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Le Golem

Le golem.


Début de l'an de grâce 1625 - Chez Pinky - Port de Norland  Luvneel – North Blue



Chez Pinky. Bar infâme. Bouge immonde. Repère des infréquentables, l’idéal des indésirables. L’endroit est toujours animé de personnages en tout genre, de tous horizons et de tous bords…
De nombreux piliers de bois façonnent et morcellent l’endroit en de nombreuses petits espaces où, généralement, l’on y retrouve une table ronde avec quelques intriguant autour. Sur les murs, les affiches des recherchés ont été remplacées par des affiches bidonnées représentant des primes sur la tête des officiels du gouvernement ou de la marine. Dans cet endroit de perdition il fait toujours sombre et ce, peu importe si à l’extérieur il fait grand soleil. Dès lors, et si l’on y reste trop, les effluves de bière rance et d’odeurs nauséabondes provenant des clients et du personnel ont peu à peu raison de n’importe quel pilier de comptoir et lentement mais surement, l’on se fait happer par cet endroit intemporel où les cauchemars côtoient les rêves et où la réalité et les fantasmes finissent au même endroit : dans le gosier, bien tassé par un verre de rhum sèchement avalé.

Là, dans un recoin du bar, nombreux sont ceux venus s’amonceler autour d’une table avec en son centre, une lanterne qui illuminait le visage grave et creusé d’un vieux conteur venu raconter son histoire.  Des chuchotements fusaient de ci de là alors que certains appelaient au calme pour laisser l’ancêtre finir ce qu’il avait commencé.

Le golem les amis ! Il est là depuis plus d’un siècle ! C’est le gardien immortel, le rempart devant les aventuriers trop ambitieux ! Enfant déjà j’avais entendu parler de lui. Il garde un trésor sur une ile de North Blue et jamais encore on n’a pu lui dérober la plus infime pièce d’or ! Ceux qui ont découvert l’endroit ne sont plus et ceux qui ont survécu ont fui la peur au ventre et n’ont pu raconter qu’un discours décousu sans jamais se rappeler précisément de l’endroit où ils se trouvaient, la peur avait totalement dévoré leurs cervelles.

Un brouhaha se leva alors pour acclamer l’histoire du vieil homme, alors qu’une montagne jouait des épaules pour se frayer un chemin jusqu’à la table où il posa son pied. Narguant le vieux du regard, sa coupe iroquois et son gabarit massif avait de quoi rendre muet la plupart des bavards.

C’est qu’un ramassis de foutaises, un dégueulis d’vieil ivrogne que tu radotes pour attirer l’attention sur toi le vioc’ !

Le vieil homme fixa la montagne et sans se démonter, il retira sa houppelande et tous purent observer qu’il lui manquait le bras gauche.

Tu peux me croire ou pas jeunot, mais le temps me donnera raison, car si j’ai pu le trouver, quelqu’un quelque part finira aussi par le débusquer. Allez, ôte ton pied et sert moi donc à boire.


Dernière édition par Sorrento Olin le Dim 20 Avr 2014 - 7:07, édité 1 fois
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Début de l'an de grâce 1625 – L’ile d’Alice – North Blue



Alice c’est ainsi qu’elle fut nommée. Sur aucune carte et revendiquée par aucunes entités connus, elle est inhabités… Ou presque. L’ile est constituée de trois zones. Tout d’abord, à la péninsule sud, nous retrouvons une plage de sable fin et de galets qui s’étend sur toute la longitude de l’ile qui, bénéficie d’une petite superficie. Tout le long, on y retrouve des baraquements abandonnés, mais ordonnés ce qui rend le tout aussi bien intriguant que curieux.  En son centre se trouve une forêt dense et animé par d’innombrables animaux en tous genres et qui n’hésitent pas à défendre leur territoire contre tous ceux qui oseraient y pénétrer. Enfin, des monts escarpés bordent la face nord de l’île. Les hauts sommets sont difficiles d’accès et si l’air se fait plus rare et frais dans la montée, il en devient presque brulant et irrespirable une fois au sommet. En effet, un volcan dort au cœur de la montagne, mais malgré cela, des volutes de fumés pareilles à de sombres nuages s’échappent parfois de la terre pour rejoindre le ciel.

Ce même ciel dominé par un soleil brulant qui s’abat sans pitié ni distinction sur le petit groupe en dessous qui quitte la forêt en courant comme une bande de dératés pourchassé par un mal qu’on ne saurait encore nommé. Un mal qui semble pourtant bien réelle à en juger par leurs visages déconfits et leurs mines décomposés tandis qu’ils reprennent leur souffle prostré là devant moi qui venait d’arriver par le biais d’un navire marchand après que j’ai eu été alerté. Alors que mes yeux se posaient sur eux, je pouvais aisément me rendre compte que ces derniers n’étaient pas de simples chercheurs de trésors, mais bel et bien des aventuriers chevronnés et accomplis au vu de l’équipement qu’ils possédaient. Cela m'’indiquait alors le rôle de chacun au sein du groupe. A l’aide de mon pied, je poussais lentement le corps de celle en charge du den-den Mushi afin qu’elle se place sur le dos. Un semblant de lucidité se lisait dans ses yeux alors que mon ombre la recouvrait tout en faisant rempart aux dards du soleil.

C’est… C’est… C’est le golem ! Il nous cherche, il veut nous tuer pour l’avoir réveillé ! Laisse-nous monter sur ton navire !

C’est donc toi qui a envoyé un S.O.S par den-den Mushi… Réponds à mes questions…

Mais à peine avais-je prononcé quelques mots que des importuns étaient aussi arrivés, ils ont sans doute été avertis comme je le fus. Voyons le bien là-dedans, ils me seront utile si ce golem tient plus de la réalité que du mythe.
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Je savais bien que j’aurais pas dû rentrer dans le bateau de ce pêcheur à la tête de rustre. Je me demande bien s’il s’est perdu ou s’il est complètement fou, mais ça doit bien faire deux jours qu’on a quitté le port. Enfin, ma perception du temps est tellement altérée depuis que je suis dans ce trou que je ne sais plus trop. Je me suis caché au fond de sa cale, il y passe pas souvent et il ne m’a pas encore remarqué. J’ai juste un peu d’eau et rien à manger, je vais bientôt y rester si ça continue. Se balader tout seul en mer comme ça avec une embarcation pareil, c’est carrément suicidaire.

Après une bien trop longue attente, je me décide à agir. Je peux apercevoir quelques rayons de soleils qui transpercent le plancher grinçant du petit navire. L’air ambiant moisi me fait mal au crâne.

Je m’élance et ouvre la trappe qui donne sur le monde extérieur. Le soleil me prend de plein fouet et m’arrache les pupilles. Je titube pendant quelques secondes et perds l’équilibre quand ma jambe s’heurte à un truc rigide. Je me frotte les yeux pendant de longues secondes et remet mes lunettes en place pour enfin contempler le monde extérieur.

Enfin…

Ce que je contemple c’est surtout le pêcheur qui me pointe avec une espèce d’arme pointue qui annonce rien de beau.

- Qu’est-ce que tu fous là ?! T’es qui ?!

A côté de lui se tient une petite table sur laquelle est disposée ce qui s’apparente à une carte, mais j’ai d’autres affaires plus urgentes à régler que de me demander ce qu’il était en train de faire.

- Tout doux, le vieux, je suis pas méchant… Lancé-je en levant les bras.

Je crois qu’il a pas apprécié un truc dans ce que je lui ai dit vu qu’il me foudroie d’autant plus du regard. Il baisse son arme… En fait non. Il vise juste plus bas. C’est interdit ça, tu peux pas faire ça à un homme !
Il appuie sur la détente. Je bondis et écarte les jambes pour sauver mes bijoux de famille de l’harponnage. C’est un grand malade ! Ni une ni deux, je m’échappe en plongeant par-dessus bord. Je préfère encore me faire manger par un monstre marin que de devoir vivre sans mes bijoux, ça c’est sûr !

- Dégage de là, chenapan !

Pas besoin de me le répéter deux fois. Je suis déjà en train de nager comme un dératé pour m’écarter le plus possible du bateau. Je me retourne et constate qu’il s’éloigne. Pfiou… Quelques secondes et une grande bouchée d’air frais puis je reprends mes esprits.

C.. C’est une île ? Je rêve pas, j’ai une île directement en face de moi. Le vieux semble être parti pour la contourner, mais c’est une aubaine pour moi de tomber là-dessus. A croire que je me ferai pas manger pas des monstres marins finalement.

Aidé par le courant, j’atteins la plage de sable fin sans grand soucis. Le sel m’irrite la peau et mes habits sont complètement trempés. Et merde, qu’est-ce qu’il va se passer si je tombe sur une femme ? Qu’est-ce qu’elle va penser de moi ? Je suis un homme viril, mature, séduct…

Hein ?

Un mec (ou une fille, je peux pas trop savoir vu qu’il est de dos) aux cheveux long donne un coup dans une femme sans défense au sol. Je ne peux pas le laisser agir comme ça ! Je vais la sauver ! Ma chemise pèse anormalement sur mes épaules mais je parviens à m’élancer dans le sable chaud qui tente de saisir mes pieds à chaque pas. Je dégaine mon sabre et me présente devant l’individu, une lueur victorieuse dans le regard. C’est mon heure de gloire !

- Je viens pour sauver la demoiselle de tes griffes, chenapan aux cheveux longs !

Chenapan… Je sais pas trop ce que ça veut dire, mais j'aime bien ce mot. Finalement, il n’y a pas que la demoiselle en face de moi, c’est même tout un groupe qui gît au sol, essoufflés comme des cadavres, des mines désœuvrées sur le visage. Peut-être le soleil qui leur a trop tapé sur le système ? Il y a aussi d'autres gens qui se contentent de scruter la scène.

Encore une île bizarre.
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Fuir, laisser ses erreurs derrière soi, retourner à la maison la queue entre les jambes, j’avais failli. Certes, il est normal d’avoir peur, mais demander de quitter Grand Line pour rentrer sur les Blues. L’équipage avait été décimé, le maitre enlevé et le combat perdu…un chien n’est plus rien sans son maitre. C’est peut-être assez réducteur de se comparer à un chien mais en tant qu’ex Dogs, c’était plus ou moins normal. Il fallait que je les oublie c’était la seule solution et ah oui que je me rachète. J’avais entendu dire qu’une malédiction, une créature effroyable siégeait sur une ile. Un des témoins que j’avais rencontré semblait encore traumatisé de sa rencontre…il était sincère, il avait ou croyait réellement avoir vu un truc. Il s’agissait sans doute de l’un ou l’autre psychopathe qui avait décidé de se reclure sur une ile et de se la jouer pour se créer une réputation et attirer les gogos. Il ne me restait plus qu’a trouver une solution et même si ce n’était pas un humain mais une vraie malédiction, j’en triompherai et briserai le cercle de la peur, si un homme sort victorieux de l’épreuve plus personne ne la craindra.

Même si j’ai échoué une fois, je reste un être exceptionnel, non ?

Je venais d’accoster dans une petite crique de sable blanc bordée d’une jungle sombre et profonde. Les arbres poussaient en vrac tentant tous de voler la lumière de leurs congénères. Une odeur de souffre planait dans l’atmosphère, elle provenait probablement du mont escarpé qui surmontait l’ile…surement un volcan.

Gaz hallucinogène ?

Ca fait penser à la maison … avec un caillou qui pue

Mon fidèle loup, Œil de nuit, qui m’accompagnait depuis des années avait effectivement été recueilli sur une ile du genre. C’était d’ailleurs sur la dite ile que j’avais passé des mois à lui apprendre un dialecte que nous partagions, composé de son inarticulé et de claquements de langues.

J’avais aussi développé d’autres dons.

- Maintenant que tu le dis

Des gens…

J’augmentai mon ouïe et entendu une rumeur relativement lointaine, des gens qui parlaient.

Ce n’est bien sûr pas le seul don que je possède dans le domaine.

Je me dirigeai donc vers la source de ces sons et tombai sur rassemblement assez étonnant.
Un groupe d’hommes et de femmes à bout de souffle et visiblement apeuré, d’ailleurs la forte odeur d’amidon qui règne dans l’air provient sans doute de l’un des…aventuriers. A coté, je faisais pale figure borsalino à la Indiana, chemise beige, pantalon de treillis et ma veste d’officier de la marine. En plus de l’attirail, ils avaient la gueule du parfait aventurier, archéologue Dendenwoodien ou du rebelle caché dans la jungle…
Il y avait aussi un gars aux cheveux long debout près d’une femme qui gisait au sol et d’un autre jeunot la lame au clair. Mais je ne fis pas des masses attention au duo.

Je m’approchai du groupe hétéroclite avec le soleil dans le dos et le manteau qui battait dans le vent et le « One step by hound » activé afin de ne laisser aucune trace dans le sable de mon passage. Toujours soigner ses entrées. Je tonnai d’une voix de stentor, ou du moins j’espèrai que ca y ressemblait

-Range moi ça mon gars tu pourrais te blesser !

Du haut de mes 18 ans je pouvais mal l’appeler gamin.

-Es ce que vous pourriez m’expliquer, ce qui vous est arrivé et si vous nécessitez des soins tandis que vous deux…quittez le coin, c’est pas prudent…Ah oui, je me présente Lieutenant-colonel Kogaku, mais si vous avez autant la flemme que moi d’énoncer mon titre ronflant, vous pouvez m’appeler yama’.

Je sorti ma tirade avec un grand sourire et un loup gentiment assis à mes coté. Il ne fallait pas passez pour le méchant pour le moment. Qui ose dire que je parle trop ?
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Sur North Blue, il faisait drôlement plus frais que sur South Blue d'où était originaire l'ange. Dans sa tenue habituelle, la jeune femme grelottait légèrement. A bord d'une caravelle de la Marine, l'aveugle voguait paisiblement dans cette zone. Pourquoi? Pour un remplacement! Jeska était une S.E.F actuellement. L'acronyme signifiait Sans Équipage Fixe. La Lieutenant se retrouvait donc affectée aux remplacements des gradés en permission. C'était à la fois super sympa, parce que ça lui permettait de voir du monde et de visiter des endroits forts plaisants. Mais, d'un autre coté, la situation était assez pénible, car on avait pas ou peu le temps de s'attacher que déjà on était muté ailleurs.

La voilà donc, en position de cheftaine sur un navire dont le nom ni l'équipage importent pour la suite de cette histoire. Tout ce qu'il y avait à savoir, c'était que l'ange avait une petite dizaine de soldats sous ses ordres, ainsi qu'une nouvelle recrue. Un certain Caleb. Et pour dire les choses crûment, Jeska pensait que ce dernier était particulièrement stupide. Vraiment, il n'avait pas inventé l'eau tiède celui là. Actuellement, elle essayait de lui expliquer comment fonctionnait un den-den mushi noir. Ceux qui permettent d’intercepter les communications. C'est comme ça que la jeune femme prit connaissance du S.O.S.

Et hop, la voilà en train de débarquer sur la plage, avec Caleb et cinq autres soldats. Jeska n'aimait pas le sable. Ça s’insinuait partout et surtout, c'était meuble et instable. Pour une personne aveugle comme elle, c'était très déstabilisant. Mais, elle masquait sa gêne avec un masque d'impassibilité. Elle entendait déjà au loin des sons nerveux, signe indiscutable d'une échauffourée.

Bang!

Elle venait de demander à un de ses hommes de tirer en l'air. Ainsi, elle avait l'attention de tout ce beau monde. En deux en trois mouvements, elle arriva, avec son escouade. Les soldats tenaient en joue ces types, la situation était "sous contrôle". C'est pourquoi elle annonça simplement.

Messieurs, je suis le Lieutenant Jeska Kamahlsson de la Marine. Je vous prierai de bien vouloir lâcher tout ce qui peut être considéré comme une arme et de nous laisser vérifier vos identités. Dans le cas contraire, nous n'hésiterons pas à utiliser la force.

Voilà qui était dit. L'ange, bien que d'un naturel calme et conciliant ne voulait pas de mal à ces gens. Mais la situation semblait si confuse qu'elle ne pouvait se permettre à ces types de se blesser, ou même de leur donner l’opportunité de blesser ses hommes alors qu'ils porteraient secours aux malheureuses victimes.

ps : comme son apparence de l'époque diffère de celle de l'avatar, je met ici une image.

Jeska!:



Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Ven 20 Juin 2014 - 9:01, édité 1 fois
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« Rame plus fort, gamin ! Ou on n'arrivera pas avant la nouvelle lune, sacrénomdidiou ! »

Et Malégor ramait, ramait et ramait encore. Il aurait bien pris un bateau à voile au port, mais son client l'avait pressé, hurlant et piaillant que les vents contraires ne feraient que les ralentir. Ralentir pour quoi donc ? Pour une chasse au trésor complètement ridicule, dans les faits. Le papy en avait bien touché deux mots à son pilote avant de l'embaucher, mais ce dernier avait préféré engloutir sa bière sans se soucier davantage de tout ça.

Pour l'heure, le duo se rapprochait du lieu indiqué par le grand-père. Le vieillard, excité comme une puce mise sous acide, n'arrêtait pas de sautiller partout et de répéter inlassablement « Plus vite ! Plus vite ! Les poissons s'endorment ! », et ce toutes les minutes, à peu de choses près. Malégor, lui, se contentait de ramer plus vite et plus fort.

« Alors votre trésor, là, c'est du sérieux ? s'enquit-il pour faire la conversation, et surtout pour arrêter les miaulements hystériques de l'explorateur en herbe.
- Si c'est du sérieux ? T'as pas écouté une branque de c'que j'racontais tout à l'heure, hein ? s'empourpra Papy Trésor en dardant un œil mauvais vers son navigateur.
- Vous parliez d'un golem, ou d'un truc comme ça, si je me trompe pas ? continua Malégor sans se soucier de la mine outrée et toute ridée de son antiquité de client.
- LE Golem, mon p'tit, LE Golem ! Un gardien immémorial, qui protège tout un tas de richesses, des choses que tes pov' yeux d'jeunot verront jamais ailleurs qu'ici ! Une chance à pas rater dans sa vie ! assura le grand-père, oubliant aussitôt sa mauvaise humeur.
- J'en doute pas. On arrive bientôt, l'île est en vue, coupa Malégor, blasé et pas convaincu du tout par les explications du papy.
- Hehehe... Bientôt, je serai riche... Et toi aussi, p'tit, tu seras riche ! Parce que quand j'aurai trouvé le Golem, j'pourrai... commença le grand-père.
- Minute, minute, minute ! le stoppa le pilote en immobilisant l'embarcation. Vous avez pas d'argent pour l'instant ? »

Le vieil homme lui jeta un regard interloqué. Ses lèvres tremblotèrent et sa langue râpeuse vint les humecter doucement. Malégor prit seulement consience à ce moment-là de l'ancienneté physique de son commanditaire : peau ridée et constellée de taches de vieillesse, poils de barbe blancs épars sur son visage, yeux encadrés par de larges cernes.

« Ben bien sûr que non, gamin. J'croyais pourtant que c'était clair depuis l'départ, ça ! s'exclama le chasseur de trésors, presque comme s'il était courroucé.
- Alors... Vous comptiez me payer avec des promesses ? voulut comprendre Malégor, froid et sec.
- Nan, décidément, tu comprends rien à rien, toi ! Tu s'ras payé au centuple, gamin ! L'équivalent de cent courses, que t'auras ! le rassura le vieillard.
- Ah, bon ! On procède comment, alors ? Je vous ramène tout de suite ou vous rentrez à la nage ? »

L'autre ne sembla pas percuter tout de suite. Il demeura coi quelques secondes, un « Euh » coincé dans la gorge. Sans prévenir, il dégaina alors un vieux fusil à poudre, probablement aussi vieux que lui, et le pointa sur l'arcade de Malégor tout en se renfrognant aussi sec. Le jeune homme ne bougea pas, soupira de dépit.

« On ne peut PAS payer quelqu'un avec des promesses. J'ai déjà essayé dans les bars, les tavernes et les auberges de chez moi. Personne a jamais accepté. C'est l'une des grandes leçons que la vie m'a apprise : on ne picole pas avec des mots et du vent.
- Ça, mon grand c'est pas mon problème. Si tu veux pas d'récompense, pas d'souci à t'faire, je gard'rai tout pour moi ! »


Alors qu'il allait presser la détente, Malégor réagit plus promptement. Les articulations du vieux étaient trop rouillées pour être efficaces, les réflexes du pilote trop acérés pour être doublés par un croulant. Il lui attrapa le poignet et, d'une torsion bien appliquée, lui fit lâcher l'arme. Dans un gros *PLOUF*, elle sombra dans les profondeurs de la mer, alors que le vieillard poussait un petit cri de surprise totalement inutile.
Et, aussi simplement que s'il chassait un grain de poussière de sa veste, aussi naturellement que s'il virait une mouche de son nez, il balança le grand-père à l'eau. Un nouveau *PLOUF*, plus sonore celui-là, se trouva cette fois ponctué d'un hurlement bien plus guttural, bien plus spontané.
Et, comme si de rien n'était, Malégor reprit sa route.

« Gamin ! Reviens ! J'rigolais ! J'comptais pas vraiment tirer ! Me laisse pas ici, j'vais m'noyer ! » supplia le naufragé.

Malégor l'ignora superbement. Il n'aimait pas qu'on l'escroque, et il aimait encore moins se faire braquer de la sorte. Il avait prévu de faire demi-tour un peu plus loin, mais des silhouettes sur la plage attirèrent son attention. Du mouvement, des voix...

« Bah, j'ai rien d'autre à faire... » se dit-il avant de se diriger sur l'île

Quand il mit les pieds sur la berge, il eut très vite affaire à un spectacle empreint de brutalité et de violence. Sabres au clair, les protagonistes présents sur place semblaient sur le point d'en venir aux mains. Un groupe de jeunes gens, aux vêtements troués, salis, déchirés, était un peu plus loin. On pouvait lire la peur dans le moindre de leurs traits. La face déformée par une terreur profonde, ils semblaient prier en silence, jetant de temps à autre des regards paniqués derrière eux.

Malégor s'avança entre deux bonhommes, les mains dans les poches, les yeux grands ouverts. Le premier des deux arborait une veste de la Marine et était suivi par un loup tandis que l'autre faisait beaucoup plus touriste. Un troisième homme aux cheveux longs tenait en respect une jeune femme avachie sur le sol et, enfin, une dernière femme portant également un uniforme de Marine était encadrée par plusieurs soldats. Une joyeuse réunion, apparemment.

« Yo ! Qu'est-ce qui se passe, par ici ? » demanda-t-il quand il se trouva entre le Marine au loup et le loustic trempé comme une bière.

En attendant la réponse, il déboucha sa flasque de saké et en prit une rasade, l'œil fixé sur celui qui dominait la jeune femme au sol.
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T'enrôler dans la Marine. Brillante idée. Non, vraiment, c'était fantastique. Tu es entouré de soldats ignares et de gens médiocres. A l'exception peut-être de ta supérieure actuelle. Tu as entendu parler d'elle. Enfin, c'est ce que tu devrais dire. Les dossiers des effectifs sont toujours des mines d'informations assez impressionnantes. Et le pire est sans doute qu'ils sont extrêmement mal gardés. Tu as encore pu accéder à ceux de cette base sans aucun problèmes. C'est ridicule. Pathétique même. Mais quelques un ont attiré ton attention. Dont cette femme. Aveugle, et pourtant... Pourtant, son parcours avait piqué ton attention. Et elle est jolie de surcroît. Oui, ce dernier point est totalement accessoire. Mais c'est bien pour ce frisson que tu avais décidé de te porter volontaire pour cette expédition. Ce petit frisson d'intérêt. Cette petite étincelle qui ravivait régulièrement la flamme en toi. Mais peut-être t'es-tu un peu emballé... Après tout, elle est comme les autres. Elle ne voit pas. Elle ne te voit pas. Pas comme tu devrais l'être. Bah. Après tout, cela ne devrait même pas t'étonner. Dans tous les cas, elle est aveugle. Au sens propre comme figuré. Et tu souris. D'un sourire un rien plus malicieux qu'à ton habitude.

Tu sors alors du ventre du navire, te recomposant un masque. Ce masque de gamin lambda. Et tu manques de trébucher en passant la porte. Tu te raccroches les pieds dans une planche qui dépassait d'un ou deux centimètres, et tu manques de t'étaler de tout ton long sur le pont. Voilà, une entrée remarquée, des soldats qui n'ont pu ignorer ton arrivée. Bien. Et les voilà qui retournent vaquer à leurs occupations. Sans prêter d'avantage attention à toi. Et tu te diriges vers votre capitaine actuelle. Elle a un appareil étrange entre les mains. Que tu ne connais pas. Ou du moins, que le petit Caleb ne connaît pas. Et tu t'approches, intrigué. Et la voilà qui essaie de t'expliquer le fonctionnement de cet appareil d’interception des communications. Et tu as repris ton rôle. Ton rôle de gentil garçon, un peu naïf. Un peu trop gentil. Pas vraiment doué. Plus maladroit qu'autre chose. Mais voilà qu'un appel est émis. Un signal de détresse. Tu arques un sourcil en l'entendant. Tout ce baratin n'a pas de sens... Et pourtant. Pourtant, il y a quelque chose. Le frisson. Et surtout, cette intonation dans la voix. Cette voix qui appelle à l'aide. Il y a cette pointe de désespoir. De peur primale. De quasi terreur post-traumatique. Tout cela mélangé dans une seule voix. Un seul appel à l'aide. Et tu te délecterais de l'entendre crier ainsi encore un peu plus. Mais vous faîtes déjà route vers l'île. Bah. Tant mieux. Tu pourras l'entendre geindre en direct. Pas en différé à travers un stupide escargot.

Tu retournes te mettre à ton poste alors que vous manœuvrez. Et en peu de temps, vous débarquiez. Et tu t'étais porté volontaire, évidemment. Toi, la jeune recrue fougueuse et pleine d'entrain. Et avec, cet esprit tordu, malsain, génial. Tu ne dis pas un mot. Tu te contentes de tenir ton fusil. De garder les individus déjà présents en joue, alors que ta capitaine parle. Tu n'es ici qu'un sans grade. Pas besoin de te fatiguer avec les présentations et autres palabres inutiles. Mais voilà un nouvel arrivant. Et tu te retournes, pointant le canon de ton arme sur lui. Tu observes l'ensemble des individus présents. Un homme, cheveux longs, physionomie longiligne. Un autre, sabre au poing, trempé. Un Marine.Un rameur. Et tes compagnons soldats. Ainsi que votre chère aveugle. Une bien belle troupe au final. Mais il reste toujours une question en suspens. Une belle troupe, mais réunie ici pour quoi ? Vous n'allez pas partir à la chasse au trésor tout de même... Pas comme les pauvres hères gisant au sol. Eux ont échoué dans leur projet. Ce n'est pas pour autant que vous allez vous lancer à leur suite. Du moins, normalement. Tu crois. Bah. Ce n'est pas à toi de décider. Tu es simplement là pour observer. Pour conserver les détails en mémoire. Alors tu n'as qu'à attendre... Attendre et voir. Voir comment les choses évoluent.
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Et bien. J’allais décidément de surprises en surprises. Gageons que le S.O.S envoyé a été intercepté par bon nombres d’intriguants et d’officiels. Faisons le tour des différents protagonistes. Nous avions tout d’abord le petit belliqueux qui était, semble-t-il, plus à l’aise en dégainant son sabre avant une conversation qu’après. Un lieutenant-colonel de la marine et son loup… Une autre importune, lieutenant de la marine, accompagnée de son second et d’une poignée d’homme à sa solde. Voilà qu’ils nous braquent tous, amusant. Voyons quelles têtes ils feront quand ils seront qu’ils ont en joug un lieutenant-colonel.

Décidément, ils se sont tous donné le mot. Qui osera dire après cela que la marine n’est pas aux faits du moindre agissement suspect ? Bon, continuons le tour de table… Tiens un touriste ou ce qui s’en rapproche et pour rien n’arranger, il s’enivre sous mon nez. En un rien de temps, la plage qui semblait déserte s’était étonnement remplit. Le soleil était haut dans le ciel et différents personnages venaient de faire leurs entrées. Tandis que j’ôtais mon pied salvateur, j’indiquais au restant du groupe la jeune femme à mes pieds qui tenait un den-den mushi avec l’énergie du désespoir. Après avoir observé chacun d’entre eux, je pris lentement la parole.

Comme vous je suppose, j’ai entendu un S.O.S sur mon den-den mushi et je me suis alors dirigé vers les coordonnées que la pauvre malheureuse a communiquée. Il n’est pas dans mes habitudes de ne pas porter assistance à ceux qui en ont besoin, dès lors j’ai fait une halte sur cette ile et est trouvé ce groupe d’aventurier plus mort que vif ici même. Écoutons ce qu’elle a à nous dire.

Tandis que je tournais toute mon attention vers la rescapé, j’en avais profité pour lui tendre une gourde. Avec empressement elle se dépêcha d’en vider le contenu : la moitié dans son gosier, l’autre sur son visage et sur sa tête comme pour se rafraîchir et surtout, reprendre ses esprits qui semblaient être troublés jusqu’alors. Lorsqu’elle se senti mieux, elle prit la parole.

Je suis Cléa, je fais partie des ‘Longs Voyageurs’, un groupe d’aventurier.

D’un geste ample du bras, elle nous invitait à regarder sa petite troupe. Des gens assurément expert dans leur domaine, mais qui n’étaient pas en grande forme. La plupart reprenaient leurs forces et leurs souffles. La mine sombre, ils étaient tétanisés par la peur. Une peur indicible et presque palpable qui assombrissait autant leur visage que leur courage passé, évanoui à présent comme quelques-uns d’entre eux.

A force de recherche, nous avons trouvé cette ile. Elle servait de repère jadis a des pirates. C’était un lieu d’échanges et de partages. Nombres de richesses circulaient là. Nous avions entendu parlé d’une histoire sur un richissime marchand qui avait bâti sa fortune parmi les pirates. Bien plus intéressé par cet aspect de l’histoire, nous avons occulté l’essentiel, l’autre pan de cette fable, la présence d’un golem qui était, soit disant, en charge de garder ce trésor. Nous pensions que ce n’était pas vrai. Nos recherches nous ont apprises que ce passage-là de l’histoire n’était pas originel, c’était un rajout arrivé bien après. Nous nous sommes dit que cela devait être un racontar abject né dans une taverne par des gens ivres et amers qui n’ont pu concrétiser leurs rêves et qui n’avaient rien trouvé de mieux que de polluer celui des autres.
Mais en vérité, il existe ! Nous l’avons vu ! On dirait un monstre de la nature, il est recouvert de mousse et de feuillage. Du feu s’échappe de son corps gigantesque ! Je vous en supplie, il faut quitter cette île !


Subitement elle se saisit de ma jambe pour s’y cramponner de toutes ses forces. Sa voix avait éclaté en sanglot et le désespoir l’avait fait sien. Tandis que je lui caressais la tête comme on caresse celle d’un animal de compagnie, je fis en sorte de la calmer afin qu’elle continue pour moi son récit.

Allons allons, nous allons vous aider, mais avant ça dit moi une chose… Ce trésor en question… Il existe ?

Oui, je n’avais que faire de ce trésor, mais je devais sauver les apparences. Il aurait être bien trop suspect que je ne sois pas intéressé par une pareille histoire. Non, assurément, je devais faire en sorte d’être une personne des plus intéressé, pas par son sort, mais par le dit trésor.

Il existe… dit-elle d’une faible voix. Mais c’est de la pure folie que de vouloir s’en approcher. Il est plus loin, après la forêt gardé par le golem, je vous en prie, n’y aller pas !

Me relevant en époussetant ma tenue après avoir repoussé l’aventurière qui me collait d’un peu trop près, j’observais chaque protagoniste et plus particulièrement les marines.

Bien, les choses sont claires. Vous êtes venus aider ces gens. Alors aidez-les. Moi je vais voir si le dit fameux trésor vaut son pesant d’histoire. Qui vient avec moi?
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Spoiler:


ON SE CALME !

Pourquoi faut toujours que je tombe sur ces satanés marines ? Enfin, c’est pas que je les aime pas, mais bon, si on remonte dans les dossiers de ma vie, il pourrait m’arriver des misères ! Grrr, je vais encore devoir élaborer un stratagème pour rester discret tout en mettant ma grandeur en avant. Les premiers pas vers le succès se déroulent dans les premières aventures ! Et en parlant d’aventure, ce qui a ramené tout ce beau monde sur cette île n’est pas le simple fruit du hasard.

Et en parlant de grandeur… On pourrait carrément parler d’énormités ! Je reste bluffé, la tête qui vire au rouge.  Cette lieutenante Jouska… Elle a certains atouts ! Il faut que je fasse preuve de maturité, parce qu’après tout je suis bien évidemment un homme mature et séducteur. Elle ne tardera à tomber sous mon charme...

Enfin, j’essaie de m’en convaincre, parce que le malaise prend peu à peu contrôle de mon esprit. Elle est vraiment plutôt pas mal. Des grosses gouttes d’eau s’écoulent le long de mes joues. Pourtant je ne transpire que rarement à cause de la chaleur, mais là, c’est un cas de force majeure !

- Yo ! Qu'est-ce qui se passe, par ici ?

Je profite de l’intrusion de ce nouveau personnage au look ma foi plutôt ringard pour quitter cette situation déplaisante. Je l’attrape par le bras et m’écarte un maximum de la marine qui agit comme un aimant qui m’attire pourtant tellement, mais finalement me repousse.

D’une voix assez crispée, je lui lance la réplique :

- Y… Yo !.. Ça roule le vieux ?

Bizarre, ce mec… Après réflexion, en fait il ne parait pas si vieux. Mais ses cheveux blancs m’ont induit en erreur. Sérieusement, quel type de mec bizarre aurait des cheveux blancs à son âge ? Haha, il n’arrive pas à la cheville de l’homme mature que je suis, cette femme marine tombera évidemment sous mon charme avant le sien (comme toutes les autres d’ailleurs !).

Alors que le calme semble reprendre place, je jette un coup d’œil au groupe qui s’est amassé petit à petit sur cette plage.

Kougaku ? Ou un truc comme ça. Le premier marine qui a débarqué en essayant de prendre les devants et surtout de me doubler pour séduire la femme au sol que j’étais venu sauver. Je dois avouer que c’est sûrement mon concurrent le plus sérieux dans le coin d’ailleurs, héhé. Mais je me suis déjà réorienté vers cette nouvelle demoiselle Jaskou bien plus à mon goût que celle que je venais à la base charmer.

Un léger frisson me parcourt l’échine lorsque je croise le regard de la grosse créature aux dents acérées qui semble d’ailleurs obéir à cet homme. J’aime pas les bestioles poilues comme ça, tellement imprévisibles…

Je m’apprête à entamer une nouvelle stratégie pour attirer l’attention quand c’est l’homme (ou peut-être la femme… Hmm…) aux cheveux longs qui décide de reprendre les devants.

(…)

Une jolie petite histoire tout ça. J’ai bien essayé de croiser le regard à quelques reprises avec Jouska mais elle ne semble pas encore avoir totalement succombé à mes charmes. Il faut bien un peu de challenge, et je sais de toute façon que les femmes ont un cerveau sous-développé, la logique n’est pas toujours respectée…

Bref, l’aventure se dessine clairement. Mes premiers instants de gloire vont enfin arriver ! Ces marines seront les premiers témoins de ma magnificence. Ce monstre dont Cléa parle n’a qu’à bien se tenir, car je serai celui qui réalisera le coup d’éclat en le terrassant. Le triomphe est à ma porte !

Je ne crois pas que je sois atterri ici par hasard, finalement. Dire qu’il y a quelques minutes j’ai échappé de justesse à la noyade et surtout à la destruction de mes organes génitaux sans aucune forme de pitié. Rien n’arrive par hasard.

- Bien, les choses sont claires. Vous êtes venus aider ces gens. Alors aidez-les. Moi je vais voir si le dit fameux trésor vaut son pesant d’histoire. Qui vient avec moi?

- Non ! C’est toi qui viens avec moi, individu suspect aux cheveux longs ! Vers la célébrité !
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Je scrutai les rescapés de l'expédition avant de reporter mon regard sur le chevelu, l'homme qui avait reçu un S.O.S , mais avant que je n'aie eu le temps de formuler la moindre question, un claquement sec se fit entendre. Le bruit sourd et brutal causé par une arme à feu, ces armes détestables qui soufflaient la vie d'un homme avec une facilité malsaine. Mon corps se raidit instinctivement à l'attente d'une balle, mais il ne fallut pas longtemps pour reprendre le contrôle de mes sens et tenter de comprendre où la balle avait atterrie. Une voix féminine se fit entendre dans mon dos. Je tournai lentement la tête et les dévisageai du coin de l’œil... des marins. Qui osait Me pointer avec ces armes puantes. Ces merdes qui osaient entacher le nom magnifique de Ma marine...ne méritaient qu'un seul châtiment. La colère m'avait saisie aussitôt, mais une colère froide et claire comme la glace. Je déplaçai légèrement mon poids sur le sable, un seul geste de leur part et ils connaîtraient ma fureur.

Heureusement pour eux, mon élan fut stoppé par l'entrée en scène d'un autre individu qui ne semblait être là que pour s'enivrer... elle avait quoi cette foutue plage ?
Je décidai néanmoins d'imiter...pour le moment , mes compagnons d'infortunes et ignorer les paies qui menaçaient nos arrières avec des pétoires. Ma rage sourde continuait à battre dans mon crane comme autant de vague tentant de briser un barrage interdisant leur splendide expansion.

Le chevelu soutira quelques informations de la dame à terre dont le nom de leur compagnie. Je remarquai que celui qui avait sa lame au clair regardait vers la dénommer Cléa, la marine et moi. Je n'aimai pas trop l'expression qu'il tirait... le loup me tira de mes questions sur le type en question.

long d'où ?

Ils ont dû le chercher...longtemps ce nom pourri

Me demande s'il y a des primes pour les appellations ratées...

Ce bref échange, ne m'avait certes pas calmé , mais il avait sans doute refait apparaître un sourire à la place du rictus que j'arborais sans doutes depuis le coup de feu. C'est le genre de réconfort , mais aussi d'énervement qui arrive lorsqu'un ami sors une bonne blague lorsqu'on a juste envie de pleurer et qu'il réussit à nous arracher un sourire, néanmoins cela a aussi l'art d'énerver d'autant plus si on veut le rester.

La demoiselle avait enfin fini par décrire la bête... un gros corps...de la fumée...de la mousse...beh tu vois gamine , moi j'appelle ça une cheminée ou un volcan, monstre mon cul juste un phénomène naturel ou un farceur... un méchant farceur pas gentil et bourré tout plein qui fait rien qu'embêter les gentils n'aventurier au nom tout pourri...mignon...vraiment...

Et tandis que le chevelu et le mec qui me regardait bizarrement se disputaient pour décider de qui possédait la plus grosse, je fis volte face.

Pas le volte-face rapide d'un combattant, non le volte-face à la lenteur mesurée d'un chef. Je me campai sur mes jambes quelques secondes mettant en valeurs le grade qui apparaissait sur le revers de ma veste avant d'avancer d'un pas lent vers le petit groupe qui nous tenait en joue. Parlant d'une voix lente où vibraient le mépris et la colère , je les dévisageai d'un air froid. Le loup m'accompagnait et fixai le petit groupe. Je finis par reconnaitre Jeska, ma va en guerre préfére, ma colère se dissipa comme glace au soleil.

-Coucou, Jeska, ca va ?
Par contre tu sera gentille de demander à la bande à jojo de ranger leur armes...déjà qu'ils sont pas capable de te prévenir que je suis dans le champ de tir...


Je dominai à présent le petit groupe de toute ma taille, le regard froid et le corps détendu. D'une lenteur tout autant mesurée, ma main faisant un grand arc de cercle s'approcha de la garde de mon katana glissé entre mes omoplates. C'était juste pour la forme, ca lui évitera d'avoir des emmerdes avec les clampins qu'elle traine, je fis un petit clin d'oeil à l'aveugle avant de me rappeler qu'elle ne pouvait pas le voir...

-T'en fais pas Jeska, je t'en veux pas...merde c'est vrai t'a pas vu que je vous regardais méchamment...bon les copains, je suis lieutenant-colonel...vous serez gentil de ne plus pointé vos armes vers les hauts-gradé, capiche ?


Une fois mon sermon terminé, je devais bien un peu jouer le méchant de temps à autre... Mais néamoins, j'étais heureux de revoir la jeune fille.

yeux blanc fais peur

-Petit conseil de supérieur...sois plus diplomate à l'avenir, tu pourrais tomber sur un mec qui se mettrait en pétard.

Je me retournai de façon presque virevoltante avant de revenir vers le petit groupe d'un pas dansant.
Je n'avais aucune idée de ce qui s'était tramé entre les personnes présentes, mais je m'en foutais un peu aussi donc...

-Petite rectification, je rentre dans la forêt avec la demoiselle et ses hommes, on fais disparaître la méchante bébête et je reviens vous chercher pour la chasse au trésor.

Sans leur laisser le temps de répondre, je me dirigeai vers l'orée sombre des bois. Soudain, une idée jaillit dans mon esprit et je me retournai d'une façon d'autant plus dansante avant de pointer mon doigt sur la demoiselle aillée.

-Ah,les gars finalement... surveiller nos amis le temps qu'il ne courre plus aucun risque. Organisee un concours de château de sable, de t-shirt mouillé ou allez même récolter  des champignons avec eux dans les bois, je m'en fous un peu...j'aimerai éviter que le golem fasse d'autre victimes, sur ce...a tout à l'heure pour le pique-nique.


Je m’enfonçai dans les bois avec le loup sur les talon, la j'avais eu la classe.


Tu feras quoi s'ils suivent pas tes consignes ?


Rien, pourquoi et pis je serai d'autant plus héroïque si je les sauve tous !


Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Mar 18 Nov 2014 - 14:15, édité 1 fois
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Comment dire ça. Jeska était quelque peu décontenancée. Les gens sur cette plage n'avaient pas peur des armes à feu. Il aurait suffit d'un ordre de l'ange pour envoyer tout ce beau monde ad patres. Pourtant, ici, elle avait clairement l'impression qu'on ne la prenait pas au sérieux. C'était comme si ses hommes tenaient de simple bouts de bois au lieu de fusils mortels. La Lieutenant en était presque énervé au point qu'elle faillit perdre patiente et commettre l'irréparable.

Heureusement qu'elle fut sermonnée par le Lieutenant Colonel. En plus, ce n'était pas n'importe qui! Il s'agissait de Yamamoto Kogaku. Elle se souvenait bien de lui et de l'odeur de loup qui le suivait partout. Du coup, au lieu d'ordonner un massacre, elle se retrouva à se tasser sur elle même, tête basse et épaule rentrées, à couiner des excuses le visage cramoisi par la honte. Tellement chamboulée par sa méprise, elle ne savait plus trop quoi dire. Certes ces imbéciles heureux voudraient certainement s'aventurer dans les profondeurs de cette île et se mesurer au golem. Pour le défi de terrasser pareille créature où pour ce qu'il y avait derrière. Mais Jeska n'était pas dans cet ordre de pensée. Elle, elle voulait juste protéger tout le monde.

Et pour ça la meilleure solution était sans doute de se taper l'incruste dans le groupe d'aventureux aventuriers. D'autant plus qu'elle se méfiait des autres. Des gens qui ne tremblent pas devant un flingue, ce sont soit des soldats, soit des criminels. Et il n'y avait que le Lieutenant Colonel qui s'était présenté comme tel. Donc, pour l'aveugle, tout le groupe était potentiellement dangereux. Elle serait donc une bien mauvaise subordonnée si elle laissait son supérieur face à de pareils malandrins. Et puis, si il y avait moyen de préempter le trésor en prétextant le réquisitionner au nom de la Marine, elle n'allait pas se priver de récolter quelque lauriers.

C'est pourquoi l'ange fit quelques pas vers Yamamoto, et annonça sa volonté.

Je suis navrée Colonel, euh ... Yamamoto, mais je ne peux vous laisser partir seul. Surtout avec ces gens...

Puis elle donna des ordres à ses hommes.

Soldats, occupez vous des blessés, et contactez le navire que le reste de nos troupe nous rejoigne au plus vite. Si le trésor est conséquent, on aura besoin de bras pour le transporter.

Jeska venait de poser implicitement une option sur le magot. Au nom de la Marine, bien entendu.


Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Jeu 20 Nov 2014 - 3:04, édité 1 fois
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Malégor restait planté là avec du saké lui dégouttant au coin de la bouche, écoutant et observant sans rien dire. À l'exception du mec imbibé d'eau, personne ne lui prête plus d'attention qu'à un pet de mouche ce qui, au final, ne le dérangeait pas plus que ça. Mais quand même... Être appelé "vieux" lui faisait mal au cœur. Il était pas SI vieux que ça ! Fallait arrêter de pousser mémé dans les orties !

Pourtant, le récit de la petite exploratrice en herbe eut vite fait d'éclipser ses mécontentements. Elle parlait d'un monstre colossal, de pierre, de mousse, de feu, de végétation... Le pilote repensa au papy qu'il avait nonchalamment balancé à la flotte, en se disant que c'était bien dommage de lui avoir fait ce coup foireux ! Il esquissa un petit sourire en zappant purement et simplement le reste de la conversation. Il s'était déjà avancé en direction de la forêt qui était censée abriter le golem, s'écartant discrètement du groupe qui commençait à se tirer dans les pattes et qui, de toute évidence, ne lui accordait aucune importance.
Il entendit des histoires de grade, des histoires de trésors, des histoires de trucs et de bidules, de machins et de choses... mais il était déjà parti, il n'en comprenait même pas le sens. Peu soucieux de savoir si d'autres personnes le suivraient - et d'après Cheveux-Longs, il y en aurait d'autres qui viendraient.

Mais ça, une fois encore, il s'en aspergeait l'oreille avec une pipette à eau. D'un pas lent et tanguant, il se rendit donc à l'orée de la jungle. Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui et dénota le Marine et son loup commencer à avancer également. Apparemment, ils venaient de prendre une décision. TROP LENTS ! Malégor trébucha contre la racine d'un arbre et manqua de s'étaler mais sa dextérité légendaire lui permit de se rattraper à un tronc d'arbre et de ne pas s'affaler au sol comme le dernier des abrutis.
Il se racla la gorge en rougissant d'embarras, espérant que personne ne l'avait vu, et reprit sa route.

Par rapport à la plage, il faisait bon, sous le couvert des arbres. Une odeur fruitée lui titilla agréablement les narines, un parfum suave qui mêlait l'humus frais, le sucre des mangues, noix de coco et autres trucs qu'on trouvait dans les arbres et un brin d'humidité. De-ci de-là, on pouvait percevoir, en tendant bien l'oreille, le piaillement de tel ou tel oiseau, le feulement de tel ou tel félin, le hurlement de...

« WAAAAH ! »

Le jeune homme bondit en arrière, alors qu'un serpent essayait de lui chiquer la cheville. Il dégringola en arrière et roula sur lui-même, jusqu'à s'éclater contre un arbre situé en contrebas d'une pente douce. Il se redressa, s'épousseta et regarda derrière lui. Il essayait de garder un air digne, mais c'était difficile dans pareille situation.

« J'ai été surpris par un serpent... une espèce en voie d'extinction. J'ai préféré garder mes distances plutôt que de le tuer... » mentit Malégor pour grappiller un chouïa de mérite dans son acte pour ainsi dire pas très courageux.

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Soldats. Oui, elle s'adresse à toi. Du moins. A vous. Pour l'instant, tu fais partie de la troupe. Tu fais partie de la vulgaire masse de troufions dénommés « soldats ». Ca ne te plaît pas. Tu détestes ça. Etre considéré comme... Comme un être vulgaire. Lambda. Parce que tu sais. Tu sais pertinemment que tu es bien plus. Mais les gens autour de toi te considèrent comme un être médiocre. Moyen. Tout ce que tu détestes. Et eux. Eux qui se pensent si supérieurs. Tu les regardes les uns après les autres. Le petit Caleb serre son arme. Il crispe ses mains sur son fusil. Tu pensais rencontrer des gens intéressants en t’enrôlant sur cet équipage. Mais non. Même pas. Des gens médiocres. Moyens. Un peu trop creux. Un peu trop vides d'intérêt à ton goût.

Tu prends un peu de recul... Mais à bien y regarder, rien d'intéressant. Rien de palpitant parmi cette petite assemblée. Rien parmi les gens. C'est sûr que cette histoire pique ta curiosité. Evidemment. Qui resterait de marbre devant une telle affaire ? La science réfuterait cette légende. Mais un véritable scientifique doit savoir expérimenter, tester, poser des hypothèses pour ensuite aller les vérifier. Ce n'est pas parce que c'est une affaire rangée dans un bocal et étiquetée « légende » que ce fameux Golem en est forcément un. Tu serais curieux de le rencontrer. Oui, ce serait dangereux, oui. Et le petit Caleb sens un frisson lui parcourir la nuque en écoutant les témoignages. Un frisson de peur pour lui. Un frisson d'excitation pour toi. Tu voudrais pouvoir partir avec eux, pour explorer cette île. Tu aimerais sortir de ce bourbier de médiocrité et de bassesse ambiante. Mais non. Impossible. Et au vu du groupe de guignols rassemblés ici... Tu préférerais presque rester avec la foule. Avec les petits soldats. Avec les gens médiocres.

Tu observes. Un gradé un peu trop sûr de lui. Le genre de péteux que tu ne supportes pas. Ce n'est pas parce qu'on est capable de manier une arme que cela fait de vous un être exceptionnel. Puis l'androgyne. Inintéressant. Et pourtant, tu as une impression bizarre en le voyant. Un vague air de déjà vu. Ce qui est totalement absurde. Tu t'en souviendrais. Si tu l'avais rencontré auparavant, tu ne l'aurais pas oublié. Car tu n'oublies pas. Tu n'oublies rien. C'est à cela qu'on reconnaît les génies dans ton genre. Ceux capables de se souvenir de tout. De tout le monde. Des détails. Des petits riens, que d'autres considèrent comme inutiles. Et malgré ce vague sentiment de déjà vu, tu n'arrives pas à situer qui il peut bien être. Quand aux autres... Ta chère capitaine n'a pas grand chose de réellement surprenant. D'intéressant. Il faut dire que tu as eu le temps de l'observer avec ces quelques jours en mer. Les deux autres ? Rien de bien folichon en fait. Mais bon. Tu dois te cantonner à ton rôle de troufion. Pour l'instant.

Tu pars avec le reste des hommes pour t'occuper des blessés. L'occasion pour toi d'observer de plus près leurs blessures. Ne serait-ce que pour évaluer la dangerosité de la bête qui rôde sur cette île. Et il faut dire que leurs séquelles sont... Surprenantes. Brûlures, griffures, traces de suies et quelques tentatives de strangulation. Etrange. Autant qu'intéressant. Tu frissonnes. Tu frissonnes de nouveau. Et le petit Caleb s'occuper de panser les blessures, ébahi par ces traces. Alors que tu détailles les marques, tentant de t'imaginer la bête en question. Peu importent tout ces gens au final. Tu as trouvé quelque chose d'intéressant. De bien plus intéressant que tu ne le pensais. Et tu souris. Tu souris intérieurement. Tu jubiles. Tu exultes. Tu vas enfin pouvoir t'amuser. Tu vas enfin pouvoir te divertir. Et pour de bon cette fois. Tu ne vas pas bondir de joie, mais ce n'est pas l'envie qui manque. Enfin un peu d'intérêt. Enfin un peu d'action.

HJ:
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(parenthèse hrp : suite au désistement/décès/démission des autres joueurs, on poursuit à 2 avec Yam, on m'excusera au passage de la médiocrité de ce post, mais faut bien relancer le shmilblik)


Finalement, après quelques délibérations, le groupe d'exploration fut composé de Yamamoto Kogaku, de son loup et Jeska. Le reste de la bande, malgré des velléités exploratrices évidentes fut cantonné à la garde et au traitement des blessés.

Voilà donc la joyeuse bande qui arpentait la foret. Évitant racines et branches basses, le groupe avançait péniblement. Mais l'ange était heureuse. Avec un supérieur pour lui dire quoi faire, ce serait plus simple. Un Lieutenant Colonel en plus. Vraiment, elle était vernie. En plus, pour peu qu'il y ait du danger, elle allait pouvoir le "voir" en action. Oui, d'habitude, Jeska n'aimait pas les situations périlleuses. De là à dire qu'elle était pantouflarde, il n'y avait qu'un pas. C'est juste que l'aveugle n'aimait pas se battre.

Et puis surtout, le plus important, c'était qu'elle pourrait s'en remettre à lui pour prendre des décisions. Après tout, il était son supérieur, et de l’Élite de surcroit. Donc, elle n'aurait qu'à suivre ses directives. Ce qui était d'autant plus pertinent qu'il devait avoir l'habitude des situations de crise, vu son corps d'arme. Et puis, ça l'arrangeait bien. Parce que s'il y avait une chose qu'elle aimait moins que se battre, c'était bien prendre des décisions. A cause de son tempérament discret et à sa volonté de toujours ménager la chèvre et le chou, imposer son avis était quelque chose de contre-nature pour Jeska.

Enfin, a force de marcher dans la jungle, suivant la trace laissée par les explorateurs, le groupe arriva à une grotte. Laissant Yamamoto rentrer en premier, elle entendit soudain un "clic" comme si un mécanisme s'enclenchait.

Attention!

Un piège! Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines. Instinctivement, elle se jeta sur son collègue et le plaqua au sol. Une sorte de herse à point tomba du plafond, manquant les Marines d'extrême justesse.

Pfiou! On a eu chaud! Vous allez bien, Colonel?


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Je fais quelques pas dans les sous-bois, vite rejoins par la fille de la marine. C'est mieux que je ne l'espérais, on se tape pas les autres clampins et on est tranquille ... tous les deux... Bon je m'égare, du moins, non j'espère que je m'égare pas, ce serait con de se paumer dans cette jungle. C'est pas de la petite jungle en plus, de gros troncs couverts de lianes, elles mêmes infectées par le lichen.

Cette jungle touffues et traître, ne laisse aucun répits à ses profanateurs. Branches au milieu du chemin, terre spongieuse si pas glissante. Un pas et c'est le drame, on s'enfonce et le pantalon est foutu, aucun pressing n'est capable de récupérer de la boue comme ça. J'ai bien fais de pas venir en costard... On a aussi de la chance de pas tomber sur des bestioles, pas qu'on aurait eu du mal à les démonter, mais elle devaient déjà assez en chié pour survivre sans que des marins viennent les atomiser.

On finit par arriver devant une grotte à l'aspect menaçant. Il en manque plus qu'un panneau décrépi avec une tête verdâtre et écris en dessous « attention ogre ». Ah non, c'est vrai c'est un golem, un panneau avec « golem méchant » dans ce cas. Manque aussi plus que les grosses torches, aux flammes rougeâtres pour donner un coté plus menaçant à la scène. Je sondes quelques secondes l’abysse, mais je ne vois rien qui ressemble à un golem. Pourquoi y'a jamais personne qui pose des torches éternelles dans les grottes...c'est comme ça dans les histoire à joué pourtant.

Je m'avance en compagnie du loup et j'entends un déclic, donc y'a des pièges dans le coin. Je n'ai pas le temps de réagir que Jeska me plaque...au sol, j'ai juste le temps de tenir mon chapeau et de me rapper les coudes.

Tu l'as fais exprès avoue

Hm ?

Pour qu'elle te saute dessus

Mais...nooooonn...qu'est ce que tu crois...

Je me relève et l'aide à se relever.

-Merci.

J’observe la herse, elle est relativement neuve et bien entretenue, nous sommes donc dans la maison des pièges du golem. Je ramasse la torche et l'agite pour sonder les ténèbres.

-Bon, on a quelques choix, soit je pète la herse, on sors et on cherche l'entrée de service. Soit, on pète tout et on ramasses les débris, mais la on respecte pas le méchant qui s'est cassé le cul à faire des pièges donc non...soit on traverse tout et on l'affronte. Bien sur, il a juste une porte qui marche mal et le reste est accueillant...tout est possible.

Dans ce cas, on peux toujours profiter du Ost by hound, et marcher sans activer les pièges...mais je devrai porter la fille alors. Je lui proposerai plus tard.


Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Mer 12 Nov 2014 - 15:30, édité 1 fois
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Bon, ils sont bloqués dedans. Cependant le jeune Colonel a eu la gentillesse de l'aider à se relever. Elle sourit, et le remercie. Il lui explique les options dont ils disposent. Pour l'ange, le choix est vite fait.

On y va, on trouvera bien une sortie quelque part. Si vous voulez bien me tenir la main.

L'ange n'était pas habituellement si aventureuse. mais en l’occurrence, elle essayait d’impressionner le gradé. Du coup, elle prit seule la tête du groupe. Grâce à son accuité sensorielle qui dépassait de loin celle d'un humain, Jeska avait développé une aptitude. l'Echo Sonar Wave. Ou ESW pour les intimes. Il s'agissait de frapper le sol afin de créer une onde et d'en analyser l'écho. Ainsi, elle détectait les pièges bien avant de tomber dedans. C'était en substance ce qu'expliquait la jeune femme à son supérieur alors qu'elle le guidait dans les ténèbres.

Si pour elle, évoluer dans l'obscurité ne lui posait aucun souci, pour Yamamoto, ce devait être une autre paire de manches. Il devait en effet s'abandonner totalement aux directives de l'ange qui le menait à la voix et lorsque ça devenait trop complexe à expliquer, elle le dirigeait à la main, si on pouvait dire ainsi. Les pièges ne furent ainsi qu'une formalité un peu pénible à cause du fait que le Colonel devait avancer à tâtons en se fiant uniquement aux indication d'une Jeska un poil troublée par la situation. Fort heureusement, il finirent par ce sortir de ce boyau pour arriver sur une grande cave.

La première chose que sentit Jeska c'était l'horrible odeur de putréfaction. Il y avait sans aucun doute possible des cadavres ici. Humains, elle ne pouvait le dire. Il y avait de la lumière aussi. Celle du jour. Comment le savait-elle? La sensation de chaleur sur sa peau n'était pas la même si la lumière était artificielle. Enfin, elle sentait aussi l'odeur de la forêt. Il devait donc y avoir une sorte de trou au plafond. Puis, il y avait le coulis de l'eau. Où, elle ne le savait pas encore de façon absolue. Il y avait beaucoup de données sensorielles à analyser. Tellement que l'aveugle ne vit pas (façon de parler) que le sol sur lequel elle marchait s'arrêtait net.

Le temps de pousser un petit cri de surprise et elle tomba. La chute ne fut pas bien longue. Mais cet fut bien la réception qui posa problème. De l'eau. Glacée en plus!

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La demoiselle me demande de tenir sa main, attends c'est une demande de rencard, j'en suis sûr !
Certes, c'est un cadre assez particulier pour une balade en amoureux, mais cela ne me gêne pas. Walter avait raison finalement, un jour une jolie fille me prendra la main...ou alors elle est juste effrayer et veux me tenir la main pour se rassurer...et bien quel que soit ses raisons...je ferai de mon mieux pour arriver au meilleur résultat !

Je possède des sens plus développés que la plupart des autres êtres humains, malheureusement avec l’ouïe et l'odorat, je vais pas loin quand je n'ai pas de repères. Trouver une cible les yeux fermer : facile, suivre un homme à la trace dans les bois : facile ... se promener dans une cave sombre...ça marche moins bien. Mais étrangement, Jeska semble se débrouiller à merveille dans cette situation. Je prends soin dans cette circonstance de me concentrer uniquement sur l’ouïe laissant mes autres sens inutilisé ou presque, ainsi je peux percevoir les battements de cœur de Jeska, le bruits de ses pas, les gouttes qui heurtaient le sol. Néanmoins, je reste aveugle. Je dois avancer à tâtons, parfois trébucher...heureusement qu'elle est la pour me guider. En fait, ça aurait été pareil, le loup avançait à mes cotés décrivant les alentours...j'étais juste un peu trop concentré sur la fille pour lui porter attention. Sinon, je pense que j'aurai tenté de trouver l'entrée de service...je vois mal un type se faire livrer sa bouffe par la, ça ferait chier le traiteur...donc il a une autre porte d'entrée.

Ouvre les yeux Yama !

On est dans une grotte large, un trou dans le plafond illumine l'intérieur. A nos pieds, s’étend un lac sous-terrain où les rayons du soleil se reflètent. Des arbres dominent le puits de lumière colorant les rais de lumière. Et par dessus tout une odeur de mort, en dessous du puits de lumière gît un cadavre putréfié...a ce stade l'odeur ne sais même plus me renseigner sur la nature du macchabée. Je ne fais pas attention et Jeska fais un pas de trop et et se retrouve a moitiés immergée dans une eau qui semble glaciale. Elle a juste eu le temps de pousser un cri qui a déchiré mes tympans...a vouloir trop entendre, les bruits forts...font assez mal. Je abaisse et la soulève et la hisse sur la berge. Je m'enquière rapidement de son état et n'entends qu'une réponse aux échos déformés.

-Bon, attends un peu que mes oreilles arrêtent de siffler et on pourra causer...

Les oreilles sifflant toujours, je me rends vers le cadavre, masquant ma bouche de mon couvre-chef. Soit ce tas de chair où pointent des os a fais le grand saut...soit on veux nous le faire croire. La seule chose qui m'inquiète est que le cadavre est humain et semble macérer la depuis de longs mois si pas des années. Bon je suis pas un expert en date de péremption, je suis incapable de dire si une cave froide et humide ralentit la putréfaction. Le froid le fait, mais l’humidité...ça empire pas le processus des fois ?

Je sonde les environs, un autre boyau continue de l'autre coté de la caverne et le lac semble assez profond ... heureusement qu'elle n'est pas tombée trop loin... Je la laisse se sécher ou faire je ne sais quoi en tentant de ne pas la regarder...si ça se trouve elle a décider de rester mouillée...

-Ça te dirait de fouiller ce machin, Œil ?

J'le boufferai même pas...


Vu ce qui reste...j'hésite entre un aventurier ou un mec qui cueillait des champignons et j'ai pas réellement envie de vérifier. De toute façon, a part ses vêtements le cadavre n'a rien sur lui. Il ne nous donne qu'une info, s'il y a un mec qui vit ici comme le laisse présumer les pièges...il est pas sympa. Je me demande juste si les aventuriers sont passés pas ici ou ont été bloqué par un piège ou je ne sais quoi dans le tunnel. A moins qu'ils aient pris l'entrée de service.

-Bon, Jes...je peux me retourner c'est bon ?... On a un mec mort un autre tunnel et un lac...tu choisis quoi ?

En soit, il n'y a rien a décider...si ce n'est avancer ou reculer. Je suis prêt à avancer, mais elle aussi ?
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L'eau était froide et sentait le croupi. Quelle horreur! L'odeur lui retournait l'estomac. Et dire qu'elle allait se balader avec cette puanteur accrochée à elle. Sacré nom d'un petit bonhomme! On la soulevait. Yamamoto. Quel gentil garçon celui-là. Il mériterait bien un petit bisou. Mais pour le moment, le plus urgent pour elle, c'était de se débarrasser de ce fumet fétide qui émanait de ses habits mouillés.

Fort heureusement, il y avait une petite cascade non loin de là qui pourrait lui servir de douche naturelle. Toute habillée, elle alla donc tenter de se rincer sous la chute d'eau glacée. Quelle horreur! Un froid pareil, c'était inhumain! Elle s'était sans doute un peu trop habituée aux douches chaudes des bases de la Marine, mais là, c'était vraiment dur. Ceci dit, l'onde était saine. Mais pas assez pour purger ses habits de cette horrible odeur de marécage putride.

Dépitée, elle se résigna à quitter ses habits alors que le brave Yamamoto lui tournait le dos. Cependant, elle ne pouvait se présenter nue devant lui. Quelle image aurait-il d'elle après? Du coup, il fallait absolument se trouver de qui cacher sa nudité. Hop, quelques fougères nouée autour de sa ceinture et voilà un pagne de fortune! Elle fit de même pour se bricoler un haut en liant ces feuilles autour de son collier. Elle espérait juste qu'elle n'émoustille pas trop l'imaginaire de son ami. Elle ne voulait absolument pas passer pour une fille facile.

Du coup lorsqu'il lui demanda s'il pouvait se retourner, elle répondit effectivement par l'affirmative. Gênée, elle sentit ses joues chauffer et rougir. Mais le plus important était de choisir le chemin. Quel choix cornélien. Un lac qui schlingue, un corps qui pue la mort, et un boyau qui sent le chaud.

Je prends le tunnel!

Et voilà la joyeuse bande repartie à l'aventure. Cette galerie était plus large, mieux bâtie, comme pouvait en témoigner les poutrelles de bois qui jalonnaient l'édifice, et surtout ... ééclairé. Il semblait y avoir des sorte de dispositifs lumineux au plafond. Jeska, bien évidemment, ne les voyait pas, mais elle sentait la chaleur dégager sur son crâne et la lumière émise lui caresser la peau. C'est alors qu'au bout de quelques minutes, ils arrivèrent à une intersection.

Droite, gauche ou tout droit?

On va vers où, Yama-nii?

Un petit surnom affectueux et un grand sourire. Puis soudain, le flair de Jeska eut vent d'un parfum bien particulier. La fraise. L'ange était dingue de ce fruit! Du coup, elle fila sans attendre que son compagnon lui donne son avis et prit le tunnel de droite. Filant comme une balle de revolver, elle était comme possédée par sa gourmandise. Et dans son état, inutile de dire qu'elle tomberait tête la première dans le premier piège venu.
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Je me retourne et me retrouve face à face avec une Jeska à la mode Tarzan...ou hippie ça dépends du point de vue. Mais on va dire Tarzanne...Tarzanne et un ersatz d'Indiana Jaune le duo de vainqueur au bal masqué. Bon, je fais quoi ? Certes, elle est aveugle et elle ne le verra pas si je la regarde mais c'est pas pour autant que je dois la fixer...c'est pas respectueux. J'en suis sur elle le fait exprès pour m'embarrasser et après elle va m'embrasser ! Merde, quoi c'est ici que je vais perdre la virginité de mes lèvres...mêmes pas un truc héroïque en sauvant une vie...

Bon, elle est pas mal...mais c'est pas le moment. A coté, t'as le loup qui se fout de ma gueule et le macchabée aussi...avec leur gueule a moitié décomposé, les trépassés ils se foutent toujours de la gueule des gens...que des connards ces morts ! Bon c'est pas le sujet, concentrons nous...Non pas là ! Méchants yeux !

La demoiselle me propose de prendre le tunnel, il est évident qu'elle ne voulait plus faire trempette...même si elle a une tenue un peu plus approprié. En fait, je suis sur qu'elle est pas aveugle ! On a tous déjà essayé de mettre son falzar les yeux fermé le matin pour gratter quelques secondes de sommeil. Mais elle, elle se fait un futal, un top et se les enfile... et elle se prétends aveugle...

On s'élance dans le boyau qui est étonnamment éclairé, cela veut donc dire que nous sommes dans la maison du golem. Il ne devrait donc plus avoir de piège, si Jojo le mec qui les allument se fait couper en deux par un pendule de la mort...les syndicats vont râler. On arrive dans un croisement Jes me trouve un petit nom...je ne sais pas si elle fais référence aux célèbres chevaliers ou au gentil petit non japonais... dans tous le cas, elle me tient en haute estime. Lèche-botte ou gentille fille ?

Avant même que je n'aie pu décider une destination, elle s'élance dans l'un des boyaux. Je m'élance à sa poursuite. Je réussis à l'attraper d'une main sur l'épaule juste avant avant l’entrée d'une salles spacieuse. Une odeur de fraise flotte dans l'atmosphère...cette odeur est tellement forte qu'elle m'en donnerait la nausée. Le parfum est juste assez fort pour cacher une odeur plus acre, une odeur que l'on a tenté de masqué...une odeur de sang.Le nez humain ne peut différencier de nombreuses odeur mélangée...avec mes dons en me concentrant, j'en était capable. Un fruit repose sur un piédestal. Laisse moi deviner c'est un faux fruit du démon entouré de pièges. En fait, qu'il soit réel ou non, cela importait peu. Des pièges se cachaient aux alentours et si ca se trouvait nous étions déjà entre leur crocs. Mes muscles se raidirent prêt à l'action.

-Nous voila dans un nid de scorpion jes...-nee...évite de bouger...
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Ne pas bouger. Facile. Jeska savait obéir à un supérieur. Et rester immobile n'était pas très dur. Tout ça était vrai dans la très grande majorité des cas. Seulement, il y avait la fraise. Et entre l'aveugle et ce fruit une histoire d'amour s'était nouée au fil des années. Et comme toute love story, il y avait la dedans un coté délicieusement déraisonnable. D'habitude si calme et réservée, la jeune femme se montrait sous un nouveau jour. Celui d'une petite fille qui voulait absolument quelque chose. Et ce quelque chose c'était un fruit. Pas démoniaque pour un berry. Mais terriblement tentant. Au point qu'il annihilait en Jeska tout raisonnement rationnel. Comme par exemple, pourquoi y aurai-il un fruit dans un endroit où il y a pièges et cadavres? Ne serait-ce pas un piège par le plus grand des hasards?

Que nenni! L'amazone aveugle pouvait résister à tout, sauf à la tentation! Et la voilà qui avançait dans la pièce, confiante.

Meuh non, Yama-nii, il n'y a pas de scorpions ici! Il y a juste une bonne grosse fraise que je vais ...

Clic!

L'expression de confiance qu'irradiait l'ange une seconde auparavant sembla soudain fondre. Un piège! Quelle vile idée! Une glissement se fait entendre dans le dos de Yamamoto. Il n'y avait à présent plus d'issue. Argh! Inquiète mais pas encore paniquée, l'ange s'approcha du fruit tant désiré. Un autre "clic se fit entendre et cette fois une sortie s'ouvrit dans le mur opposé. Un sourire se dessina sur le visage de Jeska.

Tu vois, aucune raison de s'inquiéter!

Seulement, la fraise avait disparu! Jeska s'était approché du pupitre sur lequel elle était placée. Mais lorsque la porte s'était ouverte, le fruit avait coulisse dans le piédestal grâce à une sorte de mécanisme. C'était odieux tellement c'était cruel! Alors, comme possédée par Behemoth, le démon de la gourmandise, l'aveugle palpait et tournait autour du socle de métal pour y trouver un mécanisme caché permettant de libérer l'objet de son désir.

Ce fut la mort dans l'âme qu'elle se résigna à abandonner. Accompagnée du brave Yamamoto Kogaku et de son canidé, la joyeuse bande arpenta un autre passage. Lumineux, lui aussi. Au bout de quelques instants, ils débouchèrent sur une salle immense. Mais totalement dans le noir. Et surtout, qui puait le sang. Tâtonnant contre un mur pour se repérer, Jeska actionna par mégarde un interrupteur. Et la lumière fut!

L'ange ne pouvait contempler la scène, mais c'était tout bonnement horrible. Il y avait des cadavres partout. Et des débris. Puis, au milieu de ce chaos, il était là. Assis. Le Golem. Couvert de sang. Puis soudain, dans un grincement d'outre tombe. Il s'anima. Se redressa de toute sa hauteur. Il faisait bien une dizaine de mètres de haut. Et son pas lourd et mécanique faisait trembler aussi bien le sol que Jeska. Cette dernière, visiblement effrayée n'arriva qu'a balbutier.

Mais que se passe-t-il ici?!

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