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Le commencement de toute chose. [Log I-1]


Les Avalons - Arc I : L'ascension sur North Blue.


Le commencement de toute chose. [Log I-1]


Cela fait maintenant deux jours que j'ère en pleine mer, livré à moi-même, seul maître à bord de mon frêle mais fidèle esquif. Deux jours désormais que je suis entouré d'azur à perte de vue, qu'à chaque instant je risque ma vie dans les eaux de North Blue. Je suis vraiment affamé, parce que je ne pensais pas rester sans toucher terre aussi longtemps. J'avais soigneusement étudié les cartes maritimes mais le manque de vent m'avait ralenti, moi, Lloyd Barrel ! Je ne pouvais être arrêté à cause d'une simple absence de brise. Mon destin ne pouvait être enrayé, contrairement au canon que je transportais avec moi, qui était presque cassé et inutilisable. Je ne m'en étais jamais servi en même temps, c'était à prévoir que quelque chose n'irait pas. Ne dit t-on pas que la marche des vertueux est semée d'obstacles ? Toujours est-il que c'est à la force de mes bras que j'avance, jusqu'à ce que soudainement, j'aperçoive la terre tant espérée de ce qui doit sans aucun doute possible être Tanuki Island. Comment puis-je me tromper ? Je suis tellement doué pour la navigation ! Un vrai prodige, et ce dès mon plus jeune âge ! Ma mère me le répétait tout le temps, que j'étais un prodige, que j'étais formidable. Oui, je suis vraiment parfait. Tout me réussit, me dis-je tandis que ma barque se rapproche de ce que je crois être une plage de sable fin, parsemée de cocotiers. Génial, j'adore le lait de coco.

Je débarque enfin sur cette plage. Mais ce qui de loin m'avait paru être du sable était en réalité un fin gravier calcaire. Par contre, je ne m'étais pas trompé pour les cocotiers, c'était déjà ça. Trompé ? Oui peut-être... Mais après tout le gravier c'est bien mieux que le sable ! Oui, le sable ça rentre dans les bottes et ça pique les yeux. Et puis, on s'y enfonce facilement en marchant. Au final, c'est tant mieux que ça soit du gravier et j'ai bien fait de me "tromper". Je traîne ma barque sur des pierres un peu plus grosses, pour éviter que la marée montante ne l'emporte, et j'en profite aussi pour récupérer de précieuses noix de coco sur les arbres aux alentours. Mon déjeuner est servi. Après m'être délecté de cette pulpe et de ce lait d'ivoire, enfin repu, je décide de reprendre ma route. Il faut que je trouve un village, si je veux trouver des hommes, des subordonnées pour m'accompagner et me servir dans ma quête du One Piece. Je remets mon embarcation à la mer, et c'est ainsi que je suis reparti. Je vais essayer de longer l'île pour y trouver une trace de vie humaine. Vu que l'île n'est pas très grande, j'ai toutes mes chances de réussir. Quelles idées géniales j'ai. Vivement que j'ai des hommes et des femmes à mes côtés pour me le rappeler au quotidien.

J'arrive enfin à un village, au bout d'une heure et trente minutes de dérive près des côtes. Ce hameau de pécheurs à l'air miteux comparé à Barrel Island, mais c'est toujours mieux que rien. Il faut que je fasse un peu de toilette, et que j'achète des vivres aussi. Il ne faut pas que le manque de vent me piège en mer sans nourriture à nouveau. Même si je sais que je ne pourrais pas mourir. Je ne pourrais jamais mourir. Je suis tellement parfait. Comment pourrais-je m'éteindre avant d'avoir accompli mon destin, avant d'avoir récupéré le One Piece qui me revient de droit ? Oui, c'est impossible que j'échoue. J'amarre mon bateau au port, à un emplacement libre. C'est bon de se dire que je n'ai pas à le surveiller. Je vais ensuite chercher une auberge. Malheureusement, je n'ai pas emporté beaucoup d'argent de Barrel Island. Non, j'ai eu raison de faire cela. Je vais désormais vivre comme un vrai pirate, comme un vrai aventurier. Je n'ai pas besoin de l'argent de mon père. J'ai seulement besoin de mon talent et de ma renommée. Surtout qu'en plus, je suis sur que l'aubergiste saura me reconnaître et m'offrira gite et couvert dans sa grande mansuétude. Je suis Lloyd Barrel après tout. Qui pourrait me tenir me tête et s'opposer à moi et à ma grande puissance ?

Et puis, de toute manière je me dois d'aller à cette auberge. Il faut que l'on me voie pour que l'on puisse avoir envie de me rejoindre, de rejoindre l'équipage que je compte former : les Avalons. Je suis sûr et certain d'au moins pouvoir trouver un équipier de valeur. Mais c'est obligé qu'il y en ait plus, que tous se bousculent pour moi, pour avoir l'immense privilège et plaisir de me rejoindre. Je rentre dans la première auberge sur le port : "La Brise d’Été."

L'auberge respire le bon bois. Il y règne une douce odeur : un mélange de forêt, de sel et ragoût qui bout sur le feu. Cet endroit me plait, il respire l'aventure à plein nez. Je m'approche du gérant, un jeune homme d'une trentaine d'années.

"Hola aubergiste ! Une chambre pour la nuit et un couvert pour ce soir !"
"Bien sur monsieur, cela fera 11,000 Berrys."
"Allons voyons... Je suis le grand Lloyd Barrel !"
"Et alors ?"
"Comment ça, vous ne me connaissez pas ?!"
"J'ai bien peur que non monsieur..."
"Je ne paierai pas un seul Berry ! Cela devrait être un honneur pour vous de m'accueillir !"
"C'est cela... Ou vous payez, ou vous pouvez vous en aller, monsieur."

Je pars en claquant la porte. Quelle auberge miteuse. Je me dirige furieusement vers une plage juste à côté. Quel abruti ce tenant d'auberge... Il se rendra très vite compte de son erreur. Je le garantis. Il entendra parler à nouveau du grand, du magnifique, du majestueux Lloyd Barrel. J'aperçois alors un homme bricolant non loin de moi. Je me rapproche de lui pour voir ce qu'il fait. Il me jette alors un regard étrange, et commence à me dévisager. Il me parle enfin.


Dernière édition par Lloyd Barrel le Jeu 22 Aoû 2013 - 17:26, édité 4 fois
    Log 1: Rencontre avec un Crétin

    Supporte les crétins. Il est probable que tu finisses sous les ordres de l’un d’entre eux.
    Charles Sykes


    Le soleil s'était levé très tôt et l'air était frais. Un temps idéal pour l'entrainement et le bricolage. Mais bricoler quoi? Kanbei y avait longtemps réfléchi et avait préféré prendre le temps de s'exercer. Levé à une heure indécente, il était parti courir le long de la plage. Ses foulées étaient plutôt grandes et il n'avait aucune difficulté à changer de rythme de course. Sa forme allait en grandissant et son corps se sculptait peu à peu. En quelques années, son corps était devenu une véritable armoire à glace. La brise marine le forçait à courir un peu loin de la plage. Il courut près d'une heure et prit une douche par la suite. L'eau chaude lui remettait les idées en place. Il avait près d'une dizaine de commandes et les délais se rapprochaient dangereusement. La commande la plus importante était la préparation d'une carotteuse à percussion pour un riche géologue dénommé M. Fukuga. Mais il n'avait pas d'idées pour la technologie à employer.

    Il regarda la poire de sa douche et s'aspergea le visage. Soudain, la lumière jaillit en regardant l'eau s'écouler. Quel idiot... Ce n'était qu'un idiot. Comment avait-il pu manquer quelque chose de si simple? Il s'habilla en tout vitesse et se dirigea vers la plage, matériel au dos. En moins de quinze minutes, il avait commencé son étude. La plage était son repaire. Deux tréteaux et une porte et hop, il avait un bureau. Son esprit allait bon train et il entama une série de calculs. La résolution cinématique ne lui prit qu'un temps minime. Toutes les liaisons étaient prêtes et il s'attaqua au calcul du degré d'hyperstatisme. Le système n'était pas si compliqué que ça. Il utiliserait de l'énergie pneumatique. C'était d'autant plus facile à se procurer et les contraintes étaient plutôt faibles. Nickel. Il commença à monter son moteur à palettes et perça les arrivées d'air dans les deux demi-carters en aluminum. Il fixa rapidement l'arbre moteur et entreprit de mettre en place le serrage de ses bagues de roulement. C'était plutôt facile à faire et cela plairait à son client. Soudain, une autre idée le frappa et il modifia rapidement les éléments de son système de friction. Par quelques rapides calculs de moment dynamique, il avait opté pour un système de friction à billes qui lui permettait de retirer la carotte du sol plutôt facilement. L'arbre de sortie fut solidarisé avec le transmetteur et il lia le tout à l'arbre d'entrée. Disposant le tout dans un demi-carter, il apposa l'autre partie du carter par dessus et fixa le tout avec une dizaine de vis CHC. Le premier système était terminé. Il n'avait même pas mis deux heures. Tant mieux, le soleil commençait à poindre. Il fallait accélérer. Il sortit le reste du matériel de son sac. Une mallette contenant divers engrenages de mêmes modules et de rayons différents. Il devait concevoir quelques boites de vitesse. Un classique. Après quelques calculs de rapports de réduction, il commença à claveter quelques engrenages sur leurs arbres et termina rapidement les boites de vitesse. Elles allaient lui rapporter quelques centaines de milliers de berrys si tout le client était satisfait. C'était toujours le cas. Il vivait difficilement surtout à cause du fait que ses achats de composants étaient plutôt onéreux. En réalité, s'il faisait attention, il pouvait aisément gagner deux à trois fois son salaire actuel mais il préférait avoir la possibilité de créer des systèmes originaux.

    Ces temps-ci, il avait bien des difficultés à joindre les deux bouts et avait accepté quelques contrats supplémentaires pour finir le mois de justesse. D'ailleurs, il fallait désormais qu'il réfléchisse à la conception d'une machine de tournage pour un riche industriel de l'île. Il dessina rapidement une esquisse au fusain et admira son oeuvre, plutôt satisfait. Une bourrasque de vent fit décoller son chef d'oeuvre et il partit à la poursuite de la précieuse feuille. En quelques bonds, il avait réussi à rattraper ce qui aurait pu être une fin de mois honorable. A genoux, il ne vit pas l'individu qui par la suite se présenterait comme Lloyd Barrel approcher. Tout d'abord, il aperçut un pied. Un gros pied bien dégueulasse botté qui marchait sur sa feuille. Sur SA feuille? Une colère immense l'envahit et il releva le visage. Ce gros porc dégueulasse blondinet avait osé marché sur SA magnifique et douce feuille? Trois nattes de gay lui parcouraient le dos et un regard bleu le dévisageait innocemment. Haaaaaaaaaaaaaa! Pourquoi ce mongolien venait-il de poser son pied sur cette feuille? L'avait-il fait volontairement? Il ne valait mieux pas pour lui sinon son espérance de vie venait probablement de se réduire de 50 ans.
    D'un regard meurtrier, il planta ses yeux sur sa petite bouille de nazi. Il espérait faire reculer de quelques pas ce petit crétin. Mais non... Il n'en fit rien et se contenta de continuer à le dévisager ainsi.
    Se redressant de tout son long, Kanbei éprouva une envie irrépressible de lui enfoncer sa face de malpropre dans le sable. Il pouvait le réduire en miettes mais il savait très bien que cela ne le calmerait pas. La haine était déjà trop ancrée en lui. Il lui fallait des explications avant que cela ne dégénère. Il porta son index sur le plexus de ce sinistre individu et parla d'un ton sans équivoque.

    "Tu vois pas que t'es en train de marcher sur ma feuille face de pet?"



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    Le bricoleur qui est en face de moi fait ma taille. Bon ok, il est plus grand que moi... Mais comme on dit, plus c'est grand, plus c'est con. Il n'est pas musclé. Bon ok, si il est musclé, mais moins que moi. Il est juste large et épais en fait. C'est un gros bloc de pierre. De pierre brute. De pierre moche alors, parce que sa peau est un peu bronzée et toute marquée. Il est bien moins beau que moi. Que dis-je... ? Il ne m'arrive même pas à la cheville, nous comparer est une réelle insulte pour moi ! Que dire d'autre pour souligner ce tel écart de beauté physique ? Ses mains. Ce sont comme des planches pleines d'échardes et de clous rouillés. Il pourrait faire frire de la viande dessus tellement elles sont larges. Sauf que la viande aurait un drôle d'arrière goût de crasse et de transpiration. Des mains de paysan, de manuel.
    Ses cheveux, eux, sont parfaitement ridicules. Ils sont blonds comme les miens, mais ne sont absolument pas soignés : on voit clairement que ce paysan les néglige. Et tout ce qu'on peut dire, c'est que ça n'arrange pas son visage disgracieux : ses petits yeux de furet, son sourire prétentieux, son gros nez... La liste est longue. Et, pour finir, il est habillé comme un clochard.
    Aucune chance pour qu'un type comme lui me rejoigne, moi qui suis la perfection incarnée. Il est mon complet opposé, mon nemesis en terme de physique. Et puis j'aime pas du tout la façon qu'il a de me regar...

    "Tu vois pas que t'es en train de marcher sur ma feuille, face de pet ?"

    MAIS QUI C'EST CET ABRUTI FINI ?

    Stay cool. Calmos. Zen. Positive attitude. N'oublie pas Lloyd, tu es parfait tu n'a pas à t'emporter, ce n'est qu'un sot de paysan, il ne sait pas ce qu'il...

    Trop tard, il m'a mis hors de moi. Ce mec m'insulte ? Moi, le grand Lloyd Barrel ? Cet espèce de plouc, de péquenot, de lourdaud, de pedzouille, d'absorbé, d'ahuri, d'andouille, d'âne, d'animal, de ballot, de balourd, de bête, de bovin, de cancre, de cruche, de demeuré, d'épaté, d'étourdi, de fatigué, de fruste, d'harassé, d'hébété, d'ignorant, d'imbécile, d'inintelligent, de niais, de nigaud, de rompu, de sidéré, de sot, de stupide, de torpide, de vaseux, de crétin, d'ourde, de pochetée, de niquedouille, de saucisse, de cloche, de con, de couillon et de corniaud !
    Comment ose t-il me parler ainsi et me pointer du doigt ?! Et en plus pour une stupide feuille ?! Je vais lui montrer moi ce que j'en fais de sa stupide feuille de merde !

    Je me recule d'un pas, en souriant béatement, levant le pied du morceau de papier. Ses yeux s'écarquillent quelque peu. Il à l'air satisfait. Ça y est tu y crois maintenant ? Je me baisse, j'attrape sa feuille. Je la lui tends. Au moment où il envoie sa main pour me la prendre, je la retire. Je me racle bien la gorge, jusqu'à en dégager un immonde crachat glaireux que je projette sur la feuille. Je regarde son visage se décomposer lentement. Tu pense que c'est fini ? Attend voir macaque, je vais te montrer qu'on ne manque pas de respect à Lloyd Barrel impunément. Je froisse la feuille sèchement dans le creux de mon poing, jusqu'à en faire une petite boule bien compacte. Je la lui tend devant les yeux. Je la lache parterre. Et d'un coup de botte je l'enfonce dans le sable sans le quitter des yeux. Voila mon grand... ! Maintenant tu sais à qui tu as affaire.

    "Le spectacle t'a plu, péquenot ? Il vaudrait mieux, parce que si tu me manque à nouveau de respect, tu finira dans le même état..."

    J'espère pour lui qu'il à compris la leçon. Il à intérêt. Sinon il va passer un sale quart d'heure je le garantis. Il va sentir au fond de lui ce que c'est que la douleur. Je vais lui faire regretter ses paroles...


    Dernière édition par Lloyd Barrel le Jeu 7 Fév 2013 - 23:17, édité 1 fois
      Hébété. Sidéré. Consterné. Voilà ce qu'il ressentait en ce moment. Ce petit bouseux venait non seulement de marcher sur sa feuille mais en plus il avait l'air de s'en foutre royalement. Le flot sanguin du Wanajima ne fit qu'un tour. Il avait des envies de meurtre mais sa civilité gardait le dessus. Il fallait qu'il reste calme autant que possible avant que cela ne finisse très mal pour la blondasse en face de lui.
      Sous un physique fort peu avantageux se cachait un crétin démoniaque. L'ingénieur ne l'avait pas encore compris mais cela ne tarda point. Jouant de son torse, il faisait pression pour que ce débile le laisse tranquille et retourne sur ses pas.

      Voilà que ce crétin lève enfin le pied du croquis. D'un calme monstrueux, Kanbei s'abaissa pour ramasser la feuille déjà passablement abimée. Pourquoi? Mais pourquoi ce mec est-il aussi con? Impossible de le savoir pour le moment. Il se rapprocha du sol lui aussi et prit le papier avant le grand Khan. Une lueur d'espoir se peignit dans les yeux du passionné de mécanique.
      Peut-être allait-il la lui rendre? Du moins c'est ce que Kanbei crût pendant un bref instant. Il tendit la main et ce personnage infâme retira la sienne immédiatement. Ouhaaaaaaaa! Cette situation l'énervait au plus haut point. Inimaginable. Il était là tranquille sur la plage, à bricoler des systèmes... Et voilà que cet abruti se pointe et lui défonce son travail. Le faire saigner. Lui broyer la clavicule et lui faire sauter les dents une à une. Lui faire avaler des tessons de bouteille. Le transpercer de part en part. Il réfléchissait à toutes les exactions qu'il pourrait commettre sur cet individu quand ce dernier lacha un infame glaviot sur sa feuille. Blanc comme un linge, Kangei était assommé par toutes ces actions totalement démentes. La bouche bée. Il était sur le cul. Ce type est une hallu'. Il n'est pas réel. C'est impossible. Pourquoi? Et en plus il froisse la feuille et il l'écrase de plus belle. La phase sombre de Kan' venait d'émerger dans l'instant. Il n'était plus le même et n'allait pas agir calmement. Non. Ca allait mal finir, c'en était certain. Du sang allait être versé. Dieu protège les brebis égarées.


      "Le spectacle t'a plu, péquenot ? Il vaudrait mieux, parce que si tu me manque à nouveau de respect, tu finira dans le même état..."


      Une voix se mit à hurler au fond de lui. Elle lui intimait de devenir violent, de le faire souffrir. De l'annihiler. Sa machoire se crispa et il se redressa, tremblant de rage. De tels individus existaient donc... Soit. Il se racla la gorge et frappa. Une fois. Au plexus. Du poing droit. Sa proie. Il l'avait enfin trouvée et elle devait avoir le souffle coupée. Elle ne s'étala pas pour autant et il dut continuer en l'empoignant par la tête. Oh oui! Cela le démangeait tant! D'un grand et ample mouvement de bras, il l'envoya paître dans le sol et lui offrit un coup de pied dans les côtes en bonus.

      "Je vais éviter de gaspiller ma salive pour toi étranger. Ne déranges plus jamais Kanbei Wanajima dans ses travaux. Je crois que tu as compris pourquoi maintenant, monsieur? Passes ta route."


      Cet idiot n'aurait jamais du s'aventurer ici. S'il osait ne serait-ce que continuer dans ses actions... Dieu seul savait ce qui pouvait arriver. Oser défier un homme rompu aux arts martiaux sans même le connaître... Etait-il seulement sot? Sa tête plongée dans le sable devait lui donner à réfléchir désormais. Il n'emmerderait plus n'importe qui n'importe quand. Tant mieux. En espérant que la leçon avait été productive et qu'il avait été un bon professeur. Malheureusement, il ne savait pas à qui il avait affaire. Pour le moment...





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      Regardez moi ce plouc. Complètement atterré à cause d'une simple feuille de papier froissée et jetée au sol. J'arrive très nettement à voir dans ses yeux la faiblesse. Il n'a aucun amour-propre, aucune fierté, aucun sens de l'honneur. A mes yeux, cet homme est un animal, sans aucune dignité d'homme. Un bouledogue plus exactement. Un gros sac à puces plein de bave, qui aboie mais sans mordre. Je ressens tout à coup une vive douleur dans le torse. Un coup de poing comme je n'en avais jamais reçu, même quand je prenais mes cours de self-défense. Je regarde à demi-hébété autour de moi pour comprendre : le bouledogue vient de me mordre. Le choc était rempli de force et de violence, c'était comme une explosion sourde contre ma poitrine qui m'avait déchiré. Mais qu'est-ce que je raconte moi ? Ce mec à une frappe de moustique, il a la force au cul ! D'ailleurs, je n'ai presque rien senti en fait, ça m'a à peine chatouillé. Attendez... Je suis quand même Lloyd Barrel... Depuis quand le premier badaud venu - surtout s'il est aussi ridicule - peut me mettre en échec ? Mon destin est de triompher de tous les obstacles, de ramener sous mon bras le One Piece... Cet animal que j'affronte n'est qu'un faible, il ne vaut même pas la peine que je me fatigue pour lui. Cette frappe si faible... Ce n'est même pas un combat équitable... Ce serait de la lâcheté de m'acharner sur lui, d'y mettre toutes mes forces... Imaginez quand même, moi... Lloyd Barrel...?

      Je suis happé dans mes propres réflexions par son énorme main de rustre qui se rapproche de mon si beau visage... Ses gros doigts boudinés se faufilent en rampant dans ma magnifique chevelure. Il m'empoigne par la tête avec force. NON. Il n'est pas fort, pas fort du tout. Il est normal que je lui laisse un peu d'avance tout de même, sinon il n'aurait aucune chance de me porter une attaque... Oui, c'est ça... C'est une preuve de fair-play de ma part, une belle preuve de fair-play. Il ne se rend pas compte qu'il est en train d'essayer de blesser, d'essayer de malmener le grand Lloyd Barrel... Il faut l'excuser, cet esprit primitif qui pourtant n'avait pas l'air si idiot que ça... Si il l'est. Il est idiot comparé à moi. Il n'est rien comparé à moi. A nouveau il me perturbe. Ça commence à bien faire. Une fois je veux bien me montrer tolérant, compatissant, mais la... Il va finir par tâter de mon poing s'il continue... Il me jette au sol en m'assénant un coup de pied directement dans les côtes. J'ai du sable plein la bouche. Aie, cette fois j'ai vraiment mal. Mais qu'est-ce que je raconte ? Non, non... Je n'ai pas mal. Je n'ai pas mal. Je n'ai pas mal du tout. Je suis Lloyd Barrel, je suis le meilleur. Personne ne peut me faire mal, personne ne peut me tenir tête. Cet homme, je vais le massacrer, je vais en faire de la charpie, de la dentelle, du hachis, des copeaux...

      "Je vais éviter de gaspiller ma salive pour toi étranger. Ne dérange plus jamais Kanbei Wanajima dans ses travaux. Je crois que tu as compris pourquoi maintenant, monsieur ? Passe ta route."

      Et tu ose me dire ça, tu ose me dire ça à moi ? Gaspiller ta salive ? Tu devrais être honoré de m'avoir en face de toi... Te déranger ? Tu devrais être honoré de ma présence ! Comprendre ? Comprendre quoi ? Oui je comprends. Je comprends que c'est la fin pour toi. Lloyd Barrel va arrêter d'être fair-play. Je t'avais donné une chance, je t'ai laissé de l'avance mais maintenant il est plus que grand temps uqe tu paie pour le manque de respect que tu as osé me témoigner ! Kanbei Wanatrucmachin j'en ai rien à foutre... Je vais juste te décaper la peau, t'arracher les yeux... Paie pour ce que tu as fait ! Je sors immédiatement du sable et aussitôt relevé lui donne un coup de poing en plein dans le nez. Tiens, tu ne t'attendais pas à ça ? On n'arrête pas Lloyd Barrel si facilement... Il n'a pas le temps d'éviter l'impact. Bam. Dans sa face. Mais c'est pas fini. Loin de la. Oui tu va payer, oui tu va souffrir avec ce que je te réserve ! Admire plutôt, Kanbei Wanabidulechose ! HAKI ! Je lui hurle ma technique ultime. Mon fluide légendaire de la majestueuse lignée des Barrel. Surpris, et sous l'effet de mon pouvoir, il trébuche en arrière et heurte le sable nuque la première. Il ne m'en faut pas plus pour saisir l'occasion de lui renvoyer l'ascenseur : je lui rends immédiatement son coup de pied dans les côtes. Alors qu'il est toujours essoufflé au sol, je crache un autre mollard, cette fois sur son bras.

      "Tu ne voulais pas gaspiller ta salive, hein ? Hhh...", je reprends mon souffle. "Eh bien voila la mienne pourriture. Sois reconnaissant que le grand Lloyd Barrel t'ait ainsi honoré ! Je crois que tu as compris à qui tu avais affaire, n'est-ce pas ?"
        La tête de ce moricaud enfoncé dans le sable lui donnait bien du plaisir. Sa colère était vite redescendue et ses ardeurs s'étaient calmées aussi vite que ce qu'elles étaient venues. Rien de bien méchant en somme. Ce gars là n'était qu'un pauvre type qui ne savait pas à qui il avait affaire. Un casse-bonbons. Un pète-couilles dans le jargon. La plupart des types comme lui ne faisait que chercher des noises sans jamais mettre leurs menaces ou envies noires à exécution. Et quand bien même c'était le cas, ils savaient en général jauger leurs cibles de manière à ne pas se prendre de coups comme cela venait de se produire. M'enfin. Toujours était-il que celui-ci en avait pris pour son grade. Il ne savait foutrement pas à qui il avait affaire et c'était tant mieux. Sa remise en place lui avait fait le plus grand bien. Kanbei se sentait désormais plus légèr, plus apaisé. Les coups auraient pu pleuvoir sur ce pauvre lardon mais il ne les méritait même pas. Sa figure palichonne parlait pour lui et il lui était interdit de faire trop souffrir les déficients mentaux.
        Son regard s'égara à l'horizon et il regardait la mer. Pfff. Il allait devoir refaire un croquis, reprendre des ordres de grandeur, recalculer les efforts... C'allait être diantrement chiant et le grand Khan lacha un long soupir, détournant le regard de la loque à ses pieds. Il n'aurait jamais du faire ça et l'ouverture qu'il laissait était flagrante. Il aurait même du se douter que ce crétin allait frapper quasi dans l'instant. Pourtant il continua d'observer l'azur, pensif.

        La masse à son flanc, auparavant inerte, commença à remuer. Plutôt vite en fait. Assez vite pour que le message électrique de danger envoyé par ses nerfs ait à peine le temps d'arriver à son cerveau. Aïe. Cela faisait foutrement mal. Cet enfoiré lui avait cogné dans le pif. Et rudement fort. Enormément fort. Assez fort pour le faire saigner. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas saigné. Cette perspective le réjouit et un nouveau flot d'adrénaline se déversa en lui. Ce n'était peut-être pas un si gros déchet après tout. Il avait une cogne considérable. A bien y réfléchir, elle devait être équivalente à la sienne. Peut-être supérieur qui sait? Kanbei eut envie d'essayer voir jusqu'où se portaient les limites de son adversaire du moment mais il n'en eut pas le temps. Se tenant le nez entre les deux mains, il recula sous l'impact du coup et ses pieds se prirent dans un caillou qui affleurait à la surface du sable. Quelle chute risible. Il s'étala comme une baleine échouée. De manière tellement ridicule qu'il sourit pendant sa chute.
        Aouch... Il venait de se manger une arête saillante sur le coin du crane. La blessure n'était pas ouverte mais il allait avoir une bosse pendant un bon petit moment. Il le laissa déblater son flot de conneries et se laissa cracher sur le bras, essuyant immédiatement cet affront. Un sourire amusé apparut sur ses lèvres et il lacha.

        "Merde mec mais t'es pas une tapette en fait! Y a de la poigne derrière ces airs de mou. J'aime ça. Lloyd Barrel c'est ça? J'ai compris à qui j'ai affaire ouaip. A quelqu'un qui sait cogner et ça me plait bien. Tu viens d'où? Pirate je présume."

        Se redressant de tout son long, il lui tendit une main amicale. Enfin quelqu'un qui cognait au moins aussi fort que lui. C'était impressionnant et cela lui rappelait qu'il y avait des gens "au-dessus" de lui parfois. Tant mieux sinon le monde n'avait plus raison d'être. Etait-ce un de ces fameux pirates? Ou peut-être était-ce un agent de la marine en vacance. Il n'en savait rien et avait envie d'en apprendre plus sur ce gars là. Il était... marrant. Un peu étrange au premier abord mais marrant.



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        "Merde mec mais t'es pas une tapette en fait ! Il y a de la poigne derrière ces airs de mou. J'aime ça. Lloyd Barrel c'est ça ? J'ai compris à qui j'ai affaire ouaip'. A quelqu'un qui sait cogner et ça me plait bien. Tu viens d'où ? Pirate je présume ?"

        Ça y est... Le voila calmé. Il a compris à qui il avait affaire, il a compris que nous ne concourrions pas dans la même catégorie. Il est peut-être bourru et borné, stupide et irrespectueux des êtres qui lui sont supérieurs, mais au moins il apprend de ses erreurs. Un "mou", une "tapette"... Quel irrespect envers ma grandeur... Mais bon, il sait désormais que je ne suis rien de tout cela. Je l'ai peut-être mal jugé de prime abord, il est loin d'être un animal. Ou alors c'est un animal très obéissant. Non, non, il semble avoir des qualités. Et puis, il vient de reconnaître ma force écrasante, et ma victoire sur lui en combat singulier. Chose toute à fait normale en somme, et quelque peu prévisible avec ça, mais le résultat était là : j'avais triomphé de ce Kanbei comme j'avais triomphé des autres. L'invincible Lloyd Barrel défend sa réputation... Même si ça avait été très serré comme affrontement, et qu'il avait bien failli m'étendre sur le carreau... Non, non, quand même je suis tellement fort et parfait... Il n'aurait pas pu me battre comme ça, aussi facilement... Non, non, non... Je dois arrêter ça, arrêter mes conneries. J'aurais pu perdre ce combat. Même si je suis bien meilleur que lui, mon adversaire est un excellent combattant, je dois l'avouer,et avait été incroyable sur ses frappes. Il n'est pas aussi faible que ce que je croyais. Il me tend une main amicale en signe de reddition. Non, Lloyd, en signe de trêve. Mais cette main qui s'approche de moi, si irrespectueuse... Je lui lance un regard lourd en signification.
        Ce n'est pas parce que je reconnais ta valeur, Kanbei, que je te considère comme mon égard. J'ignore sa poignée de main, et lui réponds directement, dans le blanc des yeux.

        "Je ne t'ai pas autorisé à me tutoyer, mais puisqu'il est trop tard, soit... Bien sur que je sais cogner... Tu n'as donc jamais entendu parler de moi ? Le grand Lloyd Barrel ?"

        Il prend une sorte d'air à la limite entre le dubitatif et l'ahuri. Visiblement, il n'a jamais entendu parler de moi. Il doit sans doute provenir d'une petite campagne de cette île, et il n'est probablement jamais sorti de chez lui, c'est pour ça qu'il ne connait pas mes faits d'armes. Eh bien c'est parti pour une brève présentation alors puisqu'on a pas le choix...

        "Je viens de Barrel Island, tu en as sans doute entendu parler ça par contre... Elle appartient à ma famille, il y a de nombreuses exploitations fruitières sur l'île. Et oui, tu as vu juste, je suis un pirate. Un capitaine pirate, même, bien évidemment. Je suis venu dans cette ville pour à accepter les hommes qui meurent d'envie de m'accompagner chercher le One Piece.", continué-je, sur un ton qui laissait clairement apparaître le fait que le One Piece m'était destiné, qu'il me revenait de droit divin. Je vois dans les yeux de Kanbei de la curiosité, mais pas seulement. J'ai le sentiment qu'il est quelqu'un d'intéressant, qu'il a une sorte de charisme que l'on ne peut retrouver que chez les personnes exceptionnelles, à mon instar. J'ai envie d'en savoir un petit peu plus sur lui. Peut-être devrais-je amorcer la conversation, je n'en ai aucune idée, je n'ai pas l'habitude de m'intéresser aux autres, ils n'en valent pas la peine...

        "Et, euh... Et toi ? Tu es aussi un pirate ? D'où viens tu et que fais tu sur cette plage ?"

        Ça y est je l'ai fait ! J'ai réussi à lui poser mes questions. C'est très étrange, c'est vraiment la première que quelqu'un me fait un tel effet. Il m'intrigue, il a un air qui m'inspire, qui me revient. Oui, j'ai encore surement raison : il me ressemble peut-être un petit peu, même si c'est particulièrement pénible à admettre... Que quelqu'un puisse être non pas inférieur à moi mais bien mon égal dans certains domaines... Attendons désormais sa réponse. Si c'est un pirate, il mourra surement d'envie de me rejoindre après la performance que j'ai accompli...


          Ce type là avait quelque chose de spécial. Son regard présentait une aisance qu'il n'avait jamais vu ailleurs. Une sorte de charisme naturel ou une trop grande prétention. Il ne savait pas trop quoi dire. Ce gars là était carrément, totalement, entièrement... BIZARROÏDE au plus haut point. Mais il exerçait une sorte de fascination autour de lui que c'en était assez impressionnant. Une carrure pourtant peu originale mais il dégageait quelque chose de fort. Du SWAGG. Cela le tourneboulait beaucoup. Combien de personnes aussi fortes que lui pouvaient encore exister sur cette terre? sur Grand Line, il paraissait y avoir beaucoup d'individus tellement forts que cela le faisait frissonner.
          L'envie d'aventure qui le guettait depuis si longtemps venait de céder. Il fallait qu'il voyage. Qu'il découvre le monde. Marine ou pirate, il ne savait pas encore. Mais c'est à ce moment que le Barrel se mit à parler.

          "Je ne t'ai pas autorisé à me tutoyer, mais puisqu'il est trop tard, soit... Bien sur que je sais cogner... Tu n'as donc jamais entendu parler de moi ? Le grand Lloyd Barrel ?"

          ...

          "Je viens de Barrel Island, tu en as sans doute entendu parler ça par contre... Elle appartient à ma famille, il y a de nombreuses exploitations fruitières sur l'île. Et oui, tu as vu juste, je suis un pirate. Un capitaine pirate, même, bien évidemment. Je suis venu dans cette ville pour à accepter les hommes qui meurent d'envie de m'accompagner chercher le One Piece."


          Le Grand Lloyd Barrel? Il était certes puissant mais n'avait pas l'air si connu que ça. Ce type était fou à lier en réalite mais cela lui plaisait bien. Les gens déjantés étaient assez drôles en général. Et c'est alors qu'il commença à se présenter, de manière étrange. Il ignora tout de même la poignée de main. Encore plus bizarre. C'était totalement loufoque. Son histoire était très très bizarre mais il avait l'air d'en être fier. Barrel Island? Sa famille avait donc une île? Fils de riche? Logique. Cela expliquait son comportement totalement autoritaire à tendances bouffonnes. Aberrant. Toutes ces choses lui paraissaient aberrantes mais il se contenta d'écouter l'histoire qu'on lui servait, l'air pensif. Il lui demanda ensuite s'il était pirate après avoir parlé du One Piece. Ces histoires ne semblaient être que des fadaises mais il se laissait à penser que ce trésor existait vraiment. Pourtant, les ères de piraterie s'étaient succédées sans jamais réussir à le trouver. Etrange. Ce mec posait trop de questions. Kanbei lui répondit poliment. Soit.

          "Non je ne suis pas pirate. Je cherche un équipage qui pourrait m'emmener voyager d'ailleurs. Tu recruterais pas par hasard?"


          A ces mots, les yeux du Barrel s'allumèrent et il lui parla de plus en plus. Il voulait que Kanbei rejoigne son équipage et qu'il analyse son canon sur son bateau au port. Enfin son bateau. Après un petit quart d'heure de marche, ils se retrouvaient face à une coque de noix infâme et Lloyd voulait qu'il inspecte le canon. Une petite pièce de quelques livres. Ce qu'il fit. Tout semblait mal entretenu et la réserve de poudre était fendue. Ce canon était vraiment en très mauvais état. Et il ne s'empecha pas de le lui dire.

          "Le canon est abimé et mal entretenu mais je devrais pouvoir faire quelque chose. La poudre est mouillée, il va falloir en racheter si tu ne veux pas achever ton canon au prochain coup. Voilà. T'en dis quoi?"


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          "Non je ne suis pas pirate. Je cherche un équipage qui pourrait m'emmener voyager, d'ailleurs. Tu recruterais pas par hasard ?"

          C'est intéressant. Moi, Lloyd Barrel, me retrouve à discutailler de piraterie, d'équipage et de recrutement avec un parfait inconnu. Avec un homme contre qui je me suis battu quelques minutes plus tôt, et qui à manqué de me vaincre. Pourtant, il a ce quelque chose en lui, ce quelque chose que je recherche. Non, non, c'est moi qui ait ce qu'il recherche, c'est lui qui veut me rejoindre, moi, Lloyd Barrel. Quelle classe j'ai. Comprenez moi bien. Je suis parfait, on est d'accord sur ce point là ? Oui, bien sur. Eh bien ce Kanbei est à peine moins fort que moi, je dois le reconnaître, même si ça me fait du mal... Donc il est proche de la perfection en terme de force. Et puis, ce que la suite de notre dialogue m'à appris, c'est qu'il est loin d'être bête. En effet, n'est pas ingénieur qui veut. Enfin, sauf moi bien entendu. Je suis sur que je pourrais faire mieux que lui, mais je ne peux pas tout faire. C'est bien pour ça que je cherche des sbires pour m'accompagner d'ailleurs ! Ses talents pourraient m'être utile en fin de compte. Et puis, il à l'air d'avoir la tête sur les épaules. Notre discussion s'oriente vite sur mon bateau. Puisque la colère semble être passée à ce géant soupe au lait, j'en profite pour lui demander pour mon canon. Vous vous souvenez, le petit canon tout rouillé sur ma barque qui ne marchait pas. Ou plus. Impossible de savoir si ce truc avait déjà fonctionné ou non.

          Bref, je m'égare dans mes pensées. Mes souvenirs sont encore confus, brouillés, troublés. Trop de changements récemment. J'ai quitté la maison après m'être fâché avec mon père et renié mon héritage, je suis parti à l'aventure, j'ai rencontré ce Kanbei, qui m'a énormément surpris et qui va surement vouloir me rejoindre... De toute manière, il est sur et certain que j'ai fait les bons choix. Oui, je ne fais que des bons choix, car c'est mon destin que je suis, c'est lui qui me guide dans ma merveilleuse aventure. C'est grâce à ça que je vais m'en sortir, que je vais réussir, que je vais triompher de tous ceux qui tenteront de me barrer la route. Comme Kanbei justement. Je n'avais pas l'avantage. Il m'a pris par surprise je l'admets, même si je lui avais laissé de l'avance par fair-play. Mais j'ai transformé la situation, à mon avantage. En laissant mon instinct et ma colère prendre le dessus. Peut-être est-ce la la bonne façon d'agir, la bonne façon d'avancer. Seul l'avenir me le confirmera, et je n'ai aucun doute à ce propos. Trêve de pensées et de tourmentes psychologiques, nous arrivons au port, et en particulier à ma joviale et conviviale petite barquounette.

          "Le canon est abimé et mal entretenu mais je devrais pouvoir faire quelque chose. La poudre est mouillée, il va falloir en racheter si tu ne veux pas achever ton canon au prochain coup. Voilà. T'en dis quoi ?"

          "Ce canon est très bien entretenu, puisque c'est moi qui m'en occupe ! Surveille un peu tes propos ! C'est juste qu'il était pourri à la base, voila tout... Je ne peux pas avoir mal entretenu ce canon, moi, le grand Lloy..."

          "La ferme. Si je te dis que faute d'entretien, tu as encore plus abîmé un beau mécanisme comme celui ci, c'est que c'est vrai, compris ? Je m'y connais."

          Incroyable, il ose encore me rabrouer après notre violente altercation à la plage. Pourtant il sait parfaitement de quoi j'étais capable. En un instant, je peux le remettre à sa place d'un coup de poing... A la place, je l'attrape par le col, relevant la tête pour le fixer droit dans les yeux.

          "Ecoute moi bien, Kanbei. Tu veux me rejoindre ? Tu veux voir du pays ? Parce que moi je compte faire le tour de ce monde, jusqu'à Rough Tell ! Alors si tu veux me suivre tu va devoir commencer par apprendre que le capitaine c'est moi, et que le capitaine on le respecte ! On se bat et on meurt pour lui, pour sa gloire !"

          Il m'attrape à son tour par le col, et me lance un regard noir comme j'en avait déjà vu chez la personne que je craignais le plus au monde : mon père, Abraham Barrel. Le regard de colère, le regard sombre, mais le regard de la détermination. Le regard du mec qui s'apprête à dire une vérité qui blesse.

          "Tu sais quoi ? Oui je veux suivre quelqu'un comme toi. Oui je veux me battre pour mon capitaine ! Mais mon capitaine à pas intérêt à faire n'importe quoi avec ma vie ! Si mon capitaine m'embarque avec lui, il m'écoute ! Ton domaine c'est être capitaine, hein Lloyd ? Le mien, c'est l'ingénierie. Alors je respecterai ton statut de capitaine tant que toi tu me respectera en tant qu'ingénieur ! C'est bien compris ?", dit-il en marquant une courte pause. Puis, il reprend :

          "Mais je suis pas que ton ingénieur... Je suis aussi un membre de ton équipage ! Je suis ni ton esclave, ni ton serviteur et faudra faire avec si tu me veux à tes ordres ! Et mon devoir de membre c'est te dire d'arrêter de faire tes conneries, et de m'écouter POUR TOUT CE QUI CONCERNE CE. PUTAIN. DE CANON !"

          Il me résistait. Et comme je l'avais pressenti, il me crachait au visage le venin de la vérité, telle une vraie vipère vengeresse (notons l’allitération en "v" soit dit en passant !). Il me manquait de ce respect que l'on m'avait toujours témoigné sur Barrel Island, pourtant je ne lui en voulait pas.

          Pourtant, je ne pouvais pas lui en vouloir, parce qu'il avait raison.

          Et moi, Lloyd Barrel, fils d'Abraham Barrel et petit fils de Théodore Barrel, j'avais tort.

          On se repose mutuellement au sol. Kanbei attend ma réponse. Il s'attend surement à ce que je m'énerve, que je l'attaque. Mais je ne le ferai pas. Pas maintenant en tout cas.

          "Bon... On va l'acheter cette poudre ?", me dit t-il.

          "Je te suis... C'est toi l'ingénieur !", réponds-je.
            Il était vrai que ce canon était en piteux état mais il pouvait se débrouiller pour le rendre un peu plus clean. L'inconvénient résidait dans les résidus de rouille et de particules qui s'étaient agglomérées à l'intérieur. Pour la poudre, il allait clairement falloir en acheter mais bon... Il n'osa pas le dire immédiatement. Ce modèle de canon était mis sur ce type de barque pour la frime en général. Les aspirants à devenir pirates l'utilisaient quand ils débarquaient sur une île pour impressionner la populace. Malheureusement pour eux, cela les ralentissait plus qu'autre chose. Un tir d'une pièce d'à peine quelques livres sur une coque de noix de cette taille la faisait osciller dangereusement. Il ne manquerait pas de le lui faire remarquer dès qu'il en aurait le temps. Pour le moment l'heure était à la discussion et aux pourparlers. Et c'était à Kanbei de faire valoir ses droits si ce type là voulait le recruter. Ce type était certes fort mais le Wanajima ne se laisserait pas marcher sur les pieds tout ça parce que monsieur croyait dominer tout le monde. Il fixa sans ciller le Barrel et attendit sa réponse. Une réponse qui ne lui laissait pas le choix, comme à son accoutumée. ¨Pfff. Il allait falloir lui faire comprendre. Et vite... Sinon leur équipage était déjà gangrené avant même d'avoir pris les flots. Et si c'était le cas, autant prendre la mer avec un capitaine un peu plus responsable.

            "Ce canon est très bien entretenu, puisque c'est moi qui m'en occupe ! Surveille un peu tes propos ! C'est juste qu'il était pourri à la base, voila tout... Je ne peux pas avoir mal entretenu ce canon, moi, le grand Lloy..."


            Son corps se raidit. Pourquoi ce type là s'obstinait tant? Il savait pourtant au fond de lui qu'il avait tort non? C'en était effarant. Il allait continuer à déblatérer des insanités pendant longtemps? Son diagnostic était juste. Tout ce qui touchait à la mécanique était dans son rayon d'action. Et en l'occurrence ce canon était un des canons les plus abimés qui lui avaient été donnés à voir. Son état était navrant mais on pouvait encore le restaurer un tant soit peu. Sa réponse fut plus cinglante qu'il ne l'aurait cru mais elle était vraie, empreinte d'une évidence lumineuse. Elle trancha net le flot oratoire du Barrel.

            "La ferme. Si je te dis que faute d'entretien, tu as encore plus abîmé un beau mécanisme comme celui ci, c'est que c'est vrai, compris ? Je m'y connais."


            Il osait encore l'empoigner après ce qui s'était passé tout à l'heure. Peut-être voulait-il le jauger encore une fois. Kanbei ne savait pas trop quoi faire. Tout à l'heure il se serait battu sans retenue. Il aurait peut-être pu perdre mais l'importance n'était pas là. Il lui importait de montrer à cet ignare que chacun devait s'occuper de son domaine. Celui du capitaine était de diriger l'équipage, pas d'en saborder l'oeuvre. Il ne tolérerait pas que cela se passe ainsi. Non. Il allait lui faire savoir. Se faisant soulever quelques centimètres au dessus du sol, il lança un regard plein de détermination à son capitaine et attendit que celui-ci ne termine son petit speech. Pendant ce temps, il préparait sa riposte, sa contre-attaque. Si ce type là voulait être capitaine, il allait falloir qu'il fasse confiance à ses membres d'équipage sinon il ne vivrait pas bien longtemps. Le temps de répondre était-il venu? Non. Encore quelques instants.

            " [...] On se bat et on meurt pour lui, pour sa gloire !"


            Hmmm. Un sourire apparut sur les lèvres du Wanajima. Mourir pour quelqu'un? L'idée lui plaisait bien mais encore fallait-il que cette personne ait l'étoffe propre à lui donner l'envie de sacrifier pour elle. Pour le moment, cela ne risquait pas d'être le cas. Non. Pas du tout même. Mais il avait bien envie de partir à l'aventure. Pour le reste, il verrait. Sa réponse frappa droit au coeur de Lloyd. Il attrapa férocement le futur capitaine pirate à la gorge et déclara ce qui se devait d'être dit, histoire de crever l'abcès avant qu'il n'empire. En espérant que ce soit une bonne chose.

            "Tu sais quoi ? Oui je veux suivre quelqu'un comme toi. Oui je veux me battre pour mon capitaine ! Mais mon capitaine n'a pas intérêt à faire n'importe quoi avec ma vie ! Si mon capitaine m'embarque avec lui, il m'écoute! Ton domaine c'est être capitaine hein Lloyd ? Le mien, c'est l'ingénierie. Alors je respecterai ton statut de capitaine tant que toi tu me respecteras en tant qu'ingénieur! C'est bien compris? Mais je ne suis pas que ton ingénieur... Je suis aussi un membre de ton équipage! Je ne suis ni ton esclave ni ton serviteur et faudra faire avec si tu me veux à tes ordres! Et mon devoir de membre c'est te dire d'arrêter de faire tes conneries et de m'écouter POUR TOUT CE QUI CONCERNE CE PUTAIN DE CANON !"


            Boum. Explosion. La tension retomba d'un cran. Il avait meurtri son capitaine, à n'en pas douter. Mais il l'avait fait pour le bien de l'équipage si équipage il y avait. Oui. Equipage il y aurait. Maintenant que les choses étaient bien mises à plat, ils n'avaient plus qu'à partir. Enfin c'était vite dit. Il allait falloir acheter des provisions et restaurer le canon. Cela n'allait pas prendre 100 ans mais ils auraient bien besoin de la moitié de la journée pour s'y attarder. Le jeune homme le reposa au sol et Kan' relâcha son étreinte petit à petit. Lloyd semblait apparemment avoir compris et cela le rassurait. Il n'aurait plus à se battre en cette journée paisible. Non, il était en paix désormais. Sa fureur avait disparu et il éprouvait maintenant de la joie. Oui. Il allait enfin partir à l'aventure comme il en avait toujours rêvé. Découvrir des iles surprenantes, voguer avec un équipage prêts à vaincre les pires tempêtes et peut-être même découvrir de nouveaux systèmes mécaniques inconnus à ce jour. Il en était tout chose. Un profond sentiment de joie l'avait subitement chamboulé et il était comme électrifié. D'un point de vue extérieur cela ne se voyait pas mais, au fond de lui, il venait de changer à jamais. Sa vie était liée à Lloyd Barrel désormais. En espérant qu'ils puissent concrétiser leurs rêves. De sa poche, il sortir une cigarette symbolique et l'alluma. Il crapotait. Certes. C'était juste pour la situation. Chacune de ses cigarettes représentait pour lui un moment clé de sa vie et il venait d'en franchir un. Il se souvint alors de la dernière cigarette fumée, à l'enterrement de sa mère, et faillit être submergé par l'émotion. Non, il réussit à se reprendre de justesse et à parler.

            "Bon... On va l'acheter cette poudre ?"


            "Je te suis... C'est toi l'ingénieur !"


            Il avait compris. Cela fit rire le Wanajima et ils prirent la direction de la ville. Kanbei et Lloyd passèrent rapidement chez lui et Kanbei ne prit que les affaires de première importance, envoyant au passage des lettres à tous ses clients comme quoi il rompait ses contrats. Pendant que Lloyd inspectait, curieux, la maison de celui qui serait son futur lieutenant, Kanbei se dirigea vers sa chambre et s'accroupit près de son lit. Il en extirpa un fusil de chasse un coup parfaitement entretenu et une petite boite. Passant le fusil autour de son épaule, il fit rapidement un gros sac de voyage et ouvrit par la suite la petite boite. Elle contenait un vieux pistolet finement orné de gravures. Ce pistolet avait appartenu à Ruth Gayford pendant son voyage sur Grand Line en tant que soldat de la Marine. Il avait tenu à le lui offrir pour lui porter chance. Sacré vieil homme. Extrayant du lit une ceinture-cartouchière, il se la fixa et passa le pistolet entre son ventre et la ceinture. C'était fait. Ils firent quelques allers-retour jusqu'à la barque pour emporter un maximum d'affaires possibles. Il ne restait qu'à faire quelques achats et ils pourraient partir. De la poudre. Ils se dirigèrent vers un des rares marchands de Tanuki Island, armés jusqu'aux dents. Ce type là était un féroce négociateur mais ils eurent ce que Kanbei voulait pour un bon prix. De la poudre et de quoi réparer. Ils étaient fin prêts et retournèrent directement au minuscule navire de Barrel.

            "Avalons. On va s'appeler les Avalons. J'ai hésité pour Barrel Pirates mais tout le monde se serait incliné en entendant mon nom. Il faut un peu plus de difficulté pour un Seigneur des Pirates."


            Hahahahaha. Kanbei éclata d'un rire cristallin et commença à faire sa mixture. Ils n'allaient pas tarder à partir. Le mélange de chaux fut versé dans le canon et il en gratta l'intérieur pour faire partir les résidus de rouille. Le polissant avec du papier de verre, il lui fit recracher le mélange en effectuant un tir de canon à blanc, faisant trembler ostensiblement la barque. Lloyd s'indigna mais il avait compris que ce que Kanbei faisait était pour le bien du canon. Kanbei rechargea le canon pour un dernier tir d'essai et déclara.

            "Et voilà il est tout propre!"


            "Alors messieurs on prend le large? Tutututututuuuuuuu. Cela ne m'a pas l'air très catholique tout ça. Je vais vous prier de me suivre. Sergent d'Elite Carpenter pour vous servir."


            Le sang de Kanbei ne fit qu'un tour. Retournant vivement la tête, il aperçut une dizaine de soldats de la Marine armés sur le ponton. Une patrouille entière. L'homme qui venait de leur parler arborait des décorations d'un grade supérieur à ses hommes qui n'étaient que de vulgaires troufions. Qu'allait faire Lloyd? Selon la réponse de son capitaine, le Wanajima n'hésiterait pas à franchir la ligne rouge qui séparait la légalité du reste. Il était pirate et il était temps de le prouver. Encore fallait-il une réponse de la part de Lloyd.
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            Nous nous dirigeons vers la petit maison dans laquelle vit Kanbei. Ou plutôt vivait, puisque désormais il partagera mon quotidien de pirate, d'aventurier intrépide. Sa maison est charmante, rustique... Originale. Un peu primaire. Le manoir Barrel, que ce soit avant ou après qu'il ait brûlé en 1622, surpasse cette bicoque en tout. C'est mon chez moi à moi, Lloyd Barrel. Ou plutôt ça l'était. Moi aussi je dois m'habituer à en parler au passé, m'habituer à ce nouveau style de vie.
            Chez lui, Kanbei n'à pas beaucoup d'oeuvres d'art ou de décorations. Par contre, il à un sacré arsenal planqué sous son lit. Ça fait presque peur. Un fusil un coup, un pistolet, une ceinture pleine de munitions... Génial, un ingénieur artilleur quasiment aussi fort que moi dans mon équipage, ça promet ! Il récupère ensuite un gros sac et y jette des affaires dedans. On emmène le plus possible avec nous, ça peut toujours servir, tant que la barque tient sur l'eau. Et pour ça je vais confiance à mon embarcation.
            Nous allons ensuite en ville pour acheter de la poudre pour le canon. En fin connaisseur en la matière, Kanbei prit ce qui avait le meilleur rapport qualité/prix. On retourne enfin au bateau, et Kanbei commence les réparation du canon pourri que j'ai. Pendant un silence, je décide de lui parler de l'équipage que nous formons désormais. J'ai longuement hésité sur le nom, mais ai enfin pris une décision.

            "Avalons. On va s'appeler les Avalons. J'ai hésité pour Barrel Pirates mais tout le monde se serait incliné en entendant mon nom. Il faut un peu plus de difficulté pour un Seigneur des Pirates.", lui dis-je avec un brin d'humour. J'apprends, je comprends. Le nom plaisait à Kanbei, tant mieux, ce serait au moins un nouveau combat d'évité pour nous deux ! J'ai vraiment le sentiment que nous allons faire une bonne équipe tous les deux, que Kanbei va pouvoir m'aider à me remettre à ma place certaines fois. Il m'a fait prendre conscience de ça aujourd'hui, et je crois aussi que c'est ce que voulait me dire mon père le jour ou j'ai quitté Barrel Island. Il est persuadé que je vais me faire bouffer dans ce monde. Et moi, je lui prouverai le contraire. J'ai déjà commencé d'ailleurs. Maintenant que nous sommes deux, je peux vraiment dire que je suis le capitaine d'un équipage de fiers pirates. Oui.

            "Et voilà il est tout propre !", me dit alors Kanbei, m'extirpant encore une fois de mes pensées. Ça commence à devenir une habitude ! Une habitude qui rompt avec les habitudes. Et ça, ça me plait. C'est bon, le canon est enfin nettoyé. Opérationnel. On effectue un tir a blanc pour vérifier. Nickel chrome, il fonctionne parfaitement. Mon ingénieur est vraiment très compétent. Cependant, il semble que le tir ne soit pas passé inaperçu dans ce petit village de Tanuki Island. On aurait pu le faire ailleurs. Oh, et puis je m'en fous. Je suis Lloyd Barrel, héritier de la maison Barrel, capitaine des Avalons. Celui qui m'empêchera de faire selon mon bon vouloir n'est pas encore né, ça c'est s...

            "Alors messieurs on prend le large ? Tutututututuuuuuuu. Cela ne m'a pas l'air très catholique tout ça. Je vais vous prier de me suivre. Sergent d'Elite Carpenter pour vous servir.", m'interromps ENCORE UNE FOIS Kanb... Ah non. C'est pas lui cette fois. Il s'agit d'un espèce de guignol en uniforme galonné, et collé de très près par une dizaine de péquenots avec la même chemise, les médailles en moins. Des marines. Les ennemis naturels des pirates. Avec les chasseurs de primes, les révolutionnaires et les autres pirates. Ouais, bon du coup ça nous fait beaucoup d'ennemis. Toujours est-il qu'en tant que "vrai pirate" désormais, je ne peux pas supporter la vue de cet uniforme bleu et blanc. C'est instinctif, c'est viscéral : ça vient des tripes. Mais attendez un peu... Est-ce qu'on est en état d'arrestation là ? Ce Carpentruc essaie vraiment de m'arrêter, moi, le grand Lloyd Barrel ?! Enfin, je veux dire, nous, le grand équipage des Avalons ?! Pas. Moyen. Mon. Coco. Je jette un coup d'oeil à Kanbei. Il me répond avec un regard interrogatif mais confiant. Nous fixons tous les deux le groupe de marines devant nous, qui nous encercle petit à petit.

            "Qu'est-ce que tu veux faire ?", lui dis-je du coin de la bouche, presque en murmurant.
            "C'est toi le capitaine, c'est toi qui décide non ?"
            "Tu veux que je te montre que je sais être un capitaine ? D'accord Kanbei. En échange, montre moi que t'es prêt à être un pirate !", lui réponds-je en souriant. Il sourit également.

            "Attends mon gars, réfléchis un peu avant de faire une boulette. Nous, on est des pirates, l'équipage des Avalons, pour être plus exact. Alors tu crois pas que tu ferais mieux d'aller chercher du renfort ?", dis-je alors en m'adressant au sergent qui pensait se croire capable de nous arrêter, en lui souriant, pour me moquer de lui. Il m'est inférieur en tout point, ce type, je n'ai strictement aucun remord à le remettre à sa place et à le renvoyer d'où il vient.

            "Des pirates ! Je comprends donc pourquoi vous êtes si arrogants ! Mais... Je crois que c'est vous qui devriez plutôt réfléchir, vous ne croyez pas ? Nous sommes onze, dont un marine d'élite. Et vous, vous êtes... Deux ? Deux petits flibustiers ? Vous me faites bien rire ! Allez suivez nous sans faire d'histoires."

            "On ne pourra pas vous dire qu'on vous aura pas prévenus alors... Mais en tout cas, on fera en sorte que vous vous souveniez de nous. Je suis Lloyd Barrel, le capitaine des Avalons. Et voici mon artilleur, Kanbei Wanajima. Kanbei, salue donc ces messieurs de la marine !"

            "Oui, mon capitaine !", me répond aussitôt Kanbei. Presque immédiatement, il attrape son fusil, le prend à bout portant, et fait feu sur un des marines qui accompagne le sergent Carpenton. Vu leurs visages, ils ne s'attendaient pas à ça. Sous le choc, les dix marines encore debout restent bouche bée.

            "Eh bien, maintenant que les présentations sont faites on va pouvoir y aller !", dis-je en me lançant sur le plus gradé d'entre eux, le poing gauche en avant.

            "Butez ces salopards !!!!", hurle presque en même temps l'homme dont j'écrase bientôt la joue avec la main. Je suis tellement fort, et classe. Et beau aussi, même si ça n'a rien a voir avec ce que nous faisons. Mais c'est toujours bon de préciser à quel point je suis au-dessus de toutes ces vermines. Et Kanbei aussi, mais moins que moi, naturellement. L'affrontement est lancé, notre victoire certaine. Les Avalons prennent leur envol.
              Personne ne savait ce qui allait se passer. Les civils massés non loin regardaient la situation avec un air inquiet mais certains semblaient joyeux de voir la Marine appréhender ces deux individus qui se baladaient avec des armes sur leur ile. Ils n'avaient pourtant encore rien fait et ces hommes de la Marine les abordaient comme s'ils avaient fait un délit. Quelle bande de crétins. Kanbei n'avait plus peur de tuer ou de blesser les civils. Il venait de passer de l'autre côté et ne ferait rien pour revenir du côte légal des choses. Tuer ou torturer, il ferait tout pour assouvir sa soif de voyage. Il y eut un petit moment de tension. Personne ne savait quoi faire. Enfin personne. Pour le moment. Lloyd ne semblait pas très soucieux et il se mit à cogiter pendant un petit moment. Cela ne semblait pas impressionner le Sergent d'Elite de la Marine. Il devait être puissant mais cela leur importait peu. Tous étaient armés. Dix fusils prêtes à cracher le feu à la moindre incartade des deux nouveaux pirates. Hmm. Cela fit rire Kanbei et Lloyd se mit à parler.

              "Qu'est-ce que tu veux faire ?"


              "C'est toi le capitaine, c'est toi qui décides non ?"


              Une réponse du tac au tac. Il ne savait réellement pas quoi faire et pour une fois qu'il pouvait déléguer à quelqu'un de puissant. Tant mieux. Il attendit une réponse de son capitaine. Allait-il faire preuve de charisme comme il l'avait fait jusqu'à maintenant? A n'en pas douter. Le Sergent d'Elite allait probablement déguster vu la tête que Lloyd tirait.

              "Tu veux que je te montre que je sais être un capitaine ? D'accord Kanbei. En échange, montre moi que t'es prêt à être un pirate !"


              C'était une réponse comme il les aimait. Kanbei jeta un coup d'oeil au fusil à côté de lui. Il était à moins d'un mètre. En quelques secondes il aurait déjà dégainé et abattu un soldat avant même qu'il ne puisse réagir. Quelle chose étrange. Il allait tuer pour la première fois et il ne se sentait pas mal. Au contraire, un frisson d'excitation lui parcourut l'échine. Il allait tuer. Oui oui ouiiiiiiii! Mieux valait ne pas s'attarder sur la cruauté de l'acte qu'il allait commettre. Il attendit juste que son capitaine finisse de tergiverser avec le chef des Marine. L'ambiance pour donner la mort était parfaite. Il avait des spectateurs. Au fond de lui, il savait que tuer était un acte profondément malsain mais il n'en avait que faire. Pourquoi? Il n'en savait juste rien. La part sombre qui était tapie en lui depuis des années venait de jaillir. Jusqu'où irait-elle? Il ne pouvait pas encore le savoir mais il allait s'abandonner à elle et attendre que ces hommes sombrent dans les limbes. Lloyd cita Kanbei. C'était à lui d'agir.

              "Oui mon capitaine!" déclara Kanbei pendant qu'il empoignait le fusil

              En une fraction de seconde, il avait épaulé le fusil et visait le soldat de la Marine qui avait détourné son attention du combat. Il visa la tête dans un premier temps mais se ravisa et baissa un peu la mire. Le coup de feu partit et une délicieuse sensation s'empara de lui. La balle fit chuter le Marine avant même qu'il ne lache un mot. Dieu que cette nouvelle découverte était plaisante! Il en frémit de plaisir et plaça une nouvelle balle dans le chargeur. Les soldats de la Marine étaient béats de stupéfaction. Il n'avait pas l'air prêts à se battre. Lloyd s'élança sur le sergent. Kanbei avait le champ libre. Le fusil cracha des flammes une seconde fois sur le soldat de la Marine le plus vif. Celui-ci avait presqué épaulé son fusil mais la balle de Kan' lui toucha l'épaule avant même qu'il ne puisse atteindre la crosse de son arme pour tirer. Il s'écroula dans un cri terrible et l'ingénieur sortit son pistolet. Il ne lui restait que huit proies. Deux d'entre elles avaient commencé à réagir. S'élançant sur le ponton fusil et pistolet en main, il évita de justesse la balle du premier marine et visa le second à la tête. Une demi seconde plus tard, celui-ci s'écroulait. Profitant de son élan, le Wanajima empoigna le fusil de celui-ci et, roulant sur lui-même, abattit le marine qui venait d'ouvrir le feu. C'était tellement bon. Les six marines encore en lice pointaient désormais leurs armes sur lui. En fait non. Plus maintenant. Il venait de s'emparer du corps du marine qu'il venait d'abattre et s'en servit comme bouclier. Les balles fusèrent mais seulement cinq d'entre elles vinrent se loger dans le poitrail du cadavre. 5/6. La marine n'avait pas de très bonnes statistiques de tir à courte portée apparemment. Tant mieux d'ailleurs. Le pistolet était déjà rechargé. Il chargea pendant que les soldats essayaient tant bien que mal de dégainer leur sabre, au vu de l'inutilité de leur fusil désormais. Le combat au corps à corps était déjà engagé. Il avait envie de tout détruire. Deux des soldats essayaient de sortir leurs sabre. Ils n'en eurent pas le temps. Un coup de feu partit et l'un des marines rejoignait déjà l'autre monde. Il ne leur en voulait pas mais tant qu'ils le gêneraient, il les tuerait. La crosse du fusil s'abattit sur la gorge du second. Le larynx écrasé, celui-ci mourut sur le coup. Plus que quatre. Deux sabres l'obligèrent à se dérober et il retourna en courant au navire. Du coin de l'oeil, il vit Lloyd aux prises avec le sergent pendant que les civils fuyaient et criaient. Une cacophonie sans pareille recouvrait tous les bruits et il n'en avait que faire. Il se jeta à plat ventre dans le bateau pendant qu'une balle lui siffla près de l'oreille. Quels fumiers, ils n'avaient pas perdu de temps pour recharger. Dommage pour eux. Il leur avait laissé la chance de fuir. Allumant la mèche du canon et l'ajustant, il cria:

              "Ciao bande de cons"


              Une langue de feu sortir du canon et le boulet heurta le sol à moins d'un mètre des soldats de la marine. Bien que petit, la déflagration fut conséquente et le petit navire tangua violemment. Plutôt pas mal. Apparemment, ils étaient désormais tous hors d'état de combattre. Quel gachis Il venait d'enlever au moins quatre vies et il était content. L'effet était presque aphrodisiaque. Lloyd venait de terminer son adversaire lui aussi. Il n'avait pas été long et pourtant l'adversaire semblait rude. Tant mieux. Il ne voulait pas d'un chef faible. Aurait-il du tuer ces hommes? Surement pas. Il laissait à Lloyd le choix de les laisser vivre. Sa bonté *_* serait-elle exemplaire? Il n'en avait rien à foutre. Laissant à son capitaine le temps de faire ce qu'il voulait, il détacha les amarres et ils embarquèrent avant que les soldats de la base de la marine ne rappliquent. Même s'ils avaient probablement vaincu un gradé, les supérieurs de celui-ci n'hésiteraient pas à les réduire en charpie. C'est pourquoi ils partirent sans demander leurs restes.
              Les Avalons venaient de naître.


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              Le sergent d'élite se prend une de ces mandales dans la face ! Un truc de fou, je suis trop trop fier de moi ! Je veux dire... C'était facile... Pour moi bien entendu. Je pourrais faire ça quand je veux, où je veux, et sur qui je veux. Et là, en l’occurrence, c'est sur Charpentier. Il se rétablit étonnamment bien après ce méchant coup de poing dans la tête, alors que je pensais l'avoir bien sonné. Bon, si il veut. J'aime qu'il y ait du challenge. Enfin, non. Ce sera quand même facile, pour moi, le grand, le sublime Lloyd Barrel, et je vais pouvoir en profiter pour m'amuser et lâcher mes coups. Dans mon dernier combat contre Kanbei, je n'avais pas pu profiter de l'instant à cause de la violence des coups. Alors je vais tâcher de me rattraper contre Carton-pâte.

              Juste après s'être remis d'aplomb sur ses guibolles, il me fonce dessus et m'assène un uppercut. Souviens toi Lloyd, l'uppercut est une attaque assez lente et facile à esquiver, le tout, c'est de placer le bon contre ! J'esquive le coup en cambrant le dos, tout dans les abdos. Je décale son bras en lui donnant un coup du poing gauche et... Bam ! Coup de coude du bras droit dans l'autre joue. Et un fauchage de la jambe gauche dans le mollet... Qu'il réussit à esquiver sans trop de soucis. Il contre. Je me prends un coup de pied dans les lombaires. Bien visé. Bien fort. Merde. Ils savent quand même se battre les officiers ! Mais j'ai pas dis mon dernier mot. Treize ans d'entraînement aux arts martiaux tous les jours, ça finit par payer au bout d'un moment. Son sternum le comprend très vite quand il fait la connaissance de mon poing. Cependant ma douleur au dos m'empêche de réagir à son coup de coude envoyé dans le menton. Je serre les dents. Ça fait super mal. J'espère pour lui que ce salopard de marine ne m'a pas abîmé mon magnifique sourire, sinon je lui arrache les dents une à une. Non, non. J'ai pas mal. Enfin pas trop. Il à de la force quand même. Mais... Avantage Lloyd Barrel. Il a le souffle coupé par mon coup. Le combat sera fini dans un instant. Échec.

              "Je te l'avais dit. Vous auriez du appeler des renforts.", lui dis-je, pendant qu'il est en train de peiner à respirer.

              "Et toi, tu aurais mieux fait de prendre une arme.", réponds t-il en dégainant un pistolet et en me le pointant dessus.

              Merde.

              Merde. Merde. Merde. Je suis trop loin pour le désarmer avant qu'il ne tire. Je suis trop près pour qu'il me loupe. Non... Je ne peux pas mourir comme ça. Pas contre un sous-être de marine comme celui la, qui tient à peine sur ses jambes et qui à du mal à respirer. Je n'ai plus le choix, je dois utiliser sur lui ma technique secrète, à laquelle peu d'ennemis ont résisté. Une technique infaillible que vous connaissez bien. Celle qui fait aussi de moi celui que je suis. Celle qui découle directement de mon incroyable destin. Je n'ai plus le choix, il doit la subir. En extrême urgence, j'invoque sa puissance.

              HAKI !

              Une énorme explosion se produit alors. Mais derrière moi, dans le groupe de marines. Putain, sous l'effet de la précipitation j'ai manqué mon coup et ai mal visé. Bon, je vais me prendre une balle, mais au moins j'aurais aidé Kanbei à se débarrasser des minables dont il s'occupait. C'est tout moi ça, même dans un moment comme cela je pense d'abord aux autres. Quelle bonté d'esprit, oui... Eh mais... L'explosion à déséquilibré Carpenter ! Non c'est pas comme ça qu'il s'appelle, je sais plus comment c'est... Enfin bref. Je me rue sur lui, et lui donne un coup de poing dans sa main qui tient l'arme. Je réussis d'ailleurs à lui prendre. Je profite de sa surprise pour lui faire une balayette. Il tombe tête la première par terre. Je le retourne et le mets sur le dos. Je pointe sa propre arme sur lui.

              "Tu vas me tuer, crevure ?"
              "Je devrais, pour tout ce manque de respect envers moi. Mais j'ai jamais tué un homme."
              "Ha ha ha ! Espèce de lopette..."
              "C'est pas ça. C'est qu'aucun n'en à jamais valu la peine. Pourquoi m'abaisserais-je à tuer un être aussi faible que toi ?"
              "Espèce d'enculé !"

              Je lui lâche une balle dans le genou droit. Puis une balle dans le genou gauche. Et une balle dans le bras droit. Et une balle dans le bras gauche. Le sergent hurle de douleur. Je veux l'entendre me supplier de le laisser vivre, je veux l'entendre m'implorer. Avec ça, mon honneur et mon respect seraient restaurés. Je pointe désormais l'arme sur son coeur.

              "Vas-y tue moi salopard ! Tire la cette balle !"

              Je tourne la tête. Kanbei à fini de nettoyer les petits soldats de la marine. Lui n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il les a tous tués. Je l'admire pour ça. Je ne peux pas encore tuer un homme comme cela. Toutes ces vermines ne méritent pas que l'on se salisse les mains pour elles. Surtout les mains du grand Lloyd Barrel.

              "Tu attends quoi ?!"

              Je lâche mon arme au sol.

              "Qu'est-ce que tu fais bâtard ?!"
              "Les faibles n'ont pas le droit de choisir leur façon de mourir. Souviens toi des Avalons. Et souviens toi de Lloyd Barrel, le futur seigneur des pirates."

              Je tourne les talons, et pars rejoindre mon nouvel acolyte, Kanbei Wanajima. Nous nous enfuyons de Tanuki Island en quête d'aventure, et vite, avant que d'autres marines ne rappliquent. Nous sommes les Avalons.

              Fin du RP.