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Un chasseur de prime, maître d'un pirate.

1622: Un chasseur de prime, maître d'un pirate.
Spoiler:

Quand j’avais 15 ans environs, je me suis retrouvé sur l’ile Sirup. Une ile qui allait avoir une importance pour moi. J’avais quitté mon maitre après l’avoir assassiner dans son sommeil, il y a quelques semaines seulement. J’étais ensuite partie et je voyageais clandestinement de port en port pour m’éloigner le plus de cette ile de malheurs. Pour moi, c’était la meilleure façon de ne pas trop risquer ma peau. Apres tout si je retrouvais sur cette ile et qu’on me repérait je risquais au mieux la prison à vie. Quoi qu’il en soit, à cette époque je ne vivais de pratiquement rien. Je portais de vieux vêtement noir et sale. Mon apparence était encore proche de celle d’un enfant... Surtout qu’on pense que je ne fessais à l’époque que seulement 1m55. J’étais d’ailleurs plutôt maigre aussi vu que je me nourrissais de presque rien. Rare était le jour où je volais un gros morceau de viande ou un vrai pactole pour me payer un diner décent. Quoi qu’il en soit, j’avais réussi à survivre depuis déjà un peu plus de deux mois et fait pas mal de voyage clandestinement. Je devais être assez loin de l’ile ou j’ai été esclave. Rapidement j’appris sur quelle ile j’étais. J’étais sûr Est Blue dans le village appelé Sirup... Vérifiant bien que mon bandeau était bien attacher à mon front, je pouvais voir que l’endroit ressemblait plus à un village de paysan qu’à une ville commerçante... Au début, je me disais que je n’allais pas trouver quand chose à voler ici... C’est alors qu’en marchant je vis ce qui me semblait être le casse du siècle.

Un grand manoir luxueux ou il devait y avoir de quoi se remplir les caisses et surtout manger de la bonne nourriture. C’était pour moi décidé, j’allais faire mon casse ici dans ce manoir ce soir... Mais je n’étais encore qu’un voleur amateur, voler quelques fruits et légumes ou un portefeuille c’est une chose, mais cambrioler un manoir c’est une autre affaire. Mais je n’avais pas de meilleur choix. Je fis donc rapidement le tour du propriétaire pour voir les entres et les sorties en fessant attention de ne pas me faire repérer. J’avais beau être encore un amateur, je n’étais pas pour autant stupide... Une fois donc cela fait, j’attendis la nuit pour passer à l’action. J’avais repéré un arbre d’où certaine branche passait au-dessus des barreaux, ce qui allait me permettre de pénétrer dans la propriété sans trop de difficulté. Un petit coup d’escalade et hop je me retrouvais sur l’arbre. Il ne me restait plus qu’à attendre le bon moment pour sauter de la branche et me retrouver dans le manoir. Une fois cela fait, je me mis à escalader pour atteindre un balcon qui se trouvait au premier étage. Je jetais un coup d’œil pour voir s’il n’y avait personne et une fois sur d’être tranquille, je pénétrais rapidement à l’intérieur. Tout se passait pour le mieux pour le moment, j’avais réussi mon entrer et je n’étais pas repéré... Mais la suite allait devenir beaucoup plus compliquer.

Je réussi à trouver les cuisines ou un petit festin m’attendais, je ne réfléchis pas deux minutes, un coup d’œil à droite, un autre à gauche et je me régalais de toute ce que je pouvais trouver. Une fois le ventre plein, je me dis :

Matsu : Bon, ce n’est pas tout ça, mais il faut que je trouve de quoi payez mes prochains repas... Il faudrait que je trouve ou il planque leurs... Merde...

Un cuisiner un peu trop silencieux venait juste d’entre dans la pièce au moment où j’allais la quitter. J’étais trop attirée pas la nourriture pour faire attention au bruit environnant et je me fis donc repère. Ce qui suivit était une course poursuite à travers le manoir entre moi et quelques serviteurs... Par chance, ce n’était pas des spécialités du combat et donc je réussi à rapidement retrouver la sortie. Mais au moment où j’ouvris la porte je vis un homme avec une épée qui m’attendait. Il avait surement entendu l’alerte et savait que par réflexe j’allais sortir par la premier porte venu. Sans même crier gare, il m’envoya un coup d’épée horizontalement. Par un réflexe presque surhumain, je réussi à esquiver l’attaque de justesse en me laissant tomber sur le sol. Le sol étant un peu glissant, me fis glisser sous les jambes du garde ce que je pris comme une chance et donc je tentais de me relever pour reprendre la course. Mais ce type avait de sacre réflexe, il m’attrapa au niveau du col et me projeta parterre avant de pointer son épée ver moi avec la ferme intention de m’embrocher au niveau de la gorge. J’esquivais encore une voir de justesse et lui balançais un coup de pied au niveau du front ce qui me permet de le libérer... Mais cela ne durait qu’un moment, alors que je montais les barreaux pour m’échapper, ce garde eu le temps d’ouvrir la porte et de me prendre par surprise. Il plaça le plat de son épée au niveau de ma gorge, me souleva pour me mettre à son niveau, c'est-à-dire presque 30 centimètre et me dit :

Garde : Tu es foutu mon garçon et maintenant tu vas le payez... Je vais te tabasser, te refaire la facade.

Il recula alors son poing encore libre pour sans doute me l’offrir sur mon visage... Je ne pouvais rien faire dans cette position. Alors mon seul réflexe fut de fermer les yeux et me préparer à recevoir ce coup de poing...
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Je m’demande qui je suis v’nu branler par ici. Probablement moi-même. Il faut dire qu’avec un peu d’pognon dans la caisse, j’ai tendance à lambiner du cul. Et là, de la maille, j’en ai assez pour me dorer les miches. Ça doit être pour ça que j’ai choisi cette île. Un endroit privilégié pour des vacances ; il ne s’y passe jamais que dalle.

La preuve est que je marche depuis une demi-heure et qu’il n’y a pas un blaireau à l’horizon. C’est dégagé et net depuis cinq bornes. J’ai trouvé le lieu ultime pour couler des jours heureux. D'la bouffe de roi et la p’tite serveuse de la taverne qui s’penche un poil trop si tu vois c’que j’veux dire. Quand elle me sert, mon falzar me serre. Un plan cul qui m’a l’air plus qu’entamé, surtout après notre entrevue de ce soir. Quand je l’ai choppée y a même pas une heure à la sortie du boui-boui. Elle m’a littéralement fondu dans les bras. Elle m’a fait promettre de la voir demain chez elle.

Ah les gonzesses ! Avec leurs façons de faire croire qu’elles ont le monopole de la baise ! M’enfin, je n’vais pas cracher sur une bonne partie de jambe en l’air.

D’ici demain, je vais bien tâcher moyen de profiter d'un repos franchement mérité. La ballade dans la nature, c’est chié, mais y a pas mieux pour retrouver du tonus. À petites foulées, je m’recentre sur moi-même. Comment les grognasses disent, déjà ? Je fais d’l’harmonica avec la nature ou un truc du genre. Harmonie ? On s’en branle.

J’inspire profondément et j’expire tout pareil. Le sol graveleux, comme ma serveuse, crisse sous mes pas. L’air est vachement pur. C’est pas sérieux, on dirait qu’aucun atelier n’est ouvert ici. Pas une forge, pas une tannerie. Y a pas de poubelles qui débordent ni de clodos qui fermentent ou qui se putréfient, selon. Bref, c’est tellement propre que ç’en est limite effrayant. On dirait qu’il n’y aucune vie ici.

Je m’dis que j’vais passer une bonne soirée alors que la lumière de la lune me trace un chemin vers une putain d’baraque de bourges. Ça pue l’oseille, c’est hallucinant. À l’époque, j’ai eu beaucoup moins classe. J’aime pas y penser, merde. C’est un coup à m’foutre le cafard.

J’accélère d’un bon coup d’rein pour moins penser et plus profiter. C’est pas mon genre de m’casser les noyaux avec des conneries. Et là, c’est la vacherie, l’ultime saloperie pour foutre en l’air mes journées. Un môme qui se fait quasi-tuer par un loubard armé. Quasi-tuer parce que soul’ver un gosse avec une épée c’est pas bon du tout.

Au dernier moment, je bloque le poing du molosse.

« Hey, l’ami. Je suis sûr que ce gamin n’a pas mérité de s’faire charcuter. »

Vient, avec cette phrase, une belle brochette de cuistot :

« C’est lui ! Arrêtez-le ! Il a volé un repas de cinq personnes ! »

Cinq ? Vrai qu’il a l’air chétif. Forcément, quand il est tombé sur un casse-dalle pour cinq, il n’a pas dit non.

« - Il s’excuse, hein qu’il s’excuse ?
- Non. »

Ah ouais, non ? Prends-toi une baffe dans la gueule, p'tit con ! Baisse la tête maintenant, ils ne verront pas que je te plie la nuque de force.

« - Remboursez sa dette et je veux bien le laisser partir.
- Bon, c’est quoi cinq repas, cinq mille balles ? Tiens.
- Ah non, c’est plus que ça.
- Beaucoup plus, même. »

Plus tard.

« Espèce de sale morveux, tu m’as coûté toutes mes économies. D’ici à ce que tu m’rembourses, je te f’rai vivre l’enfer. Si je t’vois traîner tes sales pattes de pickpocket, je te coupe les doigts à ras ! J’espère que t’as capté l’message parce que sinon, je vais te l’écrire au fer-blanc sur toi ! »

Mais qu’est-ce qui m’prend à engueuler un gamin. À son âge, j’ai été tellement plus largué que lui. Je m’demande si’l vieux m’a déjà r’gardé comme moi je le r’garde. Probablement pas.

« Bon, allez, t’en fais pas. Viens avec moi, je vais t’apprendre comment vivre sans voler. Et crois bien que c’est encore plus difficile que piquer des melons sur le marché. »

Eh l’vieux, j’espère qu’au ciel t’es content d’voir que je transmets l’savoir et qu’t’es fier de moi, même un peu.
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On ne sait jamais ce que le destin nous réserves qu’on dit, je dois avouer que c’est bien vrai. Qui aurait pu croire qu’un village en apparence si banal cachait un manoir aussi luxueux. Que dans ce manoir se cachait un type qui fessait trois fois ma taille. Franchement, je ne me doutais pas de ce qui allait se passé alors que je tentais de piller cette demeure. Dire que j’espérais que cela se passe bien. Je commençais à me débrouiller pour faire les poches des gens. Mais apparemment j’avais encore trop vite sauté les étapes. Une saleté de molosse voilà ce que ce type était. Mais le pire était non pas sa force ou sa masse prodigieuse, mais plutôt le faite que ce type n’était pas totalement idiot. Je pensais pouvoir le battre ou plutôt fuir en le prenant de vitesse. Mais j’avais apparemment été un peu trop naïf. Ce type avait apparemment la clé de la grille et ouvrit celle-ci pour m’attraper à la sortie. Les jambes au-dessus du sol et avec une allonge trop petite, je ne pouvais rien faire. En claire, j’étais foutu et sachant ça je m’étais préparé au pire. Une droite monumental qui allait me deviser la tête pour un bon moment. Mais contre toute attente ce coup de poing que je voyais déjà venir ne vint justement jamais. Il fut stoppé net par un homme, un vieillard je pourrais presque dire me sauver de cette terrible correction... Pourquoi l’avait-il fait ? Je ne le savais pas, je ne comprenais pas je crois même que sa présence m’avait totalement largué... Alors que c’est moi le sujet principal dans cette histoire.

Toujours est-il qu’il venait de me sauver la mise sur le coup... Je ne savais pas exactement ce que je devais faire, mais sur le coup, il valait mieux le suivre. J’avais échappé de justesse à un séjour à l’hôpital suivit d’un moment en prison. Donc, si je ne voulais pas que ses types changes d’avis, le suivre était la meilleure solution... Mais voilà, une histoire de ce type n’est dans le fond jamais tout blanc ou tout noir... Il y a des mauvais moments à passer... Et quand je parle de mauvais moment, je parle de ce gars qui se mit à me faire une leçon de moral... Il voulait que je lui rembourse... Vu le prix que ses types on mit au repas, j’en avais pour des semaines, voire des mois... D’ailleurs, je ne me suis pas priver pour lui dire :

Si tu t'es fait arnaquer c’est ton problème. Tu as vu le prix qu’il t’on demander... Franchement... (À voix basse) En plus maintenant je n’ai pas le choix... Fait chier.

Même si ma façon de lui parler et surtout mon regard semblait dire que je ne lui devais rien, j’avouai moi même que dans un sens je n’avais pas le choix. C’est donc sans véritable motivation que j’acceptais son offre. Sans pour autant le dire évidement. Durant le reste de la nuit, je ne dormis presque pas, j’étais dehors à contempler la lune et les étoiles. Il n’y avait aucune raison particulier à ce que je fessais cela. Je n’avais juste pas l’habitude de dormir longtemps et donc après une ou deux heure de sommeille je le réveillais pour regarde le paysage du ciel avant de me rendormir. Au petit matin la séance de torture commençais. Je disais cela comme ça parce que franchement c’était un truc de malade j’ai envie de dire. Ce type me fit descendre la falaise avec deux tonneaux vides pour atteindre le fond de la rivière juste avant qu’elle ne se déverse dans la mer. En quelques mots, il m’expliqua que je devais amener ses tonneaux sur le haut de la falaise, en gros un sacre boulot en perspective. Pour m’aider à cette tache j’avais le droit à un bâton en bois plutôt solide et souple... Alors que je montais la haut, je vis qu’il m’attendait devant une espèce de grosse marmite, il me dit de verser l’eau dedans et de recommencer jusqu’as ce que cette marmite géante soit remplit...

Une fois le boulot fini et l’après-midi presque déjà écouler, je regardais ce qu’il fit et je le vis allumer un feu pendant un petit moment, avant de le voir se déshabiller et plonger dans l’eau... C’est à ce moment-là que je compris son manège et que je dis en hurlant :

Quoiiiiii ! C’est quoi se délire, je me suis tué à la tache juste pour que vous puissiez prendre un bain ? Pourquoi ne pas l’avoir fait à l’auberge ?

Sérieusement, je pouvais me le demander et le pire c’est que pendant toute une semaine, il me fit faire ça. D’ailleurs à la fin de la semaine, il ne me fallait plus que la matinée pour remplir sa marmite de malheur ou il prenait plaisir de prendre son bain. Mais aussi j’en avais plus que marre. Cela rimais à quoi de joué son monsieur je vais chercher trois kilomètres plus loin votre eau pour que vous puissiez prendre votre bain en pleine campagne pour admirer le paysage. Alors forcément, je fini par craquer et lui dire :

J’en ai marre, je me casse, cela fait une semaine que je vous sers de boniche et j’ai déjà assez fait se boulot de merde... Trouvez-vous un autre larbin.

Alors que j’étais sur le point de partir, il me jeta mon sabre en main, il n’était pas de grande facture, mais il me dit de tailler l’arbre à cote de moi. Je savais que tout ce que j’allais c’était le couper en partie, mais il insistât et me poussant à bout, je donnai un coup de lame à l’arbre que je coupai en deux. D’un seul et simple mouvement j’avais réussi à trancher cet arbre en deux. Je n’en revenais pas. Il m’était arrivé de tester mon coup de lame de temps en temps. Mais plus depuis qu’il m’avait pris sous son aile et c’était la premier fois que j’arrivais à couper un arbre en deux et d’un simple geste... Je ne savais pas exactement ce qui c’était vraiment passé... Mais j’étais sûr d’une chose, ce que je venais de faire n’était pas une coïncidence. Cet homme avait manigancé ça depuis le début. Et alors que je réfléchissais à la raison de se phénomène, je l’observais avec un air plutôt stupéfait.
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Quel terrible gamin ! Fin comme une brindille, mais tellement fort. Et puis, c’est pas si mal finalement de prendre un bain en hauteur, y a une superbe vue ici et après mes ébats avec la jeune fille en jupette, il me faut au moins ça.

Tout de même, c’est impressionnant de le voir progresser autant, il est hargneux comme une teigne et têtu comme un bourricot. Quand il s’met à la tâche, il ne pleurniche pas. Pourtant, je l’trouve plutôt con. À aucun moment, il n’a compris que c’est dans son intérêt que je fais tout ça. Il a l’âge de ceux qui croient que l'fric fait tout. Comment lui expliquer que ce n’est pas la méthode facile qui est la bonne ? Comment lui dire que l’argent n’est qu’un moyen, pas une fin ?

Maintenant que j’ai à charge ce sale gosse, je m’retrouve avec une lourde responsabilité. Si seulement j’avais eu cette même mentalité à l’époque où ma fille était encore avec moi. Si lui est con alors moi je n’suis pas meilleur. Pourtant, je vois qu’il emprunte le même chemin que moi à son âge. Il a la prétention de ceux qui pensent que le monde est à conquérir par la force et la servilité de ceux qui ont passé leur vie à torcher des fions. Ça m’a étonné de le voir m’obéir comme ça, sans raison. D’accord, je n’ai pas l’air d’un ange, mais tout de même, je l’ai vu réveillé en pleine nuit. Il aurait pu en profiter pour s’enfuir, mais non.

C’est ça la chose la plus difficile pour un parent : être foutûment incapable de savoir ce qui s'trotte dans l'ciboulot d'leurs gamins. Comment espérer leur passer un quelconque message ?

Pourtant, je vais faire d'mon mieux, ce que j’aurais dû faire avant. Cette rencontre me ramène chaque jour en arrière et ravive chaque matin les blessures que j’ai reçues. Pas celles qui ont cicatrisé en plus ou moins longues zébrures dans mon corps, non, les autres. Celles qui saignent encore malgré les années et celles avec lesquelles faire la paix est un effort quotidien. Celles que je me suis faites et que j'ai amplement méritées. Un homme reçoit rarement une seconde chance dans la vie, la possibilité de faire ce qu’il faut non pas pour éponger ses conneries, non, ça, c’est impossible, mais pour apprendre à ne plus les r'faire.

Comme moi à son âge, le morveux ne va m’écouter que quand il va s’agir de l'rendre plus fort. C’est tout ce qu’ils veulent les gosses d’aujourd’hui. J’aurais peut-être la possibilité de glisser un ou deux principes dans cette tête de con. Si seulement il savait que cette force finira par les blesser avec toute la puissance qu’il aura accumulée. Couper un arbre, c’est bien, c’est net et ça s’apprend à la dure. Un peu de force dans les bras et aucune technique. Tout ce gosse. Sa posture est rigide et il tient son épée comme un gourdin.

« Écoute p’tit con, maint’nant que t’as un peu d'muscle, on va passer à aut’chose. J’vais t’apprendre mieux t’servir de ton corps. Suis-moi, sale gosse et n’chiale pas, je n’aime pas les pleurnicheurs. »

Je n’aime pas non plus engueuler le p’tit, mais je sens que si j'la joue trop cool, il va s'relâcher. Qu'il cherche un peu mon approbation pour voir. Maintenant que j’ai passé une semaine avec sa tronche de fouine, je m’attache un peu. Égoïstement, j’ai envie qu’il fasse mieux que moi, grâce à moi. Alors, je l’emmène en bas d’la vallée chez une de mes maîtresses. Une femme d’âge mûr qui n’a pas peur de l’insolite côté chambre à coucher. Par contre, son côté casse-burnes se trouve chez ses locataires. Des chats, de la pire espèce. De gros matous d’gouttières qu’elle soigne malgré leur sale caractère.

« - Gwendoline, je te présente sale gosse. Sale gosse, dis bonjour à Gwendoline.
- Bonjour.
- Bonjour mon petit, tu veux des cookies ?
- Non, il n’en veut pas. Va préparer tu sais quoi, je te r’joins.
- D’accord, je file, hihihi
- Tiens, la fourmi, c’est un sabre en bois lesté. Il a à peu près la taille et le poids d’une épée bâtarde. Je t’expliquerai un aut’jour c’que c’est. Chaque fois qu’on v’venir ici, je vais m’occuper d’la proprio pendant que’ques heures pendant que tu devras apprendre à soulever ses chats du bout d’ton arme. Comme le garde avec toi. Par contre, eux, ne se laisseront pas faire. Pour chaque objet qu’tu casses, je te broies un os. Tu as deux s’maines pour y arriver, après, je te laisse rester merdique comme t’es et je m’tire de ta vie.
- Je suis toute nue !
- Allez, file. »

Je m’demande s’il va y arriver. Deux semaines, c’est quand même un peu ric-rac. Bon, et ce coup d’pine pour la dame, alors ?
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Etais-je stupide ? Peut-être que oui, peut-être que non. Mais surtout je pouvais dire que je n’avais reçu aucune éducation digne de ce nom. Je suis pour ainsi dire né esclave et j’ai vécu pendant 15 ans en étant esclave. Je me suis libère de cette tâche en me sauvant après avoir tué mon maitre. Quoi qu’il en soit, j’avais un peu l’impression que me retrouver à nouveau en esclavage pendant que j’étais avec ce type. Mais bon, j’avais accepté sans rien dire parce que j’avais dans le fond une dette et que ma défunte mère m’avait appris à toujours payer mes dettes. Mais j’avais ma dignité et je ne voulais plus subir se genre d’humiliation. Ce n’est pourtant que quand il me fit découper cet arbre que je compris ce qu’il voulait vraiment faire. C’était assez dingue, en une semaine à peine j’étais devenu assez fort pour trancher un arbre comme si c’était du beurre... Je n’avais pas vraiment remarqué, mais c’est vrai que j’avais pris un peu de muscle. Faut dire que je mangeais un peu mieux qu’avant et que ses tonneaux que je portais m’aidait vraiment à muscler mes bras. Bon, ce n’était pas non plus des plus évidents, mais le corps presque squelettique que j’avais était déjà un peu plus robuste... C’est donc après un petit moment que je compris ce qu’il voulait faire, mais même si je comprenais ce qu’il voulait faire depuis le début, je ne comprenais pas ou plutôt plus pourquoi.

Au début, je croyais que c’était pour lui rembourser ses repas. Mais vu ce que je fessais, cela n’avait aucun sens. Cela devenait évidement pour moi, c’était une sorte d’entrainement. Mais pourquoi m’entrainer... Je pouvais vraiment me le demander. Mais dans le fond, je voyais l’avantage et je savais que pour un avenir proche cela me serait sans doute utile. Ce type, je ne le comprenais pas mais je savais que nos routes se sépareraient prochainement. J’avais une ambition, un rêve, un objectif à accomplir. Je n’allais pas reste toute ma vie avec cet homme... Que je n’appréciais pas vraiment d’ailleurs. Même si dans un sens j’éprouvais une certains empathie. D’un autre coté il m’énervait du plus haut point. Morceau, petit con, gamin, mioche. J’étais peut-être qu’un enfant, mais je détestais ca façon de me parler... Je n’avais pas vraiment l’habitude de pleurer et ce n’est pas pour ses beaux yeux que j’allais le faire. Quoi qu’il en soit, il m’amena quand une maison ou une vieille femme accompagner d’une meute de chat vivait... Quand cette vieille me proposa des cookies j’aurais bien eu envie de lui coller mon poing dans la tronche. Mais bon, en quelques sortes c’est le vieux qui répondit pour moi... Avant de me donner un bois et de me demander de porter des chats sur la point de ce bout de bois... Un peu comme le garde l’avais fait... Quand il partit faire ses cochonneries avec la veille je me mis à sourire pour la mise en garde qu’il m’avait dit en répondant à moi tout seul :

Pff, je ne suis pas totalement stupide. Il suffit de faire ça dehors...

Donc premier épreuve, faire sortir les matous. Tâche des plus ardus car certains semblait bien à l’intérieur. Mais avec les bruits plutôt lubrique que fessais les deux vieux à l’étage au-dessus. Cela ne fessait qu’augmenter mon désir de partir de cette maison de perversion. J’avais 15 ans et même si de temps en temps, ce genre de chose commence à me démanger, il est hors de question pour moi de rester ici à entendre ce genre de bruit. Apres un vase renversé et deux chaises tomber. Tous les chats se retrouvaient dehors. L’étape vraiment difficile commençait. Pendant les premiers jours, je tentais de les attraper avec le bout de bois, mais ceux-ci ne semblait pas vouloir venir et un jour alors que je tentais de choper un de ses chats je finis par m’énerver et je dis :

Chat de malheur tu vas venir ou je t’embroche bordel de...

Et le mot embrocher était des plus adapter car je réussis à planter un bout du bois dans son... sa... Enfin vous avez compris. La réaction fut immédiate, eux qui généralement tenter de fuir en courant autour de la maison, sautant sur les arbres et j’en passe. Cette fois la réaction fut une attaque Immédiate te plutôt violente. Le chat donc le bâton avait touché ses endroits intimes. Me sauta au visage et me griffa avec rage. Tous ses griffes et ses mouvement, me fis évidement réagir, je tentais de me débattre et dans tous ses mouvements, mon bandeau que j’avais autour de la tête parti. A ce moment-là, ma réaction fut beaucoup plus brutal, je repoussai le chat et remit le plus vite possible mon bandeau autour de ma tête. Depuis que je m’étais évadé, que j’avais fuis ma position d’esclave. Jamais je n’avais enlevé se bandeau. Car il cachait la marque de ma honte, celle qui signifiait que j’avais été un esclave... Ou plutôt que j’étais un esclave évadé. Une fois le bandeau remis, je remarquais que le vieux était juste là... Avait-il vu la marque ? Avait-il compris, je n’en savais rien et même si je stressais je fessais comme si rien ne c’était passé...

Une dizaine de jour c’était écoulé... On était à peine l’aube, les premiers rayons de soleil se levaient à peine. Mais durant c’est dix jours une chose importante c’était passé. Alors que ce vieux pervers dormait encore, je lui offris un réveil mémorable. Un petit groupe de chat ou plutôt l’arrière du chat à quelques centimètres de son visage et je dis pour le réveiller.

Hé ! Le vieux, voilà mon cadeau et avec un peu d’avance.

Au faite pratiquement tous les nuits je partais retrouver ses chats de malheur qui sortait la nuit pour miauler et pour continuer à m’entrainer. J’avais alors fini par trouver la méthode pour les attraper tout en même temps. Je les tabassais avant comme il faut et quand il n’avait plus de force je les assommais et les accrochais en même temps sur le bout de bois. De cette façon, je pouvais facilement les gardes sur le bâton dans qu’il foute le camp... mais évidemment je n’étais pas un tricheur, j’avais utilisé seulement le morceau de bois pour ça. J’avais donc finalement réussi son épreuve en dix jours seulement... Je ne savais pas si c’était cette méthode qu’il voulait me le résultat était là.
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Un esclave, huh ? Ça ne m’étonne pas qu’il ait à la fois autant de hargne et autant de servilité. Obéir est une seconde nature chez les esclaves élevés en salon. Par contre, je m’demande comment il a bien pu s’en sortir. Je doute que ce soit passé sans une goutte de sang. De toute façon, maintenant n’est pas le moment pour aborder ce sujet. S’il ne réussit pas ce que je lui d’mande, c’est la fin des haricots pour lui. Laissons-le s’entraîner et allons fourrer la touffe de la rombière.

Il m'fait bien marrer le gamin avec sa brochette de chatons et ses cernes autour des yeux. La nuit est bien lumineuse ce soir et il en a profité pour tabasser des chats. Y a deux options : soit je n’ai pas bien expliqué, soit il est rudement con. Ou alors les deux. Mais foutrecul, qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête de cet enfant pour tabasser des chats ? Est-ce qu’il imagine vraiment que ça va lui servir dans sa vie future de pouvoir déglinguer des chatons ?

« Il me semble que t’as absolument rien compris de ce que j’t’ai dis. P’tit gars, quand t’es assez fort pour couper en arbre en deux, normalement, les chats ne peuvent pas t’casser la gueule. Si je t’avais demandé de leur démolir la tronche, j’aurais peut-être préféré un ours ou une connerie dans l’genre. Suis-moi. »

J’emmène le morveux quelques pas à l’orée d’une forêt. La nuit est fraîche pour la saison. J’entends au loin une fille glousser. Elle me fait chier Gwendoline. Je crois que c’est l’moment de passer à autre chose.

« Bon, regarde ce rocher, là. »

Je sors mon épée et je le tranche net en deux. Puis, d’un mouvement lest, je soulève le gamin avec le tranchant de ma lame.

« Même si j’ai la force de couper la roche, tu remarqueras que t’es même pas égratigné. Même tes vêt'ments vont bien. C’est ça, une vraie maîtrise du sabre. N’avoir que de la force dans les bras va freiner ta progression. Ce qu’il te faut, c’est un minimum de précision dans les gestes. C’est pour ça que je t’ai demandé d’attraper ces chats, en intérieur. Ils auront l’avantage du terrain et toi, tu n'pourras pas les blesser. Et quand tu sauras faire ça, tu trouveras que ton arme est devenue un prolongement naturel de ton bras. Et peut-être que tu arrêteras d'la t'nir comme une bite pour pisser. »

Je repose le gamin au sol. J’espère que le message est bien passé. Difficile de ne rien comprendre cette fois. Ou alors, c’est qu’il fait preuve de mauvaise volonté. Dois-je retourner voir cette folle du cul ? Allez, pour rendre service au môme, je veux bien me dévouer quelques jours de plus.

« Tu n’as plus que quatre jours pour réussir. J’espère que t’as rien contre le fait de rester un peu réveillé. »

Gwendoline est encore plus horrible la nuit. Quand son maquillage ne vient pas cacher la décrépitude de son visage, on dirait qu’elle va sauter sur ma tête pour me bouffer le cerveau. Pourtant, si je vais la voir, c’est qu’elle a une passion sans borne pour la soumission et ça peut être drôle, des fois.

« - Je vais passer quelques jours chez toi, va nous préparer à becter.
- D’accord.
- Pour le vase, il n’est pas cassé. Par contre, ma menace tient toujours, le mioche. Alors, tu penses être à la hauteur ou pas ? »
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Quel vieux chiant, je peux vous le dire, ce type est un vrai chiant. J’avais réussi son épreuve pourquoi il se mit à râler comme quoi je n’avais pas réussi. Qu’importe la méthode du moment qu’on arrive à ses fins. C’était ce que je pensais et je ne comprenais vraiment pas pourquoi, il n’acceptait pas que je réussis l’épreuve. Car pour moi c’était clair que j’avais réussi. Mais non, monsieur le vieux trouvait que ce n’était pas bon. Comme si j’avais échoué, mais les chats était sur mon bout de bois et donc pour moi c’était bon. Enfin bref, il m’amena prêt d’un rocher pour me faire une démonstration de ses talents. Moi j’étais debout un peu plus loin à observer. Mais quoi qu’il fasse, je restais totalement de marbre. J’avais beau être impressionner par le force et la dextérité de ce type, cela n’empêchait que je fis mine de ne rien voir d’impressionnant. Je lui avais déjà montré ce genre de sentiment et je n’allais pas recommencer comme ça... Quoi qu’il en soit, malgré sa façon de parler dont je ne fis aucune remarque. J’écoutais ce qu’il disait... Je comprenais ce qu’il voulait dire. Mais je continuais à penser que ma première méthode était bonne.

Toujours est-il qu’une partie de moi était en colère quand j’entendis qu’on allait rester ici... Ce vieux et cette vieille les entendre toute la journée en plein débat... J’ai envie de gerber. Qu’importe si c’est naturel, que ce soit des choses quoi soit dans la nature humaine. Les entendre satisfaire leurs fantasme de pervers me dégoutais vraiment. D’ailleurs n’ayant plus le choix, je me mis des morceaux de coton dans les oreilles pour atténué le bruit de leurs ébats. Je n’ai jamais touché une femme et entendre ses deux-là... Ben cela me donnais seulement moins envie de faire ça... Quoi qu’il en soit, l’entrainement alors repris... Cela dura exactement deux jours ou entre les ébats des vieux on pouvait m’entendre me battre les chats et aussi faire tomber et même casse quelques objets. Ce qui résultat de quelques nouvelles décorations temporaire sur mon visage. Donc un belle œil au beurre noir et quelques bosses. Mais au troisième jour... Pas un chat... Ou plutôt pas un bruit de mon cote... Que c’était-il passé et bien c’était assez simple durant le déjeuner, je vis le calendrier de la vieille et cela me fit totalement réagir et quand le vieux avait le dos tourner... C'est-à-dire souvent, je pris la poudre d’escampette.

Je me dirigeai vers la mer avec un bouquet de fleurs que j’avais cueillis, j’avais aussi une petit planche en bois et une bougie. J’attachais le tout et je plongeai dans la mer et me mit à nager à quelques pieds pour laisser la planche de bois accompagner du bouquet de fleurs et de la bougie... Bougie que j’avais allumée au préalable évidemment. Je les laissais partir au large. Une fois revenu sur la plage je fis face à la mer, me mit à genoux, les bras sur le sable et la tête baisse et je dis :

Bon anniversaire... Maman... Tu me manque, mais je te promets que ta mort ne sera pas veine... Je reste avec le vieux pour devenir plus fort. C’est un vieux pervers malsain, mais je crois que j’apprends quelques choses... Bientôt je serais fort, assez pour être vraiment libre et pour faire payez tous ses gens qui nous ont traité comme des moins que rien.

Je restais quelques minutes... Au faite je restais presque une heure même avant de partir. J’avais perdu une journée mais j’avais déjà compris le truc et il ne me restait plus qu’à le maitriser parfaitement... C’était grâce au vieux et même s’il je ne lui disais pas, j’étais reconnaissant. Enfin bref, le dernier jour arrivais et durant tout la matinée je m’étais préparé à réussi du premier coup et j’attendis donc midi pour dire au vieux d’un visage satisfait :

Regarde le vieux, regarde ce que je sais faire.

Les chats étaient repartie un peu partout, je fis donc deux pas en arrière pour les avoirs tous de face et donc en vue et je me mis à l’assaut. Rapidement j’attrapais chaque chats sur le bout du bâton, j’allais assez vite pour qu’il ne tombe pas et surtout pour qu’il n’ait pas le temps de sauter du bâton. Beaucoup de chat était prêt d’un vase, un cadre ou autre choses qui cassait, mais chaque fois je déplaçais mon bout de bois pour qu’il ne touche aucun de ses objets Au faite le mouvement de mon bâton ressemblait plus à un serpent qu’a autre chose, un mouvement rapide, souple et fluide et continue. Un seul chat eut le temps de tenter une esquive en sautant. Ais je le pris de vitesse et m’accrocha au lustre au-dessus de la table pour l’avoir en plein vol. Un réflexe qui allait peut-être me coûter chère.

En effet, alors que je venais juste d’attraper les chats sans toucher une seule chose avec le bâton, un petit bruit de craquement se fit entendre... Ensuite Crac, Paf et Miaou... Le lustre qui tombe, moi qui m’écrase et démolit la table avec quelque condiment déjà présent dessus et qui était maintenant perdu et tous les chats qui se mirent à saute dans tous les coins comme s’il voulait sauver la peau créant plus de bordel encore. Une fois relevé, je pouvais constater l’ampleur des dégâts et voyant le carnage, je ne trouvais qu’un mot à dire :

Merde !
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Oh putain, j’y crois même pas ! Comment est-ce qu’elle arrive à faire cet angle avec ses cuisses ? Elle est souple, Gwen, comme le bambou, comme le sconse ou la grande belette de Winchester. J’ai rien contre le fait qu’elle me traite comme un prince, mais j’étouffe dans son mobilier encombrant et sa docilité excessive. On dirait qu’elle a décidé de faire paillasson dans la vie. Ça va deux minutes, mais ça devient vite chiant. Il me faudrait une gonzesse qui ait du caractère. Un minimum, quoi. Et puis, plus jeune aussi, si possible. Plus ferme et plus rebondie.

Mais bon, je m’suis fait la promesse de faire quelque chose de correct avec ce sale gosse. Du coup, je dois me dévouer pour la bonne cause. C’est vraiment possible de s’attacher avec des chaînes aussi bien sans aide ? Elle est douée, des années d’expérience.

En bas, un gros craquement se fait entendre. Moi je sais qui c’est, elle, non. Je me rhabille vite fait et prends mes affaires :

« Je vais voir si un voleur est venu. Si ça se trouve, c’est le bruit d’un carreau qu’on vient d’entendre. Ne bouge surtout pas d’ici. »

Je la laisse attachée et vais voir en bas le p’tit con qui, comme prévu, est à l’origine du vacarme. Par contre, il a fait fort. Le lustre et la table en dessous.

« Tu sais, je commence à m’dire que t’es qu’une source d’emmerdes. Montre-moi c’que tu sais faire, ton délai vient d’être écourté. »

Et il s’exécute avec une réussite satisfaisante. Bon, ça n'casse pas trois pattes à un canard, mais au moins, il a compris et a fait ce que je lui ai demandé. Sa posture est moins raide et ses gestes plus souples. En plus, il n’a rien perdu de sa force. C’est comme de l’argile que je façonne entre mes doigts. Ses talents commencent à prendre forme. En un mot comme en mille, il vient d’arrêter d’être merdique.

« Bon, c’est pas très poli ce qu’on va faire, mais on va se tirer sans moufter. La dame est légèrement enchaînée par ses occupations. »

Hinhinhin.

Quelques mètres plus loin et à l’abri des reproches que ne manquera pas de faire cette satanée Gwen. Je lui dis au p’tit’.

« - Maint’nenant que t’as réussi, j’vois que j’vais pouvoir t’apprendre deux ou trois trucs. Parce qu’au début, c’était pas gagné. Entendons-nous bien. Moi, c’est Julius Ledger, je suis chasseur de prime. Et toi, c’est quoi ?
- Yumi Matsu.
- Yumi comme dans rêve ? Ça n’fait pas un peu gonzesse, des fois ? Allez, ne te vexe pas comme une pintade, c’est pour déconner. Je n’vais pas tenir ma promesse de te briser les os. Déjà que ça va forcément se produire involontairement, on n’va pas non plus s’lancer dans des atrocités. »

On arrive à l’auberge où on réside pour prendre nos affaires. J’ai décidé de changer de piaule au cas où elle finirait par me r’mettre le grappin d’ssus.

« Dorénavant, tu m’appelleras maître. Je vais commencer ta formation à l’escrime. Tu devras m’obéir en tout. Et quand je dis tout, je veux dire tout sans exception. Je f'rai de toi un homme ou je te crèverai à la tâche. Est-ce clair, Yumi ?»

Et ainsi commence son programme plus que chargé, le matin lecture et mathématique, l’après-midi escrime avec moi comme adversaire ou bien course à pied. Le soir, je lui laisse carte blanche pour aller me fourrer dans des coins humides et chauds. Ces deux nouvelles touristes m’ont l’air plutôt voraces et l’une d’entre elles a un tatouage à la chute de ses reins, ça promet de belles perspectives. Alors, il faut bien les sortir un peu avant d’les culbuter et pas question de m’faire griller par le mioche.


Dernière édition par Julius Ledger le Dim 2 Déc 2012 - 13:17, édité 2 fois
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On dit que les jours se passe et ne se ressemble pas... Pour moi c’était tout le contraire. Ce type, le vieux avait un don, celui de m’horripiler. C’était un peu étrange comme sensation, mais dans une fond, malgré son cote exaspérant, je commençais à me pose quelques questions et surtout à l’apprécier. Tout ça était très intérieur évidemment. Jamais je ne ferais par de mes sentiments profond. L’affection elle peut retourner d’où elle vient. La seule personne que j’aimais vraiment c’était ma mère décédé et rien ni personne ne pourra me la rendre et plus jamais je ne montrerais de l’amour à qui que ce soit... Je voulais devenir un homme un vrai, un froid sans peur, sans reproche... C’est d’ailleurs à ce moment-là que je me disais que pirate serait une vie de rêve. On voyage partons dans le monde, sans se soucier du reste. On fait la fête et on n’a aucun compte à rendre. Pirate ça devait être le pied en plus avec ses types si je tue quelques esclavagistes c’est avec le sourire qu’il accueillerait la nouvelle. Par contre les révolutionnaires, la marine ou même les chasseurs de primes c’est un peu diffèrent, même pour ses derniers. Pour moi les révolutionnaires étaient des gens qui voulaient juste faire changer la justice, l’esclavagisme était juste l’une des raisons. La marine elle parlait de justice, mais une fois qu’on offre quelques Berry la justice a un tout autre nom. Pour les chasseurs de primes c’est aussi la grosseur du porte-monnaie qui marche... Pirate, noble, esclave... Dans le fond, ils en ont rien à faire du moment qu’ils ont leurs payent... Mais les pirates, libres fessant ce qu’ils veulent quand ils le veulent... Et vu qu’il ne doit pas être rare que certains pirates soit des anciens esclaves... Les choses ne pouvaient que bien se passé je me disais...

Quoi qu’il en soit, les deux semaines chez la vieille folle était fini. Enfin je n’entendrais plus leur délire lubrique. On partit donc de cet endroit et ce fut d’ailleurs sans aucune larme que je quittais la vieille. Ensuite, je pouvais entendre le vieux déblatère tout une discoure, j’aurais d’ailleurs pensé que c’était pour me faire peur ou pour me vexe quand il fit une remarque sur mon nom... Yumi... Rêve ? Il confondait avec un autre mot similaire et puis, j’avais vraiment l’impression qu’il me prenait pour un faible. Je le laissais donc parler et quand il eut enfin fini je lui répondis :

Non, ça c’est Yume, moi c’est Yumi comme pour arc... Et puis je te signale que c’est moi qui a décidé de mon nom le vieux.

En effet, je ne l’appelais pas par son nom ou son prénom. Je trouvais que le vieux allait beaucoup mieux. Il devait avoir dans les 40 ans ou presque c'est-à-dire plus du double de mon âge. Je n’allais pas l’appeler le jeune vu que c’est moi et le vieux lui allait tellement bien. Toujours est-il qu’une fois à l’auberge il fit changer ses affaires de chambre... Pourquoi ? Je n’en savais rien et dans le fond je m’en fichais pas mal. Toujours est-il que pendant un moment je me mis à le regarder avec un regard plutôt haineux. Quand il dit que je devais l’appeler maitre, mon visage était encore plus froid que d’habitude. Je compris ensuite que c’était un maitre d’entrainement, comme un professeur, mais le mot « maitre » en lui-même était trop douloureux, je ne pouvais pas supporter se mot. Le simple faite de pense à ce mot me mettait dans une rage folle... Je pris donc une brève respiration pour essayer de me calmer et je lui dis :

Je préfère pas... La dernière personne que j'ai appelée comme ça est morte.

C'était cru, c'était limite froid, mais je voulais être honnête... Tout en gardant une part de secret sur mes paroles. Comme je le disais, je ne le détestais pas, dans un sens je l'appréciais, mais dire le mot maitre était dangereux en quelques sorte.

Maintenant nous entrions dans un programme beaucoup plus charger et plus naturel je dirais. Jouer au voyageur de tonneaux et à chat pour devenir un maitre à l’épée c’était pas très orthodoxe. Mais là j’avais presque l’impression d’être à l’école... Même si en réalité, je ne savais pas ce que c’était. Il faut dire qu’esclave à la naissance a libre il y a quelques semaines seulement les choses n’avait pas beaucoup évolué... D’ailleurs je ne savais pratiquement pas lire et à peine mieux compter... Enfin, jouer avec le chiffre ça allait pas encore trop mal, mais lire c’était un vrai calvaire... Ensuite c’était l’après-midi, escrime. Je n’étais pas encore de niveau, mais je pense que je ne me débrouillais pas trop mal... Surtout que de jour en jour, je sentais que mon talent s’améliorais. Mais le plus important pour moi c’était le soir... temps libre qu’il me disait, mais je ne le passais pas à dormir stupidement. Je m’entrainais toute les nuits ou presque, je tranchais des arbres et des arbres dans une petite forêt non loin de là.

Toujours est-il que cela fessait déjà plus d’un mois et demi que j’étais ici avec le vieux. Et durant ses moments j’avais fait plusieurs choses pour montrer en quelques sortes ce que je voulais devenir. D’ailleurs durant cette période je passais de temps en temps la nuit dans les coins les moins propres de l’ile et un jour je vis dans la nuit le vieux avec une femme dans les bras, cette femme était légèrement vêtu et avait un tatouage sur le bas des reins. Je ne fis aucune intervention car ce n’était pas mes affaires et surtout cela ne m’intéressait pas. Mais le lendemain, j’avais un bandage sur le bras droit. Sous se bandage, il y avait aussi un tatouage, il n’était pas pareil que celui de la femme, le mien était un dragon noir. J’avais fait se tatouage parce que je trouvais que c’était classe et qu’il serait l’une des marques distinctive quand je me battrais... Si j’avais honte de ma marque d’esclave, ce ne serait pas la même chose pour celle de mon dragon... Même si j’avais décidé de le garder sous le bandage et de le découvrir seulement face à des adversaires dignes de ce nom...

Quoi qu’il en soit cela fessait déjà 6 semaine que j’étais ici à m’entrainer avec le vieux et durant tout ce temps j’avais pratiquement rase une forêt à force de couper les arbres et réussi à fendre un mur de brique d’un simple coup de lame... Et je savais que j’étais à deux doigts de fendre le sol pour créer des espèces de crevasse... Je savais maintenant lire presque correctement et je pouvais aussi calculer en additionnant, soustrayant, divisant et en multipliant... Autant dire que j’avais bien évolué... Il ne me restait plus qu’à attendre son niveau mais ce n’était pas gagner car j’avais l’impression que même si c’était un vieux, il évoluait aussi bien que moi... Une impression ? Je n’en savais rien, mais cela ne m’empêchait pas d’espère avoir une fois le dessus sur lui.
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Arc ? Quand j’ai choisi mon prénom, je m’suis surtout inspiré du mois. Je n’peux pas dire que j’ai fait mieux. Et Matsu c’est vraiment son nom ? Quelle importance ? Le mien aussi a sombré dans l’oubli. Il faudrait vraiment que je parle à ce gosse et sérieusement. Sa volonté de gagner en puissance en dit long sur ses projets hostiles. C’est sûr qu’il ne va pas finir en planteur de chou.

Et puis, cette allusion à un meurtre lancée sur un ton parfaitement égal est préoccupante. Il faut vraiment que j’aille au bout de son histoire. Que je crève l’abcès avant que ça n’dégénère. Quand on emprunte le mauvais chemin, il devient de plus en plus difficile de faire marche arrière.

En attendant, je continue à le presser comme un citron. Il n’y a pas un jour sans qu’il ne soit blessé, plus ou moins gravement. Pourtant, le matin, il fait comme si de rien n’était. Une volonté de fer dans un corps si fragile. Il me rappelle moi-même à son âge, si hermétique et coriace. Pourtant, l’entraînement que j’ai reçu est de loin plus dur que celui auquel je le soumets. Pas du côté combat, ça, j’imagine que j’ai plus ou moins souffert autant, mais du côté de la tête. Ils s’en sont passés des trucs dans le Centre. Je n’aurais jamais cru être capable de passer à autre chose, alors. Tout ça, je sais que je le dois à mon mentor. Sans lui, je serais amer et sec comme un pruneau.

Les leçons se passent plutôt pas mal. Mais bon, s’il ne s’aperçoit pas que je suis mauvais en lecture, c’est qu’il est encore plus nul que moi. Il n’y a que les calculs qui l’intéressent. Probablement ceux qui finissent par « Berrys ». À l’escrime, il ne se débrouille pas trop mal. Bien sûr, pour acquérir un style en particulier, il faudrait qu’il intègre un dojo. Le mien, je l’ai appris à l’école de la vie et je n’ai aucune idée sur la manière de le transmettre. L’habituer à prendre des coups et à les rendre est tout c’que j’peux faire pour lui.

La nuit, les choses deviennent vraiment intéressantes. Natacha a une langue montée sur rotule. Les trucs qu’elle fait avec sont jouissifs et quand Émilia lui donne un coup d’main, le cocktail en devient explosif. Pendant ce temps, mon exploration de leur anatomie m’offre aussi de belles surprises puisque ces deux-là ont des formes à mettre le feu à un iceberg. La nuit, on joue à s’emboîter dans tous les lieux et toutes les configurations. Ç’en est tout simplement délicieux. Et puis, vient le jour de la séparation. Elles sont parties sans un mot, sans laisser de numéro où les joindre. Elles ont compris que les charmes de cette relation tiennent dans l’éphémère comme dans l’intense.

Il m’a fallu passer à autre chose et ce fut le tour de Jennifer. Passionnée et éruptive, elle m’a abordée elle-même pour me chevaucher une heure plus tard. Des fois, j’la vois, des fois elle en voit d’autres. Moi aussi, de mon côté. De la brune, de la blonde et de la rousse. La saison du tourisme apporte une grosse cargaison de femmes qui veulent raconter à leurs amies qu’elles se sont cogné un bad boy.

Après un mois à ce rythme, j’ai décidé d’aborder le sujet épineux avec Yumi. Je n’peux pas le laisser détruire sa vie sans m’interposer. Alors, au lieu de l’habituelle leçon matinale, je l’ai emmené sur la falaise où on a commencé notre entraînement. Je lui ai donné une véritable épée. Puis, je lui ai arraché son bandeau en disant :

« T’as cru tu m’cacherais tes origines longtemps ? Y a pas d’place pour les esclaves en ce monde. »

Le combat fut court et étrangement décevant. Mais bon, ce n’est pas un mois et demi qui va transformer une crevette en guerrier ultime. Surtout un qui se laisse emporter par sa rage. Même ayant mordu la poussière, il me r’garde encore avec des mirettes de barjot. La promesse de m’larder l’dos à la première occasion.

« J’aurais beau t’entraîner, tu resteras toujours faible, avec une telle mentalité. Si tu te laisses emporter par ta rage jusqu’à en perdre tes moyens, tu n’vas pas faire long feu. Tu sais, je comprends c’que tu vis mieux que tu n’le crois. J’ai été vendu par mes parents, moi. On ne m’a même pas capturé et pour pas plus que quelques milliers de Berrys. Et puis, je suis resté esclave jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Et j’en ai bavé. On ne m’a pas engagé à cirer le parquet, mais à tuer et voler. Un mercenaire, quoi. J’ai vécu avec la peur qu’on me sache esclave pendant des années et puis j’ai appris à vivre avec mon passé. Je l’ai accepté et je m’suis accepté. J’ai arrêté de vouloir être quelqu’un que je n’suis pas. Et c’n’est qu’à cette condition que j’ai pu faire un truc utile de ma vie. Tu sais, chasseur de prime, je n’le fais pas pour le pognon, mais c’est parce que c’est le seul moyen pour faire du bien. La Marine aurait cherché dans mon passé. Tu t’es déjà vengé en tuant ton maître. Ça, j’l’ai bien compris. Mais, est-ce que t’es vraiment prêt à être son esclave pour le restant de tes jours ? Ce n’est pas la peine de te leurrer, tant que tu vivras la rage au ventre et des idées de meurtre plein la tronche, tu seras toujours un esclave. Même là, en ce moment, quand je te vois, j’ai l’impression que tu me vois comme quelqu’un qui veut te soumettre par la force. Dis-moi, Yumi, ne veux-tu donc jamais être libre ? »
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Tout se temps à s’entrainer, je savais que j’étais encore loin d’être fort, mais chaque jour je voyais ma force, ma vitesse, mon endurance, mon agilité, tout mon être s’améliorer... Mais ses derniers jours quelques choses me manquait, j’en avais la conviction, ce n’était pas sur mon entrainement, mais autre choses quelques chose de plus profond... Il faut dire que mon cœur est comme partager en la tristesse et la haine. Etrangement par exemple regarder ma pierre me remplissait de nostalgie. Je la regardais pratiquement toute les nuits sur un arbre dans un coin à l’abri des regards. C’est durant ses moments que mes sentiments étaient le plus partager. D’un côté j’étais apaisais, j’avais comme l’impression qu’une chaleur bienveillante m’entourait. Mais d’un autre quand j’arrêtais de la regarder, la colère et la haine que j’avais revenait de plus belle. Au faite, je pensais simplement au moment agréable que je passais avec ma mère avant de me rappeler qu’elle était morte à cause de la monstruosité de certains humains... Des humains esclavagistes... Mon seul rêve autre que de vivre libre, que de connaitre mes origines était d’exterminer tous ses esclavagiste. Tuer tous ses types et que de la peur de mon nom les gens arrêtes. Il y avait peut-être des moyens plus pacifiques pour réussir, mais aucune ne serait aussi efficace que la peur... La peur de ce que je représenterais, la peur de celui qu’on appellerait « le dragon noir » L’ennemi des dragons céleste. Yumi Matsu...

Voilà en quoi je croyais, c’était peut-être simple naïf et dangereux, mais j’avais décidé depuis déjà pas mal de temps ma voie et rien ni personne n’allait me faire changer d’avis. Et ce n’était pas le vieux qui allait y arriver... Mais bon, ne mélangeons pas trop les choses. Cela fessait en tout et pour tout presque deux mois que je vivais sur cette ile avec ce type. Mon niveau avait bien triplé et bientôt j’étais certains de pouvoir voler de mes propres ailes comme on dit. Toujours est-il que l’entrainement d’aujourd’hui allait être plutôt diffèrent. Il me mit une vrai épée en main et alors que je regardais essayant de comprendre pourquoi, il m’arracha le bandeau que j’ai sur mon front et se mit à me parler de façon à me provoquer en me disant que les esclaves n’ont pas leurs place dans ce monde. Comment ne pouvais-je pas répondre à cette provocation encore trop jeune et immature pour réfléchir posément à ce genre de remarque. C’était par pur réflexe que je décidai d’attaquer le vieux en lui disant :

La ferme...

Mais évidemment le combat tourna vite au carnage pour moi. Aveugler par la rage, la colère mes coups était beaucoup trop prévisible. Ce n’était pas un simple problème de vitesse ou de force, mais bien de lucidité. Quoi qu’il en soit, je me pris la racler de ma vie comme on dit. Pire que face au malabars du manoir. Au final je me retrouvais à moitié assommer après avoir traversé un petit arbre sous la violence de la dernière attaque. Ce qui permit au vieux de me parler très, très longuement... J’étais moi à genoux à l’écouté, j’avais les poings qui se fermait, les dents qui se serrait et tout mon corps qui devenait comme brûlant. Je comprenais ce qu’il disait, je comprenais les raisons et je voulais bien le croire, mais je n’étais pas pour autant d’accord, d’ailleurs c’est avec énergie que je lui répondis :

Peut-être, mais peut-être pas... C’est rage est ma force car elle est ma vie. On dit avoir la rage de se battre, la rage de vivre... C’est bien ce que j’ai, mais si elle me fait défaut, c’est seulement parce que j’en ai trop et qu’elle déborde c’est tout.

Je me relevai, regardais le vieux avec détermination, j’étais toujours furieux, mais cette rage était comme canaliser. Ses quelques coups bien places, mais remit un peu les idées en place et rendu un peu plus lucide. Toujours est-il que je continuai la conversation :

Je n’ai pas tué mon maitre pour échapper à ma vie d’esclave... J’aurais été toujours à son service s’il n’avait pas tué ma mère... Mais il ne sera pas le seul à mourir pour ça... Tous les esclavagistes, homme, femme et même enfant s’il le faut, je les tuerais... Non pas pour une simple vengeance, pas seulement par haine... Mais parce que je déteste voir ça... Je ne supporte pas voir un homme se prendre un air supérieur et trainer les autres hommes qui des moins que rien.

Je repris mon épée qui se trouvait à côté de moi, je me mis en garde pour montrer que je voulais encore en découdre malgré le fait que je ne tenais pratiquement plus sur mes jambes et je terminais enfin en disant :

La liberté est de faire ses propres choix, qu’importe si ses choix sont bons ou mauvais, l’important c’est de ne jamais renoncer.

Je n’avais plus de force et au fond de moi je le savais, au faite, je n’avais qu’assez de force pour un dernier assaut. Je plaçais alors mon épée sur le sol et fonçai à l’attaque. Je m’étais fait en quelques sortes encore plus petites pour lutter contre la taille largement supérieure du vieux. Le seul défaut aurait été que le sol allait ralentir l’attaque et pourtant on pouvait voir me épée passé à travers comme si c’était du beurre. Au dernier moment je levai mon bras comme pour trancher le corps du vieux de bas en haut et pour augmenter la puissance j’utilisais les deux mains pour pouvoir donner plus de force à mon attaque...

Ensuite ? A vrai dire je n’en savais, juste après mon attaque lancée, je perdis connaissance. Sans doute le manque de force restant et aussi peut-être une attaque du vieux Toujours est-il que je me mis à dormir ensuite pendant des heures, mais qu’étrangement je tenais toujours fermement mon épée dans les mains
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Hum, il est encore plus tenace de jour en jour. Je m’demande où il est allé pêcher que c’est une bonne idée de baisser autant son arme. Et sans main-gauche, ça laisse tout son tronc et sa tête sans aucune espèce de protection. Je n’vais quand même pas le dégommer. Alors, je lui mets un coup d’pied dans la gueule. C’est un peu violent, mais ça lui servira de leçon. C’est limite s’il demande qu’on l’décapite.

J’empoigne le mouflet endormi et je m’le fous sur l’râble. Il va falloir lui expliquer encore et encore avant qu’il ne comprenne. Mais ça, je m’y suis attendu dès l’départ. D’habitude, je n’trouve pas les mots pour dire ce genre de trucs, mais là, c’est comme si je réglais tout c’que j’ai pu remuer à l’intérieur de moi pendant ces années. Cette rencontre m’a permis de prendre du recul par rapport à mon passé et de prendre conscience qu’il est beaucoup plus important pour moi que je ne le pense.

T’as pas bientôt fini de ronfler, merde ? Je l’ai emmené là où il s’entraîna à faire du p’tit bois. Et là, j’attends depuis des plombes son réveil en m'tapant du sauciflard. J’en profite pour réfléchir à ce que je vais pouvoir lui raconter, mais je n’trouve rien. Et là, ça m’tombe sur le coin du citron.

Du coup, je l’emmène avec moi au village y faire des courses et je reviens près de sa clairière perso. Là, je sors une gourde d’alcool fort et j’la passe sous ses narines. Il remue pour signifier qu’il émerge. Je lui laisse encore quelques instants pour roder mon discours. Quand je vois qu’il a à peu près repris connaissance, je lui enlève son épée. Et je lui tends un miroir.

« Voilà tout c’que la rage va faire pour toi, Yumi. Et dedans, ça doit être bien pire. Si t’es prêt à vivre avec ce fardeau toute ta vie, je n’te retiendrais pas. Par contre, laisse-moi te montrer ce qu’elle n’a pas fait pour toi. Tu vois tous ces troncs ? Aucun ne t’as fait du tort. Aucun. Pourtant, tu as eu la force de les trancher. Tu es fort même quand tu ne te venges pas. Quand tu alimentes ta volonté avec ta rage, elle ne fait que te soumettre. Si tu as besoin d’être en colère pour être fort, c’est que tu es faible sans. »

Je marque une légère pause pour le laisser le temps de graver ces paroles dans son esprit. De mon côté, j’essaye de trouver les mots pour continuer, mais ils viennent tous seuls maintenant. Comme s’ils avaient passé des années à attendre pour franchir mes lèvres et que j'ai ouvert le barrage qui les retient.

« À ton âge, j’ai fait les mêmes conneries que toi, voire pire. J’ai été comme un chien enragé, violent avec tout l’monde. Et ce n’est que des années plus tard que j’ai compris qu’à cause de ça, je n’aurai rien de précieux à mes côtés. D’ailleurs, j’ai perdu ma famille à cause de mes erreurs. Oui, la liberté est de faire ses propres choix, mais il faut déjà qu’ils ne soient pas faits sous l’influence de quoi que ce soit. Moi aussi, j’ai été tenté de me venger de mes esclavagistes, mais le temps de les retrouver, la marine les a tous eus. Je te souhaite de réussir dans ton projet de ramener la paix dans l’monde ou tout c’que tu veux. Par contre, si tu dédies ta vie à tuer, tu ne finiras avec rien et ça, c’est invivable. T’as pas un autre projet en tête ? »
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Comme un train a besoin de charbon pour fonctionner, nous avons tous notre méthode pour avancer. Je ne parle pas de nourriture, mais d’énergie. Quelques choses qui nous poussent à aller au bout de nos forces, qui nous forcent à nous dépasser. Je parle évidemment de nos rêves. C’est le rêve qui ne permet de trouver le chemin, mais en réalité c’est nos ambitions qui nous permettent de vraiment avancer. Pour moi je rêve n’est qu’un moyen la rage est mon essence, mon moteur, mon énergie quoi. Durant ma période d’esclavage et même si j’étais encore qu’un gamin, j’avais compris une chose importante, la justice... Le bien et le mal. Tout ça n’est qu’une question de point de vue. Tuer un homme c’est mal, surtout si c’est un noble, mais pour tous les esclaves à son services c’est ça la vrai justice. Celui qui me parle d’un truc du gène tout est blanc ou noir, je vous jure que j’aurais bien envie de lui coller mon poing sur la tronche à ce type-là. Heureusement, je ne pensais pas que le vieux était comme ça, comme je l’ai déjà dit de nombreuse fois, il est chiant et surtout trop pervers, mais il a aussi ses qualités et j’avais une sorte d’empathie pour lui.

Toujours est-il que cela ne m’avait pas empêché de me battre avec lui au risque de le tuer et lui aussi d’ailleurs je pense. Apres quelques heures de sommeil je me réveillai avec une odeur d’alcool dans les narines. Une fois plus ou moins réveille je vis qu’on était à la clairière non loin des bois ou je m’entrainais à couper les arbres. D’ailleurs, il ne restait plus grand choses de ces pauvres arbres... Quoi qu’il en soit, il me reprit l’épée pour me tendre à la place un miroir, miroir que je pris avant de déposer quelques secondes par terre. Si c’était pour voir ma tête que j’avais je n’en avais strictement rien à faire. Il se mit ensuite encore à parler de ma rage, j’écoutais encore, mais avec légèrement moins d’attention. Même si ce n’était pas tout à fait la même histoire au final la conclusion était la même que ce qu’il m’avait raconté précédemment... En tout cas c’était comme ça que je le voyais et donc l’intérêt de l’écoute était moins grande évidemment. Mais bon, je l’écoutais par respect et aussi je lui répondis :

Et alors ? Si ma voie est une erreur soit... Je n’ai pas l’intention de faire demi-tour. J’ai choisi un chemin, il serait peut-être difficile, je vais peut-être souffrir et rater ma vie. Mais dans le fond le jour de ma mort, je sais que je n’aurais aucun regret. Car dans ma vision des choses ce que je fais est juste et normal. Les gens comme les esclavagistes ne peuvent s’arrête à coup de parole ou de manifestation. La force, la peur et la mort sont les voies le plus efficace à mon avis... Désolé, mais même si on en discutait pendant des années, je ne crois pas que je reviendrais la dessus...

Je me levai ensuite doucement reprenant mon bandage pour le remettre sur le font... je glissais ma main sous mes vêtements pour sortir une pierre précieuse avant de dire :

Cette pierre appartiendrait à ma famille d’origine, si un jour je décidais d’arrêter dans ma voie pour une raison c’est pour savoir qui aurait été ma mère ou mon père... En pensant à toute éventualité... Cela dit, je n’arrêtais que temporairement... Car si je veux être vraiment libre, c’est en me débarrassant de tous les gens qui encouragent l’esclavagisme...

Je fis ensuite quelques pas j’étais de dos au vieux et je fini :

Je suis désolé, mais je deviendrais un pirate, je voyagerais dans les mers et océan pour vivre libre et débarrasse le monde des crapules esclavagistes... Maintenant excuse-moi, mais je voudrais être seul un petit moment.

Un moment qui dura plus d’une semaine. Pendant cette semaine je me cachais pour ainsi dire dans les bois, je n’étais ni retourner vers le vieux, ni même au village pour trouver à manger ou a boire. Pendant une semaine je restais assis sur un arbre sans bouger ou presque... Je devais dormir juste deux ou trois heures par jours et me soulager une fois seulement. Apres cette semaine je retournais devant l’auberge ou créchait le vieux et je l’attendis un petit moment le temps de le trouver. Sans un bruit, je le suivis pendant un moment avant de dire :

J’ai décidé de partir... Je vais voyager sur tous les blues pour trouver un moyen de devenir plus fort encore. Il est inutile que je reste plus longtemps avec toi. Désolé le vieux, mais en tant que chasseurs de primes et moi future pirate, la prochaine fois qu’on se fera se sera sans doute en tant qu’ennemi. Alors autant couper les ponts tout de suite...

Je lui tendis la main en signe d’adieu, mais aussi de respect avant de prendre la direction du port... Mais alors que je commençais à me diriger vers le port, tout en continuant à marcher je dis... ou plutôt je hurlais :

Merci Julius!

Et c’est ainsi que je quittai l’homme qui pendant presque deux mois était devenu mon mentor, celui qui m’appris à me battre. Pour les dernières paroles je lui avais non seulement dit merci, mais en plus je l’avais appelé par son prénom alors que je ne l’avais jamais fait avant. Peut-être que pour lui cela ne changeais rien, mais rien le fait de ne plus l’appeler le vieux était une démonstration flagrante du respect et de l’attachement que j’avais pour cet homme.
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Qu’est-ce que j’espérais ? Que le môme comprenne en dix minutes ce que j’ai passé une vie entière à décortiquer ? Peut-être, oui. Avoir de l’espoir ne fait pas de nous des cons. Ou alors, admettons. Je préfère être con et essayer qu’intelligent et tout voir en noir. Et puis, rien ne dit qu’il ne va pas changer. Que ça n’aura aucun effet sur lui. Après tout, même si un sale gamin, il est un peu devenu le mien au bout de ces deux mois de cohabitation. S’il devient pirate, un jour nos routes se recroiseront peut-être. Nous serons chacun d’un côté du ring et cette fois, ce sera peut-être pour s’étriper. Si ça se trouve, ce sont nos derniers instants de paix.

Quand il part, il y a comme une sensation de vide autour de moi. Bon, c’est vrai que c’est un putain de chieur, mais tout d’même. Je m’emmerde sec sans lui. Il faut que j’aille descendre un godet pour digérer tout ça.

Sur le chemin, j’entends une voix accompagnée d’un piano. Elle est tout simplement superbe. Je ne peux m’empêcher de m’approcher. Là-bas, je fais la connaissance de Liliane. Sans être belle, elle dégage un charme doux où on a envie de se blottir. D’abord effrayée par ma présence, elle finit par m’inviter à boire de la citronnade. Manière de se faire pardonner de sa réaction. De fil en aiguille, nous devenons amants. Au lit avec elle, ce n’est que tendresse. Des fois, ça fait du bien que soit aussi simple. Je la revois chaque après-midi. Elle m’aide à oublier cette séparation. Mais, aujourd’hui, je m’demande ce qu’il fout, Yumi.

« - Mmmh, quoi ?
- Non, rien, continue. »

Et puis, il est finalement revenu me chercher et il m’explique qu’il doit choisir son chemin et toutes ces conneries qu’on se dit quand vient le moment des adieux. Moi, je reste silencieux. Je n’aime pas ces moments et je repense encore à ce qu’il m’a dit.

J’ai drôlement pas envie de lui mettre sur la gueule au p’tit. Il parle de notre affrontement futur comme d’une broutille. Est-ce que cette rencontre ne signifie rien pour lui ou est-ce qu’il veut se donner un genre ? Je m’demande si j’vais un jour savoir ce qui se trame dans cette soupière trouée.

« Fais attention à toi, gamin. »

Le soir, en face d’un double sky on the rocks. Je lève mon verre à la santé de Yumi. Il a fini par m’appeler par mon prénom. Ça veut probablement beaucoup dire pour lui donc pour moi aussi.

« - À qui trinquez-vous ?
- À mon apprenti. Je suis professeur d’escrime.
- Je vois, vous avez l’air bien musclé. Avez-vous des cicatrices ?
- Je n’ai que ça. Je vous paye un verre ?
- Volontiers. »

Après une bonne dose de liqueurs, j’ai fini par aller les leur montrer. Et il s’est passé ce qui devait se passer. Ce fut mon dernier jour de vacances, je suis reparti le lendemain. Et dans mon esprit, toujours, le souhait de le revoir, ce gosse.
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