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Bonjour, vous auriez deux minutes pour parler de la Révolution ?

Voilà deux jours que je glandouille dans cette ville géante, ça me file de l'urticaire. Je suis surement un peu ochlophobe sur les bords car voir les nuées de touristes qui défilent autours de moi ne me met pas à l'aise. J'ai l'impression de voir des moutons sur pattes, complètement siphonné de la caisse, ne pensant qu'à faire des emplettes et en parler à leurs amis. Et vous détrompez pas, si je suis ici, c'est parce que j'ai à faire avec quelqu'un. Sauf que le gus ne se pointe pas et qu'il n'a pas donné de date, il m'a juste dit, rendez-vous là entre telle heure et telle heure durant une semaine. Le premier jour j'ai trouvé ça drôle, les trois suivants beaucoup moins. Quelle organisation de cassos. Mais bon, il n'y a rien d'autres à faire de ces journées alors je déambule, comme un mouton... J'ai croisé le taulier de la Marine, Amiral Akbar ou un truc du genre, sympa le type, il m'a tenu la porte à la boulangerie ce matin. Pas péteux pour un sous, c'est cool, mais ça reste un gros naze de la Marine quand même. Maintenant, me revoilà à poireauter, comme un pingouin, dans un lieu pas du tout évident à assumer puisqu'il s'agit d'un magasin de lingerie. Oui, vous avez bien entendu, de lingerie féminine. Du coup, les vendeuses commencent à me regarder d'une façon qui ne laisse aucun doute sur le fait quelles me prennent pour un pervers. Si ça continue, elles vont faire venir la Marine pour harcèlement, quelle poisse. D'ailleurs la patronne vient me saluer et me demande d'une façon très lourde ce que je désire "aujourd'hui".  

La même chose que les autres jours Madame, trouver un ensemble pour ma femme, hélas, je suis terriblement indécis et peu à l'aise dans votre boutique, veillez m'excuser. 

J'enfile mon chapeau que je visse profondément sur ma tête et je sors de la boutique, rouge de honte. Je suis un colosse, j'pète des murs à mains nues et là, devant une gonzesse, j'perds mes moyens, foutue lingerie. Si je tiens dans mes mains la tête d'olive qui se paye ma tête en me donnant rendez-vous ici, je lui colle un taquet. Je jure en marmonnant et je fais quelques mètres quand une jeune fille habillée comme une fille de joie m'accoste. C'est pas le moment gamine, dégage de mon chemin, j'suis en pétard. J'reste bouche cousu, j'fais une mire de mec totalement réfractaire à la diplomatie et je tente de l'esquiver, sauf quelle se décale et me fait face avec son grand sourire de niaise. Elle me traite de vilain petit cochon en faisant mention de ma médiocre prestation dans la boutique.  

Tu m'agaces la gueuse, tu veux quoi ? Je ne suis pas d'humeur alors passe ton chemin.

Elle éclate de rire. J'ai envie de lui mettre une mandale sauf qu'en pleine rue, au milieu de Logue Town, c'est pas forcément le truc le plus malin à faire alors bon gré malgré, j'reste là, à l'écouter. Elle en pleure de rire, elle dit quelle n'a jamais eu une aussi drôle idée pour un lieu de rendez-vous. Elle m'explique me regarder me dépatouiller avec les vendeuses et quelle devait me rencontrer le premier jour sauf quelle avait trouvé la situation tellement hilarante quelle avait fait durer le plaisir.

Sans déconner, vous n'avez que ça à foutre ? Je suis pas là pour acheter des petites culottes mais pour une mission alors tu vas abréger la plaisanterie sinon je mets les bouts et tu te démerdes.

Elle joint ses mains en guise de pardon, elle s'excuse tout en essuyant les larmes de son fou-rire. Je la haï cette greluche. Heureusement, elle se reprend rapidement et me nous bougeons dans une squatte, récupéré la Révolution le temps de quelques jours pour notrem mission. Elle me dit être pressée, que du coup, elle est en retard, je la foudroie d'un regard lourd de sens. Elle ricane et m'explique que je vais faire équipe avec deux personnes: Richard.B, un cartographe et Samuzora.K, une fine lame. Je lui explique que je pourrais faire équipe avec des culs de jatte si elle veut et que la seule chose qui m'intéresse c'est ce que je dois faire. Mon cerveau a déjà commencé à réfléchir à l'évocation des deux noms et de leur profession mais je ne vois rien se profiler. Elle garde le suspens et fait entrer les deux autres. Je les regarde tour à tour. Déjà, il ne m'inspire pas la méfiance, c'est déjà ça. Ils n'ont pas l'air très réactifs, j'espère me tromper. On verra bien. La nenette se fait désirer et finit par lâcher le morceau.

Il doit y avoir erreur sur la personne, la négociation c'est pas mon fort.

Elle rigole et me dit qu'elle a bien vu ça dans la boutique de lingerie. Quelle connasse, elle m'étale devant les deux autres, j'ai la haine. Et puis c'est quoi cette mission ? Les ressources humaines chez les Révo, je ne sais pas ce qu'ils fument mais c'est de la bonne. Car il faut oser pour me filer la mission de se pointer au Baratie, le restaurant, que dis-je, l'institution gastronomique et les faire entrer dans la Révolution pour récupérer des informations sur les clients et en faire une base arrière. FACILE... J'ai des tas de questions et plusieurs réticences, le problème, c'est que notre contacte se tire comme elle est venue. J'reste con, planté comme un mât dans le sable, à regarder les deux autres mecs.

Tout d'abord, moi c'est Mr.P, j'sais qui vous êtes, elle m'a briefé. Par contre, je suis le seul à penser qu'il y a une erreur de casting pour cette mission ? J'dois vous dire que je suis plutôt inventif d'habitude mais alors là... J'ai vraiment zéro idée qui me vienne en tête. Des suggestions ?
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Logue Town ou la ville où tout a commencé comme les historiens aiment bien l'appeler. Je n'avais jamais mis le pied dans cet endroit avant aujourd'hui pour la simple et bonne raison que je n'aimais pas les îles recouvertes quasi exclusivement par les créations de l'homme. Un botaniste comme moi aime la présence de la nature, or le minéral est ici tellement important qu'il en devient insupportable. En plus de cela il faut ajouter tous les mouvements de foules qui peuvent être ennuyant pour les locaux. J'étais donc dans l'artère principale de la ville puisque c'était ici que l'on m'avait donné rendez-vous pour ma première mission d'importance. Jusque ici les missions que le groupuscule m'avait assignées étaient plutôt basiques et relevaient souvent de l'administratif. On n'osait pas mettre un homme de ma trempe sur le champ de bataille, de peur que je décède. La demoiselle qui m'avait donné l'ordre de mission m'avait dit que j'allais être briefer sur le terrain. Je devais rejoindre celle-ci dans cette rue à une heure précise, cependant j'ignorais le jour. J'avais bien essayé de venir deux jours avant, mais il y avait personne, alors je retentais le coup en espérant que cette fois-ci c'était la bonne. J'écrivais dans mon calepin coté architecture et us et coutumes mes impressions concernant cet endroit, cela donna quelque chose comme ça

« Jour 3 : Aujourd'hui est comme le premier c'est-à-dire qu'il y a foule. Les gens s'entassent dans ses petites rues afin de découvrir un morceau du passé que tout le monde connaît. Cette ville est l'incarnation même de ce que l'on pourrait appeler le tourisme de masse. Je n'avais jamais vu pareil phénomène sur l'ensemble des îles que j'ai parcouru jusqu'à aujourd'hui. Je ne comprenais pas l'engouement des gens vis-à-vis de cette île. En effet l'architecture est plutôt basique et il n'y a pas d'espèce endémique, juste des fleurs et des arbres que l'on retrouve sur la plupart des îles des différents Blues.La mort de Gol D. Roger est vraiment le seul élément important de cette ville ? »

Je m'interrompais dans ma prise de note, car une demoiselle me fit du rentre dedans. Celle-ci me regarda quelques instants avant de me dire de la suivre. Je ne savais pas trop comment réagir... Elle était jolie alors je me disais que la belle plante ne voudrait pas passer à l'acte avec moi même si je l'espérais. On marchait ensemble quand je lui demandais ce qu'elle me voulait. La mystérieuse jeune femme me dit qu'elle était un intermédiaire et je compris immédiatement. Je me sentais légèrement stressé, je n'avais pas l'habitude de ce genre d'opération. En effet ma vie se résumait à faire des cartes et des dessins de tous et n'importe quoi. On continuait tous les deux notre marche lorsqu'elle s'arrêta à côté d'un jeune homme aux cheveux long et brun. Je me demandais ce qu'elle lui voulait et je compris immédiatement lorsque je le vis la suivre tout comme je pouvais le faire. Enfin bref on marcha quelques temps avant de s'arrêter une nouvelle fois à proximité d'une boutique de lingerie. La demoiselle se mit à parler avec un énergumène qui semblait vraiment énervé. A l'inverse du jeune homme rencontré précédemment celui-ci semblait être un gueulard de nature. J'écoutais l'échange entre la femme et l'homme en ayant les mains dans les poches. Cela me donnait un air je m'en foustiste, mais cela m'importais peu. Quoi qu'il en soit l'échange fût court puisqu'elle partit au bout de quelques secondes me laissant avec deux inconnus. Le râleur se prénommait donc Mr.P... Drôle de pseudo tout de même. Enfin bref s'il se donnait un pseudo pour l'opération je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas de même. Je le laissais finir sa phrase avant de lui dire

Tu peux m'appeler Vidal même si je sais que tu dois connaître mon vrai nom. Enfin quoi qu'il en soit je ne sais pas s'il y a erreur de casting, mais tout ce que je peux vous dire c'est que je ne suis pas quelqu'un porté sur le combat... (je pris une inspiration avant d'ajouter) En fait c'est tout le contraire, je mise sur le dialogue et le compromis !

Il parlait de suggestions sans doute vis-à-vis de la mission. Je me doutais qu'il n'était pas porter sur le dialogue alors je m'imaginais un plan en quelques secondes que je lui balança

Alors, ce que je vous propose pour notre mission c'est que l'un de nous se fasse passer pour un employé du restaurant pendant que les deux autres espionnent de l'intérieur... (quelques secondes après j'ajouta) Il faut bien évidemment que ce soit les plus diplomates qui soient à l'intérieur du restaurant. Je vous propose ça, mais c'est une solution comme une autre.

Dis-je avant de laisser la parole la Mr.P et à l'inconnu qui ressemblait à un samuraï.



Dernière édition par Richard Bradstone le Jeu 19 Juin 2014 - 23:09, édité 1 fois
    Le dernier passage de Samuzora sur Logue Town fait remonter de drôles de souvenirs. Cinq jours qu'il avait passés dans cette ville corrompue à rechercher des informations sur cette organisation décousue qu'est l'Alliance Révolutionnaire. Cette mauvaise expérience ne l'a pourtant pas empêché d'y pointer le bout de son nez une fois de plus. Il est confiant. Il a probablement plus de chances en étant repêché par quelqu'un d'autre qu'en prenant l'initiative par lui-même. Sa tentative précédente l'a mené dans un endroit dangereux, froid et immoral. Cette fois, c'est beaucoup plus simple. On lui demande tout simplement d'attendre les infos. Pour Zora, c'est une meilleure perspective, s'il n'est pas en charge de l'opération, le blâme tombera sur quelqu'un d'autre en cas d'échec. Pas entièrement, mais la probabilité est plus élevée. Mener des hommes ce n'est pas pour lui, servir une cause, ça oui.

    Maintenant, attendre les informations est une chose, mais si cela se prolonge sur plusieurs jours il devient difficile de garder sa motivation. La patience n'est pas son point fort et Logue Town n'est pas une ville pour lui. Il a rapidement fait le tour des attractions le premier jour, et aujourd'hui il a passé la plus grande partie de la journée allongé sur un banc devant une boutique dont il ne se rappelle plus du nom. Plusieurs parades des greluches de la Marine sont passées dans les rues depuis ce matin, une autre devrait passer bientôt. Il n'a pas attiré leur attention d'aucune façon, ni celle de personne d'autre d'ailleurs. Cela le déçoit un peu, ce serait une occasion d'obtenir un peu d'action et peut-être même un peu de renom. Ils connaitront forcément son visage un jour ou l'autre.

    La renommé devra attendre, la chaleur du soleil vient de quitter le visage de Zora, remplacée par la douceur d'une ombre. L'ombre d'une jeune femme qui s'est tout juste arrêtée près du banc. Le révolutionnaire tourne la tête pour mieux voir la personne qui semble s'intéresser à lui. Elle n'est pas seule, elle est suivit par un homme aux cheveux blonds. Plus âgé que les deux autres, il porte des lunettes, sûrement quelqu'un d'érudit. Zora ne prononce pas un mot et se lève de son banc. La seule personne qui remarque sa présence est forcément celle qui lui a demandé de venir dans cette ville. Elle n'attend pas une seconde de plus et reprend sa marche d'un pas rapide, toujours suivit des deux hommes. Zora reste silencieux et garde une distance derrière ses deux acolytes avant qu'ils s'arrêtent deux coins de rue plus loin. Toujours sans dire un mot, Samuzora se contente d'observer les acteurs de la scène. C'est les présentations, le troisième mousquetaire fait son apparition. Il a l'air beaucoup moins calme que les lunettes, apparemment on l'a fait attendre. La petite s'est permis de jouer avec. Pas moyen de dire un mot que l'organisatrice de la fête a déjà tourné les talons.

    Il ne reste plus qu'au bretteur à faire son introduction. Cette étape donne toujours un peu la nausée, il se contente donc du minimum.

    -Mr P. et Vidal. Vous avez de jolis noms. Samuzora Kogarashi. On m'a probablement refilé les même infos qu'à vous deux donc je vais seulement dire que je n'ai aucune aptitude en ce qui concerne l'infiltration. J'avais un trou dans mon horaire alors j'ai rejoint la compagnie. J'aurai sûrement besoin de supervision, mais je ferai ma part de boulot.


    Le colosse n'a pas l'air enchanté par sa présentation, il a gardé le même regard rempli d'impatience. Vidal, lui, il a gardé ses mains dans ses poches, il semble pas plus intéressé que ça mais il a pris la peine de lancer des idées. Zora se retrouve à être le seul à n'avoir aucune initiative dans cette réunion. Personne ne saurait donc réellement dans quoi il s'est embarqué?
    • https://www.onepiece-requiem.net/t5684-samuzora-da
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    Ok, je vois qu'on m'a affublé d'un duo de petits comiques pour cette mission, entre un qui s'en contrefout royalement et l'autre qui nous prépare un plan d'infiltration en mode CypherPol je ne suis pas gâté. Mais bon, on va devoir faire avec, je ne les connais pas, ça se trouve, derrière leurs têtes de crevettes, c'est des bons gars mais je ne le parierai pas... Et puis c'est quoi son problème à notre contacte, pourquoi elle se tire en nous laissant la moitié des informations. Putain, ça commence fort cette mission. J'ai plus l'impression de passer un test qu'autre chose. L'autre, le pro du dessin, il parle tout le temps. Alors que je suis en train de réfléchir dans ma petite caboche, je l'entends encore en arrière fond, il propose des trucs. Il doit déjà en être à son vingt cinquième plans. Par contre, le chevelu il dit rien, pire qu'une tombe le gars. Bref, on va bouger car là j'sens que ça commencer à me chatouiller les nerfs.

    On bouge, on avisera en temps voulu, j'aime pas cet endroit, on dirait chez mes grands-parents, ça me fout le bourdon.

    Je fouille mes poches à la recherche de mon paquet de tige, faut que j'en grille une, ça va me détendre. Sauf que je ne trouve plus mon paquet, juste un billet en papier où l'on peut lire un mot de la gonzesse qui nous a rassemblé. Elle m'explique avoir fauché mes clopes, que c'était trop tentant et quelle s'excuse. Elle laisse aussi une indication sur l'emplacement d'un petit voilier pour notre mission. Sympa, j'avoue que je n'avais même pas réfléchit à comment rejoindre ce restaurant. Quelle idée à la con aussi de faire un restaurant sur l'eau. Mais bon, ce que je retiens, c'est quelle m'a chouré mon paquet de clopes !

    P*****e

    J'annonce la couleur à mes deux zébulons tout en marchant vers le voilier. L'air m'a fait du bien, j'ai cogité. J'pense avoir compris le bordel dans lequel je suis là et surtout pourquoi on me colle deux pécores dans les pattes. Je me gratte le front à cause de la suée que me procure la marche. J'suis pas à l'aise sur terre, mon élément, c'est la mer, vivement qu'on se tire de cette ville surpeuplée.

    On va pas jouer infiltration ou critique gastronomique. On va jouer franc jeu, on annonce directement la couleur. Voilà le plan, contents ou pas, on va le faire à ma manière. Que nous ont-ils demandé ? En gros, si je résume; Recruter le Baratie dans la Révolution. Alors comment voulez-vous que des mecs bossent pour vous si ils n'ont pas confiance et ne partage pas vos avis ? On va donc aller là bas et voir qui sont ces types. Nous allons les sonder et tout simplement leur expliquer nos idées et nos projets. Je ne m'attends pas à être reçu par une hola avec une jolie poupée qui nous enfilera un bouquet de fleurs autours du cou. Non, bien au contraire. Ce sont des pirates, des repentis à qui l'on va parler d'hommes à hommes. Mettez les moufles dans le placard, on vient recruter. Si ça se passe mal, ce sera pour notre gueule et ça risque de barder. Voilà pourquoi il ne fallait pas des pointures mais des grosses nouilles comme nous. Nous sommes des pions, négligeables en cas de perte, c'est dire que c'est pas de la tarte. Restez sur vos gardes et ne perdez pas de vue que nous n'avons qu'un ennemi, le Gouvernement Mondial et sa clique de nobles.

    [...]

    Jai pris la barre, j'ai filé la gestion des voiles de notre petite embarcation aux deux autistes. J'ai pas l'impression qu'ils soient déjà montés sur un navire. Des marins d'eau douce ces types. Mais y mettes du cœur à l'ouvrage alors je vais pas trop médire. Dans ma tête, alors que je prends de travers une petite vague, me vient en tête une musique, ou plutôt un air. Je le fredonne puis je le siffle, histoire de donner un peu d'ambiance à ce rafiot de touristes. Je suis en joie, on va au casse pipe. Ça me fait marrer, j'sais pas pourquoi, ça doit être l'air marin qui me fait revivre. Un peu comme le capitaine qui doit passer dans une tempête et qui sait qu'il ne peut se défiler. Voilà ce que je pense en voyant notre destination se profiler à l'horizon.  

    Bonjour, vous auriez deux minutes pour parler de la Révolution ? SsNVVGNuj0UBQzg0OwsuDgkeADI
    On se prépare messieurs, on récapitule: Vid'malle, c'est toi qui cause, tu nous prends une jolie table. On repère les gus, on les identifie et ensuite, on va discuter. On reste discret et on évite de faire des vagues. Si ça chie dans la colle, rendez-vous sur le voilier le plus vite possible. On amène pas d'armes avec nous. Et surtout, soyez polis bordel !
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    Je parlais encore et encore comme d'habitude et visiblement ça semblait gêner mes partenaires, surtout grincheux. Visiblement ce dernier ne voulait pas s'éterniser par ici et j'étais d'accord avec lui sur ce point, on devait bouger vite fait bien fait. Si autant Mr P passait son temps à se plaindre, Samuroza lui était muet comme une carpe. Je me disais qu'il s'agissait du compagnon idéal pour mes aventures. Le grognon exposa le plan et visiblement il m'avait ignoré tout le long, il semblait en faire qu'à sa tête, surtout que ce qu'il donna en plan ressemblait au mien. Soit ce n'est pas grave, je le laissais avoir raison. Sur ce on se dirigeait vers une destination qui m'était inconnue lorsque je vis un petit rafiot au loin. P semblait heureux de voir le bateau ce qui devait dire que l'on arrivait enfin à bon port. On monta tous les trois dessus et celui qui s'improvisa chef pris le commandement. Je le laissais faire, car il me semblait tout de même plus fort que moi et je n'avais en aucun cas envie de l'énerver. Il me laissa tout de même gérer la voile avec le samurai, j'en profitais donc pour lui dire

    Je suis cartographe, logiquement j'aurais du prendre la barre...

    J'évitais de le gueuler afin que P ne m'entende pas. Je ne voulais pas me recevoir de poing dans le visage, je dis surtout ça pour mes lunettes qui se cassent assez souvent. Quoi qu'il en soit grincheux semblait heureux, cela pouvait s'entendre au fredonnement de musique qu'il accomplissait. Afin de mettre de l'ambiance je tentais donc de siffler de la même façon que lui. Ses aventures en pleine mer m'amusaient, j'ai l'impression de redevenir un enfant. Le capitaine d'un jour ce mis donc à exposer le plan et visiblement je devais être l'élément enclenchant la journée. En effet il m'accorda le privilège d'ouvrir les hostilités en demandant une table. Sans doute je devais être le plus diplomate d'entre nous pour qu'il me choisisse, ou tout simplement avait-il la flemme de le faire lui-même. Quoi qu'il en soit je m'en fichais, car j'avais tout de même un rôle. Les minutes et les minutes passèrent quand on arriva finalement au Baratie. Je ne pouvais m'empêcher de rire en voyant le bâtiment. En effet c'était la première fois de ma vie que je voyais un bateau aussi excentrique, un poisson quoi... P déposa le bateau à la place adéquat puis on entra ensemble dans le bâtiment. Ce restaurant me bluffait, car il était très grand de l'intérieur et le monde était là. Après tout le gratin des blues et du monde vient dans ce restaurant réputé. D'après ce que l'on dit il arrive parfois que même des amiraux et autres hauts gradés viennent déguster les plats de ce haut lieu symbolique. J'entrais donc en premier suivi de mes deux acolytes, je n'ai pas eu à attendre longtemps avant qu'un serveur ne vienne me voir. Un brun élégant et propre sur lui, la base selon moi pour ce genre de restaurant. Il nous regarda quelques secondes avant de nous dire

    Spoiler:

    Une table pour trois je présume ?

    Tout à fait mon cher.

    Lui ai-je dit avant de le suivre jusqu'à notre table. Il s'agissait donc d'une petite table pour quatre personnes située dans un des coins du Baratie. L'avantage de cet espace selon moi est que l'on peut écouter les différentes conversations sans que l'on ne se rende compte de notre présence. Effectivement les gens ont peu tendance à faire attention à ce qui se passe dans les recoins d'un restaurant, leur regard étant focalisé sur leur assiette, l'entrée ou la cuisine... Éventuellement pour les jolies demoiselles, mais visiblement elles n'étaient pas présentes aujourd'hui. Seuls des femmes mariées étaient là. Mes deux acolytes ainsi que moi nous asseyons donc autour de cette table puis le serveur ajouta

    Tenez la carte, je reviens dans quelques minutes pour prendre vos commandes.

    Merci, c'est fort aimable-à-vous.

    Lui dis-je tout en prenant la carte qu'il donna à chacun de nous. Le serveur s'en alla donc et je profitais de ce moment pour me servir un verre d'eau que je dégustais tout en disant à mes camarades

    C'est marrant que tous le gratin soit là, vu l'extérieur ça ne donne pas envie, comme quoi l'habit ne fait pas le moine.

    J'attendais donc maintenant que le serveur fasse son retour prendre les commandes. Je n'allais pas me compliquer la vie et me contenter que d'une salade, d'un plat du jour et d'un dessert du chef. J'aime bien les surprises dans les restaurants, généralement on n'ait pas déçu. D'ailleurs il revint rapidement pour nous satisfaire

    Avez-vous choisis ?

    Nous allons commander trois entrées du chef ainsi que trois plats du jour. Quant au dessert nous verrons le moment venu.

    Comme il vous sierra.

    Dit-il avant de prendre la poudre d'escampette. J'attendais donc que le serveur ramène nos plats et qu'accessoirement l'un de mes deux acolytes engage la discutions.


      Mr. P a gardé son air contrarié, mais c'est le seul des trois qui semble assez solide pour mener l'opération. L'érudit a bien lancé ses idées, mais faute de leadership c'est l'autre qui prend le dessus. Pour Samuzora cela ne fait aucune différence, il n'a jamais été du type calculateur et les choses se déroulent rarement comme elles le devraient, surtout lors d'une mission menée par une telle équipe. Aucun des trois ne semble être bien informé, pour ne pas dire qu'ils n'ont aucune idée de la façon dont ils vont procéder.

      L'air impatient, Mr. P prend les devants une fois de plus et reprend la marche sans être questionné, suivi du samouraï et du libraire. La prochaine étape sera de trouver un moyen de rejoindre le lieu de l'opération, s'ils peuvent réussir au moins cela. Apparemment l'organisation n'est pas si terrible que ça, après seulement quelques minutes de marche ils arrivent aux quais, le bonhomme semble avoir réussi à dénicher une embarcation pour le groupe. C'est presque trop beau pour être vrai, le bretteur ayant plutôt pour habitude de payer le tarif au premier pêcheur du coin. Il ne faut que quelques secondes cependant pour lui faire oublier sa bonne humeur, il est relégué au rang de matelot alors qu'il n'a jamais manoeuvré rien de plus qu'une barque et des rames. Le travail est rendu d'autant plus pénible alors que Zora doit entendre les deux autres siffler durant toute la traverser.

      Lorsqu'ils arrivent à destination, les rôles sont inversés. C'est le blond qui prend les devants et il prend son rôle au sérieux. Mr. P se contente de rester derrière sans dire un mot, mais son regard semble juger chaque action entreprise par ses acolytes. Entrés dans le restaurant, Vidal croise immédiatement un serveur qui parvient à dénicher une table à l'équipe. Le serveur et lui s'échangent quelques formules de politesse et Samuzora observe silencieusement sans trop savoir quoi faire. À cette étape de l'opération, son rôle est tout sauf clair. Même le repas est commandé pour lui, c'est Vidal qui fait tout, il a remplacé la grosse tête en haut de l'échelle. Il mène le bal et il semble plutôt apprécier. Il est sûrement plus satisfait de la situation que le bretteur qui a dû laisser son sabre sur le bateau.

      Une fois le serveur loin de leur table, Zora en profite pour zieuter un peu la salle dans laquelle ils se trouvent. L'établissement a plus qu'un étage, un escalier en colimaçon prend une bonne partie de l'espace et les tables sont placées un peu partout autour de lui. Ces tables sont pratiquement tout occupées, seulement deux ou trois d'entre-elles sont vides. La clientèle est en grande partie composée de bourgeois, mais ce n'est pas une surprise pour Samuzora puisque c'est la raison même de leur présence dans ce restaurant. Après avoir analysé la pièce, Zora tourne à nouveau le regard vers ses coéquipiers.

      -C'est pas plus mal qu'on soit assis à l'ombre, parce que y'en a un de nous trois qu'a pas vraiment le style du coin.

      -Je ne crois pas que ce soit un problème, le serveur ne semblait pas nous porter d'attention particulière et je n'ai pas senti de regards sur nous lorsque nous sommes entrés.

      -Peut-être bien. N'empêche que ça colle pas trop à l'ambiance.

      -À part mon style vestimentaire, vous auriez pas plus intéressant à raconter? Mr. P, tu devrais porter ton attention sur les clients. Trouves des têtes connues et une vraie part d'action. Je m'efforce de rester attentif, mais avec cette ambiance de maison de bourgeois je vais pas tarder à m'endormir.

      Exprimer son opinion de la sorte n'était sans doute pas la bonne chose à faire pour ôter l'expression d'impatience qui était toujours collée sur le visage de P, mais c'était le minimum pour réussir à faire patienter Zora. Alors qu'il a toujours agi en solitaire auparavant, réussir à se conformer au caractère de ces deux autres bonhommes qu'il n'a jamais vus de sa vie relèvera de l'exploit. Vidal semble plus enclin que Samuzora à accepter le rôle de meneur que Mr. P s'est réquisitionné, mais il semble également être dans son élément, ce qui n'est pas le cas du bretteur. Il suffirait probablement d'apporter quelques livres à l'érudit pour qu'il se sente en vacances. 


      Dernière édition par Samuzora Kogarashi le Lun 23 Juin 2014 - 16:06, édité 2 fois
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      L'entrée est délicieuse, vraiment. Ça fait longtemps que je n'ai rien mangé d'aussi bon. En y repensant bien, j'crois d'ailleurs que j'ai jamais rien mangé d'aussi bon. Ça me met en joie, du coup j’alpague le premier pingouin qui passe pour avoir un peu de liquide avec. J'étais un peu sceptique en voyant l'intello commander nos assiettes mais je dois dire qu'il a eu le nez fin dans cette affaire. Par contre, j'ai pas pu voir le prix du merdier avant que le gus reprennent les menus, faut que je zieute ce que ça va nous coûter. J'imagine déjà le pire. Fin bref, on va pas se gâcher le plaisir des papilles, j'savoure et j'vide plusieurs carafons. J'ai la sèche, le navire n'était pas provisionné comme il se doit alors je me rattrape au restaurant. Cependant, je n'oublie pas notre mission, faut pas croire qu'on est en vacance et que j'me cale le cul dans ce fauteuil moelleux pour le plaisir. J'sais ce qui nous attend. Mais au moins, si on se fait jeter, on aura bien bouffé. Les clients sont tranquilles, ça mastique, ça mastique. J'pousse mon assiette une fois fini, j'regarde le niveau du carafon, c'est marée basse. Par contre, j'ai les ballastes qui m'pèsent alors j'fais ce que tout bon marin fait dans ce genre de situation.  

      Faut que j'aille pisser, m'attendez pas si vous voulez commander. Et demandez de refaire le plein avant qu'on s'assèche.

      Je bouge mon derche de la table en essayant d'être discret mais je crois que ma tirade a choqué nos voisins les plus proches. J'pensais pas l'avoir dit si fort, tant pis. Je balance ma serviette sur la chaise et j'me cure vite fait les crocs, j'ai un bout de bidoche coincé dans les gencives, c'est agaçant. Je me sens un peu dévisagé quand je dépasse la table de notre voisin. J'lâche un regard lourd de sens à la vieille rombière. Le genre de regard qui vous incite à serrer près de vous votre range-monnaie. J'me gosse comme une brique sur le chemin des chiottes. Un pingouin se retrouve sur mon chemin, l'est drôlement bien sapé, on dirait notre Vid'malle. Je le salue en opinant d'la tête. Il me fait une révérence, comme si j'étais un noble ou une connerie du style. La gueule, jamais j'pourrais faire ça toute la journée, même pour des berrys à foison.

      Contre toute attente, j'enfonce pas la porte des cabinet pour messieurs, ni celle des dames d'ailleurs, je me contente de prendre la sortie la plus proche pour me retrouver sur le pont extérieur du navire, à l'air libre. La petite brise me revigore, j'marche un peu pour trouver un coin pénard pour faire mon affaire. Faut dire qu'il y a masse de navires autours du restaurant. J'vais donc vers la queue du bateau, j'déboutonne le futal et j'ouvre la vanne. Ça fait du bien, c'est le pied. Je sifflote encore mon air entraînant mais voilà que je me fais couper dans mon élan par quelqu'un qui me parle.

      On peut plus pisser en paix ? C't'un monde quand même, un peu de respect.

      Le type rigole, je le vois pas, je lui tourne le dos. J'balance quand même la tête en arrière, il est perché au premier étage, sur le garde-corps. Il a une position un peu étrange d'ailleurs. Je lui demande si ça le gêne pas trop de regarder les gens faire leurs petites affaires. Il me répond du tac o tac qu'il y a des sanitaires prévus à cet effet. Je lui dis que je crains les bactéries et j'éclate de rire. Il le prend pas mal, il me dit juste que ça le fait pas trop pour l'image de marque de son restaurant.

      Alors comme ça c'est vous le taulier de c'te restaurant ? Intéressant, va falloir qu'on parle, mais avant, j'vais finir si tu veux bien.
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      Je dégustais cette magnifique entrée aussi bien du regard qu'au palet. Je n'avais jamais goutté pareil poisson. J'avais déjà vu ce poisson de base et il avait plutôt mauvaise mine, mais cependant dans mon assiette il était magnifique. La viande était tendre et fumée comme il le fallait, avec cette petite sauce qui faisait magnifiquement ressortir les goûts, j'avais l'impression que c'était le nirvana dans ma bouche. Je me disais que malgré tout le prix en valait la chandelle. En effet je ne serais pas capable de faire aussi bonne nourriture même si on me donnait la recette. Dans ce genre de plat il y a toujours un ingrédient secret, qui ne peut être révélé. Enfin quoi qu'il en soit je finissais mon assiette lorsque le plat arriva. C'était une bonne pièce de viande rouge avec sa sauce de couleur rouge fumé. Après avoir goutté l'entrée je me disais que le plat du chef allait être excellent et effectivement je n'étais pas déçu. Cependant, ce n'est qu'un avis personnel, mais j'aurai bien ajouté un peu d'ail aux ours coupé finement dans la sauce afin de relever légèrement le goût. J'étais ce qui semblerait un fan de l'ail, pas en grande dose, mais un minimum tout de même. Enfin soit je voulais me servir un verre de vin afin de m'hydrater, mais je constatais avec dépit que P avait sifflé toute la carafe. Le temps que j'en redemande une, le grincheux nous demanda d'aller chercher du vin pendant qu'il disparus mystérieusement. Je finis donc ma pièce de viande ainsi que l'accompagnement, puis je le levais de ma chaise en me dirigeant vers la sortie. Sur le chemin je vis notre serveur à qui je disais

      Pourriez-vous remplir notre carafe s'il vous plaît ? Et ne vous inquiétez pas si personne n'est à notre table, mon ami est parti se soulager. Quant à moi, je reviens dans quelques minutes le temps de fumer ma cigarette.

      Je sortis donc par la porte de devant afin de me poser sur les marches se présentant devant l'entrée du restaurant. J'étais assis sur ses marches en regardant la mer, à mes côtés un jeune homme en tablier était présent. Je sortis donc un cigarillo et me retournais vers l'inconnu en lui disant

      Auriez-vous du feu mon cher ?

      Il m'avait tendu des allumettes grâces auxquelles je pus allumer mon cigarillo. En échange de son bon service jedonnais à cet employé un de mes petits cigares en lui disant

      Tenez pour vous mon cher... En fait mon nom et Richard et vous ?

      René.

      M'a-t-il dit tout simplement. Il n'était pas du genre bavard visiblement ce qui n'était pas mon cas. Le jeune brun était là pour sa pause et je semblais déranger plus qu'autre chose. Cependant, je voulais tout de même lui faire la conversation, car après tout si on n'était ici ce n'était pas pour trier les palourdes, mais bien pour faire en sorte que les gens rejoignent notre cause. Je lui dis donc

      Vous êtes le cuisinier ? Je dois avouer que j'ai été agréablement surpris par votre entrée et également par votre plat du jour.

      Merci... L'entrée est l'une de mes spécialités.

      On voit que vous maîtrisez bien votre produit, de la cuisson jusqu'à l'assaisonnement. Le mélange du fumé avec le poisson rend extrêmement bien, cependant je voulais savoir quelques chose... Quel est votre ingrédient secret pour votre sauce, car je dois avouer que je ne trouve pas le produit.

      Un secret l'ami, je ne peux pas vous le révéler...

      S'il vous plaît mon cher, je  promets qu'en échange je vous ramènerai toutes les connaissances que j'ai dans votre restaurant, vous pourrez doubler votre clientèle.

      Hum... (dit-il avant d'ajouter) Vous me laisserez finir ma clope après ?

      C'est fort possible, bien que j'aimerais discuter avec vous davantage.

      Le jeune homme approcha sa bouche de mon oreille et me chuchota quelque chose afin que personne n'entende cela. J'étais surpris par le produit, car tout cela me semblait bête et pourtant j'en ai vu toute ma vie. J'ajoutai donc

      Vous allez rire, mais votre produit est le faire-valoir de ma boutique, si vous voulez je peux m'arranger pour que vous puissiez en avoir pour moins cher.

      Vraiment ? Qui me dis que vous ne mentez pas, les escrocs prolifèrent partout...

      Si vous allez à North Blue et que vous vous rendez à la boutique Bradstone, dites au gérant que Richard vous envois et qu'il demande à ce que vous ayez une ristourne, on ne va pas cracher sur 20% tout de même.

      Le jeune cuisinier me regarda bizarrement puis il pris note. Sans doute allait-il parler de son affaire avec le chef. Quoi qu'il en soit ça m'arrangeait d'avoir du business avec le Baratie, il s'agit tout de même d'un haut lieu de la gastronomie. J'avais de la chance que le jeune homme utilisait du safran dans sa cuisine, puisqu'il s'agissait de l'une des bases de mon commerce. Quoi qu'il en soit on continua de fumer tranquillement quelques minutes avant que celui-ci rentre dans le restaurant en me saluant. Il eut le temps de me dire tout de même

      A tout à l'heure !

      Avais-je fais affaire ou non. Quoi qu'il en soit j'étais bien parti pour me faire de nouvelles connaissances. Je fumais donc mon cigarillo en me disant que j'avais tout de même bien réussi mon coup. J'espérais maintenant que mes camarades en fasse de même. Je jetais la fin de mon petit cigare dans l'eau en ayant au préalable fait attention à ce que personne ne me vois. J'entrai donc dans le restaurant afin de rejoindre ma place. Je ne fis pas attention aux personnes autour de moi, car j'étais trop occupé à écrire dans mon bloc-note tout en avançant à ma table. Je me posais en continuant d'écrire dans mon bloc-note mes pensées sur cette journée

      « Le Baratie... Une institution et je comprends aujourd'hui pourquoi. En effet je n'ai jamais goutté de nourriture aussi divine qu'en ses lieux. Les cuisiniers maîtrisent parfaitement le mélange des saveurs, que ce soit le sucré-salé, l'aigre douce ou l'épicé. Mon poisson était exquis, mon plat de résistance tout autant. Cette journée s'annonçait bien d'autant plus que j'ai pus avoir la possibilité de faire affaire avec les gérants du lieu afin de leur apporter épices et autres condiments... »

      Le temps passait et mon bloc-note se remplissait de notes de tous les genres tel un essaie.
        Les serveurs sont nombreux dans le restaurant, presque une dizaine se promène entre les tables en portant leurs cabarets et leurs assiettes. Ils sont très compétents et parviennent à porter une quantité impressionnante de plats, ce qui leur permet de servir un bon nombre de clients assez rapidement. L'un d'entre eux se présente donc à leur table et y dépose les trois entrées que Vidal a commandées. Ses deux compagnons de table entament immédiatement leur repas, Samuzora lui est trop occupé à réfléchir au semblant de plan qu'il doit suivre pour cette mission. Rien n'est clair et c'est la chose qu'il déteste le plus, Zora n'est pas quelqu'un qu'on peut laisser à lui-même si l'on désire un résultat convainquant. M.P semble vouloir réussir cette affaire, il se prononcera donc forcément sur la question d'un moment à l'autre et c'est ce que le bretteur attend. Il n'a pas beaucoup d'appétit, mais la nourriture que l'établissement offre est exceptionnelle et il ne peut s'empêcher de finir l'assiette en quelques bouchées après l'avoir goûtée. Il n'est pas le seul, P termine son assiette au même moment et la pousse au centre de la table près de la carafe de vin qui est également vide. C'est lui qui l'a vidée, celle-là et les deux d'avant, Samuzora s'est contenté de son verre d'eau. Le chef d'équipe se permet malgré ça de demander à ce qu'on lui remplisse à nouveau avant d'informer l'assemblée qu'il a un besoin pressant.

        Ces paroles attirent l'attention des têtes à proximité, mais il n'a pas l'air de quelqu'un qui prévoit s'excuser. Une fois loin de leur table, Vidal se lève à son tour en laissant Samuzora seul au milieu des bourgeois et des serveurs en tenue de soirée. Ses deux partenaires viennent de sortir de table et aucun d'eux n'a précisé la suite des évènements. Soit ils ont l'intention de profiter du repas avant de réfléchir à leurs actions ou bien c'est tout simplement de l'improvisation pure et dure. Seulement, l'improvisation est loin d'être son point fort. Il espère plutôt que les deux autres n'ont pas l'intention d'être longs et qu'ils reviendront rapidement pour clarifier les rôles. Il est bientôt interrompu dans ses pensées alors que le serveur qui les a accueilli se présente pour refaire le plein de boisson. Les deux hommes se regardent quelques instants avant que l'un deux brise le silence.

        -Pourriez-vous m'indiquer la salle de bain?

        -Elles sont tout au fond de la pièce, une porte en bois massive, vous ne pouvez pas la rater.

        -Je vous remercie.

        -Vous n'avez pas le profil des clients habituels, vous avez attiré mon regard immédiatement lorsque vous êtes entrés.

        Samuzora fixe le serveur dans les yeux, sa tenue est effectivement inhabituelle pour ce genre d'établissement haut-de-gamme. C'est pourtant étonnant que le serveur soit aussi direct à ce sujet, peut-être possède-t-ils déjà certains soupçons quant à l'intention du groupe? Bien que les consignes concernant la discrétion soient claires, ce sont les seules que le bretteur a reçues et attendre M. P plus longtemps ne lui plait pas vraiment.

        -Je ne fais pas partie de cette classe en effet, je suis un révolutionnaire.

        L'expression sur le visage du serveur ne change pas d'un poil, l'annonce de Samuzora ne semble pas l'avoir surpris à comprendre qu'il se doutait probablement de quelque chose de semblable.

        -Je n'ai personnellement rien à te dire. Je ne prends aucune décision ici, je suis seulement serveur. J'ai aperçu l'un de tes partenaires sortir sur le quai, le patron est également dehors. Si tu veux discuter c'est avec lui que tu devrais le faire.

        Mark se penche pour prendre les trois assiettes vides avec lui avant de tourner les talons pour repartir vers les cuisines. Samuzora pose ensuite son regard vers la porte qui mène à l'extérieur avant de se diriger vers elle, une fois dehors il s'approche de la rampe pour observer plus facilement les alentours. La mer est incroyablement calme et il n'y a personne sur le quai, il continue donc à marcher plusieurs mètres plus loin jusqu'à apercevoir une imposante silhouette près de la poupe du navire. Il parvient facilement à discerner le visage de M. P et s'approche de lui sans signaler sa présence pour éviter d'interrompre sa conversation. Personne d'autre ne se trouve à leur niveau, l'interlocuteur du boss se trouve à l'étage, trop éloigné pour que le révolutionnaire puisse l'identifier il se contente de s'arrêter au-dessous de lui à quelques mètres de P.
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        J'termine la purge des ballastes vite fait, faut dire que je sens le regard de l'autre qui pèse dans mon dos. Il est pas net le client, j'crains qu'il soit pédéraste, c'est pas grave, passons, j'en ai vu d'autres. Par contre, j'avais pas capté que l'un de mes collègues m'avait rejoint, j'tire un peu la tronche, c'était pas le plan. Il dit rien, il observe, j'sais pas si le patron du Baratie l'a vu ou pas, j'men care, j'envoie la première salve, direct, j'suis comme ça, pas de chichis.

        Je me lave jamais les mains après avoir pissé, ça évite d'avoir à serrer les mains des repentis comme vous.

        Ok, j'y vais un peu fort, je le connais pas, ou peu et je lui envoie une manchette orale dans la gueule comme ça. Moi personnellement, quelqu'un m'envoie un fion pareil, je le fais manger ses genoux. Mais l'type, il a l'air serein sur sa balustrade, à me mirer de haut, il sourit. Il a un joli air goguenard du type à qui on l'a fait pas. Il ouvre enfin sa gueule pour me demander ce que je suis venu chercher ici ? J'ai bien envie de lui dire qu'il n'y a que son putain de rafiot qui m’intéresse mais c'est faux et je ne suis pas certain que le taquiner encore plus soit profitable pour notre affaire. Du coup, j'lui balance la vérité, comme un mec qui annonce à sa femme qu'il a fauté avec la voisine d'en face.

        Je suis venu chercher des alliés dans notre lutte contre ceux qui nous dirigent.

        Il pète de rire, il se gausse, il est tellement plié que j'ai l'impression qu'il va tomber ce con mais non, il se redresse et me répond d'un air de défi que personne ne le dirige, qu'il est libre. Beau parleur va, c'est un pirate tout craché le mec, franchement, on dirait un stéréotype des mecs qu'on croise sur les îlots infestés de pirates. Foutus mécréants. J'ai envie de lui en mettre une, de lui faire avaler l'instrument de musique qui trône près de lui. Il me demande, la larme à l'oeil si je suis une sorte de révolutionnaire idéaliste. J'acquiesce de la trogne, ça fait pas de mal de se la fermer de temps en temps, histoire que nos mots se perdent pas dans la masse d'une conversation. J'veux marquer ce bonhomme, avec mes mots ou mes poings, à lui de choisir. D'ailleurs, ça commence à me gaver son air de grandeur, à faire le mariole du haut de son perchoir, il a intérêt à descendre rapidos avant qu'il me vienne à l'idée de monter. Pourquoi je m'emporte ? J'sais pas, c'est cette fichue mission, ça me gave. Bref, le gus il me demande d'une façon qui m’irrite le poil tellement c'est ironique ce qu'ils peut faire pour notre noble cause. Il insiste lourdement sur le noble ce petit effronté.

        Bha déjà, on aimerait bien profiter de ta renommée pour écouter ce que disent les trouducs qui viennent se péter la panse chez toi. Ensuite, j'crois bien que le projet c'est de se servir de ton restaurant comme base arrière pour nos opérations dans le coin. Et si tu te poses la question de savoir si c'est vrai ou pas, si je mens ou pas, si j'essaye de te rouler ou pas, si j'essaye de te monter un bateau ou pas, je te dis juste un truc: Regarde ma tronche. Ai-je l'air d'un mec qui triture les cerveaux ? Nop, j'suis juste un foutu gars, comme toi, qui un jour a perdu lourd et qui a ouvert les yeux. Ce monde tourne pas rond putain, y a qu'à voir les connards à galons qui bouffent à ta table. Tu ferais pas de la bonne tambouille, ça ferait déjà longtemps que tu aurais le cul gelé à péter des cailloux sur Tequila Wolf. J'suis pas là pour te faire la moral ou quoi qu'est-ce, j'suis là pour t'ouvrir les yeux et te demander ton aide.

        Le type a cessé de rigoler, il me regarde, sans rien dire, j'suis pas devin, j'sais pas ce qui lui trotte dans la caboche, j'veux pas le savoir, j'attends juste une réponse, oui ou merde. J'regarde dans la direction de Samu', l'est toujours là, planté comme un piquet. Derrière lui, au fond, j'vois deux mecs aller vider des poubelles dans la flotte, j'fronce des sourcils, ça va, c'est de la bouffe, c'est biodégradable. N'empêche, c'est un boulot pour mon pote qui a quand même les mains sur les rouleaux là. J'vais pas me taper tout l'équipage à convaincre, faut pas déconner. J'file un coup menton dans l'air en direction des gus aux poubelles. Histoire que Samu" aille voir ailleurs si j'y suis pas. Quand je relève la tête. Le taulier n'est plus sur sa foutue balustrade, il me fait face, à trois mètres et il a son saxophone sur l'épaule, comme si il s'en servait comme une batte. Bon, voyons ce qui va nous dire et tachons de garder notre sang froid, c'est vrai quoi, ça sert à quoi d'être une civilisation si on ne se montre pas civilisé putain !
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        J'avais le nez dans mon calepin quand tout d'un coup, je me rendis compte qu'il n'y avait plus personne à ma table. Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire tous les deux, surtout P qui était parti pour les toilettes. Jimaginais dans ma tête des scènes de tous types, aussi bien qu'un meurtre, qu'un touche pipi entre mecs ou encore des commérages dans mon dos. Bref, je divaguais encore une fois. Les deux jeunes hommes étaient tellement longs que j'avais eu le temps d'écrire une dizaine de pages dans mon calepin. Elles parlaient de tout et n'importe quoi, mais cela concernait en grande partie ce restaurant. Les minutes passaient encore et encore, elles étaient vachement longues d'ailleurs, quand tout d'un coup Mark vint à ma table pour me demander

        Ce sera tout pour vous ?

        Effectivement, j'aimerais avoir l'addition s'il vous plait.

        Je sortis donc mon porte feuille afin de vérifier si j'avais la somme adéquate. Ce n'est pas tant cela qui m'inquiétait, c'était plus l'absence de mes camarades. On m'avait vanté la solidarité chez les révolutionnaires, mais il semblerait que ce n'était pas le fort de mes deux compagnons d'un jour. Dans ma tête, je me disais que P et Samuroza étaient de véritables vilebrequins à me laisser payer tout seul. Sans doute me prenaient-ils pour leur boniche, quoi qu'il en soit je n'appréciais pas ce genre de comportement. Je pensais encore et encore lorsque le serveur arriva avec la fameuse note. Il me la tendit avec un sourire avant de dire

        J'espère que vous avez bien mangé ?

        C'était très bon, merci beaucoup. (je regardais l'addition tout en m'étouffant) Hum... Hum... Je comprends mieux pourquoi la nourriture était si bonne...

        Dans ma tête, c'était de l'incompréhension, de la haine, de la tristesse et d'autres sentiments qui se mélangeaient. Je me disais que c'était hors de prix, que j'avais juste de quoi payer pour moi. Je fouillais dans mon morceau de cuir pour trouver l'argent. J'avais de quoi payer mon repas, mais pas pour les deux autres gus. Je pleurais de l'intérieur tout en tendant mon butin au serveur. Celui-ci rigola, puis il se mit à râler et à sortir son air blasé tout en me disant

        Il n'y a pas assez...

        C'est-à-dire mon cher, vous voyez, on avait prévu de payer séparément...

        On me la fait à moi !

        Mark avait pris mon argent avant de se rendre vers l'entrée où gisaient deux gardes. Il avait parlé un long moment avec eux. Durant leur conversation, ils n'arrêtaient pas de me dévisager du regard. Suite à cela, ses derniers se dirigèrent vers moi, m'expliquaient que l'on n'était pas à la soupe populaire avant de prendre par les bras afin de me tirer hors du restaurant. Les deux hommes me trainaient dans la pièce suivi par Mark qui allait sans doute cafarder à son chef. Je baissais la tête, car je n'avais pas l'habitude d'être dans cette situation, c'était la première fois. Je faisais cela surtout pour éviter de regarder le regard des gens du restaurant qui n'arrêtaient pas de se moquer de moi ou de me dévisager. J'entendais des mots fuser dans tous les sens. Certains me traitaient de clodo, d'autres disaient que j'étais un étrange individu. Quelqu'un m'avait même traité de déchet. J'encaissais donc sans rien dire et baissant toujours la tête. Les deux hommes de main me trainaient dehors en passant par la cuisine puis la sortie réservée au personnel. J'avais donc pu voir l'espace de quelques secondes les fameuses cuisines du Baratie. Jamais je n'aurais pensé les voir dans une telle situation, mais bon... Enfin Bref, j'étais donc dehors, on me trainait encore avant de me jeter au pied d'un homme portant un saxophone. J'étais au sol, mais j'avais pu distinguer à ses côtés mon ami d'un jour Monsieur P. Je le regardais, puis j'analysé autour de moi avant d'entendre Mark dire à celui qui semblait son supérieur hiérarchique

        Chef ! (dit-il avant d'ajouter) Il a mangé à l'œil et refuse de payer l'addition...

        À ce moment-là, je me disais qu'il y avait un énorme quiproquo. Je profitais donc de ce moment pour dire

        L'homme juste en face de vous est avec moi, nous sommes venus tous les deux ainsi qu'avec un autre jeune homme.

        Les deux hommes de l'entrée étaient déjà partis. Il restait donc que Mark qui me fixait et le chef qui s'était retourné vers moi avec le saxophone à la main. Il tenait cet instrument de musique comme s'il s'agissait d'une arme, rien de bien rassurant selon moi. En plus de cela son regard n'avait rien de rassurant. J'essayais donc de me demander ce que mon collègue eût bien pu lui dire, mais je ne pouvais pas lire dans les pensées. Le chef du Baratie se manifesta enfin en me disant

        T'as voulu manger gratis ici ? Saches qu'on n'est pas la soupe populaire, nous !

        Euhhh...(j'hésitais vraiment à dire quelque chose, mais je me lançais finalement) Je suis avec l'homme derrière vous, on est venu ici pour manger, mais avant tout pour espérer avoir votre aide afin de soutenir notre cause...

        Le mec me regardait, rigolait, puis il prit son saxophone avant de faire une feinte de frappe avec. Cependant, j'avais fermé les yeux avant par peur ce qui faisait que je n'avais pas vu la feinte. Il explosa donc de rire, posa son saxophone avant de me dire

        T'es une chiffe molle mon gars, t'espères vraiment sauver le monde ?

        Euh... (je le regardais toujours au sol en lui disant) Vous savez, il faut de tout pour faire un monde...

        L'homme qui n'avait pas arrêté de rigoler jusque-là me fixait du regard tout en s'appuyant sur son instrument de musique. Il me regardait d'un air sérieux, puis lâcha un sourire avant de me dire

        Si tu le dis, en tout cas, vous avez du toupet de venir sur mon bateau et de demander mon aide comme ça... Soit vous êtes inconscient, soit stupide !

        Il me disait cela en rigolant, mais j'avais comme l'impression au fond de moi que nos propos n'étaient pas entrés dans l'oreille d'un sourd. Ce type-là faisait de la nourriture pour le gratin, mais il devait sans doute pas être innocent. Le chef fit un signe à Mark voulant dire qu'il pouvait reprendre son service, puis il se retourna vers P afin de lui dire

        Ce gus est avec toi ?
          L'ambiance à l'extérieur du restaurant est très calme. Toujours posé sur le bord de la rampe, Samuzora est assez près pour parvenir à écouter la conversation des deux hommes. Il a compris que P s'adresse à quelqu'un d'important, mais pourtant le langage du boss est à plaindre. Il ne semble pas comprendre l'enjeu ou bien il est trop simple d'esprit pour voir qu'il ne colle pas du tout à l'ambiance. Malgré son apparence plutôt soignée, il a des manières assez repoussantes. Il se montre d'abord fier de son manque d'hygiène, puis il insulte d'emblée celui qui doit sans doute être la clef de la mission. Oui, la clef, car le type qui se trouve à l'étage est le patron de l'établissement. C'est vers lui que le serveur a envoyé Zora pour pouvoir négocier correctement les arrangements. Il est loin d'être le meilleur diplomate des blues, mais à voir le ton que le boss a décidé de prendre, ça n'aurait pas pu être pire.

          En fin de compte le ton menaçant qu'avait pris Mr.P était peut-être seulement une mauvaise interprétation du jeune révolutionnaire. Que ce soit lui ou l'autre au-dessus, l'un d'eux a mal compris l'idée, parce que tout ce que Samuzora entend d'où il se trouve ce sont des rires, chacun plus fort que le dernier. Il semble complètement se foutre de ce que P raconte. L'échange de bonne volonté se termine finalement quand le chef cuistot cesse de rigoler comme un patient d'asile. Son discours terminé, les yeux de P se tournent donc vers le jeune bretteur pour la première fois depuis qu'il est sorti du resto. Soit il vient juste de remarquer sa présence ou bien il essayait de l'ignorer tout ce temps pour se concentrer sur son éloquence. Zora préfère l'idée qu'il ne s'est simplement pas fait remarqué plus tôt. Si c'est le cas, il continue d'être ignoré car l'homme en face de lui ne se donne même pas la peine de bouger les lèvres. Il se contente d'un bête signe de tête. Comme s'il était trop important pour parler aux subordonnés. C'est les animaux qui se parlent en signes, les êtres humains formulent des mots. De toute façon le bretteur n'est pas la personne pour se plaindre de ce genre de comportement alors qu'il n'a presque pas dit un mot depuis le début de leur mission.

          Il se tourne finalement dans la direction que Mr.P vient de lui indiquer pour apercevoir deux hommes à l'extrémité du quai en train de jeter les ordures à l'eau. Avant de faire quoi que ce soit, Zora prend un moment pour analyser ce que P attend de lui. Qu'il leur demande d'arrêter? Ça n'a aucun sens, évidemment qu'ils jettent les déchets à l'eau. C'est un bateau-restaurant, le concept même du Baratie. L'idée des déchets est même plutôt forte, ce ne sont que des restants de nourriture que les poissons se feront un plaisir d'avaler. Il souhaite probablement que le bretteur aille discuter avec eux plutôt que de rester planté devant lui comme un épouvantail. Il ne peut pas lui en vouloir, Samuzora n'a rien fait de notable depuis qu'ils sont arrivés.

          Lorsqu'il arrive près d'eux, ils ont terminé de vider les tonneaux remplis de restes de poissons et de légumes de toutes sortes, une partie de leur contenu flotte toujours à surface. Les deux jeunes hommes se tiennent près de leurs tonneaux vides et regardent Samuzora d'un oeil étonné. Ils ont tous les deux les cheveux blonds et portent chacun un tablier recouverts de dizaines de tâches de différentes couleurs. Leur habit qui devait probablement être blanc à l'origine est maintenant brun, jaune, vert et rouge. On pourrait presque les confondre avec des peintres si ce n'était pas des couteaux de cuisines rangés dans leurs poches. Redoutant l'idée d'échanger un instant de plus les regards niais des cuistots sans dire un mot, Zora décide d'engager la conversation.

          -Bonjour messieurs, je suis membre de la révolution. Deux autres hommes sont présentement sur le bateau pour tenter de rallier votre établissement à notre cause.

          -Quoi?

          -Moi et mes deux collègues avons comme mission de convaincre votre boss de se rallier à nous.

          -T'es un révo? Qu'est-ce que tu veux de nous? On est juste cuisiniers, on peut rien faire sans l'accord de René.

          -René?

          -C'est un membre de la Marine. Je ne crois pas qu'il serait ravi d'entendre tes idées.

          -Ça reste à voir, je connais quelqu'un qui sait se montrer plutôt convainquant. Pouvez-vous me conduire à lui?

          Les deux jeunes cuisiniers toujours étonnés de la présence du samouraï sur les quais acquiescent à sa demande et lui demandent de les suivre. Ils traversent le quai pour retourner à la poupe du navire où se trouvait P il y a quelques instants. Confiant de revoir le boss avec les deux cuistots pour prouver qu'il a fait ce qui lui était demandé, Samuzora rejoint finalement l'endroit où avait lieu la discussion quelques minutes plus tôt. Mr.P n'a pas bougé comme il s'y attendait, cependant le chef cuistot est descendu au même niveau que lui. Les deux hommes se trouvent l'un en face de l'autre, séparés par le corps étendu par terre d'un grand blond à lunettes. Vidal. Le troisième membre de la compagnie est à quatre pattes devant le patron du restaurant.

          -Vidal...?
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          Inconscient et stupide, ce qui est étonnant, c'est que souvent ces deux qualités vont ensemble..

          Pas moyen de causer pénard, faut que tout le monde ramène sa fraise, putain ça me gave. J'suis pas un orateur et encore moins un mec qui aime faire des débats idéologiques. T'es d'accord avec mes convictions ou pas, je m'en care mais me demandez pas de vous convaincre. Et puis l'autre, c'est quoi cette fiotte. J'fais quelques pas, j'regarde même pas le patron du Baratie, je me contente d'empoigner le binoclard et de le remettre sur ses pattes. Un peu de dignité bordel.

          Ouais, il est avec moi, ainsi que l'autre derrière.

          Bon, on est sensé faire quoi maintenant ? Nan parce que je lui ai exposé la raison de notre présence et le mec il semble plus intéressé par l'addition non payée que par notre cause. J'vais la lui faire boucher si il me fait encore chier là dessus. Nan, attendez, j'ai mieux, mirez un peu. Je dois avoir quelques trucs dans ma poche, ça m'fait mal au cœur mais c'est ainsi, quand faut, faut.

          Voilà l'argent que je devais donner à une veuve de partisan, prends le, j'en trouverai d'autres. Après, tout, c'est pas ce qui manque dans les fouilles des beaux gens, j'parle à un connaisseur là, nan ?

          Il a cessé de rire le copain, haha, j'crois que j'ai touché une corde sensible le fric, je m'attends presque à ce qu'il me dise qu'il ne fait pas ça pour le fric mais pour l'amour de la cuisine, blablabla, boniments. Vu son costard et son attirail, il doit pas avoir du mal dans les fins de mois c'type. J'lui tend les billets, j'reste un peu con car il les prend pas. J'avance pour lui fourrer dans sa poche, j'vais pas non plus lui faire l'affront de les jeter sur le pont, ce serait mal vu. Il me fait savoir qu'il aime pas trop le chantage moral ni nos méthodes. J'ai bien envie de lui répondre qu'il a encore rien vu, héhé. Déjà que j'ai failli lui dévisser la tête quand il a armé son saxo sur l'épaule pour cogner mon partenaire. C'est mon côté un peu sadique qui m'a empêché d'agir, j'voulais voir si il avait les couilles d'vraiment frapper un type désarmé au sol, visiblement non.

          Bon, j'crois qu'on va se tirer, tu sais pourquoi nous sommes venus, tu sais pour qui on bosse et ce qu'on veut de toi. On a besoin de toi mais j'suis pas du genre à supplier alors tu vas réfléchir et nous donner des nouvelles tantôt. J'ai pas besoin de te dire que si tu acceptes, tu mises gros mais ça en vaut la chandelle putain. Parfois, faut un peu se regarder dans le miroir et se poser la question de si on agit comme on aimerait. Maintenant, on se tire, au fait, sympa la tambouille, j'comprendrai que tu veilles pas risquer une si jolie carrière. Bye

          Je crame une tige et j'fourre mes mains dans les fouilles, j'glisse un signe de tête à mes deux comparses comme quoi on s'arrache. En passant tout prêt du patron du Baratie, j'lui glisse un petit billet avec un numéro de Den Den, histoire de garder contact, s'faire un bouffe toussah. J'suis déjà passé à autre chose dans ma tête. J'ai d'autres projets, d'autres missions. Du coup, je suis un peu surpris quand il me hèle. J'dis aux deux autres d'aller prépare notre navire, qu'on se tire mais j'fais demi tour et j'retourne voir Kintoki. Il veut qu'on cause deux secondes. J'fais pas la catin, j'ferme ma gueule et j'écoute attentivement. Ce que j'apprends est quand même balèze. J'acquiesce tout du long, comme un curé à qui l'on raconterait toutes les crasses que l'on a commis. Une fois terminé son monologue, j'lui dis que je verrais ce que je peux faire et je me casse, pour de bon. Une fois en mer, en route pour Logue Town, j'suis à la barre et les deux autres galèrent à hisser la grand voile. Je me sens d'humeur partageur alors j'partage un peu avec les camarades.

          Ouvrez bien vos esgourdes les deux matelots d'eau douce. Le patron du restaurant, il m'a tenu la grappe tout à l'heure, il avait la baveuse bien pendue. Il a ouvert son sac à trésor et m'a lâché, limite en se faisant dessus, que ce qu'on lui demande, il le fait déjà pour un mec. Mais visiblement, il le fait pas de bon cœur. Je me suis proposé d'arranger la tête du client et de nous mettre à la place. Il a accepté, j'sais pas si c'est parce qu’il veut se débarrasser de son épée de Damoclès ou juste parce qu'il aime bien la révolution. En tout cas, messieurs, on doit aller mettre les points sur les i avec un certain Mask Shadow , ça vous cause ? Moi non, j'connais pas de gus répondant à un blaze pareil, faut dire que ça fait un peu Emo...
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          Mr P me releva puis il se mit à parler au gérant de l'établissement. Je regardais la scène sans agir tout comme mon collègue Samuzora visiblement. Je laissais mon compagnon d'un jour discuter avec l'homme, car il semblait malgré tout bien se débrouiller. Les propos de ce dernier n'étaient pas rentrés dans l'oreille d'un sourd, puisque le saxophoniste changea radicalement de visage. J'avais du mal à discerner l'expression de celui-ci, mais tout ce que je pouvais dire, c'est qu'il ne s'agissait pas de colère ou de joie... C'était autre chose. Enfin quoi qu'il en soit, je m'en allais de l'arrière-cour avec Samuroza et P lorsque ce dernier nous demanda d'avancer jusqu'au bateau, qu'il avait une course à faire. J'avais assez de problèmes pour aujourd'hui si bien que j'écoutais l'ordre du pseudo capitaine sans broncher. En y repensant, je me disais que notre chef était retourné là-bas, car l'homme au chapeau l'avait appelé. J'avançais donc vers notre bateau quand je vis René fumer sa clope à l'entrée du restaurant. Il rigolait en me voyant, puis il ajouta

          T'as vu le boss, je suppose !

          Euh... Oui, un homme mystérieux.

          Lui avais-je dis. Le bougre rigolait derrière mon dos et je l'entendais, ce qui avais le don de m'énerver vu que j'étais plus ou moins à cran. Cette journée était pour moi stressante dans la mesure où cela sortait des sentiers battus. Enfin soit j'allais continuer ma marche lorsque René ajouta

          J'en toucherai un mot au boss pour le safran.

          Quoi qu'il en soit je me dirigeais donc vers le bateau sur lequel j'étais quelques secondes après. On préparait la voile, l'ancre et tout l'attirail. Je portais mon regard vers Samuzora qui m'aidait en lui disant

          On est une équipe hétéroclite, mais bizarrement, je me sens bien quand je suis avec vous.

          C'était la première vraie expérience d'équipe que j'avais depuis mon entrée chez les révolutionnaires et je l'appréciais. C'était un peu la vie d'équipage comme les pirates savent le faire, mais avec la violence en moi. Je me disais à cet instant que cela ne me gênerait pas de retravailler avec les deux hommes. En pensant à eux, le deuxième arrivait. Il nous regarda d'un air qui voulait dire dépéchez-vous. Je pressais le pas puis on mit les voiles. Une fois au large il avoua que le patron du Baratie lui avait ouvert son sac. Il parlait d'obligation, de Damoclès, etc. Je me disais que le saxophoniste travaillait avec un groupe par dépit et non par choix. Quand mon chef d'un jour balança le nom d'un suspect, cela fit tilt dans ma tête. Mon supérieur avait balancé le nom de Mask Shadow. J'avais entendu des rumeurs à son sujet sur les Blues comme quoi il était dangereux, cependant, je ne connaissais personne qui l'avais vu. Je balançais donc tout ce que j'avais pu lire à son sujet à Paquebot

          Mask Shadow... Un pseudo pour un homme terrifiant. C'est un homme d'affaire puissant dont le visage est recouvert d'un masque d'un noir ténébreux. On ne connait pas grand chose de lui mise à part qu'il est le chef d'une bande organisée qui est responsable du trafic et de l'esclavage des hommes poissons dans les Blues et surement Grand Line. (j'inspirais avant de continuer) En bref, ce qu'il faut retenir de cet homme, c'est qu'il est extrêmement intelligent et que l'attaquer de pleins fouets serait sans doute du suicide... Je tiens juste à te dire que la quête du patron du Baratie ne sera pas facile à accomplir.
            À la vu du compagnon à quatre pattes par terre, Mr P se voit obligé de prendre la situation en main et c'est à lui que revient la tâche de redonner un minimum d'honneur au trio de révolutionnaires. Ses paroles sont pleines de sagesse, de toutes ces bonnes vieilles valeurs et d'honneur. Il a tout de même besoin de ses deux mains pour remettre Vidal debout, car ce n'est pas les mots seuls qui pourraient accomplir cette tâche. Une fois cela fait, les deux hommes s'échangent un regard sévère et P termine ce qu'il a dire au patron du resto. Le bretteur et le blond aux lunettes restent tous deux silencieux, d'une part car ils n'ont rien à ajouter et d'une autre car ils ont probablement conscience qu'ils n'ont pas joué un rôle bien important dans cette mission. S'il y a pire, c'est qu'ils ont probablement nuit à celle-ci.

            Les deux jeunes cuisiniers qui escortaient le samouraï il y a encore quelques instants étaient maintenant repartis pour le chemin des cuisines. Ceux-là n'avaient vraisemblablement pas envie de se mêler à ce genre de programme. Avant que tout le monde puisse se faire une idée claire de la situation, les trois acolytes d'un jour étaient de retour sur leur voilier. C'est une fois de plus à P de prendre la parole, après tout c'est avec lui que le patron a causé, il est au courant de la suite des choses, s'il y en a une. Apparemment, c'est bien le cas, il parle d'un certain problème concernant un client du Baratie.

            Client un peu particulier qui aurait parait-il demandé le même service que l'Alliance Révolutionnaire, mais seulement avec un poil moins de bon coeur. Il finit par lâcher un nom, un pseudonyme. Un homme d'affaire de l'ombre.

            Vidal prend le relais en affirmant qu'il a entendu parlé de la bête. Zora reste silencieux car il n'a pas la moindre idée de tout ce qui se trame sur ce poisson flottant. La seule chose qui occupe son esprit en ce moment est l'importance qu'il a eu dans la journée. Importance qu'on pourrait presque qualifiée de nulle, mais cela s'applique également pour la mission elle-même. Faute de directives claires il s'est retrouvé à errer pendant près d'une heure à chercher de quoi alimenter l'opération, et voilà que ça se présente à lui.
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