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Oyé ? Oyé ...

Las Camp. Une ile qui fait toujours parler d'elle. Toujours en mal. Une ville où le mal ; voir même celui avec un grand M ; a élu domicile. Pour y survivre, il faut mettre les mains dans le cambouis. Les innocents et les honnêtes gens ? Ils se cachent. Il se terre au plus profond de leur maison pour ne pas être pris dans la tourmente de la guerre des Gangs et de la lutte de pouvoir orchestré par le Sergent Mogaba, l'homme dirigeant, par intérim, la base de la marine.

Pour beaucoup, l'espoir a disparu depuis longtemps, mais certains n'ont pas baissé les bras. Parmi eux, il y a un étranger. Un handicapé. Un ange qui croit pouvoir restaurer la paix. Cet ange, accompagné de quelques compagnons, va débarquer à nouveau à Las Camp avec la ferme intention de sauver la vie de l'officier en charge de la marine, Matheson, qui est actuellement alité du fait d'une maladie inguérissable. Le médecin recruté n'arrivera que le lendemain soir. Jusque-là, il fallait réfléchir à comment atteindre Matheson et à comment survivre au milieu de cette jungle.

C'est que Las Camp a atteint un nouveau degré de violence entre les différents groupes luttant pour le pouvoir et leurs effets sont bien visibles. Les marines restent dans leur forteresse, inexpugnable. Autour d'eux, des gangs semblent les délaisser pour s'attaquer à d'autres gangs, comme si certains groupes étaient manipulés. Les rumeurs parlent de Mogaba, agissant dans l'ombre via des fidèles. D'un autre côté, la matrone Yin Fu rassemble ses subordonnés pour lutter contre eux et les affrontements entre gangs suffisent à la population pour rester cloitrer chez eux. Ils restent encore quelques gangs qui semblent n'avoir pas rejoint l'un des deux groupes, mais ils sont en minorités et ne feront pas long feu dans l'opposition générale qui semble se profiler.

Mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg. De nombreuses rumeurs circulent. De nombreux personnages mystérieux arpentent les ruelles désertes. Indic ? Espions ? Assassins ? Les motifs sont multiples. Ce qui est sûr, c'est que personne ne connait tous les détails de la situation de l'ile et il serait bien malavisé d'entrer là-dedans sans savoir un minimum.

C'est ainsi qu'Ivan et ces amis débarquèrent à Las Camp. La tension monte. Heureusement, le port semble encore épargné par la situation, même si les gangs commencent à parader hostilement dans le coin, prêt à combattre.
    Il viendra. Voilà la dernière phrase entendue par le groupe qui a pour leadeur un handicapé. Les pouvoirs de celui-ci ne lui permettent malheureusement pas d’affirmer si cela est la vérité ou non. Avec son intelligence et son expérience, il sait qu’il ne peut savoir que si une personne ment ou non. Donc si le messager dit que Kidjo viendra cela veut dire qu’on lui a dit cela. Pour lui c’est sa vérité. Mais il se peut qu’on lui ait menti, de ce fait sa vérité n’est pas vrai… C’est donc dans ce doute là qu’Ivan a fait son retour sur Las Camp. Il espère que c’est la vérité. L’handicapé se montre confiant envers les hommes qui l’entourent pour garder leurs motivations.

    Le port est bien calme à l’arrivée du groupe. Peut-être même un peu trop calme pour une île comme las camp. Le léger vent marin transporte une odeur désagréable. Ce n’est pas une simple odeur de poisson pas frai, ça ressemble plus à l’odeur de décomposition de corps. Les volatiles qui tournent dans le ciel indiquent l’emplacement de l’émission de la puanteur. C’est une atmosphère sinistre qui est en place. Le ciel couvert ne laisse pas le soleil s’exprimer. Comme s’il cherche à l’étouffer. Cela fait pensait à la vie des simples civils d’ici. Ils sont complètement étouffés et ne peuvent rien faire.

    Les premiers pas sur le port sont accompagnés du craquement ou plutôt du gémissement des planches, comme si elle se plaigne de leur situation. Des coups de feu sifflent à une distance lointaine. Probablement des gangs qui effectuent un règlement de comptes. Mais un nouveau son vient captiver l’attention du notre groupe. Le mouvement d’un groupe qui semble faire pas mal de bruit. Les individus parlent à haute voix et finalement entre dans le champ de vision des jeunes arrivés. Des armes aux mains, des allures de jeunes voyous, aucun doute. Ce sont des membres d’un gang. Que font-ils si loin de leur territoire ? Aucune idée. Vu le désert des rues, la marine doit être au courant et ne va probablement pas tarder à intervenir, enfin c’est ce que pense le naïf petit ange.

    -Ils ne nous ont pas encore repérés. La distance est à notre avantage. Fuyons dans ces ruelles pendant qu’il est encore temps. La mer n’est pas agitée, mais elle fait suffisamment de bruit pour masquer notre déplacement.

    Une sorte de magasin lugubre et déserté va servir de cachette. Un pillage a était effectué. Les étagères se trouvent par terre, le comptoir et fracassé, un bout et arracher et se trouve quatre mètres plus loin. Des planches sont clouées au niveau des fenêtres. Des petits trous laissent passer la lumière de dehors. L’endroit sombre, poussiéreux peut servir de repère pour quelque temps. Une fois à l’abri des regards indiscrets, des individus déclarent avoir fait beaucoup. Le groupe composé d’une douzaine de personnes, se retrouve à quatre, les deux marines, un civil et l’ange. Rien n’est fait pour retenir les départs. Ils sont libres d’avoir le choix qu’ils veulent. C’est vrai qu’ils sont partie jusqu’à south blue. Leur famille leur manque, puis la peur les à rattraper. La vue des truands de tout à l’heure a dû titiller leur souvenir pas forcément joyeux. Le courage des citoyens de cette ile est soie inexistant, soie il ne tient qu’à un fil. Peut-on leur en vouloir ? Non.

    Pendant quelque heure, le petit groupe guette les aller et venu de la grande rue. Aucun marine n’est passé. De rare passant se sont montré ainsi que le groupe d’individus vu plus tôt.

    -*Il y a quelque chose de pas net ici. Les rues sont trop vides pour un début d’après-midi. Les marines qui patrouillent dans cette zone ne sont plus là. C’était le groupe dirigé par notre allié. Peut-être qu’il sait passer quelque chose pendant notre absence. Peut-être qu’ils se sont fait attaquer. Il faut trouver un civil pour s’informer de la situation.* Les amis, le prochain passant isolé, il faut l’intercepter pour nous informer de ce qui se trame ici.

    Suite à ces paroles, un passant vêtu de vert marche gaiment. Son chien avec une démarche aussi digne que son maitre semble avoir senti une odeur. Il se dirige tout seul dans le lieu.

    -T’es sur que c’est ici Danny ? Je me rappelle plus où est ce qu’on l’a caché !

    Woaf woaf

    Le chien sourit en agitant la queue, puis ils avancent vers la réserve sans les remarquer. A leur droite il y a comme même trois personnes debout, et un sur une chaise, enfin dans ce lieu Ivan n’est pas tellement visible avec son tissu sur la tête. Il annonce donc sa présence avec un fameux « Hum » . Les intrus regardent le côté et voie le groupe.

    -Ho salut ! Vous n’avez pas touché à notre réserve j’espère !

    -Bonjour, nous avons quelq…

    -HAAAAAAAAAAAA un fantôme ! Fuyons Danny !

    La vue de l’ange sous son tissu dans cette atmosphère sinistre leur a fait une de ces peurs. Le chien saute dans les bras de son maître qui semble avoir aussi peur que son compagnon. Le crie risque d’annoncer leur présence au gang des parages.
    Spoiler:

    Ivan calme son interlocuteur en lui montrant son corps d’homme.

    -Je m’excuse pour la frayeur que je viens d…


    -Je s’avait ! Moi j’ai jamais peur ! Alors vous faites quoi ici ?

    -Nous voulons savoir que s’est-il passé ici. Pourquoi il n’y a personne dehors et où sont les m..

    -Danny toi aussi t’as pas eu peur hein. T’es un bon chien chien toi. Vous vouliez que je vous dise ce qui se passe ici ? Ne le dite à personne. Chuuuuuut. Ici la réserve de nourriture de . Attention roulement de tambour. El F…

    -Je suis desoler, mais il semble que nous nous sommes mal compris. Nous souhaitons savoir la situation de l’….

    -Eh l’autre il me coupe la parole ! Non mais où est le respect dans tout ça ? Allé vient Danny on va manger tout seul Na.

    Pour le moment aucune information. L’homme part avec son chien dans la réserve. Il casse une planche et sort de la nourriture du sol. Ils se mettent à manger comme dix. Des sacrés phénomènes ces gars. Un homme très étrange qui peut énerver toute sorte de personne avec sa façon de communiquer. Cela intrique notre ange pour le moment. Un comportement non commun. Mais la réelle question est: est ce qu'il possède des informations ?
      -Ah c’était trop bon ! Il en reste mais c’est pas pour vous bande d’impoli !

      -Je suis désoler si je me suis montré impoli à ton égard, mais je p..

      -Oué pas grave j’te pardonne ! Bon moi faut que j’y aille ! SALUT !

      -Attends s’il te plait, pourrais-tu me dire que ce passe t’il ici ?


      L’homme sur le point de partir, regarde dehors et finalement s’installe dans la salle. Comme si quelque chose à l’extérieur l’empêche de sortir.

      -Vous rigolez ou quoi ? C’est la guerre ici. Mogaba contre Yin Fu. Cet enfoiré de Mogaba prépare un gros coup.

      -*D’après l’intonation qu’il prend et les traits de son visage, il n’apprécie pas Mogaba. Peut-être qu’il fait partie d’un gang*. Mogaba, c’est un marine qui lutte contre les gangs, pourquoi prolifères-tu de telle insulte ?

      -Ah, je vois. Vous êtes comme les marines de cette île, de simple brebis qui suivent les ordres du plus grand truand de l’ile.

      -Nous ne sommes pas là pour suivre les ordres d’un tel. Je suis là pour soigner le lieutenant-colonel Mathe…

      -Le soigner ? Pourquoi ferrais-tu ça ? Qui est tu au juste ?

      -Je suis l’ange du jugement. Celui qui changera cette île, ce monde. Je changerais le gouvernement mondial. Dans ce monde, il n’y aura plus que des bonnes personnes aux pouvoirs.

      -HA HA HA. C’est bien utopique tout ça, pas vrai Danny.


      Le chien qui aboie et semble se moquer du projet de l’ange comme son maître. La discussion continue pendant de nombreuses minutes. Grâce à son Fruit du démon, Ivan parvient à une conclusion sur la situation de cette île. Mogaba n’est qu’un mafieux qui profite de son statut de marine pour se protéger. C’est bien le genre de personne qui doit disparaitre des services de l’ordre. La ville est désertée par les marines sous l’ordre de Mogaba, donc tous les citoyens vivent dans une peur incommensurable. Mais l’handicapé n’a pas que trouvé des informations sur l’ile, il sait aussi qui est la personne en face de lui. Même si l’homme en vert cherche à cacher des informations, notre ange du jugement parvient à lui soutirait certaines choses. Premièrement, l’homme doit être un espion qui possède des informations sur un futur plan du monstre. Deuxièmement, il est au service de Yin Fu, vu les éloges à son égard. Maintenant, Ivan peut passer à l’action.

      -Voilà ce que je propose, je t’offre se den den mushi, apparemment tu as perdu le tien. Je vais partir au QG pour entrer en contact avec le sang cœur. Soie, j’arrive à m’arranger avec lui, dans ce cas je pourrais soigner le lieutenant-colonel sans votre aide. Soie je n’arrive pas, ou j’ai un problème. Dans le deuxième cas, je ne vous contacterais pas. Alors vous devrez vous occuper d’accueillir le médecin et de l’amener au Lieutenant-colonel pour qu’il le soigne. Demain c’est le nouvel an, j’espère qu’avec la nouvelle année, une nouvelle ère naîtra sur cette île. Je sais que tu n’aies pas en mesure de négocier, fait s’en part à t’es supérieur. Nous sommes tous les deux gagnant dans cette histoire. Si nous réussissons, Mogaba ne pourra plus rien faire. Je compte sur toi.

      Les troupes semblent parties. C’est accompagné de ses trois compagnons que l’ange avance discrètement de ruelle en ruelle. Les couloirs de la mort, des taches de sang son visible à certains endroits. Il faut avancer.

      -Hep hep hep. Vous allez où comme ça ?

      *Merde on est repéré. Je me retourne et voie un bon groupe. Une quinzaine de personnes armée jusqu’aux dents.*

      -J’ai posé une question alors …. Eh ! Mais j’te reconnais toi. T’es le gars qui a annoncé je sais plus quoi la dernière fois. Comment il a dit qu’il s’appelait ? Enfin bref c’est pas important. Je pense que le boss va se faire un plaisir de te soutirer des informations.

      *Le mieux que je puisse faire c’est de les accompagner sagement. Rencontrer un boss, peu importe qui c’est, ça m’arrange.*


      C’est donc sans résistance que les quatre personnes se font capturer. Face à qui se retrouverons-t-ils ? Aucune idée.
        Las Camp m'a tué. Ou presque. C'tte raclure d'Hollando m'a bien roulé. J'vais m'le faire, oh oui j'vais l'saigner. Il m'croit en fuite loin d'ici, il s'plante. A deux griffes de crever, la chance m'a embrassée, m'ramenant quelques types ayant assisté à la scène, dans l'ombre. Des gangsters, eux aussi. Tous dirigés par Malzette, elle même sous la direction d'un autre type, un plus costaud. Mogaba. D'puis l'temps que j'suis ici, j'en ai déjà entendu parler. Pas un tendre l'gars, avec de mauvaises ambitions. Du genre qui n'conviennent pas à un homme de la justice. C'tte putain de justice qui s'planque bien à Las Camp. Les Ogres de Malzette donc, m'ont sauvé la vie parce qu'ils trouvaient une utilité à me garde vivant. Eux-mêmes ne peuvent pas blairer le gang des Hommes-Poissons. L'ennemi de ton ennemi est ton ami qu'ils disent. Il s'trouve que j'fais un sacré ennemi pour O'Clayne. Car ouai, j'connais son p'tit nom maintenant que j'bosse pour la grosse. La grosse, c'est Joyce Malzette, la boss des Ogres de Malzette, l'ptit clan qui m'a empêché de crever comme un chien.

        Pourquoi ? Parce qu'ils ne sont pas de taille à écraser O'Clayne, moi si. 'Fin, pas dans l'immédiat, mais j'le serai. Et qu'écraser ce gang ferait bien plaisir à Mogaba, leur Boss. Le problème était que jusqu’ici, ils n'avaient personne pour saigner les autres. Maintenant, ils m'ont moi. Une fois le gang intégré, m'faire ma place au milieu de ces vulgaires voleurs bien armés fut simple. L'histoire de quelques gorges tranchées, celles qui gênaient de trop Joyce et sa bande. Des semaines après l'assassinat d'Hollando qui a bien failli me j'ter entre quatre planches, me v'là mieux placé que jamais chez les Ogres, avec une soif de vengeance grandissante. Le connard qui s'fout d'moi doit s'attendre à finir en morceaux. O'Clayne paiera pour ses conneries, tôt ou tard. Aujourd'hui, y'a une autre histoire que j'dois régler. La grosse veut que j'me charge d'un p'tit boulot pas bien important.

        Les gars ont ramené du gibier à la planque, l'un d'eux serait un handicapé qui parle trop. Du genre discours débile destiner à donner espoirs aux gens bien. Ici, à Las Camp. Quel con. J'les attends à la planque, un coin miteux au possible qui sert pour les sales besognes à réaliser à l'abri des regards. Une pièce qui prend la poussière, deux fenêtres laissant passer la lumière, une cheminée condamnée entre elles. Au centre d'la pièce, trois chaises tout juste résistantes pour soutenir un homme. Et rien d'autre. Dragnar et Krox sont là, l'un fumant sa clope et l'autre astiquant son arme, pour changer. Trois coups à la porte annoncent l'arrivée d'nos gars et d'nos prisonniers. Poussé jusqu'aux chaises, ils sont immédiatement ligotés afin d'éviter les embrouilles. L'handicapé dont la gueule est cachée par un voile restera sur sa chaise, sans bouger, j'en suis certain. Inutile d'entraver ses mouvements. Par contre, il n'échappe pas à la fouille. Histoire de confisquer tout et n'importe quoi qui pourrait nous faire du mal.

        Bien, on va pouvoir s'amuser. Sans un mot, j'm'avance vers l'type l'plus à droite, lui imprimant ma s'melle dans les dents, afin de faire passer un message très clair aux deux autres. L'plancher craque lorsqu'il s'écrase d'ssus, mais rien ne casse. C'qui sort d'ma gueule r'ssemble plus à un grognement qu'autre chose, m'enfin. Ils m'feront pas répéter, j'le sens.

          - Vos noms. V'nez foutre quoi ici ? Las Camp, c'pas un coin à visiter, surtout pour un type pas foutu d'se tenir sur ses pattes.


        Avoir une grande gueule ne suffit pas à imposer l'respect. 'Faut savoir saigner pour s'imposer.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t7135-hatyla-le-deuh
        Que restait-il pour Las Camp ? Une nuée d’espoirs que dissiperait rapidement la marine si les gangs ne s’en étaient pas déjà chargé ? Non, en réalité, ce qu’il restait à Las Camp, ce n’était pas l’espoir, c’était la misère, celle-là même qui collait aux habits de ses compagnons avant sa disparition et qui continuait à suivre à la trace tous ceux qui avaient le malheur de s’établir dans la ville. Malédiction indescriptible et situation chaotique avaient toujours été les maîtres-mots ici, mais aujourd’hui tout semblait s’être accéléré.

        Idai-sa l’avait remarqué, et c’était dans cette optique qu’il avait passé quelques semaines à exercer son art de l’épée. Oh, n’allez pas vous imaginer des faits d’armes extraordinaires : ses adversaires étaient le plus souvent son ombre et, quand véritablement il ressentait l’envie du combat, la victime était le plus souvent un arbre planté là et qui n’avait probablement rien demandé. Toujours était-il que ces quelques semaines lui avaient suffi pour ourdir son plan. Rien de très compliqué au final, tuer Mogaba, Yin Fu et Matheson. Idéaliste lui ? Mais bordel, évidemment, combien de fois faudrait-il le répéter ?

        Yin Fu et les gangs étaient une nuisance qui, pour l’heure, servait de contrepouvoir, encore que le terme fût mal choisi, à la menace que représentait Mogaba et ses visions despotiques. Matheson, enfin, était un marine, certes populaire, mais comme tout bon marine qui ne se rendait pas à la Révolution, il était préférable de le voir mort. C’est sur cette base que le jeune homme réfléchissait alors que sa rapière effectuait de splendides moulinets, propres sans doute à éventrer une mouette qui passerait trop près, pour peu qu’elle ne soit pas très vive quand même. Décidément, le marteau et le coin lui seyaient mieux : brutal, certes, mais un peu plus proche de sa manière d’être, à savoir précis et pointu. Il fallait toutefois admettre que les outils de carrière, ce n’était pas véritablement l’instrument de mort idéal pour entrer dans la légende, et si la graine de révolutionnaire voulait libérer la foule, il lui faudrait un symbole fort. A tout bien y réfléchir, massacrer un marine en lui décollant la tête d’un coup de maillet, n’était-ce pas là la trace d’un symbole fort ?


        « - T’es encore là ! Mais… mais… mais qu’est-ce que tu fais à mon érable ?! »



        Décidément, ce paysan était sympathique mais terriblement pesant. Et exigeant avec ça ! Comme si son érable avait une quelconque importance comparé au dessein qui animait Idai-sa… Pour la forme, le jeune homme, dont la barbe mal rasée dessinait aujourd'hui parfaitement la forme du menton, répondit :


        « - Ca, c’est de l’entraînement à la défense de l’île ! »


        Le menton fier, le jeune homme dirigea son regard vers celui qui avait consenti à l’héberger quelques jours. Il eut la présence d’esprit de bondir en arrière pour esquiver le coup de fourche qui venait de fendre l’air.


        « - Décarre d’ici, maltraitationneur d’arbre ! »


        Le jeune homme tiqua sur la critique et aurait voulu revenir sur l’emploi de ce terme impropre si le regard mauvais de l’homme du terroir ne lui avait pas intimé de ne rien en faire. C’est donc penaud qu’il se dirigea vers le centre de la ville. Peut-être était-ce un signe du destin : il fallait mettre son plan à exécution aujourd’hui ! Problème : de plan il n’avait point.

        Faisant travailler son cerveau au-delà du régime habituel, le garçon finit par conclure que le plus gros morceau était sans doute Mogaba. Cela tenait à plusieurs éléments, mais le principal était la progression fulgurante que semblaient opérer les gangs qu’il avait ralliés à sa cause. La Matrone était une truande, mais Las Camp avait l’habitude de vivre sous sa coupe, et s’il fallait la vaincre, le peuple s’en chargerait, il en faisait son affaire. Mogaba, lui, était une inconnue dans l’équation, et c’était la principale inquiétude à avoir pour l’heure. Matheson, pour sa part, n’était rien. S’il était malade au point de ne pouvoir donner des ordres, il y avait fort à parier qu’il était rendu à l’état de légume et donc d’outil pour servir ses intérêts. En analysant simplement la situation, Idai-sa se rendit compte que le plan était naturel. Yin Fu perdait son influence, voulait le récupérer et ne tarderait pas à lancer un assaut frontal… enfin si Mogaba ne s’y décidait pas avant. Ce dernier était craint du peuple, mais pas encore suffisamment haï pour que ce dernier se soulève.

        Il fallait opérer en deux temps : convaincre la Matrone de l’intérêt d’un assaut contre Mogaba et ses gangs puis rendre celui-ci impopulaire en faisant porter sur lui la responsabilité de la mort de Matheson. Faire sortir le loup et ses louveteaux de leur tanière permettrait au jeune révolutionnaire d’infiltrer le QG, laissant à la Matrone et Mogaba le soin de se neutraliser l’un l’autre. Tuer Matheson serait l’étape la plus complexe car cela supposait de se diriger dans le QG et de le trouver. Cependant, passée cette étape, il ne resterait plus qu’à faire porter le chapeau au marine d’une façon ou d’une autre. Si le peuple se soulevait contre lui, c’était gagné : l’abattre serait un jeu d’enfant car rien ne résiste au peuple. Les restes des gangs et Yin Fu, affaiblis par la bataille, seraient vulnérables à une attaque venant de l’intérieur, et le stratège comptait bien mettre la main à la pâte en la matière.

        En bref, logistique mise à part, le plan était au point. Il ne manquait que les détails d’exécution, mais tout commencerait par une petite visite à la Matrone. C’est donc non sans une certaine appréhension que le jeune homme se dirigea le pas vif vers l’entrepôt qui, paraissait-il, lui servait de repaire depuis que la crise avait éclaté. Comme prévu, la vigilance semblait relâchée : les hommes étaient fatigués, las de la guérilla incessante qui animait les rues depuis quelques jours, et les plus efficaces étaient d’ailleurs en train de la mener. Par conséquent, ne restaient que les plus loyaux mais aussi plus faibles soldats de la vieille bique.

        Usant de son maillet à des fins non létales, le garçon progressa rapidement au début, assommant volontiers quelques gardes trop curieux. Au terme d’une heure de ce petit jeu d’infiltration, il finit enfin par apercevoir l’objet de ses désirs, toute connotation exclue par ailleurs. Il frappa fort en se précipitant vers elle, maillet à la main, prenant une posture menaçante et se débarrassant sans mal des deux nigauds chargés de sa sécurité. Deux feintes plus tard, ils gisaient sur le sol, et le jeune homme était nez à nez avec un petit calibre, seul objet le séparant de la Matrone. Il prit la parole rapidement, il eût été dommage qu’elle tire :


        « - Je suis là à des fins de démonstration : ta garde n’est pas infaillible. Mais je suis avec toi, et je voulais seulement t’en prévenir. »


        Laissant quelques instants de silence, il reprit :


        « - J’ai une offre à te proposer. Ou plutôt un conseil, vois-y ce que tu veux. Mogaba prend une importance dont tu te passerais bien, et sa disparition m’intéresse. Si tu n’agis pas vite, il prendra définitivement le dessus et viendra te débusquer jusque dans cet entrepôt. Un homme seul suffit, y compris faible comme moi, je te laisse imaginer ce qu’une armée de marines peut faire. »



        Le constat était primordial. Il fallait qu’elle comprenne qu’il avait analysé convenablement la situation.


        « - Je te propose autre chose moi. Quitte ta posture passive et porte le combat chez lui. Dis à tes hommes de se replier et brisez ses gangs un à un en menant des frappes totales et rapides. Obligez-le à sortir de son trou, à quitter le QG. S’il prend quelques hommes avec lui, sous prétexte de protéger la loi, je ferais en sorte de vous donner l’appui du peuple. Comprends que cela représente des bras et des ressources supplémentaires. La bataille sera brève si nous parvenons à faire cela. Je veux m’infiltrer au QG de la Marine et trouver un moyen de discréditer Mogaba. Connaissant l’homme, cela devrait pouvoir se faire, mais il me faut du temps et une surveillance relâchée. Fournis-moi la diversion que je te demande et je ferais de toi la reine de l’île. Je ferais de toi celle que tu étais avant l’arrivée de cet homme. »


        Il espérait que son discours avait fait mouche. Sinon, il pouvait sans doute dire adieu à sa vie. Mais il avait confiance, il savait la Matrone vénale, et il lui apportait l’île sur un plateau en échange de la vie de quelques hommes. Si elle comptait bien, elle prendrait son parti. Pour s’en assurer, il conclut sa plaidoirie :


        « - Pense à ce que tu gagnes à m’écouter ou ce que tu perds à ne pas le faire, comme tu préfères, mais ne reste pas les bras croisés. Il est important que tu vives pour cette île : tu lui as toujours apporté la protection dont elle avait besoin. »


        Alea jacta est.


        Spoiler:


        Dernière édition par Motarasu Idai-sa le Mar 26 Mar 2013 - 23:33, édité 1 fois
            Oyé ? Oyé ... Chines11_imagesia-com_2y7y_large

            Pendant que tu parles Sinhg Yin Fu ne bouge pas. Comme elle n'a pas bougé quand tu as fait irruption chez elle. Assise sur un large fauteuil et aussi immobile qu'une statue de cire elle se contente de te regarder exposer tes conclusions et ton plan. C'est fou comme tu as l'air de l'impressionner, ça fait peur...

            -Ce qui était vrai hier l'est encore aujourd’hui Idai Sa... Mais ce qui est vrai aujourd’hui pourrait ne pas l’être demain...

            Les yeux mi clos de la matrone la font ressembler à un serpent. Un animal à sang froid lové dans son antre et prêt à frapper à tout moment. Et sa voix ne trahit aucune des inquiétudes qui pourraient légitimement l'animer alors qu'un homme vient de se glisser chez elle en éliminant ses gardes du corps.

            -Je peux te faire entrer dans la caserne de la marine sans qu'il soit nécessaire de faire couler le sang. Et si en échange tu t'engages à partager ce que tu y trouveras sur Mogaba...

            Sans attendre ta réponse Singh tape deux fois dans ses mains. Et presque instantanément la tenture ornée du dragon de la triade qui se trouve derriére elle s'écarte pour laisser entrer deux adolescentes qui devaient attendre la depuis le début. Sans un mot la premiére dépose devant toi une petite table basse, laissant place a la seconde qui y pose délicatement un paquet. Un uniforme de la marine soigneusement plié...

            -Éblouis tes ennemis et ils seront aveuglés...
            L’ange et ses acolytes se retrouvent dans un endroit lugubre. Le genre d’endroit où tout peut arriver, où personnes peut vous sauver. Mais la mort n’effraie pas l’handicapé. On lui retire son arme pour éviter toute tentative de rébellion. Mais la meilleure arme de celui-ci n’est pas un objet que l’on prend si facilement. Oui, sa meilleure arme est sa langue. Avec seulement ça il peut faire des merveilles, avec un organe si commun il veut changer ce monde. Ce n’est probablement pas des hommes si peu important sur l’échiquier qui risque de le stopper. Des pions ne pourront jamais arrêter le Roi.

            -Bonjour monsieur. C’est un honneur pour moi de vous rencontrer même si j’espère toujours rencontrer des individus d’une meilleure façon. Je suis Ivan De Cimitiero. L’ange du jugement. Je suis celui qui changera la situation de cette île. Vous, vous n’êtes que des brutes, ne le prenez pas mal. Mais à qui cela la faute ? Au système de cette île. Au gouvernement. Il vous a laissé ici, il vous regarde crevé la bouche ouverte. Il ne vous calcule pas. Pour eux, vous n’êtes que des fourmis. Lorsqu’on marche, qui vérifie s’il y a des fourmis ? Personne. Voilà ce que le gouvernement mondial pense de vous. Cette vie vous a été imposée. N’avez-vous jamais rêvé d’une vie autre que celle-ci ? Une sans peur. Même si vous êtes tous de bon gaillard qui ne connaisse pas la peur au combat, vous avez d’autre peur comme tout homme. La peur de ne jamais vous réveillez, la peur d’être torturé pas un gang ennemi. Une vie avec une femme des enfants. Un petit boulot et des amis qui ne risque pas de mourir d’un jour à l’autre. Mais qui est capable de renverser ce système ici ? Qui possède une stratégie digne des plus grands stratèges ? Mogaba ? Ce n’est qu’une question de temps avant que la marine envoi des monstres bien pire que Mogaba pour faire le ménage. Sinhg Yin Fu ? Ce n’est qu’une truande qui n’a probablement plus que deux options. Soie la victoire contre Mogaba, soie la défaite. Cela dit, peu importe pour qui travaillé vous, j’ai probablement des idées qui pourront plaire à votre chef. La balle est dans votre camp.

            Durant la réplique d’Ivan, les hommes plutôt inattentifs au début finissent par boire chaque mot de ce prisonnier. Des hommes qui ont l’habitude de faire travailler leur muscle voient leur cerveau en route pour une fois, car oui, beaucoup d’entre eux ont rêvé d’une vie sans combat. D’une vie paisible. Mais cette île ne leur a pas laissé le choix. Elle a fait d’eux des monstres. Des hommes qui obéissent aux ordres pour le bien de leur groupe. Maintenant il faut simplement espérer pour notre handicapé que ces hommes penseront avec leur cerveau et non avec le biceps.

            *L’homme qui a écrasé mon compagnon et plutôt effrayant. C’est lui le plus dangereux d’ici. Je ne sais pas ce qu’il a vécu mais il ressemble à un vrai fauve. Un prédateur. Mais sa vie n’est pas encore finie. Les gens changent. Oui père, je changerais ce monde comme je te l’ai promis. Je serais l’allier de la justice. Peu importe les personnes que je rencontre, je les traiterais tous de manière égale comme tu me l’avais appris. J’ai encore du mal à appliquer t’es enseignement. Je pense plus au résultat qu’a autre chose. Le résultat est important, mais la manière l’est sans doute encore plus. J’espère de tout mon cœur d’utiliser la meilleure manière pour ne pas faire honte à notre nom. Père ces hommes vivent dans une fausse liberté comme tu me la si souvent dis. « Il existe aussi une liberté vide, une liberté d'ombres, une liberté qui ne consiste qu'à changer de prison, faite de vains combats entretenus par l'obscurantisme moderne et guidés par le faux jour. » Je les sortirais de l’obscurité et ils gouteront à la lumière.*
              La vipère…

              Idai-sa venait d’être pris à son propre piège : à trop vouloir manipuler cette femme qu’il savait pourtant intelligente, il se retrouvait dans une situation telle qu’aucun de ses choix n’apparaissait comme franchement bon ou évident… Ainsi, s’il fallait exclure d’office la possibilité de refuser poliment et de partir en sifflotant, chose que Sinhg ne laisserait jamais faire, le choix se portait principalement sur l’attitude à tenir vis-à-vis de la Matrone.

              Il pouvait décider de l’attaquer : faire mine d’accepter pour se ruer sur elle et tenter de l’assassiner maintenant que ses gardes étaient neutralisés. Le problème était que si elle avait prévu ce cas de figure, ce qui semblait être le cas puisqu’elle avait dissimulé des individus dans les tentures, il ne ferait pas long feu, d’autant que rien ne garantissait l’absence de tireurs embusqués. L’avantage était pourtant net : il se débarrassait d’elle, comme prévu de toute façon, et pouvait facilement récupérer l’uniforme après coup. Mais n’y avait-t-il pas plus efficace pour ce faire ?

              L’autre solution était certainement moins risquée à court terme : accepter l’accord, se saisir de l’uniforme et s’infiltrer dans le QG. On lui donnait les armes, il apportait la chair. En termes d’avantage, cela lui permettait de ne pas décéder présentement. Le coût, par contre, était qu’il n’y aurait sans doute pas de seconde chance aussi nette d’abattre son ennemie pour le jeune homme. Néanmoins, une fois l’uniforme récupéré, ce qu’il faisait au QG ne regardait que lui, et d’autres opportunités se présenteraient qu’il saurait saisir.

              Son choix était fait.


              « - Vous êtes décidément une femme intelligente, même si votre manière de parler par énigme peut être décontenançante. J’accepte le marché. Je m’infiltre, je mets mon plan à exécution, je prends des informations et je les exfiltre à votre attention. Si cela vous convient, je n’attends pas plus. »


              Sans plus attendre du coup, Idai-sa se saisit de l’uniforme posé sur le plateau, et entreprit de se changer sans trop de considérations pour la pudeur et la décence. Notons tout de même qu’il conserva l’intégralité de ses sous-vêtements pendant toute la durée de la manœuvre. Au terme d’une petite minute de transformation, c’est un garçon métamorphosé qui quitta sans trop se presser le hangar. Il lui fallait se comporter comme un marine : le flegme d’abord, l’action ensuite. Prenant soin d’éviter les patrouilles de marine, dont il finissait, à force, par connaître le parcours, le révolutionnaire déboucha enfin devant la porte du QG.

              A partir de là, le plan était simple : entrer, d’abord, soutirer des informations aux marines du coin, décrédibiliser Mogaba et, évidemment, révéler sur le ton de la discussion la planque de Yin Fu. La première étape n’en resterait pas moins la plus complexe, et c’est en cachant du mieux qu’il le pouvait sa nervosité qu’il s’approcha des portes où quatre marines surveillaient la grande rue montante qui constituait le seul accès à l’entrée principale du complexe.


              « - J’ai une information importante à faire parvenir au sergent-chef… Vous savez ce qui m’arrivera si j’rent’ pas vite… »


              C’était du bluff… Parier sur la crainte que devait inspirer Mogaba à ses hommes restait cependant un pari plutôt sûr. Le jeune homme quoique relativement serein devant le visage a priori compatissant de ses collègues éphémères n’en restait pas moins sur ses gardes. Il défendrait chèrement sa vie si la supercherie était décelée. C’aurait cependant été la seule fois que les marines auraient détecté quelque chose, foi de révolutionnaire.

              Une fois à l’intérieur, Idai-sa se dirigerait immédiatement vers les étages supérieurs, où se situaient généralement les zones de commandement et les quartiers des officiers supérieurs : en somme, ses cibles se trouveraient ici.

              Enfin bon, restait à passer la porte…

                  Comme prévu, le nom de Mogaba s’avère être un passe droit tout à fait efficace. Les gardes ont visiblement l’habitude de ne pas poser de questions sur les types qui bossent pour lui, et avec l'uniforme de Caporal que tu portes à merveille, aucun n'a de bonnes raison de t’empêcher d'entrer.

                  La caserne est un ensemble fortifié tout à fait classique. Quatre bâtiments trapus, massifs et strictement utilitaires disposés en carré et délimitant au centre une vaste cour intérieure dans laquelle tu débouches après avoir traversé le passage vouté qui mène à la porte. Porte que les gardes se sont empressés de refermer derriére toi. Contrairement à la plupart des casernes que tu as déjà vu, l'ambiance ici n'est pas à la détente. Impression que confirme le nombre de soldats en arme à l'intérieur des murs. Visiblement les soldats d'ici ont pris l'habitude de garder leurs armes avec eux pour ne pas avoir à courir les chercher à l’armurerie en cas de probléme...

                  Grâce aux indications affichés un peu partout tu n'as aucun de mal a te repérer. Armurerie, salle d'entrainement, quartier des officiers, quartier de la troupe, cuisines, sanitaire, cellules, mess, tout est indiqué. Et comme prévu, alors que les cellules sont installés au sous sol, les officiers logent quand à eux dans les étages d'un des bâtiments.
                  J'l'écoute raconter ses conneries. J'essaie d'rester à l'écoute. Il m'gonfle et forcément qu'l'envie d'lui trancher la gorge s'fait r'ssentir. J'retiens son nom, Ivan du cimetière qu'il a dit. Un sourire d'prédateur m'prend, il a bien choisi son nom lui. Entre quatre planches, au milieu d'un cimetière, c'là qu'il va finir s'il s'arrête pas. Il croit qu'il cause à qui c'minable ? L'r'gard ennuyé que j'lui lance d'vrait l'faire taire. Que dalle. Et ça me gonfle sévère. Il m'cause d'une autre vie, moins dangereuse, moins crade, plus réglo'. J'lui cracherai bien d'ssus pour qu'il ouvre les yeux. La vie que j'ai, j'l'ai choisi. Celle d'un animal lâché en ville. Si j'ai quitté mon île où j'dominais, c'pas pour quitter celle-ci parce qu'on m'résiste. J'y mettrais l'temps qu'il faudra, mais j'aurais c'tte foutue ville. Las Camp sera à moi. Pas à une vieille peau, ni un prédateur pas foutu d'se défaire d'ses liens avec la Marine. L'autre ferme enfin sa gueule, à moi d'l'ouvrir.

                  Mais avant, r'faire passer l'message, juste au cas ou. Personne n'a relevé l'autre qui gémit encore à terre, l'nez explosé. Personne ne le fera. Et son pote d'à côté va l'rejoindre compter les gouttes de sang qui s'échappent d'son nez brisé. Les phalanges d'mon poing lui explosent une première fois la mâchoire, puis une seconde. J'termine en portant ma gueule à son cou, y donnant un bon coup de crocs avant d'repousser d'une main l'gars qui basculer vers le sol, à moitié mort. L'sang s'répand à une allure folle sur l'bois et ma proie s'agite un instant, secoué par quelques tremblements. Un sourire carnassier sur la gueule, l'sang encore chaud d'ma victime coulant d'mes lèvres, on va pouvoir parler sérieusement maint'nant.

                    - J'crois qu't'as pas bien pigé à qui tu causais, Ivan. En foutant l'pied ici, t'étais d'jà à moitié mort, aggrave pas ton cas. J't'ai d'mandé c'que tu foutais ici, pas d'me raconter d'quelle manière t'comptes bâtir un monde à gerber. Ta paix, ton amour, ta justice, tu t'la met dans ton p'tit cul d'handicapé et t'écoutes bien c'que j'ai à te dire. Ici, c'Mogaba qui domine. Et la Marine viendra pas, Las Camp est perdue d'puis bien longtemps. S'ils avaient voulu arranger la situation, ils se seraient bougés l'cul avant. Maint'nant que t'as pigé, j'vais te saigner puisque t'as rien à m'dire.


                  Brusquement j'lui sors ça ouai. Il d'vait bien s'y attendre en s'faisant chopper à traîner dans les rues après son p'tit discours de changement du monde. J'brise la nuque du dernier part'naire qu'il lui restait, avant d'm'approcher d'lui et lui retirer d'un coup sec l'voile sur sa gueule. Quand j'tue une personne, j'aime voir sa gueule. Maintenant que c'fait, mes deux mains l'saisissent au niveau des épaules et j'me penche vers lui pour lui enfoncer mes crocs dans la gorge.
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                  La bête est plus sauvage que jamais. La pression est probablement insoutenable pour une personne ordinaire. Mais là, nous avons un homme, un ange qui ne combat que pour la justice. La peur, il ne connait pas. L’handicapé ce qu’il doit faire, il ne lâche jamais du regard son objectif peu importe la situation. La mort est la seule chose qui peut l’arrêter. Mais il ne compte pas mourir dans ce trou perdu. S’il devait mourir, ça serait après avoir changé se monde. Une mission lui a était confiait ? Pas vraiment. Répandre la justice, changer ce monde, c’est la seule chose qui le lie à ses s décédés. Il ne vit que dans le passé. C’est une sorte d’hommage qu’il rend à ses parents. Revenons dans cette situation critique. L’ange a déjà rencontré ce genre d’individu irraisonnable. Des hommes du nom d’Azraël et Zarechi Ozuka. C’était dans un lieu bien plus pur que cette île. Cela semble donc logique que ce monstre est encore plus terrifiant que les autres. Mais peu importe la bête, il a son point faible. Encore faut-il le découvrir.

                  Hatyla retire le tissu, cela laisse apparaître un visage calciné à environ quarante pourcents. Un œil ne fonctionne plus d’ailleurs suite à l’ancienne brûlure. Mais ce n’est pas la seule chose de visible. Les petites ailes d’anges font aussi leur entrée. Deux bien blanches, sur la mer bleue c’est quelque chose de probablement jamais vu pour la majorité des êtres. Mais peut-être il reste quelques choses d’autres qui peut marquer le fauve. Un regard vide, un regard qui semble transperçait Hatyla. Comme si l’handicapé regarde plus loin. Oui car son objectif et bien plus loin et il compte bien l’atteindre. Il se fait saisir par une force de la nature. Son petit corps svelte résiste comme il peut. Les mains peuvent broyer ces épaules. L’ange susurre à Hatyla qui est sur le point de le croqué.

                  -Je peux faire de toi un homme plus puissant que Mogaba.

                  Le monstre tente de lui enfoncer les crocs dans la gorge, à ce moment-là, Ivan actionne le joyéstique qui lui permet de déplacer sa chaise. Il la pousse vers l’arrière tout en tournant. Mais la bête ne lâche pas prise, alors l’ange se débat et tombe par terre. Le sang coule de sa gorge. Hatyla n’a pas eu le temps d’en finir. L’ange à terre murmure des paroles presque inaudibles.

                  -Des pions ? C’est des pions qui vont me stopper ? Non, comment ce genre de personne peut me barrer la route ? Je suis un Cimitiero, Ivan fils de Vladimir.

                  Les émotions que l’handicapé veut supprimer font encore surface. Il n’a jamais réussi à les bloquer lorsque les choses se corser. Il s’assoit sur le sol et regard droit dans les yeux le prédateur.

                  -Tu joues les durs face à un handicapé. Comment te comportes-tu face à ton supérieur, face à Mogaba ? Tu n’es rien. Alors si tu veux me tuer va s’y. Mais cela n’arrêtera pas le plan que j’ai mis en route. Tu penses que c’est Mogaba qui dirige les opérations ? HA HA HA laisse-moi rire. Je suis bien plus puissant que Mogaba. Lui n’aura jamais le contrôle de l’ile. Moi ce qui me tend les bras ce n’est pas une île mais le monde. Tu ne me prends certainement pas au sérieux. Que peut faire un handicapé ? Deviens mon garde du corps et accompagne-moi. Tu verras ce qui se passera. Si je réussis, tu auras le nouveau boss à t’es coté, si je rate tu pourras me tuer. Qu’en penses-tu ?
                    C'mec aurait dû crever, ici et maint'nant. Alors quoi ? J'ai hésité. Non pas par peur d'le saigner, juste sa gueule qui m'a surprise. Elle et c'tte paire d'ailes qu'il s'trimballe dans l'dos. D'où il m'sort un truc pareil ? C'bien la première fois que j'tombe sur un mec avec deux ailes dans l'dos. C't'un piaf ? Un mélange des races ? Aucune foutue idée, ça m'gonfle d'pas savoir, raison d'plus pour l'saigner. Mon œil droit croise l'sien qui m'semble mort. Ouai c'bien ça, complètement mort. Rapport avec la gueule de cramée qu'il s'trimballe ? J'dirais pas non.

                    Sans doute ouai. C'gars-là, c'pas simplement un esprit juste dans un corps faible, il en a bavé dans sa chienne d'vie. J'dois pas l'effrayer plus que ça, il a survécu a bien pire. 'Fin, il ne me survivra pas, j'vais l'saigner. Juste que j'ai eu un instant d'hésitation. C'vraiment la peine de crever un gars dans cet état ? L'a pas les épaules pour survivre à Las Camp, j'le sens. Il m'aurait d'jà enfoncé un poignard dans la gorge s'non, c'est ce que j'aurais fait à sa place.

                    Dans c'milieu, si t'hésites, t'es mort. Ivan fait mieux, il fait des blagues, d'genre vraiment drôle.

                    Faire d'moi un homme plus puissant que Mogaba ? J'explose de rire, pauv' con, t'es rien ici, t'seras jamais rien. Ah si, t'seras bientôt mort. R'prenant mon sérieux, j'montre l'crocs et m'avance vers lui, rien m'empêchera d'lui trancher la gorge c'tte fois. D'nouveau v'là sa gorge à quelques centimètres d'mes crocs, c'derniers la frôle juste avant qu'l'handicapé soit frappé d'un éclair d'lucidité. Il comprend final'ment qu'il doit s'tirer d'ici.

                    Sa chaise bouge, m'empêchant d'aller plus loin dans mon geste, il s'débat comme il peut, mes crocs s'plante juste au moment où Cimetière s'éclate la gueule à terre. Sa jugulaire m'échappe, ma proie la ramène, mais il est trop tard. J'ai goutté à son sang. Quelques gouttes à peine, suffisant pour m'faire perdre l'contrôle. Ses mots ne m'atteignent plus, il n'est plus qu'un tas de chair fraîche. L'grognement sourd qui r'ssort d'ma gorge doit lui faire comprendre.

                    J'passe à l'attaque. Lui bondissant d'ssus, tentant d'le chopper au cou. Il esquive en s'roulant sur l'côté, pur réflexe instinctif. C'qui m'fout en rogne, les chaises volent sous mes coups. L'bois s'explose sur les parois d'la planque, sous l'r'gard inquiet d'mes hommes. Ils savent qu'ils n'peuvent rien pour m'calmer quand j'suis dans c't'état-là. J'repose l'yeux sur ma proie, petit être faible qu'il est. Jusqu'ici, sa survie tient à d'la chance et quelques blagues retardant sa mise à mort.

                    C'est terminé, il n'a plus rien maint'nant. J'vais l'saigner ! Un ultime saut sur ma proie, cette fois, j'le raterai pas le volatile.
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                    Des ombres, un homme surgit. Il traverse les hommes du gang sans se soucier d'eux. Il n'a pas peur. Par contre, les brutes de la bande ne restent pas impassibles à sa vue. Ils reculent. Ils baissent la tête. Certains se font tout petit. D'autres sont fiers et semblent n'attendre qu'une seule chose ; que l'individu s'adresse à eux. Il est d'une corpulence moyenne et il n’arbore aucun signe distinctif particulier. En fait, c'est sa normalité qui le rend différent. Ce n'est pas une montagne de muscles comme les autres. Il n'a pas ce regard de fou. Il ne semble pas prêt à déchirer la chair à coup de dents. Non, il y a juste une lumière inquiétante dans le fond de ces yeux. Cet homme sait ce qu'il fait. Il sait qu'on lui obéira.

                    Cet homme ? C'est un des fidèles de Mogaba. Un membre de sa garde personnel. Les membres de cette garde sont peu connus. Ils sont des ombres agissant en coulisse. Complètement inconnu du public, ils sont les incarnations de Mogaba dans la guerre de gangs de Las Camp. Marines corrompus, bandits, pirates… Ils sont un certain nombre à bénéficier de la confiance de Mogaba. En retour, ils lui obéissent corps et âme. Ils sont ces instruments pour contrôler les gangs. Et c'est cet homme-là qui transmet les ordres à la bande des ogres de Malzette.

                    Celui-ci vient se placer juste derrière Hatyla. D'une voix autoritaire qui ne tolère aucune désobéissance ; car ce serait désobéir à Mogaba à travers lui ; il fait cesser l'affrontement.

                    Assez.
                    Remettez-le sur sa chaise.
                    Toi, viens par là.

                    Il a fait signe à Malzette de s'approcher. Cette dernière invite Hatyla, homme de confiance. L'agent de Mogaba le reconnaît et ne le rejette pas. À part, il leur confie les instructions venant probablement de Mogaba lui-même.

                    Vous allez le laisser partir. Faites en sorte qu'il ne lui arrive rien. J'ai une autre tâche pour toi et ton gang, Malzette. Fais en sorte que tes meilleurs hommes infiltrent les positions adverses et relèvent les préparatifs en courts. Mogaba veut connaître précisément les positions de l'ennemi et l'état des gangs ennemis. Si vos résultats sont bons, Mogaba sera tenu au courant de vos exploits.

                    Ces mots semblent indiquer une attaque bien plus proche qu'on ne le pense de la part de Mogaba. Les pions s'avancent. Et la carotte est offerte à ceux qui suivent Mogaba. Dans les yeux de Malzette, la perspective d'être bien vu par Mogaba la séduit. Convaincu qu'il va être obéi. L'agent de Mogaba s'en va, rapidement avaler par les ténèbres.
                      Face à la bête, Ivan effectue des mouvements reflexes qu’il a développés lors de son entrainement sur l’archipel vert. Cela lui permet de rester en vie quelques instants de plus. Mais les quelques secondes gagnées permettent l’intervention d’un inconnu. Un homme plutôt ordinaire mais celui-ci se fait respecté et a du pouvoir. Qui est il? Pourquoi fait il cela? Aucune idée pour notre handicapé. Tout ce qu'il sait, s'est qu'il peut s'en aller.

                      Une fois sur sa chaise, son arme sans munition de nouveau en main, la victime peut partir. Il n’a finalement pas pu atteindre le patron. Mais le pire dans tout ça, c’est que ses hommes sont morts. Maintenant tout ce qu’il a entendu depuis son arrivée l’éclaire. Atteindre Mogaba comme ça, probablement impossible. Mais son objectif n’est pas Mogaba, c’est le lieutenant-colonel. Remettre de l’ordre sur l’ile. Alors Ivan part dans une ruelle. Il entre dans la vieille maison où il se situait au départ. L’endroit sinistre. Des hommes le suivent a son insu. Pourquoi suivent il une personne qu'il considérait jusqu’à présent d'inutile? En tout cas, dans se domaine il n'est pas visible, les fenêtres sont clos et barricadés.
                      Ivan prend ensuite son escargophone et contact l’homme au t-shirt vert.

                      -Alloo

                      -Bonjour, Yin Fu est à côté de toi ?

                      -Euh… Non.

                      -*Mensonge, je pense que même sans mon fruit je l’aurais deviné.* Passe la moi j’ai des informations... Je me présente, Ivan De Cimitiero. Je vous propose une alliance. J’ai le moyen de soigner le Lieutenant-Colonel Matheson. Lorsqu’il sera de nouveau sur pied, Mogaba ne pourra plus rien faire. Je suis dans le même endroit où j’ai rencontré votre homme. Autre chose qui nous serra utile dans cet affrontement. J’ai le pouvoir de faire dire la vérité aux gens. Je suis l’ange du jugement, personne ne peut me mentir. J’attends que vos hommes viennent me chercher. C’est d’accord ?


                      Ce qui est sûr, c’est que dans cette situation le fruit de la vérité est un véritable atout. Les informations sont précieuses. Elles sont responsables de victoire, de défaite. Celui qui possède la vérité a un avantage certain sur son ennemi. Mais notre handicapé est simplement du côté de la justice. Il peut collaborer pour certaines raisons, cela ne signifie pas pour autant qu’il ne retournera pas sa veste en moment donné. S’allier à un monstre pour détruire un monstre plus puissant. C’est une stratégie parmi tant d’autres. Encore, ici il n’a aucune idée de qui est la truande, peut-être est-elle une future alliée ou une futur ennemie. Le temps nous le dira.


                          -Le chien qui lèche la main de deux maitres ne mord plus celle du voleur...

                          Dans ta main l'escargophone a pris une allure sérieuse, yeux mi clos, air impassible, bouche plissée et stricte. C'est Singh, aucun doute la dessus...

                          -L'homme a qui tu as donné ton den den vient de mourir, il n'y a pas de place auprès de moi pour ceux dont la loyauté peut être mise en cause. Et si tu essayes à nouveau de t'attirer les sympathies de mes hommes, tu seras aussi responsable de leurs morts.

                          Et évidemment, qu'elle te croie effectivement capable de percevoir le mensonge ou pas une chose est sure, tout ce que vient de dire Singh est parfaitement vrai. Et si sa justice dispense la mort avec une telle facilité, tu serais avisé de faire bien attention en jouant avec elle...

                          -J'envoie quelqu'un te chercher. Ensuite, nous parlerons...


                          La coupure de communication est aussi sèche que la voix de la patronne. Une vie pour quelques phrases, un peu cher payé pour la justice...

                          Tu n'as pas longtemps à attendre que trois types font leur apparition dans la rue. Deux que tu classes immédiatement dans la catégorie gros bras des gangs, et le troisième qui en toute logique doit être le cerveau du groupe. Un type qui a visiblement eu de gros soucis dans le coin au vu des impressionnantes cicatrices qu'il arbore... Il lui manque trois phalanges à la main gauche, deux balafres en croix lui marquent le visage, et pire... Quand il t'appelle tu t'aperçois qu'on lui a entaillé les deux extrémités de la bouche, lui ouvrant un sourire jusqu'aux oreilles qui n'est maintenue fermé que par deux anneaux accrochés aux coins des lèvres... Horrible...

                          Oyé ? Oyé ... Badass-kakihara-mystery-artist-by-tiffanythekiller411_imagesia-com_6qnp_large

                          -Je suis Kakihara. Singh m'envoie. Viens...

                          Pas de mensonges dans ces paroles. Alors tu suis. Personne ne fais mine de pousser ton fauteuil mais heureusement vous n'allez pas très loin. Quelques ruelles sordides de plus et Kakihara rentre dans une maison a l'ai abandonnée, tu suis le mouvement et les deux gardes referment derriére vous...

                          Avec l'obscurité qui règne dans le coin il te faut un moment pour reconnaitre l'odeur qui suinte des murs, cette maison sent le sang... En face de toi Kakihara allume une cigarette, puis une clope, aspirant la fumée pour la souffler lentement par les trous de ses joues... Et pendant que tu t'habitues a l'obscurité les contours du décor se dessinent, notamment la forme suspendue par des chaines au plafond et sur lequel ton vis à vis vient nonchalamment de s'accouder. Un corps humain...

                          -Tu as dit que tu pouvais soigner le lieutenant Colonel. Sinhg a dit, fais le !

                          Gwarf, qu'est-ce qu'il vient foutre ici c'lui-là ? C'tte voix, j'la r'connais facile pour l'avoir d'jà entendu avant. Un fidèle d'Mogaba. C'lui qu'vient dire quoi faire et quand l'faire à Malzette, qui s'écrase et fait passer les ordres à ses hommes. Il est accompagné par l'Ogresse collectionneuse, z'ont besoin de causer et j'suis invité. J'grince des dents, tente d'me calmer, ce gars-là vient d'interrompre ma chasse, il m'faut r'prendre l'contrôle et évacuer c'tte folle envie d'le bouffer à l'place. J'aime pas non plus s'façon d'poser les ordres. Il m'prend pour son chien ? J'suis l'chien d'personne, j'ai horreur d'avoir un maître. Malzette n'pas l'mien, c't'un moyen d'gagner d'l'influence sur Las Camp avant d'passer aux choses sérieuses. D'ici quelques temps, l'ville va d'venir un v'ritable bordel, l'fauves vont être lâchés et les meilleurs survivront. Ou l'mieux entourés. Mais j'me chargerai d'l'entourage avant d'saigner les boss.

                          J'écoute l'fidèle d'baller ses ordres à Malzette avant d'se tirer aussi vite qu'il est v'nu. Cimetière doit rester en vie et être r'lâché. J'grogne, mais la ramène pas. Si j'le croise dans les rues, j'pourrais l’étriper sans problème. L'ogresse à besoin d'moi pour autre chose. Un job comme j'les aime pas. Un truc d'infiltration que j'vais foirer à coup sûr. Les années passées sur Las Camp n'm'ont pas laissé l'temps d'tout apprendre, y'a des choses que mon cerveau d'animal pige pas. Des choses qu'il sait pas faire. Jouer la comédie en fait partie. Mogaba veut les meilleurs des Ogres, alors j'pas l'choix, n'empêche que j'aime pas. M'enfin, j'informe Dragnar et Krox d'la situation et l'deux s'barrent aussitôt s'mettre au travail, accompagnés d'une poignée d'types. J'ai mon propre gang à aller interroger, j'prends seulement quatre hommes avec moi, moins ils sont à rôder dans mes pattes et mieux c'est.

                          On s'faufile rapid'ment dans les ruelles, évite l'contact avec l'racaille et les minables qui y traînent, 'serait con d'être grillé avant d'y être arrivé. Avec ma gueule qui commence à être connue et les armes que mes gars s'trimballent, c'plutôt facile d'bouger sans être emmerdé. Au bout d'quelques m'nutes de marche, j'stoppe l'groupe à l'angle d'un quartier chaud. A droite d'mur contre l'quel on s'appuie, commence l'territoire des Terrenz. Deux belles raclures que j'ai toujours souhaité rencontrer. Il est temps qu'on discute eux et moi. J'm'avance sur les terres des Terrenz, les autres suivent derrière, armes en mains, un poil paniqué. Ils savent autant qu'moi c'qui arrive à ceux qui viennent ici sans une bonne raison. J'm'en cogne, l'premier qui veut ma peau perdra sa tête. Et justement, à avancer sur l'territoire l'air de rien, on attire les merdes. En v'là qui s'pointent pour nous interrompre.

                          Ils braquent leurs armes sur nous, mes hommes ouvrent l'feu, jouant sur l'effet d'surprise dont tout bon prédateur doit profiter. Ils tirent sans trop savoir viser les abrutis. V'là pourquoi j'touche pas à c'tte connerie, mes crocs et mes griffes font plus d'dégâts. Trois ennemis tombent. Les autres ripostent et arrosent la zone, obligeant mes hommes à s'mettre à couvert derrière des conteneurs ou des murs. L'sang coule chez eux et ils aiment pas ça, ils s'énervent, d'autres vont débarquer. 'Faut saigner ceux-là avant. Mon agilité d'félin va m'être utile ici. J'fais signe à mes gars d'me couvrir, pendant que j'bondis par-dessus mon abri, m'déplaçant tel un animal d'abris en abris, progressant rapid'ment. Les balles fusent, les gangsters r'marquent mon approche et m'bloque direct par une pluie de balles. Les ogres ont fini de r'charger et y r'tournent, m'offrant un moment d'calme.

                            - Trouez-moi c'connards et vite !


                          L'grognement qui leur tombe sur la gueule fait son effet, ils craignent plus mes crocs que les balles. Ils ont raison. Pas con, ils laissent passer l'orage, avant d'charger. Les autres en plein r'charg'ment, les v'là comme d'cons avec quatre fous qui leur tombent sur la gueule, cons qui tirent tout ce qu'ils ont. J'profite qu'ils attirent l'attention pour progresser furtiv'ment, sur l'côté, pour mieux tomber sur mes proies. L'échange de coups d'feu est sanglant, deux ogres tombent, trois en face et les derniers sont pour moi. D'une impulsion, j'saute à la gorge d'premier, arrachant la chair à coups d'dents. Il s'écroule, son sang gicle partout, son pote l'remarque et m'fait face. Sauf qu'il a tout donné avant et qu'il m'battra pas avec ses poings. Il peut toujours essayer. L'échange s'ra courte, mais intense. Sa droite claque ma mâchoire, l'est plus rapide que j'l'aurais cru c'connard.

                          Sauf que j'me bats à l'instinc moi, pas moyen qu'il l'emporte. J'bloque son pied visant mes côtes, balance sa jambe dans l'vide, c'qui lui fait perdre ses appuis, c'qui m'profite. Une impulsion et me v'là à lui trancher la gorge sans ret'nue. Mes crocs déchirent sans difficulté. L'deux ogres encore en vie tirent la gueule, l'spectacle plaît pas. Il plaît jamais. J'boufferai pas ces types, pas l'temps. 'Faut qu'on avance avant qu'les autres s'ramènent.
                          • https://www.onepiece-requiem.net/t7135-hatyla-le-deuh
                          La discussion a était plutôt courte avec la truande. On sent bien qu’elle n’a pas de temps à perdre. Peu après un certain Kakihara débarque avec deux hommes et amène notre ange dans un autre lieu. La discussion commence dans un endroit encore plus sinistre que le lieu où il a failli y laisser la peau.

                          -Je n'ai jamais dit que je pouvais soigner le colonel. Par contre j'ai le moyen de le soigner, c'est diffèrent.

                          -Alors fais le.


                          L’handicapé regarde le corps dans un piètre état, probablement victime de torture.

                          -Qui est cet individu? Que lui avez vous fait?

                          Il écrase sa clope sur le dos du type suspendu qui bouge un peu, le type n'est pas mort !

                          -C'est un type qui parlait trop, mais il est guérit maintenant

                          L'ange n'apprécie pas tellement la manière dont l'individu traite un corps humain. Mais il ne montre rien. Son visage reste impassible

                          -On pourrait dire que je suis un peu médecin moi aussi, j'aime étudier la douleur...

                          -Voici donc le sort que vous réservez a ceux qui parle trop? Mais pensez vous que c'est la bonne solution?

                          -Oui, sans aucun doute. Et en plus c'est amusant

                          - *L'homme n'est qu'un monstre. Me voilà encore encerclé d'individus malsain.* Je vous propose une alliance. L'acceptez-vous?

                          -Une alliance ? Qu'est ce que tu veux ?

                          -Je veux que vous m'aidiez à atteindre le lieutenant colonel lorsque j'aurais ce qu'il faut pour le soigner.

                          -Quand ?

                          -Dans peu de temps. En tout cas, pendant ce temps je peux vous aidez contre Mogaba. J'ai la capacité de connaitre la vérité.


                          Le type se marre franchement et te montre la victime à côté de lui

                          -Connaitre la vérité est à la portée de n'importe qui, il suffit d'avoir un peu d'imagination

                          L'ange dévoile son pouvoir pour montrer que ce n'est pas un individu ordinaire, qu'il peut apporter malgré son handicap. Il sait bien qu'il n'est pas pris au sérieux.

                          -Tu es allé chercher un médecin, c'est lui que tu attends ?

                          -Donne moi la main et tu comprendras.


                          Il lui donne la main.

                          -*La connaissance du médecin est logique vue que je l'ai révéler à l'un d'entre eux* Que pense tu de la truande. Essai de me mentir.

                          -C'est une veille peau plus vicieuse et dangereuse qu'un panier de serpent


                          il dit la vérité

                          La question n'est pas prise au hasard. Cela lui permet de savoir à qui il a affaire comme sujet, et surtout voir s'il pourra s'en servir.

                          -N'as tu pas peur de dire cela devant les autres?

                          -Peur ? (il éclate de rire) Peur de quoi ? C'est eux qui doivent avoir peur de moi, pas le contraire...

                          -Et puis, Sinhg est ma mére


                          (la il ment)

                          L'homme retire sa main et annonce une révélation qui ne touche pas l'ange.

                          -Faux, ce n'est pas ta mère.

                          -héhé, amusant... Mais je préfère quand même ma méthode, mais c'est vrai que c’est pratique...


                          (Il sort de sa chemise une fine aiguille de métal d'une trentaine de centimètres et la pointe vers l'ange)

                          -la prochaine fois que tu me touches, je te tue

                          (il ne ment pas)

                          puis il la range

                          -T'as méthode a une faille. Il faut du temps, de plus un homme peu bien sortir un mensonge pour que tu le laisse tranquille.

                          *Il pense réellement que ça menace me fait quelque chose? Quel être primaire.*


                          -oh je ne crois pas non. A partir d'un certain seuil de douleur, le mensonge est aussi inexistant qu'avec ton pouvoir... et, j'aime faire mal
                          (Encore ce sourire carnassier)

                          -le médecin que tu attends est arrivé à las camp. Je peux te donner le moyen de rentrer dans la caserne

                          - Avec mon médecin? Qui est entier, sans aucune séquelle?

                          -Oui, bien sur... Pourquoi ne le serait'il pas ? Mais ... Si tu as dit ce que tu attendais de nous, tu n'as pas dit ce que tu offrais en échange...

                          -La disparition de Mogaba de l'ile.

                          -Ce n'est pas équitable... Tu ne peux pas garantir la disparition de Mogaba

                          -Une fois le Colonel sur pied, nous lui expliquerons la situation. Il contactera les hauts commandants de la marine qui viendront le mettre en arrêt. Direction Impel Town.

                          -Si ton médecin le soigne, si mogaba ne fait rien, si le colonel fait ce que tu penses qu'il fera... Ce que tu offres ce n'est que du vent, et personne ne peut dire dans quelle direction il soufflera demain

                          -*Il en a dans la tête...* Fort bien... Connait tu la révolution?

                          -oui

                          - Il se trouve que j'ai des liens un peu partout. Il ne me serait pas difficile d'envoyer des informations au haut gradé de la marine pour supprimé Mogaba. Ce n'est qu'une méthode parmi tant d'autre. Ce genre de marine n'est pas une menace. Il suffit de gérer les informations et faire parvenir à qui nous souhaitons.

                          -Et si les supérieurs de Mogaba étaient parfaitement au courant de ses affaires et estimaient que tant qu'il ne fait que tuer des criminels cela ne géne personne ?

                          -Là,
                          *Ivan retient son sourire* dans se cas, c'est la porte ouverte à la révolution, et je ne pense pas qu'il souhaite que ces hommes prennent le contrôle de l'ile. Mais la situation est simple. En m'aidant tu augmentes les chances de disparition de Mogaba.

                          -Peut étre, ou peut étre pas... La question n'est pas là. Nous t'offrons un service. Et en échange nous en voulons un autre

                          -Vous aidez a supprimé votre pire ennemie n'est pas un service ?

                          -Non. C'est aussi votre ennemi, il est donc évident que vous cherchez à l'abattre de toute façon.

                          -Mon ennemi? Qui te fait croire que c'est la raison de ma venue? Tu n'y es pas du tout. Maintenant, c'est simple soit vous me rendez un service soit on arrête nos négociations ici. Je vous rendrez l'appareil soyez en certain.


                          L'handicapé fait semblant de montrer qu'il peut se passer d’eux. En réalité, il veut voir si son interlocuteur est réellement intéressait ou non.


                          Le type montre la porte...

                          -Comme vous voulez, revenez quand vous voudrez votre médecin...

                          Ce qui est sûr c'est qu'ils ont le médecin. Sans lui l'ange ne peut rien faire. Le voilà encore dans une impasse.

                          -Hum... Je peux faire des interrogatoires si vous le voulez. Vérifier des informations. Je suis aussi un excellent tireur à longue distance.

                          -Tu penses vraiment que nous avons besoin de soldats ? Surtout d'un soldat avec des roulettes. Tu veux quelque chose, et ici sur Las camp on n'a rien pour rien. Est-ce si difficile à comprendre ?

                          -L'argent vous intéresse? Combien voulez vous?


                          Ivan est en manque d'argument. Il veut avoir son médecin et le moyen d'arriver au lieutenant. Mais il traite avec des criminels. Des hommes qui ne vivent pas du tout selon ses principes. Les arguments qu'il a l'habitude d'employer ne servirais à rien ici.

                          -Contre un service, un autre service. Je veux que tu t'engages a rendre un service à sinhg comme elle t'en rend un aujourd’hui. Facile non ? Et tu seras dans la caserne avec ton médecin dans moins d'une heure

                          -ça marche

                          -Dis le à haute voix Ivan. Je me suis renseigné sur toi, et je veux t'entendre le dire à haute voix

                          -C'est d'accord, je rendrais un service à Singh. Le marché est donc conclu? Mais j'ai une petite question, que sais-tu de moi?

                          -conclu oui

                          le type fait signe aux gars qui s'éclipsent dans une autre pièce. Quand ils reviennent ils ont le médecin

                          -je sais ce que tu as fait à baterilla, et ailleurs.. Tu n'es pas très discret. Et il parait que tu ne peux pas mentir...

                          -Qui te fait croire que je voulais être discret? Ne cherche pas à me comprendre nous sommes des êtres totalement diffèrent.

                          -Il existe une porte discrète à l'arrière de la caserne de la marine, nous avons un homme à nous dans la garnison qui t'ouvrira la porte. Il pourra aussi te dire ou aller... ensuite, ce sera à toi de voir

                          -C'est parfait. Je te remercie.


                          L’ange du jugement s’approche petit à petit de son but. Il se met en route avec Kidjo qui n’a probablement pas subit de torture et a tout révélé immédiatement. Enfin, peu importe, l’essentiel c’est qu’il soit en vie et capable d’exercé sa science.

                          Sur le chemin du QG de la marine des bruits de combat son perceptible. De nombreuses balles volent en ce moment. Par chance le conflit ne se passe pas sur le chemin de l’handicapé qui peut atteindre sans problème le lieu indiqué par Kakihara. Un homme en tenu l’attend. Ils sont efficace les hommes de Singh.

                          -Bonjours, si vous pouvez m’indiquer le lieu où se trouve le Lieutenant Colonel. Je suis là pour le soigner.
                            Il allait falloir la jouer fine. L’heure n’était plus à la rigolade, et à vrai dire, elle ne l’avait jamais vraiment été.

                            Il était entré, et il savait où se rendre en priorité. La question se posait maintenant de la démarche à adopter : la nonchalance du sous-officier qui a sa place dans la caserne ou la discrétion du révolutionnaire qu’il était en fait. Des deux solutions, la seconde parût la plus sûre : s’il ne croisait personne, il ne courait pas le risque d’être démasqué, c’était aussi simple que cela. Par ailleurs, rien n’excluait que parmi les marines en fonction certains fussent plus zélés que d’autres. Pour éviter toute complication, il fallait accéder aux étages de la façon la plus discrète possible, tout en conservant un semblant de naturel.

                            Bref, il allait falloir la jouer fine.

                            Avisant les escaliers les plus proches, Idai-sa entreprit de franchir les volées de marches le séparant des quartiers des officiers. Respirant un grand coup avant de passer la tête par l’entrebâillement de la porte séparant les escaliers du couloir, le jeune homme fut satisfait de constater que personne ne patrouillait dans le tronçon sur lequel il allait déboucher.

                            Le couloir épousant la forme de la caserne, il était composé de quatre parties, reliées par des angles droits, le tout formant un parfait carré. Si personne ne patrouillait ici, il y avait sans doute des raisons. La plus plausible était sans doute que seuls les sous-officiers occupaient cette partie du bâtiment et, par conséquent, que leurs supérieurs ne voyaient pas spécialement d’intérêt à ce que ces chambres-ci soient surveillées. Idai-sa savait déjà qu’il trouverait les chambres de Matheson et de Mogaba en se fiant aux gardes qui en surveilleraient l’accès. Pour cette raison, il devait maintenir sa vigilance.

                            Empruntant l’axe qui s’offrait à lui, le révolutionnaire choisit une direction au hasard et jeta un coup d’œil hasardeux à l’angle du mur formant le tournant. Ce qu’il y vit le fit pâlir : des douzaines d’hommes en armes, sur le qui-vive surveillant une porte unique. Chambre de Mogaba ou de Matheson ? En tous les cas, trop de surveillance. Les gardes dégageaient une impression de violence contenue, aux antipodes des marines que le jeune homme avait eu à berner à la porte : des hommes d’élite ou des chiens de guerre, sans doute. Quoi qu’il en fût, il fallait rebrousser chemin. De plus, le temps lui était compté : il était possible qu’un officier monte regagner sa chambre d’une minute à l’autre, et cette perspective angoissait quelque peu l’intrus.

                            A vrai dire, ses craintes furent rapidement concrétisées alors qu’un groupe de trois marines ouvrait la porte dans un bruit claquant. Idai-sa eût le reflexe brillant de feindre une volonté d’emprunter les escaliers pour les descendre, si bien que les officiers le remarquèrent à peine, et le confus de la situation couplé à leur envie de continuer leur discussion lui permirent de se faufiler jusque l’escalier sans esclandres. Retour à la case départ.

                            Idai-sa se concentra sur les bruits de pas des hommes qu’il venait de croiser pour remonter dès qu’il fut certain d’échapper à leur vision. A pas de loups, il prit ensuite le chemin opposé à celui menant vers les gardes menaçants pour jeter un œil sur le troisième quart du couloir. De la surveillance, là aussi, mais bien moins importante : deux gardes, patrouillant a priori d’un bout à l’autre du couloir. Si le jeune homme avait pu rire sans prendre le risque d’être découvert, il l’aurait volontiers fait tant la démarche des gardes paraissait stupide. Ces derniers marchaient côte à côte, empruntant le couloir à pas lents, réguliers et sans aucune dimension aléatoire : de vrais automates en uniforme. Après une observation minutieuse, Idai-sa estima à environ deux minutes le temps que les soldats mettaient pour parcourir la longueur du couloir. Deux minutes pour se faufiler derrière eux pour les assommer, cela restait possible. Néanmoins, deux minutes lui permettraient également de s’engouffrer dans l’une des chambres, non sans prendre le risque de tomber nez à nez avec un officier soucieux de garantir l’intégrité de sa sphère d’intimité…

                            En réalité, l’occire suffirait à assurer son silence, et un uniforme d’officier siérait à Idai-sa. C’était même probablement là sa principale chance de pouvoir accéder aux zones gardées des quartiers. Saisissant le moment, le révolutionnaire laissa de la distance entre lui et les sentinelles et ouvrit rapidement une porte qu’il referma aussitôt. Il prit ensuite immédiatement connaissance des lieux et surtout de son éventuelle fréquentation avant de se rendre à l’évidence : il était entré dans un débarras.

                            Etroit cagibi où flottaient d’immondes miasmes, la pièce n’en comportait pas moins son lot de curiosité, parmi lesquelles un stock d’armes d’hast raccourcies, d’épées brisées, de pistolets aux mécanismes cassés et, de façon plus étonnante, d’uniformes troués. Ces derniers devaient sans doute servir lorsque le besoin de rapiécer un uniforme utilisé se faisait sentir, mais le jeune homme considéra la pile de fripes avec intérêt. N’y avait-t-il pas là une infime chance de dégotter l’uniforme d’officier qu’il lui fallait ? Comme il aurait aimé être dans un de ces jeux de rôles auxquels il jouait quand il était petit, lorsque le héros trouvait toujours les outils pour sa quête au bon moment… Mais ça n’était pas la vraie vie, pas vrai ? Pourtant, la chance sourit au terroriste puisqu’au milieu de la pile de vêtements, un uniforme élimé attendait sagement qu’il s’en empare. Après avoir pris quelques minutes pour se changer, Idai-sa se souvint que sa tâche était urgente et passa outre sa reluctance concernant l’odeur dégagée par le vêtement pour ouvrir délicatement la porte afin d’y jeter un coup d’œil.

                            Si sa bonne étoile lui avait souri quelques minutes auparavant, elle était a priori aussi lunatique que les marées, et c’est sous le regard de deux gardes médusés qu’Idai-sa fut contraint de sortir complétement pour garder une contenance. La situation s’annonçait tendue : les gardes devaient connaître le contenu de la pièce qu’il quittait, et expliquer les raisons de sa présence dans celle-ci allait être ardu.

                            « - Foutues mites ! Et pas un seul bas d’uniforme convenable… Je dis pas que tout l’argent du Gouvernement devrait passer dans de nouveaux uniformes, mais quand même nous, les officiers, sommes contraints de porter des uniformes aussi… Enfin vous m’avez compris quoi... Bon, je ne crois pas qu’on vous ait donné l’ordre de cesser votre patrouille, si ? »

                            Croyez-le ou non, mais les gardes ne se firent pas prier et reprirent leur chemin, grommelant au sujet du sort que leur réservait les élites, que ça ne se passerait pas comme ça, ça non, et qu’ils verraient les aut’ quand les soldats feraient remonter leurs revendications. La révolution avait donc sa place même dans un QG de la marine ? Amusant.

                            Sans perdre plus de temps, le révolutionnaire se dirigea vers la dernière zone restante à explorer. Il fallait espérer que ce qu’il y trouverait serait intéressant et sans risques, car jeter un coup d’œil discret à l’angle du mur serait aussi louche que rebrousser chemin à la vue des gardes. Les sentinelles n’avaient rien dit, mais elles ne tarderaient peut-être pas à se poser des questions sur cet officier qu’elles n’avaient jamais croisé : autant ne pas leur donner plus de raisons de douter de lui.

                            Le couloir semblait ne comporter que deux ouvertures, l’une d’elles étant gardée par des hommes de la trempe de ceux qui l’avaient fait reculer plus tôt, quoique moins nombreux. C’était bien sa veine… Quatre gardes, sans doute brutaux et efficaces, ou deux gardes un peu béats, c’était le dilemme d’Idai-sa à cet instant. Pesant rapidement le pour et le contre, le jeune homme finit par conclure que s’il ne tentait pas sa chance, il n’était pas digne d’être révolutionnaire. Aussi se dirigea-t-il d’un pas résolu vers les hommes armés, les apostrophant à mesure que sa main se posait, sans autre signe de menace, sur le pommeau de sa rapière.

                            « - Je dois entrer, c’est une urgence. »


                            Ceux-là n’étaient pas stupides, mais moins il leur en dirait, mieux il s’en porterait.
                              L'homme regarde l'handicapé et le médecin. Ce dernier ne cesse de s'éponger le front, visiblement soucieux et parfaitement conscient de la dangerosité de la situation. Mais sa parole reste sa parole et il a suffisamment de force de caractère pour éviter à ses genoux de trembler. Le marine les fixe un instant avant de les laisser passer. Une fois entrer, il s'éloigne sans dire un mot, mais son attitude indique qu'ils doivent le suivre. Ils arrivent non loin d'un poste de garde où un marine se tient, l'air fatigué derrière un bureau. Voyant arriver le groupe, il plisse les yeux en voyant l'handicapé. C'est assez anodin.

                              Vous … êtes ?


                              Kidjo s'avance.

                              Je suis médecin. Je dois examiner l'officier Matheson.

                              Il désigne Ivan.

                              C'est un ami tout aussi expert en médecine. Je me suis permis de l'inviter.

                              Un mensonge rapidement fait. Une goutte coule sur son front, mais le marine ne la voit pas. Il regarde l'autre marine qui hausse des épaules, comme s'il ne savait rien.

                              Je dois vérifier cela. C'est la procédure. Ordres du Sergent-chef.

                              Il s'éloigne et passe dans une pièce annexe. On l'entend clairement utiliser un den-den mushi. Il ne mentionne pas son interlocuteur et les détails de la conversation sont assez peu audibles. Finalement, l'homme revient, souriant.

                              Tout est en ordres. Vous pouvez monter l'escalier. Prenez le couloir et c'est la cinquième porte à droite.

                              Le marine et Kidjo aident Ivan à monter l'escalier. Puis le marine abandonne le duo à l'étage. Ce n'est pas son rôle de les suivre. Tout ce coin du bâtiment est déserté. Pour la sécurité de Matheson, personne n'est habilité à accéder à l'endroit et les lieux semblent déserts.

                              De l'autre côté de la base, des gaillards solidement bâtis s'avancent vers le marine qui les a interpelés. Le plus fort, et donc le chef, se met à parler.

                              T'es qui toi ? J't'ai jamais vu. Donne-moi une bonne raison pour te laisser entrer dans le bureau du Colonel. Sinon, tu vas vite comprendre qu'il faut pas nous emmerder.

                              Les trois autres gus se déploient en arc de cercle, face à Motarasu. Dans leurs yeux, on devine qu'ils n'ont aucune envie d'entendre une bonne raison.
                                Des escaliers, une étape à franchir pour l’ange. Le monde lui rappel toujours qu’il n’est rien. Cela lui permet de garder la tête sur les épaules et de ne pas virer psychopathe. Grâce à l’aide des deux hommes il atteint l’étage. Un secteur désert. Toutes les portes son condamné. Tout est bloqué. Le seul chemin qui mène ici, c’est l’escalier. Il y a aussi une porte. La seule qui semble accessible. C’est probablement là que se trouve Matheson.

                                L’handicapé suivi du docteur entre. Un lit, un homme. La pièce n’a rien de spécial. Kidjo avance et trouve sur une table du matériel de médecin. Ils sont usés. Un bon nombre de médecins ont du passer par là, mais toutes ces visites n’ont pas tellement servi apparemment. Le toubib voie sa peur disparaitre. Il est concentré et se met au boulot. Il prend sa mallette et sort son matériel. Le lieutenant-colonel est fiévreux et dort profondément.

                                Ivan regarde l’homme travaillé. Il a fait ce qu’il a pu pour sauver le marine. Il espère que tout ce qu’il a fait ne sera pas vain. Un homme bon qui a du pouvoir doit vivre. Voilà ce que pense l’ange. Après tout, les hommes capables de rester droit avec du pouvoir ne sont pas si nombreux. Tout le monde sait qu’il y a beaucoup de personnes qui deviennent folles lorsqu’elles goutent à cette chose.
                                L’homme semble prendre conscience. L’ange intervient avec sa voix douce est agréable.

                                -Bonjour monsieur Matheson. Ne vous inquiétez pas, le médecin vous examine, il vous soignera.

                                A peine ces quelques mots que l’homme ferme les yeux. Il est épuisé, des petits gémissements sont perceptibles. La mort n’est pas loin.

                                -Tenez bon, vous allez vous en sortir. Ce monde a besoin de vous. *J’ai besoin de vous.*

                                Un miracle est attendu…
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