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Le malheur des uns fait le bonheur des autres.


Devenir une légende, hisser son nom au sommet de la gloire, l'associer avec richesse et popularité, cela ne se fait pas en claquant des doigts, allongé sur une chaise pliante, les doigts de pieds en éventail, un cocktail à la main. On n'obtient pas d'écrire l'histoire en jouant aux échecs toute la journée, ou en lavant la vaisselle  d'un restaurant, pour un patron grognon qui vous paiera une misère. Il faut savoir prendre sa vie en main, risquer sa peau en triomphant d'ennemis cruels et féroces, qui vous pousseront dans vos retranchements. Ceci, notre protagoniste à la crinière blonde décoiffée, l'avait bien saisi. Une des rares choses que son cerveau avait été en mesure d'assimiler depuis sa naissance, c'était déjà beaucoup. Voilà maintenant un an qu'il quittait le logis familial pour se lancer en solitaire dans la chasse d'animaux rares. Ces débuts furent prometteurs, sans pour autant qu'il parvienne à épingler un trophée digne de ce nom, qui lancerait sa carrière.

Sur sa route, il n'oubliait pas une chose importante, s'éclater, profiter à fond de sa vie certes misérable économiquement, mais particulièrement riche en situations improbables et amusantes. Tandis qu'il pénétrait dans la prochaine ville au sein de laquelle il marquerait une pause, il espérait bien que celle-ci lui en réserverait autant que les autres. Il ramassa un parpaing de déception, de la taille d'un navire de guerre, lorsque toute la misère se dégageant de la moindre parcelle de la ville lui éclata en plein visage. A gauche, de vieilles battisses en bois plus proches de se casser la gueule que d'êtres reconstruites. Des gens qui vivent à l'intérieur, dorment sur des matelas sans sommier, ici ce genre de trucs se fait rare. Les mêmes fringues sales et vieillissantes sont revêtues chaque jour, plus pauvre que le précédent. Les malheureux sont incapables de sourires, c'est bien trop douloureux. Jericho grimace.

Sur sa droite, même schéma. Même tableau, en plus désolant. Une maison, ils ne savent même pas ce que c'est. Ils ont hérité d'une dizaine de taules et ont dû se débrouiller pour faire tenir le tout sans que la première tempête venue arrache le tout. Les chaussures est un luxe qu'ils ne peuvent pas s'offrir, comme à peu près tout en ce monde, beaucoup trop cher. Quelques berrys en fin de journée, c'est ce que les gens ramènent au foyer en revenant du travail. Mais quel métier peut aussi mal payer ? Le sol est boueux, crasseux, salissant. Il doit souvent pleuvoir des trombes d'eau dans le coin. Refaire la route ferait de mal à personne, aussi. La tristesse commence à gagner le faciès de notre héros, qui avance tant bien que mal, évoluant au milieu de la grande allée centrale. Parlant du centre, quelque chose le frappe lorsqu'il s'y attarde. Une impression d'halluciner, se frotte les yeux pour faire disparaître le mirage. Repose la vue sur la chose, qui est toujours là.

Bordel de merde...

Des briques assemblées les une aux autres, forment un édifice luxueux qui fait tache au milieu d'une telle peinture. Un manoir, ou quelque chose s'y approchant. Immédiatement l'écervelé comprend la situation, capte où l'argent se rassemble et est redistribué, d'une manière salement équitable. Grondement sourd au fond de sa gorge, il continue d'avancer. Ses mains s'emparent de sa guitare, son esprit consulte la liste des morceaux qu'il s'imagine pouvoir jouer. Qu'il ne fera en réalité que massacrer. Confiant, poussé d'un désir de redonner le sourire à ces âmes vidées de toute lueur d'espoir, il commence à jouer. Dès les premiers accords, les premières notes, ses spectateurs malgré eux, comprennent la qualité du musicien. Cela grince des dents, se bouche les oreilles, crache un flot d'injures, ou encore se réfugie dans un abri sans portes ni fenêtres. D'autres, moins exigeant, font avec ce qu'ils ont.

Savourent l'instant, des gamins en entraînent d'autres et ensemble, vont danser autour du guitariste, plongé dans sa chanson, son solo, son moment. Rien qui se veut de base agressif aux oreilles, une mélodie douce, fausse évidemment, mais douce. Se digère plus facilement qu'un morceau endiablé, explosif. Plus apte à raviver les cœurs, aussi. Cela dure quelques minutes seulement, pour autant c'est suffisant, le geste est apprécié d'une grande majorité. Lorsque cela prend fin, on rappelle les enfants, adresse un signe de tête à l'étranger à la chevelure éclatante, en guise de remerciement. Puis, on rentre se réfugier dans les abris de fortune, craignant une menace que Jericho ne peut connaître. Il reprend sa marche, à la recherche d'une auberge où passer la nuit, sachant pertinemment qu'au fond, il n'aura rien. Qui ici peut se payer le luxe de s'offrir une nuit dans de somptueux draps blancs, bien à l'abri du froid mordant ?
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Le cœur serré, mâchoires fermées, visage sombre, Jericho continuait sa marche désormais silencieuse. Jamais on ne l'avait vu aussi dénué d'enthousiasme, comme vidé de son naturel élan de gaieté qui l'animait en temps normal. Dépourvu de toute envie de rire, écrasé par la famine, la misère et la tristesse frappant ces lieux.  Pas toute la ville dans son ensemble, seulement une majeur partie, et ses habitants exploités par une crapule contre laquelle ils ne pouvaient rien. L'inégalité, la cruauté étaient autant de choses qui furent rapidement bannis de l'éducation du Rawson, et y faire face à présent le rendait malade. Il était venu dans l'espoir de prendre du repos avant de retourner sur les traces de l'animal qu'il recherchait, qu'il espérait capturer et revendre à un bon prix. Cela faisait bien longtemps qu'il avait en tête une toute autre cible.

Il bloque son avancée à une dizaine de mètres de l'énorme portail en fer lui barrant l'accès à la propriété. La vision est surréaliste et laisse le musicien sur les miches. Un air de consternation et d'indignation déforme les traits de sa trombine. Un jardin, vaste, verdoyant, entretenue, fleuri, parsemé d'arbustes délicatement taillés, s'offre à lui. Là, comme appartenant à un tout autre décors que celui duquel il évoluait depuis une vingtaine de minutes. Une espèce de frontière entre la pauvreté et la richesse. Le mur entre deux mondes. Il croit rêver, et ses yeux chutent vers ses godasses afin de s'assurer de la réalité des choses. Elles sont bien en train de patauger dans la merde et la boue. Le bas de son pantalon est bien taché de cette saleté puant et salissante. Et pourtant, il lui suffisait de quelques pas pour fouler un gazon si propre qu'on se déchausserait presque avant d'y mettre les pieds.

Fumier, je sais pas qui t'es, mais je vais te faire avaler ta pelouse jusqu'à plus faim...

La semelle de sa ranger s'écrase nerveusement sur le portail une première fois. Insuffisant pour l'ouvrir, accentuant l'agacement de Belzébuth, celui-ci répète son geste frénétiquement jusqu'à obtenir satisfaction. Et c'est dans un ricanement victorieux qu'il pénètre au sein de la propriété probablement privée. Direction la porte d'entrée, deux fois plus grande que lui et fait dans du bois massif. C'était du moins l'idée de base, avant qu'il tombe nez à nez avec l'un de ces fameux buissons. La chose le laissa perplexe. Elle semblait être la réplique végétale d'un homme, affreusement laid selon la copie et probablement atteint de narcissisme dégénéré pour avoir fait faire une telle horreur. Sur l'instant, Jericho regretta au fond de lui de ne pas être aveugle, cela lui aurait épargné une telle agression oculaire. Avant d'être miraculeusement frappé par l'étincelle de génie sommeillant en lui.

Ils ont oublié d'arracher la mauvaise herbe, zégéhéhéhé !

S'emparant de son instrument de musique favoris, il abattit l'arrière de cette dernière sur le sommet de la sculpture végétale. Il lui fallut persévérer et redoubler d'effort pour parvenir à ses fins, à savoir décapité la chose. Et c'est au moment ou il achevait sa mise à mort qu'un cri d'affolement lui vrilla les tympans, l'arrêtant dans son élan. Détournant la tête dans la direction de l'intervenant, il découvrit une espèce de tafiole affublé d'un ridicule costume d'oiseau blanc. Oui, un oiseau blanc, la future légende n'était pas dans la capacité d'identifier à quelle espèce de volatile en particulier faisait allusion le déguisement. Ce qu'il fut en revanche parfaitement capable de faire, c'est d'éclater d'un sonore rire moqueur. La maison de l'étrange, plus il en découvrait et plus bizarre les choses se révélaient être. Le guignol costumé, vexé, se rua sur lui pendant qu'il riait encore et une gifle plumée vola sur la joue du gratteur.

Un vent violant balaya la scène, un silence gênant le talonnant de près. Belzébuth, les yeux écarquillés, une main sur sa joue rougie par le coup, observé, mi-surpris, mi-choqué, l'individu venant de l'agresser.

Sa... sa... SALOPERIE ! ELLE M'A COLLÉE UNE CLAQUE LA TANTOUZE !
ON NE TOUCHE PAS AUX CRÉATIONS DE MISTER SWAN BORDEL DE QUEUE DE LOUTRE !
ELLE M'A COLLÉE UNE CLAQUE LA POUFFIASSE !
ON NE
OH VA CHIER TOI !


La beigne claqua au menton de son agresseur qui alla embrasser la verdure trogne la première, sonnée. [/b]
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