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[Baterilla] Une collaboration "contre-nature" [FB Fune]

Cela faisait plusieurs jours que le « Devonshire » avait quitté le QG de South Blue. Ce navire était une légende vivante, ayant vogué sur toutes les mers du monde, des Blues à Grand Line et plus particulièrement sur le Nouveau Monde. L’ancien fleuron de la Marine en était réduit à couler des jours heureux sur la mer la plus tranquille de toutes, South Blue. Une retraite anticipée pour ainsi dire et une transformation en navire école. Il avait la mission de former les prochaines générations de Marines. Il se contentait donc de missions relativement anodines, se contentant de former les jeunes matelots et officiers aux tâches les plus basiques certes mais fondamentalement les plus importantes. A bord se trouvait une jeune sous-officier, Hikari Tendo, lieutenant de son état. Elle avait embarqué sur le « Devonshire » une dizaine d’années auparavant et était considérée comme un vétéran. La jeune femme occupait naturellement une place importante sur le navire mais avait été jugée trop immature pour l’enseignement. Elle s’occupait principalement des missions trop risquées pour y assigner la bleusaille. Mais elle n’échappait pas aux missions les plus simples pour autant. Le navire école avait pris la mer pour une inspection de tous les postes avancés de South Blue et Hikari s’était vu confier l’île de Baterilla. Un travail qu’elle aurait volontiers délégué si elle en avait eu la possibilité…

Le « Devonshire » accosta sur l’île au climat d’ordinaire ensoleillé et y déversa une unique passagère, le lieutenant Tendo. Cette dernière ne reçut pas l’accueil qu’elle escomptait. C’était visiblement la période de la mousson sur l’île tropicale. D’épais nuages couleur d’acier recouvraient le ciel et pleuraient toutes les larmes de leur corps. Un vent violent et une pluie battante s’abattirent instantanément sur la jeune femme dans un vacarme de tous les diables. Cette inspection tombait à pic, au pire moment de l’année. Plus blasée qu’autre chose, Hikari prit la direction de la plus proche taverne du port. Elle était déjà venue sur Baterilla quelques années auparavant mais un véritable rideau opaque s’étendait devant elle. La pauvre avait grand peine à apercevoir ses pieds. Déjà qu’elle n’était pas du genre douée pour s’orienter alors là c’était le bouquet. La marine marcha quinze bonnes minutes qui lui semblèrent des heures, tentant de se protéger en vain de la pluie tourbillonnante qui fouettait son corps exposé. Alors que le vent et la pluie redoublaient d’intensité, elle trouva finalement un abri. Elle s’engouffra rapidement dans ce qui s’apparentait à un bar, le « Tropicana ».

L’établissement était bondé à ce milieu de matinée printanière mais ce ne fut pas le souci premier d’Hikari. Alors que tous les regards de la clientèle, devenue muette, se tournèrent vers la nouvelle arrivante, la marine se défit prestement de la veste de son uniforme et de sa casquette et les accrocha à une sorte de porte-manteau prévu à cet effet. La belle s’évertua ensuite à se débarrasser de l’eau qui l’alourdissait. A la manière d’un animal à fourrure, son corps se mit à vibrer de bas en haut, projetant des gouttes d’eau et exposant son déhanchement divin aux regards avides des clients de la gente masculine. Elle termina l’opération par un mouvement de tête lent et sensuel afin de repousser son imposante crinière blonde vers l’arrière et ainsi dégager son visage immaculé. En d’autres circonstances, Hikari se serait déshabillé entièrement afin d’éviter de tomber malade. La clientèle ne s’en serait pas plainte d’ailleurs. La belle se dirigea vers le comptoir, fendant la foule conquise comme un couteau dans du beurre. Un homme lui céda gentiment sa place, un sourire pervers aux lèvres. Elle commanda un petit remontant, histoire de se réchauffer un peu. En attendant, le lieutenant balaya la pièce du regard. L’endroit n’était pas très grand, bien que bondé mais n’avait rien d’un troquet miteux comme elle avait pu en voir tant durant ses voyages. Le bar était propre et la décoration dans des teintes chaudes, digne d’un établissement accueillant des touristes. L’ambiance était chaleureuse et Hikari se sentit de suite à son aise. Lorsque sa commande arriva, la marine y trempa ses lèvres pour s’assurer qu’elle ne soit pas trop forte avant d’en avaler une grosse gorgée. Le cocktail fruité était assez alcoolisé pour lui faire le plus grand bien. Elle en oublia presque la présence dérangeante d’un de ses voisins au regard pervers, visiblement plus intéressé par sa poitrine que par ses yeux.


*Tous les mêmes…* pensa-t-elle en avalant une autre gorgée.

A défaut d’aimer boire de l’alcool, Hikari devait reconnaitre que ce nectar avait l’étrange qualité de lui faire oublier les plus insignifiant de ses soucis. En l’occurrence, le pervers à sa droite et la tempête qu’elle venait d’essuyer. Elle pouvait se recentrer sur la raison de sa venue sur Baterilla, île connue pour être une destination prisée par les touristes en raison de son climat idyllique la majeure partie de l’année. Une station balnéaire des plus attrayantes en somme. Cependant l’île recevait aussi une autre sorte de visiteurs, peu intéressés par la plage et les cocotiers. Gol D Roger, le célèbre seigneur des pirates y avait séjourné autrefois et l’infâme Portgas D Ace, son fils, y était même né. Ces faits remontaient à plus d’une centaine d’années mais attiraient toujours autant de curieux, dont une majorité de pirates. Baterilla était un peu le Logue Town de South Blue à cet égard. Depuis cette époque lointaine, le gouvernement avait installé une garnison sur l’île pour protéger les touristes des affres inhérents à la présence de pirates. Alors qu’Hikari était plongée dans ses réflexions, son voisin de droite, rendu saoul par un verre de trop, entreprit de la draguer. Le malotru eut la mauvaise idée de poser une main sur l’épaule du sous-officier. Instinctivement, elle retira son corps subitement par dégout. Ce faisant elle perdit l’équilibre et en tentant de se rétablir, la marine s’agrippa à ce qu’elle put. En l’occurrence sa voisine de gauche, déchirant par la même la manche de son haut. Hikari reprit son aplomb avant de s’excuser de façon sommaire :


« Pardonnez-moi jeune fille. C’est de la faute de l’autre débile ! Si ça ne tenait qu’à moi et si j’avais du temps à perdre, je te foutrais ça au trou vite fait bien fait ! J’espère que ceci suffira à compenser les dégâts. » conclut-elle en posant une petite bourse sur le comptoir devant son interlocutrice sans attendre de réponse.

Le lieutenant se retourna ensuite vers le pervers et le sermonna un bon quart d’heure pour la forme. Hikari se fichait royalement du type mais elle aimait bien évacuer sa frustration en gueulant sur tout ce qui bouge. Et sa frustration était grande ! Qu’est ce qu’elle fichait sur cette ile alors qu’elle pourrait être plus utile ailleurs ? Sa mission était d’une nullité affligeante, à la portée du premier venu. Elle maugréa et reprit sa contenance habituelle en buvant une autre gorgée de son cocktail, pensive.