Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Un aveugle et la révolution ?












    Tetsu : Nous voilà à Inu Town Doku. Dis moi, c’est beau ?
    Doku : On peut dire ça. On peut dire ça.

Tout semblait si paisible ici. L’air sentait si bon, les bruits paraissaient venir tout droit du paradis. Il y avait encore des endroits comme cela dans ce monde ? Tetsu a pu voir tellement de choses dans ses voyages et en sentir tellement d’autres que retrouver ces simples petites choses n’est qu’un pur bonheur. Même avec une vue aussi limitée que celle de notre héros profiter d’un tel spectacle n’était que pur jouissance. Les voilà alors avançant dans la rue, côte à côte. Le plus ancien cherchant à s’approprier chacune des saveurs qu’il pouvait ressentir et le plus jeune, mains en poche, avançant aux côté de son ainé le guidant dans sa route. Un humeur peu chaland sur son faciès. Une marche les amenant un peu plus loin vers leur objectif. Ils avaient, en ce jour de beau temps, décidés de faire quelques courses pour ce bon vieux Achille. A son âge il n’était pas très conseillé pour lui de faire autant de marche pour de si pauvre raisons. Cette promenade était l’une des rares que Tetsu avait pu faire depuis son terrible accident il y a de cela quelques années. Un terrible moment qui l’a fait perdre sa vue conventionnelle. Lui apprenant à voir le monde sous un autre angle. Une nouvelle philosophie de vie.

C’est ainsi poussant les portes d’un grand bâtiment qu’ils entrèrent. Les voilà dès lors au beau milieu de l’auberge locale. Une escale plus que nécessaire d’après l’homme atteint de cécité. Elle permettait selon lui, d’obtenir courage et témérité en face des terribles marchands. Pour le jeune garçon qui l’accompagnait rien n’était moins sûr. Les nouvelles sensations se faisaient sentir. Nouvelles odeurs, vibrations, ondes sonores et chaleur. Le niveau sonore était lui d’un très haut niveau. Laissant les hommes et femmes, non plus parler dans l’établissement mais littéralement brayer. Notre héros son air stoïque traversait la pièce accompagné de près par Doku qui de haut de son mètre trente fixait déjà tous ces brigands comme s’il allait leur casser les dents au moindre regard de travers. Une vraie terreur des bacs à sable. La pièce bien que d’une grande superficie fut vite traversé, en quelques pas et plus pour le petit garçon, les voilà devant un comptoir qui servait de dortoir pour quelques habitués du bar. Quelques certains n’ayant pas vu que le jour prédominé dans le ciel à cette heure. Avançant alors son visage, Tetsu pris commande.

    Tetsu : Tavernier ! Un verre de rhum s’il vous plait. Ah ! Et un grand verre de lait aussi pardon.
    Doku : Purée Papi, j’ai passé l’âge de boire du lait.
    Tetsu : Mais oui, c’est l’expérience qui parle n’est-ce pas ?

Commande passée, il ne restait plus qu’à attendre de la recevoir. Tournant alors le dos au dit comptoir, de sa vision d’aveugle, notre héros observa tout ce monde. Il regarda tous ces gens qui profitaient de la vie quand ils le pouvaient encore. Ils avaient surement raison, chose que l’ancien Use n’avait su faire. Et pourtant il semble que le passé le poursuive encore. Alors qu’il était perdu dans ses pensées homme s’approchait de lui. Un homme à l’allure plus que suspecte. Mais qui était-il ?


Dernière édition par Tetsu Jolly le Mer 23 Oct 2013 - 12:18, édité 8 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
À n'importe quelle heure de la journée, dans ce genre d'établissement, on trouve des types qui, avec quelques verres de trop, deviennent plutôt chiants avec ce qui peut sembler sortir de l'ordinaire. Dans pareil lieu, un gosse et un aveugle, c'est pas courant. Et il est toujours plus facile de s'attaquer à des jeunes et des handicapés. Billou respecte ce principe. Il bosse dans une exploitation locale. Et quand il fait une pause, c'est direction sa chaise attitrée dans cette auberge. C'est un bon client, alors, on l'emmerde pas quand lui commence à indisposer les gens. C'est ce qu'il commence à faire. Levant son mètre soixante-dix, il lève un bras musclé vers le tenancier de bar. Sa chemise sale et légèrement entrouverte laisse révéler un homme plus habitué aux efforts physiques qu'aux efforts mentaux.

Hé ! Depuis quand on sert du lait à des marmots ici ? C'est pas une garderie ! Laisse-toi pas faire ! T'veux que j'm'en occupe ?


L'interpellé passe son regard sur Billou. Les lèves pincées, il ne sait pas trop quoi faire. Intervenir dans son sens ? S'y opposer au risque de se fâcher avec Billou. Et puis, c'est le fils d'un ami. Ça serait con de compliquer les histoires de familles pour un gosse et un type, visiblement aveugle, qu'il verra surement plus après cet incident. Tout cela pris en compte, mieux valait ne pas faire de vague, surtout que pas grand monde s'intéressait à la scène. Les petites attaques de Billou, c'est pas rare.

Rassis-toi, Billou. Ou c'est moi qui vais m'occuper de toi.


La brute et le tenancier tournent la tête en direction de l'homme qui a parlé. Lott Hesby. Un peu moins brute que Billou, mais beaucoup plus connu pour ne pas se faire marcher sur les pieds. Il vient rarement dans cette taverne. On sait pas trop pourquoi. On sait surtout qu'il connait des gens. Des types influents. On lui cherche pas de noises généralement. Sauf si on est suicidaire. Ou de la marine. Billou fait pas de connerie, il se contente de jeter un regard haineux. Lott le fixe avec une fermeté de marbre. C'est le premier qui lâche l'affaire en grommelant entre ces dents. Le tavernier est rassuré et s'en va s'occuper de la commande. Du côté de Lott, un bref regard vient saluer l'aveugle et le gosse avant de se tourner à nouveau vers la porte. L'homme semble attendre quelqu'un.










    Billou. Voilà un nom bien étrange pour un type de North blue. Pour notre aveugle impossible de le voir distinctement, son relief bien trop musclé ne permettait pas de distinguer ses formes correctement. Pourtant il se distingue bien des autres. Son odeur et sa voix roque, le place bien au-dessus de tout le monde. Ce fut sans nul doute qu’il prit l’attention de toute la taverne de par ses répliques. C’est ensuite que la poubelle ambulante commença à s’approcher de nos jeunes amis ou plutôt collègue. Menaçant le monde de sa grosse voix. Tout ça pour quoi ? Pour un simple verre de lait. Il fallait croire que les grosses brutes même avec l’âge ne deviennent pas plus sociables. Le pire c’est qu’il fut totalement stoppé par un autre gus dans le fond de la salle. Deux simples phrases pour mettre l’ours à ses pieds. De simples mots qui stoppèrent Tetsu dans sa dégustation de sa boisson. Qui pouvait-il bien être ?

    Cela aurait été déplacé de ne pas remercier cet homme pour son acte de bravoure. Prenant son verre de sa main droite, ce fut cul sec que notre aveugle termina son verre. Un geste qu’il accompagna d’un : « Doku, on bouge ! ». Le garçon n’ayant pas eu le temps de terminer son verre de lait, le prit dès lors entre ses mains et continua de déguster la liqueur en marchant à l’aide d’une paille. Lui qui voulait jouer au fier, une telle attitude renseignait un peu plus sur son âge. Mais qu’importe, voilà que les deux compères passèrent juste à côté du certain Billou. Ce fut à ce moment que de son regard vide, de ses yeux blancs comme neige que Tetsu fixa l’ancien agresseur. Assis sur sa chaise habituelle, il n’osa bouger un cil, ne pouvant alors que regarder son ancienne proie filer comme un lion malade. Une attitude légèrement provocatrice qui pouvait être interpréter, mais là était surement le but.

    Le convoi se stoppa. L’entrée n’était plus qu’à quelques pas. Pourtant une raison arrêta Tetsu dans sa marche et par conséquent Doku lui aussi s’arrêta. Le garçon lui continua à déguster son breuvage sans réellement se préoccuper de la scène. Notre aveugle, malgré sa vision quelque peu troublé par toute la fumée présente dans la pièce arrivait quelque peu à distinguer les formes de cet inconnu qui lui avait porté secours. C’est se tenant face à lui, qu’il attendit plusieurs secondes sans laisser transparaitre quoique ce soit. Lui faisant juste face. Puis il se décida enfin à parler.

      Tetsu : Bien le bonjour mon brave. Cela aurait été totalement impoli de ma part de ne pas te remercier pour avoir retenu la brute qui se dirigeait vers moi tout à l’heure. Alors merci. Mais dis-moi à qui ai-je affaire ?

    C’est sans attendre une réelle réponse que notre mal voyant s’assit alors à sa table. Prenant parfaitement ses aises, il continua son discours.

      Tetsu : Tu sais j’ai beau être aveugle, je ne suis pas dupe. Il est clair que ton influence ici n’est plus a faire, pourtant ton nom m’est totalement inconnu.

    Qui était-il ?


    Dernière édition par Tetsu Jolly le Mar 8 Oct 2013 - 23:02, édité 6 fois
    • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
    • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
    En s'approchant de Billou, Testu n'as pas pu remarquer la main droite de l'homme se serrer. Une seconde de plus et il l'aurait envoyé dans le visage sans même une once de respect pour la nature d'handicaper de Testu. Le regard blanc de l'aveugle lui foutait la frousse. Il aimait pas ça. Et quand il aime pas, Billou, il tape. C'est ce qu'il aurait fait si un pote ne lui avait pas posé la main sur l'épaule. Billou l'avait regardé. L'autre avait continué de fixer un truc et son pote avait suivi son regard. Le manteau relevé, Lott dévoilait à la vue de tous le manche d'une lame dépassant de son pantalon. Le pouce sur la tempe et le regard toujours aussi imperturbable, Billou pouvait savoir ce qui allait lui arriver s'il continuait.

    L'instant fut tendu.

    Maintenant, Testu s'approche de Lott qui fait retomber son manteau afin de cacher sa lame. Derrière eux, Billou finit son verre et sort sans un regard pour le trio. Toutefois, on voit bien qu'il fait exprès de ne pas les regarder. Lott ne semble pas s'en préoccuper. Il fixe l'aveugle qui vient de le rejoindre. Trouvé grâce au son ? Il ne sait pas. Il note que l'aveugle n'est peut-être pas si perdu que l'on pourrait le croire. Finalement, il s'assoit et se présente avec une aisance inhabituelle. L'instinct du révolutionnaire se réveille. Le gouvernement trouve toujours des moyens astucieux pour s'infiltrer dans leur réseau. Cet aveugle est peut-être l'un d'eux. Vigilance constante. Prudent, il répond d'une voix grave et seulement audible pour Tetsu.

    Ici, on m'appelle Lott et je cherche pas à me faire connaître. Ceux qui me connaissent trop finissent généralement avec des morceaux en moins. Pigé ? J't'ai aidé, okay, mais j'l'ai pas fait pour la causette. J'aime pas les nouvelles têtes. J'm'en méfie. Alors si t'as rien à me vouloir, j't'invite à quitter ma table. J'attends quelqu'un.

    Le ton était sec. Lott regarde le gamin et lui intime de faire partir son compagnon. Lott attend quelqu'un et ça le stresse de se voir squatter la place par un inconnu. Surtout qu'il attend pas n'importe qui.










      Un éclat de rire, un véritable rire à la gorge déployée. Un véritablement bidonnement qui mit la plupart des brutes dans la pièce sur qui vive. Notre ancien ne s’arrêtait plus de rire, un fou rire qu’il n’arrivait plus à contrôler jusqu’au moment où il dut s’escanner pour pouvoir enfin reprendre son souffle. Mais qu’est-ce qui pouvait bien le faire rire aux éclats comme ça, dans un bar remplit de gens malpropre et en face d’un type qui lui demandait bien gentiment de dégager de sa table ? Il faut croire que sa vieillesse lui montait légèrement à la tête. Même son fidèle acolyte ne comprenait mais absolument rien dans l’attitude de son ainé.  Il ne put d’ailleurs que le surprendre, chose qui entraina chez le jeune garçon un oké. L’aveugle se reprit alors en main en tapant du poing sur la table, reprenant son souffle pour démarrer une nouvelle discussion d’accroche.  

      Un aveugle et la révolution ? Thorin-thorin-oakenshield-33092228-100-100

        Tetsu : Ahahahah … Je suis désolé petit gars, mais parler de me découper en petits morceaux, je sais bien que tu as l’air et la tronche pour dire ce genre de choses. Mais de là, à me refiler ce genre de phrases bateaux quand on pauvre bougre vient te faire un peu chier, la jeunesse à le sang chaud. J’aimerais faire quelques vieux os aussi, tu sais ? Ahah. Bref, je vois que faire connaissance avec toi n’est surement pas la meilleure des options à l’instant, je te laisse donc à tes occupations.


      Ce fut à la seconde même où Tetsu put prononcer ces quelques derniers mots que les battants du bar s’ouvrirent. A ce moment précis, l’ambiance de fête et gaîté dans le bar disparut. Comme si l’ange de la mort venait de pénétrer dans les lieux. Le silence se faisait maitre, chacun étant présent retenait son souffle comme si une simple perturbation de l’air pouvait mener à sa perte. Le nouvel inconnu, faisait sensation c’est certain. Notre protagoniste remarqua que son ex-interlocuteur, ne réagissait plus. Son souffle se faisait plus pressé. Ils avaient surement un lien. Tetsu ne put s’empêcher d’en savoir plus.

        Tetsu : Doku ?
        Doku : Je ne sais pas qui cela peut être Papi. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il a surement ton âge, un bandana, des tatouages sur le bras et une bonne cigarette au bec.

      Dans la description du jeune, le vieil Jolly ne vit personne qu’il put reconnaitre avec un tel physique. Ce n’est pas comme si notre héros n’avait croisé personne dans sa vie, mais avec un tel style, personne ne lui vint à l’esprit. Mais une chose fit changer la donne. Alors qu’on entendait les pas de ce fameux inconnu se rapprocher de la table du fameux Lott, un nom se fit entendre tout bas dans la pièce « Reîzon ». A ce moment-là, l’aveugle fit le rapprochement entre les dires de son jeune compagnon et son passé. Il avait beau ne l’avoir croisé qu’à quelques reprises, pour notre historien oublier un visage était chose difficile. Le voilà d’ailleurs, sa présence faisant de l’ombre à nos deux compères.

      Tetsu entama alors sa levée pour laisser la place à la nouvelle pointure qui venait de faire son apparition. La révolution ici présente, cela faisait toujours un choc.To Be Continued …


      Dernière édition par Tetsu Jolly le Mar 8 Oct 2013 - 23:01, édité 3 fois
      • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
      • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
      Oui. Reizon est dans la place. Le révolutionnaire vient de passer le pas de la porte et son regard passe sur chaque visage de la salle. L'ambiance est tendu. Puis, il voit Lott. Lott jette un coup d'oeil à Tetsu. Reizon regarde Tetsu ; il a compris. Alors, il s'avance, presque nonchalant, passant au milieu des tables là où les honnêtes civils se font tout petit. Pas qu'ils n'aiment pas Reizon, plutôt qu'ils ne préfèrent pas tremper de trop près dans ses affaires.

      Reizon passe devant Tetsu en faisant mine de pas le regarder. Il s'assoit face à Lott, leur regard se croise. Lott ne parait pas confiant. Reizon est confiant. Ça rassure Lott. Le chef révolutionnaire regarde un instant la salle et les têtes se tournent. Juste ce qu'il fallait. La main de Reizon se tend et attrape le petit colis que lui tendait Lott dans sa propre main. Chose faite. Son regard revient à Tetsu, toujours là.

      Hé, l'ami. Qu'est-ce que tu viens faire par ici ? Reviens à la table, j'aimerais bien connaître ton histoire.

      Il fait un peu de place pour que Tetsu puisse s'assoir. Dans le même temps, une personne quitte la salle et les gens deviennent un peu plus blancs. Rares sont les inconnus à rejoindre la table de Reizon qui finissent entiers à la fin. Il est recherché. On le cherche, on le trouve. En face, Lott pose la main sur son arme, discrètement, prêt à intervenir. Mais Reizon paraît toujours confiant. Il commande à boire..

      Spoiler:


      Dernière édition par PNJ Requiem le Jeu 17 Oct 2013 - 18:28, édité 4 fois










          ▬ Hé, l'ami. Qu'est-ce que tu viens faire par ici ? Reviens à la table, j'aimerais bien connaître ton histoire.

        Une invitation ? Ça en avait tout l’air. C’est ce que l’on pourrait penser aux premiers abords. Mais quand vous entendez ces mots sortant de la bouche de quelqu’un comme Reizon. Vous restez un moment stoïque. Sans bouger, essayant de savoir si le tout est du lard ou du cochon. En principe, on a du mal à refuser ce genre d’invitation. Pas que le simple de refuser soit un signe menant à votre mort, mais il y conduit fortement. C’est pourquoi je reste là, quelques secondes debout. Sondant la salle de mon regard. C’est vrai que suis censé être aveugle mais si je ne bouge pas ma tête ma capacité se limite à un simple coin de pièce. Je vois qu’il a du mouvement. Pour moi ou pour lui, qui peut le savoir ? Je préfère ne pas prendre le risque. Ca serai trop bête de crever dans un endroit pareil. Alors je repose mes fesses sur le siège que je viens de quitter. Pas sans crainte, mais une certaine conviction dans mes gestes tout de même.

        Doku lui reste près de moi. Il a beau faire le fier, je sens ses goutes de frayeur couler le long de mon bras qu’il agrippe fermement.  « Ne t’inquiète pas, tant que je suis là il ne t’arrivera rien ». C’est les quelques mots que je lui susurre alors à l’oreille. Le révolutionnaire a dû les entendre. Je l’espère, ça pourrait être mal interprété encore. C’est là que je me dis qu’il est temps que je joue mon rôle habituel. Je lâche dès lors mon compagnon et pose mon regard vitreux vers ce qui est le caïd du bar. Sans pour autant le fixer dans ses yeux, je suis aveugle tout de même.


          ▬ Je veux bien te raconter tout ce que tu veux mon brave mais, avant ça j’aimerais me rafraichir ma gorge et vider mes poumons de cet air trop pur. Ils ont un certain mal à s’acclimater au manque de nicotine. Pour mon grand malheur.

        C’est sans entendre un mot, d’un simple geste du bras qu’il passe commande. Sans dire un mot, sans même bouger le moindre muscle facial. Je ne sais pas s’il voit clair dans mon jeu. Depuis le temps, il doit bien avoir progressé. On était si jeune à l’époque. J’espère tout de même avoir mieux vieilli que lui. Personne n’ose bouger que ce soit à la table ou aux alentour comme si le tout été resté figé dans le temps. Mais le serveur, un poil impressionné, vient alors briser ce long moment de silence.

          ▬ Votre commande monsieur.

        Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. Quant à moi je me presse d’avaler le contenu du verre, sans pour autant le finir. Mon stress monte. Je me dois de le contenir. J’ai beau sourire, je suis certain que tout le monde l’a remarqué. Lui par contre semble d’une sérénité à toute épreuve. D’un calme irréprochable. Je me dis alors que le récit qu’il m’a demandé devrait peut-être calmer l’atmosphère.

          ▬ Tu veux savoir mon histoire. Je crains qu’il y est beaucoup à dire. Mais je vais essayer de faire bref, un homme de ta trempe devrait arriver à suivre. Il y a bien des décennies de ça je vivais dans un endroit perdu connu dans le temps sous le nom de «  Royaume de Use ». Un monde qui dans le temps faisait la fierté de son continent. Malheureusement, les évènements ont fait que tout un peuple a dû apprendre à vivre sous la surface du globe. Une civilisation meurtrie des combats avec la marine qui n’était plus accepté à la surface. Un royaume de Paix et d’histoire que j’ai dû quitter. Il faudra que j’y retourne un jour. Après ma fuite, j’ai traversé le monde à la conquête de l’histoire perdu. Un voyage fantastique qui m’a amené à rencontrer des gens connus. Yamato Rinshi un sacré bon sabreur à ce qu’il parait. Jangoto, le Baffeur. Il est devenu un Capitaine reconnu si je ne m’abuse. Mais ma plus grande rencontre c’est trouvé quand j’ai pu approcher un certain Adam Freeman. Lui tu le connais, c’est certain. Une belle époque tout ça. J’ai voyagé aux quatre coins du globe. Une épopée qui m’a couté la vue. Le reste n’est pas assez intéressant pour être narré.

        Mon verre est vide. J’avoue que de parler ça donne soif. J’ai bien vu que le révolutionnaire à tiqué quand j’ai parlé d’Adam. Bon c’est vrai que je ne l’ai pas vu en personne. Mais ce n’était pas loin. Le Reizon n’est pas super bavard quand même. A par sa petite phrase d’accroche, il n’a pas décoché un mot. C’est peut-être que mon récit est assez fascinant. J’en profite pour m’en allumer une. Doku à m’écouter parlé, c’est calmé lui aussi. Je vais finir par croire que j’ai la sainte parole.

          ▬ Sinon les raisons qui m’ont amenées ici ? On peut nommer ça comme un concours de circonstances.

        Pas très convainquant comme explication. To be continued ...


        Dernière édition par Tetsu Jolly le Mar 8 Oct 2013 - 22:55, édité 3 fois
        • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
        • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
        Reizon écoute ton histoire sans vraiment te regarder. Il regarde le bar et repère les quelques personnes qui tentent de jeter un coup d'oeil dans sa direction. Il t'écoute, mais il reste attentif. Trois personnes font mine de vouloir s'en aller, regardant Reizon comme pour lui demander la permission. Il les fixe sans animosités. Ils s'en vont.

        Mais il t'écoute toujours.
        Un autre s'en va. Lui, il n'a pas attendu d'avoir l'accord du révolutionnaire et ce dernier le suit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dehors. Un regard vers son ami ; ils semblent avoir le même avis. Lott affirme la prise sur son arme. Reizon est plus tendu. Encore plus quand tu évoques le nom d'Adam. Tout le monde l'a entendu. Tout le monde sait qui c'est. Qui ne connaitrait pas le leader de la révolution mondial ? L'un s'étouffe en buvant sa bière. Les autres sont stupéfaits et les visages blêmissent. Une aura de terreur s'est abattue dans la pièce.

        Lentement, Reizon fait craquer ses doigts, le regard faussement dans le vide.

        Adam ? Intéressant.
        Moi-même, je ne l'ai jamais rencontré. Comment est-il ?


        Ment-il ? Ou pas. C'est un test.

        À l'entrée, un homme entre à moitié. Doku peut le voir. Il exécute une série de gestes pour Reizon. Il dévoile son pistolet, puis il montre les cinq doigts de sa main. Un autre geste enfin, comme une invitation à déguerpir.

        Reizon ne réagit pas même s'il l'a vu. Il n'a d'yeux que pour Tetsu, maintenant.










          Woua. Je l’avais pas remarqué avant mais l’ambiance a changé dans la pièce. J’ai l’impression que je suis le seul à parler et que tout le monde m’écoute. Du moins du depuis le moment que j’ai balancé le nom de Adam. Je suis un peu con des fois moi aussi. J’ai beau en avoir dans la caboche, y a des fois j’ai du mal à savoir ce qu’il faut dire et ne pas dire. Bon ben là, ce détail j’aurais dû me le garder pour moi. Parce qu’en plus d’avoir la salle sur le dos, j’ai aussi l’autre timbré de Reîzon qui arrête plus de me fixer. C’est un peu gênant à la longue. Ouai je sais, je suis censé être aveugle. Mal voyant je le suis mais sourd non. Même un sourd a pu entendre le vacarme dans le bar des types qui se carapate. C’est mauvais signe. Très mauvais signe. Moi qui venait là juste pour un petit verre de Rhum, je me retrouve à discuter avec un type de notoriété mondiale dirons-nous et surement des ennuis aux fesses. Comme d’habitude.

          C’est après les quelques mots de Reîzon que choisi Doku pour me tirer de nouveau le bras. Je sens l’agitation, alors je prends quelques secondes pour l’écouter.  « Papy ça sent la mouise. Y a un gars qui vient d’entrer et qui fait signe à l’autre vieux. Il a un flingue, un méga-flingue. Je ne suis pas dupe l’ancêtre, ça sent les emmerdes. ».  Là c’est certain. Nous avons les ennuis au cul. Pourtant le caïd de la révolution ne semble pas s’en tracasser. Ca me laisse un instant perplexe. Doku lui me tire plusieurs fois le bras, signe qu’il faut déguerpir. Je le sais autant que lui. Mais je ne peux pas partir maintenant. Il m’a posé une question je me dois de répondre.

            ▬ Si tu me pose une question comme celle-ci s’est tu le connais pas si bien. Autrement tu saurais que le voir physiquement est impossible. Crois-tu vraiment qu’un pale et petit révolutionnaire comme je l’étais à l’époque aurait pu approcher de si près, l’illustre « guide » de la révolution ? Je te pensais plus futé Reîzon, si je peux me permettre de t’appeler ainsi ? Assister à l’un de ses discours est comparable à une rencontre tu ne crois pas ?


          L’agitation devient de plus en plus insupportable dans le bâtiment. On ne peut plus parler en Paix. A croire qu’un tsunami va s’abattre sur la ville. Oh ! La ferme on vous dit. J’en profite pour récupérer un peu de calme dans le restant de nicotine qu’il me reste dans les doigts. Je ne suis pas sûr que dans les minutes qui vont suivre j’aurai le temps de m’en griller une. J’aurai bien repris un verre aussi. Ah non ça fait déjà deux, faudrait pas qu’on me fasse souffler après, sait-on jamais, restons raisonnable.

            ▬ Tu es vachement calme Reîzon pour quelqu’un dont l’un de ses compagnons est si agité à l’entrée. Serai-ce mon discours qui te rend si paisible pour la suite des évènements ?


          J’aime être direct comme ça des fois.



          Dernière édition par Tetsu Jolly le Mar 8 Oct 2013 - 22:57, édité 1 fois
          • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
          • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
          Reizon est peut-être calme en ce moment, mais c'est certainement pour mieux avoir un avis sur ton allégeance. Des agents du gouvernement se cachant sous les traits de gens inoffensifs, il en a croisé. Et pour l'heure, tu es encore sur la longue liste de ceux qui ont tenté de l'entuber. Rares sont ceux faisant partie de cette liste qui peuvent encore aujourd'hui s'en vanter.

          Alors que tu es plus direct, Reizon aussi décide d'être plus direct. D'un coup, il se lève. Sans signe avant-coureur, Lott sort sa lame et vient la placer sous la gorge de Tetsu. De l'autre main, le canon d'un pistolet est pointé vers le gosse qui te sert de guide.

          Pampa. Combien ?
          Une trentaine. D'autres arrivent. Trois minutes.
          Bien. Vous autres, je vous conseille de déguerpir.

          Personne ne se fait prier et tout le monde disparaît du bar comme si chacun s'était préparé à fuir la mort elle-même. Ils posent ses deux poings sur la table pour que son visage s'approche de celui de Tetsu.

          Deux minutes. C'est le temps qu'il te reste pour me convaincre que tu n'es pas un enfoiré du gouvernement mondial payé pour me balancer. Par le plus grand des hasards, ta petite tête est rentrée dans ce rade et l'instant d'après, un peloton de marines d'élite a l'étrange idée de venir ici. Tu vois la relation de cause à effet ?


          Sans te ménager, Reizon te fouille sommairement, mais efficacement. Il en sort bredouille.

          Pas de moyen de communication ? Mais t'es peut-être de mèche avec l'autre agent qui est sorti d'ici, il y a un instant. Tu peux me l'apporter, Pampa ?
          Il peut plus parler.
          Oh. C'est dommage.
          Une minute trente.

          Reizon s'allume un cigare.

          Y a plus que toi, moi et ta vie. T'as plus qu'une minute.

          Reizon ne fait pas dans les prolongations.










            C’est ce que l’on appel plus communément être dans la merde. Moi qui voulait juste prendre un verre avec ce qui pouvait être une vieille connaissance, je me retrouve à jouer les otages. D’où on retient les handicapés de force ? Ces enfoirés de révolutionnaires ne connaissent pas l’éthique ou la fierté ? Je savais bien que ce type assis à la table n'était commode, il a du prendre mon rire de tout à l'heure pour un affront. Les jeunes de nos jours sont plutôt susceptibles. N'est-ce pas Lott ? J’ai beau y voir assez mal, je sens bien sa lame sous ma gorge.

              ▬ J’espère pour toi que ça coupe bien, il parait que j’ai la peau robuste. Dû à mon grand âge je suppose.

            C’est bien moi ça. Faire un peu d’humour alors que je suis sur le point d’y passer. Il aurait pu au moins laisser partir le gamin. Lui il a rien demandé le pauvre. C’est à peine s’il a la quinzaine, il a le temps de trahir les gens vous ne croyez pas ? Et voilà qu’en plus il me balance un joli compte en rebours. Super.

              ▬ Si y a plus que nous deux, pourquoi l’autre colosse est toujours là et en plus pointe son arme sur le petit ? Laissez-le dont partir. Si vous cherchez un type à abattre, prenez-moi. J’ai fait ma vie comparé à lui. La révolution est tombée bien bas à menacer des gamins.

            Un petit tour dans la provocation. Il faut ce qu’il faut. Je ne suis pas sûr que le Reîzon l’entende de cette oreille. Mais son attitude me met légèrement hors de moi. Me menacer passe encore, jouer les méchants influents aussi, mais menacer Doku et moi-même en me traitant de traitre, là ça passe plus. Alors oui, les rictus sur mon visage le montre. Mais c’est dix fois pire à l’intérieur. La peur, la frustration et l’innocence tout ça, hop, disparu. Faut pas déconner non plus !

              ▬ Faut croire que n’y a pas que des lumières dans la révolution. Surtout Reîzon. Tu viens ici, tu te ramènes l’air décontracté, visage découvert. Réfléchis une seconde, si moi je t’ai reconnu, tu ne crois pas que les autres les peuvent aussi. Tu es connu dans le monde, alors quand une pointure de ta trempe arrive dans un bar normal que ça fasse des vagues non ?

            Je l’ai traité de con ? Ouai je crois.

              ▬ En plus de ça, maintenant on va être associé au type recherché que tu es. Tu crois vraiment que le gouvernement enverrait un pauvre aveugle et un gamin pour venir te cueillir ? Bref. Sois-tu nous bute maintenant ou sois tu nous laisse t’aider. Parce que vu le temps qu’on perd ici, c’est sûr qu’il va falloir cogner du marine maintenant.

            Et encore de la baston. Chouette.


            Dernière édition par Tetsu Jolly le Ven 11 Oct 2013 - 17:47, édité 2 fois
            • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
            • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
            Reizon écoute. Encore, puis, il décroche. Il a compris. Ce n'est pas un agent du gouvernement. Un agent se serait défendu en balançant un bobard appris comme on apprend une leçon. Là, non. Juste un type qui fait le fier, qui provoque et qui insulte. Un type un peu dingue. Trop dingue pour lui, pour le gouvernement mondial.

            Alors, Reizon s'éloigne de quelque pas alors que tu n'en as pas fini. Il fait signe au patron de l'établissement qui s'approche avec l'air de savoir ce qu'il va lui arriver. Tu t'arrêtes. Il te regarde un instant. Puis il revient à l'autre.

            Désolé. J'suis obligé.

            T'inquiètes, j'ai l'habitude.

            Sans prévenir, Reizon lui décroche une gauche ravageuse. L'homme vient s'écrouler sur son comptoir, faisant valser les verres et les bouteilles. À l'entrée du bar, Pompa rentre.

            Ils sont là.
            Gagne du temps.

            Le subordonné sort des grenades artisanales qui lancent vers l'extérieur. L'instant d'après, le bruit des déflagrations se fait entendre. Plus faiblement, le son des ordres des marines indique qu'ils sont nombreux. Pendant ce temps, Reizon est revenu vers toi. Il te contemple un instant.

            Il y a deux semaines, ils ont essayé de me choper. Quelqu'un m'a balancé. Elle avait douze ans.

            Une seconde de silence avant que Reizon te foute une mandale dans la tête. La cible est simple ; te protéger. Faire croire aux marines que tu t'es fait défoncer par les révolutionnaires, comme le tavernier. C'est une frappe qu'il maitrise. Assommer sans faire mal. Et il estime que tu ne déroges pas à la règle.

            Il s'éloigne alors de la table et se baisse. Le sol est constitué de grandes planches de bois difficilement pliables, mais Reizon a un pouvoir. À l'aide de son fruit du matelas, il transforme une planche bien précise. Celle-ci devient aussi pliable qu'un matelas. Logique. Soulevant la planche, il invite Lott et Pampa à s'y glisser.

            Et le gamin ?
            Qu'il se planque. On frappe pas les mômes.

            Un dernier regard de Reizon vers le gamin et puis il passe par l'ouverture, faisant retomber la planche derrière lui. Un instant encore et la planche revient à son état d'origine. Une seconde s'ensuit.

            Et la marine débarque. Les questions seront nombreuses.










              L’arrivée du marchand de sable fut dure mais surtout inopinée. J’avoue que sur le coup je n’ai pas totalement compris. Je me suis fait aligné ça c’est sûr, mais en douceur étonnement. Comme si un matelas avait amortie le coup ou un truc dans le genre. Assez bizarre comme sensation. Ce n’est pas vraiment ce moment qui fut rude, mais plutôt le réveil. A l’instant, j’ouvre les yeux et qu’est-ce que je vois en face de moi à quelques centimètres, une brutasse la clope au bec. Le type me secoues comme un prunier et m’envoi toute sa fumée dans la gueule. J’ai connu mieux comme appel à la réalité. D’ailleurs c’est là que j’ouvre péniblement mes yeux, difficilement à cause du mal de crâne dû à l’autre brutasse qui se planque sous le planché. Le gars à la nicotine au bec me mitraille alors de question. J’en pige que la moitié et l’autre me fait trop mal à la tête pour que je puisse y répondre. Je vois alors une vingtaine de gars habillé comme lui derrière. Ils mettent le bar s’en dessus dessous. Ils sont là pour Reizon c’est certain … la Marine.
              Alors que les autres fouillent le moindre recoin du bar, un type à la casquette vient interrompre mon agresseur du moment.

                ▬ Laissez-le donc chef. Regardez ses yeux. Aussi blanc que la neige, c’est un aveugle. Il ne nous apprendra rien.
                ▬ Tsss … »

              Il me jette alors comme une merde sur le sol. Pas des tendres dans la marine et pas délicat non plus. J’essaie tout de même de me remettre tant bien que mal de mes émotions. Je me sens pas super en forme. De mes bras je me recule contre le bar, assis ça va légèrement mieux. Il manque toujours un truc. Du regard je sonde la salle. Je ne trouve pas Doku. Pauvre gamin, je sais que c’est une petite teigne mais je me m’inquiète. Puis je ressens une chose entre mes lèvres. Du feu. J’aspire. Voilà, là c’est bon, je peux respirer. Il me manquait ma clope et mon acolyte. Ils sont là, tous les deux. Le gamin semble inquiet de mon état. Il me demande si ça va. Je lui réponds avec le sourire que oui mais qu’il me faut un peu de temps. Avec tout ça, j’ai perdu Reizon …

              ***

              .. Quelques heures plus tard ..


              J’arrive enfin à quitter le bar. Sain et sauf. L’enquête de la marine fut longue et fastidieuse. Comme s’ils auraient pu l’attraper. Ici à Inu town. Ce n’est pas pour rien que toutes les autorités lui courent après. Les questions furent nombreuses. Les réponses aussi. Souvent fausses, d’autres vraies et certains enjolivées. J’avais peur surtout pour Doku. Ce n’est pas vraiment le genre de personne à vivre des interrogatoires tous les jours. A ma grande surprise, il sait très bien embobiner les gens. Surement qu’il s’est entrainer sur moi. Je deviens un peu gâteux avec l’âge. J’ai quand même une certaine amertume. Revoir Reizon, après tant de temps, du moins recroiser une personne comme lui, ça n’arrive pas tous les quatre matins. J’aurai voulu finir tout ça en bon terme. J’ai agi de façon impulsive et pas forcément réfléchie, je m’en rends compte et je ne suis pas comme ça. Où es-tu donc toi l’As de la révolution ?
              • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
              • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
              Un As de la révolution qui vit longtemps, c'est un as de la révolution qui sait être discret. On a beau le chercher, on ne le trouve pas. On a beau vouloir l'attraper, il file entre les doigts. Dur pour toi de le retrouver, surtout après le coup que tu lui as fait. C'est peut-être fini pour toi. Ou pas. En tout cas, un type en a pas fini avec toi. Ça ne fait que commencer en fait. Alors que tu erres un peu dans le coin, ton petit compagnon finit par te signaler quelque chose. T'es suivi. Et non, tu n'es pas suivi par un As de la Révolution. Ce n'est pas le genre de personne à se faire remarquer si facilement. Non, le type qui te suit et beaucoup plus rustre.

              Un vieil ami. Billou.

              Le visage transcendé par un sourire sadique, il te suit sans vraiment se cacher, les mains dans les poches avec un petit quelque chose dans le regard qui indique que ce qu'il comptait faire n'était pas très légal. Et il comptait faire ça en comité. Trois de ses potes l'accompagnent dont l'un était avec lui dans le bar ; celui qui l'a empêché de foutre son poing dans le visage de l'aveugle.

              Il va probablement pas l’empêcher.
              Ils font mine de rien, mais peu à peu, l'étau se ressert. Des bifurcations sont prises. Comme ils le souhaitent. Et tu finis là où il voulait que tu sois : dans une impasse un peu obscur. T'as beau te retourner, ils sont déjà là, se déployant pour que même Doku ne puisse s'enfuir. Billou s'avance, frappant du poing dans son autre main. Ses intentions sont clairement visibles. Sa suinte la violence.

              Alors mon grand ? Ça fait quoi de pas avoir cette enfoirée de Lott pour te sauver tes beaux yeux ? Ahah !










                Avez-vous déjà ressenti la peur ? Pas la peur d’une simple araignée qui vous grimpe sur le bras ou encore une porte qui claque alors que vous êtes tranquillement en train de Rp. Non la peur, la vraie, celle de la mort. C’est ce genre de sentiment que je ressens quand Doku me fait remarquer qu’une ombre nous suit. Une ou plutôt quatre. Alors comme tout citoyen ne voulant pas d’ennuis après ceux déjà vécus j’essaye de les semer. Marche plus rapide, zigzag entre les rues. Plus vous essayer de fuir et plus l’étau se resserre. L’angoisse monte. Puis le moment est venu. Vous vous retrouvez dans une ruelle sombre, sans issue et bizarrement vous entendez une respiration, forte dans votre dos. Ça sent les enmerdes.

                Doku me dit à l’oreille qu’il reconnait le gars qui leur sert de meneur. C’est la brute du bar qui se fait appeler Billou. Je crois qu’il a moyennement apprécié de se faire remettre en place à l’épisode du bar. Il semble que maintenant on soit passé à l’épisode du cassage de gueule à l’aveugle. Je sais bien que j’aurai du moins me la jouer là-bas. J’ai retenu la leçon. Mais il semble que lui veuille instaurer sa punition. Pas très égal comme combat tout de même à quatre contre un et demi. Je me dois de garder mon calme. Je prends alors l’un de mes dernières cigarettes et l’allume au creux de mes lèvres. J’en tire quelques lattes avant de bien formuler mes phrases. Je dois la jouer comme il faut, sinon on va direct finir entre quatre planches. Et ça, c’est interdit pour Doku il est encore trop jeune pour ce genre de chose.

                  ▬ Je vois que vous vous en êtes sorti avec Reizon. Chapeau. Je crois qu’on est parti sur de mauvaises bases dans le bar tu ne crois pas ?
                  ▬ Je crois surtout que tu t’es bien foutue de ma gueule et que ce genre de choses on le paye par ici.
                  ▬ Je vois. Je comprends. Je n’ai pas trop le choix semblerait-il. Par contre une chose. Laisse le gamin tranquille, il n’y est pour rien dans cette histoire.
                  ▬ Tout dépend comment on se serra bien défoulé sur toi.
                  ▬ Faites-moi tout ce que voulez, mais ne touchez pas au gamin.
                  ▬ Je te promets rien l’ami.
                  ▬ La Ferme Papy ! On va tous les déglinguer et voilà. Vas y viens gros tas je t’attends toi et ta graisse.
                  ▬ Tu ne sais pas te taire quand il faut.

                  ▬ Qu’est-ce qu’il a dit le gamin ? Tu vas voir quand je t’aurais explosé les dents, tu jacteras moins.

                Il semble que la situation soit plus que … on est dans la merde. Doku a beau faire le fier, tout seul j’aurais pu peut-être m’occuper de Billou mais là face à quatre gars, je crains que ce soit la fin pour nous. Quoiqu’il en soit, je ne peux pas laisser ces brutes toucher à un cheveu du gamin. Je me suis promis, alors quoiqu’il arrive, même dans la mort, Doku vivra. Ma clope elle est presque finie. Tant mieux elle allait me gêner. Mais avant ça, je murmure.

                  ▬ Doku, dès que tu vois une ouverture tu ne cherches pas. Tu cours. S’il te plaît écoutes moi pour une fois. Cette fois-ci on ne va pas pouvoir s’en sortir avec une pirouette. Quoiqu’il arrive tu ne t’arrêtes pas.

                Il a compris. Il a vu dans mon regard ou du moins sur mon faciès que cette fois-ci je ne rigole pas. On est vraiment mal en point. Il passe alors de son air de teigneux à son air inquiet. Il voit que pour une fois il y a des chances qu’on continu pas la route ensemble. Je vois même presque quelques larmes couler de ses yeux. Il me fait alors un oui de la tête. Je me lance alors, corps et âme pour le protéger. Les assaillants semblent d’abords un brin surpris. L’effet de l’aveugle qui se la joue combattant fait toujours son effet. Je balance un kick dans le bide d’un des acolytes de Billou. Il vole dans le mur sur la droite. Avec souplesses j’évite le poing d’un autre. La main sur mon sabre prêt à dégainer. J’évite encore par miracle quelques coups. Tant bien que mal j’arrive à mettre en déroute les trois qui suivent Billou. Mais là les choses se complique, alors que je mets un uppercut, Billou sans gêne m’attrape par le col et me colle contre le mur d’à côté. On est alors face à face, les yeux dans les yeux. Il commence à m’aligner sévère, je peux me dégager avec mon sabre, mais non. Il faut que je l’occupe.
                  ▬ Doku ! C’est le moment !

                • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
                • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
                Doku court. Doku s'échappe. L'un des gros bras le poursuit. Doku tourne à l'angle de la rue et percute un autre gros bras et tombe à terre L'autre gros bras tourne aussi à l'angle de la rue, puis s'arrête.

                Désolé gamin.

                Puis il décroche la mâchoire de l'autre gros bras à l'aide d'une droite bien placée. Le gros bras, c'est Lott. Évidemment. Et Lott s'avance dans la ruelle, là ou Tetsu fait encore l'expérience amère que les yeux, c'est quand même bien utile. Lott, lui, il a deux yeux. Et aussi de la cervelle dernière, à la différence de Billou et de ces amis. Alors que le premier n'a d'yeux que pour toi, ces amis se font mettre à terre par surprise. En traitre ? Pour des gens qui s'attaquent en groupe à un aveugle, c'est de la justice. Entendant des bruits bizarres, Billou finit par se retourner et aperçoit le visage de son futur agresseur. Lott grimace. Puis il enchaîne : crochet du gauche, direct du droit, genou dans les cottes et une tête entre ses deux coudes. Billou n'a plus son mot à dire.

                Le vainqueur t'observe l'espace d'un instant. Il te juge.

                Je connais quelqu'un qui a pas fini sa conversation avec toi. Tu peux me suivre. Mais garde tes distances.

                Et il s'en va sans même une pensée pour tes blessures. La tête dans les épaules, il se met à marcher dans les rues. Au début, on dirait qu'il a une destination, puis rapidement, on peut se dire qu'il marche au hasard. Pas tout à fait en réalité. Et au bout d'une demi-heure à marcher, alors qu'il passe pour la troisième fois dans la même ruelle, il ouvre une porte et te fait signe d'entrer. À l'intérieur ? Reizon.

                Je pars dans deux heures. J'ai deux heures à tuer. Alors raconte mon ton histoire.

                D'un geste, il te propose de boire un verre déjà servi. Du rhum, de toute évidence.










                  Tout est fini. Enfin. C’est un vrai soulagement quand je sens mon postérieur qui touche le sol. Affirmant que Billou à bien lâcher mon emprise sur moi. Je vois qu’il m’observe. Mon sauveur. Je pose mon regard vitreux sur lui. Mais des sons derrière lui m’interpellent. C’est Doku. Sans attendre, il contourne l’homme et vient se jeter sur moi. Il tremble encore. Il a eu peur c’est certain. Je le serre contre moi, histoire qu’il soit un minimum rassuré. Pas le temps de trop faire de familiarités. Lott nous ouvre la marche. Quelqu’un nous attend. Alors on suit. Sans trop se poser de questions.
                    ▬ Purée Papy, tu as pris chers quand même !
                    ▬ J’ai connu pire.

                  Je lui souris tant bien que mal. Je le sens tout de même que je suis balafré. Mon nez saigne, mon œil gauche me fait mal, surement un œil au beurre noir, je ressens des muscles qui tirent. Je vais avoir des bleues partout demain. Mais ce n’est pas grave. Doku est sain et sauf. C’est la seule chose qui compte. C’est là d’ailleurs que je me mets à rigoler tout seul. J’ai beau m’imprégner de douleurs, je me sens bien. Je me sens heureux. Il y a tant d’années que je n’ai pas ressenti ce genre de choses. En partant que chez Achille, je voulais retrouver l’aventure, une vie d’antan. Je crois que j’ai réussi mon pari.

                  Hop. Une porte s’ouvre. Je tiens Doku fermement contre moi. Sa peur à disparu. Je suis rassuré. La pièce dans laquelle on pénètre est sombre. Bien trop sombre pour pouvoir distinguer dessuite qui se trouve au fond de celle-ci. Assis, sur une chaise, en train d’attendre un quelconque divertissement. Lott nous invite à y aller. Le petit gamin, s’arrête. Il me fait comprendre que je dois y aller seul. Il s’assagit avec le temps. Il a compris que nous devons parler de choses de grands. N’est-ce pas …. Reizon ?

                  Je m’assoie à mon tour. Mes muscles se relâchent d’eux-mêmes. Cela fait un bien. Sans poser même un regard sur le révolutionnaire, je sirote le rhum d’une traite. La bagarre ça donne soif.

                    ▬ Je suis désolé Reizon. Je tiens à m’excuser de mon attitude dans le bar. J’ai joué les prétentieux et les insouciants, ce ne sont pas des adjectifs qui me correspondent. Je tenais à le faire remarquer.

                  Je prends quelques secondes bien formuler ma formule de politesse.

                    ▬ Merci pour l’intervention de ton acolyte. Je ne sais pas si c’était de ton fait, mais sans lui, moi et le gamin on serait plus là. Merci.

                  Quelques secondes s’écoulent de nouveau pour bien marquer le changement de sujet. Un autre verre arrive lui aussi pour marquer la transition.

                    ▬ J’ai réfléchi. Quand je t’ai vu dans ce bar, ta présence m’a fait revenir 20 ans en arrière. Une époque où ma foi dans la révolution était sans accroche et sans faille. Aujourd’hui je suis plus mûr, plus expérimenté, mais surtout il y a une chose que je dois faire et que seule la révolution peut m’apporter. Je peux en parler à toi, Reizon. Tu me ferras peut-être tuer pour ces mots, mais je me dois d’en faire part. J’ai pour but de rencontrer Adam.

                  Là je sens que m’atmosphère change. Même moi je change. Mes traits se tirent, je suis nerveux, concentré mais surtout déterminé. Je fixe Reizon de mon regard vide, comme si à la place de mes pupilles mon regard arrive à transcender celui de l’As de la révolution. Je ne suis plus là pour rigoler.

                    ▬ Je ne suis pas là pour plaisanter Reizon. Ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai vécu depuis le berceau dans un peuple de révolutionnaire, alors il est temps que je suive la voie et que j’entre pour de bon dans la révolution. Tu comprends ?!!

                  Finis-je en frappant de mon verre vide sur la table.

                  • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
                  • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
                  Reizon se met à ricaner. Son amusement s'en va croissant malgré les remontrances de Tetsu. Finalement, il calme son rire en buvant une gorgée de son breuvage. Doucement, après avoir posé son verre, il sort une cigarette qui place entre ses lèvres.

                  C'est toi qui ne comprends pas.

                  Entre ses mains apparaît une allumette qu'il allume. Il la relève juste devant son visage et il commence à la regarder.

                  Adam … est comme cette flamme.
                  Il est là sans l'être, puisque la flamme n'a rien de matériel. C'est juste une forme visible de la réaction de combustion.

                  On ne peut rencontrer Adam.

                  Il est lumière. Un guide pour toute la révolution. Un soleil, même si le symbole est attribué à un autre atout. Un soleil qui nous guide. Mais aussi un soleil qui vient à notre rencontre.


                  L'allumette est sur le point de s'éteindre. Il l'approche du bout de sa cigarette et la dernière flamme suffit à l'allumer. Il aspire profondément.


                  On ne rencontre pas Adam.
                  C'est Adam qui vient à notre rencontre.

                  Et pour cela, il faut qu'il ait une confiance absolue en toi. Et encore plus, il faut que sa venue ait un sens. Son temps est précieux. Même son temps de sommeil sert la cause. De ce que j'ai vu, tu es digne de confiance. Pour moi. Tu as encore du chemin pour l'être à son niveau.


                  Il ressert le verre de Tetsu avant de lui proposer une cigarette.

                  Je voudrais savoir …

                  … pourquoi veux-tu changer ce monde ?










                    Un autre verre et une cigarette ? Tu sais me parler Reizon. Bien qu’il ne faut pas trop que j’abuse de la chose. Alors oui je l’accepte et je te remercie d’un signe de tête. Je continue à t’écouter. Pendant ce temps, j’allume la chose. J’ai une petite appréhension à la porter à ma bouche. Puis je me dis que je ne pas avoir plus mal. Alors je me jette à l’eau. Hop entre les lèvres. Ca picote, mais c’est supportable. Alors je tire. J’expulse. J’apprécie. Tu dois le voir sur mon faciès. Maintenant que je me sens bien je réfléchis au propos que tu avances. Ce n’est pas une question facile. Pas le genre de truc où tu réponds tac au tac. Puis je prends une bonne inspiration.
                      ▬ Changer le monde est surement une bien grande expression. Mais le monde a toujours besoin de changement. Il est de toute façon en perpétuel mouvement.

                    Je souris. Je tire une autre latte et la recrache vers le plafond.
                      ▬ Tu vas surement me prendre pour idéaliste, mais je veux changer ce monde pour que les conflits cessent. Ou du moins qu’il prenne un autre virage que le sang et les pleurs. On sait tous que le gouvernement abuse de sa position. Alors oui je rêve d’un monde où chacun est légal de son prochain, oui je sais que ce monde ne sera surement qu’une illusion, mais en tout cas je veux m’investir pour qu’un jour tout ça soit possible. Comme Adam, je cherche à faire bouger le monde avec les mots.

                    Je parle, je parle, mais il faut que je m’arrête. Je ne suis pas sûr que mots vont convaincre quelqu’un comme Reizon. Je ne sais pas vraiment si c’est plutôt un homme de muscle ou bonne parole. Je lui souris, essayant tant bien que mal de faire bonne présence. J’ai du mal à le cerner. Je bois alors une gorgé de mon breuvage.
                      ▬ Je saurais attendre le temps pour rencontrer Adam. Cela fait plus de quarante ans que j’attends, je peux bien attendre quelques années de plus. Même si pour ça il faudra prendre les armes. Tu dois me prendre pour un fou …

                    • https://www.onepiece-requiem.net/t5659-tetsu-jolly
                    • https://www.onepiece-requiem.net/t5375-tetsu-jolly-la-revolution-d-un-nouveau-genre-lecteur-de-poneglyphes
                    Reizon éclate de rire à nouveau et levant sa tête, il fait taire son rire d'une rasade d'alcool. Il tousse un instant et sourit, las.

                    On est tous fous...
                    On est tous idéalistes...


                    Ou bien c'est le monde qui est fou et idéaliste. Qu'importe. Ce sont nos idéaux. Et personne ne peut nous les arracher. C'est notre cœur. Notre âme. Changer le monde, c'est ça...

                    Si loin... mais si proche en même temps.

                    Un instant, son regard se perd dans le vide. Mordillement de lèvres. Il lève la main pour tirer sur sa cigarette, hésite, puis l'envoie valser dans les airs. Elle part s'éteindre dans un seau d'eau abandonnée là. Il se lève.

                    Un instant.

                    Il passe derrière toi et il ouvre une porte et s'engouffre dans l'ouverture. La porte presque fermée, il semble discuter avec quelqu'un. Quelques échanges courts. Puis il revient à sa place en prenant bien soin de fermer la porte. Il te fixe. Il te scrute.

                    Soit.

                    Il ressert les verres.

                    Là. Maintenant. Dans les jours prochains. Qu'est ce que tu voudrais faire pour la révolution ?