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Ils vécurent heureux

Les esclaves sont mignons quand ils dorment
Dans l'épisode précédent, je fondais le Fun Club, un troupeau de moutons carnivores sous l'égide d'un très gentil berger.

J'ai l'étrange capacité de pouvoir lécher les âmes.

Autant dire que depuis mon arrivée sur Dead End, j'ai posé ma langue sur une plâtrée impressionnante d'âmes. Un panel vraiment varié qui fait voir du pays. Des torturés, des innocents, des tristounets, des sympas, des fous, des sanguinaires. Il y avait de tout, je me suis régalé. Le point commun entre toutes ces âmes ?

Je l'appelle le "Fun".
Un état de transcendance dans lequel on tombe lorsqu'on réalise que nos vies sont aussi précieuses que des amas de poussière au-dessus d'une étagère. Et qu'au prochain nettoyage de printemps, tout ce que l'on aime, tout ce qu'on hait, tous les monstres sous le lit, tous les papys bienveillants perchés dans le ciel, tout sera dispersé par les poils d'une balayette, dans une ultime chatouille.
Quand on a réalisé ça, on se sent acteurs d'une énorme blague un peu vulgaire à base de pipis et de prouts. Cette blague, c'est TA VIE.

Le néant te fait peur ? Tant mieux. C'est par ce frisson que tout commence.

Le Fun Club te propose de t'accompagner à la recherche de ce Fun. Au programme : exploration de tes limites, combats amicaux à mort, déconstruction maniaque mais minutieuse de ta personnalité, etc, etc, le tout dans une symbiose délicieuse avec les autres Clubistes. Le Fun Club n'est pas une secte, n'est pas un gang, n'est pas une famille non plus. C'est un organisme vivant, dont tous les petits organes chauds palpitent à l'unisson. C'est une pieuvre, et ses gourmands tentacules étreindront l'univers dans un câlin chaleureux. Une bestiole vraiment sympa.

Le Fun Club a 7 règles. Je vais pas les citer encore et encore eh oh, tu iras te renseigner.
La base de la base :
La Douleur est l'ascenseur vers le bonheur. Il nous propulse au dernier étage !

Le Fun Club est mon bébé, je lui voue un amour inconditionnel. Je l'ai vu naître, grandir, mûrir. Ses premiers pas, ses premiers mots. Il est si mignon. Adorable. Et si précoce !

Il est la grande oeuvre de mon existence de zombie. Hésitez pas à passer vous délecter de sa noble ultraviolence, festins à volonté à travers Grand Line !

Et puis sinon, il y a Karla, Karla Marx.

Elle et moi sommes unis par les liens sacrés du mariage. Notre alliance, on la porte sur nos fronts, une énorme cicatrice qui suppure encore du sang de temps à autres. Elle me hait à la folie. Mais elle adore le Fun Club. C'est lui son véritable amant !

Ma Bible, eh bien ce sont les yeux de Karla. J'y retrouve toutes les vérités du monde, soigneusement compilées. La souffrance d'une vie misérable et une volonté inébranlable de vengeance. Si elle avait devant elle un bouton capable de faire exploser la planète, elle hésiterait longuement mais tôt ou tard ferait tomber son poing dessus.

Karla, tu es magnifique. Je suis amoureux de toi. Je suis amoureux de chaque membre du Fun Club. Chacune de ces âmes que j'ai soigneusement moissonné, sans les abîmer, juste en les sublimant un petit peu. Leur beauté me berce le coeur. En leur compagnie, je me sens léger et invincible. Je traverse un océan d'immondices sur un canot de velours. Quand mes responsabilités de gladiateur m'arrachent à mes amis, un silence pesant s'installe en moi. Je ne ressens plus rien.

Et alors il n'y a qu'une bonne rasade de douleur qui soit capable de me ramener dans mon corps. Oh oui oui, plein de saine douleur. Quand j'en trouve, j'en fous partout !

Aujourd'hui je vais aller me battre dans l'arène en compagnie de Karla, un passionné combat à mort, sous les rires gorgés de joie du fidèle public. Ce sera notre premier baiser !
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DIS DONC LES ENFANTS, ÇA VOUS DIRAIT UN SPECTACLE DE MARIONNETTES ?

La foule en délire répond au commentateur. "Ouaiiiis" disent-ils, dispersant leur terrible haleine à travers les gradins. De leurs yeux giclent les reflets éblouissants des projecteurs, de leur gorge leur passion pour la violence gratuite.

FRED ET JAMY, NOS BIEN AIMÉS PILOTES DU CAMION RUTILANT, PARTENT NOUS FAIRE DÉCOUVRIR LES TRÉSORS DE L'OCÉAN !

Fred, 6m56, un petit géant bien sous tout rapport. Profondément gentil, curieux et aimant, s'est fait emporter par un cercle extrêmement vicieux le jour où il a essayé de serrer la main à un colonel.
Aime : Les randonnées, la nature, jouer aux osselets avec les crânes de ta famille
Déteste : Marcher dans la crotte (toi)

Ils vécurent heureux 51aaa3fc1dcd48a4ca48911cadb4d41a

Jamy, 46 cm, tontatta érudit à tendance machiavélique, il mange à la table d'une vingtaine de sciences différentes.
Le cerveau bien rempli mais partiellement déviant. Probablement issu de l'amour de jeunesse de deux nobles de la même famille, il vit sa consanguinité comme une fierté.
Aime : Son visage, l'obéissance, la science
Déteste : La vulgarité

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Mais dis-moi Jamy, quel est ce mignon couple de poissons qu'on nous a servi en guise de petit déjeuner ?
Eh bien c'est très simple, Fred :

Doppio, marécagomancien fondateur du Fun Club, est un homme-poisson de l'espèce du requin gris qui se nourrit de phoque et d'ultraviolence. Ici dans son habitat naturel, l'arène, c'est un furieux prédateur urbain mais il a un coeur gros comme ça.

Ils vécurent heureux 1472846343-doppio

Wow ! Génial !


Karla Marx quant à elle est une femme-poisson de la race du poisson-syndicaliste. Prédatrice du Grand Capital, elle traque les injustices. Son nid est constitué de droits des gladiateurs, de droits des femmes et de droits des races minoritaires.

Ils vécurent heureux Asari_by_sirtiefling-d6oddyn

On peut dire que c'est quelqu'un de très droit, haha !

Hilarité générale dans les tribunes, les rires inondent l'arène, puis la galaxie.
La bonne humeur envahit l'atmosphère et troue la couche d'ozone.

Mais alors, si ce sont des prédateurs tous les deux, sommes nous des proies Jamy ?
Eh bien non, Fred !
Car puisque nos espèces trônent au sommet de la chaîne alimentaire,
ce sont nous qui allons nous régaler !

Miam, miam !
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Aucun plan. T'as pas intérêt à me faire faux bond, Doppio.

Karla est jeune dans le Fun Club, elle ne sait pas encore que trop de planification gâte le Fun, c'est comme trop de sucre dans un jus au phoque.

Je montre du doigt les deux gentils épouvantails qui viennent miser leurs vies sur la grand roulette du Plaisir.

Tais-toi et regarde plutôt comme ils sont laids !

Je me permets d'admettre qu'ils sont extrêmement laid et pour cause, je m'y connais en laideur, et je l'affirme, leurs corps sont hideux. Mais il ne faut pas juger le bonbon à son emballage, peut-être qu'ils ont des âmes délicieuses.

Le commentateur s'égosille dans son entonnoir bizarre, perché au plus haut des tribunes.

Dîtes voir, vous êtes en couple ?

Mais pas du tout !

JUSQU'A CE QUE LA MORT VOUS SÉPARE, BWAGAGAGAGA !

C'est donner beaucoup de crédit à la Mort de la croire capable de séparer deux coeurs qui s'aiment. D'un amour GLUANT et saignant.

DOPPIO ET KARLA MARX CONTRE FRED ET JAMY !
METTEZ VOUS SUR LA GUEUUUULE !


Aussitôt elle condense dans le creux de ses palmes de grosses pointes aqueuses et bulleuses. Ça pétille à fond. Mais ça dure pas bien longtemps, car vite vite elle balance des fléchettes d'eau en direction de Fred qui nous fonçait dessus en beuglant des insanités. Ça ricoche sur sa drôle de peau croûtée.

Et puis il est rapide pour un géant. Si rapide ! Je suis un jeune bousier inconscient sur la trajectoire d'un buffle en pleine charge. Quelle sensation ça fait d'encaisser dans son insignifiante gueule une tonne de chair dégénérée catapultée à une cinquantaine de km/h ?

Eh bah je vais bientôt pouvoir t'expliquer en détails comment que ça fait mon petit pote, accroche toi à ton slip, on va rentrer en hyperespace.

Eh bah non finalement parce que Karla m'a jeté une de ses ondes sur le flanc pour me sortir de la ligne de mire du géant. Tu aimes gâcher la fête Karla hein ? Il te reste de sacrées hauteurs à grimper avant de t'élever à mon niveau. Fred me frôle, dans sa charge, me cogne légèrement un pied mais rien qui produise une Douleur qui convient au connaisseur raffiné que je suis.

Karla m'a évité de souffrir et peut-être sauvé la vie. Quelle salope.

MAIS IL A DEUX DE TENSION, CE POISSON ?! OU BIEN SE SENT-IL SI MERDIQUE QU'IL CONSENT A SE FAIRE PIÉTINER COMME LA CROTTE QU'IL EST ?
...
ON PARLE DE DOPPIO, LA RÉPONSE EST ÉVIDENTE, BWAGAGAGAGA !


Ainsi donc je valdingue, gracieusement à travers les airs, assez léger mais également plutôt vide, je me sens ballon de baudruche. Un nuage de perles brunes répandu dans mon sillage, qui s'étalent sur le sable sacré de l'arène sous formes de multiples plaques d'eczema. Quand je touche le sol, j'éclate à mon tour, plouf, ça fout de la merde partout.

J'extirpe de la flaque mon buste, mes bras, ma tête alouette. Bien sûr j'ai dans l'idée que Fred était lancé dans un aller-retour et qu'il fera escale dans ma gueule en passant. Mais non ! Il fait mumuse avec Karla et semble m'avoir oublié. Suis-je si petit et ridicule pour mériter autant de dédain ? Je veux me faire broyer et dévorer par ce géant, c'est mon nouveau but dans la vie. Rien qu'à l'idée d'être sa victime, mes muscles se refroidissent, mes nerfs se rétractent, mon esprit se tasse tremblant au fond de ma cervelle. Ce foutu géant me flanque la trouille. Hideux, difforme, sauvage. J'en ferai soit mon assassin, soit mon collègue. Oh putain ouais, il me le faut dans ma collection !

Jamy, lui, a sauté sur une fusée miniature et fait le tour du stade en semant dans son sillage des rires maniaques et de jolies paillettes qui émettent un concert de bips. Et quand ça fait bip, ça peut sûrement aussi faire boum. Eh oui !

Remarquant que je le mire de deux grosses mirettes vaseuses et curieuses, il s'offre un petit détour pour passer me faire coucou. Il survole en cercle mon petit duché de marais, et largue à l'intérieur un tas de ses paillettes, une neige féerique au-dessus d'un paysage de cauchemar !

Savais-tu que le premier engin spatial est l'arche Maxim, conçue par Ener en 1574 ? Elle pouvait atteindre la Lune en une semaine ! Te rends-tu compte ? Une semaine !

Le voyage sur la Lune d'Ener, j'ai toujours été persuadé que c'était un complot.
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Pendant ce temps, dans la tête de Karla.


Il fait quoi ?
Il fait quoi ?
Il fait QUOI ?

Ce lourdaud me harcèle, grognant un charabia incompréhensible, grotesque et grossier comme un banquier. Le camarade Doppio m'a largué à la merci de ses poings alors que son fruit lui aurait facilement permis de le coller sur place. Camarade, camarade. CAMARADE !

A la sortie de l'arène, si je m'en sors, je lui arrache la tête et l'accrocherai au mur du hall du syndicat. Il est cruellement trop sobre.

MAIS COMMENT l'évolution a PU laisser naître des hybrides humains poissons ? Est-ce que vous DESCENDEZ d'un rapport zoophile ?

Fred mouline le vent de son poignard géant en me matraquant de questions. J'vois Jamy du coin de l'oeil piéger le terrain, et Doppio fait trempette. Cet odieux connard me laisse dans ma merde tandis qu'il ricane en pataugeant dans la sienne. Comment j'ai pu me laisser emporter dans l'entreprise dégénérée d'un tel taré ?

J'avais envie d'ouvrir les vannes et laisser dégouliner un peu la haine qui me ronge oui. Mais est-ce que ça valait la peine de fricoter avec ce fou furieux ?

***
Revenons dans la cervelle de Doppio, mettez vous à l'aise.

Tentacules excités surgissent hors de la flaque, le marais a faim, et il adore manger cru ! La Vie est un grand festin après tout, mais on a pas le palais assez fin pour apprécier tous ses mets.

J'essaye d'attraper Jamy, l'ignoble petit farfadet. Dieu qu'il est laid ! Mais je gage que son énorme tête est un coffre-fort qui recèle de surprises !

BLOUM !
BLOUM BLOUM !
BLOUBLOUM BLOUM !
glouglouglou...


Les paillettes sont des pétards rigolos qui créent d'énormes bulles dans ma piscine de vase. Il essaye de me faire sortir ! Mon marais est peut-être infini hein ? J'en ai pas trouvé le fond. Une dimension de boue ténébreuse et reposante. On s'y sent comme dans un bide de maman. Le bide de la plus grande et fraîche maman de l'univers.

Mes globes oculaires surnagent à la surface. Ils me permettent de mirer la trajectoire de Jamy pour guider mes tentacules, sauf quand ils se font emporter par des vagues de boue, ça désoriente et ça bourre mes tripes d'un vertige bien féroce, sensations garanties, j'ai l'impression d'avoir les mirettes accrochées à un wagon de montages russes. Il se passe quoi si je dégueule en étant boueux ? Quand je me reformerai le vomi aura fusionné avec mon ÊTRE ?

Ça appelle l'expérience ! Je soulage mon estomac tourmenté de ses tracas. Le marais vomit.

J'ignorais ça possible !

Et moi de même mon pote.

Il pète bien ce combat c'est joli toute cette merde, ce vomi mystérieux et ces explosions étouffées. C'est super arty mais moi j'ai encore le corps vierge de sales blessures et de souffrance, et Jamy aussi, il me tarde de me dépuceler, je souffre de ne pas souffrir. Quand une explosion vient me visiter, la bouboue amortit trop le choc pour qu'elle puisse me mettre à l'aise.

Faut avancer eh bah oui ! Si on la titille pas un peu, la Douleur vient pas d'elle-même, elle est comme ça, elle aime se faire désirer, hihihi la coquine !
Un peu de magie, un brin de folie, une louche de boue, et voilà mon alter ego golem qui pousse à l'extrémité de mon marécage.

Jamy se précipite dessus en croyant avoir pêché le bon squale, eh oui c'est le leurre. Je vais l'anticiper et

Et !

Karla vient d'atterrir dans le marais, tête la première, strikant mon bébé golem au passage, elle tire une gueule d'enterrement mais elle vient de tuer mon enfant. Pluie dans mon coeur.

Dis Jamy, est-ce que tous les poissons savent nager dans les marais ?
Expérimentons sur cette maquette à taille réelle Fred !

Bon ben il faut que je pointe le museau hors de la bouillie pour l'aider à sortir de mon marais avant qu'il ne la gobe, ça serait hilarant mais bêta vous en conviendrez.

Évidemment à l'instant même où ils verront ma silhouette émerger, ils cogneront bien fort dedans. J'en frissonne d'avance d'excitation.

Alors DONC je décide de renaître, pour la 4ème fois, je convertis ma boue en cet amour déluré et organique qui compose mon petit corps douillet. Génial. J'ai le cuir parcouru de grosses boursouflures verdâtres, sûrement mon propre dégueulis qui a voulu revenir d'où il venait en se perdant en route.

Super.

Encore plus super : une bombe qui vient se poser dans mes cheveux, qui fait son nid peinard. Ma tête va éclore et ma cervelle va découvrir la cruauté du monde extérieur. Doppio l'aventurier du Fun explore de fond en combles les nouvelles sensations. Aujourd'hui il vous invite à vous exploser littéralement la tête !
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Je cours à vive allure dans une allée blanche, l'allée du Fun, escortée par une tripotée d'amis tous plus fous et cools les uns que les autres, on se connaît chacun par coeur car on a été modelés dans le même moule, un moule mal foutu mais d'une originalité sans pareille. Et c'est bien le principal dans un monde où les pirates et les marines sont des figurines fabriquées en série pour que les empereurs et les amiraux se fassent une partie de risk à échelle mondiale.

J'ai été catapulté hors de mon corps par siège éjectable, dans l'espace profond. Vous savez ce que c'est l'espace profond, j'en parle de temps en temps. C'est un lieu noir et frisquet où les mystères s'épaississent et où mon Amour, comprimé sur lui-même par le fait de son immense masse, prend la forme d'une étoile resplendissante. Le vaisseau qui me permet de visiter en toute sécurité ce charmant coin, c'est la Douleur. La vraie, la pure.

Celle qui t'arrache la tête, ici littéralement.
Celle dont certains lui préféreraient la mort. Des gens bien tristes, des ingrats.
Celle qui te donne rendez-vous avec ta Folie, en face à face, sans langue de bois.

Face. A. Face.

Cette bombe qui m'a pétée à la tronche.
Cette délicieuse bombe.
Cette explosion dont l'épicentre chaud n'a existé qu'une seconde.
Mais dont l'écho chatouille encore mes tympans.
Dont la chaleur caresse encore mon crâne mis à nu,

Cette explosion d'un romantisme absolu.

RÉVEILLE TOI !

Karla, je le suis déjà. Éveillé, je le suis perpétuellement. C'est mon rôle à moi, de réveiller les esclaves endormis.

ME LAISSE PAS TOMBER !

J'ai donné l'impulsion première au Fun Club, j'ai fais rouler une boule de neige et la voici déjà avalanche. Avec ou sans moi, le Fun Club vivra. Il vivra et il changera le monde. Il le rendra plus brave, plus violent, plus sincère, et plus fun.

Je n'avais pas d'âme alors je m'en suis fabriquée une, toute autant éternelle qu'une vraie. Le Fun Club. Le Fun Club. Le...

DOPPIOOO !
Mal aux oreilles.
Ark. Quelle sale gueule !

On traîne la face qu'on mérite. Il était hors de question que je crève sans avoir expérimenté le quotidien d'une gueule cassée avant.

Le sable frais de l'arène sous ma palme. Un régal. Je pourrais pioncer dessus, y reposer en paix pour l'éternité, ou au moins une moitié d'éternité avant de m'en lasser. Karla est dégoulinante de boue, sa tronche devant l'énorme projecteur qui me surplombe crée une éclipse éblouissante, elle est brillante, elle est une étoile de ma galaxie de souffrance heureuse. Je t'aime Karla, ton esprit somnolent n'est pas encore assez éveillé pour percevoir distinctement les vertigineux contours de cet Amour, mais je t'aime, ah ça oui, j'aime ton âme car elle est rouillée, brisée et décline en un lent naufrage. Je veux naviguer à bord de ton âme.

Continue de me regarder comme ça, tu me rends fou.
Relève toi vite merde !
Tu ne savais pas que le bonheur dilate le temps ? Je me promène dans une éternité.
Ah non non, tu as juste quelques secondes avant qu'ils se remettent de ce que je leur ai fais.
Tu leur as fais quoi ?

Fred et Jamy tout deux prisonniers d'une noble arche de marais.
Fondus dedans, ils se débattent si férocement que la belle structure commence à tanguer dangereusement.

C'est du putain d'Art.
J'ai découvert que ton marais était sensible à mon karaté aquatique. On a une chance d'en finir, magne toi ! Faut qu'on se rapproche !

Ça ressemble à une oeuvre que j'aurais pu créer. Karla a développé son goût créatif.
Migraine terrible dans la caboche. Je retourne dans l'espace profond.
Souffrance intersidérale qui transporte l'esprit loin de tous ses soucis bassement physiques.
Sang sang sang. Sang coule mêlé à de la vase. Ma tête est une fontaine, fontaine joyeuse merveilleuse.
Je crois que je suis en pleine overdose de Fun. Mon corps me lâche.

Tu vas encore t'évanouir ? Tsssk ! Tu m'as pas comprise tocard ? On doit se RAPPROCHER d'eux !
Mon sang.
...
Tu peux le sublimer.

Elle comprend et le recueille. Sans un mot, l'Amour traduit nos pensées.
Entre ses palmes mon sang bout, il devient une énergie pure.
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VOYAGE A


Je suis Doppio Premier du nom, amiral du Fun Space, plus grand des vaisseaux, plus beau des chefs d'oeuvres, plus mortelle des armes.

Aujourd'hui mes hommes et moi engageons nos âmes dans une ultime lutte aux confins du Néant. AZAZEL, dévoreur de galaxies, entame son dernier repas. Après avoir englouti 99% d'un univers infini, le voici aux portes de la Nébuleuse du rêve, dernier rempart de l'existence.

Nous ne sommes mêmes pas capables de concevoir le moindre contour de la Créature. AZAZEL n'est qu'un mur blanc de la taille de trois superamas de galaxies. Il naquit il y a fort longtemps d'une mère qui était comme lui. Immense, vorace, impitoyable. Après avoir fait d'un univers sa pitance, elle perdit tout but et, flottant dans un plasma de néant, put se laisser mourir de faim : car la seule chose qui résistait à son terrible appétit, c'était l'immuable Temps.

De son décès surgit le Big Bang qui nous offrit ce chaleureux univers dont il ne reste plus grand chose aujourd'hui. Car parmi la matière originelle s'était glissé un embryon. Fils de la Dévoreuse, AZAZEL, n'était au départ qu'une anomalie à peine plus grande qu'un atome.

Puis il mangea de la matière.
Il en mangea.
Encore, et encore,
il se goinfra.
Il gonfla.
Gonfla. Gonfla.
Insatiable, il rongeait l'univers, il était son cancer.
Et nous autres nous en rendirent compte trop tard, bien trop tard, lorsqu'il arriva aux portes de notre superamas.

On ne pouvait plus l'arrêter, il était devenu un Dieu. Notre Dieu.
Beaucoup d'entre nous se laissèrent dévorer, persuadés qu'ainsi ils rejoindraient le Grand Tout.

Mais tout ce qu'il ingère, il le digère. Nous n'avons aucun espoir de salut.

Si ce n'est le Fun. Embrasser le Néant, l'enlacer, puis lui foutre une droite, se marier à lui, puis lui faire subir toute sortes de violences conjugales.
Peu importe la puissance de l'entité funeste qui se dresse devant moi,

Le Fun Club marche à mes côtés
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Le Fun Club galope à mes côtés...

Doppiooo !!

Oh, retour dans mon corps. Mon corps endolori et envahi de fatigue. J'ai trop surchargé la machine, la voilà toute grinçante. Mon sang est une boue opaque, ou bien c'est ma boue qui est un sang bien frais. Quand on a un logia on devient quantique. A la fois chair et boue. A la fois viande et excrément. A la fois vivant et inerte, mais ça c'est déjà le propre des esclaves endormis !

Wah, j'ai fais un de ces rêves, si tu savais Karla. J'ai erré dans les frontières imperméables de l'absolu désespoir. Putain je veux y retourner, ce monde était super Fun. Je t'amènerai visiter mes rêves, Karla, et tous les Clubistes, vous viendrez loger dans ma démence et vous vous y sentirez comme chez vous. Wah j'ai la tronche comme une grosse patate épluchée et grillée, un espèce de cornet de frites sublimé de relents iodés et putrides, j'aurais envie de bouffer ma propre gueule.

Ça m'aide à relativiser ce combat, c'est une grande rigolade entre potes, sans aucun autre enjeu qu'une tape dans le dos ou bien un gage rigolo. Je me relève sur mes deux guiboles tremblantes de jeune poulain qui a échappé aux machines de l'abattoir mais doit encore sortir d'ici vivant. Pauvre bestiole, c'est pas gagné. Mais il a encore tellement de Fun à offrir et à recevoir, il sait que son nom n'a pas pu encore être vraiment tiré à la grande loterie qui fait gagner un aller simple vers le pays le plus tranquille de l'univers.

J'en peux plus, Doppio !

Karla fuit les assauts syncros de Fred et Jamy, lancés dans une surnaturelle valse de guerre à base d'explosions, de charges folles et de hurlements hilares. Ils collent un commentaire à chacune de leurs actions, soulignant sa brutalité et son intérêt scientifique, joignant à leur parade un délicieux making-of suintant toute leur Passion de la cruauté débridée.

Eux aussi, je veux les voir trôner dans mon Fun Club.

ALORS, IL A FINI SA SIESTE, LE GROS POISSON ?
REGARDEZ MOI SA GUEULE, ON CROIRAIT QU'IL EST PASSÉ DANS UNE FRITEUSE, BWARARARARA !


Mais dis moi Jamy, comment on peut survivre avec un cerveau partiellement répandu hors de son crâne ?
Un défi scientifique Fred, je m'en lèche les babines ! Va donc investiguer ça de plus près et récolter quelques données !

Fred arrive.
Menaçant.
Merveilleux.
Pas à pas.
Regard empli de curiosité.
D'une saine curiosité.
D'une curiosité enfantine.
Un enfant emprisonné dans une carcasse monstrueuse.

L'ombre du Géant me gobe et je me sens fourmi face à rapace. Je me sens face à AZAZEL, mes espoirs ensevelis sous la carrure d'un massif messager de l'au-delà. Il continue à venir vers moi et à s'accaparer ma vision, de plus en plus, petit à petit, la soupe de neurones chaude qui mijote derrière mes mirettes redécouvre la saveur de la peur panique.

Tu sais, en clamsant, les étoiles comme toi explosent et deviennent de véritables bombes galactiques balayant des systèmes solaires entiers sur leur passage. On appelle ça des supernovas.
Jamy m'en a déjà parlé. Mais j'suis pas une étoile. Tu dois confondre...

Tant que tu es sur ma route je peux être sûr que le Soleil ne brillera pas pour moi demain.

Les supernovas sont des festivals de destruction.
Pardon de te décevoir mais moi j'vais pas exploser !
Si, si, tu vas exploser. Sale abomination, erreur de la nature.
Mais...
Je suis un chevalier du Fun et des monstres ridicules dans ton genre, j'en écrase dans mon sommeil, parce que je dors mal et que je gigote partout dans mon lit.
Ridicule ? Pourquoi t'es si méchant avec moi, je...
T'es une bête immonde qu'on expose aux badauds pour qu'ils puissent te pointer du doigt et se marrer. "Ah ah, regardez-le, ce monstre, difforme et sauvage, à se demander pourquoi sa mère l'a pas étranglé dans son berceau, à moins qu'elle ait la même sale tête que lui".

Fred s'effondre sur un genou, il pleure. Des larmes sucrées giclent de ses orbites creuses et inhumaines de monstre de cirque. Elles dégoulinent à travers les reliefs chaotiques de son visage, s'accumulent au passage dans les cavités et y stagnent en marais de tristesse. Son magnifique faciès, que j'ai réussi à sublimer car je suis un artiste multisupport, est devenu un paysage de cauchemar frappé d'une averse de désespoir.

Tais-toi ! TAIS-TOI ! TU PARLES COMME LES MÉCHANTS MONSIEURS QUI ME POURSUIVENT TOUT LE TEMPS !
Je savais que ça te tuerait. Les mots sont des armes mon pote, et j'ai attrapé mon bazooka qui bousille ta dignité et tes raisons d'être.
T'ES UN HORRIBLE MÉCHANT PETIT POISSON ! JE VAIS T'ÉCRABOUILLER ET TU VAS TE TAIRE ! TE TAIRE ! TE TAIRE !
Tu exploses. Voilà ma supernova.
ARRÊTER DE DIRE DES CHOSES BLESSANTES !

Fred fait 6 mètres et quelques, c'est tout p'tiot pour un géant. C'est parce qu'il est très jeune.
En âge humain, ça doit lui faire dans les 7 ans, l'âge où on baigne dans la curiosité, l'âge où la vie devrait nous dorloter, l'avenir devrait être un horizon radieux et notre chemin en sa direction devrait être peuplé de sourires.

Mais qu'il soit un gosse innocent ou pas, un Monstre reste un Monstre, Fred.
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Il essaye de me poignarder mais il fait qu'ouvrir de grosses plaies dans le sable de l'arène, l'arène chérie de mon tendre coeur qui m'a vu naître et qui me verra sûrement crever. Je valse entre les frappes en agitant mes tentacules boueux au passage, ils se tortillent harmonieusement en crachant de féeriques jets de merde liquide autour de moi. Je suis un gracieux cygne sous les pures fontaines du paradis.

En vrais petits chefs d'orchestre, mes organes marécageux donnent le rythme de la salsa. De ma voix d'ange, je m'apprête à chanter une ode.

Tu es triste ?
J'SUIS PAS UN MONSTRE !
Ah si tu l'es.
ARRÊTE DE M'ARROSER DE CACA !

On est tous monstres à différents niveaux. C'est un fait qui surfe sur notre ADN et notre héritage de bête sauvage. Nos ancêtres, quand ils avaient faim, bouffaient des jarrets d'animaux inoffensifs et c'est grâce à ça qu'ils ont pu proliférer et nous offrir nos existences de cinglés choyés, on est tous des dragons célestes mon pote, aux vies minables mais tellement confortables.

Là tu vois je me sens fatigué, j'arrête de danser, j'ai la migraine, c'est la faute du farfadet, il a transformé mon cerveau en oeuf à la coque piégé dans un micro-onde.

Si tu me butes, tu te sentiras mieux ?
OUAIS !
Sûr ?
BAH OUAIS !
Sûr sûr ?
Euh BAH OUAIS !
Ben allons-y alors.

Il hésite, c'est parce qu'il conçoit pas qu'on puisse porter si peu d'attention à notre vie, surtout à son jeune âge, où le moindre drame explose et devient une nébuleuse de souffrance brillante de mille feux dans l'espace noir.

Tu as le choix de me tuer ou de me rejoindre. C'est chouettos non ?
POURQUOI JE TE REJOINDRAIS ! MÉCHANT POISSON !
Parce que ma méchanceté est un médoc. Elle soigne les âmes comme la tienne et les rend MERVEILLEUSES.
Mon âme ?
Oh oui j'ai pu tâter ton âme, elle est toute douce, un vrai lit douillet, rembourrée de douleur.
Euh...
Rejoins-moi.
Mais Jamy...
Jamy n'a qu'à venir aussi.

Je lui mens en fait il a pas le choix, je suis immortel. Mon corps est une vieille baraque que j'ai loué pas cher mais si quelqu'un venait à me la détruire il suffirait de déménager. Je suis Doppio, sans corps je serai toujours Doppio, une goutte de néant itinérante devenue flaque et bientôt mer.

Tu comprends Fred ? Ce sont les gentils scélérats comme toi qui m'aident à grossir.
Je suis Doppio, le berger des agneaux dégénérés.

Tout le monde te hait mais moi je te trouve beau et sympa.
...
Suis-moi et je transformerai ta souffrance en force, ta laideur en fierté, ton désespoir en Fun.
...
Et où que tu sois, et peu importe l'état dans lequel ton esprit sera, le Fun Club t'aimera pour ce que tu es.
...

JA-JAMY ?! JE ME POSE UNE GROSSE QUESTION !


Je suis un peu occupé Fred !
DIS MOI JAMY, MAIS COMMENT ÇA MARCHE EXACTEMENT, L'AMITIÉ ?
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Eh bien l'amitié est un isotope de l'Amour. Son numéro atomique est 42 et on le trouve essentiellement dans le coeur des gens Fred.

Dit-il en survolant Karla, qui entretiennent un dialogue mouvementé à base de projectiles qui font glouglou et de bombes qui font boumboum.

Les yeux secs de Fred comme des raisins secs sont arides de larmes. On lui a jamais appris à pleurer. Normal ! Chialer c'est un vice de faible mon pote, les membres du Fun Club ont droit à un crédit limité de larmes par mois, qui diminue au fur et à mesure de leur ancienneté, c'est déjà super sympa de ma part. Les émotions c'est cool quand on peut les prendre et taper sur des gens avec. Quand ça se contente de déformer la tronche et de faire pisser les yeux, c'est de la connerie qui ferait honte même aux fillettes de Dead End, le pays originaire du Fun.

Donc tu te calmes tout de suite et tu évites de chouiner mon petit, sinon c'est la fessée métaphysique.

M'autoriserais-tu à te laisser attendre une minute pour aller m'enquérir de l'état émotionnel de mon comparse ?
Vous êtes tous complètement à côté de la plaque !

Surtout toi, Karla.
Tu es insensible à l'Amour ambiant ? Coeur de fer, froid et grinçant, c'est lui qui m'a magnétisé mais c'est aussi lui que j'ai envie le plus de transmuter en OR.

Tu t'attaches à Doppio, Fred ?

Fred honteux, Fred tourne les talons, Fred fait oui de la tête. Sous sa caboche se consume sa détermination à me réduire en charpies, et c'est pas plus mal ! J'ai plus l'habitude d'être entier ces dernières semaines.

Ce n'est pas une honte mais le public s'attend à ce que tu le tues.

Fred sursaute sous sa carcasse hideuse.

Bah eh bah oh le public on s'apprête à lui servir un plat de bons sentiments qu'il n'a jamais goûté en ces lieux. Alors le public va le savourer et boire le meilleur jus de l'âme, la TENDRESSE.
TENDRESSE et DOULEUR vont de pairs. La tendresse surgit après la douleur, comme la pluie après le beau temps, ou alors l'inverse je sais plus. C'est le YIN et le YANG et je suis leur frontière conciliatrice.

Sentez-vous la TENDRESSE naître du sable froid et ensanglanté de l'arène ? Un gentil môme qui s'extirpe du bide de maman.

Il m'a dit qu'il m'inviterait dans une bande d'amis, et que tu pouvais venir aussi Jamy.
L'amitié est un isotope Fred, je te le rappelle. Quelle est la propriété des isotopes qui nous interpelle dans ce cas-là ?
Ils sont instables.
L'amitié est instable ! Ses liaisons souvent courtes et malléables !

Jamy s'approche doucement en fusée.

Si tu ne peux pas l'achever, on échange de place et je te laisse Karla, tout simplement.
Non, je...

Je ne veux pas que tu lui fasses de mal non plus.


Eh la situation est délicate ! Je me fouille dans le nez pendant ce temps et en sort une épaisse crotte brune. Elle me rappelle moi.

Alors tu vas te laisser tuer ?
Non !
C'est lui ou toi.
Lui ou toi.


Toi ou moi !

Lui ou moi...

Le public s'impatiente. De leurs gradins pleuvent les insultes et les engueulades, la bordure du sol sacré de l'arène se recouvre de mollards, de chewing-gums et de poivrots qui se cassent la gueule.

VOUS SAVEZ QUE LES BRAVES PECHENAUDS ICI PRÉSENTS SONT PAS VENUS A LA BASE POUR ASSISTER A UN PUTAIN DE SOAP OPERA ?

Jamy...
Tu as bien raison, il faut du sang !


Et le petit géant qui a bien grandi ces dernières minutes charge vers les tribunes en ricanant.

Il a trouvé le Fun.
L'esclave s'est réveillé.
On est tous de mauvaise humeur le matin !
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Tu nous a fais gagner par forfait...
La vraie victoire est pas celle que tu crois, fillette.
Fillette ?! Je suis dix ans plus vieille que toi !
Ce qui compte c'est la maturité de l'âme ! Retiens bien ça : ton âme est en pleine crise d'ado, elle fait de l'acné et elle hait son reflet. Moi, je suis son assistante sociale.
Mais attends... Comment tu fais pour changer si naturellement de sujet ?

Karla, Karla.
Tu n'as pas encore pané qu'on ne sort pas d'un combat, mais d'un nouveau chapitre de mon conte philosophique. Il nous a appris que nous sommes le produit de nos souffrances. Que l'amitié est une main tendue vers les braves pour les extirper du marasme de la SOLITUDE. Et qu'un pote c'est un sac à dos dans lequel tu fourres tout le nécessaire pour ton épopée vers le bonheur.

De la Douleur. De l'Amitié. Et du Fun. L'esprit vif y retrouvera la trinité du Fun Club.

On a complètement ridiculisé le spectacle. Nadia va encore être furieuse. Tss.
Tu n'en as rien à foutre de Nadia. Rien à foutre de rester gladiateure.
Et le syndicat va commencer à se demander ce que je fous.
Tu leur diras que tu es en train de scier tes dernières chaînes. Ils comprendront.
C'est quoi ton plan, Doppio ? Retourner la cervelle de tout ceux qui croisent ta route ?
Planter des panneaux partout pour que les gens retrouvent le sens de leur vie. Eh oui ma grosse.

Le Fun n'a pas de but.

Le Fun n'a pas de but.

Il est pur, tu vois ? Sans arrière-pensée. Il ne veut que ton bien. Il veut aussi t'en faire chier, bien sûr, mais même ça c'est pour ton bien.

Je sens Karla inspirée par mes mots, car elle enfonce ses griffes dans mon museau encore disloqué.
Elle mouline à l'intérieur, en extrait un paquet de douleur, puis retire ses doigts sales.
Je me retrouve avec les gencives réduites en compote de fraise. La meilleure compote de fraise de tous les temps. Mes nerfs lancés dans une symphonie de douleur dont Karla a été chef d'orchestre, oh la la la une mélodie envoûtante qui m'accompagne dans un univers qui n'appartient qu'à moi.

Le plaisir de posséder un groupe d'amis fidèles qui partage mes passions pour la violence et la souffrance.
Le plaisir d'être amoureux d'une sadique maniaque dont l'esprit délabré est parcouru de puants courants d'air.
Le plaisir d'avoir dépassé ma condition de cadavre ambulant au point d'être devenu une vraie fontaine de saine énergie vitale.

Je suis heureux. Heureux comme jamais. Nage dans le bonheur comme dans un immense marais.
Chaque instant de cette vie est un régal et ne ressemble à aucun autre.
Plus mon corps est détruit, plus l'âme qu'il abrite est vivace.
Elle a jamais été autant vivace.

Attends.
J'ai dis âme ?
Genre, j'aurais une âme ?
Tu crois qu'on peut se "fabriquer" une âme ?
Par nos actes, nos petites folies, notre amour ?
Et si mon Fun Club n'était rien de moins qu'une manufacture d'âmes à incruster dans des coquilles vides ?

C'est difficile de décrire un état de béatitude absolue, surtout lorsqu'on est le premier à le ressentir avec autant de perfection. Disons qu'en ce moment, c'est comme si j'avais fichu un coup de boule à un dieu qui en a rien à branler de moi et que je m'étais assis sur son trône, et que je commençais à siroter son ambroisie.

Les morts aussi ont droit au bonheur, copine.

J'aimerais qu'on embrase le monde jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un tapis de cendres, et qu'on finisse plus que tous les deux en tête à tête, discutant de si on a envie de repeupler la Terre ou non.
Et les membres du Fun Club. Je veux pas qu'ils meurent.
Je m'en fiche, sincèrement. Il n'y a que toi qui compte.

Je souris mais ma mâchoire déraille. Je ressemble à un cocker édenté, mais ma beauté reste intacte.
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