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Quand la cible n'est pas la bonne... [FB]

3 ans plus tôt, sur une île pômée...

Parfois, les poches se font vides. Peut-être est-ce pour forcer les gens à faire quelque chose de leur vie, ou serait-ce pour plonger dans le désarroi les pauvres affamés? Bien que pour le moment son ventre soit plein, il était évident qu'un jour cet estomac redeviendra ce qu'il était : un trou béant. La flemmardise ne peut avoir sa place dans un monde comme celui-ci, et elle n'avait aucun endroit où revenir. Quel est le moyen le plus simple de remédier à ce problème? Se trouver une cible. C'était pourquoi la jeune femme pénétrait à présent dans ce bar délabré. Cette pièce était aussi remplie que la ville entière, un seul vieillard était accoudé au comptoir. Les meubles brisés et poussiéreux gisaient sur le sol, diverses tâches décoraient les murs, tandis que le barman nettoyait ses verres à l'aide d'un chiffon sale. Les deux regards se tournèrent vers la nouvelle venue avant de se plonger l'un dans l'autre, sceptiques. Ces hommes n'avaient plus l'habitude de voir du monde, encore moi devant le panneau d'affichage presque vide. Seul deux avis de recherche y étaient accrochés, les autres ayant brulés la nuit précédente. Devant ce choix, l'orientale resta immobile un moment, laissant ses yeux violets dériver d'un papier à l'autre. Il n'y eut pas vraiment d'hésitation, la prime la plus basse faisait l'affaire, il s'agissait de plus d'un homme poisson, une drôle de bête. Pour elle, il était inutile de prendre un risque trop grand, de plus sa force restait un mystère pour son esprit, la surestimer serait une erreur. Voyant la main de l'étrangère arracher la feuille, le propriétaire s'approcha. Le parquet grinça sous ses pas lourds, attirant ainsi l'attention d'Adrija.


" - C'est eux q'ont dét'uit not' ville... "

Levant la tête vers le visage de son interlocuteur, elle remarqua alors plusieurs cicatrices récentes. N'ouvrant pas la bouche pour autant, sa tête s'actionna pour lui faire comprendre son rôle. Ce nouvel informateur soupira. Ce n'était sans doute pas cette belle demoiselle qui irait tuer tous les pirates, mais il avait appris que les apparences étaient trompeuses. Et puis, après tout, ce n'était pas à lui de l'empêcher de s'attaquer à plus fort. Sa voix grave ponctuée par un étrange accent s'éleva de nouveau, attirant l'intérêt du vieux marin bossu.

" - Y s'planquent pas t'ès loin... Dans l'g'ange du vieux Tod'. D'un signe de tête il désigna l'autre être vivant de ce lieu. Y s'sont installés c'matin pou' pa'ler, s'vous voulez j'vous indiqu'... "

Toujours silencieuse, la jeune femme répondit pourtant positivement à cette proposition. Au moins, elle n'aura pas à chercher bien loin. L'homme commença alors à baragouiner encore et encore, à en croire que ce bâtiment se situait à 500 kilomètres! Retenant tant bien que mal les différentes directions qu'elle devait prendre, notre amie fut bien rapidement déçue par une remarque du seul client. Le jeune racontait n'importe quoi, et l'envoyait à l'autre bout de la ville! Il lui suffisait de remonter l'allée principale et de rentrer dans le premier bâtiment où il y avait de la discutions. Les pirates ne s'étaient pas cassés la tête à trouver un endroit caché, estimant que l'état du village suffirait à faire fuir. Heureusement, ils avaient tord. Reposant son baluchon sur son épaule, et remerciant vaguement son second informateur, la chasseuse partit sur les traces de sa proie. En l'espace de cinq minutes seulement, elle découvrit le bon établissement. Un brouhaha était perceptible depuis l'entrée, laissant deviner qu'un certain nombre de personne y discutaient vivement.

Durant une dizaine de minutes, la jeune femme resta plantée devant la porte, se demandant comment s'y introduire sans se faire remarquer. Diverses suggestions ou hypothèses trottaient dans son esprit, se battant pour être celle choisie. Les pours et les contres se listaient petit à petit pour déterminer enfin la bonne solution. Il lui fallait tout d'abord trouver une fenêtre pour dénombrer les pirates. Ensuite, elle devra repérer sa cible et trouver un moyen de l'isoler pour éviter des combats qui la mettrait en mauvaise posture. Enfin, son but pourra être atteins si la surprise joue son rôle de déstabilisateur. Reculant alors de quelques pas pour observer la bâtisse, Adrija repéra une ouverture idéale: pas vraiment difficile à atteindre silencieusement, assez élevée pour faire passer inaperçue l'espionne improvisée.

Pourtant, ce fut à son tour d'être étonnée... Peut-être aurait-elle dû écouter un peu plus attentivement ce qui se disait à l'intérieur car, avant que ses jambes ne puisse l'orienter vers les caisses adjacentes, la porte s'ouvrit. Un petit homme, qui sortait pour aller faire le plein de boisson, se tenait à présent devant elle, les yeux écarquillés. L'orientale, tout aussi déstabilisée ne put que contempler les quelques pirates visibles. Bon d'accord, la discrétion ne pouvait plus vraiment servir, et le fait de s'enfuir ne lui plaisait pas... Mais son geste premier fut totalement stupide. Apercevant un bout de peau jaune munie de branchies dépassant d'un vêtement, une sorte d'impulsion l'emporta. Profitant que le nain restait bouche bée devant l'étrangère, un pivot rapide lui permit de l'éliminer. Le corps bascula alors vers l'intérieur, servant à présent de paillasson. Sa nouvelle utilité fut immédiatement constatée alors que la jeune femme se précipita à l'intérieur. Tout en cirant idiotement
" Je te tiens homme poisson! ", sa lame se dirigeait déjà vers ce qui semblait être sa cible. Cependant, un nouveau détail lui sauta aux yeux parallèlement: il n'était pas le seul gars avec une teinte dorée... Prise par une hésitation soudaine, ses enjambées diminuèrent sans stopper pour autant son attaque. Alors que l'orientale se demandait lequel était sa cible, son sabre adoré percuta quelque chose de résistant.


    Bon sang... Deux putains de semaines d'infiltration pour en arriver là... Deux semaine à côtoyer des pirates sans la moindre once de charisme, juste pour pouvoir approcher une fois leur chef si méfiant. Deux foutues semaines à cacher ma si peu discrète identité d'homme-poisson sous d'épaisses couches de vêtement poisseux. Surtout que le lieutenant de l'équipage en est un lui-même, et qu'il risquerait ainsi d'avoir entendu parler de moi. Bordel... On peut pas vraiment dire que se bourrer la gueule pendant des jours et des jours avec ces poivrots ai été le pire moment de ma vie, mais vers la fin ça commençait à devenir lassant. Alors quand on m'a dit après le carnage de la ville que le chef allait enfin venir en personne, j'vous dis pas l'état dans lequel j'me suis mis. Moi, jeune commandant de la marine, j'allais enfin passer à l'action tant attendue. Mais voilà...

    Tandis que tout se mettait en place, que toutes les pièces étaient présentes sur l'échiquier, il a fallu qu'un pion de dame s'invite au jeu. Par toutes les pustules du derrière de Davy Jones ! On était peinard à attendre le chef qui devait apparaître d'une minute à l'autre quand tout à coup voilà qu'une minette aussi appétissante que résolue débarque dans une gerbe de sang ! Jusque-là pas trop de soucis, ça reste un détail gérable. Mais voilà que je n'sais comment l'autre gourdasse perce à jour mon déguisement !

    " Je te tiens homme poisson! "


    *Nom de...*




    Bien sûr, les regards des vingts pirates présent se portent tout d'abord sur leur sous-chef, avant de se rendre compte que la lame ne pointe pas vraiment dans sa direction. Leurs regards étonnés se teignent d'un soupçon de suspicion tandis qu'ils me dévisagent sans comprendre d'où vient la méprise. Quelle bande d'idiots ! J'ai encore une petite chance de sauver la mis*... Putain ! Le temps que j'esquisse un début d'entourloupe de mon cru, la voilà qui me porte un coup inattendu de sabre !

    Heureux réflexe de nombreuses années de combat, ma main intercale juste à temps mon poignard jusque là caché, bloquant de justesse un coup redoutable. Le hic, c'est que ma tenue d'infiltration n'a pas eu la même chance... S'ouvrant en deux sur toute sa longueur, mon déguisement part en lambeaux, me dévoilant aux yeux de l'assemblée ébahie... Et meeeerde...

    Shrika, le pirate homme-poisson, fait alors preuve d'une vivacité d'esprit qui ne me laisse que peu de chance de m'en sortir par une pirouette.

    « Putain Bob... Mais t'es un hybride, pas du tout un humain... Tu peux nous expliquer ? Mais attends ! Je le reconnais les gars ! Ce gars-là c'est le Commandant Toji Arashibourei ! Cet imposteur fait parti de la marine ! »

    AïeAïeAïe ! Voilà que ça se gatte. Levant les mains en l'air dans un signe universel pour calmer la masse de pirates qui commence à montrer les dents, je fais mon plus beau sourire afin de me sortir au mieux de ce foutu guêpier. En vain. Mes premiers mots d'explication sont vite coupés par une chaise qui me retombe sur le coin de la gueule, vite suivie par les coups de la meute de chiens enragés qui s'abat sur moi.

    « Ahaha c'est pas ce que vous croyez les gars*... Vlan ! Arrgh...  Blam ! Re-Vlan !! Re-Argh... »

    Je disparais alors sous un amoncellement de flibustiers en mal de vengeance, seuls mes jurons réussissant à percer la véritable colline humaine qui m'ensevelit alors.

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    Son entrée fracassante semblait avoir déclenché une manifestation générale. Sa cible, la bonne, avait tourné son attention vers la fausse, ainsi que tout le reste de l'équipage. C'était comme s'ils n'avaient jamais remarqué que ce « Tom » était un homme poisson... Non, ce n'était pas possible, les branchies ornant son cou ne pouvait pas être passées inaperçues. Un simple coup d'œil bien lancé aurait dû leur permettre d'avoir la puce à l'oreille, à moins que ce ne soit qu'une bande d'idiots. Les remarques de son cher Shrika approuva malheureusement cette hypothèse, en plus il le connaissait ! Non, ce n'était pas possible, son déguisement était peut-être fort réussi mais ça ne pouvait expliquer ce manque de discernement ! Comment avaient-ils put devenir un tant soit peu célèbre avec de tels cerveaux ! Au moins, ils réagirent assez rapidement. Oubliant l'intruse ils s'étaient précipités vers le traitre, le recouvrant d'une masse humaine. Cette situation mouvementé amusait malgré tout la jeune femme qui se mettait à dévisager ces hommes. Une colère évidente se manifestait par leurs expressions, seul un homme était resté en retrait. Son regard sombre reflétait une réflexion profonde, peut-être se rendait-il compte de son manque d'intelligence? Immobile, Adrija revint soudainement à la réalité, alors qu'un flot d'insultes résonnait dans la grande salle. Les caisses entassées ici et là avaient été renversées, démontrant la violence de leurs mouvements. L'emboitement des pirates devant elle dissimulait à son regard sa proie, si bien que l'orientale dû reculer de plusieurs pas. Leurs quatre iris se croisèrent enfin, alors qu'un sourire perverti s'était formé sur les lèvres écailleuses. Ne résistant pas à une telle provocation, la chasseuse se lança. S'appuyant violemment sur ses pieds, le corps gracieux s'éleva dans les air, surmontant l'entassement d'êtres. A peine ses jambes avaient-elles touché le sol qu'elles propulsèrent en avant l'étrangère. Pointant de son arme son adversaire, la jeune femme attaqua de front. C'est alors qu'il prit une étrange position. Adossé contre le mur, il semblait vouloir lui faire la croute-échelle. Ses deux mains palmées s'étaient agrippées l'une à l'autre, paumes vers le haut, tandis que ses jambes et ses bras pliés attendaient déjà sa venue. Alors que la distance les séparant diminuait de plus en plus rapidement, un signal d'alarme s'empara de l'esprit de notre amie, tandis que l'homme poisson commençait à se relever.

    Un vent violent s'éleva en accompagnant ce mouvement, planquant au sol tout objet dans un périmètre de 2 mètres. Le son d'une explosion prit le dessus sur le brouhaha général, calmant les ardeurs soudaines des bagarreurs, le plafond fut percé. Un nuage de poussière entourait à présent le primé, gardant une once de suspens sur cet événement. Sa technique était bien particulière mais logique. Shrika avait en fait utilisé une loi physique ! Fait étonnant vu sa capacité d'observation réduite... Il avait utilisé ses mains pour opposer résistance à l'air environnant. En se relevant avec une extrême rapidité, le déplacement de l'air avait dû s'adapter. Le vide créé par le soulèvement des éléments gazeux avait aussitôt été comblé par les molécules adjacentes, créant ainsi un vent violent vers le point de départ. Le bout d'atmosphère déplacée premièrement n'avait put résister à la force de l'homme, qui l'élevait avec violence vers les cieux. Le but de cette manœuvre était simple : désarmer la gamine pour pouvoir s'occuper de son ex-collègue. Voyant la donzelle se jeter dans son piège, son sourire s'était intensifié de manière évidente. Il était sûr d'y parvenir, et il faillit bien avoir raison. C'est cette alerte instinctive qui sauva son arme adorée de peu. Ce ne fut qu'après avoir remarqué que les jambes commençaient à se retendre que le déclic eut lieu. Prévoyant enfin une attaque qui ne la toucherait pas elle mais sa lame si précieuse, la jeune femme réagit au quart de tour. Après avoir canalisé sa détresse interne, ses membres de gauche se replièrent sur son corps. La rotation qu'entraina ce geste lui permit d'éviter le coup. Mais, se retrouvant dans le rayon de destruction ce geste circulaire accéléra, la plaquant contre le sol. Plus rien n'était visible dans ce nuage nouveau, si bien que l'orientale voulu en profiter. Se propulsant de nouveau vers sa cible, elle préparait déjà un pivot engageant toute sa force. Mais c'est à cet instant qu'une palme surgit de nul part, frappant en plein ventre la pauvre femme bronzée. Adrija fut projetée en arrière immédiatement, créant un tunnel de visibilité dans la fumée omniprésente.

    La gorge féminine ne put retenir un son correspondant à la douleur, son estomac s'était contracté, assailli par des signaux nerveux trop nombreux. Tournant sur toute la longueur de la salle, notre amie s'attendait à percuter sauvagement le mur. C'était sans compter sur un drôle d'objet qui arrêta sa course. Ce n'était pas des caisses, non, il s'agissait de quelque chose de plus mou. Il ne se pouvait non plus que cette chose soit un coussin, non, c'était plus résistant... Pourtant, un tel amortissement lui évitant toute douleur ne pouvait être dû à la porte ! Ses yeux violets s'ouvrirent enfin, apercevant la réponse de toute ces questions. La pyramide humaine! Cette formation avait complètement quitté son esprit suite aux deux chocs reçus, si bien qu'elle les remercia presque avant de se souvenir soudainement de la personne qui devait étouffer. Si ses souvenirs étaient bons, il était en réalité marine en infiltration. L'orientale avait définitivement ruiné sa couverture, l'empêchant d'atteindre un certain but. Bien que ce dernier restait un mystère, un sentiment de culpabilité s'empara de la chasseuse. Déjà qu'elle avait saboté sa mission, la voilà maintenant en train de rajouter un poids de plus sur ses épaules. Du moins c'est ce qu'elle croyait.


      Par les palmures du grand Neptune, on étouffe ici ! Raaaah. Avec une quinzaine d'hommes vindicatifs entassés sur le dos, j'peux voir dire que les trous d'air se font plutôt rare. En tout cas me voilà plongé dans les ténèbres étouffantes d'une pyramide humaine, tel un sombre cocon étouffant. J'ai jamais pu blairer les papillons et c'est pas cette métaphore qui va m'y aider, c'est moi qui vous le dis ! Du coup l'hyperactif en mal d'action que je suis ne devrait pas supporter très longtemps une telle situation, « pas très longtemps » signifiant « maintenant » en fait.

      Le truc c'est que je n'ai pas forcement une marge de manœuvre très évidente... A part manger les lattes du parquet et récolter d'occasionnels coups de poing dans le foie, j'ai pas l'espace suffisant pour utiliser toute l'étendue de ma force et ainsi me libérer. Je n'ai en effet qu'un seul bras de libre, qui a depuis longtemps réduit en charpie le malchanceux qui s'y trouvait accolé. Le pauvre homme ne doit plus ressembler qu'à un sac rempli d'os cassés, mais cela ne m'avance pas beaucoup... Un genou in-délicatement planté dans mes côtes me presse encore un peu plus à trouver une solution.

      Me rendant à l'évidence que je cours à l'échec en sortant par le haut, il me reste néanmoins le bas. Je place donc ma main libre contre la surface du plancher, avant d'y assener un puissant coup de coude ! Le sol en bois déjà malmené par le poids de la pyramide n'a aucunement la solidité pour résister au choc, se fendant alors aussitôt dans une explosion de copeaux. L'ensemble de l'édifice humain disparaît donc avec une cacophonie de cris surpris dans les ténèbres des profondeurs du sous-sol.

      (...)
      Un instant auparavant confortablement allongé au sommet de la pyramide, Johnny Tarr profitait agréablement de sa position dominante tandis que ses camarades réglaient son compte à ce maudit marine infiltré. Mais voilà qu'en l'espace de quelques seconde -juste au moment où la femme qui se battait avec Shrika lui tombait presque dessus- tout ce petit monde avait été avalé par le sol, lui laissant tout juste le temps de se jeter sur le côté. Maintenant, il se trouvait au bord d'un grand trou, scrutant les ténèbres afin d'y discerner ses compagnons. Tout ce qu'il pouvait alors percevoir dans le noir et la poussière du sous-sol, c'était les jurons de ses camarades encore choqués par leur chute. Impossible de savoir ce qui se tramait là-dedans.

      Puis, scintillant au cœur des ténèbres, la lumière fugace d'un cigare qu'on allume éclaira un instant un visage grave et ensanglanté. Johnny cru entendre le son d'un soupir de plaisir tandis que les ténèbres reprenaient leurs droits.


      « Ça va les gars ?...

      « Aïe... ouais... »
      « Ça peut aller...aoutch... »
      « Arg j'ai mal... »
      « Impeccable gamin. »

      « ... »

      Un silence pesant accompagna cette dernière déclaration. Pas forcement pour le ton qu'elle avait employé, mais plutôt par le simple fait qu'elle n'appartenait pas de mémoire à l'un des hommes de la bande. Comme un seul homme, tous les membres de la troupe de pirate se souvinrent avec effrois qu'ils se battaient l'instant d'avant contre un homme-poisson des plus hargneux. Il était quelque part avec eux en bas... Puis soudainement, ce fut la débandade ! Un terrible cri de rage enfin libéré venait de retentir dans le noir, ne laissant aucun doute sur les motivations de l'hybride. Johnny réalisa aussitôt qu'on aurait dit le cri d'un monstre marin. Il en avait en tout cas la force et la sauvagerie !


      L'instant d'après ce n'était que cris de douleur et bruits d'os broyé ! Bien que ne voyant rien, Johnny n'avait aucun mal à imaginer ce qu'il se passait en dessous, un véritable horreur. De temps en temps, une éclaboussure venait traverser l'espace pour maculer le plafond d'un rouge vermeille, souvent accompagné d'une volée de dents ou de lambeaux de tissu. Quoiqu'il se passe en bas, le pirate n'aurait voulu y être pour rien au monde. Le cri de ses camarades hurlant de désespoir ou implorant la pitié était un son des plus atroces pour n'importe quel spectateur. Jaillissant soudainement sous ses yeux, deux mains tentèrent désespérément de se raccrocher au rebord afin de se hisser à l'air libre, en vain. Johnny regarda médusé les dix traces d'ongle qu'elles laissèrent lorsqu'une force occulte les ramena dans les ténèbres. Johnny savait le pauvre homme condamné.

      Puis, ce fut le silence... presque plus oppressant que le carnage le précédant.
      La « bête » était encore en bas, il le sentait...


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      Adrija n'eut pas le temps de profiter de cet heureux atterrissage, en effet peu après que son envol soit amortit par les pirates, un autre "tremblement" se fit ressentir. Soudainement, le coussin géant s'était effondré sous elle, entrainant dans le vide ses seuls supports. Du coin de l'œil, elle avait put apercevoir un homme s'élancer sur le coté, évitant ainsi d'être emporté. L'orientale n'eut malheureusement pas le même réflexe. Ses jambes, qui se dérobaient sur les corps entassés, ne lui permettaient pas de s'élancer de nouveau. Une vague inquiétude l'envahit alors, somme si tomber dans ce trou était présage de mort. Un long frisson parcourut son échine, lui donnant la chair de poule. Un froid immense pénétrait son corps, semblant se rapprocher peu à peu de son organe vital. Ce cœur qui, sentant le danger l'approcher, s'était mis à battre à toute allure. Emporter par sa course, son sang se stoppait brusquement au niveau de ces articulation. C'était comme si quelque chose l'empêchait de bouger, comme si un péril violent naissait déjà. Cette peur montait à présent en flèche dans son esprit, voulant envahir chaque neurone présent pour les perturber à leur tour. Malheureusement pour lui, il manqua de peu le tiroir terreur pour être entrainé vers un autre chemin, celui qui pouvait mener au soulagement.

      Tous ses membres s'étaient relâchés, laissant doucement le sabre glisser vers la profondeur des ténèbres. Une étrange caresse s'était fait ressentir au sein de sa paume, légèrement chatouilleuse mais d'une douceur incroyable. C'est à cet instant que son angoisse avait dérivé. Cette information avait perturbé l'environnement qui l'entourait. Plus par instinct que par envie sa main droite augmenta brusquement son étreinte sur le manche, l'empêchant de s'échapper seul. Après avoir ressentit de nouveau le touché du bois, une immense chaleur s'interposa avec le gèle. Remontant avec vitesse de son bras droit, réanimant son épaule avant de faire une pause au muscle sanguin. Ce dernier fut alors soulagé d'un immense poids, libérant le sang qui commençait à s'y agglutiner. S'échappant à toute vitesse de l'artère principale pour s'évader dans tous les canaux l'entourant, il se précipita vers le reste du corps. La métisse put enfin réagir, son bras gauche s'était élancé vers le haut, saisissant de justesse une poutre qui était resté en place.

      Pendant dans le vide, la jeune femme se balançait légèrement tandis qu'un bruit sourd accueillit la chute des hommes. C'est également à cet instant que la chasseuse reprit totalement conscience. Changeant de position sa main, elle put alors rentrer dans son fourreau son bout de métal. Une fois cet objet quelque peu encombrant rangé, notre amie put enfin de son autre bras s'accrocher au plancher encore bien stable. D'un geste rapide, ses membres lui permirent de s'assoir au bord du gouffre, lui permettant de contempler les soubassements. Malheureusement l'éclairage n'y était pas aussi bon, et seuls des ombres étaient visibles pour elle. Malgré tout, le spectacle qui suivit fut bien distrayant, principalement grâce aux bruits qui résonnaient. Un carnage, voilà de quoi il s'agissait. Les pauvres n'avaient pas une force suffisante pour combattre ce marin... Après réflexion, marin n'était pas le meilleur mot pour décrire ce personnage. Les cris des victimes s'élevaient, se mélangeant au rugissement de cette
      " bête ". Une légère nausée s'installa en son bas-ventre, alors qu'Adrija se remémorait le sentiment qui l'avait parcouru plus tôt. Elle ne pouvait qu'être heureuse d'avoir put échapper à cette descente en enfer... La violence pure qui y régnait perturbait son sang froid.

      Les deux observateurs admirait cette sanglante confrontation, tandis que la jeune femme ne put retenir un sifflement d'admiration. Jamais elle ne se serait douté que cet hybride était doté d'une pareille force sauvage, un vrai monstre enragé. Bien que son style manquait terriblement d'élégance, il fallait avouer qu'il avait l'atout d'imposer le respect. Ce massacre termina enfin, laissant gisant bon nombre de personnes. Ce public restreint se préparait à présent à une nouvelle apparition du monstre. Mais ce ne fut pas par devant qu'arriva le danger... Notre jolie métisse avait oublié un détail important : sa proie. Sa cible n'avait peut-être pas eut le loisir d'observer le génocide, mais au moins elle n'avait pas oublié son combat. Calmement et silencieusement, l'homme-poisson s'était rapproché de la donzelle pour la saisir à la taille d'un geste violent. Il avait aisément put profiter de sa distraction, surprenant notre amie dans son attente.

      Il lui était étrange de penser qu'un corps si grand pouvait se déplacer sans bruit, peut-être était-ce dû à son manque d'expérience... Dans tous les cas, une douleur l'avertit de sa stupidité. Ses pieds se séparèrent du sol, s'élevant au dessus de lui avec rapidité. Cette fois, ce fut au tour de la salle de se mouvoir. Elle se mit à tourner de plus en plus rapidement, lui laissant voir la porte, puis le coin, puis le trou dans le plafond, puis la porte... Son sens de l'équilibre fut perturbé par cette rotation incontrôlée. Redressant la tête, l'étrangère aperçue le pirate souriant, ce qui l'emplit d'un certain dégout. Refusant de se laisser faire ainsi, une seule idée lui vint à l'esprit. Saisissant les deux bras qui la tenait fermement, elle balança le plus haut possible ses jambes. Ces deux dernières obéirent exactement à son idée. Lors de leur descente rapide, elles percutèrent le ventre de son agresseur. Bien que la force de cette attaque ne soit pas exceptionnelle, elle fit glissé son corps quelque peu. La suite n'est due qu'à la faiblesse la plus commune de l'homme. Le primé avait encaissé sans problème le coup, mais la sensation qui s'empara de ses mains le déconcentra. Il faut dire que ce n'était pas vraiment agréable pour l'épéiste, mais il fallait bien avouer que c'était efficace.

      En effet, sa poitrine était maintenant compressée par d'étranges palmes. Ces dernières relâchèrent leur prise assez rapidement, libérant la jeune femme. Cette dernière profita de cette hésitation pour s'accrocher au premier bras tendu, toujours entrainée par la rotation déroutante. L'arrêt soudain du porteur fut là sa deuxième erreur, car elle avait dégainé son sabre. La jeune femme avait alors put profiter de son élan, lui assénant une première blessure. Lâchant sa prise, elle retrouva enfin le contact du sol. Ses pantoufles glissait sur lui, ralentissant sa vitesse avant de pouvoir s'arrêter... Malheureusement son équilibre n'était toujours pas du rendez-vous, si bien que la jeune femme faillit pendant un instant s'effondrer sur le sol. Revenant finalement à une position stable, notre amie refit face à son opposant. Sa main gauche se mit à frotter sa taille pour faire passer la douleur, tandis qu'elle se promettait de ne plus se laisser avoir.


        Seul au fond des ténèbres, je profite quelques instants du silence qui m'enveloppe alors. Étrange comme les ombres ont cette merveilleuse aptitude à atténuer toutes les tracasseries avec lesquelles l'univers vous assaille, ne laissant filtrer que certains détails qui font le charme de ce genre de situation. Ainsi étouffé dans les profondeurs de la cave, je n'entends que très indistinctement les bruits assourdis d'un combat au rez-de-chaussé. Il faut bien dire qu'un silence aussi brutal contraste bien avec la furie qui a embrasée les lieux moins d'une minute plus tôt. Pfffiu... J'vous avouerais que j'me suis peut-être laissé un poil emporter, au risque de sembler violent... J'aurais probablement dû en garder un ou deux en état pour les ramener à la base... Hum... Un peu tard pour les regrets peut être...

        Tirant une profonde latte de mon épais cigare, je m'imprègne de cette douce sensation de goudron et de tabac, purgeant en un instant les derniers vestiges de fureur mal contrôlée. Le filet de fumée monte lentement en spirale dans l'air épais du sous-sol. J'crois que sans ces damnés cigares je n'serais pas l'même homme. En tout cas pas un mec meilleur croyez-moi.



        Perdu dans mes pensées et dans les dangereux plaisirs de ce péché mignon, je reste ainsi immobile quelques instants dans le puits de lumière tombant du trou béat d'où ils étaient tous tombés. Dans le calme de la solitude, je savoure chaque sensation présente avant que la folie des évènements ne repointe le bout de son nez. Le goût puissant du tabac, la sensation du sang qui goutte de mes bras qui en sont couvert, cette aura de peur et de douleur qui perdure encore un peu après le carnage... tant de choses dont je suis si friand. Puis soudainement, une exclamation venant d'en haut parvient à me tirer à mes rêveries.

        « Chef, ne restez pas là ! On est attaqué ! Fuyez par les combles, Shrika et moi on les retient ! »

        « Hum ?... » fais-je tandis que le monde réel reprend ses droits.



        Chef ? Par toutes les moules des abysses, il n'est donc pas encore parti celui-là ?! J'ai vraiment une veine de tous les diables, moi qui pensait que l'irruption de l'autre greluche m'avait fait foirer mon arrestation, voilà que le destin me laisse une seconde chance ! Mais il ne faut pas se voiler la face, l'homme est plus que prudent, nul doute qu'il va suivre au plus vite les conseils de son homme de main. Il faut que j'me bouge si j'veux encore avoir une chance de mettre les palmures sur son vilain cou de poulet. Et c'est là que se pose un soucis de plus... soucis majeur qui plus est. Je serais bien incapable de me hisser jusqu'à l'ouverture dans le plancher, et trouver une autre issue qui ne me fasse pas trop perdre de temps est utopique. Merde, que faire ?


        Mon regard se pose alors sur une des épaisses poutrelles qui soutient les bassements de tout le bâtiment. Un sourire annonciateur de malheurs ne tarde pas à le suivre. Un proverbe m'est alors venu à l'esprit : « Si Toji ne vient pas à toi, tu viendras à Toji. » ou un truc du genre je crois... Mais trêve de réflexions, c'est le moment de repasser à l'action ! Le temps d'un souffle, deux virulents coups de pied se font un plaisir d'exploser les piliers de soutènement, ne manquant pas de faire trembler l'ensemble de la structure. J'ai tout juste le temps de me précipiter en arrière avant que les vingt tonnes de bois et de pierre des étages sus-jacents s'enfournent dans le sous-sol, le chef des pirates avec elles si j'ai un poil de chance.



        Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 8 Mai 2011 - 21:13, édité 1 fois
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        Toujours en se massant la taille, notre amie contemplait son opposant avec insistance. Cette masse jaunâtre n'était pas des plus agréable à regarder, et la force brut qui l'habitait était immense comparé à celle de la chasseuse. Il n'était pas possible de se douter qu'il pouvait peut-être être aussi dévastateur que ce fou de marin. Mais au moins, elle avait réussit à lui infliger une blessure, il n'était pas si invincible que cela au final. Un peu d'intelligence pourrait donc facilement en venir à bout. La jeune femme fut rapidement tirée de ses réflexions par une voix bien peu familière. Se retournant alors, elle aperçu un nouveau personnage qui avait put se dérober à son regard. Sa taille était moyenne, mais son regard sombre reflétait un esprit tordu par des utopies dévastatrices. C'était comme si la fin du monde était une vision qui lui plaisait, lui faisant affiché un sourire pervers. La mort semblait être un spectacle lui plaisant énormément, tant qu'elle ne portait pas son dévolu sur lui. Ses cheveux longs retombaient avec anarchie sur son visage carré. Son menton volontaire gouvernait avec sauvagerie ses épaules larges. Ces dernières étaient recouvertes par un manteau noir ouvert. Son torse nu et légèrement poilu s'affichait avec fierté, bien qu'il ne soit pas des plus attrayants. A sa ceinture était attaché un sabre long ainsi qu'un révolver. Il n'y avait pas de doute à avoir. Il s'agissait de Lin Adrok, un pirate dont la tête était mise à prix. Pourquoi notre amie le connaissait-il malgré sa mémoire défaillante me demanderez-vous. La réponse est simple, il n'y avait que deux avis de recherche dans le bar où elle s'était rendue. L'un était pour Shirka, l'autre pour son chef. Deux primé sous un même toit...

        Alors qu'Adrija était plongée dans sa contemplation silencieuse, un autre tremblement parcouru le bâtiment. Durant un instant, une seule pensée ne put traverser son cerveau... "Et merde". Que dire de plus, sans attendre plus longtemps le toit s'effondrait déjà sur le quarto encore présent. Le bruit sourd résonna au loin dans le village désert. Une poutre s'effondra sur le petit crâne de l'humaine qui perdit un instant conscience. Ce n'est qu'une minute plus tard que son esprit s'éclaircit de nouveau, une faible lumière perçait à travers les gravas la recouvrant. Cette douce chaleur lui rappela que son souffle était coupé, empêchant l'air de pénétrer dans ses poumons vides. Un grognement s'échappa de sa gorge alors que ses bras repoussaient difficilement le poids qui l'écrasait. Une à une, les poutres étaient mise de coté, rapprochant la métisse de la surface. Des bruits divers l'entouraient, l'informant que les autres faisaient de même. Ne souhaitant pas être prise pas surprise une fois dehors, elle accéléra le mouvement. Rapidement, la jeune femme émergea enfin de la mer de débris pour retrouver enfin le soleil. A présent assise sur l'ex-bâtiment, elle contemplait le nuage de poussière pour y dégoter une trace de ses opposants. Mais cette fumée ne se dissipait pas très rapidement, ce ne fut que quand le vent reprit ses droits qu'il s'évapora enfin.

        Cette vision bordélique concordait étrangement bien avec l'image du marin, qui avait sans aucun doute déclenché cette attaque. Ce manque de finesse était un peu trop grand, mais il fallait avouer que c'était efficace. Tout le monde était à présent au sous-sol, alors que sa cible initiale refaisait surface aux coté de son patron, dos à elle. Il lui sembla alors inutile d'attendre plus longtemps. Agrippant son sabre avec force, notre amie se releva avant de s'élancer vers le duo. Mais son coup ne toucha pas la bonne personne. Le troisième pirate était à son tour apparu, mais au mauvais moment. La lame s'enfonça douloureusement dans son estomac. Laissant s'échapper un cri de détresse, il s'effondra au pied de son capitaine sans aucune grâce. Maudissant ce minable, Adrija se recula immédiatement pour se réfugier loin des mains palmées qui se précipitaient vers elle. Une seconde plus tard un coup de feu retentit à son tour. Cette balle n’atteint pas son but et ricocha un peu plus loin. La jeune femme se tenait à une quinzaine de mètre du duo. L’homme-poisson était penché sur son camarade tombé alors que leur chef posait sur la chasseuse un regard noir.


          Bordel... Mais qu’est-c’que j’peux être con des fois ! L’idée semblait bonne à la base... Tout péter, laisser les pirates tomber avec les gravats... Sauf un détail. Lorsqu’on est tout au fond, c’est sur soi que toute la merde dégringole. Me voilà donc enseveli sous je n’sais combien de tonnes de gravats divers, dont une bonne moitié se fait un malin plaisir à se montrer désagréable envers mon anatomie. Fait chier.

          C’est donc avec une impatience grandissante que j’essaye tant bien que mal de m’extraire de ce bordel, tout autant pour respirer que pour ne pas perdre l’occasion d’accomplir ma mission. Si je reste coincé ici trop longtemps, nul doute que Lin Adrok va se faire la malle, et ça c’est hors de question ! Je remonte donc à l’aveuglette les décombres comme un lombric se frayant un chemin dans la terre meuble. Mettant à profit le formidable patrimoine génétique des hommes-poissons, mes bras balayent la roche comme un nageur brasserait de l’eau. Petit à petit je grimpe donc.
          Puis, un mince rayon de lumière... puis une voix... des détonations...merde, ça se bat dehors ! Plus de temps à perdre, il faut que je mette la main sur ce pirate ! En parlant de main, une des miennes vient enfin de sortir de terre, jaillissant comme dans un vieux escargo-film d’horreur. Mais c’est quoi ça ? Une cheville ? Je sens en tâtonnant tout autour, le contact d’une botte, sur laquelle je raffermis aussitôt ma prise. Aucune idée de qui ça peut être, mais je compte bien lui faire passer un sale quart d’heure. Je tire donc ma victime d’un grand coup sec vers le bas, la faisant disparaître en un éclair dans les décombres !



          Vous avez déjà essayé de vous battre dans le noir ? Pas évident hein ? Essaye alors de vous battre dans un monticule de gravats. Perso c’est la première fois, ce qui s’est révélée une expérience des plus enrichissantes. Non seulement vous devez vous battre en aveugle, donc à tâtons... mais en plus vos mouvements sont gênés par les débris qui vous engobent. Sans compter qu’à chacun de vos gestes, l’espace que vous libérez est aussitôt repris par d’autres débris... C’est comme essayer de nager dans du ciment à moitié frais... une vraie chianlie ! Le seul point positif, c’est que mon mystérieux adversaire subit les mêmes mésaventures.
          Sans lâcher cette cheville qui reste mon seul repaire viable, je m’efforce donc de marteler au mieux mon opposant à travers cette couche de pierre et de bois, me convulsant autour de lui comme deux serpents en train de se battre. Mon poing touche un de ses os qui craque ! Lequel ? Aucune idée ! Une lame me traverse l’épaule la seconde d’après... Je re-frappe, mords, brise tout autour de moi. La plupart des coups frappent la roche, mais un certain nombre ont fait mouche, j’en suis sûr ! Ne sachant pas l’état de mon opposant ni la puissance des coups qu’il a subit, je ne peux me permettre une seule seconde de répits. Tant que je sens cette cheville gesticuler dans ma main, je m’efforce de mettre hors d’état de nuire la personne qui se trouve forcement au bout.

          Finalement, comprenant qu’une telle lutte pourrait prendre des siècles à se terminer, je laisse exploser ma rage dans une violente déflagration d’énergie. Le « Tsunami Fist » que je décharge au hasard dans les décombres fait littéralement exploser le sommet du monticule de gravats, comme un volcan en plein éruption ! Je me trouve alors au centre du cratère fumant, me relevant sous une pluie fine de copeaux et de poussière.

          Bon... à qui appartenait cette botte encore fumante que je tiens dans la main ?



          Dernière édition par Toji Arashibourei le Lun 25 Avr 2011 - 23:18, édité 1 fois
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          La rage qui habitait à présent l’homme était incalculable, un de ses meilleurs hommes de main était à présent au sol, gravement blessé. Son regard noir ne quittait plus la chasseuse tandis que son coéquipier tentait les premiers secours sur son ami. C’était le seul à avoir échappé au marin, et maintenant c’était une femme qui le tuait ! Alors que le capitaine s’apprêtait à de nouveau faire feu, un évènement inattendu eut lieu perturba sa vengeance. A l’instant même où il allait appuyer sur la détente, sa cible disparu littéralement. Écarquillant les yeux, il contempla les décombres qui se mouvaient étrangement. Une fois qu’il comprit la situation, un sourire s’afficha sur son visage. Quels idiots, les deux emmerdeurs allaient maintenant s’entre-tuer, parfait. S’accroupissant auprès de ses hommes il leur confia alors son plan.

          Décidément, rien ne voulait bien tourner aujourd’hui, la jeune femme était à présent ensevelie sous le monticule de bois brisé. Sa cheville était immobilisée par la puissante paume de l’homme-poisson, si bien que remonter à la surface lui était impossible. Une vague d’irritation la parcouru ; certes elle n’avait attaqué par erreur, mais ce n’était pas une raison pour l’attaquer au lieu des pirates ! Alors qu’elle s’apprêtait à faire remarquer son erreur au monstre sous-terrain, son souffle fut soudainement coupé. L‘attaque avait déjà commencé. Encaissant tant bien que mal les coups qui faisaient mouches, la jeune femme se décida enfin à attaquer à son tour. Dans un premier tant, il lui fallait situer exactement son opposant pour pouvoir lui porter un coup d’épée.

          A défaut de voir, Adrija se contenta de la douleur et de ses oreilles pour repérer le stupide barbare qui l’assaillait. Finalement, après avoir subit un coup à l’estomac et cracher du sang, elle parvint à deviner sa position. Alors que son bras droit dirigeait sa lame vers ce membre de la marine, un craquement douloureux se fit entendre. Son poignet gauche s’était déboité, infligeant à sa propriétaire une souffrance épicée. Mais, serrant les dents, la chasseuse de prime ne cessa pas son attaque. Cette dernière atteint sa cible, transperçant la chaire qui lui faisait face. Malheureusement, les coups ne cessèrent pas pour autant, bien que la plupart ne visait pas juste, bon nombre blessait encore la pauvre étrangère. Refusant de se laisser faire par quelqu’un qui aurait dû être son allier, notre amie tentait encore de toucher le monstre. Une morsure se fit sentir à sa cheville alors qu’elle lui portait un coup de pied. La liberté de mouvement était trop faible pour lui permettre d’utilisé avec une réelle efficacité sa lame si belle. Maudissant à présent cet idiot assoiffé de sang, son esprit faiblissait un peu.

          Soudainement, une violente attaque lui fit perdre un instant connaissance. Bien que ce ne fût long, quand elle ouvrit de nouveau les yeux, la lumière du soleil lui caressait le visage. Tête en bas, le sang affluait dans son cerveau. Sa cheville brisée était toujours tenue par la main puissante de « M. Toji ». Un regard de coté lui permit d’observer les alentours vaguement, apercevant alors ses proies s’enfuirent rapidement des décombres. S’appuyant sur un bras, Adrija parvint à soulager légèrement la douleur qui élançait son poignet si violemment. Malgré le gout de sang qui régnait en sa bouche, ses lèvres s’entrouvrirent pour parler d’une voix enrouée.


          " - C’est bon t’as fini ? *Toussotement* Parce que là les pirates se cassent ! "

          Ne pouvant réellement bouger, son impatience grandissait peu à peu, il lui fallait de l’argent, elle n’avait pas non plus besoin de se retrouver blessé inutilement. Ce mec savait vraiment combien ça coutait d’embaucher un médecin ?! Crachant un peu de sang, elle se mit à respirer calmement, contenant du mieux qu’elle pouvait sa douleur. C’est alors qu’un « tic tac tic tac tic tac » parvint à ses oreilles. Oh non… Une bombe… Il ne manquait plus que ça…


            " C’est bon t’as fini ? *Toussotement* Parce que là les pirates se cassent ! "



            Ah ?... J'me disais bien que le cheville me paraissait un tantinet maigrichonne dans ma main, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille... Que voulez-vous, on a pas tous les jours le temps ni l'envie de se soucier de certains problèmes mineurs, tels que d'éventuels dommages collatéraux. Oh et puis merde, c'est aussi d'sa faute à elle ! De un elle n'avait pas qu'à être là, de deux... de deux... de deux ça lui apprendra à venir sur mon terrain de chasse ! Si j'travaille le plus souvent en solo, c'est pas pour rien.
            Ma mauvaise foi opérant une fois de plus à merveille, je lance un regard empli de reproche à ma malchanceuse coéquipière, faisant peser sur elle tout le poids de la culpabilité que je devrais normalement ressentir. Je décharge ainsi toute responsabilité sur ce qui vient de se passer, chassant par la même occasion la moindre envie de m'excuser. En fait, c'est elle qui devrait me demander pardon pour m'avoir fait perdre mon temps ! C'est vrai quoi, merde !

            « T'as pas fini de m'traîner dans les pattes ? Rends-toi utile pour une fois. »

            Sans plus attendre, je ramène loin en arrière le bras qui maintient toujours sa cheville, avant de lorgner sur le duo de pirates qui en profitent pour se faire la malle. Un rapide coup d'œil pour jauger la distance et la vitesse, puis mon bras se déploie dans un grand mouvement de lancer. Telle un splendide freesby humain, la chasseuse de prime file alors en tournoyant directement vers nos cibles ! Cela devrait les retenir un petit moment avec de la chance. En plus, voilà une occasion en or pour elle de se rendre utile huhuhu.




            C'est alors qu'un subtil mais si désagréable tic tac parvient à mes oreilles... Le genre de petit bruit qui laisse présager qu'il ne fait qu'en précéder un autre, bien plus imposant. Au son de la minuterie qui s'accélère, il ne reste pas bezef' de temps en plus... Ne sachant pas l'étendue de la future déflagration, la fuite présente un risque non négligeable de se faire griller les miches. C'est donc avec un certain empressement que je déblaye le terrain à la recherche de la fameuse bombe ! Après quelques frayeurs, me voilà enfin face à l'engin... Un beau bébé que celui-là, vraiment...

            Fil bleu, fil rouge ? Toujours le même dilemme... Sauf que là les trois malheureuses secondes qui restent inscrites sur la minuterie ne donne pas vraiment l'occasion de philosopher. Jouer sa vie au hasard avec une chance sur deux... Très peu pour moi merci ! Je m'empresse donc de me saisir de l'imposant explosif, que je lance de toutes mes forces au hasard derrière-moi ! La courbe majestueuse du projectile fini derrière les toits des docks, où elle disparaît un moment. Une petite seconde de silence laisse entrevoir le fugace espoir que le minuteur était défectueux... Puis, c'est l'explosion ! Une immense boule de flamme envahit le ciel, illuminant mon visage ébahi tandis qu'un vent chaud me souffle le visage ! Wouaaaaah... Ça c'est du pétard. Les petits bouts de maisons, bateaux et ouvriers qui pleuvent tout autour donne à la vision d'ensemble une certaine... poésie. C'est beau, vraiment.



            Par contre, c'est quoi ce p'tit bruit qui gronde de plus en plus fort ? Comme un tonnerre qui enfle par une nuit d'orage. A mes pieds les graviers qui parsèment la rue se mettent alors à trembler de plus en plus fort... Clairement intrigué, je me penche avec scepticisme sur une fine rigole d'eau qui lézarde maintenant entre mes pieds... Non d'une trique en fer... La vision d'un raz de marée balayant les rues et fonçant dans ma direction -tel un mur d'eau pulvérisant tout sur son passage- ne fait que confirmer la conclusion à laquelle j'arrivais. J'aurais peut-être pas dû lancer cette bombe vers le quartier des barrages...

            « Chier... »


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            Le tic tac incessant la perturba un moment, mais la remarque du marin lui fit revenir à elle. Pourtant, avant même de pouvoir réagir, elle se retrouva en train de tournoyer dans les airs. Non mais vraiment, ce poisson de malheur était vraiment un fléau ! Non seulement il l’avait attaqué mais maintenant il l’utilisait contre les pirates. N’avait-il vraiment aucune morale ? Ou lui manquait-il simplement une case ? Un soupire lui échappa quand elle remarqua qu’il s’agissait de son second vol dû à un homme poisson. Qu’est-ce qu’ils avaient contre elle à la fin ?! Ces monstres dotés d’une force brute dévastatrice qu’ils ne prenaient même pas la peine de contrôler ! Serrant contre sa poitrine son poignet douloureux, Adrija se mit à penser que c’était peut-être mieux d’être en train de voler qu’à coté de cet être stupide. Ses gestes brusques aurait sans doute aggravé sa situation. Malgré la douleur excessive qui l’habitait, la jeune femme se décida à dégainer son sabre dans l’attente de son atterrissage. Toutefois, elle ne pouvait percevoir que de temps à autre les pirates qui se rapprochaient rapidement. L’un d’entre eux se retourna, mais elle ne put déterminer lequel. La rotation qu’elle subissait pouvait jouer en sa faveur, mais uniquement de façon aléatoire. Si la chasseuse arrivait de face, il y avait une chance que sa lame tranche l’un de ses ennemis. Par contre, si la situation contraire se présentait, sa posture serait d’une vulnérabilité bien trop grande...

            Ses réflexions ne durèrent pas très longtemps. Non seulement son trajet lui donnait le tournis, mais ses blessures la tiraillaient toujours. Sa capacité de penser était bien trop diminuée pour lui permettre de raisonner. La bombe elle-même était sortie de son esprit, alors qu’elle continuait sa course. Il lui semblait que son cœur battait si fort que sa souffrance en était augmentée. Son rythme se faisait ressentir dans chaque parcelle de son corps, alors qu’une sorte de nausée la prenait. Il lui était impossible à présent d’évaluer la distance qui la séparait de ses cibles. Pendant un instant, elles faillirent même disparaître de son souvenir. Cette pensée tremblotait à la manière d’un mirage, s’éloignant de sa perception, disparaissant dans l’obscurité de la douleur. Son regard se perdit dans le ciel qui ne cessait de bouger, lui faisant voir les nuages sur des angles toujours différents. C’est alors que par un choc brutal, son avancée fut stoppée. Sa lame avait effleuré quelque chose, si bien que sa main avait resserré son étau autour du manche. Encore une fois, ce fut le contact de son arme qui lui permit de revenir à elle, pour pouvoir se rendre compte de la situation. Ses yeux eurent de nouveau la capacité de voir, apercevant alors sur le pirate près d’eux.

            Le pirate qui s’était retourné l’avait interceptée, il s’agissait de l’homme poisson. Malheureusement, son arrivée n’avait pas été aussi dévastatrice que notre amie l’espérait, même si son sabre avait atteint son but. Quand l’homme l’avait saisit de ses bras, il n’avait put cesser la rotation qui habitait son corps. Si bien que son mouvement continua, élançant son arme contre son dos. Une large coupure était à présent visible, laissant affluer du sang rouge vif. La jeune femme voulu se dégager, mais des mains sûres la serrèrent de plus belle. Son bras gauche ainsi que sa taille étaient maintenus immobiles. La capitaine leva vers elle son pistolet, un sourire aux lèvres. Ses yeux sombres étaient étincelants, perçant tout son être. Son heure était-elle venue ? La jeune femme n’avait pas le temps de réagir avant qu’il n’appui sur la détente. Une sueur froide lui coula dans le dos alors qu’elle laissa ses paupières recouvrir ses yeux violets. Mais c’est à l’instant même où le coup de feu retentit qu’une autre explosion résonna. Le sol s’ébranla légèrement sous leurs pieds, si bien que les deux hommes perdirent un moment l’équilibre. La balle ne l’atteignit pas alors que son regard se dirigea vers l’étrange boule de feu. Mais oui, la bombe ! Cet objet de terreur lui soulagea le cœur. Se mettant de nouveau à évaluer sa position, Adrija réfléchit un moment. La force monstrueuse qui la retenait était trop grande pour lui permettre un mouvement. Une de ses chevilles ne pouvait plus lui servir, si bien que sa seule chance reposait sur sa jambe et son bras droits. Un peu faible comme arme, mais le choix était assez restreint.

            Alors que son esprit élaborait un plan plus ou moins fiable, une pensée envers le marin lui rappela que c’était lui qui l’avait mis dans cette situation. Cette brute assoiffée de sang qui n’avait aucun sens de la morale méritait bien de se retrouver en milles morceaux ! Mais tout ne s’était pas passé comme prévus, il avait lui aussi repéré la bombe depuis ; et l’explosion n’avait pas eut lieu à son niveau mais bien plus en arrière. Un quartier entier était à présent en morceaux tandis que des débris chutaient un peu partout. Cet étrange tableau qui s’avéra n’être que les prémices d’un nouveau problème. Un grondement sourd s’éleva de nouveau, poussant toute la compagnie à se retourner vers le spectacle. Une immense quantité d’eau s’était mise à engloutir la ville, sous forme d’une immense vague. Le barrage avait cédé, et la réserve se déversait à présent vers eux. Restant un moment bouche bée face à ce spectacle, personne ne réagit immédiatement. Profitant de cette contemplation, Adrija adressa au ventre de son agresseur un coup de pied violent. Pendant un instant, l’étau se desserra, lui permettant cette fois d’atteindre le bras de son adversaire à l’aide de son sabre. L’étreinte cessa enfin, la laissant choir sur le sol. Sa respiration put reprendre son cours normal. Alors qu’elle était toujours sur les gravas, un coup de pied lui fut donné, avant que le son de pas lui montèrent à l’oreille. Les pirates s’enfuyaient de nouveau, l’abandonnant à terre.

            En voulant se rétablir sur ses jambes, une douleur aigue envahit sa cheville gauche. C’est à cet instant qu’elle comprit qu’il allait être difficile de les suivre. Elle était incapable de courir. Pff, tout ça à cause de l’inconscience de ce marin. Non seulement il l’avait attaqué, mais en plus il l’empêchait à présent de se déplacer tranquillement. Enfin… Ce n’était pas comme si la chasseuse voulait abandonner… Après un regard sur sa droite, ses yeux se posèrent sur un long bout de bois. Parfait. Serrant les dents du plus fort qu’elle pouvait, notre amie se mit alors en marche. Prenant l’allure la plus rapide que lui permettait sa souffrance, la poursuite recommença. Malheureusement les lâches était plus rapides qu’elle et se dirigeait vers le port. Mais pas aussi rapidement que ce raz de marée… Cette idée tira de la jeune femme un large sourire. Elle avait repéré une large porte auprès d’elle, et la vague se rapprochait de plus en plus rapidement. Son ultime chance était de la prendre. S’installant sur sa barque improvisée, elle n’eut pas à attendre très longtemps. Un petit volume d’eau s’écoula sous son embarcation, avait de grandir de plus en plus. Bientôt son véhicule se mit en marche en direction des pirates. Cette idée merveilleuse allait peut-être la rapprocher de sa prime.



              On pourrait croire à tord qu'un homme poisson n'a nul besoin de s'inquiéter d'un raz de marée. Regrettable erreur... C'est un peu comme se dire qu'un humain se sent à l'aise au centre d'un séisme. C'est faux en plus d'être dangereux. Quand 70 tonnes de flotte balayent tout telle une déferlante, charriant sur son passage presque autant de pierres et de morceaux de maisons, vouloir nager dedans revient à peu près à se foutre dans une machine à laver avec une boite de clous ouverte. Savoir qu'on ne mourra pas noyé reste de l'ordre du détail face à l'écorchage en règle qui vous est promis.
              Du coup pour en revenir à mon cas, je vous laisse deviner qu'elle fut ma réaction. Après le flot de jurons et d'auto-malédictions de rigueur, me voilà prenant mes jambes à mon cou, le mini tsunami sur les talons. Uneidéeuneidéeuneidée ! Quand l'inspiration fait la différence entre la vie et la mort, j'peux vous dire que vous êtes prêt à tirer les muses du plumard s'il le faut ! C'est donc le sang battant les tempes et les neurones en furie que je dévale en trombe les ruelles, balayant les opportuns qui voudraient me freiner.

              « Dégagez bande de bouseux ! » Hurle-ai-je aux derniers pécores que je projette sans état d'âme dans le mur d'eau.

              L'eau d'habitude si accueillante commence maintenant à m'éclabousser dangereusement, signe funeste que je ne cours pas aussi vite que je le voudrais. Etmerdetmerdetmerde ! C'est alors qu'entre dans mon champ de vision les trois autres protagonistes de notre scénette, les deux pirates avec une bonne longueur d'avance et la miss clopinant derrière tant bien que mal. Les flibustiers ont alors assez de marge pour se réfugier dans un gigantesque hôtel, probablement à même de résister au raz de marée. L'idéal serait de rentrer avec eux, histoire de se mettre à l'abri tout en reprenant la chasse par la même occasion. Le hic, c'est que ni moi ni ma collègue n'y arriverons... On ne va tout simplement pas assez vite.




              Et puis, l'inspiration ! Dames muses daignent enfin ouvrir un œil, illuminant l'esprit de la chasseuse de prime et par la même occasion le mien. L'instant d'après, nous voilà tout deux perchés chacun sur une lourde planche de bois, prêts à se laisser porter par la puissance des flots. Gracieux, agiles, nous glissons tels de magnifiques poissons d'argent sur l'écume en furie. Tels deux ondines élégantes, nous volons littéralement au dessus de la violence qui submerge la ville.
              Enfin, quand je dis nous... j'devrais plutôt dire elle. Perso, je tente tant bien que mal de ne pas me rétamer la tronche dans la flotte. Je balaye ainsi les bras dans tous les sens, dans un effort désespéré pour garder un équilibre jusque là plus que précaire ! Par cent fois je manque de chuter, ne devant la vie qu'à un coup du sort ou un coup de rein bienheureux. Le flot ininterrompu de jurons qui m'entourent est un bon indicateur du malaise qui m'habite alors.

              Heureusement, l'hôtel est maintenant tout proche. Ne reste plus qu'à négocier l'arrivée... Je pousse alors un sifflement admiratif devant la superbe performance de la chasseuse de prime, pourtant malmenée jusqu'alors. Déconcentré pour l'occasion, je ne vois ainsi pas que ma planche improvisée s'engage sur le bout du toit d'une maison aux trois quart immergée. Faisant alors office de tremplin aussi improvisé que malvenue, celui-ci me projette dans les airs cul par dessus tête !


              Je vole...
              Bling Blang Boum !

              Toute ma carcasse se fracasse alors contre la façade de l'hôtel, qui ne résiste heureusement pas au traitement. Avant même de comprendre ce qui m'arrive, je passe au travers dans une explosion de moellons de pierre et de fenêtres brisées. Briques, mobilier, papier peint... J'emporte avec moi l'ensemble de la première pièce que je traverse ! Derrière moi, le raz de marée se brise juste après sur les premiers étages de l'hôtel, avant de poursuivre sa route de dévastation derrière lui. C'est déjà ça...
              Lorsque enfin je reprends mes esprits, c'est pour me retrouver la tête à l'envers entre les cuisses crispées d'une jeune demoiselle hurlant à la mort. Visiblement, elle apprécie peu qu'un homme-poisson démolisse le mur de sa salle de bain avant d'atterrir dans son bain avec elle. Y a vraiment des gens tatillons j'vous jure... Faisant fi de ses cris suraigus et des coups de brosse dont elle me gratifie, je me traine en dégoulinant hors de la baignoire, commençant par la même occasion les comptes de tous les hématomes qui me parsèment.

              On aura beau dire... y a vraiment d'ces journées de meeeeeerde.

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              [hrp : Désolée pour les diverses fautes que tu trouvera... J'ai pas encore relu]

              Et la voilà maintenant sur la piste, ou plutôt sur la vague. Le courant de ce ras-de-marrée l'entrainait de plus en plus rapidement vers ses cibles. Il fallait bien dire que ce n'était pas désagréable comme moyen de transport, glisser à toute vitesse sur l'eau à la manière d'un dériveur bien manœuvré… Oui, ce genre de chose lui plaisait. S'il n'y avait pas la douleur qui lui remontait toujours dans la jambe, la joie aurait sans doute envahit son esprit. Mais non, ses blessures n'allaient pas s'envoler non plus. L'engourdissement de son membre inférieur l'empêchait de diriger facilement son embarcation de fortune, mais il fallait croire que cette fois-ci la chance était de son coté. Les pirates avaient pénétré un bâtiment juste en face d'elle, exactement le lieu où son élan la précipitait. La plus grande question durant cet instant de répit était la suivante: Comment rentrer sans se casser encore quelque chose? La porte s'était refermée derrière les deux fugitifs, et Adrija ne pouvait repérer une fenêtre à sa portée.

              Voyant le mur se rapprocher de plus en plus vite, un soupire lui échappa. Allait-elle finalement finir ses jours écrasée comme un moustique, puis noyée dans une vague gigantesque? Ce n'était une façon très élégante de mourir, et de toute manière cette idée ne lui plaisait pas. Refusant donc de se résigner à un sort tragique, notre amie se contenta comme à son habitude de saisir son bien aimé sabre. Dans un bruissement métallique, la lame fit son apparition. Maintenant, il fallait trouver une manière de s'en tirer. La fissure que la nomade pouvait apercevoir était suffisante pour lui permettre d'y enfoncer son arme, mais fallait-il encore pouvoir l'atteindre. Ce chemin d'échappatoire était juste en dessous d'une des fenêtres de l'hôtel, si bien qu'il lui fallait réaliser un saut contrôlé pour l'atteindre. Avec une jambe dans le sac, merci la corvée! C'est à cet instant qu'une idée stupide lui vint. Certes moins stupide que dangereuse mais l'espoir fait vivre. Utilisant la première vague qui la transportait, notre amie utilisa sa jambe valide pour faire "demi-tour". Entamant donc une rotation sur la gauche, le courant la replaça de nouveau dans son axe de lancé, à un détail près. Sa position avait juste changé de quelques mètres, mais elle lui permettait à présent d'utiliser une vieille charrette comme tremplin. Idéal n'est-ce pas?

              La jeune femme fut alors propulsée directement sur une fenêtre qu'elle traversa sans grand encombre, se retrouvant dans une sorte de salon. Si sa planche qui lui servait de monture n'avait pas été emportée avec elle, il ne fait aucun doute qu'à présent notre amie aurait été assommée par une commode. Mais elle retomba finalement sur un canapé bien confortable, ce qui lui changeait des barbaries de la journée! Il était vraiment dans un endroit idéal celui-là. Finalement, la petite fissure lui avait été inutile… Reprenant tout de même rapidement ses esprits, pour une fois, Adrija se remit à boitiller vers la porte de sortie. C'est à cet instant que le son d'un atterrissage peu réussi se fit entendre, faisant trembler légèrement la bâtisse qui souffrait déjà des eaux. Le marin sans aucuns doutes, les bourrins ne changeraient donc jamais… Elle put éviter de perdre l'équilibre en s'agrippant à la poignée, qui d'un même mouvement s'actionna. Notre amie déboucha alors dans un couloir surélevé, entouré d'escaliers. Les niveaux inférieurs étaient visibles d'en haut, si bien que la chasseuse put apercevoir les deux pirates. Tranquillement assis sur des fauteuils extravagants, ils menaçaient les employés pour qu'ils leur fournissent de quoi rejoindre le port.

              Deux étages, ça ne se saute pas si facilement, surtout quand vos membres ne vous obéissent pas complètement. Le temps qu'il lui faudrait pour rejoindre le rez-de-chaussée lui semblait bien trop grand, et il faciliterait la fuite des hors-la-loi… Un véritable casse-tête, elle ne disposait d'aucune arme permettant de les atteindre à distance, et encore moins d'une corde pour descendre rapidement. Encore une fois l'improvisation devait faire ses preuves. S'installant sur la rambarde de l'escalier le plus proche, Adrija se propulsa en avant. Ce jeu, que tout enfant digne de ce nom avait déjà exercé, lui permit de rejoindre le premier étage sans grand encombre. Elle manqua juste de percuter un vieillard qui s'adossait, et de renverser un gamin qui, justement, s'attelait à ce divertissement. En bref, cette course fut sans problème. A présent, notre amie se dirigeait vers le second escalier à faible allure. Son manque de rapidité consternante l'énerva, si bien qu'elle se mit à avancer à cloche pied. Bien que plus fatiguant, ce moyen de déplacement était tout de même plus rapide. En deux en trois mouvements, légèrement essoufflée, elle se mit de nouveau à cheval sur la rambarde. Cette seconde descende fut sans obstacle notable, à un tel point que sa vitesse augmentait un peu trop à son goût.

              Shrika se tenait debout près de son capitaine, tandis que celui-ci attendait patiemment que les employés préparent une barque. Il leur faillait braver les flots environnant d'une manière ou d'une autre. Il semblait que celle-ci était sur le point d'être prête, si bien que le boss se leva à son tour pour rejoindre en vitesse leur échappatoire. Qu'il était facile d'obtenir quelque chose grâce à de simples menaces… Il avait un malin plaisir à rester discret, mais il fallait avouer qu'il était toujours aussi amusant de rependre la terreur. Il ne savait pas ce qu'était devenu les deux emmerdeurs, mais mieux valait ne pas trop trainer, au cas où. Et puis, le tremblement qui avait eut lieu un peu plus tôt le titillait légèrement… Prenant tout de même une pauvre serveuse en otage, il se dirigea vers la porte du fond. C'est à cet instant que quelque chose percuta de plein fouet les jambes de son coéquipier, lui faisant perdre l'équilibre. Il baissa alors les yeux pour apercevoir la chasseuse.

              Oui, elle allait vraiment trop vite, cette rambarde était beaucoup plus penchée que dans son esprit. Elle qui aurait dû l'emmener tranquillement jusqu'au rez-de-chaussée, et bien non, il fallait qu'elle l'entraine vers une autre chute. La jeune femme fut propulsée en avant, volant sur quelque mètre avant de retomber sur le sol pour rouler plein pot vers ces cibles. Encore une fois sa lancée fut arrêtée par le pirate. Bien que cette fois-ci, sa venue n'avait pas été anticipée. La surprise était si bonne, que l'homme-poisson chuta sur elle, l'écrasant de tout son poids. Son souffle fut pendant un instant coupé, mais sa proie glissa sur le coté, laissant libre cour à ses poumons. Notre amie était à présent allongée sur le dos, plongeant son regard dans celui du capitaine. Affichant un léger sourire et levant sa main, elle parla.


              " - Salut!"

              Bien sur elle ne s'attarda pas au même endroit très longtemps. A peine eut-elle roulé sur le coté qu'un coup de feu avait retentit, manquant de peu son joli visage. Alors qu'Adrija voulu se relever, l'erreur de s'appuyer sur ses jambes se fit ressentir fortement, si bien qu'elle faillit s'écrouler sur le sol. Entre-temps ce fichu homme-poisson s'était déjà relevé, prêt à intervenir. Pour une raison encore inconnu jusqu'à ce jour, Lin Adrok lui fit signe de ne pas agir. Peut-être voyait-il dans quel état pitoyable était la petite donzelle? Peut-être voulait-il la tuer lui-même, persuadé de sa faiblesse? Que de questions sans réponses, mais le résultat ne changea pas vraiment. Quand notre amie tangua pour se remettre sur pieds, il lui assena un coup de révolver. Le choc résonna dans la tête de la pauvre victime qui, plus en colère qu'étourdie, fit quelque chose de stupide et d'efficace. En effet, comment accepter de se faire battre par un simple coup sur le crane? Bon il faisait vraiment mal celui-là, et il réduisait par une même occasion ses réflexions. Mais une chose était sûr, il fallait réagir. Dégainant sa lame scintillante, la jeune femme élança son bras en direction de son agresseur. Ce coup fit mouche, au plus grand étonnement de la chasseuse. Et voilà maintenant que l'homme si terrible se retrouvait blesser à la même jambe que son opposante. Le hasard fait vraiment bien les choses… Cette fois, Adrija put enfin se relever en prenant appuis sur son arme. Elle surplombait à présent le capitaine qui pointa alors son arme vers elle.



                Il y a mille et une façons pour pousser quelqu'un à bout... Mille et une recette pour obtenir un carnage sans fin. Prenez par exemple un homme à la patience quasi-inexistante, faites lui passer deux semaines incognito au milieu de rustres. Ajouter l'intrusion d'un élément perturbateur, un soupçon de moulon, saupoudrez de gravats abondamment, arroser copieusement d'eau de mer et d'écume. Secouez très fort et battez bien le tout avec ferveur. Vous obtenez ainsi le parfait concentré de colère et de raz-le-bol généralisé qui agrémentera toutes vos soirées.


                Au moment où je sors de la salle de bain, la fureur qui bouillonne en moi est sur le point d'atteindre le point de non retour. Depuis un bon moment je sens en moi poindre les derniers signes précurseurs d'un déchainement de haine et de violence sans nom. Les petits tremblements dans mes mains, ma tête qui s'enfonce profondément dans mes épaules, le tressautement de mes mimiques et de mes lèvres qui laissent entre apercevoir une double rangée de dents fermement serrées. Cette foutu infiltration devait être une mission de routine et voilà que s'acharnent sur moi toutes les plaies de la terre ! Et le pire est encore toutes les remontrances dont on va vouloir m'accabler à mon retour à la base ! Comme si c'était vraiment d'ma faute cette histoire de barrage... Sans compter la greluche que je viens d'encastrer dans sa salle de bain sur un coup de tête. A moins que ce soit avec un coup de tête ?... Enfin bref, une future plainte de plus à mon actif. A croire qu'on s'obstine à vouloir me mettre des bâtons dans les roues au lieu de m'laisser bosser peinard ! Grmemllemllmem...

                C'est donc avec la subtilité et le tact d'un Buster call que je déboule dans la cage d'escalier, faisant voler la porte qui me bloquait le passage d'un virulent coup de pied. Putain ils sont où les deux zig' ?! Je n'connais qu'un moyen légal d'évacuer cette énergie qui enfle en moi, et cela passe par le massacre de ces deux pirates ! Je dois faire vite, déjà un voile rouge se met progressivement devant mes yeux, signe évident que la colère fait ressortir mes instincts les plus primaires et les plus belliqueux. Il ne fera bientôt plus bon se trouver à portée de ma main.
                Véritable bête en traque, je prête donc l'oreille à la recherche de mes victimes, victimes que je localise bientôt tout en bas de l'immense hall que je surplombe. Au son d'un coup de feu mon sang ne fait qu'un tour et c'est sans la moindre hésitation que je bondis directement par-dessus la rambarde. Deux étages de chutes ? Qu'importe ! Lorsque je suis dans cet état ce genre de détail n'a pas la moindre chance d'avoir voix au chapitre. Cible... Attaque. Les deux seules choses que je laisse venir à mon esprit !



                Au cours de ma chute j'aperçois la vision du capitaine Adrok grandir rapidement au fur et à mesure que je file dans sa direction. Au dernier moment celui-ci lève la tête, comme averti par un sixième sens. J'ai donc droit à la magnifique vision de sa face surprise lorsque je m'abats comme une masse sur lui ! Suis-je tombé dans l'inconscience quelques secondes après ma chute? Ou bien qu'un instant ? Aucune idée. Toujours est-il que mon corps a prit comme il devait le relais puisque lorsque je rouvre les yeux j'ai dans ma main le col du manteau du pirate, que je gratifie aussitôt d'un puissant crochet dans l'aine de toutes mes forces ! Sans pour autant le lâcher je le projète plus que je ne le plaque contre un mur proche, mon avant bras gauche lui coinçant la gorge et le soulevant à plus de 30 centimètres du sol.
                Tout comme l'eau à envahi la ville, le barrage de mon esprit cède tandis que je laisse éclater l'ensemble de ma fureur. C'est donc dans un hurlement bestial que mon poing droit le foudroie d'une multitude de coups tous plus appuyés les uns que les autres ! Les briques derrières lui s'effritent à chaque impact tandis que lui-même s'y enfonce alors que son corps se brise ! A bout de souffle je me recule un instant, avant de replonger sur lui et de le consteller d'un interminable enchaînement de coups de coude, de poing et de genou ! Le voile rouge s'est posé sur toute mon âme, je ne suis plus que violence. Ce que je frappe ? Plus aucune idée... C'est mou, c'est encore chaud et ça saigne... à partir de là tout me va !

                Finalement, le voile repart progressivement, comme à regrets... Les derniers coups que je porte au tas sanguinolent que j'ai en face de moi finissent de laisser s'échapper la pression, me laissant seul avec le constat de mes actes. Hum... On dirait bien que j'me suis encore laissé un peu emporter... Bon ben ça va quoi ! Pas la peine de m'regarder comme ça ! Ça arrive à tout le monde non ?! Enfin bref... Je jette alors un long regard autour de moi, découvrant peu à peu mon environnement délabré. Je peux ainsi voir ma copine chasseuse de prime qui semble en avoir fini aussi de son côté. Sans vraiment savoir pourquoi j'ai un peu de mal à supporter l'étrange regard dont elle me gratifie alors...

                « Ben quoi ?! » lui lance-je alors en haussant des épaules.


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                Le canon était pointé sur son cœur, durant un petit moment elle se demanda comment réagir. Bien que courte, sa réflexion fut coupée par deux bras quelque peu gluants et palmés. Ses épaules furent tirées en arrière, de manière à empêcher toute esquive de la chasseuse. Se sentant écartelée, la jeune femme poussa un faible gémissement. Son petit cri de douleur arracha au capitaine un rire sadique, dévoilant ses dents mal entretenues. L'une d'entre elle manquait à l'appel, mais disons que notre amie n'était pas vraiment en situation d'en faire la remarque. Serrant son poing le plus fort possible, Adrija resserrait de plus en plus son étreinte sur le manche de son sabre. C'était pour elle la seule manière d'inhiber la douleur qu'elle ressentait. Sentant que sa clavicule ne tiendrait pas éternellement, ses dents s'entrechoquèrent brusquement. Mais c'est à cet instant critique qu'un miracle tomba du ciel.

                Ce miracle aurait très bien pu être un ange descendu du paradis pour sauver une pauvre jeune fille en détresse, si seulement il n'y avait pas eu de toit. Il aurait également pu s'agir d'une des nombreuses poutres ornant le plafond qui s'était démise, mais le choc précédent n'avait pas été assez grand. Un homme qui avait décidé de se suicider peut-être… Bien que cela pouvait également être simplement un imbécile, qui décidait de se jeter d'un étage supérieur pour rejoindre ses cibles. Il s'avéra que la dernière hypothèse était la bonne, le marin avait chu sur le pauvre Adrok déjà à terre. Le fou commença alors à s'acharner contre le pirate, entamant un combat à sens unique. La violence extrême de la scène ne peut être citée ici, sous peine de nuire aux esprits encore sein de ce bas-monde. Et, bien que ce spectacle puisse être assez distrayant, n'oublions pas que notre amie n'avait pas le temps de s'y intéresser. De plus, cette diversion était parfaite pour lui permettre de reprendre le dessus, ou du moins d'être dans une situation moins critique.

                L'homme-poisson contemplait bouche bée ce retournement de situation, laissant ses yeux sortir légèrement de ses orbites. Son étreinte avait un peu diminué mais il tenait encore fermement sa victime. Un fois de plus dans cette journée, la jeune femme se balança en avant, prédisant un retour par la force de gravité, le tout vers un point précis. Sa jambe gauche termina sa course dans l'entre-jambe de ce cher monsieur. Le blanc qui entourait ses iris fut envahit par plusieurs canaux sanguins, soudainement gonflés. Sans doute à cause de cette nouvelle douleur, Shrika libéra le bras droit d'Adrija. Profitant de cette nouvelle occasion, la jeune femme retomba sur ses jambes avant de tourner autour de son opposant. Pivotant autour de son membre gauche toujours tenu, elle tenta d'embrocher le poisson de la pointe de son sabre. C'était bien entendu sans compter sur la réactivité d'un hybride tel que lui. Sentant une attaque lui venir de dos, il tira sur le poignet fin, déséquilibrant la chasseuse. Malgré tout, une entaille s'ouvrit au niveau de sa taille, laissant un léger flot de sang se dégager.

                Énervé par une attaque si simple qui avait faillit avoir raison de lui, il tira de plus belle sur son bras pour la ramener face à lui. Il lui asséna alors un coup de poing au niveau de son bas ventre. Son souffle fut une fois encore coupé, tandis que la violence de cette attaque manqua de la faire voler dans les cieux. C'est d'ailleurs ce qu'il serait advenu de notre amie, si elle ne s'était pas accrochée désespérément à l'homme-poisson. Ce dernier ne la laissa pas réagir cependant, sa main palmée saisit la cheville de la chasseuse qui lâcha prise. Malheureusement il s'agissait de la jambe déjà en mauvais état, si bien que, envahit par la douleur, Adrija se mit à gesticuler violemment. Tête en bas, elle envoyait à présent son sabre en tout sens, sans vraiment d'espoir de faire mouche. Cette fois, le coup de poing qu'elle reçu l'envoya valser un peu plus loin. Un large fauteuil amortit sa chute, se renversant sous le poids du projectile. Le crâne se cogna brusquement sur le sol, sonnant la chasseuse.

                Un long soupire lui échappa, alors qu'elle pensait qu'il lui était beaucoup plus simple de rester à allongée… Si elle ne faisait plus un mouvement, peut-être y avait-il une chance pour qu'il la laisser tranquille? Ses yeux se posèrent sur une bouteille ayant roulé au sol, tendant le bras la jeune femme s'en saisit. Une nouvelle expiration lui échappa alors que sa main débouchait le récipient. Une longue gorgée lui réchauffa le cœur et l'esprit. Se rendant soudainement compte de ces pensées si lâches, d'autres prirent la place tout aussi rapidement. Elle ne s'était pas donné autant de mal pour arriver jusqu'ici pour abandonner. Et puis quoi? Ce n'était pas parce que ses diverses blessures allaient venir à bout de sa vie. Une cheville, un poignet, quelques côtes… S'il fallait que ces os soient cassés, soit, mais autant que ce soit en échange d'une récompense! Avalant de nouveau le liquide ambré, Adrija se releva avec peine. L'homme-poisson l'attendait de pied ferme, si bien qu'elle déposa à ses pieds l'alcool revigorant. Fonçant sur lui sans aucune réflexion, elle parvint pourtant à éviter de se faire de nouveau frapper.

                Se baissant afin de contourner le poing, la jeune femme pivota sur elle-même, brandissant son sabre. Enfin, son coup eut une efficacité grandiose. Le genou de Shrika se retrouva ensanglanté, engendrant à son propriétaire une douleur aiguë. Une telle opportunité ne pouvait se reproduire. S'appuyant sur sa jambe encore utilisable, la chasseuse s'élança, maintenant son arme pointée vers l'estomac à présent sans défense. La lame s'y enfonça brusquement, avant de remonter vers le cœur. Quelques secondes plus tard, un corps de plus gisait sur le sol, rependant une flaque rouge en son sein. Essoufflée par la rapidité dont elle avait fait preuve, notre amie tenta de calmer sa respiration. C'est à cet instant que son regard se posa de nouveau sur le marin. Le capitaine était à peine reconnaissable, l'homme était à présent enfoncé dans un mur. Ce dernier était d'ailleurs dans un état aussi médiocre que son nouvel occupant. Dévisageant à présent la créature qui lui faisait face, elle avait du mal à croire que cette bête assoiffée de sang était réellement un homme. Un homme-poisson, certes, mais un homme tout de même. Sa force brute était sans aucun doute comparable aux monstres résidants sur cette planète… Heureusement qu'il n'était pas son ennemi. A sa remarque, elle lui adressa un léger sourire avant de répondre légèrement.


                "- Quelle élégance!"

                C'est ainsi qu'elle s'en alla retrouver la bouteille de rhum abandonnée. Et, après avoir bu encore un peu, la jeune femme la tendit à la bête.



                  "Quelle élégance!"

                  Raaaaah ben ça va quoi ! J'vais pas non plus m'excuser pour lui avoir démonté la tronche non ? Ça fait parti de mon boulot d'abord, ensuite il fallait bien que j'me passe les nerfs sur autre chose que les civils environnants. Si cette foutue chasseuse de prime n'était pas venu foutre son boxons, rien de tout ça ne serait arrivé. L'arrestation se serait fait peut-être avec autant d'hémoglobine, mais au moins la ville n'aurait pas été saccagée par sa faute, tandis que toutes les merdes du monde seraient restées loin de ma tête. Nan mais au final c'est vrai ça !... C'est à cause d'elle que j'me retrouve avec la tronche version Picasso à restaurer et le corps couvert d'ecchymoses ! Toi ma cocotte ne crois pas t'en tirer comme ça...

                  Mais la voilà qui me tend une bouteille de rhum, qui ma foi ne me semble pas dégueu' vue d'ici. Je mets donc de côté ma rancune pour le moment, le temps de me lubrifier le gosier d'une bonne rasade alcoolisée. Ouacha ! Ça fait du bien par où sa passe. Tout en sirotant sans vergogne l'ensemble de la bouteille par petites gorgée, je prends le temps de contempler la vision d'apocalypse que nous entoure... On dirait que le putain de déluge à choisit l'hôtel pour son avant-première, et nous comme spectateurs vip. Malgré qu'il ai survécu au tsunami miniature, l'édifice a rudement payé cette maltraitance, prenant l'eau de toute part et manquant de s'effondrer à tout instant.



                  C'est alors que mon attention se reporte sur ma tendre collègue et surtout sur les deux cadavres à nos pieds. Shrika et Adrok étaient mes cibles, les voilà à ma merci. Que l'une d'entre elle soit à l'état de pulpe ne change rien à l'affaire. Maintenant que je prends un peu de recule, j'avoue que j'y suis pt'être aller un peu fort... Au final ça ne m'aura pris que quelques secondes, alors qu'on a passé le dernier quart d'heure en s'en prendre plein la poire. Comme quoi le destin est bien capricieux, s'acharnant un instant avant de vous rendre la vie bien plus facile. Mais bien qu'étant déjà probablement morts, il faut encore que je ramène leurs têtes au QG pour obtenir le tiers des 2 et 6 millions de primes qu'ils ont sur leurs têtes. Normalement je devrais laisser celle de Shrika à la chasseuse de prime, puisque c'est elle qui l'a bel et bien buté de ses mains, sans compter son « aide » dans notre poursuite rocambolesque. Mais bon, si j'étais un mec sympa ça se saurait... Surtout que jn'arrive toujours pas à digérer son incruste monumentale dans ma mission. J'cherchais un moyen taquin pour me venger, huhuhu je crois que jl'ai trouvé. Au moment où Adrija fait mine de vouloir récupérer son due, je me saisis à bras-le-corps des deux cadavres encore chauds, avant de les jeter sur mes épaules. Tout pour moi, rien pour toi. Pas très équitable comme méthode mais personnellement ça me convient assez bien huhuhu. De toute façon il me faudra bien ça pour compenser le savon que j'vais me manger à mon retour à la base. C'est pas tous les jours non plus que je détruis une ville...

                  « Navré gamine, mais j'dois ramener ces deux primes à mon QG, question de protocole.
                  Envoie nous une note de frais pour ton boulot, promis j'la ferai passer huhuhu.
                  En attendant... tchuss ! »




                  Mais le destin est joueur comme j'ai pu le dire juste avant... Au moment où je prends appui pour filer avec le « butin » sans que la chasseuse de prime ne puisse me suivre avec sa jambe blessée, voilà que le raz de marée reflue vers la mer en une deuxième vague contraire. Ne résistant pas à un deuxième traitement de cet acabit, l'ensemble des portes du hall de l'hôtel se brisent, laissant entrer une puissante langue d'eau. Le temps que je ne réalise ce qui se passe, me voilà fauché par l'écume qui me projette contre un mur avant de s'engouffrer dans les fenêtres de l'autre côté de la pièce. Sous le choc j'ai perdu mes deux colis, qui sont allés aussitôt se coincer sur la rambarde du grand escalier. Par mes trois couilles ! Luttant impuissant contre le courant je suis emporté avec la mer qui se retire, mes cris de rage disparaissant avec moi dans le lointain. La chasseuse de prime restera donc un bon moment seule dans le hall détrempé, les deux primes allongées à ses pieds.


                  Morale de cette histoire... Bien mal acquis ne profite jamais pas toujours.

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