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Démons de la nuit et crétins du jour [FB 1620]

Par une chaude journée de juin, Pénélope flânait dans les rues de Logue Town, c’était une des rares journées de congé qu’elle avait prise et elle escomptait la savourer d’un bout à l’autre. Elle se promenait donc en ville, faisant de chaque éventualité une aventure, goûtant telle pêche au goût suave et mielleux, laissant sa main s’ensevelir sous les haricots blancs et caillassant les saletés de piafs qui venaient l’emmerder par leurs roucoulements casse-burnes. Elle passait un bon moment où elle oubliait pour une fois les tracas d’un boulot qui ne lui offrait que peu de perspectives de repos. Elle s’était même permis une folie en se procurant un set de règles du dernier cri dans le milieu de l’architecture avant de se décider à regagner ses quartiers pour déballer ses achats et les examiner sur tous les angles possibles. Pendant qu’elle réprimait un énième gloussement, elle fut alpaguée par une bande de jeunes : mauvais genre, chiens qui puent presque autant que leurs propriétaires ce qui était un exploit et têtes à appeler les claques par paquet de douze. L’un deux roula ses épaules et s’avança vers elle en se délestant d’un glaviot dans le processus :


« - Hey mam’zelle, tu veux un coup de pine ?
- Un coup de quoi ?
- Hé les gars ! Elle comprend pas, une bonne bourge. »


Ils se marrèrent comme des baleines en attendant que la colère de Pénélope atteigne son point d’ébullition. Ce qui fut fait exactement au moment où ce crétin posa son bras autour des épaules de la jeune femme, ou du moins tenta de le faire puisqu’une seconde plus tard, il se retrouva projeté à une vitesse non négligeable vers un mur aussi immobile que massif. Leur rencontre ne fit pas d’effet à ce dernier et c’est au projectile qu’échoua le rôle de se fracturer la mâchoire et de saupoudrer les pavés de ses dents.


Le problème était que ce groupe de ploucs dépendait d’un plus grand groupe de ploucs.


Le problème de ce plus grand groupe de ploucs était que Pénélope se sentait disposée à faire tourner le marché des fossoyeurs locaux.


Avant d’en arriver là, deux autres gus chargèrent et un second tenta de prendre la brèche par le dos. Ce n’était pas chevaleresque, mais y avait de l’idée. Seulement, elle était trop vive pour que leur charge fasse effet et les trois zouaves se firent un câlin pas romantique pour un sou avant qu’ils ne partent mordre la poussière. Cette fois-ci, elle mit un bon coup de pied dans la masse tricéphale encore figée par la collision et, mettant sa main en visière pour illustrer la métaphore, exécuta un formidable home run par-delà le mur nommé ci-dessus. Elle eut le tact de ne pas importuner celui-ci plus que nécessaire et il lui sembla vaguement qu’il lui en témoignait silencieusement sa gratitude. Il n’en restait qu’un, pas le plus courageux étant donné qu’il marchait à reculons.



« Les démons de la nuit vont te faire ta fête tu vas voir ! Salope. »


Ça ne l’énervait pas qu’on l’appelât comme ça, d’ailleurs elle s’entendait rarement désignée autrement. Ce qui, par contre, avait le don de lui foutre les nerfs en pelote c’était l’état de son précieux achat.


« Montre-moi la route, je te suis. »


Il ne comprit pas tout de suite sa requête, en revanche l’état de ses amis l’avait convaincu d’obtempérer de manière à la livrer à son chef.


Ceci l’amena donc à la rencontre d’un agglomérat de persécuteurs d’hygiène, d’intelligence et de bon goût. Elle les trouva pile comme elle les avait imaginés : transis dans leur médiocrité. Ils s’étaient agglutinés dans un entrepôt dans la banlieue, crade à faire fuir même les rats. Ils discutaient à vive voix, cependant elle ne pouvait distinguer le sujet de ce chahut même si elle subodorait que cela ne volait pas bien haut. Maintenant qu’elle avait fait une bonne trotte, le soleil en avait profité pour franchir l’horizon et sa fureur pour retomber. Néanmoins, elle se souvint des raisons qui la poussaient à venir leur refaire la façade. Il ne lui restait plus qu’à trouver l’excuse pour, laisser passer pour que l’évènement ne vienne pas ternir sa carrière, voire lui valoir de l’avancement. Elle pénétra donc dans cette Mecque de la trivialité et de la bassesse toujours précédée de son guide. La conversation qu’elle surprit la fit se dérider :



« - J’ai une idée les mecs, comme on s’appelle “les démons de la nuit”, on va devoir recruter pour être quarante-deux, le nombre de la bête !
- Géniale comme idée, z’y va t’es trop fort !
- Je croyais que c’était mille quatre cent huit, le nombre de la bête, moi.
- Mais non, combien t’as dit ?
- Mille quatre cent huit.
- Ça fait combien de fois soixante-deux ?
- Pourquoi soixante-deux ?
- Je ne sais pas compter plus, alors je reprends à chaque fois depuis le début.
- Hé, ce n’était pas quarante-deux le nombre du diable ?
- De la bête !
- D’où tu me traites de bête, connard ?
- On est combien déjà ?
- Ça dépend, tu me comptes moi aussi ?
- Bah oui.
- Bah, je ne sais pas.
- VOS GUEULES ! »


Le présumé chef avait décidé d’interrompre ce débat fructueux et quand il s’arrêtait à une idée, les autres suivaient parce qu’il accueillait les critiques avec un certain punch. Il avait remarqué la présence de la jeune femme qui écoutait la conversation avec une moue moqueuse. Elle eut même le temps de les compter pour évaluer le combat à venir et elle en dénombra une trentaine, tous armés de tuyaux de plombs et de gourdins improvisés, les chevaliers de la dèche. Elle commença par s’adresser à celui qui avait imposé le silence :


« Êtes-vous des criminels ? »


Celui-ci parcourut en quelques pas la distance qui la séparait d’elle :


« Oui, pourquoi ça te fait mouiller sale chienne ? »


C’était visiblement sa manière de séduire. Ses petits copains et lui semblaient décider à faire dans la dentelle. Au même moment, Pénélope tentait de leur constituer un dossier pour les classer dans la catégorie : personne à abattre.


« Si vous avez une prime dans votre groupe, oui. Sinon, vous n’êtes que des sous-merdes. »


Celui qui l’avait menée au quartier général enchaîna sur ce qu’il sentait être son humour le plus fin :


« Notre chef il en a une grosse et une prime aussi. »


C’était le signal, tout ce qu’il fallait pour que la machine à beignes se mette en branle. D’ailleurs, la première fut pour cet oublié de la procédure, le con qui l’avait menacée en premier. Du revers du poing, elle l’envoya apposer son empreinte sur le mur derrière. Elle eut le temps d’étaler le gros con qui était en face d’elle et d’envoyer six équerres mettre fin à la carrière des larbins d’en face. Les deux douzaines restantes s’armèrent de ce qu’ils trouvèrent, certains n’avaient que leurs poings. Les lignes se formèrent et dans un joyeux brouhaha foncèrent à l’assaut. Pénélope se mouvait avec souplesse en maintenant la distance entre elle et la foule pendant qu’elle faisait pleuvoir sur eux une foule de projectiles surtout des équerres, mais aussi des compas, des presse-papiers et des stylos. Il en tomba pas moins d’une dizaine avant que le reste du groupe parvienne à acculer la secrétaire dans un coin de la pièce. Ce fut à ce moment-là que se corsa l’affrontement, et ce parce qu’il était difficile de se déplacer quand on avait le dos au mur et que deux hommes avaient commencé à tirer sur elle avec des fusils. Elle ne les avait pas remarqués et s’en voulut d’avoir fait preuve de négligence. Elle put esquiver la première balle et la seconde toutefois, elle offrit l’occasion à un de ses opposants de lui matraquer le crâne ce qu’il s’empressa de faire. Elle faillit perdre l’équilibre quand un second coup l’atteignit au flanc droit et deux balles fusèrent en sa direction juste au moment où elle se remettait en position. Elle échappa aux plombs et prit l’initiative de contourner le groupe et d’en finir avec ces tireurs embusqués et pour cela, rien de mieux que le Soru.


Sous les yeux ébahis de l’audience, elle se retrouva derrière ses deux cibles. Elle faisait peur à voir tant son expression relevait de la démence pure et le sang qui partait de son cuir chevelu pour traçait des sillons sur son visage achevait de leur donner la peur au ventre communément dénommée : chiasse.
Elle s’arma de deux rapporteurs et les passa à travers les abdomens des deux tireurs en s’aidant du Shigan. Le sang recouvrit intégralement ses deux bras pendant que les huit adversaires restants déposaient leurs armes.



« - Pitié, je vous en supplie, on s’excuse, hein qu’on s’excuse les gars ?
- Par pitié, on va vous donner tout ce qu’on a, laissez-nous vivre. »


Non, ils avaient dépassé les bornes et ils pouvaient le lire dans le regard de Pénélope. Elle n’était simplement plus disposée à négocier. Elle repartit à la charge, taillant dans des gorges qui se prenaient pour des fontaines et parant les coups mous des loubards découragés. Elle n’en laissa pas un de vivant. À la fin de son office funèbre, elle était littéralement peinte en vermeil et s’assit dans un coin pour retrouver son souffle et compresser la blessure qu’elle arborait au coin de la tête.


Progressivement, ses idées se clarifièrent et elle sortit de la torpeur dans laquelle elle tombait quand elle se laissait trop aller à la violence. Elle regarda autour d’elle pour constater le carnage dont elle avait été la source : pas moins d’une trentaine de victimes baignant dans leur sang. Dans le fond de la pièce, elle remarqua un géant noir, recroquevillé de manière à occuper le moins d’espace possible. L’ire de l’agent était satisfaite de ce bain de sang. Elle s’avança vers le grand noir pour le finir, mais le cœur n’y était plus.


« - Me tuez pas, s'il vous plaît !
- Pourquoi te laisserais-je en vie ?
- Y a le boss qui vient, il est vraiment fort
- Encore un chef ?
- L'autre c'est son second.
- Ce n’est quand même pas une bonne raison pour que je te laisse en vie
- Il a une sale blessure au genou gauche, c’est pour ça qu’il ne se bat plus beaucoup.
- On verra ça. »


En effet, un homme massivement musculeux portant une barbe fournie et un costume fripé poussa la porte de l’établissement de charcuterie en gueulant un :


« Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ! »


Puis il vit la jeune femme partir comme une flèche dans sa direction et para le coup qui partait vers la trachée en faisant s’entrechoquer leurs avant-bras. Par contre, il ne put s’affranchir de l’attaque qui fusait vers son genou gauche et qui fit mouche à son grand dam. Il eut la présence d’esprit de profiter de l’évènement pour agripper le cou de Pénélope, mais celle-ci devint aussi souple qu’un papier et se plia contre toutes les règles de l’anatomie dynamique. À nouveau, son pied réitéra l’attaque. Cette fois, le grand gars accusa le coup, mais comme il ne me manquait pas de ressources, il balaya l’air avec ses grandes pattes envoyant son assaillante valser un peu plus loin. C’était son premier coup dur depuis le début du combat et elle avait eu l’impression que le plafond s’était écrasé sur la tête. Elle reprit néanmoins ses esprits et bombarda le leader avec le reste de ses projectiles en stock, il s’en reçut la plus grande part à cause de sa mobilité réduite, mais il tenait encore debout, increvable dans sa soif de lui tordre son mignon petit minois. Elle allait devoir le finir à la main et le géant qui ressemblait maintenant à un cactus carmin. Elle se projeta prestement à sa rencontre et il l’arrêta net d’un direct du droit à la poitrine. Il avait une telle poigne qu’elle en eut le souffle coupé. Alors, elle décida de changer de tactique et tourna autour de lui en attendant qu’il se vide de son sang. Elle l’entendit peu à peu s’essouffler et son pas s’alourdir. De ce fait, elle eut la stupide idée de le provoquer encore un brin en se retirant de devant lui au dernier moment. Elle lui fit le coup une fois, puis une deuxième et le bélitre expirait comme un bœuf enragé avant de finalement s’affaler par terre. Dans son regard, elle vit l’incompréhension et la rage mêlées comme une malédiction à son encontre qui se nourrissait de ses dernières forces vitales, puis il exhala son dernier souffle.


Pénélope était dans un sale état, ses vêtements étaient foutus, elle avait reçu deux belles torgnoles en plus de sa blessure sur le crâne. Elle se sentait endolorie par la fatigue et les coups et voulut rapidement en finir avec celui qui restait, elle n’aimait pas l’idée qu’un jour il tenterait de se venger.



« - Maintenant qu’il est mort, tu ne me sers plus à rien.
- Je peux vous offrir le coffre, je ne connais pas le code, mais je peux le faire.
- Eh bien, fais-le avant l’arrivée de la marine et je te sauve, sinon tu finis en taule. »


Elle décrocha son escargophone pour rameuter les forces de l’ordre. L’ultimatum commença pour Dieuoffert et il fit preuve de deux grands talents : celui de craqueur de coffres et d’honnêteté. En un tour de main, il délivra quantité de billets et fourra la totalité dans un sac en toile qu’il tendit à la femme en face de lui. Elle lui dit :


« Toi t’es un bon. Faut que t’apprennes à te défendre, mais si tu restes toujours de mon côté, y a des chances que tout se passe pour le mieux pour toi. »


Elle fit en sorte de l’innocenter à l’arrivée de la marine et, après avoir empoché la prime du chef, elle le confia aux bons soins d’un centre de formation dans l’optique de le prendre à son service ultérieurement. Entre temps, il fallait absolument qu'elle retourne à cette boutique. Devant son apparence, le gérant lui offrit ce qu'elle cherchait en lui demandant de plus jamais mettre les pieds dans son commerce.
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