*Dans quel merde m’étais-je encore fourré ?...*
Me v’la attaché et bâillonné au fin fond d’une cale dans je ne sais quel galère miteuse, côte à côté d’un loubard soupe au lait franchement stupide qui n’arrête pas de bavasser et de balancer toutes les conneries qui lui passaient par la tête. Si il m’avait pas balancé 45 fois que son petit nom c’était Hhan Brank Ignol, je m’en serais jamais douté quoique qu’avait un nom pareille, qui avait le mérite d’être euphonique et mémorisable, je n’étais pas prêt de l’oublier le bougre. Hhan était un sacré gaillard, avoisinant un bon 10 pied de hauteur pour une pesée de 110 kilos de graisse, il n’avait rien à envier aux ténors du genre et à ces congénères galériens aussi bien lotis. Hhan Brank Ignol ne pouvait s’empêcher de déblatérer en permanence des inepties, moyen de se faire bien considérer par un entourage de forçats et d’abrutis forts ingénus comme vous pouvez vous en douter. A la rigueur, je me fous d’entendre ses talents oratoires mais bordel que quelqu’un fasse quelque chose pour l’odeur pestilentiel que cette enflure m’envoie à chaque mouvement de rame dans les naseaux. En termes de relent savoureux et concentré de dessous de bras, il se pose la. Ca vous réveille les papilles et charme subtilement votre appendice nasal. Ouais vous avez bien entendu et sans doute la première question qui vous traverse l’encéphale serait de savoir ce que j’avais bien pu foutre pour me retrouver dans ce bateau démoniaque où l’on fait trimer les esclaves des Nobles jusqu’à ce qu’ils suent sang et eau et qu’ils s’effondrent d’épuisement.
‘Cha va t’y bien, mon bon ? J’ai point vu le coin’ de t’a poire, tu dois être bien nouveau. »
Me voyant me tortiller sévère comme un ver et essayant d’émettre quelque son audible. Il renchérit :
« Bah aaaloors, tu m’snob, c’est ca, M’sieur le richard en costar ?! Hé mais c’est que t’as une bien belle veste, mon salop…je peux te la prendre, hein hein, dis le, heeeeein ? »
« Grmpfh Grmpgh,Co... »
« Je pige rien a ce que vous dit’es mais j’prend ca pour un oui »
*Sale enflure, tu t’attendais à une réponse, t’es aveugle ou débile mentale, ou les deux à la fois pt’ain…*
Et vl’a comment je me suis fait tirer d’une sublime veste à 250 000 berrys fraichement claqué la semaine dernière dans un quartier chicos de Luvneel. L’idée que ce pequenot puisse ainsi porter le même habit que moi m’horripilait foutrement, sa sueur et toute sa peau innommable m’ont directement fait mettre une croix sur cet investissement…
Vous imaginez bien qu’un mec de ma classe, de ma trempe, de mon standing, de ma prestance formidable, qui taille davantage dans le costume 3 pièces sur-mesure et dont le tissu sublimissime coute plus cher que la peau de votre fesse droite surmonté d’un diamant rose 24 carats, ne peut se résoudre à se complaire dans un uniforme zébré tout poisseux et visqueux au possible. Le matricule qui figure sur mon pectoral droit M-16432 cousu à l’épingle à nourrice à l’aide d’un fil doré, rajoute une couche à l’aspect indélicat de l’accoutrement bicolore tandis que des fers et un boulet en fonte taille XXL m’empêche de me faire la male par-dessus bord pardi ! Bah bien sûr, il est bien connu que le détenteur d’un Fruit du démon lorsqu’il souhaite fausser compagnie à l’assistance, il se prend un petit séjour dans le grand bleu…
Le motif de ma présence sur ce navire est foutrement risible mais puisque vous insistez, je vais instamment l’évoquer ici avec vous. Figurez vous que dans les affaires, on est parfois amené à prendre des choix irréversibles, ce n’est pas l’idée de liquider un type dont je parle, ca j’ai appris à le faire les yeux fermés, les histoires morbides de Luvneel sont pléthores et je dois bien avouer que j’ai foutu mon grain de sel dans pas mal d’entre elles. Seulement, cette fois-ci, j’avais essayé de ferrer un plus gros poisson et ce sans avoir l’hameçon idéal pour le ramener à bon port. Un foutu Aristo du beau monde de Luvneel, Nihil Calgon, le genre d’enflure de bonne famille dont les générations d’ancêtres étaient de riches propriétaires terriens faisant parti de la vague initiale des pionniers de cette contrée auparavant si inhospitalière. Pas besoin de vous faire un dessin, Nihil Calgon était typiquement le fils à papa qui a constamment un balai dans le fessier et qui en plus adore cette sensation qui pour lui est indescriptible. Bien mal ’en a pris, lorsque j’ai détroussé le pauvre garçon dans l’un des tripots malfamés de Luvneel…faut dire que je l’avais laissé repartir avec son slip moulant rose avec des petits canards étaient pas du même effet pour garder la tête haute dans les rues de Luvneel. Ouais, je suis comme ca, lorsque j’ai tendance à remporter la gagne et que je m’emporte, je me sens obligé d’humilier l’adversaire, règle élémentaire de mon code d’honneur. Seulement, le bourge s’en est plaint à papa Calgon qui a utilisé son réseau pour m’assigner quelque griefs à la con pour que les autorités me convoquent et sous-entendent sciemment que mes activités étaient loin d’être légales. Papa Calgon avait sans doute versé de copieux pots de vins et attendaient en retour un cachet astronomique pour enterrer l’affaire et arrêter tout forme de poursuite. Plutôt crever que de verser le moindre sous à ces moustaches peignés, aussi ai-je décidé de simuler la folie, l’aliénation pure et dure de l’homme d’affaires qui a littéralement cédé au Burnout et qui se retrouve obligé de faire un séjour de plusieurs mois dans l’un de ces établissement où l’on vous colle une camisole et des baffes accessoirement pour se calmer les nerfs. Résultat, 4 jours plus tard, on m’embarque comme un putain de paquetage avec tout l’attirail du bon dégénéré mental et voilà où j’en suis désormais.
Je m’attendais pas à un navire de première classe certes mais celui-ci n’avait vraiment rien du confort réglementaire à attendre ne serait-ce que d’un navire de marchands. La galère fendait les eaux à toute vitesse, le batteur donnait le rythme et les gars rêvaient d’un bon bol de soupe chaude. Y’avait bien une trentaine de mecs, sapés de la même blouse blanche dernière mode avec les petits motifs à pois noires, histoire qu’on nous repère bien partout où on pose le foutu pied. Dans le lot, des types qui bavent comme si ils avaient la rage, d’autres qui se frappent la gueule jusqu'à se faire pisser le sang, en parlant de pisser, y’en a d’autres qui se font dessus et qui s’amuse dedans…
« Pt’ain, où est-ce que je suis tombé, manquerait plus que l’autiste pour que l’assortiment soit complet. Puis avec le bol que j’ai, y’en a bien un, qui va venir me ruiner la gueule à la fourchette pour que le cauchemar soit complet… »
« IIIIIIIIIIILE EN VUE, Capt’ain mais mais qu’est ce que c’est que ce bordel «
L’armateur sort de sa cabine en trombe, à moitié défroqué comme d’habitude, occupé avec une jolie jeune femme, un brin plus âge que lui à la poitrine opulente dénudée. A peine gêné de sortir de la sorte, le gros ventripotent se précipite à la barre et jette un coup d’œil à la longue vue.
« Bah Qu’est ce qu’il y’a Flynn, pt’ain ?! »
« Rien capt’ain, juste que j’aime vous interrompe au moment fatidique, m’voyez «
« Les autres débiles en bas suffisent pas, faut que tu rajoutes une couche, foutu équipage, foutu travail à la con. Qui m’a fiché des abrutis pareils ! Tenez le cap et tâchez pas de vous la jouer plus malin que vous l’êtes. «
Bientôt, nous accostâmes sur le territoire où trônait tel un détritus dans un paysage d’exception, ce que je supposais être le fameux asile de décadents dont je faisais désormais partie. Le bastion était dans un état déplorable et bien entendu comme vous vous en doutez, je me réjouissais par avance d’en gagner les chambres luxueuses en capiton.
Me v’la attaché et bâillonné au fin fond d’une cale dans je ne sais quel galère miteuse, côte à côté d’un loubard soupe au lait franchement stupide qui n’arrête pas de bavasser et de balancer toutes les conneries qui lui passaient par la tête. Si il m’avait pas balancé 45 fois que son petit nom c’était Hhan Brank Ignol, je m’en serais jamais douté quoique qu’avait un nom pareille, qui avait le mérite d’être euphonique et mémorisable, je n’étais pas prêt de l’oublier le bougre. Hhan était un sacré gaillard, avoisinant un bon 10 pied de hauteur pour une pesée de 110 kilos de graisse, il n’avait rien à envier aux ténors du genre et à ces congénères galériens aussi bien lotis. Hhan Brank Ignol ne pouvait s’empêcher de déblatérer en permanence des inepties, moyen de se faire bien considérer par un entourage de forçats et d’abrutis forts ingénus comme vous pouvez vous en douter. A la rigueur, je me fous d’entendre ses talents oratoires mais bordel que quelqu’un fasse quelque chose pour l’odeur pestilentiel que cette enflure m’envoie à chaque mouvement de rame dans les naseaux. En termes de relent savoureux et concentré de dessous de bras, il se pose la. Ca vous réveille les papilles et charme subtilement votre appendice nasal. Ouais vous avez bien entendu et sans doute la première question qui vous traverse l’encéphale serait de savoir ce que j’avais bien pu foutre pour me retrouver dans ce bateau démoniaque où l’on fait trimer les esclaves des Nobles jusqu’à ce qu’ils suent sang et eau et qu’ils s’effondrent d’épuisement.
‘Cha va t’y bien, mon bon ? J’ai point vu le coin’ de t’a poire, tu dois être bien nouveau. »
Me voyant me tortiller sévère comme un ver et essayant d’émettre quelque son audible. Il renchérit :
« Bah aaaloors, tu m’snob, c’est ca, M’sieur le richard en costar ?! Hé mais c’est que t’as une bien belle veste, mon salop…je peux te la prendre, hein hein, dis le, heeeeein ? »
« Grmpfh Grmpgh,Co... »
« Je pige rien a ce que vous dit’es mais j’prend ca pour un oui »
*Sale enflure, tu t’attendais à une réponse, t’es aveugle ou débile mentale, ou les deux à la fois pt’ain…*
Et vl’a comment je me suis fait tirer d’une sublime veste à 250 000 berrys fraichement claqué la semaine dernière dans un quartier chicos de Luvneel. L’idée que ce pequenot puisse ainsi porter le même habit que moi m’horripilait foutrement, sa sueur et toute sa peau innommable m’ont directement fait mettre une croix sur cet investissement…
Vous imaginez bien qu’un mec de ma classe, de ma trempe, de mon standing, de ma prestance formidable, qui taille davantage dans le costume 3 pièces sur-mesure et dont le tissu sublimissime coute plus cher que la peau de votre fesse droite surmonté d’un diamant rose 24 carats, ne peut se résoudre à se complaire dans un uniforme zébré tout poisseux et visqueux au possible. Le matricule qui figure sur mon pectoral droit M-16432 cousu à l’épingle à nourrice à l’aide d’un fil doré, rajoute une couche à l’aspect indélicat de l’accoutrement bicolore tandis que des fers et un boulet en fonte taille XXL m’empêche de me faire la male par-dessus bord pardi ! Bah bien sûr, il est bien connu que le détenteur d’un Fruit du démon lorsqu’il souhaite fausser compagnie à l’assistance, il se prend un petit séjour dans le grand bleu…
Le motif de ma présence sur ce navire est foutrement risible mais puisque vous insistez, je vais instamment l’évoquer ici avec vous. Figurez vous que dans les affaires, on est parfois amené à prendre des choix irréversibles, ce n’est pas l’idée de liquider un type dont je parle, ca j’ai appris à le faire les yeux fermés, les histoires morbides de Luvneel sont pléthores et je dois bien avouer que j’ai foutu mon grain de sel dans pas mal d’entre elles. Seulement, cette fois-ci, j’avais essayé de ferrer un plus gros poisson et ce sans avoir l’hameçon idéal pour le ramener à bon port. Un foutu Aristo du beau monde de Luvneel, Nihil Calgon, le genre d’enflure de bonne famille dont les générations d’ancêtres étaient de riches propriétaires terriens faisant parti de la vague initiale des pionniers de cette contrée auparavant si inhospitalière. Pas besoin de vous faire un dessin, Nihil Calgon était typiquement le fils à papa qui a constamment un balai dans le fessier et qui en plus adore cette sensation qui pour lui est indescriptible. Bien mal ’en a pris, lorsque j’ai détroussé le pauvre garçon dans l’un des tripots malfamés de Luvneel…faut dire que je l’avais laissé repartir avec son slip moulant rose avec des petits canards étaient pas du même effet pour garder la tête haute dans les rues de Luvneel. Ouais, je suis comme ca, lorsque j’ai tendance à remporter la gagne et que je m’emporte, je me sens obligé d’humilier l’adversaire, règle élémentaire de mon code d’honneur. Seulement, le bourge s’en est plaint à papa Calgon qui a utilisé son réseau pour m’assigner quelque griefs à la con pour que les autorités me convoquent et sous-entendent sciemment que mes activités étaient loin d’être légales. Papa Calgon avait sans doute versé de copieux pots de vins et attendaient en retour un cachet astronomique pour enterrer l’affaire et arrêter tout forme de poursuite. Plutôt crever que de verser le moindre sous à ces moustaches peignés, aussi ai-je décidé de simuler la folie, l’aliénation pure et dure de l’homme d’affaires qui a littéralement cédé au Burnout et qui se retrouve obligé de faire un séjour de plusieurs mois dans l’un de ces établissement où l’on vous colle une camisole et des baffes accessoirement pour se calmer les nerfs. Résultat, 4 jours plus tard, on m’embarque comme un putain de paquetage avec tout l’attirail du bon dégénéré mental et voilà où j’en suis désormais.
Je m’attendais pas à un navire de première classe certes mais celui-ci n’avait vraiment rien du confort réglementaire à attendre ne serait-ce que d’un navire de marchands. La galère fendait les eaux à toute vitesse, le batteur donnait le rythme et les gars rêvaient d’un bon bol de soupe chaude. Y’avait bien une trentaine de mecs, sapés de la même blouse blanche dernière mode avec les petits motifs à pois noires, histoire qu’on nous repère bien partout où on pose le foutu pied. Dans le lot, des types qui bavent comme si ils avaient la rage, d’autres qui se frappent la gueule jusqu'à se faire pisser le sang, en parlant de pisser, y’en a d’autres qui se font dessus et qui s’amuse dedans…
« Pt’ain, où est-ce que je suis tombé, manquerait plus que l’autiste pour que l’assortiment soit complet. Puis avec le bol que j’ai, y’en a bien un, qui va venir me ruiner la gueule à la fourchette pour que le cauchemar soit complet… »
« IIIIIIIIIIILE EN VUE, Capt’ain mais mais qu’est ce que c’est que ce bordel «
L’armateur sort de sa cabine en trombe, à moitié défroqué comme d’habitude, occupé avec une jolie jeune femme, un brin plus âge que lui à la poitrine opulente dénudée. A peine gêné de sortir de la sorte, le gros ventripotent se précipite à la barre et jette un coup d’œil à la longue vue.
« Bah Qu’est ce qu’il y’a Flynn, pt’ain ?! »
« Rien capt’ain, juste que j’aime vous interrompe au moment fatidique, m’voyez «
« Les autres débiles en bas suffisent pas, faut que tu rajoutes une couche, foutu équipage, foutu travail à la con. Qui m’a fiché des abrutis pareils ! Tenez le cap et tâchez pas de vous la jouer plus malin que vous l’êtes. «
Bientôt, nous accostâmes sur le territoire où trônait tel un détritus dans un paysage d’exception, ce que je supposais être le fameux asile de décadents dont je faisais désormais partie. Le bastion était dans un état déplorable et bien entendu comme vous vous en doutez, je me réjouissais par avance d’en gagner les chambres luxueuses en capiton.