faux gigantesque ou ses airs de revenant avec son teint blanchâtre. cette fois pourtant, il ne s'écroula pas sur son séant, il garda la pose, aussi immobile qu'un statue qui redoute le jugement divin. Enfin, Rachel exagérait peut-être un peu le trait. Elle soupira et déposa la faux dans son dos et pris l'expression de douceur qu'elle savait adopter, à la manière d'un masque que l'on revêt dans les grandes occasions. Ce n'était pas le masque qu'elle préférait, il fallait le dire. Elle aimait beaucoup plus voir la terreur qu'elle exerçai sur les esprits faibles... comme le Commandant. Mais à cause de son grade, elle ne pouvait se permettre de l'effrayer. Elle sourit donc avant de penser à répondre à son supérieur.


      -Eh bien, je ne sais rien faire d'autre que de manier cette faux que j'adore. Je l'ai d'ailleurs baptisée Black Crow...


      -Ce serait pas votre nom, ça, Lieutenant Blacrow?
      demanda un mousse qui briquait la Dunette non loin.

        Rachel foudroya de son regard vert le mousse qui prit ses jambes à son cou pour aller briquer le pont en quatrième vitesse. Le Lieutenant reprit contenance et sourit à son Commandant. Il fallait tout de même qu'elle reste ans ses bonnes grâces.


      -Sinon, pour ainsi dire, je suis plus ou moins une arme de dissuasion.
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      Le crâne de Yuji est maintenant le siège d'une vaste foire. Schématiquement on pourrait le voir comme une grotte remplie de mini-Yuji représentant chacun une émotion. Peur et Curiosité se battaient comme des chiffonniers au centre de la salle. Non pas que Peur soit courageux -d'ailleurs ça fait longtemps qu'on avait plus croisé Courage dans le secteur- c'est juste qu'il voulait à tout prix empêcher son adversaire de continuer à poser des questions idiotes. Juste à côté, Survie et Amour sont en plein débat sur la suite des évènements: Amour déclarait qu'il y avait "moyen de mieux faire" alors que Survie lui gueulait que la meilleure chose à faire c'est parfois de se taire. Logique, un peu à l'écart, boit une tasse de thé en encourageant Curiosité (son fidèle associé). Quant à Calme il est assit sur une chaise et joue au bilboquet en attendant qu'une issue se dégage de la mêlée. Hum, et où est Panique ? Ah il est entrain de courir partout en criant des propos apocalyptiques.

      Sur son siège de commandement Cerveau en avait raz le cortex. Autant il est très pote avec Logique autant tous les autres le gonfle à l'extrême. C'est déjà pas triste quand il a une émotion dans les pattes mais alors quand elles commencent toutes à s'exiter il a envie de péter un câble. Surtout Excitation qui soutillait autour de son fauteil en attendant la suite des évènement. Il essaya de se concentrer sur ce qui se passait à l'extérieur de la tête de Yuji. Les yeux indiquèrent que la fille-à-la-faux souriait et les oreilles lui firent parvenir des propos qu'il ne comprit pas. Bon, il va falloir qu'il fasse son rapport aux autres bargeots. Y a des jours où il déteste son boulot...

      [Cerveau]: hé les mecs la dame nous sourit
      [Amour]: C'est maaaaagnifique
      [Peur]: C'est inquiétaaaaant
      [Curiosité]: C'est intriguant
      [Panique]: C'EST LA MEEEEEERDE ! !
      [Tous]: TA GEULE PANIQUE !
      [Logique]: Elle a dit quelque chose ?
      [Cerveau]: Heu...attend...ah, elle dit "je suis plus ou moins une arme de dissuasion"
      [Curiosité]: Plutôt plus ou plutôt moins ?
      [Cerveau]: Qu'est-ce que j'en sais andouille ? Je répète juste ce que j'entends !
      [Excitation]: Allez, on fonce !
      [Amour]: Ho ouiiii !!
      [Excitation]: Heu...je parlais pas de ça Amour...
      [Logique]: De toute façon tes propos n'ont aucun sens Excitation...
      [Calme]: Hum... les gars...c'est normal que Curiosité se barre avec le micro ?
      [Cerveau]: QUOI ???? CHOPPEZ-LE !!!

      Trop tard...

      Ho. Rapport à faux je suppose. Mais là vous faites dans l'escorte non ? Je savais pas qu'on avait des gens spécialisés là dedans dans la Marine. Sinon, vous faisiez quoi avant ? J'veux dire... moi à la base je suis Excavateur. J'creuse des trous, comme qui dirait. Bon je m'intéressais aussi un peu aux Champi' en passant. Un espèce de passe-temps quoi. Puis bam-paf-crack-argl je me suis retrouvé dans la Marine. Comme infirmier parce que je suis ptit. 'fin Bref.

      C'est à ce moment que Peur fit un spectaculaire plaquage et mit Curiosité KO. Le micro est de nouveau entre des mains sûres. Quoique.
      [Cerveau]: Rend moi ça toi !
      Un long gémissement résonna soudain dans la tête de Yuji. On aurait dit le soupir d'un ours qui vient de sortir de son hibernation et qui s'étend les muscles.
      [Cerveau]: Fait chier. Zavez réveillé Humour et Stupidité...
          Sourire comme elle le faisait fatiguait Rachel car elle devait constamment mobiliser de concert les muscles de son visage pour donner une meilleure facette de sa douceur. Mais pourtant, elle se demandait si c'était vraiment utile puisque le Commandant Livingstone semblait perdu dans ses pensées, les yeux dans le vague. Rachel aurait pu s'inquiéter. Elle cherchait du regard quelqu'un pour lui dire que cette attitude était normale chez son supérieur, mais personne ne se trouvait à proximité. Rachel se résigna dans un soupir à détailler le regard de son interlocuteur. Il semblait d'ailleurs à ce sujet perdu, et ce non plus au simple sens métaphorique du terme. C'était comme si il ne savait pas sur quel pied danser. Peut-être étais-ce toujours elle qui le mettait dans cet état... Pourtant elle faisait tout pour paraître amicale. Bon, puisque la manière douce ne fonctionnait pas, elle pourrait toujours essayer de lui couper les jambes et observer les conséquences. Il devrait retrouver sa voix et son regard perdu. Hum... mais c'était peut-être un peu brutal comme méthode. Un bras? Un pied peut-être. Rachel en pensant à ces hypothèses perdit son sourire doux, lequel tourna plutôt au curieux, puis au sadique. Non pas qu'elle aime faire mal à ses alliés, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce que ça ferait comme belle tâche sur le pont de la Dunette.

          Comme le Lieutenant Blacrow pensait et imaginait des solutions pour « guérir » Yuji, ce dernier reprit brusquement la parole comme si de rien n'était.


        -Ho. Rapport à faux je suppose. Mais là vous faites dans l'escorte non ? Je savais pas qu'on avait des gens spécialisés là dedans dans la Marine. Sinon, vous faisiez quoi avant ? J'veux dire... moi à la base je suis Excavateur. J'creuse des trous, comme qui dirait. Bon je m'intéressais aussi un peu aux Champi' en passant. Un espèce de passe-temps quoi. Puis bam-paf-crack-argl je me suis retrouvé dans la Marine. Comme infirmier parce que je suis p'tit. 'fin Bref.


          Cette tirade coupa notre faucheuse dans son élan. Elle reposa vivement son arme derrière elle.


        -Moi? Ce que je faisais... avant?

          Rachel eut un temps d'immersion dans son être profond. Elle recula lentement, comme portée par un souffle de vent, jusqu'à atteindre le bastingage. Sans y faire vraiment attention, elle se souleva et s'assit dessus, en équilibre, oscillant entre mer du nord et pont de la dunette. On aurait pu croire qu'elle allait tomber; puis, elle s'encra dans la réalité en touchant du bout des doigts son arme qui reposait contre la barrière de protection. Son regard était braqué sur les planches du pont. Elle ne s'était pas perdue comme l'avait fait le Commandant avant elle; elle s'était juste remémorée ce qu'elle faisait avant de rentrer dans la marine. Elle releva la tête, plongea son regard dans celui de Yuji et prit un air taquin. Si il n'avait pas été son supérieur, elle aurait opté soit pour un sourire sadique, soit pour un air coquin, selon la beauté du garçon qui aurait été face à elle.


        -J'étais pirate...

          Le Lieutenant-à-la-faux se laissa alors glisser au sol et se rapprocha de son supérieur. Elle avait pris son arme en main mais la maintenait baissée; elle ne représentait pas une menace et n'était pas portée en tant que tel. L'arme de dissuasion n'entrait pas en vigueur contre ses coéquipiers, encore moins contre un supérieur.


        -Sinon, vous aviez juste l'intention de faire ma connaissance ou vouliez-vous autre chose? Car si ce n'est pas le cas, je vais aller surveiller nos moussaillons et veiller au bon déroulement des opérations à bord.
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        [Calme]: Humour, tu nous écrase
        [Cerveau]: Jamais vu un humour aussi gras !
        [Logique]: S'pas s'qu'on l'utilise pas souvent du coup il prend du poids. Parcontre Peur lui il est maigre comme un clou
        [Humour]: Poil aux chevilles
        [Cerveau]: Hein ? ça ryme pas !
        [Curiosité]: Humour tu pourrais te tirer on voudrait regarder aussi !
        [Amour]: Tu serais un amoooour !
        [Stupidité]: Ben nan c'est toi Amour...
        [Logique]: T'as encore rien compris bakka !
        [Curiosité]: Quelqu'un a vu Peur ?
        [Calme]: Il me semble que la dernière fois que je l'ai vu il était sous les fesses de Humour
        [Curiosité]: La vaaaache
        [Logique]: Je pense qu'à ce niveau c'est même un mammouth
        [Stupidité]: J'ai pas compris là...
        [Cerveau]: Hé...mais...non...rends moi le micro ! P'tain c'est qui le boss ici ?

        Arrivé à un certain stade de peur ou de stress il y a pas mal de choses qui pouvent vous paraitre drôle. En fait même pas besoin qu'il y ai "quelque chose", le rire se suffit très bien à lui-même ! Mais c'est pas à vous que je vais apprendre les mécaniques de l'humour hein ? Vous et moi savons en fait très bien que c'est à cause d'un mini-Yuji obèse que le Yuji original se mit à pouffer de rire. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Finalement il ria aux éclats. Il pleurait de rire. Il s'affala sur le bastinguage, les bras pendant dans le vide. Il n'en pouvait plus. Mal aux côte. Du mal à respirer. Il était prit d'un rire qui se nourrissait de lui-même et ne paraissait pas prêt de s'arrêter. Il hurlait sa joie à l'océan. Finalement il fut un peu à court d'oxygène et se reprit. Il se redressa et essuya ses larmes avec le revers de sa manche. Il adressa un grand sourire à Rachel.

        Vous avez une telle manière de présenter les choses. "Blackrow" ! "Arme de dissuasion" ! "Pirate" ! C'est une sacrée combinaison ! Haha !

        Il hoqueta encore de rire. Ça devenait presque douloureux là. Son sourire s'élargit encore comme si ses zygomatiques étaient extensibles à l'infini. On aurait pu difficilement faire un visage plus sympathique que le sien à cet instant. Enfin pour ceux qui aiment les sourires du moins.

        Tout à fait effrayant ! Franchement. Déjà sur Inari vous m'avez foutu une de ces trouilles... Zêtes une personne très spéciale Lieutenant !

        Spéciale. Le mot lui rappela quelque chose. Spéciale...spéciale...quelque chose de spéciale...ah oui, la mission spéciale ! La raison de venue sur le pont en fait, il avait complètement oublié. Son sourire perdit un peu en largeur.

        Vous faites bien de me rappeler en fait. Y a bien quelque chose oui. Le QG a demandé que vous interniez...interprétiez...interrogiez oui, interrogiez le prisonnier. Il veut savoir où sont ses copains et ce qu'ils comptent faire. Il aussi dit que vous avez "face blanche" pour ça. Le Den Den Mushi avait un accent épouvantable, tssss.

        [Peur]: Ho le con...
        [Cerveau]: Il l'a fait...
        [Panique]: ON EST MOOOOOORT !!!!
            En réaction aux réponses théâtralement mises en scène par Rachel, « l'excavateur » éclata de rire, un rire bien plus puissant que les quelques mimiques que pouvait faire Rachel pour attendrir les personnes qui l'entoure. Un rire qui le fit basculer sur le bastingage. Ce rire surprit le Lieutenant qui resta sans voix, bouche bée. Mais ça ne dura pas. Tout le monde sait que le rire est contagieux, surtout un tel rire, si profond, si sincère. Rachel sourit avant de partir d'un rire simple et bas. On aurait pu dire, de l'extérieur, qu'elle se moquait de son Commandant. Ce dernier se retourna enfin et lui parla. Rachel eut un nouveau sourire véritable, chargé de chaleur.


          -Tu me flattes. Merci.

            Soudain, pourtant, le sourire du Commandant réduit alors en annonçant qu'il avait effectivement une mission à lui donner. Le QG voulait qu'elle interroge le prisonnier Saru O. Suiji et qu'il lui révèle, en gros où se trouvait le reste de son équipage de forbans. Le sourire du Lieutenant-Porcelaine changea. Elle devrait se retrouver face à un pirate qu'elle exécrait et avait carte blanche pour l'interroger. Elle aurait voulu prendre un air sadique, rien que pour se mettre en jambe, mais elle le garda bien au chaud pour l'homme enchaîné dans la cale. Elle resserra cependant sa prise autour de son arme lourde et la fit tournoyer dans les airs, sans un regard, sans même y faire vraiment attention.


          -Ce sera un honneur de m'en occuper, et surtout un plaisir.

            Rachel fit une sorte de révérence et se retira sans une autre parole superflue vers la cale. Le Lieutenant passa par le pont inférieur et se dirigea enfin, dans le noir, vers la cale. Tous les pauvres marins qui croisèrent sa route firent un écart sous le feu de son regard vert flamboyant contenu, de sa faux à l'aspect brumeuse. Elle se figea devant la porte de la cale et prit un air détaché, détendu avant d'ouvrir la porte. Elle entra puis, sans un regard vers le prisonnier, referma doucement et silencieusement la porte. Le murmure de l'activité frémissante du pont n'en menait pas large. Rien d'autre que le bruit des vagues se fracassants contre la coque résonnait à leurs oreilles. Un cri de temps en temps, un ordre hurlé leur parvenait, mais c'était rare.

            Le Lieutenant Blacrow se tourna vers la cage où Suiji était enchaîné et approcha d'un pas lent et mesuré. Elle calculait au mieux son entrée. Arrivée à bonne distance de la cage, d'un mouvement vif et brusque, elle planta sa faux dans le bois et s'assit sur le manche, d'une manière provocatrice.


          -On a à parler il me semble...


            Et elle resta silencieuse pendant de longues minutes, jaugeant du regard cet être abominable qui ne vivait que pour le chaos et la destruction... Elle avait horreur des pirates mais elle faisait tout pour ne pas le montrer, pas maintenant. Elle se contentait de la fixer dans le noir quasi complet, ses yeux tels deux joyaux brillant dans le noir. Elle se voulait effrayante au naturel. Elle tirait parti de ses attributs pour faire la loi. Elle était en position de force et elle le faisait savoir.


          -Alors, première question toute simple, pourquoi te balades-tu sans les autres membres de ton équipage? Ils t'ont largué? Tu les a abandonnés? Ou alors tu nous feintes et les protèges en faisant l'appât... Dans ces trois cas, ils n'ont pas été cools avec toi. Et tu vois, on aimerait bien mettre la main sur le reste de tes anciens Nakamas. Anciens car même si ce que je dis est faux, tu ne les reverras pas. Tout ce qui t'attend c'est une prison, bien fermée. Mais, vois-tu, les Gun's ne sont pas à prendre à la légère, si tu vois ce que je veux dire et on aurait aimé ne pas te laisser seul à l'ombre et t'y ajouter une compagnie. Et quoi de mieux que tes anciens copains des Gun's? Alors je repose la question gentiment, car c'est la manière douce pour l'instant et tu risques de ne pas aimer la manière forte: où sont les autres membres dans Gun & Gun's encore en liberté? Et qu'ont-ils donc prévu pour mener la vie dure à la marine?

            Rachel avait sorti son poignard qu'elle faisait tournoyer entre ses doigts. Elle n'avait pas lâché du regard cet homme enchaîné et ne comptait pas lui laisser un avantage. C'était elle qui tenait les rennes de l'entretien.
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          « … »

          Le regard d'acier du pirate était fixé, parfaitement concentré sur sa cible. On voyait à peine son thorax se soulevé, preuve qu'il était encore vivant.

          « … »

          Ses sourcils étaient contractés, quelques gouttes de sueur perlaient à ses tempes.

          « Mmh … »

          Sa langue passa sur ses dents du haut, donnant l'impression qu'une vague venait perturber l'immobilité de ses lèvres.

          « Vous allez m'ignorer encore longtemps, oui ?! »

          Il avait voulu pousser une exclamation, amener les deux Marines qui discutaient à s'intéresser à sa petite personne, à lui porter un minimum d'intérêt. Ces messieurs dames semblaient plus intéressés par eux, par leur discussion insignifiante, qu'au terrible pirate qui venait de terroriser une bande de petits morveux puant qui voudraient dans quelques années rejoindre la Marine pour ce qu'ils appellent la justice.
          Malheureusement, la gorge asséchée du jeune pirate l'empêchait de signifier sa présence avec autant de prestance qu'il l'aurait voulu ; et il ne pouvait même pas frapper sur les barreaux avec toutes ces chaînes qui lui meurtrissaient les articulations ! C'est qu'il s'ennuyait, lui, tout seul dans sa cage pour animal de foire, avec comme seule compagnie un petit cafard qui avait répondu à ses émanations pacifiques. Suiji avait espéré un rat, généralement plus amical, et très divertissant.
          A la place, il devait se contenter d'un misérable insecte répugnant qui essayait de lui montrer comment, avec ses antennes, il parvenait à déplacer les grains de poussière pour en faire de jolies formes géométriques.

          * Pitié, ô Seigneur des Pirates, viens à mon secours … ! *

          Gol D. Roger devait avoir entendu l'appel du cuisinier, puisque le son d'une lame s'enfonçant dans le sol vint cogner à ses tympans, tandis que les yeux du botaniste étaient captés par le regard vert de la faucheuse, avant de descendre sans la moindre pudeur sur sa poitrine, ses hanches, et ses jambes, en même temps que sa langue venait humecter ses lèvres. Ce qu'il ne distinguait pas dans cette obscurité, son esprit se contentait de le redessiner avec les détails les plus obscènes.

          * ô Puissant Gold Roger, je ne te remercierai jamais assez *

          Le pauvre n'avait plus vu de femme depuis longtemps, et commençait à être en manque. Pourquoi fallait-il que son capitaine soit aussi superstitieux ?!
          Pour une raison qui m'échappe, à aucun moment le regard du pirate ne s'approcha de la lame, si ce n'est pour pour admirer la forme des hanches de la jeune femme tandis que toutes sortes d'images venaient polluer son esprit habituellement emplie de nourriture.

          Il attendait sans impatience qu'elle reprenne la parole. Lui n'avait rien à dire ; c'était à elle de lui demander ce qu'elle voulait, surtout s'il s'agissait d'un rencard amoureux. Il était même prêt à lui faire la vaisselle – qu'il laisse d'ordinaire à Tsuna – et à mettre des draps propres dans son lit. Il changerait même de chaussettes s'il le fallait !

          Comment ? Une Marine qui lance un regard méchant à un vilain pirate enfermé, ça ne présage pas ce genre de choses ? Navrée, le cerveau de Saru n'est pas assez évolué pour le comprendre. Il est un peu primitif.
          Ses ardeurs sont cependant vites refroidies par les questions qui tombent, et le singe reprend rapidement son sérieux, fendant son visage d'un sourire glacial, pure provocation. Il n'était que partiellement impressionné, habitué aux combattants de son île natale qui jouaient tous aux durs ; et quand bien même, il était trop habitué à ne pas montrer ses émotions qu'il n'y avait aucune chance - pour l'instant - que cette femme le déstabilise.

          « Vous savez, mademoiselle, la moindre des politesses quand on veut discuter avec quelqu'un, c'est de se présenter. Déjà qu'il n'est pas très correct de me laisser avec toutes ces chaînes et ses barreaux, vous pourriez quand même me donner votre nom … ! »

          Technique de drague ? Oh que non ! Il cherchait juste la petite bête ; la remarque qui exaspère et sur laquelle on ne s'arrête pas, mais qui, avec l'accumulation, fini par vous faire péter les plombs.

          « Et puis, au moins, essayez de me donner l'impression que vous réfléchissez un peu. Le gamin là-derrière m'a fait meilleure impression. Où sont mes « anciens » nakamas ? Eh bien, vous n'avez qu'à mieux communiquer avec vos camarades les mouettes : Mizukawak Sutero est déjà derrière vos barreaux, je ne sais trop où. »

          Il était peu probable que la Marine sache déjà que Sutero avait quitté l'équipage des Gun & Gun's, la nouvelle était trop récente. Au moins, Suiji pouvait le dénoncer sans remord.

          « Les autres … j'sais pas. Vous savez, Tim est un peu suceptible, et il n'aime pas que je joue avec ses yoyos. Il paraît qu'ils sont précieux. Après deux ou trois accidents, il en a vite eu marre, et le capitaine m'a jeté par dessus bord, alors j'ai passé ma colère sur ces pauvres adorables petits …. Oh ! Dites, celui que j'ai blessé est mort ? Je pourrai avoir les restes pour une expérience culinaire ? »

          La voix du jeune homme était monocorde pendant tout son petit discours, assez blasée même ; il aurait préféré un sermon sur la justice, sur le bien et le mal, sur la méchanceté des pirates, qu'un interrogatoire sur ses compagnons. Son ton était cependant monté dans la gamme à la pensée du petit blessé, et peu à peu, son visage et ses paroles se transformèrent pour devenir ceux d'un enfant qui s'existe peu à peu en essayant de deviner si le Père Noël a bien apporté ce qu'il lui a demandé.

          Sauf que lorsque l'enfant agit ainsi, il ne le fait pas sur un sujet plus que délicat, face à une femme armée d'une faux.

              Le pirate aux cheveux noirs et l'air teigneux semblait insensible aux « charmes » de notre faucheuse, peignant sur son visage crasseux de prisonnier des sourires provocants et froids. Rachel non plus ne se laissait pas avoir par ces êtres. Elle aussi aurait très bien pu jouer la comédie de la prisonnière-qui-s'en-fiche si leurs rôles avaient été inversés, aussi pariait-elle sur ce qu'il n'y paraissait pas. Elle espérait qu'il soit au contraire démuni voire désespéré. Mais en y réfléchissant, si elle le pensait si mal en point et qu'elle agissait en conséquences alors qu'elle se trompait, elle pourrait perdre l'avantage que leurs places respectives lui donnaient. Or si elle le pensait solide comme un roc, insensible comme la pierre et qu'elle le considérait comme tel, elle avait plus de chances d'emporter leur bras de fer déjà entamé. Mais ce serait plus compliqué. Pire, rien ne laissait présager qu'il n'avait pas le dessus, et ce malgré ses chaines. Elle ne jouait pas souvent à ce genre de jeu, il fallait se l'avouer. Elle ne côtoyait pas tant de vrais pirates que ça, malgré son grade. Tous ceux qu'elle avait vue jusqu'à ce jour n'avaient de pirate que le nom et il suffisait en général qu'elle les regarde froidement de ses yeux verts et luisants pour qu'ils se rendent ou perdent leurs moyens. Les bras de fer n'étaient pas son truc. Mais c'était ce qu'on attendait d'elle et elle mènerait sa mission à bien.

              Le pirate la provoquait. Il cherchait la petite bête. Il n'avait pas peur. Il semblait même blasé... comme si les cages ne le dérangeaient pas ou qu'il y était habitué. Comme si elle n'avait pas entendu ses répliques sur la politesse et sur son intelligence, mais elle eut plus de mal lorsqu'il parla de ce garçon auquel il avait failli trancher la gorge. Elle sentait son regard s'embraser et prit alors soin de regarder sa robe et sa jupe qu'elle s'occupait à lisser, faisant ainsi glisser ses mains sur ses hanches. Elle finit par tirer doucement sur ses manches pour les remettre en place et releva le regard vers le pirate accroupi dans sa cage de métal. Son ton sonnait gentil à première entente, mais il se révéla rapidement être acide. Ce sous-entendu avait juste la prétention d'être méprisant. Elle s'exprima donc calmement d'une voix basse.


            -Trouvez-vous donc que ce que vous avez fait est correct? Libre à vous, mais dans ce cas, il est très correct de ma part de ne pas me présenter... cher Suiji.


              Bon, le but de cette simple phrase n'avait pas été de le blesser et elle avouait elle-même qu'elle aurait pu faire mieux. Mais elle n'était pas bien forte en improvisation. Elle avait donc choisi le ton et l'air d'une personne méprisante, jouant d'ironie pour garder plus ou moins les rennes de la discussion. Par contre, la nouvelle comme quoi un des membres des Gun's était déjà derrière les barreaux la déstabilisa l'espace d'une demi-seconde, le temps pour elle de reprendre contenance. Pourquoi n'avait-elle pas été mise au courant? On lui avait portant demandé de l'interroger. Qu'est-ce qu'on avait encore « oublié » de lui dire à propos de cet équipage? Mais peut-être que même son Commandant n'était pas au courant non plus. Mais elle ne pouvait pas en vouloir qu'à ses supérieurs. C'était aussi de sa faute. Il fallait qu'elle se documente plus. Et bonne résolution de prise, une!


            -Je vous pensez assez intelligent pour savoir que je ne parle pas de votre collègue emprisonné par les soins de la marine, mais de votre « Tim », de votre capitaine et de tout votre équipage encore sur nos mers. Je pense également qu'il est dans votre intérêt propre de nous donner des informations sur ces brutes qui jettent leurs frères d'armes pas dessus-bord à la moindre occasion.


              A nouveau, le Lieutenant-au-teint-de-porcelaine n'était pas bien fière d'elle. Elle ne faisait que reprendre la pique que le prisonnier lui avait envoyé pour la lui retourner, celle de l'intelligence. Par contre son ton se durcit et son visage se renfrogna alors qu'elle alla parler de nouveau. Elle en profita même pour se lever et se rapprocher de la cage. Elle parla assez durement, mais elle peinait trop à se contenir. Ses yeux s'illuminèrent et flamboyèrent de leur vert habituel. On aurait presque pu croire qu'elle allait embraser Suiji d'un regard.


            -Et je vous pensais également beaucoup moins con que ce que vous êtes pour parler ainsi de vies humaines à un marin et avec lesquelles vous pensez jouer! Une vie est trop courte pour être ainsi bafouée! Mais ça vous ne le comprenez pas, vous vous pensez au-dessus de tout ça! C'est pour ça que j'exècre les pirates!


              Le Lieutenant Blacrow se rapprocha encore des barreaux et colla son visage pâle contre les barreaux. Elle calma brusquement son ton sans pour autant éteindre son regard de sa colère. Elle parla beaucoup plus doucement comme son ton était monté au fur à et mesure de sa tirade.


            -Je vous le redemande une nouvelle fois -et je n'ai pas envie de me répéter à l'infini- Où se trouvent actuellement les Gun's, tous les membres de préférence, et qu'ont-ils l'intention de faire; en quoi consiste leur prochain coup?


            Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Mer 20 Avr 2011 - 5:50, édité 1 fois
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              Il n'avait pas manqué de suivre les mouvements de la jeune femme, qui retraçaient méticuleusement les contours de son corps tandis qu'elle réajustait ses vêtements. Quelques instants plus tôt, ses idées auraient repris leur cours grivois, et il n'aurait plus suivi la conversation afin de se plonger dans un délire éveillé dans lequel ces chaînes et ces barreaux n'existeraient plus.

              Sauf qu'il venait de se faire remettre à sa place, sans méchanceté, mais le seul fait qu'on ne lui cède pas avait tendance à l'exaspérer. Il n'avait pas envie de discuter avec une parfaite inconnue. Sa mère lui répétait toujours de ne pas faire confiance à un inconnu, et il retiendrai toute sa vie cette leçon. Borné, il décida donc unanimement – oui, des voix divergentes auraient pu s'exprimer dans son cerveau – qu'il ne répondrai pas aux questions de la faucheuse. Tant pis si elle en venait à le découper avec sa faux ! Il était prêt à perdre tous ses orteils par fierté.
              Il s'enferma donc dans le silence tandis que son interrogatrice insistait, mentionnant son manque d'intelligence à lui, son manque de respect et tout le reste.

              Un frémissement agita le coin de ses lèvres lorsqu'elle mentionna la manière dont il jouait avec les vies humaines. Elle ne comprenait vraiment rien ! La vie n'a aucune importance, seule la beauté compte. C'est pour ça qu'il avait été fasciné par les pirates avant même d'en être un, pour la beauté de cette vie, la beauté de la mer, la beauté de leur manière d'agir. Ils n'avaient aucune limite, et c'est ce qui faisait toute leur supériorité.
              En cet instant, attaché dans une cage, il se sentait bien plus beau que cette femme, libre d'agir, mais enfermée dans le carcan de la marine. Suiji n'avait que sa volonté pour le diriger, et nul autre que lui ne pouvait le faire fléchir. Même là, il n'était enfermé que parce qu'il l'avait voulu.

              L'insulte ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, et le jeune homme se crispa dans ses chaînes, inspira un peu plus fort qu'il ne l'aurait voulu, avant de se détendre de nouveau pour dissimuler l'effet que cela avait eu.
              Il était libre.
              Il n'était pas contraint de suivre les règles des hommes.

              Il était libre.

              La question sur ses compagnons se répéta, et il parvint enfin à se détendre totalement. Il ne lui répondrait pas. Il n'en avait pas envie, et il était hors de question qu'il laisse une simple bonne femme lui tirer les vers du nez. De toute façon, à quoi bon ? Ils viendraient eux même se livrer à la Marine. Il réalisa alors la gaffe qu'il avait faite : Timuthée était le seul, avec Tsuna, à ne pas devoir être capturé, et il était le seul qu'il avait expressément nommé.

              « Ne vous inquiétez donc pas, vous serez au courant de nos projets bien assez vite. Si je vous les disais, je ferais un bien piètre pirate, et un nakama des plus déplorables. Peut-être que sous la torture vous obtiendriez quelque chose de moi, mais les mots ne m'atteignent pas.
              La parole est tellement faible... »


              Ah, ça oui ! Il ne reconnaissait que la force des poings. C'était inscrit dans sa nature. Depuis sa plus tendre enfance, bien que son mentor lui avait enseigné la force des mots, et que le cuisinier l'utilisait bien souvent pour déstabiliser ses adversaires, il avait toujours su garder contenance et contrôle malgré les insultes, les insinuations, les provocations.
              Il ne se défaisait que face à une force monstrueuse, comme la plupart des habitants de l'île du Karaté. A moins qu'elle ne lui prouve qu'elle savait comment utiliser sa faux, qu'elle ne se contentait pas des usages indiqués dans La faux pour les nuls, il resterait obstinément obscur dans ses réponses.

              « Et sachez que je suis au dessus de vos petites préoccupations sur la vie humaine. Le monde ne s'arrête pas de tourner alors qu'on tue des centaines d'animaux pour nourrir votre putain de Marine. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement pour la mort de quelques êtres humains, aussi serviles que les animaux que nous dégustons. »

              Il s'était à son tour rapproché des barreaux, et avait placé son visage à quelques centimètres de celui de la femme aux yeux émeraudes. Son regard le perturbait un peu – un peu seulement – mais il fit l'effort de le soutenir, et la défia de son regard de pierre.
              Plus rien d'autre dans cette pièce n'existait mis à part cette femme et lui. Même les chaînes et la cage ne rentraient pas dans la bulle qu'il avait formée. C'était un affrontement entre deux volontés, et il ne comptait pas céder.

              Il ne fléchirai pas.


            Dernière édition par Saru O. Suiji le Sam 19 Mar 2011 - 19:29, édité 3 fois

                Rachel se désespérait de ne pas savoir plus tenir ses émotions. Elle rentrait dans le jeu du pirate en s'énervant et en laissant la colère l'emporter. Lui en comparaison, avait l'air au dessus de tout, que rien ne l'atteignait. Impassible, il répétait que seul la torture pourrait lui faire trahir ses nakamas. Pourtant, il s'était tendu l'espace d'un instant lorsqu'elle l'avait insultée. Était-il vraiment si imperméable? En tout cas, elle ne l'était pas. Il fallait qu'elle arrive à tirer parti de ça. Elle ne pouvait décemment pas continuer à l'insulter jusqu'à ce qu'il en aie raz la casquette. Mais pouvait-elle rester de marbre et continuer à poser des question à un mur, borné à l'ignorer. Et pouvait-elle seulement se décider à le torturer comme il le disait? Le Lieutenant-porcelaine gardait ces questions à l'esprit sans arriver à prendre une décision. Peut-être pourrait-elle se contenter de bluffer... Le Lieutenant Blacrow se redressa et s'éloigna un peu des barreaux.

                La question restait en suspens

                De plus, le pirate Suiji cherchait à la déstabiliser en parlant des vies civiles comme d'animaux. Notre faucheuse aurait pu rentrer dans un débat virulent avec le prisonnier. Elle aurait pu sortir quelques répliques bien senties. Mais c'était ce qu'il voulait ou recherchait indirectement. Elle valait mieux que ça. Elle ne se laisserait pas mener par cet homme. Rachel resta silencieuse et s'écarta du visage de l'homme qui lui faisait maintenant face. Elle ne releva aucun affront. Elle garda son esprit braqué sur l'élément qu'il lui avait donné: Il ne parlerait que sous la torture. C'était le moment de vérifier ses dires.

                Le Lieutenant arracha du sol sa grande faux et cala cette arme lourde sur son épaule. Elle se dirigea d'un pas mesuré vers le trousseau de clés suspendues contre un mur, hors de portée de la cage. Elle prenait le temps de mesurer ce qu'elle allait faire. Elle allait torturer un pirate. Un débat entra alors en jeu en son for intérieur. C'était simple. Une part lui disait que ce n'était qu'un déchet et que la torture d'un tel être serait profitable à de nombreux autres, mais une autre contrebalançait par le fait qu'elle allait agir violemment, comme ceux à qui elle fait la guerre. D'un côté, le Commandant Yuji Livingstone lui avait bien spécifié qu'elle avait « face blanche » -carte blanche in Yuji's language- pour l'interroger. On attendait donc d'elle à ce qu'elle le fasse. Et puis, si on remettait cette situation dans son contexte, Suiji était emmené vers une prison, avec des gardiens et des tortionnaires -pour ne pas dire bourreaux- expérimentés dont c'est le travail. Si elle arrivait à lui faire avouer, il échapperait peut-être à pire. Et pour bien faire pencher la balance de son côté, l'homme qu'elle admirait, l'ancien directeur du Pénitencier Gouvernemental d'Impel Down, j'ai nommé Magellan, était un tortionnaire. Si elle voulait lui ressembler, il fallait qu'elle puisse s'acquitter de cette tâche ingrate. Si elle voulait accéder à ce poste...

                Pourtant, il restait en elle des bribes de conscience. Elle avait encore une petite étincelle, un flammèche malicieuse et réticente qui lui disait que d'avoir du sang de pirate sur les mains après une séance de torture était beaucoup moins prestigieux que celui que l'on gagne sur le champ de bataille. Rachel souleva son bras et tendit les doigts vers le trousseau. Elle le décrocha et le garda en main une demi-seconde, se familiarisant avec son poids. Il fallait qu'elle soit honnête avec elle même en contrepartie. La balance touchait le fond du côté de la torture. Elle ne pouvait pas nier qu'elle était excitée à la pensée d'une nouvelle expérience qui inspirera la crainte. Et elle aimait être crainte. Ce larbin des Gun's allait la regarder avec un air apeuré et suppliant avant de lui fournir toutes les informations dont ses supérieurs se goinfreraient. Mais elle serait sage, elle se contrôlerait. Elle ne le tuerait pas et elle ne laisserait pas non plus la violence brute s'emparer d'elle. Elle serait juste cruelle sans vraiment être sadique. C'était contradictoire, mais elle trouverait cette limite.
                Rachel se retourna vers la cage, le sourire aux lèvres.

                L'étincelle venait d'être soufflée.


                Le Lieutenant Blacrow se rapprocha alors de la cage où le singe était enfermé, comme un animal dans un zoo. Son regard était toujours étincelant de ce vert émeraude si inquiétant; un rayon de soleil sur sa faux provenant d'un trou dans le bois en égaya la lame, la faisant l'espace de quelques infimes secondes scintiller dans le noir. On aurait pu croire que son regard et sa faux rentraient en résonance. Devant la porte de la cage, elle introduit la clé dans la serrure et tourna, sans lâcher du regard Suiji, et entra. On aurait pu la prendre pour une inconsciente, mais elle était armé et libre de ses mouvements, ce qui n'étaient aucunement le cas du prisonnier. Elle ne risqua rien par conséquent, ou rien de bien méchant. Elle ferma la porte à double tour et se tourna vers le prisonnier tout en rangeant les clés hors de la vue du prisonnier. On est jamais trop prudent. Soudain, elle bondit sur lui, le plaquant contre les barreaux. Ses deux mains étaient prises. Une tenait sa faux en mode attaque, proche des jambes du prisonnier et l'autre maintenait le poignard contre la joue du singe, pointe dirigée vers son œil. Un accident est si vite arrivé.

                Elle ne pensait à rien d'autre que s'amuser. Elle s'amuserait à la tourmenter, voire à le faire souffrir, jusqu'à ce qu'il avoue ou qu'elle le livre aux bourreaux de la prison du QG de North Blue.


              -Dans ce cas, que dirais-tu que je te cuisine? Penses-tu que si je prenais ton œil pour un ragout, cela rajouterait du goût à la soupe? Quelle douce expérience culinaire que celle que je ais exécuter. Ne t'en fais pas, je te garderais un bol de bouillon, que tu puisse y gouter.



                Elle allait le torturer tout doucement, pour commencer, et à sa manière. N'avait-elle pas carte blanche? Tout en disant cela dans un doux murmure non loin de son oreille, elle agrémenta sa menace d'une langue qui glissa sur la joue de son adversaire de bras de fer, le long de sa mâchoire, finissant tout près de son oreille. Et tandis qu'elle pensait l'espace d'un instant à lui arracher d'un coup de dent, le poignard laissa un faible sillon rouge sur la joue du Singe des Gun's. Une perle de sang glissa le long de la lame sans se décider à tomber sur les planches du sol. Elle pourrait toujours lui couper la langue en cas de force majeure... mais il ne pourrait plus avouer après ça... ou alors un doigt, des orteils ou même quelques collections d'ongles. Mais elle allait aussi se montrer provocante, si ça pouvait être une torture pour certains, pourquoi pas pour lui?

                D'un geste langoureux, notre poupée de porcelaine retira la lame de sa joue et recula de deux pas. Puis, elle lui faucha les jambes. Ne vous en faîtes pas, elle ne les coupa pas, pas si vite, elle avait juste effectué un balayage avec une de ses propres jambe, le mettant à terre. A ses pieds. A portée de sa grande lame. Une nouvelle fois, elle planta sa faux dans le sol et s'assit sur le manche. Si elle continuait comme ça, le bateau ressemblerait bientôt à du gruyère. Elle le menaça finalement de la lame minuscule de son poignard.


              -Bien. Je vais te faire mijoter un petit moment. A feu doux. Lentement. Puisque tu dis que c'est la seule manière de te faire parler. Tu sais, je ne suis pas spécialisée dans la torture. La où l'on t'emmène, par contre, ce sont des pros qui feront les choses en grand... et beaucoup plus proprement. Seulement, eux connaissent exactement comment faire mal sans même faire couler ton sang. Eux serons sans pitié. Et alors...

                Dans un même geste, Rachel aux yeux flamboyants fondit sur sa proie et déchira d'un coup de poignard la chemise crasseuse du Suiji, laissant une zebrure sanglante sur son torse. Superficielle, sans conséquences, mais violente.

                Le Lieutenant Blacrow se recula et observa son œuvre. Elle ne laissait paraître sur son visage aucune faille de se qu'elle pensait, même si elle devait encore se faire violence pour exécuter de tels actes. Il lui faudrait un temps d'adaptation, mais entre-temps, elle affichait plaisir et sadisme dans son regard, sur son sourire. Un jour elle s'habituerait, un jour elle y prendrait peut-être goût. En attendant, elle faisait ce qu'on attendait d'elle. Elle se rassit sur le manche de sa faux et croisa ses jambes nues sensuellement, posant négligemment ses mains croisées sur ses genoux. Elle n'avait pas froid, elle n'avait jamais froid. Pour une fois, ça pouvait peut-être lui servir. Rachel en porcelaine releva la tête pour finir sa phrase, donnant plus de classe à ses paroles -du moins dans son esprit.


              -...Tu regretteras de ne pas m'avoir parlé quand tu en avais l'occasion...
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              Toujours enfermé dans un silence religieux, Suiji attendait de voir ce qui allait arriver. Il n'avait rien d'autre à faire de toute façon, mis à part compter le nombre de planches rongées par les mites dans cette cale. La Marine ne semblait pas prendre soin de ses bateaux. Quel manque de respect ! Quel manque de goût ! S'il tenait le charpentier qui ne faisait pas correctement son boulot, nul doute que le jeune cuisinier lui apprendrait ce que le mot « Art » signifie. S'il survivait à cet interrogatoire, puisqu'il ne savait toujours pas ce que comptait faire la donzelle.

              Un individu normalement constitué et conscient du danger serait immédiatement entré dans une angoisse complète, imaginant des scénarios tous plus tordus les uns que les autres : « Oh mon dieu, elle va m'arracher ma virilité ? Elle va les faire rôtir et les manger sous mes yeux ? Et si elle s'en prenait à ma femme et mes enfaaaants !! Aaaaah ! ». Le problème est que Suiji n'est pas un individu normal, et que son immaturité notoire l'empêche totalement d'avoir conscience du danger. Il n'imaginait pas un instant le débat intérieur de la lieutenante. L'association des mots 'Marine' et 'torture' semblait être incapable de se faire dans son esprit, et il ne se doutait donc pas de ce qui allait très bientôt lui tomber sur le nez. Aucune crainte ne venait le tourmenter, et il attendait simplement avec patience, se demandant si la jeune femme avait abandonné la partie.

              Le tintement des clés vint délicatement carillonner à ses oreilles : rien ne pouvait lui arriver, un tel son ne pouvait annoncer quoi que ce soit de maléfique ; impossible. Pourtant, la lueur inquiétante du regard vert fluo parvint à introduire un doute, minuscule doute, dans l'esprit du Singe qui fit un unique pas en arrière, pendant que sa future tortionnaire rangeait ses clés il ne voyait où – il ne cherchait même pas à savoir.

              Son cœur fit un bond lorsqu'il fut précipité contre les barreaux de sa prison, deux lames le menaçant. Il n'avait pas sourcillé, trop habitué à contrôler son visage. Néanmoins, son rythme cardiaque commençait à s'emballer et il retint un instant sa respiration, incapable d'imaginer la suite, ni de réfléchir à quoi que ce soit. Son cerveau s'était arrêté, bloquant tous sentiments et pensées. Il ne paniquait pas, sa réaction restait purement physique. Il ne craignait rien, elle ne le tuerait pas.

              Elle était dans le camp des gentils.

              Il ne put se retenir de constater que la lame près de son œil était vraiment splendide. Acérée, menaçante, brillante. Elle sortirait son organe du globe oculaire sans mal : là même résidait sa beauté. En même temps que cette pensée traversait son esprit engourdi, les lèvres de la marine traversèrent ses tympans, et vinrent prendre sens dans son cerveau.
              Il voulait répondre.
              Il ne répondit pas.

              Pourtant, cette idée d'œil dans une soupe – même si on parlait du sien – était plutôt alléchante. Il voulait le signaler, proposer une recette pour l'adapter, aider cette débutante culinaire – je m'excuse pour la connerie de mon perso – et faire d'elle une grande cheffe. Il voulait vraiment le faire, poussé par sa prétention, sa fierté, et son impétuosité.
              Les mots ne passèrent pas ses lèvres, résolument closes.

              La langue qui passait sur sa mâchoire lui avait enlevé tous ses moyens, et une effrayante excitation l'envahissait. Son cœur s'emballa, il ne savait pas vraiment pourquoi. Anxiété ? Appréhension ? Expectative ? Peur ? Un peu de tout certainement. Pourtant, ceci ne dura que quelques secondes. Quelques secondes qu'il aimerait éterniser tant cette sensation était grisante. La même qui précède un saut en parachute, sachant qu'il goutait à un plaisir qui lui couterait peut-être la vie.
              Un nouveau sursaut cardiaque l'ébranla alors que la lame venait lui mordre la joue, le sortant de ces secondes oniriques.

              « Ah ! »

              Il n'avait pas pu retenir la brève exclamation de surprise – et non de douleur – qui s'était imposée à lui au travers du brouillard de sa conscience. Son corps semblait décidé à réagir par réflexe. La pire chose qui pouvait lui arriver puisque les réflexes ne se maîtrisent malheureusement pas. En même temps, il sentait qu'on lui fauchait les jambes, et il manqua de se mordre la langue dans la chute.

              Une goutte de sueur perla à sa tempe.

              Il crut qu'elle allait enfin le laisser en paix lorsqu'elle lui signala que ses collègues ne seraient sans doute pas aussi cléments qu'elle. Il s'en moquait, il n'était pas en état d'imaginer. Et il n'en avait pas envie. Tout ce qui comptait pour l'instant était la lame qui vint lui tailler le torse, tandis qu'il avait les mains bloquées par les chaînes. Un grognement répondit à la lame, non de douleur mais de colère. S'il avait pu répondre, elle aurait passé un sale quart d'heure, celle-là.
              Ses yeux tombèrent sur les jambes de son bourreau, et toutes ses pensées négatives s'envolèrent. L'homme peut être faible lorsque ses instincts animaux se sont trop développés. Une fois de plus, les paroles furent là pour le défaire de ses faiblesses, et, fait extrêmement rare, il fut prit d'un fou rire. Un vrai fou rire. Il se calma toutefois au bout de quelques secondes.

              « Il en faut plus pour me faire céder, vous savez ! Les coupures, je les collectionne déjà avec mon art, alors c'est pas deux trois coups de couteaux qui vont me faire peur. Je reconnais tout de même que … j'ai été surpris. »

              Il ne mentait pas. Son corps l'avait trahi, montrant bien qu'il avait eu une montée d'adrénaline, mais son esprit avait bloqué les émotions, et il n'avait eu que de la surprise. La surprise passée, il ne sentait qu'une légère brûlure au niveau des chairs à vif. Ce n'était pas le plus insupportable de ce qu'il avait subi dans sa vie.

              « De toute façon, je ne peux rien dire : je ne sais rien. Le capitaine ne me fait pas confiance. Je vous ai dit, j'ai été jeté par-dessus bord pour avoir fait des âneries avec les yoyo du second du capitaine. »

              Il mentait en partie seulement. Il connaissait le plan, mais pas la localisation des autres membres. Il avait quitté tout le monde sans chercher à savoir. On lui avait dit qu'ils se retrouveraient dans la prison du QG de North Blue, ça lui avait suffit. Que chacun se fasse capturer comme il voulait, il s'en tamponnait l'oreille avec une babouche. En même temps qu'il parlait, il avait entreprit de se remettre debout, tant bien que mal et si aucune intervention extérieure ne venait l'en empêcher, s'adressant à son interrogatrice non en la regardant dans les yeux, mais en admirant indécemment ses jambes découvertes.

              « Je suis sûr que vos supérieurs seraient ravis de connaître vos pratiques d'interrogatoires... Mais … tu as des arguments plus convaincants que ta faux, et que tu n'utilises pas. »

              Et voilà ! Alors qu'il commençait à peine à se comporter de manière sage, il retombait dans sa bêtise animale, et lançait de nouveau une remarque déplacée. Ce n'était cependant pas que de la provocation ! Il faut avouer qu'il apprécierait grandement honorer cette femme ! L'adrénaline circulait encore en lui, et le rendait encore plus impétueux que d'ordinaire.

                  Notre Lieutenant au teint hâlé commençait à comprendre le système des tortures. Frapper là où ça fait mal, sans pour autant tuer ni même faire couler le sang. Elle n'était pas spécialiste en anatomie, mais elle connaissait déjà assez bien le champ de bataille. Elle savait où taper. Mais ce n'était pas la même chose. Serait-ce aussi efficace? Aussi réfléchissait-elle aux endroits les plus douloureux. Un sourire sadique étira les commissures de ses lèvres comme elle pensait aux attributs masculins qu'elle pourrait trancher,voire arracher. Ça ne le tuerait surement pas, mais la douleur devrait être assez forte pour lui faire avouer tout et n'importe quoi. Enfin,elle utiliserait cette extrémité qu'en dernier recours. Ce serait peut-être un peu trop cruel pour être fait par un marin.
                  Elle explorait encore les possibilités les plus horribles, les tortures les plus atroces. Malheureusement, elle n'avait pas le matériel adéquat. Pourtant, elle saurait s'en débrouiller. Elle le ferait parler, c'était une évidence.

                  Elle venait de jeter un seau d'eau sur feu l'étincelle.

                  Tout à coup, son petit speech terminé, Saru O.Suiji partit d'un rire profond qui s'intensifia pour attendre les sommets d'un fou rire. Ici. Dans une cage en fer. Face à sa tortionnaire. Il ne manquait pas d'air. Ou alors il était réellement amusé, ce dont Rachel doutait, soit il tentait de la déstabiliser. Mais il ne manquait tout de même pas de toupet! Et voilà qu'il déblatérait des âneries sur lui, sur les coupures que la cuisine lui occasionnait -si tel était ce qu'il entendait par son art.


                °Mais elle est cool ta vie..° pensa Rachel en le regardant d'un ai ennuyé


                  Le prisonnier enchaîna alors avec un sujet déjà bien plus proche de ce qui intéressait la faucheuse -ainsi que ses supérieurs. Il entreprit alors de se relever et le Lieutenant le laissa faire avec un œil curieux. Il ne souffrait pas assez. C'était indéniable. Et le voilà qui parlait de ses méthodes d'interrogatoire, qu'il lui faisait des menaces et lui donnait des leçons. Jamais elle ne les suivraient. Plus que tu toupet, c'était de culot dont il ne manquait pas! Elle préféra ignorer la première et dernière de ses tirades. Elles s'occuperait de celle susceptible de faire avancer son affaire. Elle plongea en réponse son regard fluorescent dans les yeux du pirate qui semblaient si sombres. Il y avait si peu de lumière dans la sale. A peine quelques rais qui filtraient entre les planches au-dessus d'eux.


                -Bien, dit-elle pour résumer. Alors comme ça tu ne sais rien...?



                  Arrachant sa faux des planches mitées, elle bondit, autant que lui permettait la cage avant d'abattre violemment sa faux entre les pieds du prisonnier, faisant voler de fragments aux quatre coins de la prison.


                -Et tu crois vraiment que je vais te croire?
                Hurla-t-elle durant son attaque surprise


                  L'arme gigantesque masquait en grande partie le corps de Rachel au singe des Gun's, mais il pouvait toujours voir, braqué sur lui, les projecteurs du regard embrasé du Lieutenant en Porcelaine. C'était dans de telles occasions que l'on abandonnait l'idée comme quoi le Lieutenant Blacrow était fragile.


                -Et puis... quel crédit apporter aux dires d'un pirate...
                murmura-t-elle impérieuse et méprisante

                  Blacrow L. Rachel retira une nouvelle fois son arme lourde du trou qu'elle avait creusé dans le bois. Elle laissa errer son regard sur les dégâts. Si les rats aimaient les navires en fin de compte, c'était dû à la ressemblances de ces derniers avec du gruyère... Heureusement qu'il y avait un compartiment supplémentaire rempli d'air pour permettre au bateau de flotter; elle aurait été dans de beaux drap le cas échéant. Aussi déposa-t-elle doucement sa faux au sol, hors de portée du pirate évidemment, presque précautionneusement. Elle se retourna lentement vers sa cible, sa dague bien en vue et s'approcha d'elle. Puis, elle arma son poignard et sépara sa raison de ses gestes, car elle risquait de regretter ce qu'elle allait faire. Plaquant une nouvelle fois la lame de son arme de poing contre la peau nue du cuisinier, là où palpitait sa jugulaire, elle colla son propre corps contre le torse d prisonnier. De sa main libre elle resserra les liens de ses chaînes aux barreaux qui le privaient de sa liberté, exposant tout son buste aux lames de la faucheuse, et ce en toute impunité.


                -Oh. Et je n'utiliserais que mes lames; elles sont bien suffisantes pour te faire parler. Et puis tout autre chose pourrait te faire plaisir... Et ce n'est en aucun cas mon but, tu a dû t'en rendre compte.


                  Rachel se recula et admira son œuvre. Elle planta ensuite délibérément l'ongle de son index droit dans la peau du torse offert à ses tortures à venir; ça ne faisait aucun doute. Elle fit ensuite courir son doigt sur le cou, passant par la trachée pour venir soulever le menton de sa -non si pauvre- victime. D'un air résigné, elle soupira avant de s'exprimer calmement, comme à un enfant peu disposé à comprendre.


                -Bon. Il semblerait que la question initiale soit trop difficile pour toi. On y reviendra après. Je vais te poser des questions un peu plus à ta portée. Combien de personnes ont vogué avec toi dans l'équipage des Gun & Gun's et quels sont leurs noms? Ce Tim, le second du capitaine Unwin, si j'ai bien tout compris, à quoi lui servent ses « yoyos » et quels genre « d'accident » cela peut-il produire? Est-ce une méthode de combat? Que peux-tu me dire de plus sur les autres membres, leurs caractéristiques, leurs techniques... Et ne t'en fais pas, j'ai d'autres tours en réserve dans mon sac au cas où tu veuille jouer un peu plus à la tombe et rester silencieux.
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                Suiji espérait sincèrement que cette femme comprendrait qu'il n'était au courant de rien, et qu'il était approximativement sincère dans ses paroles. Passer à autre chose. Arrêter de se faire harceler comme ça. C'était un peu amusant sur les bords, mais il n'était pas absolument certain que la lieutenant n'était pas prête à devenir vraiment dangereuse. Tant qu'elle se contentait de quelques coupures, il s'en moquait, mais s'il dépassait les bornes, peut-être ferait-elle vraiment du potage avec son œil !

                A peine eut-il évoqué cette pensée que la gigantesque faux venait se planter entre ses pieds. Un morceau gicla non loin de sa virilité, et il déglutit avec difficulté. La pire torture qui puisse exister, s'en prendre à ce genre de choses. Il ne pouvait pas se laisser faire plus longtemps. Tendu, sur le qui-vive, il arrêta de s'extasier devant le corps de cette femme, et se contenta de soutenir son regard. Il étudia chacun de ses gestes pendant qu'elle posait sa faux à terre, patiemment. Qu'elle s'approche donc sans prendre les précautions qu'il fallait, et elle allait tâter des coups du pirate. Autant, il ne frappait pas les plus petits que lui, autant, il n'hésitait pas devant les femmes.

                « Si mes paroles n'ont aucun crédit, à quoi bon m'interroger ? »

                Il avait soufflé cette remarque, tout bas, juste avant que la lame soit appliquée sur sa jugulaire. Il sentait que ses entraves se resserraient, mais ses pieds étaient encore libre. C'était suffisant pour lui. L'odeur de la Marine vint lui chatouiller les narines, mais il se retint de la respirer trop fort : il limitait ses mouvements au strict minimum pour éviter un accident avec la lame. Un seul dérapage et il était certain d'y passer. Il n'avait lui même pas été aussi grossier avec l'enfant ! Il avait au moins prit garde à ce que sa lame ne soit pas une menace pour la vie même de ce gamin. Pfeuh ! Il faisait preuve de plus de considération pour une vie humaine qu'un représentant de l'ordre.

                Tout son corps se contracta en réaction à l'ongle qui vint s'enfoncer dans son torse. Suiji en profita pour appuyer son dos sur les barreaux auxquels il était enchaîné, et attendit que la manieuse de faux se rapproche de nouveau de lui, lui saisissent le menton non sans lui rappeler que sa gorge était à sa merci, et reprenne l'interrogatoire.

                Il ne répondrait plus.

                Les paroles s'éteignirent, et il remonta son genou dans le but d'envoyer un coup dans l'estomac de la faucheuse. Il prépara tout de suite un second coup : il voulait enchaîner sur un croche pied, afin de la déséquilibrer, peut-être même de la faire tomber.

                « J'ai dit que je ne dirais rien ! Fais-moi ce que tu veux sale garce. Tu ne sauras rien de plus sur mes nakamas. De toute façon, tu feras leur connaissance bien assez vite, et tu regretteras d'avoir rencontré les Gun and Gun's. »

                D'un geste brusque, il tira sur ses chaînes, ce qui n'eut d'effet que de lui meurtrir les poignets. Mince de mince. Il avait pas signé pour un interrogatoire lui ! On lui avait simplement dit qu'il devrait se faire capturer, puis envoyé en prison. Et voilà qu'il devenait le joujou de cette donzelle qui pouvait faire de lui ce qu'elle voulait. Eh bien non ! Il n'allait pas se laisser faire, même s'il risquait gros. Au stade où il en était, ce n'était plus un problème.

                Sa fierté était blessée. Il ne pouvait pas rester là, en victime, sans rien faire. Il aimait être le prédateur mais pas la victime. Il aimait se jouer de ses ennemis, pas leur servir d'encas. Sa respiration était accélérée, et l'odeur de bois pourri s'imprégna dans ses narines, en même temps qu'il reprenait conscience de ce qui l'entourait. Un vieux rafiot puant rempli de Marines, des trous un peu partout dans le plancher. En tendant l'oreille, il entendait même les cris des hommes sur le pont.

                Il se sentit un instant nauséeux, pris au piège dans cette cage.

                « Quand tu rencontreras les Gun's, je te jure que tu ne survivras pas. »

                Sa voix était glaciale. Son regard était empli de haine. En quelques secondes, il avait sentit une rancœur immense l'envahir, cumulant une rage sans fin à l'égard de cette femme qui s'amusait à l'humilier comme s'il n'était rien. Il se vengerai. Lorsque TNT viendrait les délivrer, Suiji ferait tout son possible pour laisser au moins un cadavre derrière lui.
                    Le Lieutenant Blacrow était sonnée. Le dos contre les planches miteuses de la cale, elle tentait de reprendre ses esprits. Sa dague reposait à portée de sa main, sur le même sol qu'elle utilisait comme matelas. Ils avaient vraiment un budget serré en termes d'équipement dans cette partie du monde... et elle ne pouvait pas y faire grand chose. Mais ce n'était pas le moment de penser à l'état du navire. Il fallait qu'elle écoute tout ce que dirait le prisonnier. « Tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous », hein. En parlant de ça, il y avait un truc qui clochait... enfin deux pour être précis. Un, ce singe disait décidément des choses contradictoires en y repensant. Deux... Que faisait-elle la colonne vertébrale incorporé à la piteuse décoration du navire?????

                    Les yeux écarquillés, elle regardait les rares rais de lumière qui filtraient du plafond. L'éclat de son regard avait disparu. Elle avait conscience de tous les cris, de toutes les odeurs et de toutes les paroles de son pirate, mais elle se remémorait cet épisode où elle s'était délibérément approché de lui... et qu'il en avait profité. Avait-elle été stupide et imprudente ou cela avait été calculé? Elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Elle savait juste qu'elle avait reçu un coup de genou dans l'estomac, lui coupant net la respiration -la surprise aidant- immédiatement suivi d'un fauchage, lui coupant ses jambes et son équilibre à leur tour. Elle s'était vraisemblablement méprise sur le compte de se pirate. Elle avait parié sur le fait qu'il soit effrayé, seul et sans défense, enchaîné ainsi, mais il se révèle bien plus coriace qu'elle ne l'espérait. Elle avait visiblement perdu son pari. Heureusement pour elle qu'il était toujours bien attaché à ses barreaux parce qu'elle restait sans défense pendant au moins trois secondes et Dieu sait comme ces quelques secondes aurait été décisives. La preuve en fut faite lorsqu'il tira sur ses chaînes surement pour s'en défaire et qu'elles ne cédèrent pas. Cet acte eut pour seules conséquences de lui meurtrir les poignets et d'attirer sur lui l'attention de Rachel. Il émit une dernière menace avant que Rachel ne rie.


                  -J'avoue... j'ai été surprise.

                    La faucheuse se releva et étira son dos meurtri avant d'essuyer le petit filet de bave que le coup de genou du pirate lui avait arraché. Elle souriait. Elle même n'avait pas vraiment conscience de ce qui l'amusait. Étais-ce son répondant? Sa propre bêtise? Le renversement de situation?


                  -Je te pensais aussi insensible que de la glace -que dis-je- qu'un iceberg. Aurais-je touché une corde sensible? Tes Nakamas, hein? Il y a pourtant une chose que je ne comprends pas, qui semble même... contradictoire. Pourquoi toi, un bon pirate et joyeux compagnon sauvagement jeté par dessus bord et viré de l'équipage, tu continues d'appeler ce joyeux ramassis de hors-la-loi tes Nakamas? Et évite l'habituel « je ne peux pas comprendre », je t'en serais gré.

                    Le Lieutenant au teint halé d'une porcelaine tourna son visage doux vers Saru O. Suiji. Il avait raison. Pourquoi interroger un pirate puisque par défaut, tout ce qu'il dit est pris pour un mensonge? Autant dire qu'il est fou et continuer à le questionner. Pourquoi croire un fou? Pourquoi croire un Pirate? Qu'importe. Tout ce qu'il dirait pourrait avoir une utilité. Même si c'est faux, on pourrait toujours prendre des mesures adaptées au cas où et, malgré ça, garder un œil ouvert sur tout le reste. Elle fit un pas vers lui tout en prenant bien soin de rester hors de portée de ses pieds.


                  -Et malgré tout ça, tu continues à me menacer en prenant à parti les Gun's. Je les rencontrerais? Bien assez-vite? C'est probable, je ferais tout pour les capturer. Mais je ne sais pas où ils sont. Personne ne sait exactement où ils sont, s'ils sont encore d'ailleurs. Alors ne voudrais-tu pas me donner une quelconque indication du lieu où ils se trouvent? Ne serait-ce que pour aller me faire tailler en pièces par ton capitaine?


                    Rachel s'écarta de lui, une expression d'incrédulité peinte sur son visage. Une incrédulité feinte et ironique. Elle prit une voix presque brouillée par la peur.


                  -Ne me dis tout de même pas que tes anciens employeurs vont débarquer au QG, se jeter dans la gueule du loup pour récupérer un membre préalablement jeté?! Ne me fais pas rire!

                    Pourtant, en y pensant, cette possibilité serait assez effrayante. Attaquer le QG de North Blue serait du suicide, voilà pourquoi ce serait un coup de génie, enfin dans l'imaginaire de Rachel. C'était un équipage dangereux... mais il était réduit. Le Lieutenant Blacrow secoua la tête, un faible sourire sur ses lèvres. Elle n'allait tout de même pas devenir paranoïaque! Dans ce cas, on pourrait s'inquiéter pareillement de Marie-Joa ou n'importe quelle base de la marine. C'était de la folie et de simples divagations. Ils ne faisaient même plus partie du même équipage! Sauf si tout ça avait été planifié...

                    Stop! Tu as une mission! Fais-le parler! Apprends-en le plus possible avant d'arriver au QG! Et ne commence pas à faire des suppositions basées sur ton imagination!

                    Bon! Rachel alla décrocher une énième fois sa faux du sol et s'approcha du pirate. Elle maintenait ses gardes levées tout en s'approchant. Bien. Elle avait beaucoup moins de temps. Le QG serait rapidement en vue, s'ils n'y avait pas d'embrouilles sur le chemin. Elle allait accélérer les choses. Elle planta violemment son poignard dans le pied gauche du prisonnier et étudia ses réactions avant de retirer la lame de la plaie. Elle aurait pu la tourner et la retourner dans la blessure, mais elle avait une meilleure idée. Elle ouvrit l'un des trois compartiments de sa faux (Cf: Ma Fiche) et en sortit une petite poignée de sel dont elle saupoudra la blessure. Pour une fois, le Lieutenant de la marine avait de la suite dans les idées. Mais pour bien saisir une viande, il faut l'attendrir. Elle souleva sa faux de, rappelons-le, 60 kilos, la plaça manche au dessus de la plaie et adressa un dernier sourire désolé à Suiji. Elle laissa alors tomber son arme sur le pied déjà meurtri de son propriétaire. Son œuvre achevée, elle se recula de deux ou trois pas.


                  -Oh! Et j'aimerais bien que tu accélères la cadence... C'est dans ton intérêt.
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                  Suiji était contrarié de voir cette stupide femelle se moquer de lui, le tourner en dérision, ridiculiser ses propos. Il constata avec déception que son inutile tentative de rébellion n'avait eu aucune conséquence notable – il n'avait pas réussi à la déstabilise. Discrètement, il continuait à tirer sur ses chaînes, comme s'il espérait réellement les briser et écraser son poing sur ce visage mortuaire.

                  Il ne prêta qu'une oreille distraite à ses palabres. Un rayon de lumière était passé au travers d'un trou du pont, se reflétant sur les grains de poussière qui flottaient dans la cale. Pris d'un intérêt tout particulier pour ces particules en mouvement, Suiji en oublia la jeune femme.
                  Les grains étincelantes voltigeaient avec lenteur, en apesanteur, animés de soubresauts, sensibles au moindre souffle. Émerveillé par cette innocente beauté, il ne vit pas le coup arriver.

                  Une décharge électrique lui traversa le pied, remontant toute sa jambe gauche, puis le long de sa moelle épinière.

                  Dans un mouvement malheureux, désespéré, il voulu dégager son pied ; la douleur retint son mouvement. Concomitamment, il serra les mâchoires à s'en casser les dents pour réprimer le cri de douleur qui monta et fut transformé en un grognement étouffé. Eut-il été en train de parler qu'il se serrait sans doute mordu la langue dans un geste incontrôlé.
                  Le retrait de la lame fut encore pire. Il eut l'impression qu'elle emportait avec elle ses nerfs, ses tendons, ses ligaments, laissant derrière elle une brûlure vive.

                  Les yeux du zoologue se posèrent sur le sel que la sous-officier sortait de sa faux, et une vague de peur l'envahit. Son sang se figea, tandis qu'il essayait vainement de trouver la force de reculer ce pied plongé dans l'apathie par la douleur.

                  Une lueur de désespoir éclaira son regard de pierre lorsqu'il vit la main se rapprocher de sa plaie pour y déposer le sel. Il crut qu'on s'amusait à piquer sa chaire à vif avec des centaines d'aiguilles. Il parvint à juguler un nouveau gémissement de douleur, mais pas à dissimuler la frayeur qui l'envahit lorsque la faux fut placée au dessus de son pied.

                  Un hurlement lui échappa, tandis que le manche percutait son pied, faisant entendre un craquement sonore. Ses os étaient certainement déplacés, sinon brisés. Les pieds sont tellement fragiles...

                  « PUTAIN DE... PUTE !! »

                  Les larmes lui montèrent aux yeux, tant de souffrance que de rage, avant de s'écouler le long de ses joues. Elle l'humiliait, et elle venait enlaidir son membre, le défigurant probablement d'une cicatrice qui resterait, et en le brisant peut-être définitivement.

                  Une folie haîneuse l'envahit, visible dans son regard, probablement dans son expression également, qui était sorti de son stoïcisme coutumier. Elle avait bel et bien brisé la glace derrière laquelle Suiji était perpétuellement dissimulé. Non pas qu'elle ait découvert sa « vraie nature », mais elle était réussi à faire sortir le « mauvais » Saru, celui qui n'apparaissait qu'en présence d'un Zoan.
                  Celui qui avait des déchaînements dévastateurs.
                  Sa respiration était saccadée, rapide, comme s'il cherchait vainement à compenser les élancements de son pied par son souffle.

                  « J'ai dit que je ne sais pas où ils sont ! Tu peux me faire ce que tu veux tu sauras rien... bordel ! »

                  Il voulait poursuivre, mais la douleur lui faisait perdre le contrôle de sa voix, et il s'interrompit pour réprimer la nouvelle montée de larme. Il n'osait plus faire le moindre mouvement.
                  Un pied. Un simple pied, un peton ! Tellement fragile qu'il parvenait à le mettre dans cet état, si pitoyable. Dans un effort, il déglutit, essaya de ralentir cette respiration accélérée. Il ne pouvait pas laisser cette pimbèche le mettre dans cet état.

                  Au prix d'un effort énorme, il crut se ressaisire.

                  « Le capitaine viendra de lui-même se faire... se faire capturer. Les autres... hahahaha ! Ils … ils vont vous écraser. »

                  Une nouvelle fois, il essaya de se dégager de ses chaînes, prenant garde à ne s'appuyer que sur son pied en état. Elle l'avait meurtri, lui, Saru O. Suiji. Comme si une telle personne avait le droit de salir un être aussi admirable que lui !
                  Sans qu'il n'y prenne garde, la colère remonta.

                  « Idiote. Je ne suis au courant de rien ! Le capitaine est pas stupide. Je ne peux rien dire, puisque … je ne sais rien ! »

                  Un rire nerveux vint le secouer de nouveau, tandis que son visage prenait peu à peu une expression de folie pure : les yeux légèrement exorbités, un sourire vide, froid, le regard trouble. Plutôt endurer toutes les tortures du monde que de lâcher une information de plus à ce monstre de la Marine.
                  Il se laissa glissé à terre, en apparence résigné. Il se préparait au prochain coup.

                  [HRP : J'ai pas relu donc il y a sans doute des fautes qui traînent. Il y a peut-être quelques incohérences aussi, j'ai bâclé ça assez vite.]
                    Les champignons n'ont toujours rien donné d'intéressant. Accoudé à sa table de travail, dans sa cale sombre, Yuji a beau fixer intensément le spécimen brun qu'il a devant lui ça ne semble rien changer à la chose. Sa puissance mentale ne devait pas être à son plein potentiel. Ah, on dirait que si: un petit renflement apparut à la surface du champignon, pas plus gros qu'une pièce de 1 berry. Il secoua la tête pour reprendre ses esprits. Enfin un résultat ! Oui mais...lequel ? Boota, couché à l'autre bout de la table, se réveilla lorsque le Marine se leva pour regarder le phénomène de plus près. La petite taupe à lunette bailla un bon coup, s'étendit longuement les pattes avec un air mal réveillé puis se dirigea vers ce qui semble occuper toute l'attention de son maître. Alors que Yuji se dirigeait vers le fond de la pièce, Boota s'occupa du "problème" de manière aussi directe qu'indélicate: elle pointa une de ses griffes vers le renflement suspect. Sentant un problème lancé comme une locomotive sur la Trame du Destin, l'Excavateur se retourna:
                    -Hey, touche pas à...

                    *Pète*

                    L'excroissance éclata, libérant un liquide nauséabond sur la fourrure du pauvre animal un peu trop curieux.

                    La vaaaaache...mais c'est dégoutant !

                    L'odeur insoutenable est un croisement entre un steak avarié depuis 3 semaines et un égout bouché depuis 2 ans. Et si vous n'arrivez pas à visualiser la chose un oeuf pourri fera parfaitement l'affaire comme référence olfactive. Yuji fut prit d'un fou rire en regardant la petite créature se renifler avec un air tout à fait écoeuré. La taupe commença à se gratter frénétiquement contre la table pour enlever cette désagréable odeur alors que son maître se tordait de rire sur le sol tellement la scène était d'un ridicule sans borne. Finalement, outré, Boota se dit qu'un véritable ami devait tout partager. Il sauta de son perchoir et couru vers le Marine avec un air vicieux. Voyant la charge de son petit compagnon, Yuji cessa immédiatement de rigoler et se remit précipitamment debout. Il eu à peine le temps de sortir de la pièce et de fermer la porte avant que l'animal ne lui saute dessus pour une séance de calins particulièrement désagréable pour les narines du jeune homme. Un petit "pok" indiqua que Boota a percuté la porte... et qu'il devait sûrement avoir une grosse bosse qui est entrain de pousser sur sa petite tête.

                    Hahaha ! Je t'ai dis de pas toucher, andouille ! Maintenant tu vas rester là dedans quelques heures le temps que ce truc ignoble se dissipe un peu.
                    Pour toute réponse, une série de grognement (au contenu certainement très injurieux) lui parvint de l'autre côté de la porte. "La curiosité, il faut savoir l'assumer !" se dit le Marine en se mettant dos au mur.

                    Quelle bonne blague ! Et dire que ça aurait pu être moi...merci bien Boota hahahaha ! Pfiou, ça me rappel presque celle avec la drôle de lieutenant, tout à l'heure. Tiens...en fait...j'me demande ce qu'elle devient, avec sa "carte blanche"

                    C'est seulement à ce moment que le principe même de "carte blanche" commença à l'inquiéter. Il avait fait un peu de sport et comprenait le principe de la carte rouge et de la carte jaune. Il parait qu'il y avait même des cartes bleues qui servent de moyen de paiement sur Grandline. Les cartes de visites sont souvent blanches mais pourquoi on aurait donné une carte de visite au lieutenant Blackrow ? Non, doit encore y avoir un truc secret là dessous. Il n'est pas très fort pour deviner les sous-tendus lorsqu'ils ne le concernent pas directement. Quoique. Si Blackrow est sous ses ordres ça le concerne non ? Alors il a plutôt intérêt à savoir ce que c'est. C'est la logique même. Mais à qui il va le demander ? La fille-à-la-faux semblait avoir compris, elle. Encore heureux, manquerait plus qu'elle aille faire un boulot qu'elle ne comprend pas. Et...et si c'est justement ce qu'elle est entrain de faire ? C'est lui qui devrait payer les pots cassés. Alors qu'il va peut-être avoir une promotion ou une médaille, c'est vraiment pas le moment de recevoir un blame ! Le problème étant: si elle ne sait pas ce qu'elle fait, comment savoir ce qui devait être fait au départ ? Un mal de crâne commença à poindre sous les lunettes de l'Excavateur. Tout compte fait il aime pas être chef. Trop de stress.

                    Au mieux de remonter à l'air libre, il choisit de descendre voir un peu ce qui se trame dans la cellule de la face-de-goule. Il ne voulait pas la déranger dans son travail mais il faut qu'il sache. D'autant qu'ils vont bientôt arriver au QG alors il faut qu'elle s'apprête à transférer le prisonnier pirate dans sa nouvelle demeure. L'idée de rencontrer une nouvelle fois Saru ne lui plait pas, mais alors pas du tout. Leur dernière rencontre s'est mal terminé pour Yuji -dont l'épaule continue à le faire un peu souffrir- et il faut bien dire que rien que l'aspect du pirate est effrayant. Quand il commencer à parler, c'est encore pire. Un pirate, un vrai de vrai. C'est sûr maintenant: il déteste les pirates. Il descendit les marches menant à l'endroit où est détenu le Cuistot Fou. Arrivé à la porte -tout à fait semblable qu'il a littéralement claqué au nez de sa taupe- il ne sut pas trop quoi faire: toquer ? Observer par le trou de la serrure ? Entrer fièrement comme le noble représentant de la Marine qu'il est ? Il sursauta à presque toucher le plafond lorsqu'un cri s'échappa du "lieu de travail" de Blackrow:

                    «PUTAIN DE... PUTE !! »

                    Hiiiiiiiiiiiiik !

                    Le coeur de Yuji se mit à battre tellement fort qu'il eu peur qu'il sorte de son abdomen pour aller courir un marathon. Ce cri était un condensé de frayeur brut. D'une part...c'est un cri, ça ferait sursauter n'importe qui ! D'autre part c'était la voix de Saru, que l'Excavateur pouvait reconnaitre entre mille. Et finalement c'est une insulte envers la subordonnée qu'il a à l'intérieur. Oui, il est inquiet pour Rachel. Malgré l'ENORME respect qu'il a pour son ENORME faux, le pirate est un type dangereux. Il resta quelques instants à ne pas savoir quoi faire. Puis il se décida à entrer.

                    Wahaaaaaaaaaaaaaaa qu'est-ce qu'il s'est passé ici nom d'une stalagmite ???

                    Dire que Yuji est choqué serait un euphémisme de la taille d'un Roi des Mers. Debout en face du prisonnier, Blackrow tiens une faux dont une partie de la lame est couverte d'un liquide rouge poisseux. Plop...plop...plop...font les gouttes de sang s'écrasant à un rythme régulier sur le sol. Quant au pirate il a sa veste déchirée, montrant une poitrine ensanglantée par une longue balafre diagonale. Et son pied, SON PIED ! Quelqu'un aurait essayé de le lui trancher que le résultat serait à peine différent. Le Marine n'arrivait pas à comprendre ce qui s'est passé. Il connait le concept de "torture" mais il ne parvient pas à lier ce terme à ce qu'il voit. Ses réflexes d'infirmiers reprirent le dessus. Il marcha vers Saru, dépassant le Lieutenant de quelques mètres avant de la regarder droit dans les yeux:

                    Je ne comprends pas. Mais il y a plus urgent. On va bientôt arriver à destination, va préparer le transbordement. Moi je vais réparer les dégâts. Je ne comprends pas...

                    Il regarda Saru et un détail traversa quand même l'esprit embrumé de Yuji
                    -Lieutenant, tu pourrais juste...

                    Sans l'once d'une hésitation, Blackrow saisit son arme à deux mains et asséna un puissant coup sur le crâne du Pirate, lequel aurait eu bien du mal à se défendre avec les mains attachés. Le prisonnier eut l'air de rebondir sur ses jambes puis s'écroula au sol, inconscient.

                    ...le tenir le temps que je...NON MAIS ZÊTES DINGUE ? Arrête de frapper ce type enfin ! Va sur le pont et envoie-moi...heu...comment il s'appelle déjà...Doc' Thor, oui, envoie moi Doc'Thor ! Faut que je le soigne avant que... que...nom de nom, qu'est-ce que tu fais encore là lieutenant ?

                        Son pied tremblait. Des frissons incontrôlables régis par la douleur. La plaie n'avait pas vraiment été si moche qu'elle ne l'était, en tout cas à l'origine. Un simple trou que le Lieutenant Rachel avait changé en un amas de chairs sanguinolentes et de caillots de sang que l'ajout de sel avait provoqué. Elle n'y connaissait rien en anatomie, mais elle savait au vu de ce membre que les os en avaient pâtis. Et ça avait été son but. Au moins, si d'après ce qu'il avait mentionné, il y avait un risque qu'il s'échappe, il n'irait pas bien loin dans cet état, même si elle ne pouvait décemment pas le laisser comme ça, même en prison. Elle avait l'intention de demander au Commandant Yuji de bien empaqueter ce pirate pour qu'il soit présenté en bonne et due forme au QG. Cela valait aussi pour les blessures. Il aurait toujours pu les mettre sur les comptes de son combat avec le prisonnier lors de sa capture s'il y avait des soucis avec ça. Le regard de la faucheuse était accroché à ce pied lorsque son propriétaire hurla à son encontre. Elle s'y était attendue. Elle leva un visage inexpressif vers celui, ruisselant de larmes, de son opposant.

                        Elle avait remporté la partie.

                        Son regard ne pétillait plus.

                        Telle une bête blessée, Suiji soufflait pour évacuer la douleur et tenter de l'oublier. A sa place, Rachel aurait eu le même réflexe. Contrôler ses émotions. Son souffle exhalait la buée de sa rage qu'il éprouvait contre son détracteur, armé d'une faux, gigantesque, contre lui, désarmé et enchaîné. Sentiment légitimes.
                        Telle une bête à l'agonie, la rage qu'il éprouvait se transforma peu à peu en folie. Une folie réservée à Rachel dont la matrice n'était autre que la haine à l'encontre de la faucheuse aux yeux émeraudes. Mais elle semblait le vider de ses forces et il glissa à terre, résigné. A moins que ce ne soit la torture qui l'épuise ainsi? Mais Rachel n'en avait plus cure. Elle détourna les yeux vers sa faux. Les yeux du prisonniers étaient vides.

                        Il était brisé.

                        Elle avait défait un nouveau pirate.

                        Le Lieutenant Blacrow allait sortir. Elle avait l'intention d'aller chercher Yuji. Elle n'obtiendrait rien de plus de Suiji. Il était certes résigné, mais résigné à subir les coups, comme un gamin qui se fait racketter chaque jour. Il aurait gardé le silence, bouche scellée. Si encore il avait été en état de comprendre les question qu'elle poserait. Et, si ce qu'il disait était vrai et non pas une diversion pour qu'elle le laisse tranquille, le capitaine des Gun's, Unwin, viendrait de lui même se livrer. Il n'est pas stupide? Alors il avait prévu une porte de sortie. Un garde sous ses ordre ou corrompu? Une attaque massive des Gun's; une contre-attaque surprise des « autres ». Mais pourquoi alors toute cette mise en scène? Les pirates avaient toujours un but. Tous. Même s'il n'était pas forcément logique aux yeux du reste du monde.

                        Soudain, le commandant Livingstone entra à grand fracas dans la cale où gisait maintenant S.O.S, hurlant à en faire vibrer le navire entier. A moins que ce ne fut une vague. Répétant qu'il ne comprenait pas, il s'approcha, un peu plus près que la prudence le recommandait, du singe cuistot. Il l'examina un instant avant de se retourner vers le Lieutenant à la faux qui lui indiqua qu'ils allaient arriver à bon port et qu'il fallait qu'elle s'occupe de tout ce que lui incombait son rôle de bosco à bord. Acquiesçant d'un signe de tête, elle souleva sa faux qu'elle posa sur son épaule et allait sortir quand son Commandant lui demanda un dernier service... qu'elle interpréta visiblement mal. Levant sa faux une dernier fois, elle fixa Suiji dans les yeux, murmurant un dernier « Mes hommages » avant d'abattre le manche de l'arme lourde sur le sommet du crâne du prisonnier.

                        Bon! Elle avait mal interprété les vœux de son Commandant. Et alors? Du coup il pourrait le soigner pendant qu'elle s'occuperait de l'équipage et irait chercher Doc'Thor, si c'était vraiment son nom. Mais au moment de sortir de la cale, Rachel hésita. Elle se retourna et s'approcha du corps inerte du cuistot des Gun's et s'agenouilla face à lui, brandissant son poignard.


                      -...Nom de nom, qu'est-ce que tu fais encore là Lieutenant? Demanda le Commandant foreur, surement excédé par son comportement.


                        Rachel ne répondit pas tout de suite. Elle pointa de son arme le front du pirate et grava y avec précision deux petites lettres: « RR »


                      -Remercie-moi, je te donne une raison de continuer à vivre une fois en prison.
                      Rachel se redressa en rengaina sa dague en se tournant vers son Commandant. Je finissais ce que j'ai commencé, Comma'. Je viendrais vous faire un rapport avant notre arrivée au QG.


                        Elle se mit rapidement au garde à vous et sortit, sombre, comme à son habitude diraient les membres de l'équipage. Elle alla poser sa faux avec ses affaires et remonta sur le pont pour beugler ses ordres aux marins. La journée était déjà bien avancée lorsque l'ile du QG de North Blue fut en vue. Notre faucheuse en avait fini de donner des ordres aux moussaillons du navire de la marine et s'en alla dans le bureau du Commandant Livingstone qui devait lui aussi en avoir fini avec les blessures du Singe dans la cale, surtout grâce à l'aide de Doc'Thor. Elle frappa, entra sur son autorisation et lui fit son rapport. Elle relata ce qu'il s'était dit dans la cale durant « l'interrogatoire », lui fit part de ses inquiétudes et des risques qu'une éventuelle évasion se produise dans les prochains jours, voire mois. La capture du capitaine Unwin en serait un signal un peu plus marquant. Elle nota également qu'un certain Tim était le Second du capitaine Unwin. Évidemment, elle passa sous silence ce qu'elle avait fait exactement sur Suiji pour qu'il lui en révèle autant. Ce serait entre le singe et elle.

                        Rapidement, le navire accosta au port du QG de la marine de North Blue où le prisonnier Saru O. Suiji fut débarqué sous la responsabilité de Rachel qui l'escortait jusqu'à la prison où il fut incarcéré en attente du verdict de sa condamnation. Pas une fois elle ne croisa son regard, prenant bien soin d'éviter tout contact avec le prisonnier autre que la chaîne qui les reliaient l'un à l'autre. Elle avait malgré ça conscience du poids de sa haine envers elle. Mais ce n'était que le premier pas vers son but. Bientôt, elle serait haïe comme crainte des pirates. Si elle voulait avoir la même classe que Magellan à son époque, elle se surpasserait et ravalerait sa fierté!
                        Comme de juste, Rachel alla faire son rapport au gérant de la base de la marine -ou à un second- à la suite du Commandant Livingtsone. Cette fois, elle garda pour elle ses conclusions et ses doutes. Le Commandant le ferait sans doute -il était le plus apte à la faire- et si ce n'était pas le cas, l'homme à qui elle le faisait prendrait surement les mêmes précautions qu'elle aurait mis en place à sa place... s'il parvenait aux mêmes conclusions qu'elle...en tout cas l'espérait-elle.

                        Mais tout ça n'était plus de son ressort.

                        Sur l'ile du QG de North Blue, Rachel alla prendre son avenir en main.
                        Elle en avait marre d'errer à la recherche de pirates à défaire sans vraiment pouvoir s'entraîner régulièrement. A cette vitesse, il lui faudrait cinquante ans pour parvenir au poste de directeur du pénitencier d'Impel Down. Et c'était bien trop à son goût. Aussi alla-t-elle présenter sa candidature pour devenir un officier rattaché à cette ile. Elle voulait être formée en tant que véritable marin et non pas comme une sous-main d'un plus haut gradé qu'elle. Et pour ça, elle devait suivre la formation d'Élite de la marine. Et elle le ferait ici, à North Blue!



                      [Sujet Clos. Merci d'avoir lu! drunken ]
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